l’ éduc ’mag - ajaxplorerextranet.unsa-education.com/docs/total/em150.pdf · pas un fantasme...

32
l’ é duc mag LE MAGAZINE DE L’UNSA ÉDUCATION avril 2017 150 4,60 La fédération UNSA des métiers de l’ Éducation, de la Recherche et de la Culture La force positive ! CPPAP N° 0716 S 06569 l’Enseignement Public Ne pas se tromper

Upload: trinhthien

Post on 16-Sep-2018

217 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

l’éduc’magLE MAGAZINE DE L’UNSA ÉDUCATION

avril 2017

1504,60 €

La fédération UNSA des métiers de l’Éducation, de la Recherche et de la Culture

La force positive !

CPP

AP N° 0

716 S 065

69l’E

nsei

gnem

ent P

ublic

Ne passe tromper

ette campagne présidentielle frôlesouvent le pathétique. La confronta-tion d’idées et les projets passent au

second plan. Ce temps fort de notre démocra-tie n’est vraiment pas, cette année, ce momentd’Éducation populaire et de construction de lacitoyenneté. Au contraire, les professionnelsde l’Éducation voient souvent leur travail sur ce sujet mis à mal par la multiplication de fausses informations et de mensonges. La France est, au final, touchée elle aussi parla vague du complotisme et de la post-vérité.Ce contexte favorise toutes les dérives popu-listes qui n’avaient déjà pas besoin de celapour être au centre de la vie publique. La pers-pective d’une victoire de Marine Le Pen n’estpas un fantasme mais un réel danger. Attein-dre les 45, parfois 46% d’intention de votedans les sondages de second tour montre quela côte d’alerte est atteinte. Si la moitié de ceuxqui considèrent son arrivée au pouvoir commeun danger s’abstiennent le 7 mai, alors elle gagnera.Ne rien faire face à cette situation n’est paspossible. La seule question qui vaille est quand et comment ?L’UNSA Éducation est protégée du syndica-lisme de la neutralité par son socle de valeurs :l’humanisme républicain, la laïcité et l’ambi-tion européenne. Mais l’UNSA Éducation n’apas vocation à exprimer des préférences surles choix offerts au premier tour. En effet, nossympathisants, comme nos militants, qui sereconnaissent dans nos valeurs ont des préfé-rences citoyennes plurielles. Cette pluralitédoit être respectée. En revanche, si la candi-date du FN se trouve qualifiée pour le second

tour, alors, nous appellerons à voter massive-ment contre elle. Son programme affiché estdangereux et les méthodes promises encoreplus. Pour s’en convaincre, il suffit de voir com-ment, en meeting, ses partisans se transfor-ment en fanatiques assoiffés de vengeance etde haine : contre l’autre en général, contre lescorps intermédiaires et, au final, contre tousceux qui pourraient leur faire obstacle. Si le FNl’emporte, la République sera, elle aussi, peu à peu emportée avec lui. Les combats poli-tiques et syndicaux ne se mèneront plus avecles armes de la démocratie. C’est ce qui faittoute la différence avec n’importe quel autrecandidat, même celui qu’on aime le moins.Nous le savons, notre appel à faire barrage seheurtera à des oppositions individuelles trèsfortes en fonction du second qualifié. Maisc’est notre devoir que de lancer ce signal. Ensuite, évidemment, chacun se détermineralibrement. Mais chacun devra aussi avoir, en tête, le jour d’après : celui qui suivrait unevictoire de Marine Le Pen. Ce jour là, il seratrop tard pour changer le résultat. Voilà pour-quoi, l’enjeu essentiel du 7 mai et du pouvoircitoyen dont nous disposons, tient en peu de mots : ne pas se tromper.

C

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Retrouvez les éditoriaux de Laurent Escure sur unsa-education.com

33unsa-education.com

Directeur de la rédactionLaurent Escure

Directrice de la publicationClaire Bordas

Rédacteur en ChefChristophe Guillet

ont participé à ce numéro :

Denis Adam, Claudie Allaire, Karine Autissier, Claire Bordas,

Christian Champendal, Pierre Château, Samy Driss,

Laurent Escure, Céline Faurand, Christophe Guillet, Delphine Lambert,Yannick Lavesque, Frédéric Marchand,

Emmanuel Margerildon, Monique Nicolas, Éric Pédeboscq, Pascal Priou, Fabienne Rancinan,

Morgane Verviers

ConceptionVoici des fruits des fleurs

RéalisationYellowstone-design

PublicitéAnat Régie • 01 43 12 38 15

ImpressionImprimerie IPS

Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement

annuel de 18,40 €.

C.P.P.A.P.0716 S 06569 

Dépôt légal avril 2017

UNSA ÉDUCATION87BIS, AVENUE GEORGES GOSNAT

94853 IVRY-SUR-SEINE CéDEXTEL. : 01  56 20 29 50

FAX : 01 56 20 29 [email protected]

Ne pas se tromper

@LaurentEscure

Laurent EscureSecrétaire généralde l’UNSA éducation

6-7 • Brèves d’actu10-11 • L’Éducation dans la campagne électorale

14 • TPE, la mobilisation de toute l’UNSA a payé

16-19 • Baromètre UNSA : 5 ans déjà !

20 • Participation de l’employeur à ma protection sociale : quelle réalité ?

22 • Formation, un nouveau droit à financer

23 • Des avancées pour la santé au travail24 • L’égalité femme-homme

doit devenir une réalité

27 • Oxygène(s) : d’où vient l’info ?

28-29 • La coopération : regards croisés

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Sommaire

44

150

l’éduc’mag n° 150 - avril 201744

SommaireCent cinquante

Le site de l’Institut de Recher-ches économiques et Sociales afait peau neuve, il a été profon-dément remanié pour donneraccès, dès la première page, àl’ensemble des publications etdes nouveautés. Il offrira aussiprogressivement de nouveauxsupports, comme les rubriques

Éclairages, des graphiques, la lettre d’info de l’IRES...Le site :www.ires.frSur Facebook : https://www.facebook.com/Institut-de-Recherches-Economiques-et-Sociales-IRES-361685844217863/Sur Twitter :@IresFr

Nouveau sitepour l’IRES

Faire participer les enfants aux choixdes sociétés, lutter contre les discrimi-nations et la protection des violences,permettre l’accès aux soins et à desconditions de vie décentes, assurerl’éducation et les droits fondamentauxdes enfants vulnérables… À l’issued’un long travail d’élaboration, le Col-lectif Agir Ensemble pour les Droits del’Enfant (dont l’UNSA Éducation est

membre) a élaboré un livre blanc et a résumé 12 pro-positions à destination des différents candidats à la présidentielles.Le livre blanc : http://bit.ly/AEDE_livreblancLes 12 propositions : http://bit.ly/AEDE_12propositions

Droits des enfants, on en parle...

Depuis plus de 50 ans, Asco&Celda et Pierron proposent une offre complète

de matériel pédagogique destiné à l’enseignement,

en France et à l’International.

Retrouvez nos produits sur

www.pierron.fret www.celda.fr

PIERRON - ASCO & CELDA

CS 80609 Rémelfi ng 57206 SARREGUEMINES Cedex

France

PIERRON - ASCO & CELDAPIERRON - ASCO & CELDAPIERRON - ASCO & CELDA

CS 80609 Rémelfi ng CS 80609 Rémelfi ng CS 80609 Rémelfi ng

À l’école primaire Au collège Au lycée

UN CONSEIL ? UN DEVIS ?

Tél : +33 3 87 95 14 77Fax : + 33 3 87 98 45 91

Email : [email protected]

Votre partenaire unique de la Maternelle à la Terminale

PIE

RR

ON

- A

SC

O &

CE

LDA

– S

AS

U a

u ca

pita

l de

850

000

€ -

62 R

ue d

e S

iltzh

eim

572

00 R

EM

ELF

ING

- R

CS

Sar

regu

emin

es 5

20 3

55 2

98 -

TVA

intr

acom

mun

auta

ire F

R92

520

355

298

l’éduc’mag n° 150 - avril 201766

Nous assistons à une surenc

hère entre les

candidat-e-s souhaitant supp

rimer ou créer

des postes de fonctionnaires. N

ous ne savons

pas qui assurera les missions

des fonction-

naires en moins, ni lesquelles

seront renfor-

cées et comment.

