l les alcooliques anonymes - alcoholics anonymous · dr bob «simplicité, dévouement, constance...

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l LES ALCOOLIQUES ANONYMESMD sont uneassociation d'hommes et de femmes qui partagententre eux leur expérience, leur force et leur espoirdans le but de résoudre leur problème commun et d'ai-der d'autres alcooliques à se rétablir.l Le désir d'arrêter de boire est la seule condition pourdevenir membre des AA. Les AA ne demandent ni coti-sation ni droit d'entrée ; nous nous finançons par nospropres contributions.l Les AA ne sont associés à aucune secte, confessionreligieuse ou politique, à aucun organisme ou établis-sement; ils ne désirent s’engager dans aucune contro-verse; ils n’endossent et ne contestent aucune cause.●Notre but premier est de demeurer abstinents et d’ai-der d’autres alcooliques à le devenir.

Copyright © The AA Grapevine, Inc.Traduit et reproduit avec autorisation.

Titre américainThe Co-Founders o f A lcoho l ics

Anonymous

Réunissant« Les deux fondateurs des Alcooliques anonymes »et « Les dernières allocutions des deux fondateurs

des AA »Copyright © 1972, 1975

Alcoholics Anonymous World Services, Inc.475 Riverside Drive

New York, NY 10027

Adresse postale : Box 459, Grand Central Station, New York, NY 10163, USA

www.aa.org

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Les deux fondateursdes Alcooliques anonymes

Notes biographiques et leurs dernières allocutions.

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Dr Bob« Simplicité, dévouement, constance et

loyauté : telles étaient les caractéristiques du Dr Bob. Il les a inculquées à un

grand nombre d’entre nous. »Bill

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ROBERT HOLBROOK SMITH, MD1879 - 1950

Le docteur Bob est né le 8 août l879 à St.Johnsbury, dans l’État du Vermont. Il était filsunique. Son père, le Juge W.P. Smith, et sa mèreétaient bien connus dans leur ville à cause deleur engagement social et politique. Même s’il serévoltait souvent contre l’autorité sévère de sesparents, le jeune « Rob », comme l’appelaient sescamarades de classe, était prêt à travailler fortpour obtenir ce qu’il désirait vraiment. Dès l’âgede neuf ans, il était sûr de vouloir devenir méde-cin.

Adolescent, il passait une partie de l’été à tra-vailler dans une ferme du Vermont et dans unhôtel de vacances des Adirondacks. Même s’iln’aimait pas l’école, il était bon élève, si bien qu’enl898, il obtenait son diplôme du St. JohnsburyAcademy.

Il a passé quatre années au Dartmouth Collegeet en est sorti diplômé en 1902. C’est pendant cesannées d’études qu’il s’est mis à boire passable-ment, mais il ne s’est jamais attiré de gravesennuis à cause de l’alcool.

Trois ans plus tard, après avoir occupé diversemplois à Boston et à Montréal, il entrait àl’Université du Michigan en classe préparatoireaux études de la médecine. C’est alors que saconsommation d’alcool a augmenté à un point telqu’au cours de sa deuxième année, sentant qu’ilne pourrait finir son cours, il a quitté temporaire-ment l’université. Il y est retourné toutefois, s’estprésenté aux examens et les a réussis. En 1910,après avoir complété sa médecine au RushMemorial College de Chicago, il a été reçu méde-cin et a réussi à décrocher un poste d’interne auCity Hospital d’Akron, dans l’Ohio. En 1912, unefois terminé son internat, il ouvrait un bureau danscette ville. Il avait choisi de s’établir dans l’im-meuble de la Second National Bank, où il estdemeuré jusqu’à sa retraite en 1948.

En 1915, il épousait Anne Ripley, rencontrée dutemps de ses études au St Johnsbury Academy.Son alcoolisme s’aggravait toujours ; cependant, iltravaillait normalement et bien peu de ses col-lègues se doutaient du sérieux de sa maladie.

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Même s’il faisait partie du personnel perma-nent de l’hôpital d’Akron, le docteur Bob se ren-dait souvent au St. Thomas Hospital et en 1928, ily fit la connaissance de Sœur Ignatia. En 1934, ilétait attaché à St. Thomas ; en 1943, il devint offi-ciellement membre du personnel médical de cethôpital.

Le docteur Bob cherchait désespérément unesolution à son problème d’alcool. C’est ainsi qu’audébut de la trentaine, il a commencé à fréquenterle groupe Oxford, convaincu que sa philosophie etses enseignements spirituels pourraient lui veniren aide. Il n’a pas cessé de boire, mais il est restéactif au sein du groupe, la raison principale étantle grand intérêt qu’Anne portait au Mouvement.

En mai 1935, il faisait la connaissance d’unautre alcoolique, Bill Wilson. Cette rencontredevait le mener à l’abstinence permanente etconduire à la formation du mouvement desAlcooliques anonymes. On estime que le Dr Bob,assisté de Sœur Ignatia, a contribué au rétablisse-ment de quelque 5 000 alcooliques au cours desquinze années de dévouement et d’amour qu’illeur a consacrées.

Quelle sorte d’homme était Dr Bob ? Laissonsla parole à son fils : « Il avait un dynamisme excep-tionnel, une très grande énergie. Au premierabord, il se montrait réservé et cérémonieux,mais, avec le temps, on découvrait un tout autrehomme : chaleureux, généreux, aimant rire. Ilsavait apprécier une bonne blague. Lorsqu’ils’agissait des AA, il s’efforçait toujours de prendrela décision qui servirait le mieux les intérêts dugroupe, sans jamais penser aux siens. Il a toujoursété étonné qu’un si grand nombre de personnesviennent le consulter ; en même temps, il se consi-dérait comme un simple instrument de Dieu etn’attribuait sa popularité à aucun mérite person-nel. »

Anne et Bob vivaient simplement. La seulechose que Bob s’enorgueillissait de posséder étaitses voitures. Très bon au bridge, il jouait toujourspour gagner ! Lecteur passionné, il lisait au moinsune heure tous les soirs « ivre ou à jeun ». Grandamateur de lutte, il a fini par succomber à l’attraitde la télévision qui diffusait des combats.

Trois principes avaient une grande importancepour lui. D’abord, la simplicité, tant dans sa viepersonnelle que dans la mise en pratique du modede vie des AA. Ensuite, le respect des idées desautres, et, conséquemment, « la délicatesse et ladouceur » dans le propos, accompagnées de « lamaîtrise de notre organe fou », la langue.

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Troisièmement, pour lui, la tâche de tout membredes AA était « d’arrêter de boire et de demeurerabstinent », et de veiller à « ne jamais devenir suffi-sant au point de ne plus vouloir aider ses frèresalcooliques encore actifs comme lui-même a étéaidé ».

Le docteur Bob était fermement convaincu que« l’amour et le service » sont la pierre angulaire dumouvement des AA. Il est mort emporté par lecancer, au City Hospital d’Akron, le 16 novembre1950.

Voici la dernière allocution d’importance du DrBob. Ce texte est la transcription d’un enregistre-ment fait à Détroit en décembre 1948. Il a parupour la première fois dans le numéro de juin 1973du Grapevine. Nous le reproduisons ici avec la per-mission de The A.A. Grapevine, Inc.

Au cours de l’été 1948, Dr Bob avait été frappépar la maladie qui devait nous le ravir. En 1950,ayant rassemblé toutes ses forces, il a fait une brèveapparition au premier Congrès international desAA à Cleveland, en Ohio. À cette occasion, il aencore insisté sur la simplicité de notre mode de vieen déclarant : « N’allons pas le gâcher en ayantrecours à des concepts comme les complexes freu-diens ou autre chose du même genre qui, s’ils inté-ressent la science, ont peu à voir avec le véritabletravail des AA. » C’est ce thème qu’il développe dansle texte qui suit.

BON NOMBRE d’entre vous ont déjà entenduou lu des choses sur les origines des AA,

mais d’autres n’en ont probablement pas entenduparler. De cette brève histoire, nous avons desleçons à tirer. C’est pourquoi, même au risque deme répéter, j’aimerais raconter exactement cequ’ont été nos débuts.

Vous vous rappelez l’histoire de Bill qui, aprèsavoir vécu une expérience spirituelle, s’était laisséconvaincre d’essayer d’aider d’autres alcooliques.Après quelque temps, il constata qu’il n’avaitconverti personne, absolument personne. Pour uti-liser notre expression, je dirai que personnen’avait accroché. Il travaillait sans relâche, sansjamais chercher à ménager son temps et son éner-gie, mais ses efforts ne semblaient pas porter defruits.

Lors d’un voyage d’affaires à Akron, missionqui (sans doute pour notre plus grand bien à tous)

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s’est révélée un échec, il a pensé aller boire. Ils’est mis à faire les cent pas dans le hall duMayflower Hotel, hésitant entre aller s’acheterdeux bouteilles de whisky et être « le roi de la soi-rée », comme il le disait, ou s’abstenir. Ce qu’ilavait appris jusque-là l’amena à croire qu’il évite-rait sans doute bien des problèmes s’il trouvait unautre alcoolique à aider.

