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La cartographie du bruit
RESUME
Dans le cadre du dĂ©veloppement de l'urbanisaÂtion, les problèmes de bruit dĂ» notamment Ă la cirÂculation routière, sont perçus comme de plus en plus prĂ©occupants.
La cartographie du bruit peut ĂŞtre utilisĂ©e pour reprĂ©senter l'Ă©tat acoustique d'un espace. En effet, elle permet de transmettre sous forme graÂphique une quantitĂ© d'informations de façon plus explicite que celles fournies sous forme de textes ou de tableaux. Elle est, de ce fait, devenue un bon outil d'analyse, de dĂ©cision et de sensibilisaÂtion.
Différents exemples de cartes de bruit, françaises ou européennes, sont présentées.
Bien que leur coĂ»t de rĂ©alisation soit encore important, les cartes de bruit ont tendance Ă se gĂ©nĂ©raliser et Ă se banaliser pour permettre une meilleure gestion de l'espace sonore urbain, notamment en application de la nouvelle rĂ©gleÂmentation aujourd'hui française, demain euroÂpĂ©enne, sur le bruit.
MOTS CLÉS : 15-70 - Bruit mesurĂ© - In situ -Zone urbaine - Modèle (sauf math) - Carte - EnviÂronnement - Simulation - Circulation - AcoustiÂque.
Bernard MERIEL Chef du département Sciences de l'environnement
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Blois
Catherine SERVE Chargée d'études bruit
Laboratoire régional des Ponts et Chaussées de Strasbourg
Introduction En France, le bruit constitue la nuisance la plus frĂ©quemment mentionnĂ©e dans les enquĂŞtes portant sur l'Ă©valuation de la quaÂlitĂ© de l'environnement, notamment en milieu urbain. ConnaĂ®tre l'espace sonore urbain c'est, entre autres, repĂ©rer les zones les plus bruyantes comme les plus calmes, identifier et localiser les sources principales, les populations exposĂ©es, etc. [1].
Pour Ă©valuer ce bruit, trois types d'approche sont disponibles :
>• le calcul ; >• les mesures « in situ » ; > la simulation sur maquette.
Pour la représentation de ces valeurs calculées, mesurées ou simulées, des techniques différentes peuvent être employées. La cartographie est l'une des principales. Elle permet de transcrire en une expression visuelle directe, la répartition de niveaux sonores pour une période donnée dans une zone déterminée.
Outils de travail à échelles variées, les cartes de bruit obéissent soit à une logique normative et réglementaire, nationale soit à une logique volontariste de la part des collectivités locales qui cherchent à résoudre les problèmes de bruit auxquels elles sont confrontées.
• Dans le premier cas, elles sont Ă©laborĂ©es sous l'Ă©gide de l'État et s'inscrivent dans une dĂ©marche rĂ©glementaire concerÂnant le domaine des infrastructures de transports aĂ©riens et terÂrestres (par exemple les plans d'exposition au bruit ou de gĂŞne sonore, le classement sonore des infrastructures de transports terrestres). RĂ©alisĂ©es essentiellement Ă partir de calculs, comÂplĂ©tĂ©es, si nĂ©cessaire, par des mesures, ces cartes ont, selon les cas, une vocation prĂ©ventive ou une vocation curative et comÂpensatoire.
• Dans le second cas, non rĂ©glementĂ©es, les cartes rĂ©pondent aux besoins des collectivitĂ©s territoriales sur la base d'une dĂ©Âmarche volontaire. Elles n'ont pas de valeur lĂ©gale ou juridique, mais dotĂ©es d'une valeur informative, elles permettent d'orienÂter les dĂ©cisions des Ă©lus en matière d'amĂ©nagement. Les mĂ©Âthodes employĂ©es et les prĂ©sentations de ces cartes sont très diverses. Elles peuvent reposer aussi bien sur une approche
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quantitative basée essentiellement sur des mesures acoustiques, que sur une approche qualitative décrivant des ambiances sonores.
Les règles générales de la cartographie La visibilité d'une carte dépend de l'équilibre entre un fond de carte, généralement topographique et urbanis-tique, et des informations thématiques.