En cette période électorale, d

es DASEN,

des préfets, des recteurs écrive

nt parfois en

direction de collègues pour le

ur demander

de respecter un devoir de réser

ve. C’est un

abus de droit non conforme à

la Constitu-

tion. Nous ne saurions accept

er des pres-

sions ou des intimidations q

ui viseraient

à interdire à des fonctionnaires d

e participer

librement, à titre privé, à des r

éunions pu-

bliques.

Le devoir de réserve est une con

struction ju-

risprudentielle qui gradue l’oblig

ation suivant

les fonctions exercées, en par

ticulier pour

les hauts fonctionnaires.

Qui aura votre préférence ?

11 candidates et candidats et un

seul bulletin

à glisser dans l’urne.

Des comparateurs existent…

Suppressions/créations

de postes de fonctionnaires

Mais cela oblige l’État à verse

r 2 milliards de

plus aux écoles privées sans co

ntrepartie… ou

alors, comme nous le demandon

s, on supprime,

on change leur financement ou

on le condition-

ne bien plus fermement. Nous

sommes impa-

tients d’avoir des réponses.

Vous avez été plus de 30 0

00

personnels de l’Éducation à

ré-

pondre à notre baromètre ann

uel

du 1er février au 1er mars.

> Plus d’informations pages 16 à 19.

La scolarité obligatoire

à 3 ans, bonne idée !

Devoir de réserve ?

Liberté d’opinion ?

Vous hésitez ?

IFRAP : www.ifrap.org/node/609

3

Le Télégramme : www.letelegramm

e.fr/dataspot/

presidentielle-comparez-le-pro

gramme-des-

candidats-16-03-2017-1143718

2.php

Un spécifique sur l’aide au dévelop

pement :

http://aide-developpement-20

17.org

Le Baromètre des métiers 201

7

l’éduc’mag n° 150 - avril 201777

pour Marine Le Pen,

qui menace directement

les fonctionnaires !

Touche pas à ma santé

En plus du mépris pour la justice

et

d'une remise en cause systémati

que

de son indépendance, elle s'en pr

end

aux fonctionnaires, confondant

im-

munité pénale et intimidation. D

es

pratiques dangereuses et d'un a

utre

temps !

Soutenue par la MGEN, la

Mutualité Française intervient d

ans le débat

présidentiel : grand oral pour les

candidats ou

leur représentant sur les questio

ns de santé

et de protection sociale.

Financement, accès aux soins,

complémen-

taires santé, prévention, politique

du médica-

ment, ils ont pendant quelque

s heures dû

préciser leurs intentions et leurs

projets. Vous

retrouverez leurs propositions sur

le site Place

de la Santé : https://www.placed

elasante.fr

C’est le nombre des exigen

ces

que l’UNSA Éducation port

e auprès

des candidats démocrates a

ux élections

présidentielles et législative

s.

Retrouvez les 25 exigences

:

http://bit.ly/UNSA_

25exigences2017

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

éducation

88

e STIP, créé vers 1960 (seul syn-dicat des enseignants du pre-mier degré), comptait onze mem-

bres lors de l’installation du Centredes Expérimentations du Pacifique.

Dans les années 70-90, le STIP syn-diquait uniquement les instituteurs duCorps de l’État pour l’Administrationde la Polynésie Française.

À partir des années 90, avec la créa-tion de la filière éducative du territoire,le STIP-AEP a permis aux agents, ad-joints d’éducation et Moniteurs d’En-seignement Pratique (MEP) de sesyndiquer et d’être défendus commeles collègues de la Fonction publiquede l’État.

Des dossiers spécifiquesLe STIP-AEP n’a cessé d’œuvrer dansl’intérêt général du personnel :• intégration progressive de 300 insti-tuteurs suppléants dans le cadre del’État (1999) ;

• création de la catégorie B et intégra-tion par liste d’aptitude des MEP ;

• gestion des carrières des profes-seurs des écoles (2003) ;

• reconnaissance de la majorationoutre-mer comme indemnité viechère donc éligible à cotisationRAFP(1) (2011) ;

• retraites : - maintien du calcul de la retraite surl’indice détenu sur les 6 derniersmois ;

- maintien de la bonification du tierspour service hors Europe ;

- recherche d’un système alternatifà la perte progressive de l’ITR (2).

Notre adhésion à l’UNSA ÉducationDepuis notre arrivée en mai 2013, leSTIP-AEP FAEN est devenu STIP-AEP UNSA Éducation.

Il est un partenaire incontournable dudialogue social avec la particularitépolynésienne : une administration àdeux têtes.

Les compétences en matière d’éduca-tion sont partagées au travers d’uneconvention décennale (Pays et Vice-Rectorat). Celle de 2017-2027 a été si-gnée en octobre 2016 par la ministre.

Notre syndicat est présent dans toutesles instances paritaires de l’État et duPays, dans les instances de consulta-tions telles que le Haut Comité del’Éducation et au CESC (3) (quatrièmeinstitution du pays).

La force positive et le plus forts en-semble restent les fils conducteurs denos actions.

L

Le STIP-AEP UNSA éducation

Syndicat Territorial des Instituteurs Professeurs et Agents de l’Éducation Publique de Polynésie Française.

Secrétaire générale du STIP-AEP UNSA Éducation

Diana Yieng Kow

[email protected]

(1) IRAFP : Retraite additionnelle de la Fonction publique

(2) ITR : Indemnité temporaire de retraite(3) CESC : Conseil économique social et culturel

a région Occitanie est un vasteterritoire comprenant 13 dépar-tements. Elle mêle tout à la

fois un dynamisme démographiqueconcentré autour des pôles urbains,des zones de grande ruralité et desproblématiques sociales, économi-ques et culturelles très diverses.

Les syndicats et la Fédération dé-ploient leur activité dans ce nouvelensemble.

Les deux anciennes régions déve-loppaient des politiques différentesen matière d’accompagnement deslycéens. Politique uniquement sco-laire (gratuité des manuels…) d’uncôté, accompagnement plus globalde la jeunesse de l’autre. Très vite,la convergence fut à l’ordre du jour.

Quand d’autres organisations syn-dicales patinaient pour avoir uneexpression commune, l’UNSA Édu-cation en ordre de marche depuisle congrès de Grenoble, a su éla-borer une position partagée et apu la faire connaître d’une seulevoix au Conseil régional.

Cette confrontation avec les élusrégionaux a conforté l’UNSA Édu-cation Occitanie dans sa déci-sion de constituer une équiperesserrée. Elle a la volonté d’êtrela plus réactive sur toutes lesproblématiques régionales etpermet aussi de s’appuyer surl’échelon académique pour lessujets où la proximité est gaged’efficacité.

En février dernier, avec notre baromè-tre des métiers, le cap fut mis sur lesrencontres avec nos collègues dansles établissements et les services.Cela a été aussi l’occasion de présen-ter nos 25 exigences pour l’Éducation.

Développer notre Fédération, la fairemieux connaître des agents, c’est ledéfi que nous relevons ensemble,avec enthousiasme et combativité.

L

Co-secrétaire général Sup’Recherche-UNSA

[email protected]

Jean-PascalSimon

Co-secrétaire général Sup’Recherche-UNSA

[email protected]

StéphaneLeymarie

Toulouse Montpellier

Le congrès deSup’Recherche

Delphine [email protected]

[email protected]

Yannick Lavesque@Yannick_Lavesk

@LambertDelphin2

Fabienne [email protected]

@FabRancinan

Pages coordonnées par :

La section régionale Occitanie

La région Occitanie : ce sont 6 millions d’habitants, 900 000 élèvesscolarisés dans le Service public et une démographie scolaire trèsdynamique. C’est aussi 230 000 étudiants.

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

éducation

99

http://sup-recherche.org

SR [email protected]

Gilles Téna

SR2A [email protected]

AntoineLoguillard

SR2A [email protected]

FrédéricVaysse

Lors du congrès de Sup’Recher-che-UNSA en décembre, unedirection bicéphale a été miseen place afin de permettre untuilage efficace. Stéphane Ley-marie et Jean-Pascal Simon ontété élus co-secrétaires géné-raux.