Il y avait dans le hall du Mayflower un tableaud’affichage sur lequel Bill vit le nom de notre amile révérend Walter Tunks. Il lui a téléphoné et luia demandé le nom d’un membre du groupeOxford, organisme avec lequel il avait eu quelquescontacts et grâce auquel il avait cessé de boire. LeDr Tunks a dit à Bill qu’il n’était pas membre lui-même, mais comme il en connaissait plusieurs, il adonné à Bill une liste d’une dizaine de membres.

Bill a commencé à leur téléphoner, sans grandsuccès. Celui-là venait juste de quitter la ville, unautre s’en allait. Celui-ci encore était à uneréunion, l’autre ne se sentait pas bien, etc. Sansdésespérer, Bill a passé les noms de la liste l’unaprès l’autre jusqu’à ce qu’il tombe sur celui deMme Seiberling, notre bonne amie Henrietta, quenous appelons tous Henry. Il lui a téléphoné pourlui formuler sa requête. Elle lui a répondu :« Pourquoi ne pas venir maintenant manger à lamaison? » À table, il a raconté son histoire endétail. Henrietta a dit : « J’ai exactement l’hommequ’il vous faut. »

Elle s’est hâtée vers le téléphone pour appelerAnne et lui annoncer avoir trouvé la personne quipourrait me venir en aide. Elle nous priait de nousrendre chez elle immédiatement. À cette invita-tion, Anne a répondu : « Je pense que nous ferionsmieux ne pas y aller aujourd’hui. »

Henry est une femme très tenace, très décidée.« Mais non, mais non, dit-elle, venez. Je sais qu’ilaidera Bob. »De son côté, ma femme continuait àcroire qu’il n’était pas très avisé de nous y rendre àce moment-là. Finalement, Henry a si bien insistéqu’Anne a dû lui décrire mon état : j’étais passable-ment soûl, et absolument incapable d’écouter quoique ce soit. Notre visite devrait donc être repor-tée. Henry rappela le lendemain, dimanche de lafête des Mères. Anne a promis que nous irions.

Je ne me rappelle pas avoir eu moins envie defaire quelque chose, mais j’aimais beaucoupHenry et de plus, Anne s’était engagée. Noussommes donc allés. En chemin, j’ai fait promettresolennellement à Anne que nous ne resterions paslà plus de 15 minutes. Je ne voulais pas parler à cezouave ni à qui que ce soit d’autre et il fallait que

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tout se fasse très vite. Voici maintenant les faits :nous sommes arrivés à 17 h pour partir à 23 h 15.

Vous avez probablement gardé assez de souve-nirs du passé pour vous rappeler certainsmoments où vous ne vous sentiez pas très biendans votre peau. Vous auriez refusé d’écouter qui-conque à moins que la personne ait quelque chosede vraiment intéressant à vous dire. J’ai reconnuce soir-là que Bill avait réellement quelque chose àdire. C’est pourquoi je l’ai écouté si longtemps. J’aiimmédiatement cessé de boire.

À très peu de temps de là, un congrès médicalse tenait à Atlantic City et j’avais développé unesoif de savoir incroyable. Il me fallait toutconnaître, disais-je. J’irais donc à Atlantic Citypour y acquérir de grandes connaissances. En fait,j’avais surtout le goût d’un bon scotch, mais je n’ensoufflai mot. Je me suis rendu à Atlantic City oùj’ai bu un vrai bon coup... J’ai repris consciencedans la maison d’un de nos amis, à Cuyahoga Fallsen banlieue d’Akron. Bill est venu me retrouverpour me ramener à la maison où il m’a servi un oudeux grands verres de scotch le soir même, puisune bouteille de bière le lendemain matin. Cela sepassait le 10 juin 1935 et depuis cette date, je n’aijamais bu d’alcool, sous aucune forme.

Ce qui est intéressant ici, ce ne sont pas lesdétails sordides de ma dernière cuite, mais notresituation à tous les deux. Nous avions fréquenté legroupe Oxford, Bill pendant cinq mois à NewYork, et moi à Akron depuis deux ans et demi. Billavait été gagné à leur philosophie du service. Cen’était pas mon cas, mais j’avais lu énormément detextes recommandés par ce Mouvement. Grâce àces lectures, j’avais repris contact avec la Bible, àlaquelle j’avais été admirablement initié dans majeunesse. Dans le groupe Oxford, on m’avait ditd’aller aux réunions régulièrement. C’est ce que jefaisais, chaque semaine. On m’avait égalementconseillé de devenir membre d’une église. J’aiaussi suivi cette suggestion. On m’a dit de plusque je devrais prendre l’habitude de prier. Je l’aifait de façon extensive, du moins pour moi.Cependant, je buvais tous les soirs et vous pouvezme croire, je buvais. Je ne buvais pas une fois detemps en temps, je m’enivrais pour ainsi direchaque soir.

Je ne comprenais pas ce qui se passait. J’avaisfait tout ce que ces bonnes gens m’avaient recom-mandé. Je l’avais fait, pensais-je, très sincèrementet très honnêtement. Et je continuais de tropboire. Mais il était une chose dont on ne m’avaitpas parlé : essayer d’aider quelqu’un d’autre,comme Bill l’avait fait ce fameux dimanche.

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Nous nous sommes alors immédiatement mis àchercher des candidats. Il s’en présenta un trèstôt, notre copain Bill D., d’Akron, que beaucoupd’entre vous connaissent. Je savais que Bill D.était responsable d’une école du dimanche et jeme disais qu’il devait en oublier plus sur la Biblechaque soir que je n’en avais su de toute mon exis-tence. Que pouvais-je bien avoir à lui dire à cesujet ? Je trouvais la situation très inconfortable.Quoi qu’il en soit, nous nous sommes parlé, et jesuis heureux aujourd’hui de pouvoir dire que mesparoles ont alors touché un sol fertile.

À la suite de cette rencontre, trois nouveauxcandidats nous sont tombés sur les bras presqueen même temps. Pour moi, l’esprit de service étaittrès important, mais j’ai compris qu’il fallait le fairereposer sur des connaissances solides de notredomaine d’intérêt. J’avais l’habitude de me rendreà l’hôpital pour parler avec les gens. Il m’arrivaitsouvent d’aller converser avec un bonhomme quiétait au lit et de lui parler cinq ou six heures d’affi-lée. Je n’ai jamais su comment il avait fait pour mesupporter pendant tout ce temps, mais il m’a écou-té. Probablement que ses vêtements avaient étécachés ! De toute façon, il m’est venu à l’esprit queje ne savais probablement pas de quoi je parlais.Nous sommes responsables de ce que nousavons, y compris de notre temps. Je ne faisais pasbon usage de mon temps quand je mettais sixheures à dire à cet homme ce que j’aurais pu luiexpliquer en une heure, si j’avais su de quoi je par-lais. Je n’étais certainement pas quelqu’un de trèsproductif.

D’une certaine façon, je suis allergique au tra-vail, mais je me sentais poussé à continuer d’amé-liorer ma connaissance de la Bible et à lire bonnombre de livres profanes, si possible desouvrages scientifiques. J’ai donc développé l’habi-tude de la lecture. Je ne pense pas exagérer enévaluant mon temps de lecture quotidienne à unemoyenne d’une heure au cours des 15 dernièresannées. (Je n’essaie pas de vous convaincre defaire la même chose. Il y a plein de membres desAA très bien qui ne lisent pas beaucoup.)

Comme vous le voyez, à cette époque, nousmarchions à tâtons. Par exemple, nous ne savionsà peu près rien de l’alcoolisme. Moi-même, méde-cin, je ne pouvais absolument rien en dire. Biensûr, je lisais sur le sujet, mais mes livres de méde-cine n’étaient pas vraiment documentés sur laquestion. Généralement, ils se contentaient dedécrire un traitement bizarre pour le delirium tre-mens, dans les cas où le patient s’était rendu àcette extrémité. S’il n’avait pas atteint ce stade, on

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suggérait quelques comprimés de bromure depotassium et un bon sermon.

Dans les premiers temps du mouvement desAA, nous en étions venus à croire que notre pro-gramme spirituel pouvait très bien s’accommoderd’un petit coup de pouce au Seigneur, sous formed’un régime comportant des suppléments alimen-taires. Bill D., qui avait passablement d’ennuis gas-triques, avait découvert pouvoir grandement amé-liorer son état en s’en tenant à de la choucroute età des tomates froides. Nous pensions que Billdevrait partager cette expérience. Naturellement,nous nous sommes finalement rendu compte queles restrictions alimentaires n’avaient pas grand-chose à voir avec une abstinence continue.

À cette époque, le contenu de nos messagesn’était pas très riche. Lorsque nous avions décidéde nous occuper du cas Bill D., nous n’avions niles Douze Étapes, ni les Traditions.

Nous étions cependant convaincus de trouverdans la Bible la réponse à notre problème. Pourcertains des plus vieux d’entre nous, le Sermonsur la Montagne, le chapitre 13 de la premièreépître aux Corinthiens et l’épître de saint Jacquesconstituaient les parties absolument essentiellesdu livre.

Nous nous réunissions tous les jours chez unami. À cette époque, nous étions tous fauchés,complètement à sec. Probablement qu’il étaitbeaucoup plus facile pour nous de réussir sans lesou qu’avec chacun un gros compte en banque.Nous étions tous tellement dans la dèche que...bon, ce n’est pas agréable de penser à tout cela. Àce chapitre, il n’y avait rien à faire. Mais je vois làaujourd’hui un coup de la Providence.

