la crise de la dette, par louis marty

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La crise de la dette publique Louis Marty

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La crise de la dette

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  • La crise de la dette publique

    Louis Marty

  • Avant-propos

    Enjeux du dossier

    Depuis la crise conomique internationale, survenue en 2007, la presse voque frquemment la question de la dette publique. En effet, celle-ci serait de plus en plus importante, et atteindrait dsormais presque 94% du Produit Intrieur Brut en France. La dette mondiale slve plusieurs milliers de milliards de dollars. Comment est-ce possible ? Pourquoi ne pas mettre de la monnaie pour rembourser la dette tout simplement ? Il apparat ainsi que certains mcanismes sont plus complexes quen apparence.

    Lconomie serait-elle une science rserve aux spcialistes? Non, et cest ce que nous nous proposons ici de montrer en expliquant ce quest concrtement la dette dun Etat, la forme quelle prend, ce qui linfluence et ce sur quoi elle influe. Le dossier sadressera un lectorat nayant pas ncessairement de pr-requis conomiques, simplement curieux de comprendre ce quaffirment les mdias, ce qui a dsormais une place centrale dans les discours politiques.

    En tant qulve en cole dingnieur, et ayant pour but ltude de la finance, lconomie est un domaine qui mintresse beaucoup. Cest pourquoi jai ici lambition de traiter les questions que je me posais et danalyser la complexit de ces phnomnes macroconomiques pour

    I

  • en partager les rponses avec ceux qui sont intresss. Cela laide de la lecture de luvre de Gal Giraud, Illusion financire, utile notamment pour tudier la solution de la transition nergtique.

    Comment lire ce dossier?

    chaque fin de grande partie, un petit encadr reprendra lessentiel de ce qui a t dit. Ainsi, on peut aussi bien le lire dune manire classique, cest--dire linairement, que dune manire acclre en lisant seulement ces rcapitulatifs.

    Aussi, pour chaque sujet qui mrite un approfondissement, une annexe sera faite pour ne pas gner le lecteur qui souhaiterait conserver une vision sans trop prciser tel ou tel point, tout en le permettant celui que cela intresserait.

    I

  • En 2007, une crise est survenue aux tats-Unis. Elle sest ensuite propage dans le monde entier en 2008. Cette crise globalise sest aujourdhui transforme en une crise de la dette publique, qui atteint dans de nombreux pays des sommes astronomiques. Ainsi, comme on peut le voir sur la carte ci-dessus, elle dpasse mme pour certains pays les 100% du Produit Intrieur Brut (PIB) ; et atteindrait aujourdhui, au niveau mondial, 55 mille milliards de dollars selon la Global debt lock du magazine The Economist.

    V

  • Par exemple, la Grce doit rembourser 400 millions deuros par an, et ce jusquen 2037. Chaque fois quun citoyen paie le page sur lautoroute, il sait que largent sera revers des clients fortuns de la banque Goldman Sachs : largent quelle rembourse cette banque est celui prlev aux citoyens.

    Les tats de la zone euro vont emprunter plus de 900 milliards deuros sur les marchs en 2015. Trois grandes caractristiques ressortent des finances annonces pour 2015: un recul des dficits au niveau de la zone euro (comme on peut le voir sur la carte ci-contre, le dficit

    VI

  • global de la zone euro diminuera de 1%), une augmentation des montants de dette rembourser (lItalie restera la plus grosse mettrice de dette avec 260 milliards deuros) et un regain dactivit de la part des pays ayant bnfici dun plan de secours pendant la crise de la zone euro.

    Il apparat que les tats commencent peine sortir la tte de leau, plus de sept ans aprs les dbuts de cette crise. Et encore, leur dette continue daugmenter, tout nest donc pas encore fait

    VII

  • Comment en sommes-nous arrivs l et comment nous sortir de cette situation ?

    I. Lappt du gain, ce qui fait perdre son bon sens lHomme . 1

    A. Les crdits subprimes .. 1 B. Dune crise locale et prive une crise globale et

    publique .. 4 II. Comment sen sortir ? 13

    A. La piste de lmission montaire 13 B. La transition cologique . 17

    III. tude de la mise en place ventuelle de cette solution .. 21

    A. Les projets .. 21 B. Les possibilits de financement ... 23

    Annexes ... 28 Les Credit Default Swap (CDS) 29 La chute de la Grce 30 Les dfauts des marchs financiers aujourdhui 32 Une restructuration des marchs financiers propose par Gal Giraud .. 36

    IX

  • La cration montaire ex nihilo des banques de second rang .... 39

    Bibliographie .. 43 Remerciements ... 45

    X

  • I. Lappt du gain, ce qui fait perdre

    son bon sens lHomme

    A. Les crdits subprimes

    Tout commence en 2001, lorsque le prsident de la Federal Reserve (FED) la banque centrale amricaine Alan Greenspan abaisse les taux dintrt auxquels la FED prte. Ainsi, on peut voir sur le graphe ci-dessous que ceux-ci passent de 6,5% fin 2000 moins de 2% fin 2002, soit une division par plus de 3 en un an. Cela a pour effet de diminuer le cot de lemprunt dargent, favorisant en consquence le crdit hypothcaire.

    Historique des taux directeurs de la FED et de la BCE.

