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L L ' ' H H y y p p e e r r N N ° ° 2 2 8 8 9 9 / / 0 0 9 9 19 janvier 2009 14 pages A la rencon- tre de Lars Olofsson Harcèle- ment moral Résultats économi- ques http:/www.cfdt-carrefour.com: E.mail: [email protected] D D i i s s c c u u s s s s i i o o n n a a v v e e c c l l e e D D i i r r e e c c t t e e u u r r G G é é n n é é r r a a l l C C a a r r r r e e f f o o u u r r P. 04 P. 08 P. 10

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La gazette des délégués CFDT Carrefour

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A la rencon-tre de LarsOlofsson

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Lettre de QuimperParcours client... suiteNous avons eu une réunion d'information, les4 salariés (dont moi même) concernés par larestructuration des caisses E.P.C.S .avec no-tre responsable non alimentaire et notre ma-nager.

On nous a présenté le parcours client en longet en large. Nous avons eu beau essayé de leurdire que s'était une usine à gaz, que cela ne vapas améliorer le service client, bref autantparler à un mur...

Notre manager, le responsable non alimen-taire et la chef des caisses doivent se rendre àRennes pour une réunion d'information pourla mise en place du parcours client à Quimperle 1er Mars.

Les bornes photos numériques seront dispo-sées à l'espace téléphonie mobile et seront gé-rées par les vendeurs téléphonies (logique...)

Quand aux travaux photos la bijouterie (bou-tique or) sera chargée de remettre les pochet-tes aux clients (re-logique..) sachant que laboutique or se situe au textile et que la télé-phonie se situe à l'entrée du magasin bref en-core une usine à gaz...

On va former des salariés pour réorganisertout cela alors que nous étions compétents. Jedemande à comprendre!

Quand à nous, on nous a fait comprendre qu'ilfallait oublier que nous avions travaillés tou-tes ces années à l'espace photo (27 ans pourma part..) et qu'il fallait songer à faire autrechose....

Nous seront recu lors de 2 entretients (semai-nes 4 et 5).

Lors du 1er entretient, nous remonterons nossouhaits, ce que nous aimerions faire....(on arien demandé nous...) de leur coté ils ont despostes à nous proposer..

Lors du 2ème entretient on nous fera savoirnotre destination..

Il faut surtout pas se plaindre puisque l'onnous reclasse.!!!!

Le moral n'est pas au beau fixe...affaire à sui-vre

Amitiés

OUVERTURESommaire et lettres

2/14 • L'Hyper n° 289/09 du 19 janvier 2009

Ouverture

Sommaire et lettres page 02

Rien de nouveau page 03

Gouvernance

A la rencontre de Lars Olofsonn page 04

Intervention CFDT page 06

Quelle stratégie de management page 07

Harcèlement moral page 08

Portrait de Lars Olofsonn page 09

Résultats économiques

Résultats 2008 page 10

Revue de presse page 12

Lettre de MontessonNous allons avoir une réunion extraordianire de CHSCTet CE le vendredi 23 janvier concernant une informa-tion en vue d'une consultation sur le déploiement descaisses libre service.

Ils comptent fermer une cabine à la station essence nousy travaillons à quatre à 35 heures et un temps partiel.

Nous ne s'avons pas où nous allons aller travailler ainsique la date à laquelle cela sera mis en place.

Ils ont diminuer les horaires du point conseil bazar et ilsparlent de le fermer à plus ou moins longue échéance.

Pour un magasin qui n'était pas concerné par le par-cours client nous nous posons des questions?

Bonne journée

Lettre du SAV Sud-OuestLe jugement en appel de Toulouse est reporté au 22 jan-vie, Angers c’est le 23 février.

Aujourd'hui la direction a annoncé à des employés lafermeture pour juin 2009 !

4 Interimaires depuis des mois et 30 % de volume soustraité faute de formations. Les salaires en baisse cons-tante. Les EMC et bourses emploi sont fermés et BPI re-parti. Les DIF (4)sont refusés !! Est-on en GPEC ?Quel traitement et accompagnement social !

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3/14 • L'Hyper n° 289/09 du 19 janvier 2009

Editorial

n bon point pour le nouveaudirecteur général qui 16jours après sa nomination arencontré les représentantsdu personnel au niveau dela France mais aussi del'Europe. Un record de ra-pidité !

Se sont donc les élus du comité de groupeet les représentants du comité directeur duCICE (comité européen) qu'il a choisit derencontrer.

Bien entendu la CFDT était là. Elle a pus'exprimer comme l'ont fait à tour de rôleles autres organisations syndicales. Cha-cune ayant à coeur de compléter les pro-pos de l'autre. Ainsi le directeur général apu avoir un panorama complet des inquié-tudes du personnel que se soit en matièreéconomiques, commerciales que sociales.

Un bon point aussi pour sa prestation. Sondiscours avait, on s'en doute, été préparépar son staff mais il sut y mettre assezd'anecdoctes personnelles et de convic-tions pour qu'on lui fasse crédit.

Rien de surprenant dans ce discours maisune pointe d'humanité qui nous a plu. Bienentendu comme nous lui avions dit nousjugerons sur les actes.

Quelle sera sa stratégie? Mystère l'hommeest resté dans les principes dont son pré-décesseur avait tracé les grandes lignes.

Le client en première ligne comme si cela

Au menu, un nouveau directeur gé-

néral et un nouveau plan de sup-

pression de poste .

