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Busan Bulletin est imprimé sur du papier recyclé - 24 mai 2018 1 @AfDB_Group #AfDBAM2018 afdb.org/am DANS CE NUMÉRO BULLETIN DES ASSEMBLÉES ANNUELLES DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT - 24 MAI 2018 L e président coréen Moon Jae- in s'est engagé à partager l'ex- périence technologique et in- dustrielle de la Corée avec l'Afrique pour l'aider à trouver sa place dans la quatrième révolution industrielle. C’était là la substance de son mes- sage vidéo lors de l'ouverture des As- semblées annuelles. « L'Afrique n'est plus le lion endormi. La Corée est heureuse de partager son expérience industrielle avec le continent.» Le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Ade- sina, a remercié le gouvernement de la Corée d'avoir accueilli les Assem- blées annuelles de la Banque. Il a sa- lué la transformation de la Corée, na- tion pauvre il y a 60 ans devenue la onzième plus grande économie du monde, l'industrialisation ayant gran- dement à sa transformation. «Aujourd'hui, les téléviseurs et les té- léphones Samsung et LG dominent le marché mondial ; les voitures co- réennes sont partout dans le monde. La Corée s’était résolument engagée dans sa dynamique industrielle comme la Chine et le Japon. L'Afrique doit apprendre de l'indus- trialisation de la Corée et des expé- riences tout aussi remarquables de la Chine, du Japon et d’ailleurs», a-t- il déclaré. «L'Afrique doit accélérer son indus- trialisation. C'est pourquoi la Banque africaine de développement prévoit d'investir 35 milliards de dollars amé- ricains au cours des 10 prochaines années dans son programme d'in- dustrialisation. Notre stratégie contri- buera à faire passer le PIB industriel de l’Afrique de son niveau actuel d'un peu plus de 700 milliards de dollars à plus de 1 720 milliards de dollars d'ici 2030. Cela permettra au PIB de l'Afrique d'atteindre plus de 5 600 milliards de dollars. «Pour que les nations deviennent riches, la formule est claire : les na- tions riches ajoutent de la valeur à tout ce qu'elles produisent ; les pays pauvres exportent simplement des matières premières brutes. L'Afrique doit s'industrialiser et ajouter de la valeur à tout ce qu'elle produit –de l'agriculture aux minerais. L'Afrique doit remonter du bas au sommet des chaînes de valeur mondiales.» Les jeunes Africains peuvent trans- former le continent pour qu’on leur en donne l’opportunité. L’histoire de Clarisse Iribagiza en témoigne. Cette jeune femme rwandaise a obtenu sa maîtrise en technologie de l'informa- tion et des communications de l'Ins- titut des sciences et de la technologie de Kigali, un programme soutenu par la Banque. Avec une modeste contri- bution du gouvernement rwandais, Clarisse a lancé une entreprise de TIC qu'elle a récemment vendue pour 10 millions de dollars. Elle est main- tenant membre du Conseil consultatif présidentiel de la Banque pour la jeu- nesse. La Corée partage son expérience de révolution technologique et industrielle avec l'Afrique Édito : En quoi la Corée peut inspirer l’Afrique p.3 Invitée du jour : Hassatou Diop N’Sele, Vice-présidente chargée des Finances p.6 À la rencontre de nos influenceurs sur les réseaux sociaux p.8 Découvrir Busan : Plongez dans le quotidien des Busanais p.12 Suite p. 3 Retrouvez l'album photo sur Flickr : j.mp/2IF46wH Visionnez les interviews des Gouverneurs : j.mp/2IErqut Visionnez les discours des Gouverneurs : j.mp/2IDTEFU D es actions concrètes et efficaces doi- vent être mises en place pour pro- mouvoir l’autonomisation des femmes et l’égalité entre les sexes, et pour veiller à ce que tous aient les mêmes chances dans le processus d’industrialisation, en Afrique et ailleurs. Telles sont les conclu- sions d’un petit-déjeuner de travail, or- ganisé en marge des Assemblées an- nuelles, qui portait sur L’industrialisation à travers le prisme du genre. « Malgré les efforts déployés par les gou- vernements africains pour faire avancer l’égalité des genres, les femmes sont en- core écartées de certaines opportunités économiques. Nous devons agir et mon- trer notre détermination à combler ce fossé », a déclaré Jennifer Blanke, vice- présidente de la Banque africaine de dé- veloppement. Elle a invité les économies et les décideurs politiques au niveau mon- dial à mieux positionner le genre dans les sphères sociales, économiques et poli- tiques. « Il nous faut élaborer une stratégie qui favorise l’entrepreneuriat féminin et la L’industrialisation doit s’accompagner de l’égalité des sexes Suite p. 3 Toutes les vidéos : j.mp/2IF6Pq4

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Busan Bulletin est imprimé sur du papier recyclé - 24 mai 20181

@AfDB_Group#AfDBAM2018afdb.org/am

DANS C

E NUMÉRO

BULLETIN DES ASSEMBLÉES ANNUELLES DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT - 24 MAI 2018

Le président coréen Moon Jae-in s'est engagé à partager l'ex-périence technologique et in-

dustrielle de la Corée avec l'Afriquepour l'aider à trouver sa place dansla quatrième révolution industrielle.

C’était là la substance de son mes-sage vidéo lors de l'ouverture des As-semblées annuelles. « L'Afrique n'estplus le lion endormi. La Corée estheureuse de partager son expérienceindustrielle avec le continent.»

Le président de la Banque africainede développement, Akinwumi Ade-sina, a remercié le gouvernement dela Corée d'avoir accueilli les Assem-blées annuelles de la Banque. Il a sa-lué la transformation de la Corée, na-tion pauvre il y a 60 ans devenue laonzième plus grande économie dumonde, l'industrialisation ayant gran-dement à sa transformation.

«Aujourd'hui, les téléviseurs et les té-léphones Samsung et LG dominentle marché mondial ; les voitures co-réennes sont partout dans le monde.La Corée s’était résolument engagée

dans sa dynamique industriellecomme la Chine et le Japon.L'Afrique doit apprendre de l'indus-trialisation de la Corée et des expé-riences tout aussi remarquables dela Chine, du Japon et d’ailleurs», a-t-il déclaré.

«L'Afrique doit accélérer son indus-trialisation. C'est pourquoi la Banqueafricaine de développement prévoitd'investir 35 milliards de dollars amé-ricains au cours des 10 prochainesannées dans son programme d'in-dustrialisation. Notre stratégie contri-buera à faire passer le PIB industrielde l’Afrique de son niveau actuel d'unpeu plus de 700 milliards de dollarsà plus de 1 720 milliards de dollarsd'ici 2030. Cela permettra au PIB del'Afrique d'atteindre plus de 5 600milliards de dollars.