    1

  • Entre 2001 et 2007, le prix nominal de limmobilier 1

    amricain a presque doubl, et les institutions financires ont accord des crdits de plus en plus nombreux aux mnages sans vrifier correctement leur solvabilit. En fait, les crdits taient gags sur les biens achets avec ceux-ci: laugmentation du prix de limmobilier permettait aux mnages de devenir solvables. Ils ne ltaient pas au moment de lachat du bien immobilier, mais laugmentation du prix nominal de ce dernier permettait de contracter plus tard un nouvel emprunt avec en gage le bien immobilier dont la valeur avait alors augment.

    En 2005, la banque centrale amricaine dtecte une pousse inflationniste et diminue donc son taux principal directeur , ce qui provoque une inversion de la tendance 2la hausse de limmobilier, dont le prix se met stagner puis dcrotre. 3 millions de mnages amricains se retrouvent alors surendetts, et le montant total de leur dette slve 2500 milliards de dollars soit le produit intrieur brut (PIB) franais. En effet, les banques ne peuvent plus jouer sur la hausse du prix des maisons, puisque celui-ci diminue, et la pyramide de Ponzi 3

    Prix estim au moyen de la monnaie contemporaine.1

    Taux auquel linstitution financire centrale prte aux banques de second 2rang ou banques commerciales (celles qui sont en lien direct avec les particuliers, elles collectent et grent leurs dpts : le Crdit Agricole par exemple). Mcanisme lmentaire consistant rmunrer les investissements effectus 3

    par des clients laide des fonds procurs par les nouveaux arrivants. Le mcanisme sinterrompt lorsque le nombre de nouveaux arrivants ne suffit plus rmunrer les anciens investisseurs.

    2

  • seffondre (dans le cas des crdits subprimes, le mcanisme est en ralit un peu plus compliqu car ce sont les nouveaux arrivants qui font augmenter la valeur de la garantie).

    Il parat juste titre surprenant quaucun observateur nait alors remarqu la bulle immobilire qui se mettait en place. Mais les lus estimaient que la poursuite de lidal amricain selon lequel chaque citoyen doit tre propritaire valait la peine de prendre ce risque. George W. Bush affirme mme : tre propritaire de sa maison fait partie du rve amricain.

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  • B. Dune crise locale et prive une crise

    globale et publique

    Il y a deux extensions de cette crise bien diffrencier: tout dabord le fait quelle se soit rpandue gographiquement, mais aussi au niveau de diffrentes institutions : ltat amricain navait rien voir avec les crdits subprimes initialement.

    Comment cette crise locale (il ny avait quaux tats-Unis que les prts subprimes taient accords) est-elle devenue une crise globale? cause de la titrisation . 4Elle a permis aux institutions financires dchanger sur les marchs internationaux les titres de crances subprimes. Au vu des assurances prises par les banques sur les crdits accords, le titre tait certainement insolvable. Cest pourquoi chaque institution le transmettait le plus rapidement possible tel une patate

    Technique financire permettant des tablissements financiers de 4transformer les crances qu'ils dtiennent sur des entreprises ou des particuliers en titres ngociables. L'intrt pour ces tablissements financiers est de transfrer aux acheteurs de ces titres le risque de non remboursement de cette crance. Ceux qui les achtent peroivent en contrepartie un taux d'intrt li au niveau de risque de ces titres.

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  • chaude, en prenant bien sr une commission au passage pour la prise de risque. Cela a t possible grce aux agences de notation qui accordaient un AAA ces titres sans inspecter correctement leur valeur. La mauvaise apprciation de la valeur de ces titres vient dun second procd, venu sajouter la titrisation: le tranching . En 5effet, ce procd rend encore plus complique lvaluation de la fiabilit du produit puisquil ne sagit plus du risque concernant un seul agent, mais plusieurs. Et la question est de savoir apprcier la corrlation entre le risque de dfaut des meilleures crances et celui des plus mauvaises au sein dune mme CDO. Ainsi, dans lexemple de

    mille-feuilles ci-contre, on sait calculer le risque li aux agents des classes A, B, C et D si on value ceux-ci sparment, pour des actifs distincts. Cependant, comme les crances de type A, B, C et D se retrouvent dans le mme

    actif, la corrlation des risques joue sur le risque global, qui lui est li au mille-feuilles dans sa totalit. Et nous ne savons valuer ce risque-l.

    Procd consistant rassembler des crances en fonction de leur sret : en 5faade on place les crances les plus sres, au milieu celles qui le sont un peu moins, et dessous les plus douteuses pour former une sorte de mille-feuilles, appel Collateralized Debt Obligation (CDO). En 2007, le march des CDO reprsentait 2500 milliards de dollars. (Sont aussi apparus des CDO au carr : des mille-feuilles de mille-feuilles)