Pour le changement on attendra !Par Serge CorfaDélégué syndical national

UUn'était pas évident. Affolant de constater qu'unDG est obligé de baser son discours sur cetteévidence. On constate ainsi notre absence destratégie. N'est-ce pas ce que nous dénoncionsdans ces éditos; un peu moins de productivité etun peu plus de commercial.

Si Lars Olofsson fit référence à l'histoire et auxfondateurs de l'entreprise c'est par notre inter-vention qu'il apprit que Carrefour a 50 anscette année. Surement apprendra t-il que per-sonne n'a songé à fêter cette date. Pourtant cetévénement aurait été une bonne idée marketingpour "réinventer l'hypermarché".

En matière de sociale nous restons sur notrefaim, l'homme s'est peu exprimé sur ce point.Nous sommes d'accord avec lui quand il dit"Rien n'est pardonné à Carrefour" Raison deplus pour être le meilleur et retrouver notrequart d'heure d'avance en matière commercialemais aussi sociale.

Nous lui donnons donc rendez vous après lesNAO qui vont se dérouler dans les différentessociétés du groupe ce trimestre. Nous verrons sinous devrons ou non appeler à des mouvementssociaux.

Ce même jour nous apprenions la mise en placede la GPEC sur une période de 6 mois dans lesdifférents services de la DAC chez CarrefourAdministratif France (CAF) à Mondeville etEvry.

Une chose est certaines les directeurs générauxpassent mais les emplois trépassent toujours !

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A l'initiative de Jean-Luc Delenne président du comité de groupe France une réu-nion exceptionnelle s'est tenue le 16 janvier pour que les représentants du person-nel rencontre le nouveau directeur général.

La direction avait choisi un splendide hôtel situé à Levallois Perret et proche dusiège de l'entreprise pour cette première rencontre. 30 représentants du personnelet 12 représentants des direction de ressources humaines du groupe attendaient lenouveau Directeur général.

Après la projection à l'assemblée du film de voeux de Lars Olofsson celui ci fitson entrée en compagnie de Cécile Cloarec Directrice des ressources humaines dugroupe. A remarquer l'absence de Gilles Petit directeur exécutif France !!

Après avoir fait le tour de la salle pour saluer les personnes présentes Lars Olofs-son aussi bronzé que sur ses photos se présente et expose sa conception de Carre-four. Ouf personne n'aura à apprendre le suédois l'homme maîtrise parfaitement lefrançais.

GOUVERNANCEA la rencontre de Lars Olofsson

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Le 16 janvier 2009le comité de groupeFrance était convié

à rencontrer LarsOlofsson le

nouveau directeurgénéral Carrefour.

Serge Corfa (Re-présentant syndi-cal CFDT) et les7 élus Titulaires

CFDT étaientprésents Thierry

Babot (Carre-four, Sogara),

Michel Gay(Carrefour, Con-

tinent 2001)Franck Dutertre

(Champion,CSF), LassanaSow (Ooshop),

Ludovic Cardon (Genedis Promo-

cash), FrédéricCelles (Entrepôt,

LCM), BrunoMoutry (CSIF).

Lars Olofsson à la rencontre des représentants du personnel du groupe

Lars Olofsson (Directeur Général), entouré des responsables des relations sociales

Cécile Cloarec (DRH) et Jean-Luc Delenne (DRSI)

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A la rencontre de Lars Olofsson

Parcours personnelLonguement il livre aux salariésdes détails sur sa vie personnelleet les raisons de son parcours pro-fessionnel. Nous constatons queces choix ont souvent été guidéspar le désir de concilier vie de fa-mille et travail.

Lars Olofson suédois d'origine estun amoureux de la France ou il apassé de longues années. Mariédepuis 31 ans il a eu avec sonépouse, ex professeur de sport,trois garçons âgés respectivementde 26, 23, 22 ans travaillant ouétudiant dans différents pays. Il aune maison en Suisse et vient deprendre possession d'un apparte-ment à Paris.

Il a passé 31 ans chez Nestlé.C'est lors d'un bref passage à Vol-vo voici de nombreuses annéesqu'il a rencontré Amaury de Sèzeprésident actuel du conseil d'admi-nistration Carrefour et à l'époquepatron de Volvo.

Il explique qu'il n'envisageait pasparticulièrement d'entrer dans legroupe Carrefour. Il a été recrutépar un chasseur de tête à l'époqueou il n'a pas été choisi pour pren-dre la tête de Nestlé. Il envisageaitde rester dans le groupe Nestléaussi sa décision a pris un certainstemps mais il apprécie de tra-vailler de nouveau en France.

Après avoir démissionné en dé-cembre du groupe Nestlé, il s'estaccordé 3 semaines de congésqu'il a mis à profit pour visiter laChine et quelques magasins Car-refour de façon incognito.

Conscient des inquiétudes du per-sonnel le discours de notre nou-veau directeur général a pour butde rassurer et de lancer quelquesphrases chocs.

Actionnaires "Je suis l'homme d'un groupe,pas d'un groupe d'actionnaires"

Concernant les actionnaires il tient

à préciser: " Je suis un dirigeantpas un éxécutant".

Plusieurs référence aux fondateursde Carrefour Denis et JacquesDefforey dans son discours maisaucune sur les Halley.

