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Direction du commerce, de l'artisanat, des services et des professions libérales 3-5, rue Barbet de Jouy 75353 - Paris 07 SP. Tél. : 01.43.19.24.24 http://www.pme.gouv.fr PME/TPE en bref, Directeur de la publication : Jean-Christophe Martin Conception graphique : Gilles Deketelaere. - ISSN 0183-0988 - MINISTERE DE L'ÉCONOMIE, DE L'INDUSTRIE ET DE L'EMPLOI N° 35 Juillet 2008 LE COMMERCE DE DÉTAIL DANS L’UNION EUROPÉENNE Le commerce de détail regroupe toutes les entreprises dont l’activité principale est la revente (sans transformation) de biens neufs ou d’occasion destinés à être utilisés par les particuliers ou les ménages. Le commerce de détail englobe la vente en magasin, à prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de fruits et légumes, de viandes…) et non spécialisée (hypermarchés, supermarchés, épiceries…). Il comprend aussi la vente en magasin, sans prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de meubles, de vêtements…) et non spécialisée (Bazars, grands magasins…). Enfin, les entreprises de réparation de biens à usage personnel et de vente de détail hors magasins (marchés ambulants…) sont incluses dans ce secteur. Pour mesurer le poids de ce secteur et décrire les caractéristiques de l’équipement commer- cial des différents pays, l’idéal serait de disposer d’informations précises sur les magasins (nombre de magasins, surfaces de vente, personnes occupées par magasin...) Or Eurostat ne donne que très peu d’informations sur les magasins et leurs caractéristiques. L’office statistique européen est en revanche très complet en ce qui concerne les statistiques sur les entreprises du commerce de détail que nous utilisons dans cette étude. DIX PAYS RÉALISENT 90% DE LA VALEUR AJOUTÉEEn 2005, l’activité du commerce de détail dans l’Union Européenne est concentrée dans cinq grands pays : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Chacun de ces pays contribue pour plus de 10% à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l’Union Européenne. Alors qu’ils représentent 62,6% de la population de l’Union Européenne, ces cinq pays contribuent ensemble à 76% de la valeur ajoutée totale du commerce de détail. Le Pays- Bas, la Belgique, l’Autriche, la Suède et la Pologne contribuent ensemble pour environ 13% à la valeur ajoutée du secteur . Ainsi, près de 90% de la valeur ajoutée du commerce de détail de l’Union Européenne est assurée par dix pays sur vingt-sept. Pays Contribution VA Contribution VA cumulée Part dans la population totale Répartition cumulée de la population Royaume-Uni 20,9% 20,9% 12,3% 12,3% Allemagne 17,7% 38,6% 16,6% 28,9% France 16,2% 54,8% 12,8% 41,7% Italie 10,9% 65,7% 11,9% 53,7% Espagne 10,2% 76,0% 9,0% 62,6% Pays-Bas 4,2% 80,1% 3,3% 65,9% Belgique 2,6% 82,7% 2,1% 68,1% Autriche 2,3% 85,0% 1,7% 69,8% Suède 2,3% 87,2% 1,8% 71,6% Pologne 2,0% 89,2% 7,7% 79,3% Tableau 1 : Les dix premières contributions à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l’Union Européenne en 2005 Source : Eurostat, SBS

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Direction du commerce, de l'artisanat, des services et des professions libérales 3-5, rue Barbet de Jouy 75353 - Paris 07 SP. Tél. : 01.43.19.24.24 http://www.pme.gouv.fr

PME/TPE en bref, Directeur de la publication : Jean-Christophe Martin Conception graphique : Gilles Deketelaere. - ISSN 0183-0988 -

MINISTERE DE L'ÉCONOMIE, DE L'INDUSTRIE ET DE L'EMPLOI

35 J

uille

t 200

8

Le commerce de détaiL dans L’Union eUropéenne

Le commerce de détail regroupe toutes les entreprises dont l’activité principale est la revente (sans transformation) de biens neufs ou d’occasion destinés à être utilisés par les particuliers ou les ménages. Le commerce de détail englobe la vente en magasin, à prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de fruits et légumes, de viandes…) et non spécialisée (hypermarchés, supermarchés, épiceries…). Il comprend aussi la vente en magasin, sans prédominance alimentaire spécialisée (vente au détail de meubles, de vêtements…) et non spécialisée (Bazars, grands magasins…). Enfin, les entreprises de réparation de biens à usage personnel et de vente de détail hors magasins (marchés ambulants…) sont incluses dans ce secteur. Pour mesurer le poids de ce secteur et décrire les caractéristiques de l’équipement commer-cial des différents pays, l’idéal serait de disposer d’informations précises sur les magasins (nombre de magasins, surfaces de vente, personnes occupées par magasin...) Or Eurostat ne donne que très peu d’informations sur les magasins et leurs caractéristiques. L’office statistique européen est en revanche très complet en ce qui concerne les statistiques sur les entreprises du commerce de détail que nous utilisons dans cette étude.