«Pour que les nations deviennentriches, la formule est claire : les na-tions riches ajoutent de la valeur àtout ce qu'elles produisent ; les payspauvres exportent simplement desmatières premières brutes. L'Afriquedoit s'industrialiser et ajouter de la

valeur à tout ce qu'elle produit –del'agriculture aux minerais. L'Afriquedoit remonter du bas au sommet deschaînes de valeur mondiales.»

Les jeunes Africains peuvent trans-former le continent pour qu’on leuren donne l’opportunité. L’histoire deClarisse Iribagiza en témoigne. Cettejeune femme rwandaise a obtenu samaîtrise en technologie de l'informa-tion et des communications de l'Ins-

titut des sciences et de la technologiede Kigali, un programme soutenu parla Banque. Avec une modeste contri-bution du gouvernement rwandais,Clarisse a lancé une entreprise deTIC qu'elle a récemment vendue pour10 millions de dollars. Elle est main-tenant membre du Conseil consultatifprésidentiel de la Banque pour la jeu-nesse.

La Corée partage son expérience de révolution technologique et industrielle avec l'Afrique

Édito : En quoi la Corée peut inspirer l’Afrique p.3

Invitée du jour : HassatouDiop N’Sele, Vice-présidentechargée des Finances p.6

À la rencontre de nosinfluenceurs sur lesréseaux sociaux p.8

Découvrir Busan : Plongezdans le quotidien desBusanais p.12

Suite p. 3

Retrouvez l'album photosur Flickr : j.mp/2IF46wH

Visionnez les interviewsdes Gouverneurs : j.mp/2IErqut

Visionnez les discoursdes Gouverneurs : j.mp/2IDTEFU

Des actions concrètes et efficaces doi-vent être mises en place pour pro-

mouvoir l’autonomisation des femmes etl’égalité entre les sexes, et pour veiller àce que tous aient les mêmes chancesdans le processus d’industrialisation, enAfrique et ailleurs. Telles sont les conclu-sions d’un petit-déjeuner de travail, or-ganisé en marge des Assemblées an-nuelles, qui portait sur L’industrialisationà travers le prisme du genre.

« Malgré les efforts déployés par les gou-vernements africains pour faire avancer

l’égalité des genres, les femmes sont en-core écartées de certaines opportunitéséconomiques. Nous devons agir et mon-trer notre détermination à combler cefossé », a déclaré Jennifer Blanke, vice-présidente de la Banque africaine de dé-veloppement. Elle a invité les économieset les décideurs politiques au niveau mon-dial à mieux positionner le genre dans lessphères sociales, économiques et poli-tiques. « Il nous faut élaborer une stratégiequi favorise l’entrepreneuriat féminin et la

L’industrialisation doit s’accompagner de l’égalité des sexes

Suite p. 3

Toutes les vidéos : j.mp/2IF6Pq4

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création d’emplois pour les femmes, notamment dans lesrégions où le milieu du travail est dominé par les hommes.Un partenariat entre toutes les parties prenantes est indis-pensable », a-t-elle affirmé.

Les participants ont également appelé à une industrialisationinclusive qui ne laisse personne pour compte, insistant surle fait que l’égalité hommes-femmes est non seulement undroit humain fondamental, mais également un facteur decroissance économique plus rapide, de prospérité partagéeet de développement durable.

Maria Flachsbarth, secrétaire d’État parlementaire auprèsdu ministère allemand de la Coopération économique etdu développement, a expliqué que lorsque la participationet les droits économiques des femmes sont entravés,celles-ci deviennent des citoyennes pauvres. « Nous de-vons agir ensemble pour garantir une mise en œuvre ef-

fective de l’égalité des genres dans les régions où lesprogrès en la matière sont encore trop lents et contrastés.L’objectif premier consiste à garantir une industrialisationinclusive aux hommes comme aux femmes, afin d'ins-taurer un cadre de vie agréable pour tous », a-t-elle in-sisté.

Andrew Clark, directeur des finances internationales au seind’Affaires mondiales Canada, a ajouté : « Il n’est aucunposte qu’une femme ne puisse occuper. Nous devons re-connaître l’importance de l’égalité hommes-femmes dansl’industrialisation, surtout si nous souhaitons construire deséconomiques fortes et dynamiques. »

Une hausse des investissements dans l’éducation et la for-mation professionnelle des filles afin que l’industrialisationpuisse tirer pleinement parti du potentiel économique desfemmes a également été évoquée.

L’Afrique peut libérer son poten-tiel en misant sur l’investisse-ment. C’est dans ce sens que laBanque a créé l'Africa Invest-ment Forum, une plate-formetransactionnelle visant à tirerparti des fonds de pension mon-diaux, des fonds souverains etd'autres investisseurs institution-nels pour investir de manière si-gnificative en Afrique. Cette nou-velle place de marché del'investissement aura lieu du 7 au9 novembre 2018 à Johannes-burg, en Afrique du Sud.

Dong Yeon Kim, vice-Premier mi-nistre et ministre de la Stratégieet des finances de la Républiquede Corée, a déclaré qu'une nou-velle approche était urgente. Il afait référence à la Case de l’OncleTom, un roman américain du XIXe

siècle écrit par Harriet BeecherStowe qui envisageait un avenirprometteur pour l'Afrique.

«Harriet Stowe avait raison.L’Afrique est aujourd’hui floris-sante, comme elle l'avait prédit.La croissance dans la région aucours des 20 dernières années aété de 3% supérieure à la périodeprécédente, et le taux de pauvretéabsolue a diminué aux deux tiersde ce qu'il était il y a 20 ans.»

Kim a souligné la nécessité d'uneindustrialisation novatrice pourtraduire le potentiel de l'Afriqueen prospérité économique.

«La politique d'industrialisationdevrait prendre en compte lesconditions uniques de chaquepays. Les nouvelles technologies

permettent de sauter certainesétapes de développement en ac-célérant le processus d'industria-lisation et en créant de nouvellesvaleurs.» L'infrastructure intelli-gente, a-t-il déclaré, représenteun domaine où la Corée peut ap-porter une contribution promet-teuse.

«Une infrastructure intelligentepeut pallier le manque de routes,d’aéroports et de ports en Afrique.Elle facilite une utilisation optimaledes ressources et peut mêmeremplacer l'infrastructure tradi-tionnelle. L'Afrique obtient déjàdes résultats significatifs dans cedomaine. À l'avenir, la Corée estfermement déterminée à partagersa riche expertise et son expé-rience en tant que partenaireproche de l'Afrique.»

Gravir les échelons du développementindustriel

Les réformes politiques axées sur lesexportations qui ont propulsé la Coréesur les marchés étrangers ont joué un

rôle capital dans sa transformationstructurelle. Le pays est aujourd’hui l’un desdix plus gros exportateurs au monde.

