la feuille verte - mars 2015

24
ESPRIT DU 11 JANVIER, ES-TU LÀ ? D'un point de vue politique, voilà un début d’année pour le moins agité, des attentats, suivis de la grande manifestation du 11 janvier, jusqu’à l’usage de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la loi Macron, en passant par l’élection législative partielle du Doubs qui a revêtu une portée nationale. Les vastes rassemblements qui ont suivi la tuerie à Charlie Hebdo ont fait penser que l’électrochoc subi par notre pays pourrait créer une prise de conscience qui pourrait avoir un effet sur le long terme, que cet « esprit du 11 janvier » pourrait redonner de la vie à notre société et à notre république à bout de souffle. On a espéré que le dialogue allait s’engager à nouveau par-dessus les fractures d’origine ethnique, religieuse, sociale ou politique. Moins d’un mois après, quand le nouveau député du Doubs, donné perdant un mois plus tôt, voit dans sa victoire le sursaut d’une France qui recommence à croire en elle, l’ « esprit du 11 jan- vier » n’est déjà plus qu’un mirage. Les Français, autant que les ana- lystes politiques, ne sont pas dupes en voyant le Front national ré- colter 48,5 % des suffrages. Mais une abstention un peu moins forte que prévu donne l’impression que les citoyens reprennent confiance dans la politique. Et puis arrive l’épisode du 49-3. Pour reprendre les termes du communiqué national d'EÉLV, « le recours à cet artifice institutionnel est un déni de démocratie ». Le Premier ministre parle un langage d’autorité dans son discours à l’Assemblée. C’est la confiance en la démocratie qui s’effondre, tout le contraire de l’ « esprit du 11 jan- vier ». Nos députés, nos concitoyens sont en droit de se demander à quoi sert une Assemblée qui voit un débat de plus de 200 heures se terminer par la question « Faites-vous confiance au gouverne- ment ? » Comment dans ces conditions ramener aux urnes les abs- tentionnistes ? Alors, plus que jamais, les écologistes doivent porter haut leur message et montrer, en s’appuyant sur leurs actes qu’il est indispen- sable de quitter cette politique-spectacle pour s'occuper enfin des préoccupations de l’ensemble des Français. C’est à cette tâche que s’attellent nos candidats aux élections départementales des 22 et 29 mars : elle sera rude pour mobiliser les électeurs, mais parions qu’ils pourront redonner un petit souffle de vie à cet « esprit du 11 jan- vier ». En même temps que les élections départementales, ce sont aussi les régionales qui se préparent. Après une réunion commune des deux CPR d'EÉLV de Bourgogne et de Franche-Comté le jour de la Saint-Valentin (!), tous les adhérents de notre nouvelle grande région seront conviés à une Assemblée générale commune, le 11 avril, pour mieux se connaître, débattre, choisir leurs candidats et montrer que « faire de la politique autrement » n’est pas un vain mot. MARS 2015 / n°205 / 1,70 € Corinne Tissier et Bernard Lachambre Cosecrétaires EELV

Upload: michael-adams

Post on 23-Dec-2015

61 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

La Feuille Verte - n° 205 - Mars 2015

TRANSCRIPT

Page 1: La Feuille Verte - mars 2015

ESPRIT DU 11 JANVIER, ES-TU LÀ ?

D'un point de vue politique, voilà un début d’année pour le

moins agité, des attentats, suivis de la grande manifestation du 11

janvier, jusqu’à l’usage de l’article 49-3 de la Constitution pour faire

adopter la loi Macron, en passant par l’élection législative partielle

du Doubs qui a revêtu une portée nationale.

Les vastes rassemblements qui ont suivi la tuerie à Charlie

Hebdo ont fait penser que l’électrochoc subi par notre pays pourrait

créer une prise de conscience qui pourrait avoir un effet sur le long

terme, que cet « esprit du 11 janvier » pourrait redonner de la vie à

notre société et à notre république à bout de souffle. On a espéré

que le dialogue allait s’engager à nouveau par-dessus les fractures

d’origine ethnique, religieuse, sociale ou politique.

Moins d’un mois après, quand le nouveau député du Doubs,

donné perdant un mois plus tôt, voit dans sa victoire le sursaut

d’une France qui recommence à croire en elle, l’ « esprit du 11 jan-

vier » n’est déjà plus qu’un mirage. Les Français, autant que les ana-

lystes politiques, ne sont pas dupes en voyant le Front national ré-

colter 48,5 % des suffrages. Mais une abstention un peu moins forte

que prévu donne l’impression que les citoyens reprennent confiance

dans la politique.

Et puis arrive l’épisode du 49-3. Pour reprendre les termes du

communiqué national d'EÉLV, « le recours à cet artifice institutionnel

est un déni de démocratie ». Le Premier ministre parle un langage

d’autorité dans son discours à l’Assemblée. C’est la confiance en la

démocratie qui s’effondre, tout le contraire de l’ « esprit du 11 jan-

vier ». Nos députés, nos concitoyens sont en droit de se demander à

quoi sert une Assemblée qui voit un débat de plus de 200 heures se

terminer par la question « Faites-vous confiance au gouverne-

ment ? » Comment dans ces conditions ramener aux urnes les abs-

tentionnistes ?

Alors, plus que jamais, les écologistes doivent porter haut leur

message et montrer, en s’appuyant sur leurs actes qu’il est indispen-

sable de quitter cette politique-spectacle pour s'occuper enfin des

préoccupations de l’ensemble des Français. C’est à cette tâche que

s’attellent nos candidats aux élections départementales des 22 et 29

mars : elle sera rude pour mobiliser les électeurs, mais parions qu’ils

pourront redonner un petit souffle de vie à cet « esprit du 11 jan-

vier ».

En même temps que les élections départementales, ce sont

aussi les régionales qui se préparent. Après une réunion commune

des deux CPR d'EÉLV de Bourgogne et de Franche-Comté le jour de

la Saint-Valentin (!), tous les adhérents de notre nouvelle grande

région seront conviés à une Assemblée générale commune, le 11

avril, pour mieux se connaître, débattre, choisir leurs candidats et

montrer que « faire de la politique autrement » n’est pas un vain

mot.

MARS 2015 / n°205 / 1,70 €

Corinne Tissier

et Bernard Lachambre

Cosecrétaires EELV

Page 2: La Feuille Verte - mars 2015

DIES IRAE DIES ILLA (1)

Sommaire

2

P 1 : Édito

P 2 : Élection municipale à Bavilliers

P 3 : L’abstention, à qui la faute?

P 4 : Départementales : un rendez-vous manqué

P 5 à 10 : Nos candidats en Franche-Comté

P 11 : Alstom-Ornans : vers une mort lente?

P 12 : La « grande coloc »

P 14 : Vous avez dit Bosnien?

P 16 : Chasseurs d’ici et d’ailleurs

P 17 : Science et écologie

P 18 : Un mois, émois et moi

P 20 : CPR commun à la Bourgogne et à la Franche-Comté

P 21 : EÉLV Franche-Comté sur Internet

P 22 : Bulletin d’adhésion

P 23 : Manifestation antinucléaire à Besançon

P 24 : Pontarlier : une B.D. « civique » !

Dimanche 1er février 2015 : deux élections ont lieu

ce jour-là. Tout le monde se souviendra de la première, la

législative partielle de la 4e circonscription du Doubs, où

nos copains Bernard et Anna se sont bien battus et ont été

les seuls de gauche à maintenir le nombre de leurs élec-

teurs.

Peu de gens, en revanche, savent qu’il y a eu aussi

une élection municipale à Bavilliers (Territoire-de-Belfort),

après l'annulation de celle de 2014.

La liste (Gauche unie) sur laquelle je figurais avait

alors perdu de 9 voix face à un candidat du Modem qui

avait fait alliance avec l’UMP au second tour, qui était inéli-

gible du fait de sa fonction au Conseil général et qui le sa-

vait ! Nous avons donc logiquement fait un recours, gagné

au Tribunal administratif et confirmé au Conseil d’État (le

maire élu ayant fait appel).

Les élections de 2014 annulées, une délégation spé-

ciale de trois personnes a été nommée en décembre der-

nier par le Préfet pour administrer la commune pendant la

période transitoire et organiser de nouvelles élections,

fixées au 1er février - le Préfet ne voulant pas s’encombrer

longtemps avec la commune de Bavilliers…

Malgré une campagne dynamique (mais trop

courte), une liste renouvelée et rajeunie, nous avons encore

perdu l’élection, avec un écart beaucoup plus grand qu’en

2014 (60 % contre 40 %). C’est la loi du genre, nous le sa-

vions, mais nous espérions faire mentir les statistiques…

Une analyse fine du scrutin montre que nous

avons perdu 300 électeurs entre 2014 et 2015, sans

doute majoritairement sur le thème entendu maintes fois

pendant la campagne : « Pourquoi avoir fait un recours

qui fout le bordel ? Qu'est-ce que ça peut faire si le maire

a été chef de service au CG. » Notre rappel de l’exigence,

pour un élu, de se conformer à la loi n’a pas été entendu.