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    Exemple de tranching

  • Nous avons dsormais vu comment cette crise sest gographiquement tendue. Reste maintenant voir comment, alors quelle ne concernait initialement que les banques, elle a provoqu une crise de la dette publique, en Europe notamment. Pour cela, nous devons considrer la sombre histoire de Lehman Brothers, qui tait lune des cinq plus grandes banques du monde et qui a fait faillite en 2008. Cela a fait comprendre au monde que les autorits amricaines ne pourraient pas soutenir toutes les banques, puisque Lehman Brothers tait la banque la plus sre. Les banques ne se sont alors plus fait confiance et ont arrt de se prter, ce qui a provoqu une chute de 25 000 milliards de dollars de la capitalisation boursire fin 2008, malgr un effort des banques centrales partout dans le monde qui ont inject normment de liquidits dans le march. Si Lehman Brothers a entran tant de monde dans sa chute, cest cause des Credit Default Swap 6(CDS), dont le march reprsentait en 2007 60 000

    Un CDS est un actif financier qui sert de contrat dassurance sur le 6risque de crdit. En clair, si on accorde un crdit une institution dont on nest pas sr de la solvabilit, on achte un CDS une autre institution qui nous garantit le remboursement du crdit. Si le crdit est rembours, cette dernire ne nous doit rien, sinon elle doit nous le rembourser elle-mme. Plus dinformation en annexe n1.

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  • milliards de dollars, soit le PIB mondial. Ainsi, lorsque Lehman Brothers a fait faillite en 2008, on sest rendu compte que sa dette avait t assure cinquante fois par des CDS, et la plante a d rembourser sa dette ce mme nombre de fois: tout sest alors pass comme si cinquante Lehman Brothers avaient fait faillite en mme temps.

    Pour comprendre comment nous sommes passs dune crise du secteur priv une crise publique, nous nous proposons de nous rfrer au cas de lIslande, reprsentatif de la situation des autres pays de la zone euro. En 2010, le secteur bancaire islandais passe les tests de rsistance aux risques extrmes imposs par la Banque Centrale Europenne (BCE). Trois mois plus tard, la quasi-totalit de celui-ci fait faillite. LIslande nationalise alors lensemble des banques et prend en charge ses dettes, ce qui fait passer en un an la dette publique de 25% 100% du PIB. En fait, en essayant daider les banques, les tats sont entrans avec elles dans leur chute.

    cela sajoute un autre phnomne, illustr en France avec BNP Paribas. Fin 2011, la banque a vendu pour 1,5 milliards deuros de CDS sur la dette publique franaise. Ainsi, si la note de la France tait revue la baisse, les banques franaises en ptiraient (car elles devraient rembourser lquivalent de ces 1,5 milliards aux institutions leur ayant achet des CDS pour sassurer sur la dette franaise). Mais si cette dprciation du bilan des banques venait remettre en jeu leur survie, ltat les soutiendrait, ce qui augmenterait la dette publique. Ce qui son tour dprcierait davantage le bilan des banques vendeuses de CDS. Cela se passe bien sr dans dautres tats de la zone euro. Comme le dit G. Giraud, les CDS

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  • peuvent ainsi jouer le rle dun lastique qui relierait deux nageurs en train de se noyer: les banques et les tats. Les tats se sont mis en danger en voulant secourir les banques , et les deux sont condamns se sauver 7ensemble ou mourir ensemble. Les CDS permettent dautre part aux banques dtre couvertes par les tats : ceux-ci font trs attention ce quelles ne fassent pas faillite, ce qui les entranerait eux aussi dans la faillite. Enfin, le cas de la Grce est un cas un peu diffrent de 8ceux voqus ci-dessus.

    Ne pas venir au secours dun noy est lun des rares exemples de non-7assistance personne en danger non puni par la loi en France Confre annexe n2.8

    8

  • 9

  • Dans son dito du priodique Les chos, Guillaume Maujean affirmait fin 2014 que personne ne semble conscient de lurgence de sortir de cette spirale. Il compare alors la France, Bruxelles et les investisseurs aux trois singes de la fable du mme nom. Selon lui, Bruxelles serait le singe qui se tait car les autorits europennes ont toujours des arguments pour ne pas sanctionner la France pour son non-respect des conditions imposes par celles-ci. Paris est le singe qui se bouche les oreilles, lexcutif ne ragissant pas aux avertissements rpts de la Cour des comptes et du Haut conseil des finances publiques. Le dernier singe, celui qui se couvre les yeux, ce sont les marchs financiers qui permettent la France de placer sa dette avec beaucoup de facilit. Les trois singes de la sagesse pensaient viter la douleur en agissant ainsi, tout comme les acteurs ici dcrits pensent viter, ou du moins diffrer, la rigueur et le dsendettement. Cependant, ce sera dautant plus defforts fournir plus tard, avec le risque dtre distancs par ceux qui ont dj opr ces politiques. Ce que G. Maujean dit de la France est aussi vrai pour les autres tats de la zone euro, et il apparat urgent de trouver une solution pour sortir de la situation actuelle. Nous allons nous attacher tudier cela dsormais.

    10

  • II. Comment sen sortir?