Fusion et perfor-mances"Nous sommes gros mais mou"

Pour lui les problèmes de Carre-four ont commencés en 2000 lorsde la fusion avec le groupe Pro-modès. "1+1 n'ont pas fait 3 mais1 1/2 !"

La Force de Carrefour était leclient, celle de Promodès étaitdans la technique (achat, logisti-que). Pendant la fusion les problè-mes sont survenus et nous n'avonsjamais retrouvé nos performances.Depuis 8 ans nous avons perdu duvolume même si la rentabilité eststable. Carrefour n'est plus une so-ciété en progression.

Les performances actuelles dugroupe ne sont pas à la hauteur de

Carrefour.

Aucune critique de ce qui a étéfait par son prédécesseur JoséLuis Duran.

Stratégie"Il convient de créer un projetpour le groupe Carrefour et de lemettre en œuvre".

Il ne peut parler de stratégie au-jourd'hui. Il prendra le tempsd'écouter, de voir par lui mêmepour construire un agenda. Il n'ac-cepte pas d'agendas préconçu.Elaborer une stratégie et y faireadhérer tout le monde.

Un plan stratégique sera connu cetété.

Pour lui la stratégie du groupen'est pas assez visible. Il est im-portant de savoir ou est-ce qu'onva. Une stratégie trop compliquépersonne ne l'a comprend il fautdonc la simplifier.

Sa première priorité c'est la Francedont le marché est saturé. Il fautdonc être compétitif et gagner desparts de marché. Ensuite le G4

12 Directeurs des Ressources Humaines ou Directeur des relationssociales des différentes filiales du groupe s'étaient déplacés

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A la rencontre de Lars Olofsson

(France, Italie, Espagne, Belgi-que) puis le reste du monde.

Trois sujets retiennent son atten-tion

Le contexte économique actuelde l'économie mondiale

"Il faut réinventer l'hypermar-ché"

Une entreprise doit s'adapter aumieux aux situations difficiles.Celui qui sait s'adapter peut survi-vre.

Stratégie Carrefour"J'ai la passion pour gagner".

On n'est pas là pour gérer unechaîne de distribution, on est làpour le client.

Tout sous le même toit n'est plusau goût du jour. Le multiformatest une demande du client pourune offre diversifiée. "Je suis l'ex-pert du client".

En France comme à l'étranger"que veut le client".

Le problème de Carrefour c'estque la société n'est pas vu commecompétitif par les clients et quandelle l'est elle n'est pas reconnucomme telle.

S'il ne vient pas de la grande dis-tribution sa situation chez Nestlélui permet de connaître tous lesclients de Carrefour. Un atoutdans les négociations sur les prixd'achat. Il explique l'exemple de-Tesco qui tous les 15 jours pro-pose aux clients une offre imbatta-ble.

Valeurs Carrefour"Une société forte a des valeurs."

Les valeurs du groupe doivent êtrebien exprimés et leur nombre ré-duit.

Chez Carrefour il y a trop de va-leurs mal connues par tous il doiten rester trois .

Intervention de Serge Corfareprésentant syndical CFDTJe n'aurais pas de question particulière à vous poser,mes collèges les ont exprimés avant moi. Je suisdans la même logique que vous "moins de parolesplus d'actes". Dans ce sens nous vous jugerons survos actes et nous vous proposons d'y ajouter un au-tre adage "faire ce qu'on dit". Trop souvent nousconstatons que l'entreprise oublies de faire suivre

ces paroles par des actes concrets.

De votre intervention nous avons retenu avec attention la première par-tie celle ou vous expliquez les choix de votre vie et leurs conséquen-ces sur votre vie familiale. Ce discours est inhabituel de la part d'un di-rigeant et nous avons apprécié. A la CFDT nous estimons que la pre-mière valeur d'un dirigeant c'est celle d'avoir de l'humanité. Elle estimportante quand vient l'heure des décisions sociales.

En vous écoutant il me revient à la mémoire, allez savoir pourquoi, lescontes d'Andersen (Lars Olofsson nous précise qu'ils sont Norvégien).Depuis 35 ans que je suis dans cette entreprise j'ai vue de nombreusespersonnes venir nous conter des histoires. Je souhaites que vos originesvous permettent de nous construire un vrai et beau conte de fée.

En ce moment ce ne sont pas des contes de fée que nous vivons. Hierun collègue de Quimper m'écrivait pour me dire les conséquences pourlui et son épouse des décisions "parcours client". Ils ne comprennentpas cette décision qui va à l'encontre de l'intérêt du client qui voit enréalité son parcours s'allonger. Une décision ne peut être accepté quequand elle est comprise et va dans le bon sens. Ce n'est pas le cas au-jourd'hui, nous estimons que le client est oublié.

Carrefour est né en 1959, l'entreprise aura 50 ans cette année (LarsOlofsson note ce point il l'ignorait). C'est effectivement une bonne an-née pour réinventer l'hypermarché. Comme un homme de 50 ans l'en-treprise a une histoire mais elle s'essouffle et il ne lui reste que peu detemps pour assurer son avenir avant de disparaitre.

Pour la réinventer il faudra le soutien de tous les salariés et pour cefaire il faut qu'ils se sentent bien dans l'entreprise et soit heureux. Cebonheur passe par un pouvoir d'achat correcte, des conditions de travailconvenables et le respect qu'il leur est du. A ces conditions les salariésseront performants.