Dix pays réalisent 90% De la valeur ajoutée…

En 2005, l’activité du commerce de détail dans l’Union Européenne est concentrée dans cinq grands pays : le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne. Chacun de ces pays contribue pour plus de 10% à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l’Union Européenne. Alors qu’ils représentent 62,6% de la population de l’Union Européenne, ces cinq pays contribuent ensemble à 76% de la valeur ajoutée totale du commerce de détail. Le Pays-Bas, la Belgique, l’Autriche, la Suède et la Pologne contribuent ensemble pour environ 13% à la valeur ajoutée du secteur . Ainsi, près de 90% de la valeur ajoutée du commerce de détail de l’Union Européenne est assurée par dix pays sur vingt-sept.

Pays Contribution VA Contribution VA cumulée

Part dans la population totale

Répartition cumulée de la population

Royaume-Uni 20,9% 20,9% 12,3% 12,3%

Allemagne 17,7% 38,6% 16,6% 28,9%

France 16,2% 54,8% 12,8% 41,7%

Italie 10,9% 65,7% 11,9% 53,7%

Espagne 10,2% 76,0% 9,0% 62,6%

Pays-Bas 4,2% 80,1% 3,3% 65,9%

Belgique 2,6% 82,7% 2,1% 68,1%

Autriche 2,3% 85,0% 1,7% 69,8%

Suède 2,3% 87,2% 1,8% 71,6%

Pologne 2,0% 89,2% 7,7% 79,3%

Tableau 1 : Les dix premières contributions à la valeur ajoutée totale du commerce de détail dans l’Union Européenne en 2005 Source : Eurostat, SBS

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Les entreprises européennes du commerce de détail emploient plus de 17 millions de personnes, soit 13,5% des personnes occupées de l’économie marchande non financière de l’Union Européenne. Le commerce de détail britannique occupe à lui seul près de une personne sur cinq, soit 3 millions de personnes (Au Royaume-Uni, 58,3% des salariés dans le commerce de détail sont employés à temps partiels en 2005, c’est la plus forte pro-portion de salariés à temps partiels de l’Union Européenne, suivis par l’Allemagne avec 55% de temps partiels). Les dix plus gros employeurs de l’Union occupent 83,4% des personnes du secteur, soit plus de 14 millions de personnes occupées. Les cinq premiers pays sont les mêmes que pour la contribution à la valeur ajoutée, les cinq suivants sont dans l’ordre : la Pologne, les Pays-Bas, la Grèce, la Roumanie et le Portugal.

Pays Personnes occupées Répartition des personnes occupées

Répartition cumulée

Royaume-Uni 3 108 540 18,1% 18,1%

Allemagne 2 547 141 14,9% 33,0%

Italie 1 816 903 10,6% 43,6%

Espagne 1 755 642 10,2% 53,9%

France 1 720 692 10,0% 63,9%

Pologne 1 221 905 7,1% 71,0%

Pays-Bas 712 849 4,2% 75,2%

Grèce 505 757 3,0% 78,1%

Roumanie 471 945 2,8% 80,9%

Portugal 429 874 2,5% 83,4%

Source : Eurostat, SBS

… De fortes croissances Dans les nouveaux etats membresDans certains pays de l’Union Européenne, qui ont un poids économique moindre, le chiffre d’affairess du commerce de détail croît fortement depuis quelques années.

Carte 1 : Evolution moyenne annuelle du CA du commerce de détail de 2000 à 2005 dans les pays de l’Union Européenne.