La Corée a pu aussi se redresser au planéconomique grâce à un environnement desaffaires devenu attractif pour les investisseursinternationaux et à des mesures quiencouragent l’investissement dansl’innovation.

Les pays africains peuvent-ils suivre l’exemplecoréen ? La question se pose de façond’autant plus aiguë que ces Assembléesannuelles 2018 de la Banque africaine dedéveloppement se déroulent à Busan, capitaleindustrielle de la Corée.

Si les pays d’Afrique ont enregistré unecroissance impressionnante ces dix dernièresannées, ils ont peu fait en termesd’industrialisation.

La mondialisation a ouvert les marchésinternationaux à une intense concurrence, quirend difficile toute restriction commerciale oupolitique protectionniste.

La Zone de libre échange continentale enAfrique, adoptée à Kigali en mars 2018, doitêtre pleinement appliquée. Tous les paysdoivent la ratifier. Une intégration régionaleefficace est nécessaire pour réussir la mise enœuvre des politiques industrielles etcommerciales de la plupart des pays.

Les opportunités foisonnent d’ajouter de lavaleur au niveau local dans les chaînes devaleur agricoles. La part de l’agriculture dansl’emploi s’élevait à 55 % environ entre 2010 et2012, mais le secteur n’a contribué qu’à 15 %du PIB. Or l’Afrique a aujourd’hui l’occasionde propulser ses agro-industries. Celles-ci

pourraient d’ailleurs réduire aussi la facturedes importations alimentaires du continent,qui devrait bondir à plus de 110 milliards dedollars d’ici à 2025 - contre 39 milliards en2016.

La société ghanéenne Blue Skies offre un bonexemple de potentiel réalisé à plein. Alorsqu’elle ne comptait que 35 employés en 1999,elle en a aujourd’hui plus de 3 000, devenuel’un des plus grands fournisseurs de fruitsfrais coupés sur les marchés européens. Cesont pareils potentiels qu’il faut exploiter àplus grande échelle.

L’Afrique ne peut s’industrialiser sansélectricité, sans routes, sans réseaux ferrés etsans TIC, et des infrastructures sontnécessaires pour réduire les coûts deproduction des industries en aval.L’expérience coréenne montre quel’industrialisation est un processus à longterme qui exige des réformes et des mesuresfortes sur plusieurs fronts, de la persévéranceet de la discipline.

Les pays d’Afrique doivent prendre leur placedans la production économique mondiale etconduire des politiques qui tirent parti de leursvastes ressources naturelles pour encouragerl’ajout de valeur à l’échelle locale dans laproduction de biens et de services.

Par Pierre Guislain, Vice-présidentchargé du secteur privé, del’infrastructure et de l’industrialisation Banque africaine de développement

Lédito

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Suite de la p. 1

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La plus courtedistance entre deuxêtres est un sourire

– Kenya

Directeur de la publicationVictor Oladokun

ÉditeursMina Mammeri,Jennifer Patterson,Faïza Ghozali

Coordination de la productionChawki Chahed,Solange Kamuanga

Contributeurs (dansl’ordre alphabétique) :Seidik Abba, KennedyAbwao, Alexis Adele,Cecilia Amaral, EmekaAnuforo, Yuna Choi,Andie Davis, DeborahGlassman, SaoriKodama, MuyiwaMoyela, Ivan Mugisha,

Olivia Ndong-Obiang,Liam Neumann, FelixNjoku, Hyun Young Ryu,Stephen Yeboah

PhotoGuy-Roland Tayoro,Thierry Gohore,Florentin Nando

Version digitale Simon Adjatan,Christiane Moulo

Design et maquette Yattien-Amiguet L.,Justin Kabasele,Guy-Ange Gnabro,Phillipe MutomboLuhata, SelomDossou-Yovo

© Banque africaine dedéveloppement/PCER,mai 2018

Équip

e du B

usan Bulletin

Proverbe du jour

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Jim Yong Kim,président de laBanque mondiale,venu assister à lacérémonied’ouverture officielledes Assembléesannuelles.

Les policiers coréens chargés d’assurer la sécurité des Assemblés annuelles,toujours disponibles et souriants.

Profiter de ces Ass

emblées annuelles de

la Banque en Coré

e

pour s’ouvrir à la c

ulture du pays hôt

e.

Isabel Riano,qui représentele Canada au Conseildes gouverneursde la Banque

Busan Bulletin est imprimé sur du papier recyclé - 24 mai 20184

Actus du jour

« Les pays africains ont besoind’accéder aux capitaux, depolitiques industrielles adéquateset de recherche etdéveloppement pour combler lafracture industrielle avec le restedu monde », ont déclaré, mercredi23 mai à Busan, les dirigeantsdes institutions financièresrégionales et internationalesvenus assister à l’édition 2018des Assemblées annuelles de laBanque africaine dedéveloppement.

« On a besoin d‘uneindustrialisation qui sorte lespopulations de la pauvreté », adéclaré le président de la Banqueafricaine de développement,Akinwumi Adesina, lors duDialogue de haut niveau surl’accélération de l’industrialisationafricaine : vision, expériences etenseignements, face à l’auditoirecomposé de figures etspécialistes avérés dudéveloppement international etde dirigeants politiques africains.

Les pays doivent se concentrerdavantage sur le développementde politiques industrielles pourcanaliser les investissements versdes projets donnant de meilleursrésultats, a-t-il ajouté. Avantd’appeler à investir dans despôles d’innovation qui combinentdiverses compétences, desinvestissements dans la robotiqueet des compétences eninformatique et en ingénierie pourappuyer le programmed’industrialisation.

Le président de la Banque aégalement déclaré qu’il estcapital que les universitésafricaines forment davantage dediplômés avec des qualificationsqui leur permettent de survivredans le monde numérisé actuel,plutôt que de former des

diplômés en technologie del’ancienne école.

« Un leadership politique avec unevision d’avenir, des politiques etdes moyens financiers sont cedont nous avons besoin. Nousavons aussi dit quel’infrastructure est capitale », adéclaré Akinwumi Adesina lors dela table ronde à laquelleparticipaient le Premier ministrerwandais Édouard Ngirente et sonhomologue marocain SaadeddineOthmani – entre autres.

Autre invité de prestige à cettetable ronde, le président de laBanque mondiale, Jim Yong Kim,a prévenu que le processusd’industrialisation de l’Afrique,pour réussir et être compétitif àl’international, nécessite de porterune attention particulière àl’amélioration des technologies, àl’investissement dans l’éducationet au renforcement des capacitésdes entreprises manufacturières.