Je terminerais en vous reprenant sur votre affirmation "on a pas à rou-gir de l'entreprise" . Permettez moi de ne pas être d'accord. Hier lacour d'appel condamnait un cadre pour harcèlement moral à l'encontrede deux cadres sulbaternes. Dans la presse la DRH minimise ces faitsen affirmant n'avoir, aujourd'hui, rien à reprocher à ce cadre. C'est dé-nié la décision de justice et refusé d'en tirer les conséquences. Nousnous rougissons de ces faits et de ces propos.

Réponse de Lars Olofsson : On doit être exemplaire, on est pas lepetit Leclerc on est un symbole.

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A la rencontre de Lars Olofsson

Un des slogans Carrefour était "lequart d'heure d'avance".

Nous avons aujourd'hui un quartd'heure de retard. Il faut remettreles pendules à l'heure. Nous nesommes pas les plus innovants.

L'immobilier"Carrefour Property n'est pasnotre deuxième métier !"

Carrefour a un métier "Le client".Carrefour property est une activi-tés comme le sont la logistique etautres.

La politique d'acte "Les paroles c'est bien les actesc'est mieux. Il faut faire et aprèsen parler. "

Une idée de Defforey qu'il reprendà son compte

Il considère qu'on a pas clairementdéfini ce qu'il faut faire et pas misassez de rigueur dans les objectifs.

Il faut de la rigueur dans l’exécu-tion et la façon dont on le fait.

Chaque magasin fait des chosesdifférentes ce n'est pas bon.

Social"Le social ça s'exécute sans dis-cussion."

On a pas trop entendu le directeurgénéral Carrefour sur ce sujet.Quelques formules déjà entendumais rien de très novateur.

EuropeAvec le Comité directeur du CICE

"Je ne peux comprendre qu'onne soit pas performant en Belgi-que, Ca fait des années qu'on estpas performant"

Après son intervention devant lecomité de groupe français LarsOlofsson s'est rendu devant le co-mité directeur du comité européenou l'attendait les 7 membres

Quelle stratégie ?Le 18 novembre 2008, le conseil d'administra-tion de Carrefour a choisi Lars Olofsson, alorsexecutive vice president du groupe Nestlé encharge des strategic business units, du marke-ting et des ventes, pour succéder à José LuisDurán au poste de directeur général dugroupe.

Aucun industriel, si brillant soit-il, n'a ainsipris la direction exécutive d'un grand distribu-teur, encore moins de la taille et de la com-plexité de Carrefour.Le dernier patron "exté-

rieur" s'appelait Michel Bon, il a été viré par la famille Defforey.

Les questions sur la nomination à la tête du numéro deux mondial dela distribution (90 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dans 30 pays)d'un Suédois de cinquante-six ans renvoient à autant d'interrogationssur la stratégie du conseil d'administration qui l'a nommé et sur celled'un de ses membres les plus puissants : Bernard Arnault devenu en2007 le premier actionnaire de Carrefour via Blue Capital.

Son holding a mis sur la table près de 1,5 milliard d'euros pour les 50% de Blue Capital, qui a acquis 9 % des actions du distributeur, uneparticipation portée depuis à 13,55 %. Le tout avec de l'argent em-prunté ! Le Groupe Arnault et le fonds américain se partagent pour lemoment à parité une moins-value de plus de 1 milliard.

Le problème, avec ce groupe de plus de 500.000 salariés c’est le délaientre le lancement d’un concept et sa réalisation effective.

José Luis Duran voulait les coudées franches pour mener des réformesplus radicales. Le temps ne le lui aura pas été donné pour le faire. Sonsuccesseur en aura-t-il le loisir ?

C'est l'une des nombreuses interrogations qui entourent la nominationde Lars Olofsson. Tout le secteur de la distribution s'interroge sur cequ'un tel changement de dirigeant peut apporter de neuf à Carrefour. «Depuis quelques mois, plusieurs noms circulaient pour remplacer JoséLuis Duran. Finalement, c'est un industriel qui prend le poste : la di-versité des profils montre à quel point les actionnaires de Carrefourmanquent cruellement de ligne stratégique... »

Dès lors, se posent la question : où Bernard Arnault mène-t-il Carre-four ? De bons connaisseurs du dossier estiment que Lars Olofsson,aurait en fait pour double mission d'accélérer les changements initiéspar son prédécesseur et de trouver rapidement l'oiseau rare pour leremplacer lorsqu'il sera appelé à prendre le fauteuil d'Amaury de Sèze,soixante-deux ans.

Alors que dans les magasinsse jouent des journées décisi-ves pour le sort commercialde Carrefour, les dirigeantsdu groupe et ses partenairesextérieurs en sont réduitspour le moment au jeu des de-vinettes.

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A la rencontre de Lars Olofsson

Serge Corfa, et Jésus Sanchezpour la France, Pilar Montes etJuan José Sanchez Rodriguespour l'Espagne, Rita Peeters pourla Belgique, Alke Boessiger etMichel Enguels pour l'UNI.

A son auditoire européen LarsOlofsson a répété les propos te-nus au sein du comité de groupe.

Aux inquiétudes exprimés par lareprésentante de la Belgique il aprécisé qu'il se rendrait dans lesprochains jours en Belgique pourvoir la situation sur place.

La presse relatait que Lars Olofs-son a présidé début janvier deuxdéjeuners, l'un avec le comité exé-cutif du groupe, l'autre avec celuide la France.