L'information acoustique devra être ordonnée suivant les intensités sonores. Elle peut recourir à différents moyens graphiques dont les principaux sont les variations :
>- de valeur : du clair au foncé ; >- de taille : du petit au grand ; >• de couleur.
En ce qui concerne les couleurs, certaines précautions sont à prendre. On distingue les couleurs « chaudes » et les couleurs « froides » selon la progression suivante (fig. 1).
Il est recommandĂ© d'Ă©viter de mĂ©langer, dans une graÂdation harmonique, des couleurs provenant des deux familles.
Les reprĂ©sentations pourront ĂŞtre ponctuelles (l'inforÂmation correspond alors Ă un point prĂ©cis), zonale ou arĂ©ale (partie du territoire) ou linĂ©aire (relatif Ă un axe).
La figure 2 résume ces variables visuelles.
On devra chercher à limiter le nombre de classes (cinq est souvent cité comme un optimum) en les adaptant à la plage de variation des niveaux sonores pendant la période retenue.
Par ailleurs, les informations annexes introduites dans les cartes doivent également respecter certaines règles. C'est ainsi que le fond de carte doit être le plus discret possible en ne conservant que les informations utiles (bâti, axes routiers, etc.) tout en permettant au lecteur de se repérer dans l'espace.
Enfin, la dimension de la carte et son Ă©chelle doivent ĂŞtre en rapport avec la nature de l'Ă©tude et le site Ă©tudiĂ© afin d'obtenir la prĂ©cision de reprĂ©sentation recherÂchĂ©e.
Les couleurs chaudes
(Blanc) Jaune Orange Rouge Pourpre (Noir)
Les couleurs froides
(Blanc) Jaune Vert Bleu Indigo (Noir)
Fig. 1
Ponctuelle Aréale Linéaire
Taille ••• —
Couleur • # • • — -
Valeur O O ® •
Fig. 2
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L'Ă©volution des cartes de bruit
La carte de bruit hier L'utilisation de la cartographie du bruit n'est pas nouÂvelle puisque l'une des premières cartes connues citĂ©es par D. Commins dans une Ă©tude de bibliographique de 1977 [2] est celle rĂ©alisĂ©e Ă Berlin en 1938 pour le bruit produit par la route et le rail et relevĂ© par mesures (tracĂ© de lignes d'isoniveaux exprimĂ©es en phone).
Jusqu'en 1960, la grande majoritĂ© des cartes a Ă©tĂ© Ă©taÂblie en Allemagne, toujours Ă partir de mesures et pour le bruit dĂ» aux trafics terrestres, avec comme unitĂ© le DIN-phone et comme reprĂ©sentation le tracĂ© par lignes. On peut citer les cartes de Dusseldorf (1952), d'HamÂbourg (1953)...
De 1960 Ă 1980, on observe que des cartes ont Ă©tĂ© rĂ©aÂlisĂ©es pour les principales agglomĂ©rations des pays industrialisĂ©s : Londres (1961-1963), Vienne (1967-1968), Stockholm (1973), Tokyo (1973). San FranÂcisco (1974), New-York (1974). Pour ces cartes, les valeurs ont Ă©tĂ© acquises par mesures directes sur le site.
du bruit routier ou de l'ensemble des sources sonores. L'unité utilisée dans la majorité des cas a été le dB(A). Par contre, les indicateurs employés ont été assez variables : indices statistiques L ] 0 ou L 3 0 ou indice énergétique comme le niveau sonore équivalent Leq (cas de Stockholm présenté sur les figures 3 et 4), le Leq étant retenu dans la majorité des cartes les plus récentes. La représentation est alors généralement faite par lignes avec des couleurs correspondant à des niveaux ou des classes de bruit.
Dans le cas de la figure 4, il s'agit d'une représentation de l'évolution des niveaux Leq par points.
En France, la première approche cartographique sur Paris a été effectuée à l'aide de mesures ponctuelles par l'association SOS Environnement en 1971 (fig. 5), pour les artères principales |3J.