Des catalogues de mesures mais pas de réel projetBien entendu tous les candidats àl’élection présidentielle ont des propo-sitions pour l’Éducation et tous annon-cent même que c’est là une de leurspriorités.

Il convient de nuancer.

Des propositions uniquement scolairesSi tous proposent des mesures éduca-tives, aucun n’a placé ce thème enpremière position dans sa communica-tion. Le sujet abordé est davantagel’École que l’Éducation et, pour affiner,davantage l’enseignement que l’École.

Les programmes, en effet, parlent desenseignants et des programmes sco-laires. Jamais des autres personnelsdes établissements scolaires. Person-nels de direction et d’inspection, per-sonnels sociaux et de santé, person-nels administratifs, personnels de viescolaire sont totalement oubliés. Il enva de même pour les parents. Quantaux autres acteurs éducatifs interve-nant en dehors de l’école, ils ne sontsuggérés au mieux que par l’évocationdes nouveaux rythmes scolaires etdes temps d’activités périscolaires quileur sont associés.

Aucune approche systémiqueDe fait les programmes éducatifs serévèlent être essentiellement des ca-talogues de mesures sans vision glo-bale ou approche systémique de laquestion d’Éducation.

Faut-il le regretter ?

On serait tenté de répondre : oui, maisnon !

Oui, parce qu’il serait souhaitable queles décideurs politiques dépassent le cadre de mesures idéologiques etconstruisent une véritable politiqued’Éducation à la hauteur des enjeuxde l’avenir de notre société dans toutesses dimensions.

Mais non, finalement. Car puisqu’au-cun consensus n’existe en matière deprojet éducatif, il est certainement ur-gent de donner du temps au temps, delaisser les réformes en cours s’instal-ler, se conforter, se réguler. De ne pasvenir les bousculer - et donc à nou-veau déstabiliser toute la communautééducative - par de nouvelles transfor-mations venant contredire les précé-dentes.

Des mesures remarquablesSi toutes les mesures des candidatsen terme d’Éducation méritent d’êtreregardées, considérées, évaluées, cri-tiquées, appréciées comme autant decontribution au débat, certaines de-mandent à être mises en exergue pourleur intérêt, leur originalité ou leuraberration…

L’éducation dans lacampagne électorale

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

ÉducationRefondation

1010

>>>

Morgane [email protected]

[email protected]

Denis Adam@denisadamunsa

Elle revient à Dupont-Aignan qui inti-tule cette partie de son programme :l’instruction publique, titre en usagepour le Ministère en charge de l’ensei-gnement scolaire à partir de 1828,mais abandonné depuis 1932. Autantdire qu’on ne trouvera pas chez luitrace d’une politique d’Éducation maisau mieux un projet d’instruction !

@MorganeVerviers

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

ÉducationRefondation

1111

La + rétro Elle revient à Marine Le Pen qui, sousprétexte de revaloriser le travail ma-nuel, souhaite rendre possible l’ap-prentissage dès 14 ans et ainsi cons-truire au plus vite la séparation entreceux qui feront des études et ceuxorientés vers des voix de relégation.

La + discriminante

La piste indispensable de développerla formation continue des enseignantsest partagée, de manière différente,par plusieurs candidats. C’est ainsi lecas de François Fillon, Benoît Hamon,Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélen-chon, même si tous ne disent pas quelstypes d’enseignement et de pédagogiecette formation viendrait appuyer.

La piste indispensable

La fausse bonne idée des nombresmaximum d’enfants par classe de CPet CE1 dans les REP, fixée à 20 chezHamon et à 12 chez Macron est irréa-lisable, puisqu’elle impose des seuilset donc des disparités énormes entredeux écoles voisines pour un ou deuxélèves de différence. Si réduire le nom-bre d’élèves par classe peut être unesolution nécessaire, mieux vaut laisserla liberté pédagogique aux équipes enles faisant bénéficier de plus d’ensei-gnants que de classes.

La fausse bonne idée

Elle montre l’écart entre les projets descandidats. Réduction pour FrançoisFillon, faible augmentation pour Em-manuel Macron (+ 5 000), ce sontBenoît Hamon (+ 40 000) et surtoutJean-Luc Mélenchon avec l’annoncede la création de 60 000 nouveauxpostes qui en proposent le plus.

La grande variation du nombre de postes

Voici donc un petit florilège parmi lespropositions éducatives annoncées.

Il y aurait presque consensus sur lesujet. Malgré leurs projets d’Éducationdifférents et leurs conceptions de laCulture divergentes, une majorité descandidats voit dans l’éducation artis-tique et culturelle une mission parte-nariale de l’École et du monde de laCulture. Ils en font un axe importantdes enseignements scolaires, appel-lent la mobilisation des collectivitésterritoriales pour y participer, et toutparticulièrement leur intervention fi-nancière pour permettre sa réalisation.

L’Éducation artistiqueet culturelle fait consensus ?

ules Ferry, lui-même, lorsqu’il intervient au congrès pédagogi-que des instituteurs de France du

19 avril 1881, affirme en parlant detoutes les matières introduites dansles programmes scolaires « […] Pour-quoi tous ces accessoires ? Parcequ’ils sont à nos yeux la chose prin-cipale, parce que ces accessoires feront de l’école primaire une écoled’éducation libérale. Telle est la gran-de distinction, la grande ligne de séparation entre l’ancien régime, le régime traditionnel, et le nouveau ». Ilne s’agit pas d’une remise en causedes objectifs principaux de l’école.Bien au contraire, tous ces enseigne-ments groupés autour de l’enseigne-ment fondamental et traditionnel du« lire, écrire, compter » servent « laconstitution d’un enseignement vrai-ment éducateur ». Il s’agit davantaged’introduire de « nouvelles métho-des » que de bouleverser les hiérar-chies des enseignements.

Le socle commun d’une écoleadaptée à son époqueLa même démarche prévaut au-jourd’hui dans la construction du soclecommun et l’élaboration des pro-grammes. Nul ne remet en cause l’in-dispensable maîtrise de la langue etdes bases du calcul pour élaborer dessavoirs plus complexes. Il s’agit tout àla fois de renforcer cet apprentissage,de le rendre concret en l’articulantavec les contenus des autres ma-tières, de permettre un apprentissageréussi par tous grâce à une diversitéd’approche et de méthodes pédago-giques qui n’exclut aucun élève.

Des fondamentaux adaptés à notre époqueDéjà pour Condorcet, il était évidentqu’une seule éducation première nesaurait suffire dans un monde en pro-

grès constants et rapides. Et donc quecontenus et apprentissages fondamen-taux soient en permanence à adapter.

Si la maîtrise de la langue écrite etorale est indispensable, il convient derésorber les analphabétismes d’aujour-d’hui. Pas d’humains libres, émanci-pés ni de citoyens actifs sans notionde sciences, d’économie, sans ré-flexion sur l’environnement, sans s’in-tégrer dans une société du déve-loppement numérique, sans faire vi-brer ses sens dans un éveil physique,artistique, culturel. Autant de fonda-mentaux pour construire la société de demain et donc de contenus pourl’Éducation d’aujourd’hui.

Vous avez dit « matières fondamentales » !

Priorité à l’enseignement des matières fondamentales, c’est ce que proposent plusieurs candidats à l’élection présidentielle.

Mais au-delà de ce supposé plébiscite de quoi parle-t-on vraiment ?

Le soi-disant « lire, écrire, compter » de Jules Ferry ?

J

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

ÉducationRefondation

1212

Morgane [email protected]

[email protected]

Denis Adam@denisadamunsa

@MorganeVerviers

M Educa on à la sécurité et à la citoyenneté dans les transports collec fs de jeunes

. .DESCRIPTIFS et BON DE COMMANDE disponibles sur le site du BETECS - Bureau d’Etudes de l’ANATEEP (Associa on NA onale pour les Transports Educa fs de l’Enseignement Public)

Grâce à notre score aux élections TPE,nous avons déjà connaissance de notre représentativité pour certaines conventionscollectives qui ne comprennent que des entreprises de moins de 11 salariés. C'estainsi que nous savons d'ores et déjà quenous sommes représentatifs dans lesCCN (Conventions Collectives Nationales)suivantes : cabinets d'avocats, centresde gestion agréés, cabinets et cliniquesvétérinaires, salariés du particulier em-ployeur, avocats au Conseil d'État et à laCour de cassation, entreprises d'archi-tecture, assistantes maternelles, vétéri-naires praticiens, commissaires-priseurs,CAUE (Conseil en Architecture, Urba-nisme et Environnement), officines depharmacie, boucheries /charcuteries / tri-peries, fleuristes, hôtels / cafés / restau-rants, optique/ lunetteries, etc.