Selon un participant, il n'a pas hé-sité d'ores et déjà à mettre la pres-sion sur les dirigeants, « reca-drant » notamment Gilles Petit,directeur exécutif France, qui,lors des présentations d'usage,s'est prévalu d'avoir redressé laBelgique, un pays dont pourtantCarrefour envisagerait de se reti-rer tant le marché y est difficile.

Il s'est engagé à revenir devant lecomité directeur pour faire lepoint de la situation avant la fin deseptembre.

ConclusionIl n'est pas facile de résumer enquelques pages une interventionqui a duré plus près de deux heu-res.

Nous avons choisi les phrases quinous ont parus les plus percutan-tes. Nous verrons dans le tempsquels projets elles dissimulaient.

Nous avons ajouté de nombreuxextraits de presse à cette interven-tion afin que chacun puisse sefaire son idée.

Rendez vous dans quelques se-maines pour constater els change-ments.

Harcèlement moral Peine confirmée en appel contre un cadre deCarrefour (à l'époque de Hyparlo)

La cour d'appel de Chambéry a confirmé lapeine de 6 mois de prison avec sursis à l'encontred'un cadre d'un hypermarché à l'enseigne Carre-four de Sallanches (Haute-Savoie), qui était jugépour avoir harcelé deux salariés du magasin.

L'arrêt est conforme aux réquisitions de l'avocatgénéral, qui, lors de l'audience en décembre der-

nier, avait décrit le prévenu un chef de secteur, comme un "sous-chefen fusion avec son entreprise" "Humiliations, critiques répétitives,ingérences dans la vie privée, attitude discriminatoire, figurent dansce dossier", avait souligné l'avocat général, soulignant que ces faits"rentrent très facilement" dans la définition du harcèlement moral.

En première instance, M. R. chef de secteur, et le directeur de l'hy-permarché de l'époque, qui s'est désisté de son appel, avaient étécondamnés à 6 mois de prison avec sursis par le tribunal correction-nel de Bonneville (Haute-Savoie).

M. R. a été jugé pour s'en être pris à un chef de rayon, Stéphane Ta-gliavacca, 41 ans, et à une autre salariée, Danièle E., 40 ans, quiavaient déposé plainte contre lui en 2002 et 2003.

Selon M. Tagliavacca, son supérieur hiérarchique, s'est "acharné"sur lui pendant près d'un an en le convoquant continuellement, lesuivant partout, même à "la porte des toilettes", et en le rabaissantdevant les autres salariés. Evoquant des attitudes vexatoires de M. R.dont elle était devenue "la tête de turc", Danièle E. avait sombrédans l'alcool à la suite de cette affaire. Leurs reproches ont été corro-borés par les attestations, rares dans des affaires de harcèlement enmilieu professionnel, d'une quinzaine de salariés.

Les deux plaignants s'étaient vu prescrire un arrêt de travail de 14mois que la sécurité sociale devait attribuer à une situation de"stress" et de "harcèlement moral".

Stéphane Tagliavacca a décidé d’écrire un livre « Harcelé – 10 ansdans l’enfer du harcèlement moral » paru aux éditions K&B. Du har-cèlement à la dépression, de son combat pour que justice lui soit ren-due, il détaille ce qu’on souhaite n’être qu’une parenthèse de sa viequ’il pourra, un jour, refermer. Aujourd’hui encore, il est au chô-mage technique. "J'attends maintenant un geste de la part de la direc-tion de Carrefour", a-t-il ajouté.

De son côté, le directeur des ressources humaines de CarrefourHypermarchés France, Jean-Luc Masset, a indiqué que legroupe prenait "acte de la décision de la cour d'appel" et avaitl'intention de "recevoir" M. R. afin de "réfléchir aux suites àdonner à cette décision de justice". Depuis que Carrefour est de-venu en mai 2006 propriétaire du magasin de Sallanches, qui dé-pendait alors d'un groupement de franchisés, Christian R. "nousa donné satisfaction dans les fonctions qu'il occupe, dans sonmanagement et dans son comportement", a toutefois souligné M.Masset. Il s'est dit également prêt à recevoir les deux victimes.

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9/14 • L'Hyper n° 289/09 du 19 janvier 2009

A la rencontre de Lars Olofsson

Executive Vice President, Strate-gic Business Units, Marketing andSales

Born 1951 in Kristianstad, Swe-den

EXPERIENCE

2005 Executive Vice President ofNestlé S.A. in charge of StrategicBusiness Units, Marketing and Sa-les.

2001 Executive Vice President,Nestlé S.A. responsible for ZoneEurope.

1997 President and Chief Execu-tive Officer for Nestlé France

1995 Head of the Nordic markets(Sweden, Norway, Denmark andFinland)

1992 General Manager of FranceGlaces Findus ( frozen food andice cream). President of Pripps-Procordia, Sweden. Head of Dairyand Dietetic Products Division ofSopad Nestlé.

1981 Different commercial andmarketing functions, NestléFrance.

1976 Product manager for Findusfrozen products

EDUCATION: Degree in Busi-ness Administration, University ofLund, Sweden

LANGUAGES: Suédois, An-glais, Français, Allemand.