Ensuite, dans les années 1973-1974, le SETRA a établi des cartes de bruit se rapportant au trafic routier. Elles étaient obtenues à partir du trafic en « heures de pointe », estimé à l'aide de l'analyse de photographies aériennes. La représentation des axes routiers se faisait par lignes de différentes couleurs correspondant à des
Fig. 4 - Stockholm 1973 - Évolution du Leq après modification du plan de circulation.
classes de niveaux L50 en dB(A) dĂ©finies par calculs. Parmi les cartes ainsi rĂ©alisĂ©es, on peut citer Paris-bouÂlevard pĂ©riphĂ©rique et centre-ville (1973), Toulouse (1973), Blois (1974)....
En 1977, dans le cadre d'un contrat pour le ministère de l'Environnement, le réseau des Laboratoires des Ponts et Chaussées (LPC) en collaboration avec la Société Commins B B M , a été chargé d'une recherche sur le
bruit urbain et sa reprĂ©sentation cartographique [4]. Une mĂ©thodologie pour la rĂ©alisation de cartes de bruit sur l'ensemble urbain « hors bâti », toutes sources sonores intĂ©grĂ©es, a Ă©tĂ© mise au point et a servi de rĂ©fĂ©Ârence pour les applications postĂ©rieures. Les cartes ont Ă©tĂ© Ă©tablies en 1978-1979 avec pour site d'expĂ©rimenÂtation celui de la ville de Blois [5]. RĂ©alisĂ©es en couleur par procĂ©dĂ© d'imprimerie, elles reprĂ©sentent le niveau Leq en dB(A) après rĂ©partition spatiale du bruit par classes pour les pĂ©riodes de jour (8 h-20 h), soirĂ©e (20 h-24 h) (exemple de la figure 6) et nuit (0 h-5 h). Elles ont constituĂ© un Ă©lĂ©ment de base essentiel pour les actions menĂ©es par la ville de Blois dans le cadre d'un contrat « Ville pilote de lutte contre le bruit », passĂ© avec le ministère de l'Environnement en 1979 ; Blois faisant partie avec Toulouse et Aix-les-Bains des trois premières villes pilotes en la matière.
Au dĂ©but des annĂ©es 1980, le C E T E du Sud-Ouest, antenne de Toulouse, a Ă©laborĂ©, en collaboration avec le Centre d 'É tudes Techniques de l'Equipement (CETUR), une mĂ©thode de cartographie automatique du bruit Ă©mis par les axes routiers, basĂ©e sur l'applicaÂtion du Guide du Bruit Ă©ditĂ© en 1980. La première carte ainsi Ă©tablie a Ă©tĂ© celle de la Rochelle en 1982.
Avec l'Ă©volution rapide des techniques de mesures et notamment des « Leq mètres » Ă stockage (Leq court), des cartes ont pu ĂŞtre rĂ©alisĂ©es Ă l'aide d'un grand nomÂbre de mesures Ă partir des annĂ©es 1982-1983. C'est ainsi qu'entre 1980 et 1987, plus d'une trentaine de carÂtes ont Ă©tĂ© Ă©tablies en France.
Fig. 5 - Première carte de bruit de Paris (1971).
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Classes de bruit en niveau sonore Ă©quivalent Leq en dB (A)
L e q ÂŁ 70 dB (A)
60 $ L e q < 70 dB (A)
50 ÂŁ L e q < 60 dB (A)
40 ÂŁ Le q < 50 dB (A)
L e q < 40 dB (A)
Echelle : 1/5000
Fig. 6 - Blois (1979) - Carte du bruit.
Par ailleurs, dans le cadre de contrats de recherche financĂ©s par la CommunautĂ© EuropĂ©enne (CEE) et le ministère de l'Environnement, l'Institut GĂ©ographique National (IGN). la SociĂ©tĂ© Commins B B M et le LaboÂratoire rĂ©gional des Ponts et ChaussĂ©es de Blois, ont Ă©tudiĂ© l'apport de l'interprĂ©tation de photographies aĂ©riennes pour l'Ă©tablissement de cartes de bruit semÂblables Ă celles de Blois ( 1970). Cette mĂ©thode a Ă©tĂ© testĂ©e sur un quartier de Blois (1983) et l'ensemble de la ville de Montlucon (1983-1984).
