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LES VIGILANCES
INTRODUCTION
Depuis la loi du 01/07/1998 relative au renforcement de la veille sanitaire et de la sécurité sanitaire des produits destinés à l’homme, l’AFSSAPS assure la mise en œuvre des systèmes de vigilances relatifs aux produits à finalité sanitaire destinés à l’homme.
Toutes les vigilances ont une finalité commune : assurer une veille sanitaire en exerçant notamment une surveillance des incidents et effets indésirables survenus dans le cadre de l’utilisation des produits de santé.
PLAN
Introduction Hémovigilance Biovigilance Infectiovigilance Pharmacovigilance Matériovigilance Conclusion
I. HÉMOVIGILANCE
1) Définition
« Ensemble des procédures de surveillance organisées depuis la collecte du sang et de ses composants jusqu’au suivi des receveurs en vue de recueillir et d’évaluer les informations sur les effets inattendus et indésirables résultants de l’utilisation thérapeutique des Produits Sanguins Labiles et d’en prévenir l’apparition » (Loi du 04/01/1993 sur la réforme de la transfusion)
Différent de sécurité transfusionnelle
2) Législation
Loi du 04/01/1993 Décret 94-68 du 24/01/1994 Art. R. 4311-9.1 Référentiel de compétences :
Unité 9 Unité 10
3) Responsabilités
Médecin : responsabilité administrative, civile et pénale de l’acte transfusionnel : Indications de la transfusion Déroulement délégué à IDE compétente Surveillance post-transfusionnelle Information au patient
(Circulaire du 17/05/1985)
IDE : responsabilités de ses soins IDE : Déroulement et réalisation de la transfusion Surveillance transfusionnelle
4) Organisation
Niveau local : Correspondant d’hémovigilance de l’hôpital Etablissement Français du Sang
Niveau régional : Coordinateur régional d’hémovigilance de la DRASS
Niveau national : cellule d’hémovigilance de l’AFSSAPS
5) Traçabilité
Moyen : n° du don est unique entre donneur et receveur
Détenteurs des informations : CTS (donneur) et ES (receveur)
Dossier transfusionnel : Placé dans dossier médical et suit patient Contient tous les documents concernant la transfusion
6) Rôle IDE
Dossier transfusionnel : Objectif : répondre aux exigences de sécurité
transfusionnelle et assurer traçabilité donneur/receveur.
Contenu : Dossier administratif du receveur Dossier immunohématologique Carte de groupe sanguin Fiche transfusionnelle Historique transfusionnel Fiche éventuelle d’incident transfusionnel Contrôles biologiques
Réception des poches : CTS assure le transport Documents annexes joints : dossier
transfusionnel patient, bon de délivrance du produit, fiche traçabilité
Vérifications à la réception
Conservation des poches : Au réfrigérateur à médicaments entre +2°C et
+8°C 6 heures maxi Absence d’objets contendants proches
Contrôle de la compatibilité sanguine : Test de BETH – VINCENT (Circulaire du 15/05/1985) : Contrôle ultime au lit du malade Juste avant la transfusion Fait par IDE qui pose le produit sanguin Quelques soient les circonstances (urgence,
autotransfusion,…) Annule risque d’inversion dans affectation des
poches Diminue incidents liés à incompatibilité
immunologique Sauf PFC car la compatibilité du groupe donneur
et du groupe receveur est inversée
Vérifications pré-transfusionnelles : Identité patient Correspondance des groupes et rhésus Absence AI Date péremption Intégrité poche Constantes Voie veineuse
Surveillance transfusionnelle : Accrue pendant 5-10min Frisson hyperthermique Hémolyse aiguë Manifestations allergiques, pouvant aller
jusqu’au choc anaphylactique Surcharge volémique Réaction du greffon contre l’hôte Système de perfusion État du patient Constante Si survenue d’un incident, arrêter la transfusion
Incidents transfusionnels : Immédiats (jusqu’au 8ème jour) : Etiologie souvent
inconnue – Manifestations allergiques – Incompatibilités immunologiques
Retardés (après 8ème année) : RAI positive – Infections virales – Décès (hémolyse, surcharge volémique, incident bactérien, accident par incompatibilité ABO)
IDE signale tout incident au médecin, remplie une déclaration d’incident transfusionnel et la fait parvenir au correspondant d’hémovigilance de l’ES, dans un délai maximum de 8h.(Circulaire DGS/DH n°40 du 07/07/1994)
FIT établie conjointement par les correspondants d’hémovigilance de l’ES et l’ETS et transmis dans un délai maximal de 48h à l’AFSSAPS, à l’EFS et au CRH
CH de l’ES procède aux investigations et examens appropriés dans le service de soin où s’est déroulé l’incident
CH du CTS procède aux investigations et examens nécessaires concernant le produit suspecté et le donneur concerné
Résultats de ces investigations complèteront la FIT
II. BIOVIGILANCE
1) Définition
Surveillance et prévention des risques liés à l’utilisation d’éléments ou de produits issus du corps humain et utilisés à des fins thérapeutiques.