« Je n’ai pas encore réussi à voirune usine africaine de confectionqui fonctionne aussi bien que lesmêmes usines au Bangladesh », aaffirmé Jim Yong Kim. Et deconseiller aux pays africains dene pas se focaliser sur dessecteurs industriels qui risquentd’être vite dépassées en raisonde technologies obsolètes, maisde miser sur la capacitéd’innovation qu’offrent lesnouvelles technologiesnumériques. Le président de laBanque mondiale a cité leprogramme américain AGOA(African Growth andOpportunities Act), qui permetd’exporter des produits africainsaux États-Unis en franchise dedroits, assurant que ceprogramme a ainsi permis àcertaines usines en Afrique derester en activité.

Capitaux, infrastructures, R&Det politiques industrielles sontnécessaires pour stimulerl’industrialisation en Afrique

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Spectacle lors de la soiréede réception KOAFEC,au 2e jour des Assembléesannuelles de la Banque.

Le jeune milliardaire anglo-ougandais AshishThakaar, devenu un habitué des Assembléesannuelles de la Banque.

À la cérémonie de remise des prix African Banker dont la Banque est partenaire, les invités pouvaientrevêtir la Hanbok, une tenue coréenne traditionnelle portée à l’occasion de célébrations,comme cette soirée de récompenses.

À la cérémonie d’ou

verture des Assemblées

annuelles 2018, le

président Adesina

invite les uns et les

autres

à le rejoindre sur sc

ène pour la traditio

nnelle photo de fam

ille.

Le Busan Bulletin

a trouvé ses

lecteurs. Vous êtes

nombreuxà le demander tous

les matins. Merci !

Busan Bulletin est imprimé sur du papier recyclé - 24 mai 20185

qu

i est

qu

i ?

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Comment se porte la Banque africainede développement financièrement en2018 ?

La Banque se porte très bien. Sa note a étéréaffirmée, avec une perspective stable. Les

agences de notation jugent notre profil financiertrès solide, grâce entre autres à notre gestion età nos politiques financières très prudentes, ànotre niveau très élevé de liquidités et au très fortsoutien dont nous jouissons de la part de nos ac-tionnaires. Bien que la réalisation de bénéfices nesoit pas notre principal objectif, nous avons dé-gagé 312 millions de dollars de revenus quenous allons affecter à nos réserves, tout en endonnant une part considérable, entre autres, auFonds africain de développement qui répond auxbesoins des pays à faible revenu.

En 2017, vous avez présenté un pro-gramme d’obligations sociales. Quelbilan faites-vous de l’introduction de cetype d’instrument financier et quelles enseront les prochaines étapes ?

Cela a été un grand succès, au point que nousvoulons le déployer à grande échelle, chaqueannée. Grâce à notre mission et à notre mandat,nous sommes un émetteur socialement respon-

sable, actif sur les marchés durables depuis2010, date à laquelle nous avons commencé àémettre des petites obligations thématiques liéesà l’éducation, aux énergies propres et à la sécu-rité alimentaire et, récemment, aux High 5 de laBanque. Nous avons lancé en 2013 notre pro-gramme d’obligations vertes, très bien accueillipar les investisseurs. Ce programme soutientdes projets d’atténuation des effets et d’adapta-tion au changement climatique. Portés par cesuccès, nous avons mis en place un programmed’obligations sociales avec un double objectif :présenter les mesures concrètes de la Banquepour réduire la pauvreté sur le continent, en par-ticulier par des projets financés ayant un impactsocial fort, et répondre à la demande croissantedes investisseurs socialement responsables pourune plus grande transparence de l’impact deleurs investissements. En tant qu’institution mul-tilatérale de développement, nous avons un rôlemajeur à jouer dans l’aide à apporter à ce mar-ché émergent. La réaction des investisseurss’est traduite par un carnet d’ordres trois fois sur-souscrit en moins de 3 heures, lorsque nousavons exécuté notre première transaction d’obli-gations sociales en novembre 2017. Pour l’ave-nir, nous voulons poursuivre sur cette lancée etcontinuer de répondre aux besoins des investis-seurs socialement responsables, que ce soit

dans le domaine du genre, de la conservationdes océans (obligations bleues), de la diaspora,voire dans le domaine de l’investissement à im-pact.

Au regard des besoins énormes de finance-ment pour les pays africains, quelle autreinitiative envisagez-vous pour permettre àla Banque d’avoir suffisamment de res-sources pour soutenir ses membres régio-naux ?

En 2017, le Groupe de la Banque a approuvé unmontant total de 8,7 milliards de dollars en opé-rations souveraines et non souveraines. C’estbien en dessous de ce qui est nécessaire pourcouvrir les énormes besoins de financement ducontinent. Nous généralisons actuellement l’uti-lisation de produits financiers à effet de levier, telsque les garanties, pour attirer davantage de fi-nancement privé, mais aussi l’utilisation de lasyndication. Nous avons mis en place la plusgrande syndication du continent en 2016 et en-tendons en mettre en place davantage. Nousmettons davantage l’accent sur le cofinancementet ; enfin, nous sommes en train de lancerl’Africa Investment Forum. Ce forum est uneétape importante visant à accélérer et à généra-liser les investissements privés sur le continent.Il servira à faire progresser les projets jusqu’à cequ’ils soient susceptibles d’être financés, à écar-ter les risques qui y sont associés, à lever descapitaux, à tenter de surmonter les obstacles etde combler les déficits d’information, ainsi qu’àaccélérer le bouclage financier des accords.L’AIF aidera l’Afrique à réduire son déficit de res-sources.

Certains sont favorables à une évolution duFonds africain de développement (FAD),créé en 1972, pour qu’il emprunte sur lesmarchés financiers. Quelles en seraient lesconséquences ?

Le FAD est un partenariat efficace entre les ac-tionnaires non africains de la Banque et lespays africains bénéficiaires. C’est une sourceimportante d’aide financière et technique pourla plupart des pays d’Afrique. Il est financé princi - palement par des contributions de membres nonafricains du Groupe de la Banque, ainsi que decertains pays africains à revenu intermédiaire. UnGroupe de travail du FAD a été créé par des do-nateurs du FAD pour faciliter les discussions surles innovations qui répondent aux problèmesd’ordre structurel concernant l’avenir du FAD etsur la façon dont il peut contribuer efficacementau programme de développement des États afri-cains les plus vulnérables. Ce groupe de travailse penche actuellement sur le modèle financierqui, pour le FAD, serait le mieux apte à relever lesdéfis liés au nouveau programme de développe-ment, notamment par des approches novatricesqui permettent de déployer plus efficacement lesressources du FAD.

L’invitéEdu JOuR

Dans cette interview pourBusan Bulletin, la trésorièregénérale de la Banqueafricaine de développement,Hassatou N’Sele, confirme lasolidité financière de laBanque et ses perspectivesfavorables. En 2016, les prêtset dons octroyés par laBanque ont atteint un niveaurecord de 8,7 milliards dedollars américains.