Durant cette pĂ©riode, les techniques de rĂ©alisation de cartes de bruit sont Ă©galement l'objet de travaux norÂmatifs. Elles apparaissent notamment dans la seconde partie de la norme allemande DIN 18005 de janvier 1978 et dans la norme française NF-S-31-110 de fĂ©vrier 1985 relative à « la caractĂ©risation et au mesu-rage des bruits de l'environnement, annexe A ».
On peut donc observer qu'en France, le dĂ©veloppement des cartes de bruit s'est d'abord fait autour des annĂ©es 1980, et essentiellement dans le cadre des programmes d'actions de « Vil le pilote de lutte contre le bruit ». Dans ce contexte, la carte de bruit avait surtout pour but d'Ă©tablir un constat de la situation sonore de la ville. Pour les autres cartes rĂ©alisĂ©es, il s'agissait de fournir les Ă©lĂ©ments permettant d'apprĂ©hender soit des problèÂmes de bruit dĂ» aux transports (trafic routier par exemÂ
ple), soit les problèmes d'urbanisme (aménagement de zone, etc.) [6].
La carte de bruit aujourd'hui En France, la nouvelle réglementation sur le bruit avec la loi du 31 décembre 1992 et les décrets (09/01/1995) et arrêtés (05/05/1995 et 30/0671996) d'application, ont fait connaître à la cartographie du bruit un nouvel essor, en particulier à partir de calculs [7],
Ains i , les logiciels de calculs rĂ©cents ( M I T H R A , MICROBRUIT, ARTEMIS , etc.) permettent la rĂ©alisaÂtion de cartes en couleurs avec reprĂ©sentation par isoÂphones ou par zonage.
La rĂ©glementation actuelle s'intĂ©resse particulièrement aux sources ponctuelles perturbatrices en termes de valeurs limites ou d'Ă©mergence selon la nature de l'Ă©quipement ou de la source de bruit concernĂ©e. Les effets de concentration ou de somme spatiale des sourÂces (multiexposition) sont donc confrontĂ©s Ă un vide juridique. De ce fait, des cartes de bruit ont souvent pris un aspect linĂ©aire, exclusivement rivĂ© au rĂ©seau des voies. C'est le cas pour les cartes d'Ă©mission concerÂnant l'application de l'arrĂŞtĂ© du 30 mai 1996 sur le classement sonore des infrastructures de transports terÂrestres. A ce classement, sont associĂ©s les secteurs
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affectĂ©s par le bruit qui devront ensuite ĂŞtre transcrits Ă l'aide de cartes dans les plans d'occupation des sols. A cet effet, un nouvel outil, CARTO-BRUIT a Ă©tĂ© dĂ©veÂloppĂ© par le Centre d'Études sur les RĂ©seaux, les TransÂports, l'Urbanisme et les Constructions Publiques (CERTU) [8].
Sur le plan normatif, la norme NF-S-3-130 [9] publiĂ©e le 3 juin 1995, rĂ©visĂ©e en octobre 1997 pour tenir compte des dispositions de l'arrĂŞtĂ© du 30 mai 1996 prĂ©ÂcitĂ©, dĂ©finit diffĂ©rents types de cartes de bruit en milieu extĂ©rieur, leurs mĂ©thodes d'Ă©laboration et de reprĂ©senÂtation graphique. Elle est applicable aux bruits de cirÂculation routière et ferroviaire. Elle peut toutefois ĂŞtre adaptĂ©e Ă d'autres sources de l'acoustique extĂ©rieure, Ă l'exception du bruit des aĂ©ronefs.
Dans cette norme, on distingue trois types de cartes correspondant Ă des Ă©chelles croissantes et donc proÂgressivement plus prĂ©cises.
Les cartes de type 1
Dans le cas gĂ©nĂ©ral, elles sont Ă©laborĂ©es pour des Ă©chelÂles allant de 1/5 000 Ă 1/25 000, voire moins. Elles sont Ă©tablies Ă partir de niveaux sonores, gĂ©nĂ©ralement calÂculĂ©s pour des situations conventionnelles (distance, hauteur, etc.).