Les élections dans les TPE ne représen-tent qu'une partie des voix prises encompte pour déterminer la représentati-vité interprofessionnelle nationale desorganisations syndicales. Pour être re-

présentatif interprofessionnel au plan natio-nal, il faut en effet obtenir au moins 8 % desvoix en ajoutant les résultats dans 4 typesd’élections professionnelles : Délégués du Per-sonnel (DP. Entreprise de 11 à 50 salariés), Co-mités d’Entreprises (CE. Entreprise de plus de50 salariés), TPE/particuliers employeurs (En-treprise de moins de 11 salariés) et chambresd’agriculture. Il en est de même pour la repré-sentation dans les conventions collectives etles branches professionnelles qui, elles, pren-nent en compte les élections DP, CE et TPE.

Ces résultats consolidés seront communiquéspar le Ministère du Travail au moment où cetterevue est imprimée. Pour avoir connaissancede la mesure de notre progression globale, au plan interprofessionnel comme dans lesconventions ou branches, rendez-vous surnotre site : www.unsa.org

Interpro

l’éduc’mag n° 150 - avril 20171414

Élections TPELa mobilisation de toute

l’UNSA a payéNos bons résultats pour les élections TPE

sont le fruit de l'investissement de toutes les composantes de l'UNSA dont évidemment celui de l’UNSA Éducation.

Merci à chacune et chacun d'entre vous d'y avoir pris part.

L’UNSA réalise une progression en pourcentage et en voix. Elle est la seule organisation à le faire.

[email protected]

Pascal Priou@Pascal_Priou

2012

CFE-CGC US SOLIDAIRES CFTC UNSA FO CFDT CGT

2017

écart

2,30 % 4,73 % 6,52 % 7,32 % 15,25 % 19,23 % 29,57 %

3,38 % 3,50 % 7,44 % 12,49 % 13,01 % 15,49 % 25,12 %

+ 1,08 % - 1,23 % + 0,92 % + 5,17 % - 2,24 % - 3,74 % - 4,45 %

IMM

ATR

ICU

LATI

ON

N° :

IM0

7511

016

9

www.artsetvie.com

Faire de la culture votre voyage

Votre ressenti sur votre métier (si vous l’ai-mez ? si vous êtes heureux de l’exercer ? si vous

vous sentez reconnu ?), votre état d’esprit (ce quevous pensez de votre pouvoir d’achat, de vos perspec-

tives de carrière…), votre avis sur les évolutions quis’annoncent (ce que vous trouvez de positif ou de négatif)

si vous avez envie de changer… Des questions fermées etdeux questions ouvertes pour que vous puissiez pleinement

vous exprimer.

1616l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Plus forts ensemble !Baromètre UNSA éducation :

Le Baromètre est né de l’envie de mieuxvous connaître, de l’envie d’être au plus

proche de la réalité du terrain, de votre réa-lité, quel que soit votre métier, quel que soit

votre lieu d’exercice. Simplement pour mieuxvous représenter.

Pour cela : quoi de mieux qu’une enquête annuelle ? Quoi de mieux qu’un Baromètre ?

Depuis 2013, chaque année, nous posons 15 questionspour tout savoir sur ce que vous pensez de votre métier.Chaque année, vous êtes des milliers à participer. Chaqueannée, vous nous confiez de précieuses informations.Nous passons vos avis à la loupe, nous les analysons,nous scrutons chaque variation, chaque écart, pouragir au plus proche de vous, pour être un syndicatqui vous ressemble.

Pourquoi un Baromètre ?

Que vous demande-t-on ?

Accédez directement aux résultats du Baromètre des métiers 2017http://barometre-metiers.unsa-education.com

5 ans déjà ! ...

1717l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Plus forts ensemble !Cette année, vous avez été presque 31 000 à participer !Merci. Grâce à vous le Baromètre s’est définitivement installé comme un « plus »pour notre syndicalisme réformiste, exigeant et positif. Après 5 ans, c’est l’heure du bilan ! Trois pages pour tout savoir sur le Baromètre : pourquoi ? comment ? mais surtout pour quoi faire ?

Soit directement dans votre boîte courriel :Si vous avez déjà participé les années précédentes,nous vous réinterrogeons automatiquement. Si c’est lapremière fois, vous recevez l’information par le biaisd’une lettre en ligne (de l’UNSA Éducation, de l’un deses syndicats) ou par le biais d’une connaissance qui a pensé que cela pourrait vous intéresser de donnervotre avis.

Soit en main propre :Tout au long de l’année, et particulièrement pendant la période du baromètre, les militants de l’UNSA Édu-cation - militants des régions, militants nationaux - vien-nent à votre rencontre. Nous venons dans votre bu-reau, au portail de votre école, dans votre salle desprofs, devant un amphi, une bibliothèque… partout oùvous êtes et quel que soit votre métier.

Soit sur les réseaux sociaux :Facebook, Twitter sont d’excellents moyens de faire circuler les informations et donc le Baromètre.

Comment s'y prend-on pour recueillir votre avis ?

Le Baromètre est ouvert à tous :À vous - les adhérent-e-s - mais aussi aux autres…Chaque personnel de l’Éducation peut participer.Cette année, nous avons demandé à chaque partici-pant-e s'il ou elle était adhérent-e ou non, et si oui, àl’UNSA ou ailleurs. 45% des participants se disaientadhérents ou sympathisants de l’UNSA Éducation,37% d’aucune organisation syndicale et 18% d’uneautre organisation syndicale. Connaître votre avis estnotre priorité, mais pouvoir le comparer à ceux desautres personnels a été très riche d’enseignements.

Qui répond au Baromètre ?

[email protected]

Céline Faurand@CFaurand

1818l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Plus forts ensemble !On tient compte

de votre avis Depuis 5 ans vous souhaitez :

de pouvoir d’achatde perspectives de carrièrede reconnaissancede formationd’équité entre enseignantsde priorité aux revenus les plus basd’égalité : professionnelle, territorialede temps et d’accompagnement pour les réformes

L'UNSA continuera à revendiquer :le maintien de la priorité budgétaire à l’Éducationla consolidation de la Refondation pour la réussite de chaque jeuneune réelle politique de gestion des ressources humainesle retour des ABC de l’Égalitéun pôle interministériel éducatif incluant la jeunesse et les sportsl'amélioration des carrières pour tous les personnels et notamment pour les catégories Bdes projets éducatifs spécifiques pour chacun des territoires Ultramarinsl’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuelsle Pass Éducation pour tous

Des avancées avec l'UNSA :le dégel du point d’indicel'amélioration des carrières et des rémunérations avec le protocole PPCR (1)

la prolongation de la loi Sauvadet pour les contractuelsl’ISAE pour les enseignants du Premier degréle passage en catégorie A pour les Assistants de service sociall’amélioration des grilles des catégories Cla réforme de la mutation et de la formation des enseignants-chercheursle Pass Éducation pour les personnels des EPLE

[email protected]

Céline Faurand@CFaurand

(1)Parcours professionnels, carrières et rémunérations

1919l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Plus forts ensemble !2017, année d’électionsLe Baromètre va plus loin

La Fonction publique et l’Éducation sont au cœur desdébats des présidentielles, le plus souvent autour desujets à la fois polémiques et cruciaux pour l’avenir denotre système éducatif : faut-il supprimer des postes defonctionnaires ? Devrait-on rémunérer les personnelséducatifs au mérite ? Quel est le rôle des savoirs fon-damentaux ? Quelle autonomie pour les établissementsscolaires ?Nous avons souhaité vous donner la parole, à vous, quiêtes tous les jours confrontés directement à ces ques-tions. Et les résultats réservent des surprises ! On note,par exemple, que si les collègues restent en majoritépour une création de postes dans l’Éducation, pres-qu’un tiers ne souhaitent ni en créer, ni en supprimer,et estiment qu’il est essentiel d’abord de faire évoluerle système éducatif. Plus de résultats sur notre site.

