koraichi chemin des rose

5/9/2018 Koraichi Chemin Des Rose - slidepdf.com

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Chemin des RosesRachid Koraïchi

Citadelle d’Alger 2007



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Depuis que le monde est monde, l’art et la spir itualité sont toujours allés de pair,

se nourrissant l’un de l’autre. L’art recherche la beauté. La spiritualité recherche

la vérité. Et comme il n’est de beauté plus élevée que celle de la vérité, ces deux

pratiques subtiles de l’esprit humain ont été ainsi amenées à se fréquenter et,

parfois, à se fondre l’une dans l’autre.

Intitulée « Le chemin des roses, hommage à Rumi », la présente exposition de

Rachid Koraïchi illustre bien cette liaison étroite entre les deux registres ou

dimensions.

Les roses, ces fleurs que nous pouvons apprécier dans leur simple réalité, par

leurs formes délicates, leurs couleurs nuancées ou leurs arômes sensibles, ont

été et demeurent, sous toutes les latitudes, un symbole puissant ainsi qu’une

marque de raffinement. La douceur de leurs pétales confrontée aux épines de

leurs tiges, a donné lieu à l’allégorie peut-être la plus universelle au monde sur

le caractère indissociable des joies et des épreuves de l’existence.

Pour leur part, les arts de très haute facture, générés par la civilisation musulma-

ne, n’ont pas manqué de relever la portée esthétique mais aussi spirituelle de la

rose, l’utilisant volontiers dans l’enluminure, les miniatures et autres iconogra-

phies. La tradition soufie, très attentive à la nature en tant que manifestation divi-

ne et apparence terrestre de la perfection, a exploré bien des aspects de cette

fleur et avant tout, sa riche symbolique : invitation à la passion de la foi, réflexion

sur les rapports entre l’éternel et l’éphémère, contemplation de la Création…L’un des plus grands maîtres du soufisme, Djallal Edddine Er-Rumi, dans son

fameux Fihi ma fihi ou le Livre du Dedans écrivait ainsi : « Or, lorsque nuit et jour

tu peux voir des fleurs, une roseraie et des jardins d’Iram, pourquoi restes-tu au

milieu des épines et des serpents ? Aime toutes choses, afin d’être toujours au

milieu des fleurs et des roseraies ».

Préface Madame Khalida ToumiMinistre de la Culture



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En nous invitant à la suite de Rumi, à nous tenir parmi ces éléments de beauté

et de compréhension de l’univers, Rachid Koraïchi nous convie également à visi-

ter son propre parcours d’homme et d’artiste. Ayant baigné dès son enfance

dans l’étude du Coran, il a conservé à ce jour une pratique profonde de

recherche spirituelle enrichie par les apports de la culture universelle. A cette

source initiale, est venu s’ajouter, dés sa jeunesse, son engagement dans l’art

contemporain qu’il conçoit également comme une quête permanente de beau-

té et de sens, un élan vers la synthèse entre l’immanence du patrimoine maté-

riel et immatériel et la dynamique moderne de la création artistique.

Au delà donc de la découverte d’œuvres admirables, l’exposition permettra de

rendre hommage à un artiste qui porte avec constance et talent l’art algérien

sur les lieux les plus réputés de l’art mondial.

Nous avons voulu que ce moment d’Alger 2007, capitale de la culture arabe ait

lieu sous les voûtes séculaires de la Citadelle d’Alger dont le décor authentique

correspond parfaitement au contenu, aux formes et à la disposition créative de

l’exposition.

En empruntant ce Chemin des roses, les visiteurs pourront également honorer ce

monument du patrimoine architectural et historique de l’Algérie. En cours de res-

tauration, il est un autre symbole de la volonté de restaurer notre patrimoine pour

lui conférer une signification actuelle auprès des jeunes générations notamment.