    A. La piste de lmission montaire

    La question semble pertinente : pourquoi ne pas tout simplement mettre de la monnaie pour financer notre dette ? Deux arguments permettent de trancher clairement pour dire que cela nest pas possible. Premirement, mettre de la monnaie cre de linflation. Cela se comprend assez facilement en prenant en considration loffre et la demande : si lon cre subitement une grande quantit de monnaie, il y aura plus doffre que de demande. Donc 1 vaudra moins puisquil sera moins demand. Ainsi, les prix augmentent. Pour faire simple, lorsquon cre de la monnaie, on la dilue. Linflation, cest une hausse gnrale des prix et des salaires, donc le pouvoir dachat des citoyens ne sera pas rduit. Le problme concerne leur pargne : ce qui reprsentait une grande somme la veille de lmission montaire sera nettement dvalu le lendemain. Deuximement, tous les tats de la zone euro nont pas le mme niveau dendettement. Chacun voudrait donc que la BCE produise une certaine quantit de monnaie, la quantit optimale pour la fois avoir une inflation qui ne soit pas trop forte, mais aussi pour que sa part dans la monnaie cre (en admettant que les diffrents tats se partagent la monnaie cre par la BCE relativement leur PIB, par exemple) suffise rembourser ce qui doit ltre dans sa dette. Cependant, la quantit relative dont la

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  • France aurait besoin aurait beaucoup de chances dtre diffrente de la quantit relative que voudrait la Grce. Tous les tats de la zone euro devant avoir la mme inflation, on voit bien que cela nest pas envisageable.

    Par ailleurs, lconomie souffre actuellement dun phnomne appel trappe liquidit . La banque 9centrale peut alors dbloquer des sommes astronomiques

    Impasse dans laquelle se retrouvent certains acteurs conomiques lorsquils 9ont pour occupation premire de se dsendetter (plutt que dinvestir ou consommer) en vendant leurs actifs, ce qui fait chuter les prix, et qui accrot finalement le cot rel des dettes.

    13

    Billets de 1$

  • de monnaie, cela ne sert rien puisque le march est gel par ces institutions qui ne font quaspirer des jours meilleurs, sans faire aucun change avec largent quelles ont de ct. Plaons-nous dans le contexte o une banque centrale dciderait daugmenter fortement la quantit de monnaie quelle injecte dans une conomie. On peut montrer quil y aurait alors trois dbouchs envisageables:

    lconomie tombe dans une trappe liquidit, elle gle, et le chmage augmente

    les acteurs conomiques utilisent la monnaie pour faire des oprations vitales pour leur dveloppement, ce qui fait certes crotre lconomie, mais les prix avec elle, cest le scnario expansionniste des Trente Glorieuses

    une bulle de crdit se forme grce la monnaie qui alimente les banques, bulle qui finira par exploser, et dont lexplosion imposera un krach financier, cest ce que vivent les conomies occidentales depuis trente ans.

    Ce sont les seules alternatives, sauf si la banque centrale arrte daugmenter la quantit de monnaie quelle produit. Ce choix na jamais t fait car il pourrait conduire des faillites bancaires et une rcession majeure.

    On observe ainsi un dilemme montaire, duquel on peut tirer deux enseignements: le scnario expansionniste met en doute les conventions des banques centrales qui sont supposes lutter contre linflation selon la rgle de

    15

  • Taylor puisque cest la cration montaire qui cre la 10croissance conomique, et vouloir lutter contre linflation ne peut donc finalement que faire obstacle la croissance conomique. Lautre enseignement tirer est que mme le plus favorable des trois scnarios voqus plus tt (lexpansionniste) nest peut-tre plus atteignable cause de la contrainte nergtique. En effet la croissance mondiale des cinquante dernires annes provient en grande partie dune augmentation de la consommation en nergies fossiles, et cela ne peut pas tre itr.

    Rgle qui recommande aux banques centrales de piloter le taux court en 10fonction dun objectif dinflation annuel.

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  • B. La transition cologique

    Il est comprhensible que la question cologique soit devenue une problmatique de second plan cause de la crise. Elle reste cependant une priorit ne pas oublier.

    Gal Giraud crit: La transition cologique, cest le processus par lequel nos socits pourraient voluer dune organisation conomique centre essentiellement sur la consommation dnergies fossiles [] vers une conomie de moins en moins nergivore et polluante p. 88.

    Il est maintenant certain que la temprature augmentera dici la fin du sicle de plus de 2C (entre +3C et +6C) et lAgence internationale de lnergie a reconnu que les techniques utilises aujourdhui pour extraire le ptrole ne sont pas assez efficaces pour suivre la hausse quotidienne de la demande mondiale. Ainsi, ds que la production plafonnera (ce que la demande ne fera pas), le prix du ptrole risque dexploser, ce qui provoquerait une baisse de la demande, qui son tour diminuerait le prix du baril, puis la demande

    17

  • augmenterait de nouveau: le prix du ptrole deviendrait trs volatil. Cependant, la croissance conomique des pays industrialiss repose sur laugmentation de la consommation en nergie fossile par habitant. Cela explique la croissance faible des pays dvelopps aujourdhui. Ainsi, si lon conserve le mme schma nergtique, toutes les rformes pour sortir de notre tat dendettement sont inutiles si elles ne sont accompagnes dune transition nergtique.

    Mais est-il possible de trouver un autre type de croissance, qui consommerait moins dnergie et qui serait source demploi? Il sagirait de trouver une organisation conomique telle que la croissance ne soit plus centre sur la consommation dnergies fossiles, mais plutt sur une conomie de moins en moins nergivore et polluante.

    18

  • En quoi consisterait donc cette transition propose par Gal Giraud ? Quelles mesures seraient prises ? Comment les prendrait-on ? Prendre des mesures implique que lon en a les moyens, Giraud propose-t-il une solution accompagne dun projet de financement?