10 questions spéciales Présidentielles

Au-delà du baromètre et des questions présidentielles, notre consultation continue !Nous vous proposons, avant de vous exprimer par votrebulletin de vote, de partager votre attente et votre crain-te vis-à-vis du prochain quinquennat pour l’Éducation. Tous les moyens sont bons : envoyez-nous un mail([email protected]), une vidéo, untweet, un post facebook sur notre page. Une synthèsede vos contributions, ainsi que nos 25 exigences pourl’Éducation, seront présentées aux candidats démo-crates de la présidentielle.

Vous pouvez continuer de donner de la voix

En 2017, donnons tous de la voix !

[email protected]

Claire Bordas@ClaireBordasM

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Fonction Publique

2020

our l’Éducation nationale, l’En-seignement supérieur, la Recher-

che, la Culture, la Jeunesse et lesSports, le cahier des charges a été publié en janvier (1). Une fois le ou lesorganismes retenus, l’État verse direc-tement une participation auprès deceux-ci pour chaque offre référencéechoisie par un agent. Les agents res-tent libres de choisir leur protection so-ciale complémentaire sans se soucierde la procédure.

Dans cette procédure, nous sommestrès interrogatifs sur deux points : la ré-

gression induite par le nouveau cahierdes charges (fragmentation des offres,exclusion de la dépendance, volontéde retenir plusieurs organismes,…) etla faible participation de l’employeur.

En effet, la participation de l’État em-ployeur est très faible (3 € par an paragent pour le ministère de l’Éducationnationale, de l’Enseignement supérieuret de la Recherche). Dans le secteurprivé, l’employeur doit participer à hau-teur de 50%. Il est difficile de comparerdes situations aussi différentes. Pourautant, l’État employeur ne peut s’exo-nérer d’une véritable réflexion sur lahauteur de la participation à la protec-tion sociale de ses agents.

Par ailleurs, un réel dialogue socialdans un temps long sur ce sujet auraitsans doute permis d’améliorer réelle-ment le cahier des charges. Finale-ment les choix retenus ne renforcentpas un modèle solidaire mais dériventvers une logique assurantielle.

L’UNSA Éducation est particulièrementattachée au système mutualiste pourla protection sociale complémentaire.Ce sont ses militants qui ont créé, il ya 70 ans, la MGEN et continuent à dé-fendre les valeurs qui vont avec : unesolidarité entre les générations, entreles différents niveaux de revenus, entreles malades et les autres, une gouver-nance impliquant les adhérents.

Pour l’UNSA Éducation, la protec-tion sociale complémentaire desagents publics et la contribution del’État est essentielle. Nous porte-rons avec nos syndicats une ré-flexion et des revendications fortessur ce dossier pour répondre auxbesoins des agents et préserver unsystème solidaire.

PLes différents ministères procèdent actuellement au renouvellement

des « référencements » d’organismes de protection sociale complémentaire.

Participation de l’employeurà ma protection sociale : quelle réalité ?

(1) Jusqu’ici sur ces champs, seule la MGEN avait des offres dites référencées.

[email protected]

Frédéric Marchand@FMarchandfred

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Personnels & ÉducationJeunesse et Sports

2121

Un rapport instructif sur laréforme des GRETALe rapport de l’Inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche (IGAENR)comprend 2 chapitres intitulés respectivement « Un bilan en demi teintes » et « des défis à relever ».

• le renforcement du rôle du Recteur ;• une carte des GRETA très variable.Trop de fusions peu utiles ;

• des GIP-FCIP(2) avec des rôles trèsdifférenciés ;

• 54% de l’activité repose sur desfonds publics contre 43% pour desfonds privés, la proportion de cesderniers ne cesse de baisser de-puis 2009 où ils étaient majoritaires.

Des défis restent effectivement àrelever :• renforcer le maillage territorial en nefaisant des fusions que quand c’estutile. Pour nous 1+1 ne font pas 2 ;

• poursuivre l’harmonisation des pra-tiques GRH(3) des contractuels, leursdroits, leur rémunération et leur ré-gime indemnitaire inexistant ;

• les personnels des GIP trop souventoubliés ;

• le rôle du CA de l’établissementsupport doit prendre en compte ladimension FCA.

UNSA Éducation se réjouit decette réforme essentielle qui a vu le jour à travers la loi de

Refondation.

Elle a permis de sauver les GRETAde la GIPification imposée par la loiWarzmann, ce qui aurait été, selonnous, la pire des choses pour le ré-seau Éducation nationale.

Ce qu’il faut retenir :• le pilotage académique FCA(1) trèsvariable ;

• la mission de FCA est une missionde l’Éducation nationale et non duseul EPLE ;

La fin de ce mandat présidentiellaisse aux personnels un sentimentfondé de 5 ans de régression quiont poursuivi le mandat précédent.Le seul point positif sera, peut-être,la création du PPCR pour les seulspersonnels éducatifs (professeursde sport et CEPJ).Alors qu’à l’Éducation nationale, ilen va tout autrement avec 60 000créations de postes, la Refondation,l’aménagement des rythmes éduca-tifs, l’évolution des métiers, etc.Ce parallèle ne fait que renforcernotre conviction que c’est dans cegrand pôle éducatif avec l’Éduca-tion nationale qu’est la place d’unministère Jeunesse et Sports avecses missions et ses personnels.À l’occasion des présidentielles,c’est cette volonté d’avenir quel’UNSA Éducation et ses syndicatsdu secteur portent.

L’

(1)FCA : Formation continue des adultes.(2)GIP-FCIP : Groupement d’intérêt public - formationcontinue et insertion professionnelle.

(3)GRH : Gestion des ressources humaines.

Le rapport de l’IGAENR : http://bit.ly/Rapport_Greta

Exigence n°20 : http://bit.ly/UNSA_Exigence20

[email protected]

Samy Driss@DrissSamy

Les personnels de Jeunesse et Sports aspirent à un grand pôle éducatif

Le compte d’engagement citoyen (CEC) du compte personnel d’activité(CPA) permet d’obtenir des droits à formation supplémentaires en recon-naissance des activités bénévoles ou volontaires et à faciliter la recon-naissance des compétences acquises par un agent public ou tout autresalarié, à raison de 20 heures par an dans la limite de 60 heures :• le service civique ;• la réserve militaire opérationnelle ;• la réserve communale de sécurité civile, la réserve sanitaire ;• l’activité de maître d’apprentissage ;• les activités de bénévolat associatif.

L’engagement citoyen reconnu

e CPF se substitue à compter du1er janvier 2017 au droit indi-

viduel à la formation (DIF). Il permetd’obtenir 24 heures de droits à la for-mation par an, dans la limite de 150heures, contre 120 heures pour le DIF.Ce crédit d’heures est majoré pour lesagents de catégorie C dépourvus dequalification (48 heures par an dans lalimite de 400 heures).

Il ouvre droit au financement de plusde formations, dans le but de mettreen œuvre un projet d’évolution profes-sionnelle, notamment l’accès aux for-mations diplômantes ou qualifiantes.L’agent peut également solliciter sonCPF, en complément des droits ou-verts au titre du congé pour bilan decompétences, du congé pour valida-tion des acquis de l’expérience ou du

congé de formation professionnelle,faciliter une mobilité fonctionnelle et/ou géographique, mieux préparer unconcours ou un examen professionnelou encore se réorienter profession-nellement, y compris vers le secteurprivé.

Les agents pourront également béné-ficier d’un crédit d’heures supplémen-taires, dans la limite de 150 heures,lorsque leur projet d’évolution profes-sionnelle vise à prévenir une situationd’inaptitude.

L’UNSA continuera à formuler despropositions pour assurer le finan-cement du CPF et garantir sonsuccès pour que les agents puis-sent bénéficier pleinement de cesnouveaux droits.