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Hassatou N’Sele, vice-présidente par intérimchargée des Finances et trésorière du Groupede la Banque africaine de développement

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Le Prix Babacar Ndiaye 2018 remisà Busan au président kenyan

Uhuru Kenyatta Le prix Babacar Ndiaye pour l’année 2018 a été remis mercredi soirà Busan, en Corée, au représentant du président kenyan Uhuru Ke-nyatta lors d’une cérémonie organisée en marge des 53e Assembléesannuelles de la Banque africaine de développement. Selon la plate-forme ivoirienne Acturoutes, promotrice du prix, le chef de l’État ke-nyan a été distingué pour « son leadership personnel et pour latransformation du réseau routier » de son pays.

Le jury du prix, qui porte le nom du cinquième président de la Banqueafricaine de développement, a également été sensible aux efforts duprésident kenyan dans « le développement du chemin de fer et lasimplification du transport aérien » ainsi que les progrès accomplisen matière d’éclairage public au Kenya. Lancé en 2016, le TrophéeBabacar Ndiaye récompense les meilleures initiatives en matière d’in-frastructures routières et de transport en Afrique. Il est remis pour lapremière fois depuis le décès de Babacar Ndiaye, en juillet 2017 àDakar.

Malgré la croissance économiquegénérale observée en Afrique, lesexperts se déclarent encorepréoccupés quant à la capacitédu continent à investir dans desidées qui permettront de surmon-ter des niveaux élevés d'endette-ment et de chômage.

Carlos Lopes, éminent écono-miste du développement africain,membre du Comité de réforme del'Union africaine, a estimé que desinvestissements massifs dans l'in-dustrialisation des économies afri-caines permettraient à certainesd'entre elles de réaliser un vérita-ble bond.

« Certains continuent à dire quel'industrialisation de l'Afrique estimpossible. C’est notre manquede connaissances et de perspec-tives futures qui nous empêche defaire confiance à l'avenir et d'in-vestir dans les idées autant quenous le devrions », a-t-il déclarélors du troisième jour des Assem-blées annuelles 2018 de laBanque africaine de développe-ment. Carlos Lopes s'exprimait àl'occasion d'un dialogue de hautniveau sur les Perspectives éco-nomiques en Afrique 2018, un rap-port publié par la Banque africainede développement.

« À moins d'un renforcement dela volonté politique et des inves-tissements stratégiques, de nom-breux pays risquent de ne pas at-teindre leurs objectifs en matièred'industrialisation. Il doit y avoirconvergence entre la détermina-

tion politique et tous les ingré-dients macroéconomiques pourpermettre une industrialisation degrande ampleur en Afrique », a-t-il ajouté.

Justin Yifu Lin, ancien économisteen chef de la Banque mondiale,estime quant à lui que l'Afriquepeut tirer des leçons des succèsde l'industrialisation.

« La Corée est le meilleur endroitpour faire la démonstration dupouvoir des idées. Après la Se-conde Guerre mondiale, la Coréeétait un pays post-colonial déchirépar la guerre et son PIB était simi-laire à celui de nombreux paysd'Afrique. Mais le pays a com-mencé à construire des ponts etdes métros qui, à l'époque, étaientconsidérés comme des investis-sements imprudents parce qu'iln'y avait pas beaucoup d'activitééconomique », a-t-il expliqué.

« Maintenant, la Corée est une éco-nomie industrialisée avancée avecl'un des taux de PIB les plus élevésau monde. Je ne dis pas quel'Afrique devrait simplement copierce modèle, mais il est nécessairede réfléchir, d'apprendre et d'in-vestir dans des idées solides. »

Selon le rapport Perspectiveséconomiques en Afrique 2018, lesbesoins en infrastructures del'Afrique se situent entre 130 et170 milliards de dollars par an,un chiffre nettement supérieuraux 93 milliards de dollars par anadmis jusqu'à présent.

L'Afrique doit investirdans les idées

Les 80 gouverneurs de laBanque africaine dedéveloppement se sontaisément mis d’accord surleur programme de travail,mercredi 23 mai, à Busan,lors de leur première sessionde travail au cœur desAssemblées annuelles 2018de l’organisation, qui setiennent du 21 au 25 mai àBusan, en Corée.

À l’issue de cette premièresession présidée par le vice-premier ministre et ministrede la Stratégie et desfinances coréen, Kim Dong-yeon, le Conseil desgouverneurs a entériné lerapport du Comité mixteconjoint qui s’est réuni le 21mai à Busan et qui avaitretenu douze points àdébattre cette année.

Entres autres sujets dedélibérations entérinés dansle compte-rendu que laministre congolaise du Plan,de la statistique et del’intégration régionale, IngridEbouka-Babackas,également gouverneur de laBanque pour le Congo, aprésenté au Conseil, figurentle rapport d’exercice 2017des activités de la Banque,

l’élection de nouveauxadministrateurs, l’affectationdes résultats de l’exercicebudgétaire achevé, leNouveau partenariat pour ledéveloppement de l’Afrique(NEPAD), le secteur de l’eau,outre le projet d’une 7 èaugmentation générale ducapital de la Banque.

Jeudi 24 mai, le Conseil degouverneurs, la plus hauteinstance de décision de laBanque, discuteraégalement des enjeux dedéveloppement de l’Afrique.Plusieurs gouverneurs ontdéjà eu à s’exprimer, lors dedifférentes sessions et tablesrondes, sur le thème desassemblées annuelles 2018,Accélérer l’industrialisationde l’Afrique.

Le président de la Banquemondiale Jim Yong Kim,invité d’honneur de lapremière session du Conseildes gouverneurs, a réitéré safoi en l’avenir de l’Afrique etexhorté la Banque africainede développement àpoursuivre dans la voiequ’elle s’est tracée.

Le Conseil desgouverneurs adopte sonprogramme de travail

par consensus

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Origine, style, public...Ils ont l’Afrique en communet des followers par milliersqui les suivent sur les réseauxsociaux, et tous trois sont ravisde faire équipe à l’occasiondes Assemblées annuellesde la Banque africainede développementen Corée.

Édith Brou, venue de Côted’Ivoire (@Edithbrou, 133 529abonnés), Mohamed ElDashan, venu d’Égypte(@Eldashan, 50,439 abonnés),et Ulrich Janse Van Vuurend’Afrique du Sud (@UlrichJvV,781 875 abonnés) sont cesjeunes étoiles montantes surles réseaux sociaux qui fontbouger les lignes sur lecontinent africain.

Entre deux sessions et unevisite à travers les rues deBusan, ils partagent sur leurscomptes respectifs réflexions,saillies et anecdotes, non sanshumour.