    19

  • III. tude de la mise en place de cette

    solution

    A. Les projets

    Comment fait-on concrtement? Le plus urgent est damliorer les isolations thermiques des btiments, sources de gaspillage dnergie. Le seul obstacle cette rnovation tant le financement puisque laspect technique nest pas une difficult. Ensuite, cest plus compliqu: il faut rformer les moyens de transport. Pour cela, il faut mettre en valeur le transport public pour remplacer la voiture par le train, promouvoir le covoiturage. Enfin, il faut changer nos modes de production dnergie. Pour aller plus loin, la mondialisation nest pas un phnomne irrversible, et on pourrait penser revenir vers la consommation de produits rgionaux.

    Depuis janvier 2014, le Conseil national du dbat sur la transition cologique (CNDTE) a organis prs de 1 000 dbats qui ont rassembl 170 000 personnes concernant les moyens doprer une transition nergtique. Des scnarii ont t mis au point, dont lun ressort en particulier : le Ngawatt . Pour suivre ce scnario, il y aurait quatre rsolutions fortes prendre : une rduction de la consommation dnergie de lordre de 2% par an, une diversification des nergies utilises en imposant notamment laugmentation de la part des nergies renouvelables, une plus grande implication des territoires dans la mise en uvre de projets locaux, et des dispositifs permettant de financer sur le long terme des

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  • rnovations telles que celle vue plus haut pour le btiment.

    Le cot dune telle transition serait, selon une tude anglaise, de 650 milliards deuros pour la Grande-Bretagne, et il faudrait investir de 2 3% du PIB par an pendant dix ans selon la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et lhomme. En Europe cela reprsenterait 3 000 milliards deuros. Cela parat tre une somme extrmement leve, mais il ne faut pas oublier que lEurope a dbours 4 000 milliards deuros depuis 2008 pour sauver les banques et que la BCE a cr 1 000 milliards entre dcembre 2011 et fvrier 2012, toujours dans le mme but. Aussi, plus on attendra, plus cela cotera cher. Quattendons-nous? Une rponse serait quil ny a pas assez dargent, ce qui en ralit vient du fait que cet investissement nest pas assez rentable.

    22

  • B. Les possibilits de financement

    Il existe certes une solution relativement vidente qui est celle de recourir au march du carbone : depuis 2005, il existe en Europe des quotas dmission de CO2 pour les industriels (sils en rejettent trop, ils doivent acheter le droit dmettre ce trop plein dautres industriels qui en rejettent moins). Cependant, les plafonds sont trop laxistes, et le ralentissement post-2008 a fait que le prix de la tonne de carbone (entre 2 et 5) est bien trop faible pour convaincre les industriels dinvestir dans des infrastructures moins gourmandes en nergies fossiles. Selon les spcialistes, ce ne serait en effet qu partir de 30 la tonne que cela influencerait suffisamment les industriels, le prix optimal se situant aux alentours de 60. En fait, le lobbying des industriels du ptrole et de la chimie est trop fort pour que les gouvernements y rsistent. En plus de cela, les fraudes sont nombreuses. Ainsi, si lon ne veut pas attendre que le personnel politique ait le courage de rsister au lobby voqu plus tt, il faut une action politique volontariste, telle que la fiscalit carbone. Son avantage serait quelle fixe elle-mme le prix du carbone sans attendre que le march le lui donne, mais son inconvnient serait quelle pnalise les pollueurs. La ncessit dune autre mesure, en parallle de la taxe carbone, semble donc manifeste.

    23

  • Un autre moyen de financement de la transition

    cologique serait la cration de monnaie interne . Les 11dcideurs politiques ont tendance penser que le stock de monnaie disponible est fix, cela pour deux raisons : certains confondent monnaie disponible pour lusage dune collectivit avec revenu dun mnage ou trsorerie dune entreprise ; lautre raison prend racine au Moyen ge : lpoque, la monnaie tait gage sur un actif en quantit finie, savoir lor ou largent, ce qui impliquait que la quantit de monnaie tait limite. Mais cela a pris fin depuis les accords de Bretton Woods, en 1944

    Gal Giraud crit : Si nous admettons que la monnaie ne devrait tre ni un bien priv ni un bien public mais un bien commun, alors la libert de cration montaire dont nous disposons devient un atout. Le financement de la transition nergie-climat doit pouvoir se faire par la cration montaire confie une BCE place sous le contrle dune Union politique europenne. p. 161.

    Monnaie qui correspond une dette, par exemple la monnaie cre par les 11banques prives loccasion dun prt (pour plus dinformations sur la cration montaire des banques de second rang, voir annexe n5). Cela signifie que la monnaie finira tt ou tard par faire partie du bilan de la banque commerciale, et par voie de consquence celui de la banque centrale.

    24

  • 25

  • Conclusion

    Le surendettement des tats de la zone euro et des Etats-Unis, ainsi que la misre qui menace les contribuables de ces pays, provient ainsi dune folie des grandeurs qui anime les acteurs financiers. On pourrait ainsi citer Lonardo di Caprio, lorsquil joue le rle dun jeune cadre la conqute du monde financier dans le film qui porte bien son nom Le loup de Wall Street: Trop nest jamais assez . Toute thique les a quitts, et les banquiers sont prts tout pour faire du profit. Ils agissent aujourdhui comme si la crise navait pas eu lieu, estimant quelle est dj assez loin derrire eux.