Jusqu’en 1940, ou peut-être jusqu’au début de1941, les réunions du groupe d’Akron se sonttenues à la maison de l’ami dont je viens de parler.Il tolérait que nous brisions les montants de porteet les murs avec les chaises que nous déména-gions entre l’étage et le rez-de-chaussée. Il avaitune très belle maison, vous savez. Le groupe étantdevenu trop grand, nous avons loué la salle de laKing School. Mon groupe d’attache y est toujours.Nous essayons d’y faire de bonnes réunions, et jecrois que nous réussissons assez bien.

Ce ne fut pas avant 1938 qu’a été consignéesous la forme des Douze Étapes la somme desenseignements reçus, de nos recherches et de nosefforts. Je ne suis pas l’auteur des Douze Étapes.Je n’ai rien à voir avec leur rédaction. Cependant,j’ai probablement eu quelque chose à voir avecleur élaboration, indirectement. Après l’épisode du

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10 juin, Bill est venu à la maison pour y resterquelque trois mois. Il était très rare que nous nediscutions pas jusqu’à 2 ou 3 heures du matin. Jepeux difficilement concevoir qu’au cours de cesdiscussions de nuit dans la cuisine, il ne s’est riendit qui ait eu quelque influence sur le texte desDouze Étapes. Nous avions déjà en tête les prin-cipes fondamentaux des Étapes, mais pas encoresous une forme articulée et percutante. Ces prin-cipes, comme je l’ai déjà dit, nous les avions acquisen étudiant la Bible. Nous devions les avoir.Depuis lors, l’expérience nous a appris le rôle capi-tal des Étapes pour le maintien de l’abstinence.Quant à nous, nous ne buvions pas. Conclusion :nous avions sans doute intégré ces préceptes.

Je viens donc de vous décrire les débuts duMouvement à Akron. Nous avons pris de l’expan-sion et commencé à avoir des ramifications : ungroupe à Cleveland, un deuxième à Akron. Cesgroupes existent toujours. C’est une grande sour-ce de satisfaction pour moi de savoir que j’ai peut-être apporté ma petite contribution. Je me faispeut-être des illusions, je ne sais pas. Mais je saisque dans tout cela, je n’ai été que l’instrument deDieu. J’estime n’être absolument pas différent dequi que ce soit d’entre vous, mais j’ai simplementeu un petit peu plus de chance que vous, mesfrères et sœurs. J’ai reçu le message des AA il y amaintenant plus de 13 ans alors que vous, vousavez dû attendre plus tard pour l’entendre.

Il m’est arrivé de me mettre légèrement encolère contre notre Père céleste, lui reprochantd’avoir mis un peu trop de temps à s’occuper demon cas. D’après moi, j’aurais dû recevoir le mes-sage bien avant qu’Il ne vienne me le faireentendre. Et cette pensée réussissait à m’exaspé-rer sans bon sens. Mais, après tout, peut-être avait-Il eu de bonnes raisons d’agir de la sorte. J’étaissûr cependant que j’aurais été heureux d’entendren’importe quoi qui aurait pu m’apporter l’abstinen-ce tant désirée. Il m’arrivait même d’en venir àdouter de mon intention d’arrêter de boire. J’allaisalors chez mon amie Henry et je lui demandais :« D’après toi, est-ce que je veux arrêter deboire ? »

Henry, qui est bien charitable, me répondait :« Bien sûr Bob, je n’en doute absolument pas. »

Je répondais : « Dans ce cas, je ne peux imagi-ner aucun homme sur terre voulant réellementquelque chose aussi fortement que je crois que jele veux, et qui rate son coup aussi sûrement quemoi. Ma chère Henry, j’ai l’impression d’être deceux qui se contentent de vouloir vouloir. »

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Et elle ajouta : « Non, Bob, je sais que tu esdécidé. Seulement, tu n’as pas encore trouvé lebon moyen d’y arriver. »

De n’avoir pas bu depuis treize ans et demi neme permet pas de me considérer plus que vous àl’abri de mon prochain verre. Je reste un êtrehumain, très humain, et je pense toujours qu’undouble scotch aurait terriblement bon goût. Si cen’était pas des résultats désastreux qui s’ensui-vraient, j’essaierais bien d’y goûter. Je me deman-de. Je n’ai aucune raison de croire que le goûtserait différent d’autrefois, mais je n’ai non plusaucune bonne raison de penser que les effets dece verre seraient différents de ceux d’autrefois. Etles effets étaient toujours les mêmes. Je finiraispar caler mes 26 onces d’alcool. Mais je ne veuxpas en subir les conséquences ; la facture à payerest trop élevée. Elle l’a toujours été et, comptetenu de ce qu’ont été les 13 dernières années, j’ail’impression qu’elle le serait encore plus aujour-d’hui. Comme je manque quelque peu de pratique,je ne pense pas pouvoir durer très longtemps à cerégime. Je me sens très bien, et je ne veux pas metuer, même avec les « plaisirs » de l’alcool. Non, jene vais pas retourner boire et je n’y retourneraipas aussi longtemps que je ferai ce que j’ai à faire.Et je sais ce que j’ai à faire. Si jamais je me soûle ànouveau, je ne pourrai donc m’en prendre à per-sonne d’autre qu’à moi-même. Une cuite éventuel-le ne résulterait peut-être pas d’une sorte de pré-méditation, mais elle serait certainement le résul-tat de ma négligence et de mon indifférence.

J’ai déjà mentionné que j’étais un humain,comme tout le monde, et c’est pourquoi il m’arriveparfois de trouver ce bon vieux Bob somme touteassez intelligent. Il est venu à bout de sa terriblefaçon de boire, et il a démontré son succès defaçon continue depuis 13 ans. Il pourrait mêmeenfiler quelques verres à toute vitesse sans quepersonne s’en rende compte. Croyez-moi, je neblague pas. Il m’arrive réellement de penser decette façon. Dans ces cas-là, je sais parfaitementcomment j’y suis arrivé.

À Akron, nous avons la très grande chanced’être bien installés au St.Thomas Hospital. Enprincipe, la salle commune peut recevoir septalcooliques, mais Sœur Ignatia fait toujours ensorte de trouver un peu plus de place que cela.Généralement, elle réussit à mettre un ou deuxalcooliques dans un coin. Dès que m’effleure l’idéede retourner prendre un verre, je me dis : « Tiens,tiens, pourquoi ne pas aller voir les alcooliques dela salle ? Il y a déjà quelques jours que tu t’enfiches pas mal. Il serait bien que tu retournes faire

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ton travail auprès d’eux, le gros, avant de te retrou-ver les pieds dans les plats. » Et je me remets viteà la tâche avec encore plus d’ardeur qu’avantd’avoir été assailli par mes idées folles. Maiscelles-ci me reviennent quand même de temps àautre et ce sera probablement le cas chaque foisque j’oublierai ces hommes à aider.

D’ailleurs, quand je les négligeais, c’était tou-jours que je pensais davantage à Bob qu’aux gars.Je n’avais alors rien d’un homme aimant. Cesalcoolos étaient venus à l’hôpital en manifestantleur désir d’être aidés et moi, j’étais juste un peutrop occupé pour leur donner mon temps, commes’ils mendiaient. Vous voulez vous débarrasser decelui qui a besoin de vous ? Dix cents suffisent.Vous voyez, c’est facile ! On peut même aller jus-qu’à 25 cents, pas par amour, mais juste pour quele gars lâche enfin la manche de votre manteau.Aucun désir de donner, rien qui ressemble àl’amour.

D’après moi, servir réellement c’est donner desoi-même, et cet amour demande toujours dutemps et des efforts. C’est beaucoup plus que dejeter une pièce de monnaie à un pauvre. Il fautdonner de l’argent à ceux qui en ont besoin, maisce genre de charité n’est pas très difficileaujourd’hui, la plupart des gens vivant passable-ment bien. Je ne pense pas non plus qu’elle puissearrêter quiconque de boire. C’est toute autrechose que de donner de sa santé, de son énergieet de son temps. J’ai bien l’impression que c’est ceque Bill avait appris à New York et que je nesavais pas encore avant notre rencontre d’Akron.

Ce que nous appelons nos quatre principesabsolus constituaient nos seuls critères de référen-ce au début, avant la rédaction des Étapes.D’après moi, ces principes sont toujours appli-cables et peuvent considérablement nous aider.Par exemple, il m’est arrivé d’être en face d’undilemme et de vouloir le résoudre de la bonnefaçon sans que la solution ne soit évidente.Presque toujours, si j’évaluais ma décision à lalumière des critères de l’honnêteté absolue, de lagénérosité absolue, de la pureté absolue et del’amour absolu, et que ma décision respectait cescritères de façon acceptable, je considérais êtrepassablement dans la bonne voie. Si, cependant,après le même genre d’examen, je n’étais pascontent de la comparaison, j’allais demanderconseil à des amis dont le jugement, dans ce casparticulier, serait bien meilleur que le mien. Mais,généralement, cette comparaison avec nos prin-cipes essentiels peut nous aider à prendre nous-

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mêmes nos décisions sans aller ennuyer qui quece soit.

Supposons que quelqu’un a du mal à faire saPremière Étape, la personne n’arrivant pas àreconnaître honnêtement être dominée par l’al-cool. C’est un cas de manque de pureté absolue, jeparle de pureté des idées et de pureté des motifs.D’autre part, le principe de la générosité absoluerenvoie au genre de service dont j’ai déjà parlé, lacharité qui va au-delà des 10 cents ou des 25 centset qui implique le don de soi-même.