L

Formation, un nouveau droit à financer

L’ordonnance 2017-53 du 19 janvier 2017 a instauré la possibilité pour tout fonctionnaire ou contractuel, sans condition d’ancienneté de service,

l’ouverture d’un compte personnel d’activité (CPA) constitué du compte personnel de formation (CPF) et du compte d’engagement citoyen.

2222l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Personnels

[email protected]

Monique Nicolas@UNSA_Education

Personnels

[email protected]

Emmanuel Margerildon@EMargerildon

Des avancées pour la santé au travailDe nouvelles dispositions relatives à la santé et à la sécurité au travail dans la Fonction publique ont été prises avec l'ordonnance 2017-53 du 19 janvier 2017. Elles constituent un vrai progrès pour les agents.

retraite avec le remboursement desfrais directement entrainés par la ma-ladie ou l’accident ;

• enfin, la charge de la preuve est inver-sée : un accident du travail ou une ma-ladie professionnelle est désormaisreconnu imputable au service, quellequ’en soit la cause, en l’absence defaute, y compris lors d’un trajet.

Ce sont de réelles avancées pour lesagents publics qui devaient jusque-là apporter la preuve de l’accident oude la maladie. L'UNSA acte positive-ment ces avancées.

oici les nouvelles dispositions :• la possibilité d’obtenir rapide-ment un temps partiel thérapeu-

tique si l’agent est atteint d’unemaladie grave, sans attendre les six mois d’un congé de longue maladie ;un droit à une période de prépara-tion au reclassement avec traite-ment sur une période d’un an sil’agent est en situation d’inaptitu-de à l’exercice de ses fonctions ;dans le cas d’une maladie profes-sionnelle ou d’un accident de ser-vice, l’agent a droit à un congéspécial de maladie à plein traite-ment, jusqu’à sa reprise de ser-vice ou jusqu’à sa mise à la

Si le statut de la Fonctionpublique rappelle queles agents consacrentl’intégralité de leur activitéprofessionnelle à leur em-ploi, il existe pourtant desexceptions.

On peut notamment exer-cer des activités acces-soires sous autorisationdans les domaines de l’en-seignement, de la forma-tion, des activités à carac-tère spor tif/culturel ou del’éducation populaire pourciter les principales.

Pour ce qui est de la créationou reprise d’une entreprise,l’agent doit être à temps par-tiel.

Plus de détails sur les possibi-lités et les démarches ici :

http://bit.ly/2klhjdX

En téléchargement sur :http://bit.ly/UNSA_Mementos

V

Le cumul d’activités

2323l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Les Mémentos

l’éduc’mag n° 150 - avril 20172424

n rapport de février du HCE s’estintéressé à la parité aux niveaux

communal, intercommunal, départe-mental et régional.

L’état des lieux est en demi-teinte,quinze ans après les premières loisdites « de parité », car les progrès nesont pas à la hauteur des espérances.

En effet, si ces lois ont fait progresserla part des femmes élues dans lesconseils et les exécutifs des collectivi-tés locales tous échelons confondus -communal, intercommunal, départe-mental et régional puisqu’elle atteintdésormais 40%, il ne faut pas s’y trom-per. À la tête des postes à pouvoir, onretrouve majoritairement des hommes.

Aussi le HCE émet 10 recomman-dations pour favoriser la présencedes femmes dans les plus hautesinstances décisionnelles afin de :• garantir la parité à l’échelon intercom-munal, aussi bien dans les conseilsque dans les bureaux, aujourd’hui nonvisés par des obligations légales ;

• permettre le passage du partage desplaces au partage du pouvoir parl’élection d’un « tandem paritaire » àla tête des communes, départementset régions ;

• accélérer le renouvellement des élu-e-s en limitant le cumul des mandatsdans le temps, au-delà de la limita-tion des mandats concomitants quientrera en vigueur le 1er juin 2017.

Mais surtout, c’est l’idée même de parité qui doit être appréhendée plusglobalement. Il ne s’agit pas d’œuvrerà une simple représentation égalitaire

U50/50 dans les instances décision-nelles. Les questions essentielles à seposer sont les conditions de travail, lepartage des tâches, les stéréotypessexistes et l’ensemble des obstaclesstructurels qui ne permettent pas auxfemmes de pouvoir pleinement exercerdes fonctions à responsabilités pourlesquelles elles sont aussi compé-tentes que les hommes.

L’UNSA Éducation ne peut que s’ins-crire dans la volonté de garantir unvéritable partage du pouvoir.Mais pour cela, il faut passer à la vi-tesse supérieure, portée par uneexigence commune pour que « lepays des droits "de l’homme" soitaussi celui des droits des femmesen matière politique. »(1).

L’égalité femme-hommedoit devenir une réalité

Pour l’UNSA Éducation, l’égalité femme-homme est une priorité. Elle en a fait une de ses exigences pour les présidentielles 2017, elle est un combat au long cours. C’est en tout

cas le constat du Haut Conseil à l'Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) : les lois de parité ont permis un partage des places dans les assemblées élues au niveau local,

mais les femmes restent exclues des fonctions exécutives, où réside le pouvoir.

[email protected]

Carine Aoun-Boudot@carineaoun1

(1) Femmes en politiques en finir avec les secondsrôles, Marlène Coulomb-Gully, Collection égaleà égal, Belin.

SociétéÉgalité

Illustrations tirées du rapport « Parité au niveau local : en l’absence de contraintes légales, le partage des responsabilités s’arrête aux portes du pouvoir ».

Télécharger le rapport : bit.ly/2kVy7sv

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

SociétéLaïcité

2525

Si la loi de 1905 n’est pas dans tous les programmes, la question de la laïcité s’invite régulièrement dans les débats où elle est souvent associée aux seules interdictions.

de 1905, il souhaite que « l’islam s’appro-prie pleinement ce cadre en l’aidant à sestructurer. »

S’étant emparé récemment de la laïcité, leFN s’en sert comme instrument xénophobeet de stigmatisation. Marine Le Pen veut interdire « les signes religieux ostensoirsdans l’espace public » et a bien préciséque « les religions chrétiennes n’ont pasde signes ostensibles (…) ». Cette « dé-fense forcenée » de la laïcité s’arrête éga-lement lorsqu’il s’agit d’écoles privées.Puisque qu’il faudrait préserver les « spé-cificités de l'enseignement privé souscontrat tels que définies par la loi Debré ».Ceci permettant de se positionner en faveur de toute aide octroyée à l’enseigne-ment privé, de « garantir la liberté de sco-lariser ses enfants selon ses choix (…)»,formule qui a pour seul but de promouvoirle « chèque éducation ».

L’UNSA Éducation le répète, la laïcitéest aux antipodes de l’idéologie du FN.Leurs propositions ne font que dévoyerl’idée laïque !

UNSA Éducation le rappelle, la loide 1905 de séparation des égliseset de l’État est une loi de liberté !

La laïcité constitue une garantie d’égalité et d’émancipation de l’individu et de paixcivile.

Que disent les candidats de la laïcité ?

Les candidats du PS et de En marche veu-lent l’application stricte de la loi de 1905 etsont contre l’extension de l’interdiction duvoile à l’université. Sur le financement desétablissements privés, Benoît Hamon sou-haite « une modulation des dotations enproportion de la contribution des établisse-ments privés à la mixité sociale ».

Le candidat de La France insoumise veutquant à lui « interdire le financement publicdes édifices religieux ou des activités cul-tuelles et étendre le bénéfice de l’applica-tion de la loi de 1905 à tout le territoire dela République, en abrogeant le concordatd’Alsace-Moselle et le statut scolaire particulier et les divers statuts spécifiquesen vigueur dans les Outremer. » L’argentpublic serait réservé au financement del’école publique, la loi Carle abrogée.