    Ils commettent ainsi une erreur, car la crise de la dette publique est toujours bel et bien prsente, et il faut trouver le moyen den sortir. Mais aujourdhui le problme est que lon doit, en mme temps que pousser la croissance, respecter lenvironnement qui souffre, ce qui nous empche daugmenter la consommation dnergies fossiles. Une solution que lconomiste Gal Giraud propose est de procder une transition cologique.

    Cependant, le systme financier est dans un tel tat quil apparat impossible dy parvenir sans en effectuer une restructuration en modifiant et amliorant les rgles qui rgissent ce monde. Notre gnration fait ainsi face un dfi important : soit elle relve le dfi et parvient oprer cette transformation, auquel cas les rcits historiques seront logieux ds la fin du sicle, soit elle choue et on parlera aussi delle dici la fin du sicle, mais en moins bien

    27

  • Annexes

    Annexe 1: Les Credit Default Swap (CDS)

    Les CDS se distinguent des contrats dassurance classiques en deux points particuliers : on peut sassurer en achetant des CDS pour un risque qui ne nous concerne pas (ce qui revient assurer la maison de son voisin, chose interdite) et on peut en acheter plusieurs (cest comme assurer sa maison plusieurs fois, chose aussi interdite). Ce qui est interdit pour un contrat dassurance est autoris pour un CDS : on peut acheter plusieurs fois de la protection contre un risque qui ne nous concerne pas.

    Depuis 2012 et en Europe, on ne peut plus acheter de CDS pour un risque qui ne nous concerne pas.

    29

  • Annexe 2: La chute de la Grce

    Pour satisfaire aux conditions dentre dans la zone euro (dficit infrieur 3% du PIB par an et dette 60%), la Grce a fait appel des experts de Goldman Sachs pour maquiller ses comptes, en utilisant un swap pour 12dguiser un prt de long terme. La banque a peru 600 millions deuros pour ce travail qui a permis de cacher 3 milliards deuros de dette grecque. Mme si Bruxelles a constat le subterfuge, lentre dans la zone euro de la Grce a t accorde, se disant que de toute faon cette entre serait bnfique tout le monde. La Grce a en fait achet beaucoup darmement dans toute lEurope (dont 25 Mirage 2000 et six frgates de guerre la France), et a ainsi dpens 4% de son PIB en 2009 dans larmement militaire, ce qui est le plus fort taux de lOTAN aprs les Etats-Unis. Tout cela a t permis grce aux prts accords par des prteurs trangers la Grce, qui nauraient pas eu lieu sans son entre dans la zone euro. En effet, en cas de crise grecque, les contribuables europens seraient mis contribution.

    Plus le risque de dfaut li un CDS est fort, plus le prix de ce dernier est fort, mais la rciproque nest pas vraie (le prix est alors plus lev car la demande est forte). Cest cette erreur de jugement faite par les banques qui les a pousses prter avec des taux trs levs en 2009 et

    Contrat financier au terme duquel les deux parties prenantes schangent 12des flux financiers pendant une dure dtermine. Instruments de gr gr qui permettent de modifier le bilan, et de transformer, par exemple, une dette taux fixe (ou en dollar) en une dette taux variable (ou en euro).

    30

  • 2010 la Grce, voyant la prime de risque des CDS grecs senvoler. La Grce a de ce fait t victime de leffet boule de neige depuis fin 2009. Cest pourquoi, mme si la 13Troka accepte de prter la Grce un taux dintrt de 146% par an, cela est inutile parce quelle a une croissance infrieure 7,5% par an. De plus, laccord de ces prts ncessite le recours une politique daustrit provoquant une rcession du pays trs forte, qui acclre leffet boule de neige. Prter la Grce ne peut donc tre la solution puisquelle a une croissance ngative.

    Phnomne dont est victime un pays lorsquil emprunte un taux dintrt 13rel suprieur son taux de croissance. Sa dette continuera alors daugmenter mcaniquement, moins quil ne parvienne dgager des excdents budgtaires suffisamment importants.

    Nom donn la Commission europenne, la BCE et le Fonds montaire 14international (FMI), chargs d'auditer la situation conomique grecque et notamment l'tat de ses finances publiques dans le cadre de l'accord de refinancement ngoci en mai 2010 et pendant toute la dure de validit de celui-ci.

    31

  • Annexe 3: Les dfauts des marchs financiers

    aujourdhui

    Il y a un phnomne qui anime depuis longtemps les marchs financiers, et qui est compris par les thoriciens depuis les annes 1980 : celui des taches solaires . On sait par exemple quun march financier 15incomplet , sil nest pas rgul, est sensible aux taches 16solaires. Et il apparat vident quaucun march financier ne sera un jour complet (il y a toujours des risques quon ne prvoit pas), mme si cette caractristique samliore de jour en jour. Donc aucun des marchs drguls nest immunis contre les taches solaires. Par ailleurs, nous faisons souvent des taches solaires: les CDS, Georges W. Bush qui en 2002 a confondu dvaluation avec dflation (les tats-Unis sont alors en dflation depuis longtemps, et, en visite au Japon, il affirme dans un discours avoir parl avec les dirigeants de la dvaluation, ce qui entrane une chute immdiate du yen).