Mais après un moment de grande déception où

nous avons accusé le choc, nous relevons la tête et nous

mettons en ordre d’opposition. Le côté positif est que

nous avons formé au fil des mois un groupe uni, cohé-

rent, au sein duquel nous avons tissé des liens de cordiali-

té, voire d’amitié. C’est cela le plus précieux, qui nous

aidera à tenir pour les cinq prochaines (difficiles) années.

Jean Siron

Conseiller municipal

d’opposition à Bavilliers.

(1) Jour de colère que ce jour-là.

Élection municipale à Bavilliers

Page 3: La Feuille Verte - mars 2015

3

L'abstention, à qui la faute ?

RÉNOVER LA DÉMOCRATIE

Le taux d'abstention ne cesse d'augmenter ; aux

dernières municipales, il a atteint un niveau jamais vu

pour un second tour des municipales sous la

Ve République : 36,3 % ; et celui des dernières législatives

n'est pas en reste. Que faire ? Comment rendre la parole

à chacun pour qu'il se sente concerné par la vie de sa

commune, de sa région, de son pays ?

Lors d'un récent café

citoyen dans le petit village de

Vandoncourt, j'ai entendu Jo

S p i e g e l , m a i r e d e

Kingersheim, déclarer : « La

démocratie est un chemine-

ment. ”Tout est possible”, dit

l'élu pour séduire, ”rien ne

change”, dit l'électeur, ce qui

entraîne un décalage et

éloigne le citoyen. […] L'élu ne représente pas la science

infuse, ce n'est pas à lui de mener seul les débats, c'est un

ingénieur de la démocratie. »

Pour rénover la démocratie, plusieurs leviers

sont à notre disposition. Il nous faut jouer de la démocra-

tie aussi entre les élections, en rendant compte aux ci-

toyens, de façon accessible et régulière, du travail des

élus , mais en ne se contentant pas d'une simple lettre

d'informations ; l'élu doit dialoguer :

- Présentation, en réunion publique, du budget com-

munal par le maire face à ses administrés.

- Intervention, en réunions publiques régulières, des con-

seillers généraux et régionaux afin d'expliquer en termes

concrets de quelle manière on utilise les impôts des contri-

buables.

- Dialogue par internet, à l'exemple de Joël Labbé,

sénateur EÉLV, qui a lancé une consultation sur sa propo-

sition de loi visant à encadrer l'utilisation des produits phy-

tosanitaires.

Cela prend beaucoup de temps, certes, mais c'est le

prix à payer ; les salles ne seront peut-être pas pleines,

mais il faut du temps pour réhabituer l'habitant qu'on a

peu à peu réduit à l'état de simple consommateur, pour

redonner au citoyen l'envie de participer.

Il nous faut aussi jouer de la démocratie participa-

tive, informer, sensibiliser, former, associer, rester à

l'écoute de tous. Populisme, diront certains. Non, juste un

rééquilibrage de la vraie fonction de l'élu, une simple

réponse à ce que j''entendais dans les rues de mon vil-

lage quand je menais la campagne aux élections munici-

pales.

La démarche participative est à mon sens une

richesse, permettant aux élus de décider en meilleure

connaissance de cause ; j'en ai fait l'expérience pendant

mon mandat d'adjointe à la voirie : par des points-

rencontre avec une camionnette, le vendredi, dans tous

les quartiers, par un questionnaire soumis à tous les

habitants lors d'un projet de réhabilitation d'une place,

par un sondage auprès des résidents d'une rue à haute

circulation... Les retours avoisinaient les 10 % de la po-

pulation : c'est peu, mais c'est un travail à long terme

qui doit aller au-delà des échéances électorales.

« La démocratie participative fait peur aux élus,

qui sont très attachés à leurs prérogatives et voient d'un

mauvais œil toute atteinte à leur pouvoir. Ils ont l’im-

pression qu'ils sont détenteurs de l'intérêt général de

façon innée, estime Marion Carrel. Ils ont donc tendance

à freiner le processus. » (1)

Il nous faut nous saisir de la loi. Un seul exemple :

le 24 février 2014 a été promulguée la Loi de program-

mation pour la ville et la cohésion urbaine, dans laquelle

les contrats de ville seront signés prochainement...

Est inscrite dans cette loi la création de conseils ci-

toyens. Leur mise en place doit conduire à envisager les

habitants et les acteurs du quartier comme des parte-

naires à part entière, étroitement associés à l’élabora-

tion, au suivi et à l’évaluation des contrats de ville.

Il y a du pain sur la planche.

Odile Joannès

(1) Faire participer les habitants. Citoyenneté et pouvoir

d'agir dans les quartiers populaires, E. N.S. Éditions)

Page 4: La Feuille Verte - mars 2015

4

Grand Besançon

Ce n'est pas avec un enthousiasme débordant

que nous avons abordé la préparation des élections dé-

partementales après un énième changement de date

quant à leur tenue. Nous étions même un brin agacés

après déjà plusieurs mois de campagne (les municipales

puis les européennes), qui ont obéré nos possibilités

d'aller sur le terrain avec d'autres enjeux que le nombre

de voix. Mais quand il faut, il faut. Alors nous avons ren-

contré les autres partis de gauche, d'abord séparément

(1), puis au cours de deux réunions (sans le PS), et à nou-

veau en face à face.

Pas simple !

Il n'a pas été simple de faire entendre, de faire

admettre la position décidée en CPR : pas d'accord dé-

partemental avec un parti.

Il n'a pas été simple de faire admettre par les

dirigeants du PS que le temps des accords semblable à

celui des législatives de 2012 était révolu, qu'il ne pou-

vait plus être question de nous laisser quelques places

dans le cadre d'une offre à la fois bienveillante et profon-

dément paternaliste (celle du président sortant du Con-

seil général), ni d'assurer pendant on ne sait combien de

générations la « dette » de l'élection d'Éric Alauzet.

Il n'a pas été simple de faire comprendre à la

composante Ensemble du Front de Gauche qu'un simple

accord électoral ne permettait en aucun cas d'ouvrir une

perspective crédible de reconstruction à gauche.

Il n'a pas été simple d'expliquer au Parti de

gauche qu'il ne pouvait y avoir d'entente à partir d'une

simple reddition à ses conditions.

Il a été plus simple de repérer nos désaccords,

de ceux qui justement ne peuvent produire que des al-

liances de façade, sans lendemain, sans espérance.

L'idée fut alors d’essayer d'entrouvrir les portes

de l'avenir, celles d'une reconstruction à gauche, sans

exclusive, c'est-à-dire dans notre esprit sans exclusion du

PS ; d'imaginer sur un ou deux cantons des candidatures

de rassemblement, juste une manière de dire aux

électeurs : nous nous mettons au travail, nous sa-

vons que ce sera long et difficile, mais nous avons

décidé de nous atteler à cette tâche. Les voix per-

dues par le PS ne se reportent pas sur les autres

partis de gauche, le FN profite de l'abstention et la

défaite de la gauche se profile pour 2017. Nous

avons donc une responsabilité collective.

Raté !

Force est de constater que nous ne sommes

pas parvenus à concrétiser cette modeste ambition.

Il est inutile d'ajouter ici de la polémique (2) à la

division. Constatons amèrement qu'il est pour cer-

tains presque inconcevable de faire un pas vers

l'autre ; constatons que l'intransigeance du PG, qui

n'en finit pas de ne pas guérir de la rupture avec le

PS, alimente le morcellement ; constatons pénible-

ment que, sur l'un des cantons où un rassemble-

ment de militants avait un temps pris corps avant de

sombrer (Besançon-4), les composantes du Front de

Gauche trouvent le moyen de présenter deux bi-

nômes, (soit 4 listes de gauche en concurrence!) ;

constatons pitoyablement que d'aucuns se parent

des vertus écologistes (pour mieux défendre le nu-

cléaire?) ; constatons durement que la reconstruc-

tion à gauche attendra.

Avons-nous présumé de nos capacités à

forger le dialogue ? Avons-nous été trop volontaires

et insuffisamment mesuré l'état de délabrement de

la gauche ?

Entre ceux qui s'accrochent à leurs vieilles

lanternes et ceux qui se veulent le phare des temps

à venir, ceux qui militent pour ouvrir l'espace du

possible ne peuvent que se sentir à l'étroit.