François Fillon LR se dit « ardent défen-seur du principe de laïcité » et ne souhaitepas faire évoluer la loi sur l’interdiction dessignes religieux. En revanche, s’il ne déclareplus être favorable à une évolution de la loi

L

La laïcité dans lesdébats présidentiels

[email protected]

Karine Autissier@KAutissier

Tous mobilisés contre la marchandisation et pour la qualité de l’ÉducationUne éducation de qualité pour touteset tous est un objectif pour les huma-nistes du monde entier. La réalisationde cette ambition impose de nom-breuses conditions : financières bienentendu et politiques, mais aussi depaix et d’égalité (dont celle entre filleset garçons). La mobilisation des paysdéveloppés pour permettre partout lagénéralisation de la scolarisation uni-verselle est indispensable. Mais au-delà,le combat de l’IE contre la marchandi-sation de l’Éducation concerne tousles pays. Aucun n’est à l’abri du déve-loppement des officines privées quientendent compléter voire se substi-tuer à l’École publique, trouvant là, unmarché rentable et prometteur.

L’impact des orientations européennesLes pays européens partagent lesmêmes préoccupations éducatives :massification scolaire et universitaire,lutte contre les échecs, recrutement et formation des professionnels… Sipeu de mesures purement éducativessont décidées par les institutions de lacommunauté européenne, les direc-tives et orientations rejaillissent sou-vent sur les évolutions des systèmes

d’éducation nationaux (c’est par exem-ple fortement le cas dans le domainede la formation professionnelle). Parailleurs, les évaluations des réformeset des pistes de solutions expérimen-tées dans certains pays sont souventtrès utiles aux autres, dans une mu-tualisation de réflexion enrichissantepour tous.

La Francophonie : au-delà de la langueCommunauté culturelle plus que géo-graphique, la francophonie est le lieude diffusion, promotion, défense de la langue française et de son ensei-gnement. Au-delà, elle est porteusede valeurs culturelles et humanistesqu’elle tend à valoriser à travers les 5continents. Loin d’être un repli com-munautaire et passéiste, il s’agit deporter une conception d’un monde ou-vert et de revendiquer la diversité et lacomplémentarité plutôt que l’exclusionou la norma-lisation.

Europe & Monde

l’éduc’mag n° 150 - avril 2017

Syndicats

2626

Les enjeux de notre investissement à l’international

Christian [email protected]

[email protected]

Denis Adam@denisadamunsa

@christi71990661

L’UNSA Éducation est membre de l’Internationale de l’Éducation (IE) au niveau mondial, du Comité syndical européen de l’Éducation (CSEE), qui est la branche européenne

de l’IE du Comité syndical francophone de l’éducation, et de la formation (CSFEF) pour les pays francophones.

Pourquoi un tel investissement ?

Education InternationalInternationale de l’EducationInternacional de la EducacionBildungsinternationale

D’où vient l’info ?a défiance vis-à-vis des médias n’a jamais été aussi grande. Elle provientà la fois d’un climat de remise en

question systématique de leur rôle par lasphère politique, mais aussi les Françaiseux-mêmes.

Il n’est pas un jour sans que les candidatsà la présidence de la République ne re-mettent en cause le « système » des mé-dias, leur manque d’indépendance, voirleurs manipulations d’information. Paral-lèlement, les Français n’ont jamais euaussi peu confiance dans la presse, la té-lévision, la radio. Cette défiance est en-core plus forte vis-à-vis des informationsprovenant d’internet. D’après une étudeKantar conduite courant janvier, lesFrançais pensent pourtant que les mé-dias ont un rôle important à jouer dansla campagne présidentielle, commeaide au décryptage et vérificateur d’in-formations.

Il apparaît donc essentiel de réconcilierles Français et les médias. Cela com-mence à l’école, par une lecture criti-que de l’information, et en s’interro-geant sur sa provenance.

Car l’information est aujourd’hui par-tout. Elle semble même accessible àtoutes et tous, en permanence, aupoint où les réseaux sociaux sont de-venus pour une partie de la popula-tion la source principale. Au-delà decette apparente facilité d’accès, com-ment savoir d’où elle vient et si elle estfiable ?

Développer son esprit critique se travaille,s’apprend, s’accompagne. C’est le but detoute éducation. L’éducation aux médiaset à l’information en est un élément clé pourappréhender le monde d’aujourd’hui et nepeut se limiter à une opération annuelle enclasse. Tous les acteurs éducatifs ont voca-tion à y participer, chacun dans son rôle. Lasemaine de la presse à l’école, dont le thè-me de cette année est « d’où vient l’info ? »,est un bon prétexte pour s’en emparer etpour l’inscrire dans la pérennité.

Par exemple : des familles migrantes sont ar-rivées dans la commune. Leur présence faitparler, jusque dans les écoles et établisse-ments scolaires. Une bonne occasion dechercher à comprendre ce qu’ils ont vécu,pourquoi leur venue fait polémique, com-ment dépasser les idées toutes faites. Pourles élèves, en fonction de leur âge, c’est l’oc-casion de comparer le traitement des mi-grants par les différents médias, de repérerles orientations politiques, les contre-véritésvéhiculées sur les réseaux sociaux.

C’est aussi la possibilité de les interroger, defaire des articles sur eux et leurs familles,d’exposer dessins, photographies et textes.Et d’en profiter pour dépasser le cadre sco-laire pour informer, interroger, faire réfléchirles habitants de la commune, avec des af-fiches dans les rues, un débat à la Maisondes Jeunes et de la Culture, des films au ci-néma municipal.

Claire [email protected]

[email protected]

Denis Adam@denisadamunsa

@ClaireBordasM

l’éduc’mag n° 150 - avril 20172727

La semaine de la presse à l’école, plus indispensable que jamais

Sur le site du clémi : www.clemi.fr/fr/evenements/semaine-de-la-presse-et-des-medias-dans-lecole.html

L’étude Kantar sur la confiance des Français dans les médias :http://fr.kantar.com/m%C3%A9dias/digital/2017/barometre-2017-de-la-confiance-des-francais-dans-les-media/

L

Éduc

l’éduc’mag n° 150 - avril 20172828

Regards croisés sur la coopération

La coopération est une pratique pédagogique que l’UNSA Éducation promeut,notamment pour les valeurs qu’elle porte, son importance dans le cadre du

vivre-ensemble et son organisation des apprentissages. Nous vous présentons quatre points de vue qui présentent

la coopération au travers de leur expérience.

Mon expérience de la pédagogie Frei-net (1) remonte au début des années1970, époque du premier choc pétro-lier et de la guerre entre Israël etl’Egypte. Des événements dont nousdébattions au cours des réunions declasse quotidiennes : il s’agissait deformer aussi des citoyens. Le souvenirque je garde est celui d’une grande li-berté qui me faisait vraiment aimerl’école. Trois niveaux étaient mélan-gés, du CP au CE2, au sein desquelsle travail était organisé en ateliers quechaque enfant choisissait, établissantainsi son propre emploi du temps.Ce fonctionnement en rien magistral

n’était nullement incompatible avecl’acquisition des savoirs essentiels.Bien au contraire, car il développaitchez chacun un grand sens de l’auto-nomie : plus tard, mes parents n’ontjamais eu besoin de me « faire fairemes devoirs ». Liberté, mais aussicréativité qui s’exprimait à travers detrès nombreuses activités manuelles,la pratique du théâtre et, bien en-tendu, le fameux journal que nousréalisions sur un vrai matériel d’im-primerie. Tous mes camarades nesont pas, comme moi, devenus jour-nalistes, mais il n’y a peut-être pas de hasard…

Ancien élève en pédagogie coopérative, rédacteur en chef du magazine Diapason

Coopérer c'est concourir à une œuvre commune.Dans nos classes multi-âges voici com-ment cela se traduit :Le conseil de coopérative est un tempshebdomadaire, durant lequel la vie declasse s'organise :• gestion des conflits ;• distribution des responsabilités ;• discussion sur les projets terminés,en cours et à venir ;

• construction des règles de vie com-munes, en réponse à des problèmesrencontrés ;

• on y parle aussi de choses positives,de réussites.Le tutorat permet aux plus jeunesd'être aidés par les plus âgés. Des temps de présentations : lesélèves volontaires présentent leursproductions et les soumettent aux cri-tiques constructives de la classe quis'en nourrit également. Celui ou cellequi présente peut choisir de continuerson travail et un-e autre élève peuts'en emparer et le faire évoluer.La coopération se vit au quotidien,elle revêt différentes formes, en voilàun rapide aperçu.