Elles sont reprĂ©sentĂ©es en vue en plan, par des symboÂles relatifs aux Ă©tablissements potentiellement bruyants et pour les axes routiers et ferroviaires par un trait d'Ă©paisseur significative, colorĂ© selon un code reprĂ©Âsentatif des niveaux sonores (fig. 7).
Une application particulière de ce type de carte est la carte d'Ă©mission pour le classement sonore des infrasÂ
tructures de transports terrestres, en fonction des niveaux LAeq jour (6 h-22 h) et LAeq nuit (22 h-6 h).
Les cartes de type 2
Elles correspondent Ă des Ă©chelles variant de 1/2 000 Ă 1/5 000, permettant ainsi une reprĂ©sentation de la disÂtribution des niveaux sonores au voisinage des routes ou des voies ferrĂ©es sur un territoire donnĂ© et sur une bande pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres de largeur.
Les données peuvent être obtenues par calculs et/ou par mesures.
Les cartes, en principe établies par type de source sont représentées en vue en plan, avec la possibilité d'une mise en couleur des façades des bâtiments selon les niveaux auxquels elles sont exposées.
Elles peuvent être utilisées pour certains documents d'urbanisme (POS, PAZ, . . . ) , intégrées dans les études d'impact, pour le traitement des points noirs bruit liés aux trafics routiers et ferroviaires.
Les cartes de type 3
Il s'agit de cartes détaillées, réalisées à des échelles comprises entre 1/500, voire plus, et 1/2 000.
Elles sont gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ©es par des zones homogènes de couleurs diffĂ©rentes, Ă une hauteur donÂnĂ©e. Il est possible d'ajouter des profils en travers ou des Ă©lĂ©vations en façades.
Elles peuvent être retenues pour les études de zone d'aménagement concerté, les études d'impact (infras-
tel CartoBruit (c lassement des infrastructures routières) 3.2 - [essai]
Projet butils Ûption|
J
X= 776B.75861 IY = 3 520.94563 ! Zoom = 1.0000001 kPlande
90
Fig. 7 - Exemple de carte de type 1.
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COMPARAISON DE VARIANTES - TRACE DES ISOPHONES DE BRUIT;
Fig. 8 - Exemple de carte de type 3.
du quartier Graslin les journées dété. à dominante humaine à dominante circulée
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tructures de transports terrestres, Ă©tablissements clasÂsĂ©s , etc.), les Ă©tudes de protection acoustique, les Ă©tudes opĂ©rationnelles en gĂ©nĂ©ral, l'instruction des plaintes [10-11].
Ces cartes peuvent ĂŞtre obtenues (zonage ou isophoÂnes) Ă partir des logiciels de calculs actuellement prĂ©Âsents sur le marchĂ© (fig. 8).
Autres cartes
Il faut encore citer les travaux rĂ©cents sur la qualificaÂtion des espaces sonores, rĂ©alisĂ©s en particulier par Le laboratoire de MĂ©canique Physique de l'universitĂ© Paris V I , le C R E S S O N et l 'Ă©cole d'Architecture de Nantes, avec un dĂ©coupage des zones selon leur nature prĂ©dominante : paysagère, piĂ©tons, origine humaine, circulĂ©e, animĂ©e, etc.
La figure 9 donne un exemple de ce type de cartes sur le centre-ville de Nantes [12].
A l'Ă©tranger, ces dernières annĂ©es, de nombreuses vilÂles europĂ©ennes ont Ă©tabli et utilisĂ© des cartes de bruit [13].
On peut citer, entre autres, Athènes, Modène, BarceÂlone, Copenhague (1993, fig. 10), Stockholm (1996, fig. 11), Lausanne, Berlin (1998).
La mĂ©thodologie appliquĂ©e pour l'Ă©tablissement de ces cartes n'a pas Ă©tĂ© uniforme. En effet, il n'existe pas de modèle europĂ©en normalisĂ©. La lutte contre le bruit urbain nĂ©cessite une approche diffĂ©rente entre les pays du nord de l'Europe et ceux du sud oĂą la vie quotiÂdienne se poursuit bien au-delĂ du logement Ă des horaires plus tardifs. Le projet de Directive europĂ©enne actuellement en cours d'Ă©laboration a pour objectif, Ă
moyen terme, de proposer une meilleure homogĂ©nĂ©itĂ© dans l'Ă©laboration des cartes de bruit. D'ores et dĂ©jĂ , i l apparaĂ®t un consensus fort sur le choix comme indicaÂteur du niveau sonore Ă©quivalent Leq exprimĂ© en dB(A), les pĂ©riodes restant Ă dĂ©finir.