Ce sont pr inc ipalement les pays du centre de l’Europe et les pays Baltes qui connaissent les plus fortes croissances de chiffre d’affaires dans le secteur du commerce de détail. La Bulgarie enregis-tre ainsi la plus forte croissance moyenne annuelle de l’Union Européenne atteignant les 17%. Entre 2000 et 2005, ce pays de 7,6 millions d’habitants a plus que doublé son chiffre d’affaires. La Slovaquie, la Roumanie, l’Estonie et la Lettonie ont aussi des croissances à deux chiffres, aux alentours de 12%. L’Irlande et Malte (Pour Malte, l’évolution moyenne annuelle est calculée pour la période allant de 2000 à 2002, les données Eurostat à partir de 2003 n’étant pas disponibles) sont les seuls pays de l’Europe occidentale à enregistrer une croissance non négligeable dans ce secteur, avec une moyenne respective de 9% et de 8,2% par an. Ces

Tableau 2 : Les dix premiers pays employeurs dans le commerce de détail de l’Union Européenne en 2005

Croissance moyenne

annuelle du CA

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fortes croissances témoignent de la modernisation des systèmes de distribution, avec notamment la montée en puissance des grandes surfaces, sur le marché alimentaire (hypermarchés, supermarchés…) mais aussi sur le marché non alimentaire (grandes surfaces spécialisées dans la vente de meubles, de matériels de bricolage…).

Les croissances de chiffre d’affaires sont en revanche plus modérées dans les autres pays de l’Europe occi-dentale. Trois pays ont une progression inférieure à 3%, la croissance la plus modérée étant enregistrée au Royaume-Uni, à 1,7% suivi par les Pays-Bas et la Suède (respectivement 1,8% et 2,2%). Ces pays ont un commerce plus mature, ayant déjà connu une phase de croissance rapide et un développement déjà ancien des grandes surfaces.

une trajectoire De moDernisation Du commerce De Détail

Le commerce de détail semble suivre une même tra-jectoire dans tous les pays de l’Union Européenne. La modernisation de ce secteur passe par le déclin d’un commerce qu’on peut qualifier de traditionnel. Ce commerce traditionnel est caractérisé par des petits magasins, en terme de surface de vente, mais aussi en terme de chiffre d’affaires et de nombre de salariés. Ces commerces indépendants sont en général situés dans les centres-villes, ou à proxi-mité des lieux de résidence. Ce sont, par exemple, des épiceries ou des petits magasins de vente spécialisés (vente de fruits et légumes, électroménager…)…

Ce commerce traditionnel est progressivement rem-placé par un commerce plus moderne, caractérisé par des formats de vente plus importants comme les supermarchés, les hypermarchés, les grands magasins spécialisés dans la vente de vêtements, de luminaires… Ces grandes structures se substituent progressivement aux anciennes formes de vente ; elles proposent des tarifs plus faibles et une plus grande diversité de produits dans un même magasin. Parallèlement, le commerce moderne voit également se développer un tissu de petits commerces indépendants organisés en réseaux, qui contribuent à redynamiser les centres-villes.

Dans ce mouvement du commerce traditionnel vers un commerce plus moderne, tous les pays ne sont pas au

même stade de développement. Des pays ont encore De nombreuses petites entreprises…

L’information harmonisée à l’échelle européenne sur les surfaces de vente et sur le nombre de magasins de vente au détail est difficile à recueillir et n’est pas mesurée par tous les pays. Eurostat diffuse donc sur-tout des informations sur les entreprises, donnant ainsi des indications sur les caractéristiques de l’équipement

commercial des pays.

Graphique 1 : Nombre de personnes occupées par entreprise en 2005

Les entreprises au Royaume-Uni sont celles qui emploient le plus de personnes en moyenne, dépassant les 15 personnes par entreprise. Les autres pays qui ont plus de 10 personnes occupées par entreprise en moyenne sont la Slovaquie, l’Estonie, l’Irlande et l’Al-lemagne. 13 pays dont la France fait partie, occupent moins de 5 personnes par entreprise. Le Portugal a en moyenne les plus petites entreprises (2,4 personnes occupées par entreprise). Dans ces derniers pays, le commerce traditionnel dominé par les petites structures a encore une place non négligeable.