Enseignantes en écoles maternelles (Aix-en-Provence et La Ciotat)Esther Breysse, Véronique Vicente, Anne Dimitropoulos

Emmanuel Dupuy

(1) La pédagogie Freinet est une pédagogie mise au point par Célestin Freinet et son épouse Élise Freinet.Elle est fondée sur l'expression libre des enfants ; texte libre, dessin libre, correspondance inter-scolaire, imprimerie et journal, etc.

Quels sont les effets de la coopéra-tion en Éducation ?Ce qui est possible sous conditions,c’est d’obtenir des classes où il n’y aplus besoin de beaucoup de différen-ciation pédagogique puisque celadonne une sorte de don d’ubiquité àl’enseignant-e. Ce n’est plus la seulepersonne ressource par rapport à uneconsigne ou à des savoirs élémen-taires. Cela donne la possibilité à l’en-seignant-e d’organiser des systèmesde classe où on s’occupe d’élèves quiont besoin d’une aide plus ponctuelleet plus particulière.

Du point de vue du climat scolaire, lacoopération ne pacifie pas les élèvescar une classe où il y a de la coopéra-tion, peut vite devenir une classe où ily a du désordre.

En se rencontrant dans des situationsauthentiques, ils se connaissent mieux,

ils s’apprécient mieux. On le voit sur-tout dans les lycées professionnels oùles élèves sont beaucoup moins enconflit les uns avec les autres et avecles enseignants.

Le fait de disposer de la coopérationcomme étant une stratégie de travailplus efficace que la passivité peutavoir pour effet de rendre les élèvespro-actifs, pas en situation apathique,d’attente systématique. Ça participeaussi a des effets sur le développe-ment de l’esprit critique, c’est à dire lefait de ne pas se satisfaire systéma-tiquement de l’avis du plus fort ou del’avis du dernier qui a parlé.

Professeur des écoles en éducation prioritaire. Aujourd’hui, enseignant-chercheur en Sciences de l'Éducation au LIRDEF (équipe Didactique et Socialisation), maître de conférences à l'Université Paul Valéry

Coopérer est une des bases de l’édu-cation populaire. Pas la recherched’un consensus mou qui ne satisfaitpersonne. Mais une démarche partici-pative qui aboutit à une constructionpartagée. Et ça se construit.

Par le débat : Que veut-on faire ?Pourquoi ? Pour qui ? Avec qui ? C’estle préalable indispensable. Poser lestermes. Vérifier qu’on parle de lamême chose ou pas. En discuter libre-ment, dans un temps organisé : circu-lation de la parole, gestion du groupe,inscription des idées…

Par le conflit : Il y a des points de di-vergence, même très forte. Là encoreparlons-en. Qu’est-ce qui gêne ? Qui

fait dissensus ? Ne masquons aucundes désaccords. Poussons même lesoppositions le plus loin possible. Fai-sons émerger leurs causes profondeset réelles.

Par la délibération : Non pas le choixd’une solution contre une autre. Uneconstruction à laquelle tous contri-buent. Une autre voie. Innovante, inventée, créative. L’émergence del’idée nouvelle qui fait agir toutes ettous ensemble dans une démarchepositive : la coopération.

Conseillère d’Éducation Populaire et de Jeunesse

[email protected]

Christophe Guillet@chris_guillet

l’éduc’mag n° 150 - avril 20172929

Retrouvez l'entretien complet sur notre site : www.unsa-education.comRubrique Éducation/Recherche en Éducation

Propos recueillis par

Sylvain Connac

Laurence Druon

l’éduc’mag n° 150 - avril 20173030

CoopérerNul ne sait tout, ni

tout faire, tout seul. Fort de ce const

at, il ne s’agit pas d’abandonner

ses idées, d’abdiquer ses points de

vue, de noyer ses apports dans un

collectif flou.

L’ambition est d’enrichir, de nourrir, d

’articuler. Il s’agit d’aller ensemble plu

s loin. Ques-

tions d’Éduc propose une large pré

sentation de la coopération dans to

us les champs

de l’Éducation.

À feuilleter ou à télécharger : http://bit.ly/Questions_Educ_UNSA

À découvrir aussi, le dernier numéro

de Questions d’Éduc : le travail personnel.

Inégalités, tous concernésLe sujet de la pa

uvreté et des

inégalités est invisible dans les

médias et les discours politiques,

les injustices et les inégalités

croissantes ne suscitent pas le

même vent de révolte ou d’indi-

gnation que d’autres questions socié

tales. Pourtant, en

s’attaquant à ces inégalités, on renfo

rce le tissu social et

la croissance économique à long te

rme. Questions de

Société fait un état des lieux et analy

se quelques propo-

sitions.

À feuilleter ou à télécharger :

http://bit.ly/Questions_Societe_UNSA

La machine à trier. Ou commentla France divise sa jeunesse ?

La jeunesse française est coupée en d

eux, certains s’en

sortent et d’autres non. Pourquoi ?

Les plus faibles sont implacableme

nt éliminés, mis à

l’écart, tendent à déserter les urnes e

t à renier les fon-

dements démocratiques. Cette nouv

elle édition, entiè-

rement mise à jour, confirme les diffic

ultés persistantes

de la jeunesse, réfute l’idée d’un des

tin commun à une

génération et propose une révision

radicale de notre

modèle d’intégration élitiste.

La machine à trier. Ou comment la France divise

sa jeunesse, Pierre Cahuc, Stéphane Carcillo,

Olivier Galland, André Zylberberg.

Éditions Eyrolles, 3è édition, 186 page

s, 12 €.

[email protected]

Christophe Guillet@chris_guillet

À la CASDEN, la mise en commun de l’épargne de tous permet à chacun de réaliser son projet aux meilleures conditions. Un modèle bancaire unique qui rassemble déjà plus d’un million de Sociétaires…

Fonctionnaires, cette offre vous est réservée !

CASD

EN B

anqu

e Po

pula

ire -

Soc

iété

Ano

nym

e Co

opér

ativ

e de

Ban

que

Popu

laire

à c

apita

l var

iabl

e. S

iège

soc

ial :

91

Cour

s de

s Ro

ches

- 7

7186

Noi

siel

. Sire

t n°

784

275

778

0084

2 -

RCS

Mea

ux. I

mm

atric

ulat

ion

ORIA

S n°

07

027

138

BP

CE -

Soc

iété

ano

nym

e à

dire

ctoi

re e

t con

seil

de s

urve

illan

ce a

u ca

pita

l de

155

742

320

€. S

iège

soc

ial :

50

aven

ue P

ierr

e M

endè

s Fr

ance

- 7

5201

Par

is C

edex

13.

RCS

PAR

IS n

° 49

3 45

5 04

2. Im

mat

ricul

atio

n OR

IAS

n° 0

8 04

5 10

0 -

Illus

tratio

n : K

illof

fer.

Rendez-vous également sur casden.fr

L’offre CASDEN est disponible dans les Délégations Départementales CASDEN et les agences Banques Populaires.

Suivez-nous sur

mgen.frMUTUELLE

SANTÉ PRÉVOYANCE

MGEN, Mutuelle Générale de l’Education Nationale, n°775 685 399, MGEN Vie, n°441 922 002, MGEN Filia, n°440 363 588, mutuelles soumises aux dispositions du livre II du code de la Mutualité - MGEN Action sanitaire et sociale, n°441 921 913, MGEN Centres de santé, n°477 901 714, mutuelles soumises aux dispositions du livre III du code de la Mutualité.

BRAVOww

w.an

tigel.

agen

cy -

Phot

o : H

ervé

Thou

roud

e. Do

cum

ent n

on co

ntra

ctuel.

MARTIN FOURCADEVAINQUEUR DE LA COUPE DU MONDE DE BIATHLON POUR LA 6e ANNÉE CONSÉCUTIVE, 5 MÉDAILLES AUX CHAMPIONNATS DU MONDE : UNE D’OR, DEUX D’ARGENT ET DEUX DE BRONZE ! MGEN EST FIÈRE DE SOUTENIR CET IMMENSE CHAMPION ET DE VOIR TRIOMPHER LES VALEURS D’ENGAGEMENT, DE PERFORMANCE ET DE SOLIDARITÉ QU’ELLE PARTAGE AVEC LUI.