BOARD MEMBERSHIPS

Chairman, Nespresso S.A. (CH),Co-chairman, Beverage PartnersWorldwide S.A. (CH), Boardmember, Life Ventures S.A. (CH),Boardmember, Nutrition-WellnessVenture AG (CH), Board mem-ber, ECR Europe (BE)

Portrait du nouveau pa-tron de CarrefourLars Olofsson, un expert des marques etde la grande consommation

Après avoir été le fournisseur de Carrefouravec des marques phares comme Nestlé,Maggi, Mousline, Buitoni ou La Laitière, ilen devient le patron… Du leader del'agroalimentaire, Nestlé, au numéro deuxmondial de la grande distribution, LarsOlofsson décroche, à 56 ans, le poste d'en-vergure dont il rêvait.

Vice-président et «M. Europe» du géant suisse depuis 2001, le Sué-dois avait été sur les rangs au printemps dernier pour succéder augrand patron Peter Brabeck, mais avait vu ses espoirs déçus. C'estdonc sans hésitation qu'il a décidé de tirer un trait sur ses ­trente-deuxannées de carrière de «Nestlé boy» pour rallier le distributeur.

Aux yeux du président du conseil d'administration, Amaury de Sèze,et du comité des nominations présidé par Anne-Claire Taittinger, cemanager charismatique et de terrain avait le profil idoine pour fairebriller la marque Carrefour, axe majeur dans la nouvelle stratégie dugroupe. Parce que justement l'homme, également chairman de Nes-presso, est un expert en la matière.

Après «le grand épicier», homme de la distribution dans l'âme, DanielBernard, et le financier José Luis Duran, c'est aujourd'hui le championdu marketing et de la grande consommation, fin connaisseur des atten-tes des consommateurs, qui arrive. Avec, à la fois, un regard neuf etune bonne connaissance de l'univers Carrefour.

International et grand francophile, ce bon vivant et épicurien, quicompte parmi ses proches amis le patron de Danone Franck Riboud, apassé dix ans dans l'Hexagone. D'abord à la tête de la filiale FranceGlaces Findus, puis, après une parenthèse à la tête de la région nordi-que, à partir de 1997 comme PDG de Nestlé France, un des partenai-res clés du distributeur.

Lars OLOFSSONLars Olofsson, de nationalité suédoise, a fait l’essentiel de sa carrièreau sein du Groupe Nestlé. Il a exercé plusieurs fonctions au sein duGroupe, avant de prendre en 1992 la Direction Générale d’une filialeen France puis la Direction Générale de la région nordique en 1995.En 1997, Lars Olofsson devient Président Directeur Général de Nest-lé France, avant d’être nommé, en 2001, Executive Vice President duGroupe Nestlé en charge de l’ensemble des activités européennes. Ilest multiculturel et parle couramment français.

En 2005, Lars Olofsson est promu Executive Vice President duGroupe, en charge des strategic business units, du marketing et desventes au plan mondial.

Son nom avait été cité en 2007 pour la succession de Peter Brabeck àla tête de Nestlé. En définitive, c'est le Belge Paul Bulcke qui avait éténommé directeur général.

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Résultat du quatrième trimestre 2008Le père noël n’est pas passé dans les hypermarchés Carrefour en France. Les bais-ses de tarif engagées depuis la rentrée et la multiplication du nombre de prospectusà l’approche des fêtes n’ont pas permis d’empêcher la catastrophe. Le chiffre d’af-faires des hypermarchés français a reculé de 3,3% au dernier trimestre. Pis. Aumois de décembre, la part de marché de l’enseigne a dégringolé, passant de 14% à13,4%, selon le baromètre Worldpanel de l’institut TNS.

Carrefour, a enregistré une hausse globale de 0,7% de ses ventes au quatrièmetrimestre à 25,74 milliards d'euros, soit légèrement en deçà des attentes de plu-sieurs analystes. A taux de change constants, la hausse atteint 1,9%.

En France, qui pèse 40% de l'activité, le chiffre d'affaires trimestriel a subi un re-cul de 2,3% à 11,16 milliards, enregistrant des diminutions de chiffre d'affairesdans tous ses formats de magasins (hypermarchés, supermarchés, hard-discount) àl'exception des "autres" points de vente (dont proximité) qui affichent une haussede 3,6% des ventes ; dans les hypermarchés, qui constituent un baromètre de l'acti-vité du groupe dans l'Hexagone, les ventes ont plongé de 4,5% à magasins compa-rables avec le carburant et de 3,3% hors carburant.

Dans le même temps, à l'international, l'impact monétaire a réduit la forte évolu-tion des ventes sur la zone Amérique latine (+19,6% à taux de change constants ; +8,5% à donnés courantes) à près de 3,3 milliards d'euros et boosté le chiffre d'affai-res en Asie à 1,7 milliard.

RESULTATS ECONOMIQUESRésultats 2008

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Carrefour a faitmoins bien

qu'attendu fin2008 et n'attendpas d'améliora-tion début 2009

Avec un chiffred'affaires de

97,6 milliardsd'euros en 2008,

Carrefour affi-che toujours une

progression deses ventes.

Une bonne nou-velle, alors quedans le reste de

l'Europe, en par-ticulier au

Royaume-Uni,des chaînes

entières fontfaillites.

Le père Noël n’est paspassé dans les hypersCarrefour en France.

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Résultats économiques

Résultats 2008Carrefour avait réduit ses objectifsde ventes et de bénéfices, par deuxfois en 2008, alors que le ralentis-sement de la consommation se fai-sait sentir sur ses deux principauxmarchés, la France et l'Espagne.