Comme vous le savez bien, l’amour absolu,inconditionnel, englobe tout. Je ne crois pas quepersonne d’entre nous n’y arrivera jamais, maiscela ne signifie pas que nous ne pouvons pasessayer d’y parvenir. Par exemple, il m’était trèsdifficile d’aimer mon prochain. Ce n’est pas que jehaïssais les autres, mais je ne les aimais pas nonplus. À moins d’avoir une raison bien particulièrede m’intéresser à quelqu’un, j’étais simplementindifférent. J’aurais bien consenti à faire un petitquelque chose pour quelqu’un si cela n’avait pasexigé un trop grand effort. Bien sûr je n’auraisjamais blessé personne. Mais, aimer les autres ?Pendant longtemps, aimer m’a été tout simple-ment impossible.

J’ai l’impression d’avoir changé, du moins unpeu, lorsque j’ai été forcé de le faire. En effet, oubien je me décidais à aimer mon prochain et àessayer de l’aider, ou bien je retournais boire.Bien sûr, on peut voir là une forme d’amour trèségoïste. C’est vrai. J’étais égoïste au point de nepas vouloir souffrir ; pour empêcher Bob de souf-frir, j’ai accepté d’essayer d’aider les autres.Prenez la question par le bout que vous voulez, ildemeurera toujours que le commun des mortelsne pourra jamais aimer de façon absolue. D’aprèsmoi, certains y sont arrivés et je pense mêmeconnaître quelques individus capables de prati-quer une forme d’amour bien semblable à celui-là.Mais je peux les compter sur les doigts de mamain. Mon intention n’est pas de diminuer qui quece soit, j’ai des amis merveilleux. Mais je parle icide la forme achevée de l’amour absolu et incondi-tionnel, particulièrement dans sa façon de se mani-fester chez les AA.

À mon avis, nous ne pouvons rien réussir en cebas monde à moins de nous y appliquer. Aussi,pour être un bon membre des AA faut-il mettre enpratique les principes du Mouvement. L’athlètequi remporte un trophée international est celui quis’exerce depuis des années sans jamais cesser etqui continue de le faire. Pour obtenir de bonsrésultats chez les AA, il y a un certain nombre dechoses à mettre en pratique. Nous devons

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essayer, comme je l’ai déjà dit, d’acquérir l’espritde service. Nous devons aussi nous efforcer d’ac-quérir une certaine forme de foi. Voilà qui n’estpas facile, particulièrement pour quelqu’un qui atoujours été très matérialiste, dans l’esprit de lasociété d’aujourd’hui. Mais, pour moi, la foi s’ac-quiert. Elle vient lentement ; elle doit se cultiver.Comme la tâche n’a pas été facile pour moi, jepeux comprendre les difficultés des autres.

Un autre aspect du mode de vie (et je ne pensepas avoir fait beaucoup de progrès en cette matiè-re) qui m’a donné du fil à retordre, c’est la toléran-ce. Nous avons tous tendance à vouloir garder l’es-prit fermé, très fermé. C’est d’ailleurs une des rai-sons pour lesquelles certains trouvent bien diffici-le d’adhérer à nos principes spirituels. Ils ne veu-lent pas trop en connaître à ce sujet, pour diversmotifs personnels, comme la peur de passer pourefféminé. Pourtant, c’est très important d’en venirà accepter la façon de penser des autres ! Je croism’être amélioré un peu dans ce domaine-là, maispas encore assez. Si quelqu’un me contredit, j’aitendance à répliquer de manière caustique. J’aisouvent agi de cette façon, et bien souvent àregret. Plus tard, je me rendais compte que la per-sonne à qui je m’étais opposé était beaucoup plusconnaissante que moi en la matière. J’aurais infini-ment mieux fait de me taire.

Il y a encore une qualité pour laquelle la plupartd’entre nous ne sont pas exceptionnellementdoués, c’est l’humilité. Je ne parle pas d’une humi-lité feinte comme celle de certains personnages deromans. Je ne dis pas non plus que nous devonsêtre bonasses. Nous n’avons pas à nous laisserbousculer ou écraser par qui que ce soit ; nousavons le droit de défendre nos droits. Je parle plu-tôt de notre attitude à tous et à chacun face à notrePère céleste. Le Christ a dit : « De moi-même je nesuis rien. Mais je peux tout en Celui qui me forti-fie. » Si le Christ parlait de cette façon, imaginez-vous ce qu’il en est de vous et de moi ! Qui a ditcela ? Vous ? Moi ? Non. En fait, comme nousavons toujours pensé exactement le contraire,nous avions plutôt tendance à dire : « Regardez ceque j’ai fait, les gars, c’est pas mal du tout, pasvrai ? » Nous n’avions aucune humilité, nousn’avions pas le sentiment d’avoir reçu quoi que cesoit par la grâce de notre Père céleste.

Je n’ai absolument pas le droit de m’enor-gueillir d’avoir cessé de boire. J’y suis arrivé seule-ment par la grâce de Dieu. Je peux être très recon-naissant d’avoir eu ce privilège. Je me suis peut-être donné des moyens de réussir, mais, à la base,je dois tout à Sa bonté. Si ma force me vient de

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Lui, comment puis-je m’en féliciter ? Je devraisplutôt avoir une attitude très très humble envers lasource de mon pouvoir ; je ne dois jamais cesserd’être reconnaissant pour toutes les bénédictionsreçues. Et jusqu’à ce jour, des grâces, j’en ai eu enabondance.

Vous savez, si nous nous arrêtons à penser ànotre objectif ultime dans la vie, il n’y a pas de dif-férence entre ceux qui boivent et ceux qui ne boi-vent pas. Tous recherchent exactement la mêmechose, le bonheur. Nous voulons la paix d’esprit.Mais notre problème à nous, les alcooliques, c’estque nous exigions du monde qu’il nous donne cebonheur et cette paix d’esprit de la façon dontnous avions choisi de les obtenir, par l’alcool. Etnous n’arrivions à rien. Quand nous prenons letemps d’étudier quelques lois spirituelles, de nousfamiliariser avec ces principes et de les mettre enpratique, alors nous trouvons le bonheur et la tran-quillité d’esprit. Je me sens particulièrement privi-légié en même temps que rempli de gratitudeenvers notre Père céleste qui m’a laissé profiter del’un et de l’autre. Et c’est à la portée de quiconquele veut. Bien sûr, il y a quelques règles à observer,mais le bonheur et la paix d’esprit nous attendent,offerts à chacun. Voilà le message que nous pou-vons transmettre à nos frères alcooliques.

Nous savons ce que les AA ont réalisé au coursdes 13 dernières années. Que va-t-il nous arriver àl’avenir ? D’après mes calculs, à l’heure actuelle,nous comptons quelque 70 000 membres.* Cenombre va-t-il encore augmenter ? La réponsedépend de chaque membre des AA. LeMouvement grandira encore ou il ne grandira passelon ce que nous déciderons. Si nous refusons denous lier irrémédiablement à quelque cause quece soit, si nous évitons de nous empêtrer dans descontroverses (religieuses, politiques, médicales),si nous restons unis par l’intermédiaire de nosbureaux centraux, si nous conservons à notremode de vie sa simplicité, si nous nous souvenonsque notre responsabilité est d’arrêter de boire, dene pas retourner boire et d’aider nos frères moinsprivilégiés que nous à faire la même chose, alors,la santé et la croissance du Mouvement sont assu-rées.

Pour obtenir des renseignements supplémen-taires sur la vie des cofondateurs des AA, consul-tez les ouvrages suivants : Les Alcooliques ano-nymes, Le Mouvement des AA devient adulte, Dr.Bob et les pionniers et Transmets-le, L’histoire deBill Wilson et comment le message des AA s’est

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* Aujourd’hui, après plus de 75 ans, les AA comptent plus de 2 millions demembres dans le monde.

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répandu dans le monde de même que deux numé-ros du A.A. Grapevine publiés en mémoire du DrBob et de Bill W. respectivement en janvier 1951et en mars 1971.

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LES DOUZE ÉTAPESDES ALCOOLIQUES ANONYMES

1. Nous avons admis que nous étions impuis-sants devant l’alcool — que nous avions perdu lamaîtrise de notre vie.

2. Nous en sommes venus à croire qu’unePuissance supérieure à nous-mêmes pouvaitnous rendre la raison.

3. Nous avons décidé de confier notre volontéet notre vie aux soins de Dieu tel que nous Leconcevions.

4. Nous avons procédé sans crainte à uninventaire moral approfondi de nous-mêmes.

5. Nous avons avoué à Dieu, à nous-mêmes età un autre être humain la nature exacte de nostorts.

6. Nous étions tout à fait prêts à ce que Dieuélimine tous ces défauts.

7. Nous Lui avons humblement demandé defaire disparaître nos défauts.

8. Nous avons dressé une liste de toutes lespersonnes que nous avions lésées et nous avonsconsenti à réparer nos torts envers chacuned’elles.

9. Nous avons réparé nos torts directementenvers ces personnes dans la mesure du pos-sible, sauf lorsqu’en ce faisant, nous risquions deleur nuire ou de nuire à d’autres.