Mais c’est surtout à traversleurs live tweets qu’ilsparticipent à la transformationde l’Afrique. « Un influenceurest un leader d'opinion, uncitoyen "augmenté" », commeaime à se définir Édith Brou,geek au féminin de 33 ans.Qui assure : « Nous pouvons

susciter des changements dedécisions auprès du secteurprivé et/ou public, sauverdes vies, prévenir desdésastres… ». La jeune femmecroit à l’industrialisation ducontinent : « Tout est possible.À condition que les différentschefs d’États agissent dansl'intérêt général. Il faut qu'ilsprennent des décisions derupture ». Mohamed El Dashan,lui, juge le terme d’influenceur« terriblement imparfait ».Qu’importe, il est convaincuque ce rôle peut changer leschoses « pour le meilleur oupour le pire » - mais surtoutpour le meilleur. « Noussommes-là pour essayer depromouvoir le programmevertueux de la Banque africainede développement, ce quiressort de ses Assemblées,et nourrir le débat public. Lesdébats sont de haut vol et lespanels de très grande qualité,juge le jeune homme. Même sij'aurais privilégié plus de tempsd’échanges avec le public ».Participant pour la première foisaux Assemblées annuelles de laBanque, Ulrich Van Vuurenn’est pas du tout dépaysé pourautant. Débats, soiréesfestives, rencontres et VIP, rienn’a échappé à son écran.« C’est tout simplementpassionnant ! », ne cesse-t-il des’exclamer.

Trois mousquetaires de latoile en plongée à Busan

Busan Bulletin est imprimé sur du papier recyclé - 24 mai 20188

Dixit Lesgouverneurs

Regis Immongault,alors gouverneurpour le Gabon L’Afrique des crises a prédominé :la crise de l’endettement, la crisedes matières premières. Il esttemps aujourd’hui de faire une

transition. Même si on lit et on entend dire que cesiècle sera celui de l’Afrique, ne nous contentonsdonc pas de clichés !

Mondli Gungubele,Afrique du Sud La Banque doit se montrer proac-tive en matière de développementet veiller scrupuleusement au suc-cès des projets de chaque pays. Sivous donnez un milliard à la Zam-

bie, c’est parce que vous êtes sûrs que les infra-structures, tant humaines que physiques, existentpour que cet argent soit utilisé de manière efficace.

Kanny Diallo,Guinée Nous sommes, comme j’aime à ledire, à la croisée des chemins dansnotre pays ; un pays qui est poten-tiellement riche tant du point de vueagricole que minier. Or même si

nous avons tout ce qu’il faut pour développer lepays, cela ne suffirait pas. L’objectif de la Guinée,c’est d’atteindre le développement durable. C’estpourquoi nous avons élaboré le Programme nationald’investissement, pour lequel la Banque s’est enga-gée à soutenir la Guinée et à l’accompagner.

Ibrahim Hamadou Hassan,DjiboutiLa Banque africaine de développe-ment a besoin d’augmenter soncapital, car les priorités qu’elle s’estfixées, s’agissant des High 5, sonttrès importantes. En choisissantces priorités, en ayant également

constaté qu’il y avait une forte demande de prêts parles pays membres, l’augmentation de capital s’estavérée indispensable et nécessaire pour la pérennitédes services requis par les pays membres et pour ledéveloppement de l’Afrique.

Zied Ladhari,Tunisie Le thème de l’industrialisation estpertinent, car l’Afrique dispose d’unpotentiel économique qu’elle peine,depuis longtemps, à exploiter. Lepotentiel industriel figure au premierrang des atouts économiques du

continent. Nous avons aujourd’hui des success-sto-ries dans l’industrie manufacturière et non manu -facturière sur tout le continent. Il est nécessaire demener ensemble cette réflexion sur l’industrialisationde l’Afrique.

INFLUENCEURS

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L ’Afrique doit cesser d’être le maillonfaible des chaînes de valeur internatio-

nales et doit évoluer rapidement pours’industrialiser, en ajoutant de la valeur àtout ce qu’elle produit », a déclaré AkinwumiAdesina, le président de la Banque africainede développement lors du lancement ennovembre 2017 du rapport Industrialiserl’Afrique : stratégies, politiques, institutionset financement.

Industrialiser l’Afrique est l’une des priorités stra-tégiques des High 5 : c’est seulement grâce àl’industrialisation que l’Afrique pourra sortir de lapauvreté généralisée et du chômage. La ques-tion de savoir pourquoi le continent ne s’est pasautant industrialisé que le reste du monde faitl’objet de débats. Les explications vont dumanque d’accès au crédit à l’absence de plani-fication, aux coûts plus élevés, et aux produitsimportés bon marché qui empêchent la crois-sance des activités industrielles nationales. Pour-tant, le Rwanda, l’Éthiopie, la Tanzanie etMaurice, par exemple, ont développé avec suc-cès des industries manufacturières, prouvant quel’industrialisation était à portée de main.

L’industrialisation accélérée permet aux écono-mies africaines de se développer à un rythmeplus rapide. Elle permet aux pays de tirer parti dela production de biens à valeur ajoutée, de ré-duire leur dépendance à l’égard des produits debase et de s’orienter vers une culture où la po-pulation peut passer d’un travail informel mal ré-munéré à des emplois qualifiés mieux payés.Cependant, l’industrialisation ne peut se fairesans infrastructures, et l’Afrique paye le prix deson manque d’infrastructures. Un bon réseauroutier, rapide et moderne, ainsi que des villes ca-pables d’accueillir un nombre croissant d’habi-tants et d’offrir des services municipaux adaptéssont nécessaires.

Un article paru en mars 2016 dans The Econo-mist indiquait que « bien qu’il y ait eu quelquessignes de progrès, des problèmes de longuedate, liés aux infrastructures matérielles, aux pé-nuries de qualifications et aux institutions bureau-cratiques, continueront à éroder la compétitivitéafricaine sur la scène manufacturière mondiale

pour (au moins) le reste de la décennie ». LaBanque estime que les besoins en infrastructuresde l’Afrique se situent entre 130 et 170 millionsde dollars américains par an et que le déficit definancement se situe entre 68 et 108 milliards dedollars par an.

Au sein de la Banque, nous avons continué àjouer notre rôle en 2017 en comblant cet écarten participant à des projets d’infrastructures.Nous avons poursuivi notre politique d’investis-sement dans un portefeuille diversifié de grandsprojets d’infrastructures tels que les routes, leschemins de fer, les transports aériens, les TIC etle développement urbain, afin d’aider les paysafricains à développer leur économie, à accroîtreleur développement social et à fournir de meil-leures prestations dans les domaines de la santé,des transports, de l’éducation et des installationsd’eau et d’assainissement.

En 2017, la Banque a approuvé au total seizeprojets de transport, de développement urbainet de TIC dans 44 pays, d’une valeur de 1,52 mil-liard de dollars. Les projets routiers ont repré-senté le secteur le plus important avec unfinancement de 689 millions de dollars, suivi destransports aériens avec 295 millions de dollars.Le secteur ferroviaire a représenté 288 millionsde dollars, le développement urbain a été évaluéà 128 millions de dollars et les projets TIC ont étéévalués à 109 millions de dollars.