Le 17 décembre, José Luis Duran,alors directeur général de Carre-four, avait prévenu que le chiffred'affaires du groupe n'augmente-rait que d'environ 6,5% en 2008,au lieu des 7% visés jusqu'alors.

Au final sur l'année, le groupe dedistribution, dont vient de prendreles manettes le nouveau directeurgénéral Lars Olofsson, a réalisé unchiffre d'affaires de 97,650 mil-liards d'euros, soit une hausse de5,7% et de 6,3% à taux de changeconstants.

Sur l'année, les ventes ont très lé-gèrement progressé de 1% dansl'Hexagone, à 42,5 milliards d'eu-ros.

La croissance la plus notable desventes annuelles a été enregistréeen Amérique latine (+25,5% à12,271 milliard d'euros ; +28,4% àtaux de change constants).

Au global, sur 2008, Carrefour aouvert ou acquis 1 191 magasinssous enseigne (1 327 000 M2).L'enseigne dispose à travers lemonde de 1 243 hypermarchés, 2908 supermarchés, 6 155 points devente Hard Discount et 4 761 ma-gasins de proximité.

Prévisions 2009Pas d'amélioration au pre-mier trimestre 2009Aujourd'hui après une année 2008qualifiée de "volatile et contras-tée" et marquée par "une détério-ration de la consommation non-alimentaire" - particulièrement enfin d'année -, le groupe confirmeses objectifs révisés soit un cash-flow libre opérationnel de 1,5 mil-liard d'euros et un résultat opéra-

tionnel avant éléments non cou-rants en légère croissance par rap-port à 2007.

Le directeur financier du groupeEric Reiss n'a pas caché aux ana-lystes lors d'une conférence télé-phonique ne pas s'attendre "à voirdes signes significatifs d'améliora-tion par rapport à la tendanceconstatée au quatrième trimestre"."Le trimestre sera dur pour desraisons économiques mais aussipour des raisons techniques" a ex-pliqué le dirigeant en mettant enavant "des effets calendaires néga-tifs" ainsi qu'une base de compa-raison défavorable.

DéclarationLars Olofsson, Directeur Généralde Carrefour depuis le 1er janvier2009, a déclaré :

« En 2008, malgré un environne-

ment particulièrement difficile quia pesé sur son résultat opération-nel avant éléments non courants,Carrefour a enregistré une pro-gression solide de son chiffre d’af-faires, notamment dans les mar-chés de croissance. Carrefourpeut et doit encore améliorer sesperformances. J’ai pleinementconfiance dans nos capacités etnotre solidité financière pour rele-ver les défis qui nous attendent.

Notre implantation géographique,la multiplicité de nos formats, larichesse et la force de la marqueCarrefour, et l’engagement de noséquipes sont autant d’atouts quenous allons renforcer et mettre auservice de chacun de nos clients.Anticipation, vitesse et excellencedans l’exécution de nos choixstratégiques seront clés pour per-mettre à Carrefour de dynamiserses performances.»

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Revue de presse

Hypermarchés:question d'imageUne récente étude du Centre de for-mation des apprentis du commerce,Cefac, vient mettre à mal l'idée quela guerre des prix pourrait résoudretous les problèmes des hypermar-chés.

Elle suggère que ce type de magasinssouffrent peut-être désormais plusd'un problème d'image et d'un a prio-ri défavorable de la part des consom-mateurs sur leur politique de prix,que d'un réel problème de compétiti-vité en la matière.

Selon le Cefac en moyenne les hy-permarchés d'Auchan, Leclerc, Car-refour ou Casino sont désormais net-tement moins chers au plan nationalque le hard discount dans ce do-maine. L'écart de prix se serait mêmeencore creusé au cours des six der-niers mois.

Cette réalité sur les premiers prixtranche pourtant singulièrement avecla perception qu'ont les consomma-teurs de la politique de prix des hy-permarchés en général.

Les hypermarchés devront s'efforcerde convaincre l'opinion qu'ils ont ga-gné la bataille dans la guerre des prixqui les oppose aux hard discounters.

Ce n'est d'ailleurs sans doute pas unhasard si Leclerc, dont le président aaxé fortement sa communication au-tour des prix bas et du pouvoird'achat, est la seule chaîne d'hyper-marchés à bénéficier d'une excellenteperception auprès des consomma-teurs en matière de prix.

Mais modifier une image est une tâ-che compliquée et de longue haleine,qui risque de prendre plus de tempsque de faire baisser les prix des éti-quettes sur le terrain.

Lars Olofsson, ancien directeur mar-keting de Nestlé et nouveau directeurgénéral de Carrefour, trouvera sansdoute dans cette tâche un défi à lamesure de ses compétences en ma-tière de marketing et de gestiond'image

Carrefour et CasinoLe moins que l’on puisse dire, c’est que les deux distributeurs fran-çais, Casino et Carrefour qui ont présenté leurs chiffres d’affairesrespectifs du 4ème trimestre, ne sont pas égaux face à la crise.

Carrefour a révélé que ses ventes avaient reculé de 2,3 % au qua-trième trimestre 2008 dans l'Hexagone, alors que celles de Casino yont progressé de 1,2 %. Ce dernier profite du succès de Franprix etde Leader Price, son enseigne maxidiscompte, qui prennent desparts de marché aux hypermarchés.