    Le problme avec les taches solaires est quelles ne laissent pas le choix aux acteurs, mme si ceux-ci se rendent compte que linformation est idiote, cela parce

    Prdiction auto-ralisatrice qui influence les marchs financiers. Imaginons 15quun prsentateur du 20 heures affirme avec srieux que leuro va baisser parce quil y a des taches sur le soleil, en montrant ces taches. Tout trader duqu sait que cela na aucun rapport avec leuro. Mais, se disant que les gens sont assez idiots pour croire le prsentateur, le trader va vendre des euros le lendemain la premire heure, en contribuant lui-mme la chute de leuro qui finalement donnera raison au prsentateur.

    March financier dans lequel les investisseurs ne peuvent pas sassurer 16contre les risques auxquels ils font face.

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  • quon ne peut avoir raison tout seul sur un march financier, moins dtre prt perdre beaucoup dargent. Les prix dans les marchs financiers ne sont donc pas rvlateurs de valeurs fondamentales. On peut reprendre limage de John Maynard Keynes qui compare lorganisation des marchs un concours de beaut paradoxal : ce nest pas la personne intrinsquement la plus belle qui lemporte, mais celle dont tout le monde croit que les autres estiment quelle est la plus jolie. Ainsi, lensemble de nos conomies, sous linfluence des marchs financiers drguls, nest plus capable de donner des prix rvlateurs de la valeur fondamentale des biens.

    Gal Giraud : Le principe dmocratique peut se caractriser par le fait que les parois dun isoloir sont opaques: personne ne peut contrler pour qui vous votez . Cest diffrent pour les marchs financiers, car lorsquon achte un actif, on vote pour celui-ci; mais les parois de lisoloir sont transparentes puisque tout le monde voit quon la achet. En effet, un investisseur perd de largent sil est le seul voter pour un actif (en lachetant), et chacun est alors oblig dobir la dictature de la majorit, qui ne reprsente en fait quun petit nombre de personnes. Cest donc cette poigne de personnes qui contrlerait aujourdhui les institutions politiques. Pour y remdier, la Commission europenne interdit la vente dcouvert nu des CDS et essaye de rglementer la titrisation.17

    Les taches solaires ne sont quun cas particulier de faiblesse des marchs financiers, ils sont aussi inefficaces

    Vente dun actif de couverture que je ne possde pas sur un risque que je ne 17cours pas.

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  • dans lallocation des ressources rares , dans le capital et le 18risque. Il est fort possible quun march financier incomplet, mme peupl dinvestisseurs rationnels et dots dune puissance de calcul illimite, ne puisse trouver un prix dquilibre entre loffre et la demande. De mme, deux actionnaires dune mme entreprise peuvent avoir des avis diffrents sur la politique suivre pour maximiser son profit, puisquils ne pondrent pas de la mme manire les risques. Gnralement, ces politiques seront incompatibles, ce qui rend difficile trouver la marche suivre. Par ailleurs, il est impossible de trouver le prix dun nouvel actif financier introduit sur le march, ce qui confirme que la valeur fondamentale dun actif nexiste pas. Le fait dintroduire un nouvel actif sur un march financier est appel innovation financire.

    Pour viter tous ces problmes, il sagirait donc de chercher rendre complets les marchs financiers, en introduisant de nouveaux actifs. Cependant, il y a trs peu de monde qui comprend ces actifs, qui sont de plus en plus compliqus, et ils ont donc le monopole du savoir-faire, ce qui leur donne alors le droit de rclamer des bonus normes leur employeur. Outre le fait que cela entrane une sorte de monopole, il nest pas garanti que la recherche de la compltude permette de rendre le march plus efficace quil ntait. En effet, couvrir un client sur un risque nlimine pas le risque, mais le dplace: ce ne sera plus le client qui souffrira dune dfaillance, mais

    Concept conomique qui concerne l'utilisation des facteurs de production 18(travail, capital, matires premires) pour satisfaire court et long terme les besoins de consommation de la population.

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  • linvestisseur qui est prt courir le risque, sil en est inform.

    Enfin, lefficacit sur le long terme des marchs financiers tient du fait que ses intervenants font face la slection naturelle : les plus faibles en sont exclus (ils prennent les mauvaises dcisions, ce qui les ruine), tandis que les plus forts grandissent (ils prennent les bonnes dcisions, ce qui leur fait gagner des sommes considrables).

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  • Annexe 4: Une restructuration des marchs

    financiers propose par Gal Giraud

    Lorsque la crise sest dclare, les banques centrales ont toutes baiss leur taux directeur 0%. Cependant, si elles avaient suivi jusquau bout leurs rgles dcisionnelles, elles auraient d aller jusqu' un taux directeur ngatif pouvant atteindre -3, -5%. Les financiers diraient que cela est de la folie, mais cela existe cependant pour des monnaies locales: cela fait circuler la monnaie. Ce problme aurait pu tre rsolu par anticipationcar si les taux directeurs des banques centrales avaient t plus levs avant la crise de 2008, on aurait pu beaucoup baisser les taux sans pour autant heurter le plancher des taux ngatifs. Cela aurait vit aux tats de procder leurs politiques de dficit pour sauver la mise. Olivier Blanchard, conomiste en chef du FMI, na pas t apprci pour sa dcision lorsquil a conseill un taux directeur 4%. Cette rponse ayant t rejete, elle semble vouloir sauver la rgle de Taylor cote que cote, ce qui, nous allons le voir, est vou lchec.