Espérons que ce ne fut qu'un rendez-vous

manqué. Il y a urgence.

Michel Boutanquoi

(1) Essayez seulement de rencontrer l'ensemble des

composantes du Front de Gauche en une seule fois !

(2) Ce n'est pourtant pas l'envie qui manque...

DÉPARTEMENTALES : UN RENDEZ-VOUS MANQUÉ

Page 5: La Feuille Verte - mars 2015

5

Élections départementales

NOS CANDIDATS EN FRANCHE-COMTÉ

La campagne des élections départementales (anciennement cantonales) a débuté tardivement. Pour la première fois,

tous les Conseils départementaux (autrefois dénommés généraux) seront renouvelés en même temps, et non plus par série,

pour une durée de 6 ans, les 22 et 29 mars 2015. Désormais, chaque canton ne sera plus représenté par un conseiller mais par

un couple de conseillers, un homme et une femme, par volonté du gouvernement d’introduire la parité dans ces assemblées

qui, aujourd'hui, comptent 13,5 % de femmes et sont dirigées à 95 % par des hommes.

De ce fait, le nombre d'élus ne va guère diminuer, bien que l’ensemble des cantons ait été redécoupé afin d’en réduire

drastiquement le nombre (de 4 035 à 2 054).

Il reste encore une inconnue : les compétences des nouveaux élus, qui seront examinées par l’Assemblée à partir du

17 février, le vote définitif n’intervenant qu’après les élections.

Nous avons décidé de vous présenter dans notre Feuille Verte les candidats qui représentent EÉLV en Franche-Comté.

1) Le Doubs : Les listes qui suivent partent toutes en autonomie et sont déclarées sous l’étiquette d’EÉLV.

Canton de Besançon 2

Titulaire : Pierre CHUPIN, 45 ans, Agriculteur, Pirey

Titulaire : Cécile PRUDHOMME, 39 ans, Collaboratrice

d'élus, Besançon, Cosecrétaire du GL EÉLV de Besan-

çon

Remplaçant : Emilien MOUSSARD, 20 ans, Etudiant,

Besançon,

Remplaçante : Dominique PETIT-JOUFFROY, 58 ans,

Agricultrice bio, Pelousey.

Canton de Besançon 3 (accord local avec le PS)

Titulaire : Claude MERCIER, 63 ans, Proviseur retraité,

Les Auxons (EÉLV)

Titulaire : Eliane PAULIN (Société civile), 58 ans, Assis-

tante sociale de formation, Besançon,

Remplaçant : Claude GIRARD (Majorité départemen-

tale), 63 ans, Conseiller général sortant, Besançon,

Remplaçante : Pauline JEANNIN, 28 ans, Conseillère mu-

nicipale déléguée, Orthophoniste-Neuropsychologue,

Besançon.

Page 6: La Feuille Verte - mars 2015

6

Canton de Besançon 4

Titulaire : Christophe MOYSE, 45 ans, Chargé

d'études, Besançon.

Titulaire : Corinne TISSIER, 62 ans, Enseignante en

retraite, Conseillère municipale de 2001 à 2014,

Besançon, Cosecrétaire régionale EÉLV.

Remplaçant : Michel BOUTANQUOI, 56 ans, Ensei-

gnant chercheur, Besançon.

Remplaçante : Mathilde TESSIER, 21 ans, Etudiante,

Besançon.

Canton de Montbéliard

Titulaire : Alain PONCET, 52 ans, Conseil en gestion d’entre-

prises, Montbéliard

Titulaire : Anna Maillard, 33 ans, en recherche d'emploi,

Administratrice auprès d'associations d'insertion, Ecot.

Remplaçant : Bernard LACHAMBRE, 63 ans, enseignant re-

traité, Montbéliard, Cosecrétaire régional EÉLV.

Remplaçante : Josette PETREQUIN, 69 ans, ouvrière retrai-

tée, Montbéliard

Canton de Pontarlier

Titulaire : Jean-Luc Faivre, 60 ans, Déclarant en

douane, Conseiller communautaire, 1er adjoint aux

Verrières-de-Joux

Titulaire : Claire Colin, 27 ans, Infirmière à domicile,

Conseillère communautaire, Conseillère municipale,

Pontarlier

Remplaçant : Xavier Moyse, 45 ans, Vendeur en

bricolage, société civile, Pontarlier

Remplaçante : Karine Pontarlier, 46 ans, Employée

de banque, Conseillère communautaire, 1re adjointe

à Houtaud

Page 7: La Feuille Verte - mars 2015

7

2) La Haute-Saône : Les 3 listes se présentent en autonomie.

Canton de Marnay

Titulaire : Jean-François GAFFARD, 60 ans, Agricul-

teur, Vantoux-et-Longevelle

Titulaire : Michèle DURAND-MIGEON, 64 ans, Con-

seillère régionale, Conseillère municipale, Pin

Remplaçant : Frédéric DUDORET, 41 ans, maraîcher,

Beaumotte-lès-Pin

Remplaçante : Anick MARECHAL, 65 ans, Professeur

d’arts plastiques en retraite, Framont

Canton de Rioz

Titulaire : Frédéric WEBER, 42 ans, Directeur de banque,

Dampierre-sur-Linotte

Titulaire : Françoise LARRIEU, 46 ans, Assistante admi-

nistrative et financière dans la fonction publique territo-

riale, Maire de Villers-Pater

Remplaçant : Michel CHARAUD, 61 ans, Professeur de

SVT, Aillevillers

Remplaçante : Suzy ANTOINE, 56 ans, salariée d’EÉLV,

Dampierre-sur-Linotte

Canton de Vesoul-Ouest

Titulaire : Philippe CHATELAIN, 54 ans, Directeur

d’établissement social, Conseiller municipal de

Noidans-lès-Vesoul

Titulaire : Sylvie PECCOLO, 51 ans, Professeur en

arts appliqués, Vesoul

Remplaçant : Alain ROPION, 67 ans, Ingénieur re-

traité, Vesoul

Remplaçante : Corinne GUYONNET, 50 ans, Psycho-

logue clinicienne, Ferrière-lès-Scey

Page 8: La Feuille Verte - mars 2015

8

Canton de Bavilliers

Titulaire : Daniel FEURTEY,( EÉLV), 54 ans, Conseiller

pédagogique, Maire de Danjoutin, Conseiller géné-

ral, Danjoutin (EÉLV)

Titulaire : Isabelle NEHDI (PS)

Remplaçant : Vincent JEUDY (EÉLV) : 48 ans, ensei-

gnant EPS et artiste, Offemont

Remplaçante : Jennifer CLAUDE (société civile)

3) Le Territoire-de-Belfort : Trois listes sont dans la course, chacune sous l’étiquette « Union de la Gauche ».

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, il nous manque encore un certain nombre de renseignements. Le lecteur voudra bien

nous en excuser.

Canton 2, Belfort 1

Titulaire : Samia JABER (PS)

Titulaire : Bastien FAUDOT (MRC)

Remplaçante : Céline SOUAKRIA (EÉLV)

Remplaçant :

Canton 9 : Valdoie

Titulaire : Yves ACKERMANN (PS)

Titulaire : Marie-Pierre SOUKAINI (EÉLV)

Remplaçant :

Remplaçante :

4) Le Jura :

À l’heure où nous rédigeons ces lignes, il nous manque encore un certain nombre de renseignements. Le lecteur voudra bien

nous en excuser.

La seule liste présentée sous la bannière des écologistes est celle du canton n°10, Mont-sous-Vaudrey.

Canton 10, Mont-sous-Vaudrey

Titulaire : Marc BORNECK (EÉLV), Conseiller régional

Titulaire : Christelle BOBILLIER (Société civile)

Remplaçant : Jean CHEY (PCF)

Remplaçante : Marie-Françoise GARITAN (Société civile)

Page 9: La Feuille Verte - mars 2015

9

Canton 8 : Lons 2

Titulaire : Anne PERRIN, (EÉLV), 49 ans, Cadre dans

le secteur médico-social, conseillère municipale,

Lons-le-Saunier

Titulaire : Claude BUCHOT

Remplaçante : Nelly FATON

Remplaçant : Gabriel AMARD

Canton n°13 : Saint-Amour

Titulaire : Martine DAVID (EÉLV), Conseillère munici-

pale à Vincelles

Titulaire : Jean-Louis BUFFARD

Remplaçante :

Remplaçant :

Canton n°12 : Poligny

Titulaire : Marie-Odile MAINGUET (EÉLV), 60 ans, Insti-

tutrice en retraite, Conseillère générale, Montain

Titulaire : Laurent MENETRIER

Remplaçante : Claudine COLUCHE

Remplaçant : Valentin MOREL

Canton n°15 : Saint-Laurent-en-Grandvaux

Titulaire : Aline HEIMLICH

Titulaire : Esio PERATI

Remplaçant : Arnaud JACQUET (EÉLV), Professeur de

technologie, Conseiller municipal de Soucia, Vice prési-

dent du SIVOS de Clairvaux-les-Lacs, Soucia

Remplaçante :

Sinon, toujours dans le Jura, nous sommes présents dans des listes étiquetées « Majorité citoyenne ». Ce mouvement est

composé d'EÉLV, des partis de gauche, de Nouvelle Donne et de la société civile.