10. Nous avons poursuivi notre inventaire per-sonnel et promptement admis nos torts dès quenous nous en sommes aperçus.

11. Nous avons cherché par la prière et laméditation à améliorer notre contact conscientavec Dieu, tel que nous Le concevions, Lui deman-dant seulement de connaître Sa volonté à notreégard et de nous donner la force de l’exécuter.

12. Ayant connu un réveil spirituel commerésultat de ces étapes, nous avons alors essayéde transmettre ce message à d’autres alcooliqueset de mettre en pratique ces principes dans tousles domaines de notre vie.

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Bill W.« ... il y a maintenant cinq ans que j’ai fait ta

connaissance, Bill... je n’oublierai jamais,

je serai toujours reconnaissant. »

Dr Bob (1940)

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WILLIAM GRIFFITH WILSON1895 - 1971

Bill est né à East Dorset, au Vermont, le 26novembre 1895, seul garçon d’Emily et deGilman Barrows Wilson. Il a fait ses classes pri-maires dans la petite école de deux pièces deEast Dorset, puis il a continué à Rutland, où sonpère a pris la direction d’une marbrière. Il aensuite étudié au Burr and Burton Seminary deManchester et, enfin, au Arlington High School,dans le Massachusetts.

En 1914, il est entré à la Norwich University,collège militaire du Vermont, et y a fait un coursde trois années en génie électrique. La déclarationde la Première Guerre mondiale a mis un terme àses études. Après l’entraînement militaire, nommésecond lieutenant dans l’armée, il a servi enFrance avec le 66e Corps d’artillerie. C’est aucours de cette période que Bill a commencé àboire. Dès le début, les résultats ont été désas-treux.

Le 24 janvier 1918, peu de temps avant de partirpour le front, Bill épousait Lois Burnham deBrooklyn, N.Y.

Il est revenu aux États-Unis après l’Armistice eta travaillé quelque temps pour le service des assu-rances de la New York Central Railroad. Entre1921 et 1925, Bill a occupé un poste d’inspecteur àla U.S. Fidelity & Guaranty Company, à NewYork. Il a terminé en même temps un cours dedroit de trois ans qu’il suivait le soir au BrooklynLaw School.

En 1925, Bill devenait analyste sur le terrainpour divers groupes financiers. Ses rapports surles établissements industriels et leur direction ser-vaient à la prise de décision de capitalistes dési-reux de faire des investissements importants, destransactions spéculatives pour lesquelles Bill obte-nait souvent une participation.

Cependant, dès 1931, sa façon de boire étaitdevenue très problématique. En dépit des effortsde Lois et même s’il lui avait souvent promis, à ellecomme à ses associés, d’arrêter de boire, lebesoin de consommer de l’alcool était irrésistible.Au cours des trois années suivantes, ce qui devaitdevenir une brillante carrière à Wall Street dégrin-gola rapidement.

En novembre 1934, il a appris d’un vieil ami,Ebby, comment le groupe Oxford arrivait parfois àaider les alcooliques. Ebby lui-même en était unepreuve. Un mois plus tard au Towns Hospital,

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réfléchissant aux paroles d’Ebby et totalementdésespéré, il a demandé de l’aide. Bill a déjàraconté ce qui s’est passé à ce moment-là, uneexpérience spirituelle étrange, saisissante, lui lais-sant la conviction qu’il ne boirait plus et l’intuitionqu’en aidant d’autres alcooliques, il pourrait lui-même rester abstinent.

Tout en fréquentant le groupe Oxford, il aessayé pendant six mois d’aider de nombreuxalcooliques à arrêter de boire, sans succès.Cependant, au mois de mai 1935, lors d’un voyaged’affaires à Akron, en Ohio, il a rencontré Dr Bob,qui est devenu le deuxième cas de rétablissementtotal. Le mouvement des Alcooliques anonymesétait né.

Bill s’est dévoué au service des AA pendant 36années et avec l’aide d’autres membres fonda-teurs, il a mis au point le programme de rétablisse-ment des AA, a résumé dans les Traditions l’expé-rience acquise par les groupes au cours de leursdix premières années d’existence, a écrit quatrelivres à l’intention du Mouvement et a rédigénombre d’articles sur les AA pour des publicationsinternes et externes. Souvent, aussi, il a pris laparole devant des associations médicales, psychia-triques et religieuses, et il a témoigné (à huis clos)devant diverses commissions d’enquête gouverne-mentales sur l’alcoolisme. Sa vie durant, Bill arefusé toute forme d’honneur public, donnantainsi l’exemple à tout le Mouvement.

Une bonne partie de sa vie chez les AA a étéconsacrée à donner une structure solide auMouvement. D’abord, en 1938, il a contribué à lamise sur pied du conseil d’administration. À lasuite de la publication de Alcoholics Anonymous (leGros Livre) en 1939, il a voulu créer pour le jeuneMouvement une société d’édition et mettre surpied un centre de services.

Au fur et à mesure que les AA grandissaient, ilsentait le besoin de réunir une conférence de délé-gués, dont la fonction serait d’assurer un lien per-manent entre les groupes et leur conseil de servi-ce central. Ce travail a été amorcé en 1951. En1955, après une période d’essai, la Conférence (É.-U. et Canada) s’est révélée viable. Il s’est alors reti-ré de la direction tout en s’intéressant activementau parachèvement de certaines modificationsstructurelles qu’il jugeait nécessaires. Les dix der-nières années de sa vie ont été largement consa-crées à des activités extérieures au Mouvement.

L’affection de Bill, tout comme celle du Dr Bob,pour les gens du Vermont ne s’est jamais démen-tie. Bill se reconnaissait parmi eux. Il y retournait

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souvent avec Lois pour y faire une espèce de recy-clage spirituel. Doué et drôle, il aimait beaucoupraconter à ses amis de délicieuses anecdotes surson enfance.

Le 24 janvier 1971, Bill a été emporté par unepneumonie à Miami Beach, en Floride. Tout natu-rellement, il repose pour l’éternité à l’ombre decette montagne du Vermont qu’il a aimée, petitgarçon.

Vous trouverez ci-après la transcription de laconclusion de la dernière grande allocution pro-noncée par Bill W., faite à partir d’un enregistre-ment datant du 11 octobre 1969. Ce jour-là, oncélébrait le 35e anniversaire d’abstinence de Billpar un souper organisé au New York Hilton parl’Intergroupe de New York. Ce repas réunissaitplus de 3 000 membres des AA, leurs familles etleurs amis, venus rendre hommage à Bill. Même siplus tard, il a souvent pris brièvement la paroledevant d’autres groupes, dont une brève allocutiondevant les participants au Congrès internationalde Miami en 1970, cette allocution fut la dernièreconférence importante qu’il a prononcée dans uneréunion des AA.

La première partie du texte raconte les débuts dumouvement des AA. Ce que nous reproduisons iciconcerne, pour la plus grande partie, les DouzeTraditions du mouvement des Alcooliques ano-nymes.

LES DOUZE ÉTAPES des AA ont été rédigéesen 1938. Sur le plan individuel, nous nous

sommes bientôt rendu compte qu’à moins denous conformer le plus librement et le plus par-faitement possible aux principes de ces DouzeÉtapes nous retournions boire. Un groupe pou-vait éclater, mais les membres qui suivaient lesÉtapes, ont formé d’autres groupes. À la base desAA, on retrouve donc la terrible alternative del’alcool qui, en effet, nous promet la mort ou lafolie si nous refusons de nous conformer auxprincipes énoncés. Après un certain temps, nousavons bien vu que ces simples Étapes étaientbonnes, puisqu’elles fonctionnaient. Finalement,au fur et à mesure de nos progrès spirituels, nousen sommes venus, pour certains, à aimer cesprincipes, pour eux-mêmes d’abord, et dansnotre intérêt, ensuite.

En 1939, nous étions une centaine demembres, et le Gros Livre avait paru. Dès 1940,nous avions atteint le nombre d’environ 2 000.

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L’année suivante a été marquée par la publicationde l’article de Jack Alexander dans le SaturdayEvening Post. Jack est venu passer un mois entierparmi nous. Au début, il pensait faire un reportagesur ce qui n’était qu’un autre attrape-nigaud. Ils’est vite rendu compte de son erreur et a fini parcomprendre le Mouvement. Son reportage a étépublié dans le Post en mars 1941.

Alors, ce fut l’avalanche. La case postale de lapetite salle nous servant de bureau à New York aété littéralement ensevelie par des demandesdésespérées : « Comment puis-je joindre les AA ?Que me conseillez-vous? » Les lettres nousvenaient de familles d’alcooliques, de médecins etparfois de buveurs. Mais il fallait maintenantrépondre à tous ces gens, leur envoyer une lettrepersonnelle, pas une circulaire. Nous noussommes tournés vers nos groupes, alors peu nom-breux, pour leur remettre des listes de tous lescandidats possibles, aux États-Unis et au Canada.Le mouvement des AA était donc déjà bien lancéentre 1940 et 1945.

Cette croissance a entraîné d’autres consé-quences, des problèmes terribles pour bonnombre de nos nouveaux groupes. Sans expérien-ce, ceux-ci avaient dû se débrouiller tout seuls enne comptant que sur le Gros Livre et sur un appelou une lettre ou deux venant de nos bureaux.Quelle aventure ! Nous avons tout connu, sauf lemeurtre ! De façon tout à fait naturelle, lesgroupes ont commencé à se tourner vers lebureau de New York pour faire connaître leurs dif-ficultés. Pour répondre à toutes les demandesécrites, l’équipe de secrétaires du bureau passad’une personne à trois.