Que Rachid Koraïchi revisite Rumi sur les hauteurs de la Casbah El Mahroussa

et que l’art s’incline devant la spiritualité, tout cela prend la dimension d’une ren-

contre exceptionnelle, marquée du sceau de l’élévation.



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Rachid Koraïchi nous propose, en intervenant dans l’enceinte de la vieille citadelle d’Alger, non

pas une exposition ou une installation,mais une immersion dans sa propre projection de la vie.

Il nous invite à un parcours au contenu d’une beauté retenue et incantatoire pour une émo-

tion absolue et vibrante. Chacune de ses œuvres est le résultat d’une pensée artistique et d’une

rencontre avec les détenteurs d’un savoir-faire suivi d’une véritable action qui lui en donne tout

le sens. Ici Rachid Koraïchi arrive à faire résonner un lieu par une dimension mystique dont la

générosité et la pertinence atteignent l’universalité. L’abstraction et le mouvement, le noir et le

blanc, l’ombre et la lumière, l’unicité et la multiplicité, l’opacité et la transparence, la légèreté et

la pesanteur sont autant de tensions et d’oppositions qui ici sont mises en interaction pour enfin

atteindre l’harmonie.

Rachid Koraïchi nous immerge dans un puissant champ magnétique où il dispose à l’extrémité

de chacun de ses pôles la plus magnifique de ces interactions : Le « prié » source de lumière

dans une voûte noire à un bout de la composition et les priants capteurs de lumière dans une

voûte blanche à l’autre extrémité. Entre les deux, un parcours parsemé de vasques de porce-

laine et gardé par des silhouettes d’acier : seraient-ce les gardiens du chemin de la lumière ?

Comme une lente procession que Rachid Koraïchi a appelé le chemin qui égrène les vasques

de porcelaine remplies d’eau de rose comme autant de perles qui nous relient à des étapes

initiatiques : ces alcôves qui rythment le parcours comme autant de lieux de recueillement, rece-

vant chacune trois pièces brodées disposées aux trois faces… L’eau, la vie, le profane et le sacré,

tout y est déclamé dans un rythme à la fréquence cardiaque, le long d’une ligne harmonique aux

subtiles fragrances de rose. Surplombant ces vasques féminines et quasi lunaires, la force toutemasculine de leurs gardiens d’acier semble touchée par leur grâce débordante de vie.

Des pétales fraîches et veloutées embaument l’air et les vieilles pierres de la citadelle d’une

atmosphère de Paradis.

Merci Rachid pour avoir osé tant de vie, de beauté et de sens au service d’une simple et émou-

vante, d’une simple et vibrante harmonie.

L’ombre et la lumière Mustapha Orif

Commissaire de l’exposition



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Rachid Koraïchi en consacrant sa vie à pénétrer les mystères de la Création

caractérise son œuvre d’un irrépressible besoin d’absolu et d’une fidélité à

ses appartenances de différentes sortes.

Cetteœuvre, éminemmentpersonnelleet en margedes courants esthétiques,

est ainsi traversée de bout en bout par les dimensions arabes, berbères,afri-

caines,méditerranéennes ou occidentales, qu’il a travaillées chacune à sa façonavant de les intégrer dans une re-présentation du monde particulièrement

éclairée.

Le chemin des Roses, installation hommage à Djalâl Od-Dîn Rûmî, rappelle

le message d’expériences vécues et délivre quelques éclatantes perspectives

pour une lecture avertie.

L’élégantesimplicité délibéréedessigneset symboles misau point par l’artiste

pour cette installation élabore des pistes d’invitation à la rencontre avec

Rûmî. Rûmî qui vécut et mourut à Konya en un bouillonnant treizième

siècle, est connu pour les formes de son enseignement destiné à permettre

aux hommes de devenir ce qu’ils sont, de les préparer à accéder à l’Absolu,

c’est-à-dire à l’esprit sublime, à la vérité profonde de chacun.

Ses moyens utilisés relèvent de l’ordre spirituel, du symbolisme, de la dialec-

tique et bien sûr du samâ, l’étourdissante et réputée danse cosmique des

derviches tourneurs.