Tous les deux sont présents dans les trois formats : l’hypermarché,le supermarché et le hard discount. Mais pas dans les mêmes pro-portions et c’est sans doute l’un des éléments qui permet d’expli-quer la contre-performance de Carrefour.

55% des ventes de Carrefour sont réalisées dans les hyper, surfaceboudée par les consommateurs pour seulement 36% pour le groupeStéphanois. Le gigantisme et l’offre trop exhaustive ont détourné laménagère des hypermarchés.

Carrefour est également présent dans le low cost avec les magasinsED mais, à la surprise générale, le distributeur n’en tire absolumentpas profit. Au quatrième trimestre, Carrefour a enregistré unebaisse de 3,9% à magasin comparable. Une contre-performance in-excusable dans le contexte actuel pourtant particulièrement porteurpour le discount.

La direction financière de Carrefour qui présentait les résultats, n’apu que reconnaître les difficultés sur ce réseau et a promis que legroupe réinvestirait dès cette année dans ces magasins. C’est lemoins que l’on puisse en attendre.

Pour Carrefour, qui est l’inventeur de l’hypermarché en France, lasituation est critique. Lars Olofsson, qui a pris les commandes audébut du mois, ne devra pas tarder à définir une stratégie pour re-lancer la machine. Le 2 janvier, l’enseigne a diffusé un nouveau ca-talogue proposant 2 000 produits en promotion, avec pour slogan«Je vais forcément trouver mon bonheur» .

Les actionnaires aussi ?

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Revue de presse

DisquePascal Nègre président d'Universal Music France

Le disque reste un cadeau et je persiste à croire quele disque ne disparaîtra pas. Ce serait une erreur dela part des distributeurs de baisser leur part de dis-ques physiques. Pour preuve: la part de marché desenseignes spécialisées, comme la Fnac ou Virgin,chute moins que celle du marché. Contrairement àcelle des hypermarchés, qui ont paupérisé leur offre.La stratégie différente de Carrefour et de Leclerc estéloquente. Leclerc a créé des espaces culturels et avu sa part de marché augmenter. A l’inverse, Carre-four, qui a réduit ses linéaires, est en flottementcomplet depuis 2/3 ans alors qu’historiquement ilétait le deuxième vendeur de disques en France et ta-lonnait la Fnac.

Wal-MartLa marque Wal-Mart vaut près de 15 fois celle deCarrefour

Selon Interbrand, la marque Wal-Mart serait valori-sée à près de 130 milliards de dollars (précisément129,8 millions de dollars)

Pour mémoire, la marque Carrefour était valorisée à6,6 milliards d'euros (8,85 milliards de dollars) dansun récent classement.

Aldi Aldi dans le top 10 mondial de la distribution

L'enseigne allemande de maxidiscompte Aldi est en-trée dans le classement des dix groupes internatio-naux de distribution au chiffre d'affaires le plus élevé,indique une étude du cabinet Deloitte.

Le géant américain Wal-Mart demeure, de loin, le nu-méro un mondial de la distribution, avec un chiffred'affaires de 374,52 milliards de dollars en 2007, enhausse de 10,3% par rapport à l'année précédente.

Comme au cours de l'année précédente, le françaisCarrefour a enregistré la croissance de chiffre d'af-faires la plus faible du classement des 10 premiersdistributeurs mondiaux. Mais avec 112,6 milliardsde dollars, Carrefour se maintient à la deuxièmeplace, devant le britannique Tesco (94,74 milliards,+12,4%) et l'allemand Metro (87,58 milliards, +4,6%), alors que l'américain Home Depot, à la troi-sième place l'exercice précédent, se retrouve cin-quième.

Deloitte estime que si le rythme de progression deTesco se maintient dans les deux à trois ans, il dépas-sera Carrefour.

Lidl a fait son entrée dans ce classement, à la dixièmeplace, début 2008. Avec un chiffre d'affaires de 69,34milliards de dollars, en hausse de 12,6% sur un an,Lidl occupe actuellement la septième place. Aldi,avec 58,4 milliards de dollars (+4,3%) est entré dansle classement, dépassant Sears.

PromocashPromocash va ouvrir 20 magasins dans les 3 ans

Promocash, enseigne dédiée aux professionnels de larestauration et de l'alimentation du groupe Carrefour,a déclaré lundi avoir pour objectif d'ouvrir une ving-taine de magasins supplémentaires en France au coursdes trois prochaines années.

Promocash a également annoncé une campagne natio-nale de recrutement destinée aux futurs franchisés etlocataires-gérants, dans le cadre de la mutation com-plète du modèle du groupe vers la franchise.

Promocash compte actuellement 120 franchisés et 9magasins intégrés en France.

ChineCarrefour a l'intention d'ouvrir 28 hypermarchés enChine cette année après en avoir ouvert 22 l'annéedernière, annonce Patrick Ganaye, vice-président deCarrefour Chine.

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LL''HHyyppeerr !!

La société Carrefour a été créée en 1959 par les familles Fournier et Defforey.

En 1960, le premier supermarché sous enseigne Carrefour voit le jour à Annecy en Haute-Savoie.

En 1961, le groupe Promodès est créé de la fusion dedeux familles normandes.

Cette nouvelle enseigne installe son premier supermarché àMantes-la-Ville dans les Yvelines en 1962.

En 1963, Carrefour invente le concept de l'hypermarché enFrance avec l'ouverture du premier géant de la distribution

(2500 m2) à Sainte-Geneviève-des-Bois.