Les questions s’accumulaient. Quel mode defonctionnement fallait-il adopter ? Devions-nousn’avoir que des groupes individuels ou encore desgroupes réunis en fonction de la ville, de la régiongéographique, du pays ? Le mouvement des AApourrait-il s’étendre dans le monde entier ?Pourrions-nous franchir la barrière des langues etdes cultures ? Déjà, nous comptions parmi nousdes membres ambitieux et désireux de nous asso-cier à d’autres entreprises. Certains sont devenusthérapeutes professionnels, imposant des fraispour chaque séance. Il s’en trouvait même, peunombreux il est vrai, mais il y en avait, pour noussuggérer de prendre fait et cause pour la prohibi-tion.

Jusqu’à cette époque, les vieux membrescomme Dr Bob, moi-même et certains autres dansnos groupes, dirigions effectivement les choses etconstituions une direction reconnue comme telle.

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Mais après un temps de cette période agitée,nous, les plus vieux, avons commencé à tirer cer-taines leçons de l’évolution du Mouvement. Noussavions désormais quelle image il pouvait présen-ter et quelle image il ne devait pas présenter, cequi marcherait et ce qui ne marcherait pas. Au lieud’être un maître pour les AA, moi, plus que lesautres, j’étais devenu un élève de l’association.

Nous avons commencé à chercher desréponses à certaines questions. Nous avons alorssenti le besoin d’une publication qui feraitconnaître à tous les groupes les réalisations posi-tives d’un grand nombre d’entre eux. Il s’agissaittout d’abord d’un document ronéotypé. Puis, cesnouvelles ont été publiées dans le Grapevine, qui avu le jour en 1944.

Nous avions alors la version longue desTraditions des AA. Un peu plus tard, le texte a étéraccourci et résumé. Ces traditions constituent lesprincipes permettant à l’association des AA devivre et, à mon humble avis, elles garantiront lasurvie même du Mouvement au milieu des périlsdu monde actuel.

La Première Tradition concerne notre bien-êtregénéral. Dieu sait à quel prix nous avons apprisque ce bien-être vient avant tout ! Bien sûr, chaquepersonne demeure importante, mais le bien-êtredu Mouvement doit passer en premier, sans quoiil n’y a pas de survie individuelle. C’était certain.

La Deuxième Tradition. Nos membres enétaient venus à la conclusion que les anciens nepourraient pas diriger pour toujours. Les nou-veaux membres devaient prendre leurs affaires enmain, d’abord au niveau du groupe, puis à celui dubureau central et, un jour peut-être, à l’échellenationale. D’ailleurs, nous avions créé un conseilfiduciaire travaillant à partir du bureau de NewYork. C’est alors qu’ont commencé nos discus-sions autour du concept de « serviteurs de confian-ce ∪. Ces serviteurs de confiance ne devaient êtreconsidérés ni comme des domestiques ni commedes automates sans nom. Il ne devait pas s’agirdavantage de dirigeants. Les serviteurs de confian-ce devaient être des chefs à qui l’on confiait le pou-voir de décider. Rien d’autre.

La Troisième Tradition. C’est ici que se pose laquestion des conditions d’appartenance aux AA. Sivous alliez regarder une des premières éditions duBig Book, vous y liriez l’expression de notre ter-rible peur d’être envahis par plus de gens que nosmoyens ne nous permettaient d’en accueillir. Ils’agissait bien de peur. En fait, nous craignionsque toute sorte de gens, prétendument indési-rables, viennent à nous. Nous craignions ne pas

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avoir affaire à de « purs alcooliques » seulement,mais à des personnes présentant des « complica-tions ». Qu’adviendrait-il alors de notre réputa-tion ? Nous nous trompions alors, mais nouscroyions être en position de faire les difficiles et dechoisir. Quoi qu’il en soit, le texte en question adisparu dans l’édition subséquente. D’ailleurs, audébut du Mouvement, nous avions reçu toutessortes de gens chez les AA et nous nous étionsrendu compte que les AA fonctionnaient pour laplupart d’entre eux.

Par exemple, quelqu’un est venu un jour voir leDr Bob en lui disant : « Je suis alcoolique, voici monhistoire. Mais j’ai aussi une autre ‘complication’.Est-ce que je peux quand même être membre desAA? » Bob a remis la question entre les mains detous les autres anciens. Pendant ce temps, lepauvre homme attendait.

Finalement, il y a eu une sorte de consultationsur le sujet entre les vieux membres d’office. Je merappelle l’attitude parfaite de Bob dans la circons-tance. Il nous a rappelé que la plupart d’entre nousétaient chrétiens et pratiquants. Il nous a ensuitedemandé : « Qu’aurait fait le Maître à notre place ?Aurait-il tenu cet homme à l’écart ? » Les autres nepouvaient rien répliquer ! L’homme en questions’est joint à nous et il a fait dans le Mouvement untravail remarquable. D’ailleurs, c’était un de nosmembres les plus respectés.

Ce sont des expériences de ce genre qui ontfaçonné notre Troisième Tradition, d’après laquelletoute personne ayant un problème d’alcool — et lereconnaissant — a le droit de joindre les rangs desAA sans que personne ne puisse lui contester cedroit. Voilà bien une situation ironique : les souf-frances et l’esclavage de l’alcool donnant droit à uneliberté absolue.

Nous parlons ensuite de l’autonomie desgroupes. Nous abordons la Quatrième Tradition. Lemot « autonomie » est très galvaudé. Pour nous, ilsignifie simplement que chaque groupe des AApeut mener ses affaires comme il lui plaît. La seulechose interdite est d’agir de façon à vraiment cau-ser du tort à d’autres. Mais on ne peut absolumentpas forcer les membres à croire ou à payer quoique ce soit. Ils peuvent conduire leurs propresaffaires comme bon leur semble, à la conditionqu’ils ne s’associent pas à d’autres causes. Voilà ceque nous entendons par autonomie.

Nombre de personnes se sont naturellementdemandé pourquoi les principes des AA ne pour-raient pas s’appliquer à d’autres domaines. On apensé qu’il serait indiqué de nous engager dans lesquestions de réforme sociale. On s’est également

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demandé pourquoi, avec notre savoir-faire, nousn’irions pas travailler dans le domaine des thérapiescontre l’alcoolisme. En fait, la Fondation del’époque, aujourd’hui la Conférence des Servicesgénéraux, avait reçu le mandat d’exercer son activi-té partout où il y avait un problème d’alcool, saufdes pressions en faveur de la prohibition.

Nous avons finalement mis toutes ces préoccu-pations de côté quand nous avons constaté quenous pourrions éviter de très nombreux ennuis sinous nous contentions de nous en tenir à notre butpremier, transmettre notre message aux alcoo-liques encore souffrants. Nous ne sommes pas arri-vés à cette solution par vertu. Nous y sommes arri-vés par nos souffrances individuelles et grâce ànotre libération de cette déroutante maladie. Il fal-lait donc que ce message soit notre objectif pre-mier. Voilà le fondement de notre CinquièmeTradition.

Nous allions aussi aborder la question qui sous-tend notre Sixième Tradition, à savoir la part quenous devions prendre dans le secteur de plus enplus important des thérapies pour alcooliques. Ledébat allait durer des années. Pour résumer, disonsque la réponse tenait en un seul mot : coopération.Nous voulions bien aider sans jamais toutefoisengager le nom des AA dans ce secteur d’activité. Ilnous semblait bien normal, même nécessaire quedes membres des AA choisissent, à titre personnel,de s’associer à ces entreprises pour que les orga-nismes concernés profitent de nos connaissances etde notre expérience. Cependant, ils ne devaient pasutiliser le nom des AA pour aller chercher desfonds ou des appuis.

La Septième Tradition concerne l’autonomiefinancière. Elle a une longue histoire. Ce conceptd’indépendance renvoie essentiellement à ceux dematurité et de sens des responsabilités. Nous vou-lions que le Mouvement grandisse et qu’il se tiennedebout. Nous avons effectivement pris nos responsa-bilités ; nous payons effectivement nos dettes ; etnous refusons catégoriquement toute contributionfinancière extérieure.

La Huitième Tradition traite du professionnalis-me. C’est un point très important. Un membre desAA pourrait-il, par exemple, être payé en échangede ses services comme membre des AA ? On peutpresque dire que, dès le début, cette façon de fairea été rejetée sans conteste. Certains d’entre noussont devenus conseillers en matière d’alcoolisme ;d’autres dirigent des maisons de rétablissement.Nous nous sommes rendu compte que ces activitésfonctionnent très bien tant et aussi longtempsqu’elles répondent à un besoin et ne sont pas à pro-

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prement parler des services AA. Par exemple, j’aitravaillé beaucoup pour les AA sans jamais êtrepayé, mais je suis payé à titre d’auteur. Les tra-vailleurs du BSG ne sont pas payés à cause des trai-tements qu’ils donnent ou des thérapies qu’ilsadministrent, mais parce qu’ils mettent leur compé-tence au service de la transmission de notre messa-ge dans le monde entier. Et c’est là l’objectif pre-mier de toute notre organisation de services, qu’ils’agisse du groupe, ou encore du travail au niveaulocal, national et, désormais, international. C’estaussi le seul objectif de la Réunion mondiale desservices.