0 5 10 15 20

Portugal

Grèce

Italie

Bulgarie

Chypre

Pologne

Hongrie

Espagne

Roumanie

France

Lituanie

Belgique

Suède

Luxembourg

Finlande

Slovénie

Autriche

Lettonie

Pays-Bas

Danemark

Allemagne

Irlande

Estonie

Slovaquie

Royaume-Uni

Source : Eurostat, SBS

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Encadré 1 : définitions Entreprise : l’entreprise correspond à la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de décision, notam-ment pour l’affectation de ses ressources courantes. Une entreprise exerce une ou plusieurs activités dans un ou plusieurs lieux. Une entreprise peut correspon-dre à une seule unité légale. Nombre de personnes occupées : nombre total de personnes travaillant dans l’unité considérée (y com-pris les propriétaires exploitants, les associés exerçant une activité régulière dans l’unité en question et les travailleurs familiaux non rémunérés) et de personnes travaillant à l’extérieur de l’unité tout en faisant partie de celle-ci et en étant rémunérées par elle. Il inclut éga-lement les travailleurs à temps partiel, les travailleurs saisonniers, les apprentis et les travailleurs à domicile figurant sur la liste des employés de l’entreprise.

… qui jouent un rôle important sur l’activité Du secteur

Dans l’ensemble de l’Union européenne, les entrepri-ses ayant moins de 10 personnes occupées réalisent en moyenne près de 30% du chiffre d’affaires réalisé par toutes les entreprises du commerce de détail. Mais cette répartition du chiffre d’affaires est loin d’être homo-gène pour les pays européens, elle s’étend de 15,2% du chiffre d’affaires pour le Royaume-Uni à 53% pour la Pologne.

Tableau 3 : Part du chiffre d’affaires réalisé par des entreprises de moins de dix personnes

Pays Part du CA des entre-prises de moins de 10 personnes

Royaume-Uni 15,2%

Estonie 16,4%

Lituanie 18,4%

Allemagne 18,5%

Slovénie 18,6%

…….

Union Européenne 29,8%

……..

Chypre 50,1%

Grèce 50,9%

Italie 51,4%

Pologne 53,0%

Les pays réalisant une grande part de chiffre d’affaires (plus de 40%) avec des entreprises de moins de 10 personnes ont un commerce encore traditionnel. Ce sont principalement les pays du pourtour méditerranéen, Chypre, la Grèce, l’Italie, l’Espagne et le Portugal (autour de 44%). L’activité du commerce de la plupart des pays du centre de l’Europe dépend encore beaucoup des petits formats : c’est le cas de la Pologne, mais aussi de la Bulgarie (41,6%), de la Roumanie (38%) et de la Hongrie (34,8%). En revanche, dans les pays Baltes, les petites entrepri-ses réalisent une faible part du chiffre d’affaires (moins de 20%) tout comme au Royaume-Uni, en Allemagne et en Slovénie.

l’activité Des petits magasins alimentaires spécialisés s’essouffle

Les croissances de chiffre d’affaires depuis 2000 dans l’alimentaire spécialisé sont moindres que dans l’alimen-taire non spécialisé pour tous les pays de l’Union.

Entre 2000 et 2005, sept pays enregistrent des croissan-ces moyennes annuelles du chiffre d’affaires négatives dans l’alimentaire spécialisé. Les baisses d’activité les plus importantes sont observées au Luxembourg, au Danemark et au Royaume-Uni (respectivement -9,6%, -3,8% et –3,3%). Les autres pays ont des croissances modérées du chiffre d’affaires dans les magasins spé-cialisés. La plus forte croissance est celle de l’Estonie (10,6%) suivie par la Pologne (6,8%) et l’Irlande (6,6%). Les mesures gouvernementales pour préserver le petit commerce ont pu limiter les baisses d’activité, en ralen-tissant la disparition des commerces de proximité.

A l’inverse, dans le commerce de détail alimentaire non spécialisé (supermarchés, hypermarchés…), les croissances de chiffre d’affaires sont toutes positives et parfois très importantes. Les plus fortes croissances d’activité concernent la Lettonie, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie et l’Estonie. Les croissances moyennes annuelles du chiffre d’affaires dans ces pays dépassent les 14%, allant même jusqu’à 20% pour la Bulgarie.

trois groupes De pays, trois staDes De Développement Du commerce De Détail

Les pays de l’Union Européenne ont des systèmes de distribution dans le commerce de détail plus ou moins modernes. En fonction de plusieurs critères caractéri-sant le commerce de détail, il est possible en utilisant une méthode statistique appelée CAH1 (Arbre de clas-sification hiérarchique), de construire des groupes de pays homogènes.