    Certains dictateurs de la pense ont russi instaurer, en Grande-Bretagne et aux tats-Unis notamment, lide que les banques centrales devaient tre indpendantes du pouvoir politique afin quelles naient pas un comportement biais, mais plutt un comportement qui aiderait lconomie au mieux. Cependant, il y a trs peu de banques centrales indpendantes des pouvoirs publics sur lesquels elles exercent leurs actions, et la BCE est la seule le

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  • revendiquer haut et fort. Cela est facilit par le fait quil ny a pas de rel gouvernement politique europen lui faisant face.

    Aussi, lapproche des lections, les politiques ont pour habitude de faire des cadeaux leur clientle politique. Ne serait-il pas trop tentant de faire fonctionner la planche billets pour financer ces cadeaux ? Par ailleurs, le fait davoir rendu la BCE indpendante a-t-il totalement aboli les tentations politiques ? Le dfi des banques centrales est de se montrer crdibles aux yeux du march, et de ne pas succomber aux tentations voques plus tt. De cette manire, chaque annonce quelles feront sera prise au srieux par les marchs, et ceux-ci vont faire confiance leurs annonces. En fait, la crdibilit des banques centrales nest pas lie ce quelles disent la vrit, ou que leurs actes soient conformes leurs annonces, mais cest plutt un mcanisme de taches solaires: les banquiers ne peuvent pas sassurer que tout le monde croira quils disent vrai puisque ce qui sera vrai dans leur discours, ce sera seulement ce que les marchs penseront vrai.

    Voici en partie la source du lobbying bancaire, dont un exemple serait lISDA qui a propos des projets de 19lois tout prts tre signs. Cela explique aussi que les tests de la BCE de rsistance bancaire aux risques extrmes ne soient pas si fidles, pourquoi le cot rel des pertes de la Socit Gnrale na pas t mis au jour par beaucoup

    International Swaps and Derivates Association, association du Crdit 19Agricole avec la Royal Bank of Scottland et Goldman Sachs dans le but de former un lobbying trs fort sur les autorits politiques europennes.

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  • de politiques franais... Gal Giraud propose ainsi dabandonner la recherche de crdibilit de la banque centrale, en replaant la direction de celle-ci sous une autorit politique dmocratique qui aurait des comptes rendre aux citoyens.

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  • Annexe 5: La cration montaire ex nihilo des

    banques de second rang

    G. Giraud: Une banque est parfaitement autorise prter de la monnaie quelle na pas dans ses comptes, et, par consquent, elle cre dans linstant mme o elle la prte. Cela est vrai jusqu un certain taux dpendant du montant total de ses dpts, qui reprsente leurs rserves. De plus, les institutions financires non bancaires ne sont pas soumises aux mmes rgles, ce qui se justifie par le fait que, au contraire des banques, elles ne disposent pas de monnaie authentique : elles nont aucun pouvoir de cration de monnaie. Aussi, il est remarquer que lon peut modifier la distribution de la monnaie, mais pas son volume (hormis le cas o la Banque centrale intervient pour produire ou dtruire de la monnaie, chose rare).

    Si lon suit ce schma, il apparaitrait donc que la quantit de monnaie en circulation serait dcide par les rserves obligatoires, et non les banques de second rang. Cela est faux car les banques peuvent contourner cette obligation en titrisant les crances et les vendant : la crance ne fera plus partie de son bilan. Une autre raison pour laquelle cela est faux est que les banques nadaptent pas leurs prts leurs rserves, mais linverse: une fois le crdit octroy, elles vrifient si elles sont dans les rgles et vont alors demander de la monnaie la Banque centrale qui ne risque pas de refuser de les faire rentrer dans les rgles. Cependant cela cotera aux banques de second rang un prix, qui dpend du taux directeur de la Banque centrale.

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  • Par ailleurs, une banque ne peut pas crer autant de

    monnaie quelle le souhaite: il faut que quelquun veuille lui emprunter de largent. Beaucoup de banquiers nient quils peuvent produire de la monnaie parce que si cela est compris, les banques ne pourront plus utiliser les normes comme prtexte de rduction de leur crdits (si elles rduisent les crdits, cest en ralit pour prserver leurs profits). Cependant, le credit crunch (pnurie de crdit) ne provient pas de cet intrt des banques en France, mais plutt de la pente dflationniste laquelle nous sommes confronts, qui fait diminuer le nombre de crdits contracts par les mnages.

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  • Bibliographie

    Science conomique. Financement du dficit conomique : trois moyens [en ligne]. Disponible sur :http://science-economique.com/concepts-

    economiques/

  • Remerciements

    Je tiens tout particulirement remercier mon encadrante de ce projet, Valrie BEAUDOUIN, qui ma conseill le livre de Gal GIRAUD qui ma grandement aid pour cet crit.

    Aussi, je veux remercier les membres de ma famille qui ont relu mon travail, et mont permis de prendre du recul face mon travail.

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