Ces cartes europĂ©ennes ont eu pour principaux objecÂtifs l'information ou la sensibilisation de la population, la gestion des problèmes de bruit urbain avec la dĂ©finiÂtion de stratĂ©gies de lutte contre les nuisances sonores de façon prĂ©ventive ou curative, l'Ă©laboration des plans de circulation, la prise en compte du facteur acoustique dans l'instruction des demandes de permis de consÂtruire, etc.
Finalement, une enquête effectuée en France, entre 1994 et 1995, sur l'ensemble des communes de plus de 30 000 habitants [10], a montré à l'époque qu'environ soixante-dix cartes de bruit avaient été établies. Elles étaient pour les élus, d'abord considérées comme un outil de gestion et d'aide aux choix stratégiques, l'information et la sensibilisation de différents publics venant ensuite. La majorité des villes possédant une carte de bruit avait plus de 100 000 habitants.
L'interprétation de la cartographie Si la cartographie du bruit semble aujourd'hui un moyen efficace de connaissance et de représentation, son interprétation et son analyse restent délicates.
Elle est un outil visuel construit généralement à partir soit de mesures, soit de calculs. Les références sont dans ces deux cas différentes : ponctuelles pour les mesures, c'est-à -dire évaluation d'un niveau sonore à un moment donné, et moyennes pour les calculs, c'est-
L e s s e g m e n t s r o u t i e r s de c o u l e u r rouge cor respondent Ă un n iveau de bruit s u p Ă© r i e u r Ă 65 d B ( A ) et Ă plus de 5 logements par 100 m de voie
Fig. 10 - Bruit du trafic routier - Copenhague (1993).
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Fig. 11 - Bruit du trafic routier - Stockholm (1996).
à -dire basées sur l'estimation d'un niveau sonore moyen pendant une période donnée.
Les validations cartographiques et scientifiques ne sont pas toujours identiques, ce qui rend dĂ©licates les Ă©venÂtuelles comparaisons de documents.
Il est donc indispensable d'adjoindre aux cartes de bruit, une note explicative qui doit rĂ©pondre aux princiÂpales questions suivantes :
quel est le type de source représentée : spécifique (routes,...), combinaison de sources (routes + rail, ...),
multiexposition (routes + rail + industries + Ă©quipeÂments publics + ...) ; >- quel est l ' indicateur retenu (Leq , indices statistiques, ...) exprimĂ© dans quelle unitĂ© |dB(A). ...] et pour quelle pĂ©riode (jour, nuit, heure de pointe, saison, ...). Dans ce cas, il faut expliquer comment les donnĂ©es ont Ă©tĂ© acquises et pour quelles conditions ou hypothèses (par exemple trafic, mĂ©tĂ©o,...).
Il est également nécessaire de définir les emplacements (champ libre, en façade, hauteur, etc.) pour lesquels les niveaux sonores ont été déterminés.
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S'i l s'agit d'une qualification de l'espace sonore, les différentes catégories retenues devront être explicitées.
Enfin, une explication devra ĂŞtre donnĂ©e sur le choix de l'Ă©chelle de la carte, sur le nombre de classes retenues (par exemple, Ă©tendue de la variation des niveaux sonoÂres relevĂ©s pendant la pĂ©riode considĂ©rĂ©e) et sur la pĂ©riode d'acquisition des donnĂ©es. En effet, la carte est une reprĂ©sentation statique d'une situation sonore dĂ©fiÂnie Ă un moment donnĂ©. Il est donc important d'en assurer la pĂ©rennitĂ©, en particulier en organisant sa mise Ă jour rĂ©gulière. Ce point est primordial car il est apparu, en cours des diffĂ©rentes enquĂŞtes, qu'une carte de bruit pouvait ĂŞtre rapidement obsolète et de ce fait dĂ©pourvue d'intĂ©rĂŞt.