Canton n°16 : Saint-Lupicin (sous l’étiquette « Front de gauche » )

Titulaire : Laurence BATY (EÉLV)

Titulaire : Jean-Luc MASSON

Remplaçante :

Remplaçant :

Page 10: La Feuille Verte - mars 2015

10

Canton n°2 : Authume (sous l’étiquette « Front de gauche »)

Titulaire : Laurence BERTHIER (PC)

Titulaire : Hervé PRAT (NPA)

Remplaçant : Pascal BLAIN (EELV), Menotey

Remplaçante :

Canton n°17 : Tavaux (sous l’étiquette « Divers gauche »)

Titulaire : Annie TRUCHOT (DG)

Titulaire : Guy SAVOYE (EELV)

Remplaçante : Danièle PONSOT (PS)

Remplaçant : Philippe TOURNIER

Comment recevoir La Feuille Verte ?

Vous n’êtes pas adhérent d’Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté ?

Et du même coup, vous ne recevez pas systématiquement

La Feuille Verte, le mensuel des écolos comtois ?

Abonnez-vous ! Réabonnez-vous! Et faites abonner les gens autour de vous !

Ainsi, vous serez sûr de ne rater aucun numéro, et cela pour la modique somme

de 16,00 euros seulement (11 numéros par an).

Nom : ………………………………………. Prénom : …………………………………………………...

rue : …………………………………………………………………………………………………………………….

CP : …………………… Ville : ………………………………………………………………………………….

Chèque à l’ordre d’EELV-FC, à adresser à :

EELV-FC — 14, rue de la République — 25000 Besançon

Suzy Antoine

Page 11: La Feuille Verte - mars 2015

11

Pour les habitants d'Ornans (Doubs), Alstom, au-

trefois entreprise Oerlikon, fait partie de l'histoire de leur

ville. Il y a eu « l'école Oerlikon » qui permettait aux jeunes

du secteur d'acquérir une formation professionnelle et de

trouver un emploi qualifié sur place. L'époque paraît loin-

taine. Le site d'Ornans décline petit à petit, au rythme

d'une trentaine d'emplois perdus chaque année. Pourtant

l'activité phare d'Ornans, la fabrication de moteurs élec-

triques pour les locomotives, demandait jusqu'ici une très

haute technicité et ne craignait pas trop la concurrence.

La vente d'un bâtiment n'est pas anodine

À la demande de la ville d'Ornans, (mais c'est vrai-

semblablement la direction d'Alstom qui en est à l'initia-

tive), l'Établissement Public Foncier (EPF) du Doubs va faire

l'acquisition d'un bâtiment de 2 200 m2 appartenant à

Alstom. L'EPF sera chargé de gérer transitoirement le bâti-

ment, éventuellement de le louer. Il pourra ensuite le ré-

trocéder soit à la ville, soit à une entreprise. Dans un pre-

mier temps, l'entreprise artisanale SFCP ( 7 salariés) serait

prête à louer ce bâtiment.

On sait que la situation d'Alstom n'est pas brillante

et il est difficile de croire que le démantèlement décidé il y

a un an et le rachat d'une grande partie de l'entreprise par

General Electric étaient la bonne solution. L'usine d'Ornans

ne travaille pas actuellement au maximum de ces capaci-

tés, mais il y a des perspectives de reprises de l'activité

« moteurs » à l'horizon 2016-2017 : les locaux vendus ris-

quent alors de faire défaut…

Les 4 élus d'opposition (dont je fais partie) ont

donc considéré que cette opération immobilière n'était pas

opportune. En se prêtant à cette transaction, la ville d'Or-

nans ne cautionne-t-elle pas une forme de démantèlement

d'Alstom, avec des conséquences graves pour l'emploi

local et le dynamisme de la commune ? L'opposition a

donc voté contre ce projet au conseil municipal du 15

janvier, rejointe à cette occasion par 6 élus de la majori-

té.

Vers une délocalisation de l'activité ?

Les quelques centaines de milliers d'euros

qu'Alstom va empocher ne représentent qu'un goutte

d'eau par rapport à ses difficultés de trésorerie. Pour-

tant, la direction d’Alstom dit que de gros contrats fran-

çais et étrangers sont en vue, à plus ou moins long

terme. Même en France, l'abandon de la politique du

tout-TGV pourrait déboucher sur une politique de déve-

loppement des TER et des trams. À ce moment-là,

l'usine d'Ornans n'aura peut-être plus ni la place, ni les

compétences, ni les effectifs pour répondre à ces de-

mandes.

Que fera alors la direction d’Alstom ? Elle risque

de faire fabriquer ses moteurs en Chine ou ailleurs, mais

en tous cas pas à Ornans. D'après les syndicalistes de

l'usine, Alstom cherche à changer son processus de fa-

brication des moteurs pour pouvoir se passer d'une

main-d'œuvre hautement qualifiée. La délocalisation

serait alors grandement facilitée.

Alstom a été un fleuron de l'industrie française

avec ses 3 branches qui pourraient s'inscrire aujourd'hui

dans la transition énergétique : le transport ferroviaire,

la production d'électricité (turbines à gaz, éoliennes,

etc. ) et Alstom Grid, qui s'occupe d'ingénierie des ré-

seaux électriques. Mais c'est la logique financière qui l'a

emporté sur un projet industriel cohérent, qui aurait pu

répondre à des besoins de réorientation de la politique

énergétique en France et en Europe. Et comment ne pas

percevoir que l'absence d'un véritable projet européen

de transition énergétique, est un incontestable manque

et un lamentable gâchis ? Les travailleurs d'Alstom-

Ornans risquent d'être aux premières loges pour en su-

bir les conséquences à plus ou moins brève échéance.

Gérard Mamet

Conseiller municipal

d'Ornans

Alstom-Ornans

VERS UNE MORT LENTE ?

Page 12: La Feuille Verte - mars 2015

12

Cela pourrait être une colocation comme tant

d'autres, un joyeux rassemblement d'étudiants qui par-

tagent temporairement un même appartement pour

raison économique et pour «se tenir chaud». Un lieu

qu'on investit un temps quand on a quitté la famille et

qu'on recherche les joies des relations entre pairs, un

pont entre la sortie de l'adolescence et l'entrée dans

l'âge adulte.

D'ailleurs, en 2010, la «grande coloc» a com-

mencé comme cela : Lucas, Valentine, Momo (1) et

quelques autres se sont retrouvés dans un appartement

du quartier Tarragnoz, à Besançon. D'autres les ont re-

joints, dans un autre appartement situé dans la même

maison, puis d'autres encore... Aujourd'hui, ce sont

quatre appartements (en fait, trois maintenant car deux

ont été joints), ainsi que des espaces communs (cave,

grenier) de cette bâtisse, qui abritent une bande de

18 étudiants et jeunes salariés partageant bien plus

qu'un loyer : l'envie de vivre selon quelques convictions

(un autre monde est possible !),le désir de partager

quelques passions (théâtre, vélo, jardin, voyages...), le

goût du débat, du rire et de l'art sous toutes ses formes.

Pour eux, la coloc, ce n'est pas un «espace-

temps transitionnel» avant une vie adulte traditionnelle

(couple, famille, travail), mais un mode de vie, un choix,

qui s'inscrit peut-être bien dans ces évolutions, discrètes

mais profondes, à l'œuvre depuis quelques années :

développement du covoiturage et plus globalement de

la mutualisation des biens individuels, AMAP, habitat

participatif, jardins partagés, épiceries ou cafés associa-

tifs…

Des initiatives variées

Petit à petit sont nées quelques initiatives, pour

la plupart lancées avec des personnes extérieures à la

« coloc » et ouvertes largement, notamment sur le quar-

tier :

- les rendez-vous du grenier : débats, films, ren-

contres sur des thèmes aussi variés que le

« compagnonnage alternatif », le rapport aux objets, la

vie sexuelle des Belges (en fait, c'est un film de Jean Duc-

quoy...), la prostitution, le mouvement Occupy Wall

Street, le système carcéral et même, lors d'élections, des

rencontres-débats avec les candidats ;

- l'organisation d'Alleycats, ces courses-jeu d'orien-

tation nocturnes à vélo, à travers les rues de la ville ;

- le jardin de l'île de Malpas : se retrouver au mi-

lieu du Doubs autour de la lente poussée des carottes et

des laitues, sous les conseils d'un copain agronome ;

- le festival de rue « Du bitume et des plumes » :

des spectacles, concerts, expos qui investissent la place

du quartier et les cours intérieures, une ambiance

joyeuse et poétique.