Repose sur signalement et déclaration des incidents et effets indésirables
2) Produits
Concernés : Organes, tissus, cellules Thérapeutiques cellulaires
Exclus : Gamètes Phanères Lait maternel
3) Législation
Décret du 12/12/2003 Décret du 17/07/2007
4) Etablissements
AFSSAPS EFG
5) Missions du correspondant local de biovigilance
Prévenir les risques Assurer la sécurité et le respect des pratiques Recueillir les informations relatives aux risques
d’incident et effets indésirables Déclarer les incidents et effets indésirables Information Investigations et examens dans l’ES Signaler à l’AFSSAPS les difficultés susceptibles
de compromettre le bon fonctionnement du dispositif de biovigilance
6) Rôle des professionnels de santé
Administration des produits de santé sur prescription médicale et surveillance
Signalement de tout incident ou effet indésirable au correspondant local de biovigilance
Conservation de l’ensemble des documents relatifs à cet incident ou effet indésirable
III. INFECTIOVIGILANCE
1) Définition
Surveillance et signalement des évènements indésirables infectieux survenant chez les patients hospitalisés dans un ES ou chez le personnel de soin au travail.
Coordonnée par le CLIN => Définition de la politique d’hygiène globale de l’ESMise en application par l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (IDE hygiénistes, pharmacien, médecin hygiéniste)
2) Objectifs
Principal : connaître les causes de ces phénomènes => prévention et traitement de ces infections
Secondaires : Maîtrise des sources bactériennes chez les
patients et dans l’environnement Maîtrise des coûts des traitements anti-infectieux
3) Législation
CSP : Art. R711-1-1 à 10 du 06/12/1999 Art. L1413-14 du 04/03/2002
Loi du 09/08/2004
4) Signalement
Qui? Tout professionnel d’un ES ayant constaté ou
suspecté la survenue d’une affection iatrogène ou d’une infection nosocomiale doit en informer le responsable du patient et le praticien de l’EOH, ce dernier en informera le responsable du signalement. Aucun délai imposé pour le signalement
Quoi? Évènements infectieux jouant un rôle d’alerte et
permettant de proposer des mesures correctives après analyse, afin d’améliorer le niveau de sécurité sanitaire
Évènements rares ou particuliers justifiant une intervention ou une investigation locale, si besoin par des structures extérieures à l’établissement
Eléments faisant l’objet d’un signalement externe : Infections nosocomiales
IV. PHARMACOVIGILANCE
1) Définition
Surveillance du risque d’effets indésirables de l’utilisation des médicaments et produits à usage humain. (CSP)Concerne également les médicaments dérivés du sang ou autres médicaments d’origine humaine
2) Objectifs
Surveillance et signalement des effets indésirables consécutifs à la prise d’un médicament
Enregistrement, évaluation et exploitation des ces informations dans un but de prévention
Réalisation des études et travaux concernant la sécurité d’emploi des médicaments
Rassemblement des informations de suivi d’un médicament sur le marché
Centraliser, coordonner et diffuser des informations sur les effets nocifs ou imprévus des médicaments
Observer les effets sur une population homogène de la mise sur le marché d’un médicament
3) Composition
Agence du Médicament Commission Nationale de Pharmacovigilance Centres régionaux Professionnels de santé
4) Mise en place
1975 : Directive concernant les dispositions relatives aux spécialistes pharmaceutiques
1995 : Décret du 13/03/1995 relatif à la pharmacovigilance
1998 : Pharmacovigilance confiée à l’AFSSAPS
5) Information – Communication
Rappeler leur rôle aux professionnels de santé
Promouvoir l’information, la formation, l’éducation et la prévention sur la pharmacovigilance auprès des institutions
Participer et communiquer avec les professionnels de santé, les institutions et les associations agrées auprès des personnes malades et du grand public du système de santé
V. MATÉRIOVIGILANCE
1) Définition
Surveillance des incidents ou risques d’incidents pouvant résulter de l’utilisation des dispositifs médicaux après leur mise sur le marché
Accompagne la mise en place de nouvelles règles de mise sur le marché des dispositifs médicaux selon les directives européennes
2) Contenu
Signalement et enregistrement des incidents ou risques d’incidents
Réalisation de toutes études ou travaux concernant la sécurité d’utilisation des dispositifs médicaux
Enregistrement, évaluation et exploitation de ces informations à visée préventive
Réalisation et suivi des actions correctives décidées
3) Législation
Décret du 29/11/2006 Décret du 10/09/2007
4) Dispositifs médicaux
Tout instrument, appareil, équipement, matière, produit, à l’exception des produits d’origine humaine, ou autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires et logiciels intervenants dans son fonctionnement, destiné par le fabricant à être utilisé chez l’homme à des fins médicales et dont l’action principale voulue n’est pas obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques, ni par métabolisme, mais dont la fonction peut être assistée par de tels moyens
5) Déclaration d’incidents
Obligatoire : Dispositif ayant entraîné ou susceptible
d’entraîner la mort ou la dégradation grave de l’état de santé d’un patient, d’un utilisateur ou d’un tiers
Formulaire CERFA Existence d’incidents à déclaration
facultative (2 possibilités)
6) Gravité de l’incident
Qualifié de grave : Maladie, lésion traumatique, complication
pouvant entraîner la mort Trouble durable d’une fonction organique, lésion
durable d’un organe ou d’un appareil Circonstance nécessitant une intervention
médicale ou chirurgicale
CONCLUSION
Les vigilances permettent la surveillance des risques d’incidents et des effets indésirables liés aux produits de santé après leur mise sur le marché, aidant ainsi à assurer une veille sanitaire par un processus continu de recueil, d’enregistrement, d’identification, de traitement, d’évaluation et d’investigation => Amélioration de la gestion du risque et de la sécurité sanitaire des patients.