Source : Eurostat, SBS

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Les critères utilisés dans la CAH sont la taille des entreprises, la densité des entreprises sur le territoire (nombre d’entreprises pour 1000 habitants), le degré de spécialisation du marché alimentaire, l’évolution de l’activité des magasins alimentaires spécialisés et non spécialisés, le chiffre d’affaires par personne occupée, la part du chiffre d’affaires réalisé par des entreprises de moins de 10 personnes occupées. En fonction de ces différents critères, la CAH permet de distinguer trois groupes de pays.

1(p4)Malte et la République Tchèque n’ont pas été classées dans les groupes, faute d’informations les concernant sur Eurostat en 2005

Carte 2 : les stades de développement du commerce de détail dans les pays de l’Union Européenne

Groupe 1 : Un commerce de détail moderneAllemagne, Slovénie, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Royaume-Uni, Luxembourg, Slovaquie, Belgique, Finlande, France, Suède (12 pays)Le commerce de détail dans ces pays peut-être quali-fié de moderne. Les petites entreprises de ce groupe ne réalisent qu’une faible part du chiffre d’affaires du secteur. Le chiffre d’affaires des magasins alimentaires spécialisés est en moyenne en baisse dans ce groupe depuis 2000, alors que le chiffre d’affaires des magasins alimentaires non spécialisés est en hausse modérée, montrant qu’il commence à y avoir une saturation du marché des grandes surfaces. Le chiffre d’affairess par

Source : Eurostat, SBS

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personne occupée est un peu plus élevé que dans les pays du groupe 2 et bien plus élevé que dans les pays du groupe 3. Ces pays ont déjà connu une phase de transition avec une forte croissance des chiffres d’affai-res, consécutive à l’arrivée des grandes surfaces et la croissance du secteur se modère et se stabilise.

Groupe 2 : Un commerce développé mais structurellement plus traditionnelChypre, Italie, Portugal, Espagne, Pologne, Grèce (6 pays). Dans ce groupe, le commerce est encore assez tra-ditionnel, avec des petites entreprises qui participent largement à l’activité du secteur. Le chiffre d’affaires des commerces d’alimentation spécialisé connaît une crois-sance non négligeable, bien que plus faible que celle de l’alimentation non spécialisée. Le chiffre d’affaires des commerces non spécialisés augmente rapidement, témoignant ainsi de leur dynamisme. Néanmoins, la croissance est moins vigoureuse que dans le groupe des pays du centre et des pays Baltes. Le chiffre d’af-faires moyen par personne occupée est plus faible que celui du premier groupe mais deux fois plus important que celui du troisième groupe. Le commerce de détail est structurellement plus tradi-tionnel, c’est-à-dire qu’il met plus de temps à moderniser son système de distribution, comme en témoigne le rôle encore prégnant des petites structures. Il est cependant plus moderne et plus productif que celui des pays du groupe 3. Groupe 3 : Un commerce de détail qui rattrape rapidement son retard : Bulgarie, Hongrie, Roumanie, Lettonie, Lituanie, Estonie, Irlande (7 pays)Le commerce de détail, bien qu’en retard par rapport aux pays des deux autres groupes, connaît une croissance très rapide, conséquence du dynamisme de la demande, de l’implantation récente des grandes surfaces et des investissements étrangers. Sur le marché alimentaire, la proportion de magasins spécialisés est très faible, mais ils connaissent cependant des croissances positives de leur chiffre d’affairess, bien que plus modérées que celle des magasins non spécialisés. La modernisation de leur système de distribution est plus rapide que pour les pays méditerranéens et la Pologne (deuxième groupe). Contrairement au premier groupe, les petites surfaces comme les grandes profitent de la croissance de la demande intérieure et se développent rapidement. Mais leur productivité est encore bien en retrait, si on la compare à celle des deux autres groupes.

Encadré 2 : Sources des donnéesLes données présentées sont diffusées par Eurostat, et sont recueillies en vertu du règlement (CE, Euratom) n°58/97 du Conseil du 20 décembre 1996 relatif aux statistiques structurelles sur les entreprises. Ce règle-ment régit la transmission des données à Eurostat à compter de l’année de référence 1995 et s’applique à toutes les activités marchandes des sections C à K de la NACE rév 1.1. Même si Eurostat indique aux pays les définitions des concepts statistiques à appliquer, il n’est pas toujours possible de contrôler l’harmonisa-tion effective de ces concepts. De plus, la qualité des statistiques diffusées dépend aussi de la qualité de l’appareil statistique dans les différents pays.