L’industrialisation se produit dans les cités et lesvilles, d’où la nécessité de politiques de dévelop-pement urbain bien planifiées. Le taux d’urbani-sation de l’Afrique est le plus élevé du monde.L’édition 2016 de Perspectives économiques enAfrique (PEA), un rapport publié conjointementpar la Banque, l’OCDE et la Commission écono-

mique des Nations Unies pour l’Afrique, a enre-gistré des taux de croissance de 14 à 40 % dela population urbaine africaine depuis 1950 et es-time qu’ils atteindront 50 % d’ici 2050.

L’industrialisation et l’urbanisation vont de pair àmesure que les populations affluent vers les villespour trouver un emploi. L’édition 2016 de PEArelève le lien entre l’urbanisation et la mutationstructurelle, car l’émergence des villes entraînegénéralement une augmentation des revenus etdu niveau de vie. Cependant, ce n’est pas tou-jours ce que vit l’Afrique : « De nombreux paysurbanisés à plus de 50 % ont encore de faiblesrevenus ». PEA ajoute que l’urbanisation est entrain de devenir synonyme de zones d’implanta-tion informelles surpeuplées, de congestion etd’infrastructures surchargées.

L’Intégration est également importante. Sur lesseize projets, six concernaient des opérationstransfrontalières représentant 30 % du total desinvestissements de la Banque, d’un montant de1,52 milliard de dollars en 2017. Ces dernierscontribuent au High 5 Intégrer l’Afrique. Cela estparticulièrement pertinent pour les pays d’Afriquesans accès à la mer, car cette intégration aug-mente leur capacité à exporter des biens et desmarchandises.

En 2017, l’un des projets du département aconsisté à obtenir un agrément pour un prêt de153 millions de dollars à la Namibie, dont unepartie servira à moderniser la ligne ferroviaire endirection du port de Walvis Bay, dans l’ouest dupays. Cela permettra à la Namibie à devenir uneplaque tournante internationale et à accélérerl’accès à l’Atlantique Sud, ce qui est particuliè-rement important pour le Botswana et la Zambie,les deux voisins enclavés de la Namibie.

En ce qui concerne l’avenir, la vision de laBanque reste celle d’une contribution progres-sive pour combler le déficit de financement desinfrastructures en Afrique avec plus de projetsdans toutes les régions, pour mieux implanterl’industrialisation sur le continent.

Industrialisation

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Les infrastructures sont un catalyseurclé de l’industrialisation en l’Afrique

par Amadou Oumarou, directeur du département des Infrastructures et dudéveloppement urbain de la Banque africaine de développement

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La Banque africaine de développementconsidère l’agriculture africaine commeessentielle à la réalisation du gigantesque

potentiel de l’Afrique. Plus de 65 % desterres arables de la planète se trouvent enAfrique et 61 % d’Africains travaillent dansl’agriculture, qui ne représente pourtant que25 % du PIB du continent. Plus de 35milliards de dollars sont dépensés chaqueannée par l’Afrique dans l’importation deproduits alimentaires. Le secteur, peu ou pasdu tout mécanisé, fait une mauvaise utilisationdes intrants et produit peu de valeur ajoutée.Ceci se traduit par une faible productivité etun appauvrissement. Les faibles efforts menésjusqu’ici pour développer ce secteur repré-sentent une occasion manquée de réaliserles Objectifs de développement durable del’ONU et les High 5, les priorités stratégiquesde la Banque.

Attirer les investissementspar des politiques publiques claires

L’importance des politiques publiques pourla création de modèles macroéconomiqueset d’instauration d’un développement durableest évidente. Avec la plus jeune populationde la planète et un taux de chômage dépas-sant 10 %, l’Afrique doit entamer une trans-formation radicale de son agriculture, évolutionnécessaire pour inverser les tendances éco-nomiques actuelles. Des politiques clairespour attirer les investissements publics etprivés sont nécessaires.

La stratégie Nourrir l’Afrique de la Banquea largement mis en évidence la valeurajoutée de l’investissement dans l’agri-culture. Le financement nécessaire pourles dix prochaines années est estimé àprès de 400 milliards de dollars. Un in-vestissement annuel continu de 32 à40 milliards de dollars sera capable degénérer environ 85 milliards de dollarsde revenus à partir de 2025, chiffrecroissant compte tenu de l’effet del’acquisition graduelle des savoir-faire.La mobilisation de ressources est es-sentielle pour la réussite d’une trans-formation, du fait des taux d’inves-tissement d’environ 7 milliards dedollars qui se situent bien en dessousdes estimations.

Répondre aux besoins ur-gents de développement

L’une des cibles majeures de laBanque africaine de développe-ment est l’émergence de l’agro-industrie pour répondre aux be-soins urgents de développementdu continent, dont la créationd’emplois, la nutrition, le déve-

loppement rural, l’accès aux marchés et unecompétitivité accrue. L’agro-industrie enAfrique en est encore à ses balbutiements,notamment dans les pays d’Afrique subsa-harienne qui subissent d’énormes pertespost-récoltes.

Les coûts économiques des maillons man-quants dans la chaîne de valeur agricole, etcelui de la transformation en particulier, consti-tuent un problème. La Côte d’Ivoire, le plusimportant producteur mondial de cacao, re-présente 40 % de la production mondialede fèves de cacao mais ne produit presquepas de chocolat. Seulement 33 % de saproduction de cacao subit dans le pays unetransformation initiale (le broyage des fèves).La Tunisie produit chaque année 180 000tonnes d’huile d’olive. Moins de 10 % estconditionné dans le pays, le reste est exportéà l’état brut. Le Cameroun produit environ 2millions de tonnes de bananes plantain, maisla quasi-totalité est vendue non transforméeou perdue après les récoltes.

Un financement participatif solidaire

La Banque vise ces marges importantes deschaînes de valeur agricoles et les perspectivesde création d’emplois d’un secteur agro-in-dustriel dynamique. Elle encourage le déve-

loppement d’aires de traitement des produitsde base comme approche favorable à un fi-nancement solidaire et participatif, qui com-prend la commercialisation de produits agricolesd’Afrique. Dans de tels cas, les activités detransformation sont concentrées dans deszones à fort potentiel agricole et de nombreusesentreprises participent à la production, à latransformation et à la commercialisation desproduits agricoles.