La grande coloc s'associe aussi à la mise en place

du marché bio qui voit le jour sur la place en 2013, à l'ini-

tiative d'une association d'habitants du quartier et du

Conseil consultatif d'Habitants.

Pour les habitants de la coloc, pas de secret pour

que cela fonctionne dans la durée : discuter beaucoup,

s'écouter vraiment, se respecter le plus possible dans les

différences - pas toujours simple ! Et la taille de la maison

permet de déménager d'un appartement à l'autre, quand

la cohabitation avec tel ou telle se complique...

Jeunes : le choix d'un autre vivre-ensemble

LA « GRANDE COLOC »

Page 13: La Feuille Verte - mars 2015

13

Post-soixante-huitards ? Pas vraiment...

Quelles différences avec les communautés post-

soixante-huitardes, me direz-vous ? J'en vois une princi-

pale : pas de contestation globale et radicale de la société

chez la plupart de ces jeunes qui, s'ils portent un regard

critique sur notre monde, ne s'inscrivent pas en rupture

mais se situent dans les changements du quotidien. Pas

d'attente du grand soir, donc, mais la préférence pour les

petits matins chers à Eva Joly. D'ailleurs, c'est plutôt une

certaine défiance à l'égard du politique qui prévaut chez

la plupart de ces jeunes, malgré le caractère authentique-

ment politique de leur démarche.

Si la «grande coloc» est née de l'envie de ses

jeunes habitants de se retrouver entre potes, elle a rapi-

dement pris une autre dimension, en devenant une force

précieuse et dynamique pour l'animation du quartier

Tarragnoz, un lieu qui permet la rencontre entre généra-

tions, une microsociété active qui irrigue son environne-

ment de quelques convictions essentielles par les temps

qui courent : l'individualisme et l'isolement ne sont pas

des fatalités, créer et échanger rendent plus heureux que

posséder beaucoup...

Cette initiative, comme tant d'autres, se nourrira

aussi du terreau qui sera mis à sa disposition : quelle

écoute de la municipalité lors des demandes d'autorisa-

tion pour telle ou telle manifestation ? Quelle reconnais-

sance de la démarche ? Ces petits laboratoires, on le

sait, peuvent être les incubateurs d'autres projets. Et je

suis convaincue que les compétences développées par

ces jeunes - leur capacité à établir des synergies, des

amitiés, des relations de confiance - sont celles qui sont

les plus nécessaires aux innovations, celles qui permet-

tent aux processus d'intelligence collective de se déve-

lopper, pour aller vers une société plus juste, plus res-

pectueuse de l'homme et de la planète.

Françoise Touzot

(1) Les prénoms ont été changés et les photos ne sont

pas celles de la vraie grande coloc.

Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté

(14, rue de la République, 25000 Besançon)

Directeur de publication : Gérard Roy

Comité de lecture : Michel Boutanquoi, Gérard Mamet,

Gérard Roy, Suzy Antoine, Françoise Touzot

CPPAP: 0518 P 11003

Maquette : Corinne Salvi Mise en page : Suzy Antoine

Page 14: La Feuille Verte - mars 2015

Vous ne connaissez évidemment pas Faruk

Salaka (moi non plus, d'ailleurs). Pourtant, ce petit gar-

çon, né à Sarajevo en avril 2014, entrera peut-être

dans l'histoire – à son corps défendant. Laissez-moi

vous expliquer pourquoi.

Quand vous naissez en France, vous êtes fran-

çais en fonction du « double droit du sol » et du « droit

du sang », quelle que soit l' « ethnie » (1) à laquelle

vous appartenez. De la même façon (même si je sup-

pose que les législations peuvent différer sur quelques

points), vous êtes espagnol, chinois ou brésilien si vous

êtes né en Espagne, en Chine ou au Brésil (2). C'est-à-

dire que votre nationalité est celle de votre État.

Comment peut-on être bosnien ?

Les choses se compliquent si vous naissez en

Bosnie-Herzégovine, ce petit pays balkanique (moins

de 4 millions d'habitants) né, dans la souffrance, des

décombres de l'ex-Yougoslavie. En effet, natif de Sara-

jevo ou de Mostar, de Banja Luka ou de Bihac, de Tuzla

ou de Zvornik, vous ne pouvez pas être bosnien !

Incroyable, et pourtant vrai, hélas ! Il faut dire

que les accords de Dayton, qui ont mis fin, le 14 dé-

cembre 1995, à trois ans et demi d'affrontements et de

massacres (100 000 à 250 000 morts, 2,4 millions de

réfugiés), ont eu, même s'ils ont le mérite d'avoir sinon

ramené la paix, du moins fait taire les armes, un effet

pervers : non seulement ils ont accordé à la partie

serbe du conflit un territoire en grande partie conquis,

majoritairement aux dépens de la partie musulmane,

par la violence la plus abjecte (une sorte de « prime à

l'agresseur », donc), mais encore ils ont en quelque

sorte scellé un découpage de type ethnique (3). Et cela

pas uniquement sur le plan territorial (la malheureuse

République de Bosnie-Herzégovine est divisée en trois

entités qui ne laissent que bien peu de pouvoirs à l'État

central), mais aussi au niveau de la nationalité.

Et les « autres » ?...

En effet, la Constitution bosnienne ne reconnaît

pas de nationalité bosnienne ! En Bosnie, vous ne pou-

vez être que bosniaque (4), serbe ou croate. Et du

même coup musulman, orthodoxe ou catholique. Et si

vous n'êtes - ou ne voulez vous reconnaître – ni bos-

niaque, ni serbe, ni croate, alors vous n'êtes rien. Ou

plutôt, vous êtes « autre », vaste et fumeuse catégorie

qui regroupe les Roms, les Juifs, les Albanais, les Va-

laques, les Monténégrins, les Italiens, les Grecs, etc.,

sans compter ceux qui se revendiquent encore, envers

et contre tout, de la « nationalité » yougoslave et refu-

sent d'être intégrés à l'un des trois « peuples constitu-

tifs » de la Bosnie. L'ennui, c'est que si vous êtres

« autre », si vous appartenez à l'une de ces nombreuses

« minorités nationales » reconnues par la Constitution,

vous n'avez pas les mêmes droits politiques que les

trois « ethnies » majoritaires, sans parler des discrimi-

nations liées à l'emploi, à la formation, à la santé, etc.

La Cour européenne des Droits de l'Homme, saisie par

deux hommes politiques rom et juif, a d'ailleurs con-

damné la Bosnie-Herzégovine en décembre 2009... sans

conséquence concrète pour le moment, tant le système

bosnien est fondé sur un nationalisme et un ethnicisme

forcenés, auxquels s'accroche le personnel politique,

totalement corrompu, qui y trouve largement son

compte. Quant aux citoyens, ils continuent à voter ma-

joritairement pour les partis correspondant à leur

« nationalité » (par habitude, par peur de l'inconnu, par

méfiance envers les autres « ethnies », par intérêt aussi

parce qu'il n'y a guère d'autre moyen d'avoir un emploi

dans un pays qui affiche un tôt de chômage officiel de

45 %). Cela dit, les lignes sont peut-être en train de

bouger – oh ! lentement et timidement, certes... C'est

ainsi qu'on voit apparaître de petits partis multieth-

niques et antinationalistes ou que, lors des émeutes de

l'an dernier, on a vu manifester ensemble (ce qui ne

s'était pas vu depuis la guerre) des milliers de gens dont

l'appartenance ethnique était bien le dernier des sou-

cis. Significatives aussi, les réponses excédées de mil-

liers de citoyens sommés de choisir leur ethnie lors du

14

Discriminations balkaniques

VOUS AVEZ DIT BOSNIEN ?

Page 15: La Feuille Verte - mars 2015

recensement de fin 2013 (il n'y en avait pas eu depuis

1991 et les autorités politiques et religieuses se sont

efforcées de faire perdurer le sentiment d'apparte-

nance), qui se sont déclarés yougoslaves, américains,

eskimos, martiens ou... Jedis !...

Enfin Faruk vint...