Quant à la Neuvième Tradition, elle nous rappel-le les débats acerbes d’autrefois pour déterminer siles AA devaient s’organiser de la même façon quela plupart des sociétés à but non lucratif.Finalement, il a été décidé que le Mouvement ne sedoterait jamais d’une organisation de type « gouver-nement » dont les comités et les conseils pourraientémettre des directives à l’intention des personnesou des groupes constituant l’Association. Nos comi-tés et nos conseils à nous pourraient uniquementfournir des services, et nous avons essayé de lesconstituer de telle façon qu’ils soient efficaces. Iln’en reste pas moins que les AA ne connaissentaucune forme de gouvernement, au sens politiquedu terme. Encore là, ce n’est pas de la vertu, simple-ment de la simplicité.

Analyser les Dixième, Onzième et DouzièmeTraditions, c’est parler vraiment de l’anonymat,chaque tradition touchant un aspect particulier duprincipe. La politique de nos relations publiquesdevrait porter la marque de l’anonymat, c’est-à-direreposer sur le principe de l’attrait exercé sur lesgens, plutôt que de sembler émaner d’une agencede presse. En fait, nous considérons qu’il vautmieux laisser nos amis faire notre publicité. Cetteorientation a produit des affrontements entre lestenants de deux points de vue extrêmes : en vou-lant tout faire, les radicaux auraient entraîné notreperte, et les conservateurs nous auraient fait dépé-rir dans l’inaction. Dans nos opérations de relationspubliques, nous ne mettons jamais les personnesen avant, mais nous attirons l’attention sur notreassociation toujours prête à servir. Et cette métho-de est efficace, même si elle n’utilise pas les procé-dés habituels.

Pour moi, l’anonymat est la clé spirituelle detoutes nos traditions. Pourquoi ? Voici ce qu’en ditnotre publication Les Douze Étapes et les DouzeTraditions :

« ... L’anonymat est l’humilité véritable en action.C’est une qualité spirituelle sous-jacente qui carac-

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térise aujourd’hui la vie du Mouvement partoutdans le monde. Animés par l’esprit d’anonymat,nous essayons de sacrifier notre désir naturel denous signaler personnellement comme membresdes AA, tant auprès de nos compagnons alcoo-liques que dans le grand public. Nous croyonsqu’en faisant ainsi taire ses aspirations bienhumaines, chaque membre contribue personnelle-ment à tisser l’immense manteau qui couvre et pro-tège le Mouvement tout entier et sous lequel nouspouvons croître dans l’unité.

« Nous sommes assurés que l’humilité, tellequ’elle s’exprime dans l’anonymat, est la protectionla plus efficace que peuvent se donner lesAlcooliques anonymes ».

Si vous le voulez bien, je vais vous raconterquelques-unes de mes expériences avec cette tradi-tion de l’anonymat. Paranoïaque et mégalomane,j’avais bu à la recherche des plaisirs illusoires de lacélébrité et du pouvoir, ou encore pour échapperaux états dépressifs provoqués par mes frustra-tions. Puis il y a eu la notion d’anonymat. Nousconstituions une société secrète fonctionnant,depuis ses débuts récents, suivant le principe dutéléphone arabe. Mais notre succès a fait déborderce cadre. Soudainement, les choses ont changé dutout au tout. Les membres se précipitaient sur lesreporters et sur les microphones. Pour ma part, j’aiété fortement mis à l’épreuve au chapitre de la« célébrité » !

Petit à petit, le calme est revenu. D’ailleurs,depuis ce temps, peu nombreux sont les membresqui ont publiquement et délibérément violé leuranonymat. Et ceux qui l’ont fait ont finalement com-pris, pour la plupart, qu’ils étaient en train de créerun dangereux précédent.

J’étais d’accord avec le principe de l’anonymat, àmon corps défendant parfois, car quelquefois j’ai dûprendre des décisions difficiles. Je me souviens parexemple de cette fois où le magazine Time avaitinvité quelques membres du bureau des AA àdéjeuner. L’objectif de la rencontre était de donneraux journalistes des informations sur l’Association.Mais, en fait, ce que le journal voulait surtout, c’étaitpublier mon expérience personnelle. Un reportagecomme celui-là aurait, bien sûr, fait état de l’histoiredes AA. Le Time nous a toujours traités très bien et,à ce moment-là, il garantissait la protection de monanonymat, c’est-à-dire qu’il ne publierait ni maphoto ni ne révélerait mon nom au complet. Onnous signala que le tirage du magazine atteignaitdes millions. Le Time se proposait aussi de mettrema photo en première page, mais j’aurais la têtetournée de façon à ne pas être reconnaissable.

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Selon toute apparence, mon anonymat serait pré-servé.

Cependant, je m’interrogeais sur le bien-fondéd’une telle proposition. Occupant une positionnévralgique, avais-je le droit de poser quelque gesteque ce soit qui pourrait créer un dangereux précé-dent ? Si, par exemple, ma figure était juste un toutpetit peu tournée vers l’avant, on pouvait être sûrqu’avant longtemps un autre alcoolique ferait carré-ment face à la caméra. À l’issue de la rencontre,nous avions conclu que je ne pouvais pas accepter.Il était clair désormais que de toute ma vie, je nepourrais collaborer avec quiconque voudrait établirma biographie si je voulais maintenir l’esprit del’anonymat dans nos relations publiques.

Puis j’ai eu une autre tentation. Nous étions cettejournée-là dans le salon du Dr Bob. Je veux en pro-fiter ici pour souligner la qualité parfaite de ma rela-tion avec Bob. Jamais nous n’avons échangé despropos durs, et tout le mérite lui en revient. Calmeet de bon conseil, il m’a toujours aligné sur la bonnevoie.

Il avait été décidé que Bob s’occuperait surtoutdes questions relatives à l’hospitalisation d’une part,et, d’autre part, à la mise au point des méthodesd’application de la Douzième Étape. Entre 1940 et1950, le Dr Bob, avec la collaboration de la mer-veilleuse Sœur Ignatia, avait traité 5 000 alcooliquesà l’hôpital St. Thomas d’Akron. Sur le plan spirituel,c’était un exemple et il a eu une influence considé-rable. Jamais il ne s’est fait payer les soins médi-caux prodigués aux alcooliques. C’est ainsi que DrBob est devenu le roi des travailleurs de DouzièmeÉtape. Peut-être ne sera-t-il jamais égalé en cedomaine.

Autour de 1947, Bob a subi une opération quidevait le débarrasser de son cancer. Mais l’opéra-tion ayant échoué, la maladie a progressé.Finalement, il a fallu se rendre à la terribleévidence : il allait mourir. Combien grande alors futla détresse des membres de la région d’Akron ! Ilsvoulaient faire « la bonne chose ». Ils se sont doncrendus chez Bob et ont parlé le langage du cœurpour lui exprimer leur sentiment profond. Puis,aussi doucement et gentiment que possible, ils ontprésenté leur projet : « Dr Bob, vous et Anniedevriez avoir un mausolée comme il convient aufondateur des AA. » Ils avaient apporté les plans dumonument et les ont étalés sur le sol. Bien sûr, Bobétait très touché.

Je n’ai pas assisté à la présentation des plans,mais, à quelque temps de là, Bob m’a décrit lascène. Il m’a dit : « Tu sais, c’est un dilemme. Je

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sais que les gars veulent faire pour moi quelquechose de vraiment très bien, ils veulent faire dumieux qu’ils peuvent. Pourtant, Bill, j’ai une intui-tion, et j’espère que tu la partages avec moi. Il mesemble que nous devrions être enterrés commetout le monde. »

C’était la façon du Dr Bob d’endosser l’anony-mat. Ce n’est pas que ni lui ni moi étions si noblesde cœur, mais tous les deux nous avions vécu ensursis. Nous avons alors décidé de faire résolumentmarche arrière en matière d’anonymat. Nousallions essayer de suivre non seulement la lettre duprincipe, c’est-à-dire refuser le dévoilement desnoms et la publication de photos, mais nous allionsaussi respecter l’esprit de ce principe.

Il nous est arrivé à l’occasion de nous voir, lui etmoi, offrir des diplômes honorifiques, avec l’assu-rance du respect de notre anonymat, c’est-à-dire dela non-publication de nos noms, de nos photos, etc.Mais nous sentions qu’il était plus prudent de pré-server l’esprit de l’anonymat en ne prenant aucunrisque. C’est pourquoi nous avons toujours déclinéles offres de ce genre.

Je me souviens d’une occasion où il m’a été par-ticulièrement difficile de refuser. (Je cite cet inci-dent pour démontrer combien je ne suis pas réelle-ment modeste ; sinon, je ne vous en parleraismême pas.) Voilà que l’Université de Yale nousavait fait connaître l’intention de son conseil de medéclarer docteur en droit. Il faut le dire : lesdiplômes honorifiques des grandes universités nese donnent pas à la pelle. Je ne crois pas qu’on puis-se décerner un plus grand honneur à un profane.Pour un petit garçon du Vermont qui avait vouludevenir président sans avoir pu véritablement y par-venir, c’était quelque chose !