Cette initiative a été mise en place avec succèsau Brésil, en Malaisie, au Vietnam et dans denombreux pays d’Asie de l’Est et d’Amériquelatine, dont la Chine, ainsi qu’en Tunisie et auMaroc. Elle suscite un regain d’intérêt enAfrique. Plusieurs pays membres de la Banqueont cherché l’appui de l’institution pour déve-lopper des zones agro-industrielles. De nouvellestentatives sont lancées pour aménager descentres de transformation en Éthiopie, dans leDube TradePort de Durban en Afrique du Sud,dans l’agropole de Bizerte, en Tunisie, et dansd’autres complexes, notamment au Gabon,au Maroc, au Sénégal, au Nigeria et en Zambie.

La Banque apporte son soutien pour améliorerla planification, la conception et l’exécutiondes programmes de création d’aires de trans-formation en s’appuyant sur une évaluationdes processus qui fonctionnent.

Passer de l’importation de produitsalimentaires à la transformation agricole

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Décryp

tage

L’Afrique, paradoxalement, est un continent qui abrite 65 %des terres arables du mondeet importe chaque année pour prèsde 35 milliards de dollars américainsde produits alimentaires. La Banqueafricaine de développement aide lecontinent à inverser cette tendanceen favorisant la transformation desmatières premières agricoles sur place.

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De même, les pisciculteurs qui peinaientd’ordinaire à trouver de la nourriturede bonne qualité et à bon prix pour

leurs poissons disposent désormais d’une so-lution moins coûteuse, grâce à Ahmed AbdelSalam, un jeune chercheur de 26 ans. Ahmeda élaboré sa recette après avoir suivi un pro-gramme financé par la Banque africaine dedéveloppement, qui enseigne aux Égyptienscomment tirer parti de la science et de la tech-nologie pour offrir des solutions innovantesaux entreprises.

En Égypte, pareils exemples de réussites ren-dues possibles grâce à la Banque et à sonsoutien en matière d’innovation, de scienceset de technologies sont nombreux. Ils sont lapreuve que, quand les jeunes reçoivent la for-mation et le soutien dont ils ont besoin et qu’ilspeuvent ainsi travailler sur des projets qu’ilsveulent développer, ils sont capables d’exploi-ter les technologies et de contribuer ainsi àl’économie.

Au cours des quinze dernières années, laBanque africaine de développement a donnéson feu vert à soixante-deux projets éducatifs,qui représentent 1,64 milliard de dollars d’en-gagements. À ce jour, les investissements dela Banque ont permis à près de 6 millionsd’Africains d’accéder à l’éducation et à uneformation.

Et les jeunes ne sont pas les seuls à bénéficierdu soutien de la Banque. Saïd Mohamed Saïd,un ingénieur-géologue d’une cinquantained’années, fabrique des panneaux en bois re-constitué, un savoir qu’il a lui aussi acquis enparticipant à un programme de formation pro-fessionnelle financé par la Banque.

Aujourd’hui, grâce à la Banque africaine dedéveloppement, des programmes de forma-tion similaires sont reproduits et déployés au-près de différentes communautés et diverspays à travers l’Afrique. Investir dans le déve-loppement des compétences en sciences,technologies et innovation stimule la crois-sance économique et la compétitivité, en plusd’aider davantage d’entrepreneurs à l’imagede Shaimaa, Ahmed et Saïd à développer toutleur potentiel et à améliorer la qualité de vie deleurs concitoyens.

En décrochant son diplôme d'ingénieur en génie civil,Shaimaa El Arabi n’aurait jamais imaginé passer

autant de temps dans des fermes.

Shaimaa a suivi un programme de formation professionnelle parrainépar la Banque africaine de développement, qui lui a appris à

transformer les déchets agricoles, comme le blé usagé, en alimentspour vaches. Grâce au savoir acquis, elle permet aux agriculteurs de

Haute-égypte de faire des économies. Ahmed Abdel Salam,chercheur

Mes études m’ont permisde trouver le bon mélange pourproduire de la nourriture pourpoissons à partir de déchetsalimentaires, à un prix très faiblecomparé à ce qui était importé del’étranger et que nous payions endollars.

PROMOUVOIR L’ENTREPRENEURIATET L’INNOVATION EN ÉGYPTE ET

AILLEURS EN AFRIQUE

Shaimaa El Arabi,ingénieure en génie civil

Mon projet consiste àproduire du fourrage à partir dedéchets agricoles. Nous donnonsde la valeur aux déchets en lestransformant en nourriture pourbétail. En réutilisant ces déchetsque les agriculteurs avaientl’habitude de brûler auparavant,nous contribuons à protégerl’environnement.

Saïd Mohamed Saïd,ingénieur-géologue

Je craignais qu’on ne medise que la formation n’étaitouverte qu’aux jeunes, mais onm’a rassuré en me disant quemon âge n’avait pasd’importance. Ce qui importe,c’est que les idées soient inéditeset innovantes.

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Témoignages

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proGrAmmE

du j ur

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Le marché de Jagalchi. Tôt le matin, allez flâner sur le plus important marché de poissons et de crustacés deCorée, dont les étals débordent de poissons – maquereaux, seringues de mer et chair de baleine. Dégustez dessashimis au restaurant Chungmu Hoetjip ou profitez d’un buffet de fruits de mer à l’OASE Seafood Buffet. Vouspouvez, sinon, préférer la convivialité plus simple des pojangmacha (littéralement "carrioles ouvertes"), ces tradi-tionnelles tentes-restaurants dressées dans la rue, où déguster par exemple du… maquereau au piment !

Rendez-vous ensuite au célèbre marché Gukje (également connu sous le nom de Dottegi), l’un des plus grandsmarchés aux puces du pays et des plus insolites, créé par des réfugiés après la Guerre de Corée. Il est aussi reliéà d’autres petits marchés comme ceux de Bupyeong et de Kkangtong.

Après 17 h, joignez-vous aux habitants de Busan sur les stands très animés de Seomyeon Eatery Alley, qui foi-sonnent de produits locaux et proposent toute une gamme de plats traditionnels comme le topokki (gâteau de rizfrit), l’eomuk ou l’oden (gâteau de poisson), le sundae (sorte de saucisse coréenne) et le dwaeji-gukbap (plat à basede porc et de soupe de riz).

Seo-Gu : Plongez dans le quotidien des Busanais

Déc

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ir B

us

an

돌다리도 두들겨 보고건넌다

« Si vous voulez que les autres disentdu bien de vous, à vous de n’en direque du bien »

Ce qui signifie : Un prêté pourun rendu

Proverbe coréendu jour

9 h Le rôle des financements publics et privés dans l’industrialisation de l’Afrique 9 h 30 Deuxième séance des Conseils des gouverneurs : Dialogue des gouverneurs10 h 45 Forum KOAFEC sur les PPP13 h Présentation financière13 h 45 La culture à la rencontre de l’industrie15 h Événement sur le savoir : Les voies vers l’industrialisation 19 h Soirée culturelle

Plus d’infos : https://am.afdb.org/fr/programme