Et puis, tout récemment, est arrivée l'affaire du

petit Faruk. À sa naissance, son père (un Musulman) est

allé le déclarer à la mairie de son domicile et a inscrit

« Bosnien » (en fait, « Bosanac » : il n'a évidemment pas

écrit en français !) sur la ligne « Nationalité » du formu-

laire officiel. Impossible, lui a-t-on objecté : « bosnien »,

ça n'existe pas ; on ne peut être que bosniaque

(bosnjak), serbe, croate ou... autre !

Kemal Salaka, le père, avait combattu au sein de

l’armée bosniaque, à l’âge de 16 ans, pour empêcher

que son pays ne soit dépecé par les Serbes, qui prô-

naient l’uniformisation ethnique. « Aujourd’hui, explique

-t-il, les Bosniaques font la même chose, je dois me

battre contre cela. Est-ce possible que ceux qui sont nés

en Bosnie-Herzégovine n’aient rien en commun ? »

Je vous fais grâce des détails : toujours est-il que

le père ne l'a pas entendu de cette oreille, qu'il a pris un

avocat... et qu'il a fini par gagner contre l'État de Bosnie-

Herzégovine ! Mais il lui a fallu neuf mois de persévé-

rance et de tracasseries administratives pour que, 22 ans

après l'indépendance de son pays, son fils Faruk de-

vienne, officiellement, le premier Bosnien de l'histoire !

Un coin enfoncé, espérons-le, dans le tronc vermoulu du

nationalisme et des haines ethniques (depuis, plusieurs

autres demandes du même genre ont été enregistrées à

Sarajevo).

Pourquoi ai-je eu envie de vous raconter ça ?

Tout simplement (outre le fait que j'adore la Bosnie et

que rien de ce qui s'y passe ne m'est indifférent) parce

que, accablé par les maux de notre société en proie aux

affirmations et aux replis communautaires et/ou reli-

gieux, aux détestations, aux peurs, aux violences, j'ai cru

distinguer dans la mésaventure de Faruk comme une

lueur d'espoir (5).

Gérard Roy

(1) Les guillemets s'imposent tant on fait dire à ce mot

tout et n'importe quoi.

(2) Rappelons, car ça ne paraît pas évident à tout le

monde, qu'on peut être arabe ET israélien !

(3) Si tant est qu'on puisse parler d'ethnies à propos de

gens en tous points semblables, qui ne se distinguent

guère que par leur... religion ! C'est à peu près aussi ab-

surde que si on distinguait deux ethnies en Allemagne

sous prétexte qu'il y a des régions catholiques et d'autres

protestantes.

(4) À l'époque de Tito (du moins à partir de 1971), on

parlait non pas des Bosniaques, mais des Musulmans

(avec une majuscule pour distinguer le peuple de la reli-

gion), en fait des Slaves islamisés sous l'empire ottoman.

(4) Un jour, il faudra aussi que je vous parle de l'islam

bosniaque et des contradictions qui, aujourd'hui, le dé-

chirent.

15

Page 16: La Feuille Verte - mars 2015

16

C'est une impression ou il y a longtemps qu'on n'a

pas dit du mal des chasseurs ? Eh ! ben, allons y, tiens, ça

défoule !

Commençons par ceux de chez nous. Fin jan-

vier, le tribunal correctionnel de Dole a jugé et condamné

deux de ces énergumènes pour destruction d'espèces

protégées. À Châtenois, dans le pays dolois, ces deux en-

clumes (dont le vice-président de l'Association commu-

nale de chasse agréée, par ailleurs administrateur de

l'Association des piégeurs agréés du Jura, ce qui situe as-

sez bien le niveau intellectuel du type) avaient décidé de

protéger un élevage des attaques

de buses variables. Excellente ini-

tiative, me direz-vous, à ceci près

que : 1) l'élevage en question était

destiné à produire des perdrix et

des faisans (vous savez, ces bêtes si

sauvages qu'elles viennent vous

becqueter la godasse alors même

que des hordes de nemrods s'ap-

prêtent à en faire du pâté, et

2) la buse sauvage est un animal

strictement protégé par la loi, ce

qui interdit entre autres de les pié-

ger et de les achever à coups de

bâton, jeu auquel se livraient les deux facétieux. Prison

avec sursis pour le plus violent des deux, amendes et re-

trait du permis de chasse pour les deux, plus 3 500 euros

de dommages et intérêts à verser à six associations par-

ties civiles. Personnellement, je les aurais volontiers mis

au pilori, mais il paraît que ça ne se fait plus dans nos

campagnes... (1)

Au fait, où en est l'affaire de la « destruction d'es-

pèces protégées en bande organisée » dont est accusée...

la Fédération des chasseurs de Haute-Saône, carrément ?!

Nettement plus loin vers le nord vit une tribu

sur le stade d'évolution de laquelle je ne me prononcerai

pas : ce sont les célèbres chasseurs du Nord-Pas-de-Calais,

adeptes du dézingage de tout ce qui vole ou volète au

bord ou au-dessus de l'eau, en d'autres termes la sauva-

gine. Ces braves gens poussent des cris d'orfraie depuis

une récente décision prise par le préfet du Nord. Résu-

mons.

Dans le marais audomarois (à cheval sur le Nord et

le Pas-de-Calais), il y a trop de cygnes tuberculés et les

cultures maraîchères en souffrent . Le PNR (2) des Caps

et Marais d'Opale demande à Ségolène Royal l'autorisa-

tion de limiter leur nombre. Le Conseil national de Pro-

tection de la Nature donne son aval à cette demande,

mais assortit son accord d'une condition : que les chas-

seurs lâchent la grappe aux prétendus

« nuisibles » (renard, belette, fouine, etc.), prédateurs

entre autres du cygne tuberculé et donc régulateurs

naturels de l'espèce incriminée. Cela paraît être de

simple bon sens au préfet du Nord (mais pas à son col-

lègue du département voisin !), qui retient donc cet avis

dans sa proposition au ministère

de l'Écologie (3) et ôte le renard de

la liste des « nuisibles » dans le

marais audomarois. Fureur des

chasseurs, qui contestent (car, ne

l'oublions pas, ce sont de fins con-

naisseurs de la nature !) le rôle de

prédateurs desdits « nuisibles » et

se voient contraints de décorer

avec une queue de renard en syn-

thétique leur bonnet de Davy

Crocket (4).

Heureux les simples d'esprit, etc.,

etc.

Gérard Roy

(1) Je ne remercierai jamais assez la copine (elle se

reconnaîtra) qui me tient régulièrement au courant des

hauts faits de cette sinistre engeance.

(2) Parc naturel régional.

(3) Je ne sais pas pourquoi, je pouffe toujours en écri-

vant cette expression...

(4) Ce sont les mêmes nuisibles (je parle des chasseurs)

qui organisent des espèces de « fêtes » du déterrage,

au cours desquelles ils extraient des terriers les renar-

deaux avec des pinces métalliques pour les éliminer.

Cette année, le président de leur fédération nordique y

a convié ses sbires d'un martial « Vous serez nombreux

sur vos territoires ! » Vos territoires ! On croit rêver !...

Chasseurs d'ici et d'ailleurs

PRIMITIFS

Page 17: La Feuille Verte - mars 2015

Science et écologie

GÉNIE SOLITAIRE, RÉFRIGÉRATEUR MAGNÉTIQUE, ET MÉDITATION LAÏQUE

17

1. Stephen Hawking : le mythe du génie soli-

taire

Stephen Hawking est un des plus brillants cher-

cheurs du vingtième siècle, dans le domaine de l'astro-

physique et de la cosmologie. Ce savant britannique est

surtout connu pour ses travaux théoriques sur les trous

noirs, ces singularités hyperdenses de l'espace. Lourde-

ment paralysé par la maladie de Charcot, il ne peut plus

ni bouger ni parler. A 73 ans, il poursuit néanmoins son

activité scientifique, et ce n'est possible que parce qu'il

bénéficie d'un réseau complexe de machines et d'hu-

mains : il communique avec son entourage grâce à des

machines. Et il a, en partie, transformé son handicap en

avantage : il a quelque peu abandonné les équations

pour davantage visualiser et manipuler mentalement

des images et des structures. (Pour la Science n° 448,

février 2015, pp. 62-67)

Commentaire : Le film de James Marsh, Une

merveilleuse histoire du temps, raconte le récit émou-

vant de ce savant hors du commun. On y voit un jeune

homme brillant confronté à la dégradation physique et

à la mort annoncée. Mais le film déforme quelque peu

la réalité en laissant entendre que la science serait le

seul produit du cerveau. En réalité, l'environnement

technique et humain est indispensable. Hawking est en

général entouré de quatre étudiants parmi les plus bril-

lants de l'université de Cambridge. En fait, le cas

Hawking n'est pas isolé : toute activité scientifique,

toute recherche revêt de plus en plus un caractère col-

lectif.