J’en ai informé le conseil d’administration des AA.On m’a répondu : « Mais qu’est-ce qui te fait hésiter,idiot ? Vas-y ! » Compte tenu des efforts déployés parle conseil pour favoriser mon humilité en d’autrescirconstances, j’étais très étonné ! On a alors rappeléque nous avions gagné le prix Lasker et que mainte-nant ce grand honneur nous échouait. Qui sait ?Peut-être nous rendrions-nous jusqu’à Stockholm !De plus, ce diplôme honorifique vaudrait aux AA unenouvelle crédibilité. « Les gens bien » viendraient auMouvement en plus grand nombre encore. Et Dieusait combien d’alcooliques pourraient mourir — par-ticulièrement parmi les « gens bien » — si je refusais.Croyez-moi, la situation n’était pas confortable pourquelqu’un dans mon genre !

Quelques administrateurs ont poursuivi la dis-cussion en se disant tantôt pour l’offre, tantôt

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contre. Finalement, Archie Roosevelt, dont nombred’entre vous se souviennent, m’a dit avec un souriredésolé : « Voilà, Bill. Naturellement, tu connais pas-sablement bien mon père, Théodore. Lui-mêmereconnaissait avoir parfois de gros problèmes avecson ego. Il s’était donc imposé une règle : pouraucune raison, jamais il n’allait accepter un diplômehonorifique ! »

Cela m’a fait l’effet d’une douche froide, et j’airépliqué bien faiblement : « Pas question, les gars !On oublie ça ! »

Voilà, cela fait partie de ma petite histoire et ducommencement de notre histoire à nous.

Pour conclure, je vais évoquer la mémoire d’undes grands personnages de l’histoire en citant untexte qui lui est attribué et qui a traversé les siècles.Cet homme s’appelait François.Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix ;Là où est la haine, que je mette l’amour ;Là où est l’offense, que je mette le pardon ;Là où est la discorde, que je mette l’union ;Là où est l’erreur, que je mette la vérité ;Là où est le doute, que je mette la foi ;Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière ;Là où est la tristesse, que je mette la joie.Fais, Seigneur, que je ne m’efforce pas tantD’être consolé, que de consoler,D’être compris que de comprendre,D’être aimé, que d’aimer,Parce que c’est en se donnant que l’on reçoit,En s’oubliant soi-même que l’on se trouve soi-même,En pardonnant que l’on est pardonné,Et c’est en mourantQue l’on ressuscite à la vie éternelle.

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LES DOUZE TRADITIONSDES ALCOOLIQUES ANONYMES

1. Notre bien-être commun devrait venir enpremier lieu ; le rétablissement personneldépend de l’unité des AA.

2. Dans la poursuite de notre objectif com-mun, il n’existe qu’une seule autorité ultime : unDieu d’amour tel qu’il peut se manifester dansnotre conscience de groupe. Nos chefs ne sontque des serviteurs de confiance, ils ne gouver-nent pas.

3. Le désir d’arrêter de boire est la seulecondition pour être membre des AA.

4. Chaque groupe devrait être autonome, saufsur les points qui touchent d’autres groupes oul’ensemble du Mouvement.

5. Chaque groupe n’a qu’un objectif primor-dial, transmettre son message à l’alcoolique quisouffre encore.

6. Un groupe ne devrait jamais endosser oufinancer d’autres organismes, qu’ils soient appa-rentés ou étrangers aux AA, ni leur prêter le nomdes Alcooliques anonymes, de peur que les sou-cis d’argent, de propriété ou de prestige ne nousdistraient de notre objectif premier.

7. Tous les groupes devraient subvenir entiè-rement à leurs besoins et refuser les contribu-tions de l’extérieur.

8. Le mouvement des Alcooliques anonymesdevrait toujours demeurer non professionnel,mais nos centres de service peuvent engager desemployés qualifiés.

9. Comme Mouvement, les Alcooliques ano-nymes ne devraient jamais avoir de structure for-melle, mais nous pouvons constituer des conseilsou des comités de service directement respon-sables envers ceux qu’ils servent.

10. Le mouvement des Alcooliques anonymesn’exprime aucune opinion sur des sujets étran-gers ; le nom des AA ne devrait donc jamais êtremêlé à des controverses publiques.

11. La politique de nos relations publiques estbasée sur l’attrait plutôt que sur la réclame ; nousdevons toujours garder l’anonymat personneldans la presse écrite et parlée de même qu’aucinéma.

12. L’anonymat est la base spirituelle de toutesnos traditions et nous rappelle sans cesse de pla-cer les principes au-dessus des personnalités.

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LES DOUZE CONCEPTSDES SERVICES MONDIAUX

1. La responsabilité finale et l’autorité suprême des services mon-diaux des Alcooliques anonymes devraient toujours relever de laconscience collective de notre association tout entière.2. La Conférence des Services généraux des AA est devenue,presque à toutes fins utiles, la voix réelle et la conscience effectivede notre association tout entière dans la conduite de nos affairesmondiales.3. Afin d’assurer un leadership efficace, nous devrions doterchaque instance du Mouvement la Conférence, le Conseil desServices généraux et ses différentes sociétés de service, leur per-sonnel, les comités et les directeurs d’un "Droit de décision « tra-ditionnel.4. Nous devrions, à tous les niveaux de responsabilité, maintenirun « Droit de participation »traditionnel qui assurerait une repré-sentation par vote proportionnelle à la responsabilité assumée.5. Dans toute la structure de nos services mondiaux, un « Droitd’appel » traditionnel devrait prévaloir, afin que l’opinion minoritai-re soit entendue et que les griefs soient soigneusement pris enconsidération.6. La Conférence reconnaît que l’initiative principale et la respon-sabilité active, dans presque toutes les questions de service mon-dial, devraient relever des administrateurs participant à laConférence en leur qualité de membres du Conseil des Servicesgénéraux.7. Les Statuts et Règlements du Conseil des Services générauxsont des instruments légaux donnant pleins pouvoirs aux adminis-trateurs pour gérer et diriger les affaires des services mondiaux.Les statuts de la Conférence ne sont pas un document légal ; ilsdépendent de la force de la tradition et des capacités financièresdes AA pour être pleinement efficaces.8. Les administrateurs sont les principaux responsables de laplanification et de l’administration des finances et des questionsd’orientation générale. Ils assurent la surveillance des sociétés deservice distinctes et toujours actives, par le droit qu’ils ont d’ennommer tous les directeurs.9. De bons chefs de file à tous les niveaux sont indispensablespour notre fonctionnement et notre sécurité futurs. L’orientationfondamentale des services mondiaux, d’abord assurée par les fon-dateurs des AA, doit nécessairement être assumée par les adminis-trateurs.10. À chaque responsabilité de service doit correspondre une auto-rité équivalente, dont l’étendue sera bien définie.11. Les administrateurs devraient toujours s’entourer des comités,directeurs, cadres, employés et conseillers les plus compétentspossibles. La composition, les compétences, les critères et procé-dures d’embauche, les droits et devoirs feront toujours l’objetd’une étude sérieuse.12. La Conférence des Services généraux se conformera à l’espritde la Tradition AA. Elle prendra soin de ne jamais devenir le sièged’une concentration périlleuse de richesse ou de pouvoir ; en saineadministration, elle s’assurera d’un fonds de roulement suffisant etd’une réserve appropriée ; aucun de ses membres ne devra jamaisse retrouver en position d’autorité indue par rapport à un autre ;elle prendra toutes ses décisions importantes après discussion etvote, en recherchant la plus grande unanimité chaque fois que celasera possible ; elle ne prendra jamais de mesures punitives person-nelles et ne posera aucun geste qui puisse provoquer la contro-verse publique ; elle ne fera jamais acte de gouvernement, bienqu’elle soit au service des Alcooliques anonymes, et demeureratoujours, à l’image de l’association qu’elle sert, démocratique enpensée et en action.

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(bandes dessinées)LES AA SONT-ILS POUR MOI  ?LE g ROUPE DES AALE RSgLA STRUCTURE DE L’ASSOCIATION DES AALA TRADITION DES AA ET SON DÉVELOPPEMENTLES DOUZE ÉTAPES ILLUSTRÉESLES DOUZE TRADITIONS ILLUSTRÉESLES DOUZE CONCEPTS ILLUSTRÉESLES DEUX FONDATEURS DES AAUN MESSAg E AUX PROFESSIONNELS D’ÉTABLISSEMENTS CORRECTIONNELSLES AA DANS LES CENTRES DE DÉTENTIONLES AA  : UNE RESSOURCE POUR LES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉLES AA DANS LES CENTRES DE TRAITEMENTLES MEMBRES DU CLERg É SE RENSEIg NENT SUR LES AAVOUS VOUS OCCUPEZ PROFESSIONNELLEMENT D’ALCOOLISMEFAVORISER LE RAPPROCh EMENTCOLLABORATION DES MEMBRES DES AALES AA DANS VOTRE MILIEUCAUSERIES À L’EXTÉRIEUR DES AAY A-T-IL UN ALCOOLIQUE DANS VOTRE MILIEU DE TRAVAIL  ?POINT DE VUE D’UN MEMBRE SUR LES AAPETIT g UIDE PRATIQUE SUR LES AALE SENS DE L’ANONYMATSONDAg E SUR LES MEMBRES DES AACOLLABORONS AVEC NOS AMIS

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