Conclusions et perspectives En France, ces dernières annĂ©es, la cartographie du bruit s'est largement dĂ©veloppĂ©e. Ce dĂ©veloppement devrait s'amplifier avec l'Ă©volution de la rĂ©glementaÂtion et la mise en Ĺ“uvre du projet de directive euroÂpĂ©enne qui prĂ©voit la rĂ©alisation de plans d'actions conÂtre le bruit et l'Ă©tablissement de cartes pour toutes les zones urbanisĂ©es d'une certaine taille (plus de 250 000 habitants dans un premier temps).
Les cartes de bruit devraient donc être, pour répondre à l'ensemble des préoccupations :
>• dynamiques pour noter par exemple les évolutions dans le temps ; >- additives pour évaluer l'exposition à différents bruits ; >- prospectives pour envisager les situations futures.
Mais en mĂŞme temps, il s'agira d'obtenir un outil simÂple d'utilisation pour les dĂ©cideurs et suffisamment prĂ©cis pour les spĂ©cialistes.
La pérennité des cartes de bruit étant cruciale, elles devront être régulièrement actualisées. L'évolution des techniques informatiques (systèmes d'informations géographiques : SIG), des logiciels de calculs et de la métrologie est de nature à assurer cette fiabilité dans le temps des informations représentées.
Même si le coût de réalisation d'une carte est encore élevé, l'évolution de la réglementation en matière de bruit et le développement des SIG permettent, aujourd'hui, une généralisation et une banalisation de ces outils.
Il restera cependant nécessaire de toujours adapter le type de cartes à l'usage que l'on veut en faire ainsi que d'être très attentif à mettre en œuvre des compétences suffisantes pour leur élaboration et leur utilisation.
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\ Glossaire
Phone Niveau d'isosonie d'un son quand la sonie du son est jugée équivalente à celle d'un son pur de 1 000 Hz se propageant par ondes planes et dont le niveau acoustique est 1 dB.
DĂ©cibel - dB UnitĂ© sans dimension utilisĂ©e pour exprimer le rapport des valeurs de deux puissanÂces. Le nombre de bels est Ă©gal au logarithme dĂ©cimal de ce rapport. Le dĂ©cibel est le dizième de bel.
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dB(A) Permet de caractériser un bruit en tenant compte des réactions de l'oreille humaine. Il représente un niveau de pression exprimé en décibel et pondéré selon le filtre A par bande de fréquences.
Niveau de pression : acoustique Lp(t) Le niveau de pression acoustique en fonction du temps est donné en décibels par la
formule :
p(t) Pression acoustique efficace en Pascals.
po 20 /( Pa - pression acoustique de référence.
L50 Niveau de pression acoustique atteint ou dépassé pendant 50 % du temps sur la période considérée. Il représente un bruit moyen.
L|(j Niveau de pression acoustique atteint ou dépassé pendant 10 % du temps sur la période considérée. Il représente les crêtes de bruit les plus fréquentes.
LAeq,T Niveau de pression acoustique pondéré A d'un son continu stable, qui au cours d'une période spécifiée T, a la même pression acoustique quadratique moyenne qu'un son considéré dont le niveau varie en fonction du temps. Il est défini par :
T 1 „ U P A 2 1 L A e q , T = 101g — — f — dt
" L t 2 - t i J t \ po 2 -oĂą LAeq,T est le niveau de pression acoustique continu Ă©quivalent pondĂ©rĂ© A , en dĂ©cibels, dĂ©terminĂ© par un intervalle de temps T qui commence Ă t| et se termine Ă
CETUR Centre d'Etudes des Transports Terrestres.
C E E Communauté Economique Européenne.
IGN Institut géographique national.
C E R T U Centre d'Études sur les Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les constructions
publiques.
POS Plan d'Occupation des Sols.
PAZ Plan d'Aménagement de Zones.
CRESSON Centre de Recherche sur l'Espace Sonore et l'Environnement Urbain.
BULLETIN DES LABORATOIRES DES PONTS ET CHAUSSEES - 227 - JUILLET-AOÛT 2000 - REF. 4298 - PP. 85-95 95