2. Refroidir avec des aimants

Le principe du réfrigérateur à aimants est connu

depuis 1881 : c'est l'effet magnétocalorique. Quand on

plonge un matériau magnétique dans un champ électro-

magnétique, il s'échauffe légèrement et quand on le

retire, il se refroidit. Si on évacue l'excès de chaleur de la

phase d'échauffement, le matériau se retrouve à une

température inférieure à la température ambiante

quand on le retire du champ magnétique. Par une suite

de cycles magnétisation-démagnétisation, avec de nou-

veaux alliages, on arrive à une baisse de température de

l'ordre de 40° C. (Pour la Science n° 448, février 2015,

pp. 86-88)

Commentaire : La société alsacienne Cooltech

commercialise dès maintenant un réfrigérateur magné-

tique industriel qui permet d'atteindre la température

de -18 °C. Cette alternative au réfrigérateur à compres-

seur a plusieurs avantages : absence de bruit et moindre

consommation d'électricité. On met fin aussi à l'utilisa-

tion de gaz potentiellement nocifs pour l'environne-

ment, comme l'ont été les CFC, destructeurs de la

couche d'ozone et finalement interdits. La prochaine

étape pourrait être la commercialisation de réfrigéra-

teurs ménagers.

La science pour éclairer les choix de l'écologie politique.

La réflexion politique pour développer la critique de la science.

Page 18: La Feuille Verte - mars 2015

3. Méditation : comment elle modifie le cer-

veau

Pendant longtemps, on n'a pas vu le lien qu'il pou-

vait y avoir entre d'anciennes traditions spirituelles,

bouddhistes et indiennes, et la science du cerveau. On les

a même opposées. Depuis une vingtaine d'années se sont

développées à la fois la méditation laïque, qui n'a plus

rien de religieuse, et la collaboration entre les

« méditants » et les chercheurs en neurosciences. Résul-

tats confirmés par les techniques d'imagerie médicale : la

méditation permet de mieux contrôler son attention et

réduit la sensibilité au stress. (Pour la Science n° 448, fé-

vrier 2015, pp. 23-29)

Commentaire : Il semble que la méditation per-

mette un « pilotage » plus efficace de son activité céré-

brale. Elle développe « une conscience plus neutre des

émotions, des pensées et des sensations pour éviter

qu'elles deviennent incontrôlables et créent une détresse

mentale » (1). On a pu montrer, grâce à l'imagerie médi-

cale, les effets de la méditation sur la structure même du

cerveau. La méditation laïque est pratiquée dans les hôpi-

taux, à l'initiative de psychiatres comme Christophe André,

pour soulager la souffrance psychologique. Elle commence

aussi à être pratiquée dans les écoles pour aider les élèves

à diminuer l'agitation mentale et améliorer la capacité de

concentration.

Gérard Mamet

(1) Pour la Science n° 448, page 24.

18

Absences. La présidente du Syndicat de la Magis-

trature renvoyée devant la justice dans l'affaire du « mur

des cons », qui ulcère la droite et toute une partie de la

gôche. Moi, ce qui m'étonne, dans cette histoire, c'est

qu'il n'y ait pas eu plus de monde sur ce mur.

Ça promet.

Selon son rapporteur

général, Richard Fer-

rand, la loi Macron

« est sans doute la

plus à gauche du quin-

quennat ». C'est pas

rassurant quant aux

lois à venir…

Insectes. Vous avez remarqué qu'aujourd'hui,

même si vous roulez 1 000 bornes en bagnole, vous

n'avez pratiquement plus de bestioles étiaffées (1) sur

votre pare-brise ? Alors, qu'est-ce qu'on dit ? Merci, les

pesticides !

Commerce. La France socialiste vend des Rafale,

des missiles et une frégate à l'Égypte, dont nul n'ignore le

fort tropisme démocratique, que ce soit sous Moubarak,

sous les Frères musulmans ou sous le maréchal Sissi au-

jourd'hui. Mais comme le dit le très moral et moralisateur

quotidien Le Monde, faut pas faire d' « angélisme », hein !

Correspondance. Des braqueurs embarquent pour

15 millions d'euros de timbres-poste. On se plaint que les

gens ne s'écrivent plus : eux, ils vont pouvoir en envoyer,

des cartes postales !

UN MOIS, ÉMOIS, ET MOI

Page 19: La Feuille Verte - mars 2015

19

Effectifs. Dominique Voynet : « Il y a plus d'écolo-

gistes hors d'EÉLV que dans le parti. » Méchante fille, va !

Ondes. Mouv' (attention : on ne dit plus Le

Mouv', c'est ringard) est, aux dires du PDG de Radio

France, « une radio qui va parler le langage des jeunes ».

Ça fait peur.

Fusils. Quoique appartenant à des camps

(théoriquement) opposés, les présidents du Sénat (l'UMP

Gérard Larcher) et de l'Assemblée nationale (le socialiste

Claude Bartolone) se connaissent bien et s'apprécient,

« pour avoir partagé, notamment, de nombreuses parties

de chasse au très select Domaine de Chambord » (dixit Le

Monde du 31 janvier). C'est la nouvelle lutte des classes.

Remède. Des autorités russes déclarent que, pour

surmonter la crise et alors que les prix grimpent en flèche

au royaume de Grande Poutinie, il va falloir « manger

moins ». Ceux qui auront le ventre vide picoleront encore

plus de vodka, c'est ce qui augmente le moins.

Brésil. Représentante patentée des intérêts de

l'agrobusiness, surnommée « la Tronçonneuse » ou

« Miss Déforestation », critique des Indiens qui ont le tort

de « sortir de la forêt », et donc de gêner les agriculteurs,

et des écologistes qui « ne doivent pas avoir le monopole

des débats », Katia Abreu est la nouvelle ministre de

l'Agriculture d'un gouvernement de gauche. Quoique très

doué, notre Le Foll a encore des progrès à faire.

Survêt'. Les pressions se font de plus en plus

fortes sur Anne Hidalgo pour la convaincre de porter la

candidature de Paris aux J.O. de 2024. Échec en 2008,

échec en 2012, jamais deux sans trois ! Tiens bon,

Nanou ; si tu ne cèdes pas, j'adhère au PS (2).

Besace. Chez Gucci, les sacs à main de moins de

550 euros ne constituent plus que 2 % des ventes,

contre 32 % il y a cinq ans. C'est vrai, quoi : si à 50 ans,

t'as pas un sac Gucci à plus de 550 euros, t'as raté ta

vie, coco !

Calottes. En outre-mer, des jours de fêtes chré-

tiennes pourraient éventuellement être remplacés par

des jours fériés hindouistes, musulmans, etc., pour

tenir compte des « contextes culturels et historiques

particuliers ». Fureur de la Conférence des Évêques,

qui refuse cette « attaque forte contre la religion ca-

tholique ». L'Église est pour le partage, mais faut

quand même pas pousser.

Vieux. Roland Dumas, qui juge que Manuel

Valls est « probablement » sous influence juive, est-il

sénile ou antisémite ? Ou simplement, avec Tapie,

Charasse, Séguéla et quelques autres, l'héritage faisan-

dé du mitterrandisme ?

Sonnés. Terminons sur une note optimiste :

rien ne va plus pour Areva, McDonald's et Disney. Du

coup, pour moi, ça va mieux, merci.

Gérard Roy

(1) Oui, je prends des cours de haut-jurassien.

(2) Euh... bon... enfin... on verra...

Page 20: La Feuille Verte - mars 2015

20

La traditionnelle Saint-Valentin offrait un joli ma-

riage, samedi 14 février, à Dijon. Les deux CPR

(Conseils politiques régionaux) d'EÉLV Bourgogne et EÉLV

Franche-Comté avaient en effet décidé de se réunir afin

de travailler sur plusieurs thèmes :

- l’organisation du travail en 2015 dans la grande

région Bourgogne-Franche-Comté,

- l’organisation des élections régionales par l’éla-

boration d’un calendrier commun, l’étude des moyens

disponibles, la constitution d’une équipe de campagne et

les modalités d’organisation sur le travail programma-

tique.

Une trentaine de militants se sont donc retrouvés,

pour une journée de réflexion et d’échange, dans la salle

Lucie et Raymond Aubrac, dans le quartier de la Fontaine

d’Ouche, à l’ouest de Dijon.

Les points communs ont été listés, comme les Cen-

ter Parcs et les régionales, la LGV, les aéroports : il serait

opportun d’exercer une veille sur ce qui se passe, de tra-

vailler rapidement sur ces dossiers.

Il est ressorti de cette réunion que pour l’ins-

tant, chaque région continuera à assurer la gestion quo-

tidienne. En revanche, plusieurs réunions des BER

(Bureaux exécutifs régionaux) et 2 à 3 réunions de CPR

seront organisées en commun d’ici à la fin de 2015, ou-

vertes à tous les adhérents. Une assemblée générale,

prévue pour le 11 avril à Dijon, sera l’acte fondateur qui

légitimera les BER et CPR communs. Une liste de discus-

sion commune aux deux régions va être créée, afin de

permettre à tous les adhérents volontaires de débattre

entre eux d’une stratégie régionale.

En ce qui concerne les élections régio-

nales, un appel à candidatures a été envoyé à tous les

adhérents. L’assemblée générale du 11 avril permettra

aux candidats à la tête de liste régionale de se présen-

ter et de valider la stratégie régionale. Ensuite, il fau-

dra appeler à candidater pour les têtes de listes dépar-

tementales ainsi que les suivants de liste.

Le Conseil fédéral des 9 et 10 mai validera

la tête de liste régionale en s’appuyant notamment sur

le critère de la parité (contrairement aux départemen-

tales, il n’y aura pas de binôme tête de liste, mais une

seule personne. EÉLV veillera à ce qu’il y ait autant de

femmes que d’hommes qui se présentent sur l’en-

semble du territoire français). Le 14 juin, une autre

assemblée générale (lieu encore non défini) validera

les têtes de listes départementales. Bref, il y a du vote

dans l’air ! Pour cela, il faudra être à jour dans sa coti-

sation 2015. Pensez-y et utilisez le bulletin

d’adhésion en 4e de couverture.

Tout ce monde s’est quitté après 16 h, la tête

pleine d’idées et de questions restées en suspens. Un

rapprochement entre deux régions n’est pas un exer-

cice facile, mais de part et d’autre, la volonté de fusion

est palpable. Un premier lien concret pourrait être

création d’un journal intrarégional, en mutualisant les

deux mensuels régionaux, l’All@nt vert et La Feuille

Verte.

Suzy Antoine

Fusion des régions

CPR COMMUN À LA BOURGOGNE ET À LA FRANCHE-COMTÉ

Page 21: La Feuille Verte - mars 2015

21

Certains d’entre-vous se posent des questions

sur notre site et sur nos différentes listes internet par

lesquelles vous recevez des nouvelles du parti. En fait,

c’est assez simple.

Notre site régional est accessible et consul-

table directement en tapant dans votre moteur de re-

cherche « Europe Écologie Les Verts Franche-Comté »,

ou plus précisément l’URL

http://franchecomte.eelv.fr/ . Vous arrivez directement

sur la page d’accueil qui vous donne les nouvelles

fraîches, l'agenda des actions en cours ou à venir, les

communiqués de presse des élus et des groupes locaux

(il en existe neuf en Franche-Comté). Un certain

nombre d’onglets pratiques sont à votre disposition,

par exemple « Contact » (la brochure de présentation

régionale qui vous permettra de vous rapprocher du

groupe le plus près de chez vous géographiquement),

« Documents » (bulletin d’adhésion, statuts, règlement

intérieur), « Élus » (régionaux et municipaux)… Vous

verrez, c’est ergonomique, facilement consultable et

vous pouvez laisser un commentaire auquel nous ne

manquerons pas de répondre.

Des liens sur le côté de la page vous permettent

d’accéder à d’autres sites connexes (Facebook, Twitter,

site national…).

Ensuite, deux sortes de listes s’offrent à vous, les

listes d’information et les listes de discussion.

Les listes d’information, comme leur nom

l’indique, vous communiquent les évènements et l’acti-

vité interne du parti ; elles peuvent aussi vous donner

des renseignements sur des collectifs ou des associa-

tions dans lesquels nous agissons (par exemple Stop-

TAFTA). Vous pouvez réagir en répondant à l’adresse

d’envoi, [email protected]

La principale liste d’information est :

[email protected]

Si vous êtes adhérent, coopérateur ou sympathi-

sant, vous y êtes normalement inscrit, sauf avis contraire

de votre part. D’autres listes d’infos, particulières aux

différents groupes locaux, existent : il suffit de vous

mettre en contact avec le groupe local qui vous intéresse

pour vous y inscrire (voir l’onglet « Contact » sur le site

régional, ou nous envoyer un mail de demande à

[email protected]).

Les listes de discussion, comme leur nom

l’indique aussi, sont des forums où les opinions les plus

diverses sur les sujets les plus variés s’expriment en toute

liberté et en toute vivacité : la parole est à vous (dans le

respect de chacun, bien sûr) !

Les deux principales sont la régionale,

[email protected] et la bisontine,

[email protected]

Vous pouvez vous y inscrire en nous contactant par mail

à [email protected]

Bon surf informatique sur la vague Verte

franc-comtoise !

Gilles Gardot

Des listes, des listes !

EÉLV FRANCHE-COMTÉ SUR INTERNET

Page 22: La Feuille Verte - mars 2015

22

Page 23: La Feuille Verte - mars 2015

23

Besançon : manifestation antinucléaire

Au Japon, la catastrophe se poursuit.

À Fukushima, la radioactivité, omniprésente, silen-

cieuse et invisible, poursuit ses méfaits ; les cancers se

multiplient dans les zones contaminées. Dans la ville de

Fukushima, située à 60 km de la centrale accidentée,

les cancers de la thyroïde touchent déjà 104 petits pa-

tients et semblent particulièrement agressifs. Deux des

enfants présentent en effet des métastases pulmo-

naires.

Les Japonais, qui vivent sans nucléaire depuis sep-

tembre 2013, date de l’arrêt du dernier réacteur, lut-

tent pied à pied contre la relance de deux réacteurs à

Sendai ; ils ont fait appel à la justice, qui s’est déjà pro-

noncée en mai 2014 contre le démarrage des 2 réacteurs

de Oi.

7,5 millions de personnes ont signé une pétition pour

l’arrêt total du nucléaire.

Le nucléaire n’est jamais sûr

Une catastrophe de l’ampleur de Fukushima n’est

pas impossible en France, reconnaissent maintenant les

autorités nucléaires.

Une note du 21 janvier 2015 des services de sûreté nu-

cléaire de l’État (IRSN : Institut de Radioprotection et de

Sécurité Nucléaire) jette un éclairage inquiétant sur les

risques réels que font courir à la population les réacteurs

nucléaires en fonctionnement en France. Il est écrit noir

sur blanc qu’aucun réacteur nucléaire en France ne pos-

sède une cuve assez robuste pour résister à la fusion

rapide du combustible. Cette faiblesse structurelle pour-

rait entraîner, en cas d’accident, des rejets radioactifs

massifs dans l’environnement.

Source http://journaldelenergie.com/nucleaire/surete-

nucleaire-des-failles-clairement-identifiees/

Nous pouvons nous en passer, décidons-le !

En Europe, plus de la moitié des habitants vivent

sans nucléaire (147 millions) ou ont décidé d’en sortir

(142 millions), pour 204 millions de nucléarisés, à qui on

n’a pas demandé leur avis.

Malgré les dangers reconnus, EDF veut prolonger la du-

rée d'exploitation de ses centrales pour des questions de

rentabilité, au mépris des risques amplifiés par l'usure

des matériaux et la vétusté des installations.

Non aux risques imposés !

Oui aux énergies renouvelables !

Maxime Péroz, diplômé de l'École des

Beaux-Arts de Besançon, est illustrateur et au-

teur de bande dessinée. Il partage un atelier de

création ("Com comme comix") rue de Vittel, à

Besançon. Grand connaisseur de l'Asie (du Viet-

nam notamment, où il a séjourné plusieurs fois),

il a réalisé une adaptation en B.D. de L'Arrache-

cœur, du roman de Boris Vian, et plusieurs al-

bums chez différents éditeurs BD, adultes et

jeunesse. Il travaille également dans le domaine

de la publicité. À l’occasion des départementales,

il nous a concocté une petite planche informa-

tive . Si vous avez apprécié son travail, retrouvez-

le sur son blog et sur la page de son atelier :

http://mesplanches.canalblog.com/

http://comcommecomix.canalblog.com/

Et si vous désirez le contacter :

Tél. : 06 42 41 02 73

Notre invité de la 4e de couverture

Page 24: La Feuille Verte - mars 2015

14, rue de la République 25000 Besançon / 03 81 81 06 66 / http://franchecomte.eelv.fr/

Pontarlier

Maxime Péroz

Merci à Claire Colin, notre candidate sur le canton de Pontarlier, à l’initiative

de cette bande dessinée.

UNE B.D. « CIVIQUE » !