Autant d’indices disséminés le long de cette œuvre, qui nous permettent

d’appréhender le minutieux et génial hommagede l’artiste et nous renseignent

sur la nature profonde de son message.

L’hommage à RûmiFawzi Baba-Ali



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En prenant appui sur des spiritualités hors du commun, Rabia al adawya, Ibn

Arabi, Attar…plus récemment Abdelkader, mais aussi Mahmoud Darwich,

Mohammed Dib ou Michel Butor… Koraïchi inscrit ses pas dans une longue

tradition mystique essentielle qui accorde au maître le pouvoir d’ouvrir la

vision au disciple.

Ses complicités avec Rûmî sont les mêmes que celui-ci entretenait déjà avecIbn Arabi ou avec Shams de Tabriz et Attar, et l’on retrouve le thème de la

naissance spirituelle partout dans son œuvre.

C’est cette chaîne initiatique que l’artiste entend entretenir en actualisant des

vérités par l’introduction de symboles, images et signes très forts.

Un symbolisme qui aide à faire deviner les distances entre signifiants et signifiés.

En voilant et dévoilant à la fois, Koraïchi veut ramener l’apparence à la réali-

té, le visible à l’invisible, le sens extérieur au sens symbolique. Un point de vue

constant dans le soufisme qui véhicule morale et vérités mystiques par des

paraboles accessibles et concrètes, façonnées pour frapper les imaginations.

Koraïchi rappelle tout le symbolisme d’une culture multimillénaire et géné-

reuse, riche d’influences et de rencontres, certainement unique par tous les

contrastes et ouvertures qu’elle a pu permettre et permettra encore. L’œil

bleu et immédiat de l’artiste réveille ainsi des résonances plus ou moins

conscientes et met toute sa foi à concilier de nouveau des significations

cachées et intuitives.

Mausolée de Djalâl Od-Dîn Rûmî à Konya.



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Sa propre dialectique consiste d’ailleurs à faire définir par chacun au détour

d’une expérience intime et personnelle des vérités encore ignorées.

En cela, il reste fidèle à l’enseignement de Rûmî :

La parole de l’homme, sous son aspect caché t’incite à chercher le sens, bien

que tu ne le voies pas en réalité.

Pour Le chemin des Roses IV, une scénographie de cellules et de lumières

reproduira autrement l’expériencedesderviches tourneursde Konya amenés

pour la première présentation consacrée à Rûmî.

Une situation dans l’espace devra créer l’état capable de saisir les échos d’un

appel hors du temps.

Un appel déjà interprété par l’art du signe selon Koraïchi qui sans doute,

comme Rûmî connaît , lui aussi , un secret dans les cadences de la musique qui

s’il était révélé, bouleverserait le sens du monde.

Ces vertiges de mouvements circulaires sont d’ailleurs recréés de façon

saisissante dans les 28 vasques d’ablution, emplis de roses et de beauté, tour-

nées à la façon de la coupole de Konya.

28 vasques et 21 sculptures, 28 textiles brodés et 196 priants d’acier…

Des multiples de 7, le chiffre magique.

Ce 7, qu’on retrouve constant chez les soufis : les sept mots de la chahada,

les sept cités de l’Amour d’Attar, les sept étapes depuis l’âme charnelle jus-

qu’à l’âme réalisée selon Rûmî, les sept cents voiles de la lumière de Dieu,

Intérieur du mausolée de Djalâl Od-Dîn Rûmî à Konya.



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mais aussi lessept centres subtils quise trouventdans l’homme et contiennent

toutes les potentialités entre subconscient et surconscient, etc.

A la connaissance de l’œuvre et des multiples et nobles fonctions qu’elle

sert, le contemplateur prendra progressivement la mesure de la profondeur

du travail de l’artiste et reconnaîtra que Koraïchi, en même temps qu’il

reconduit des principes anciens redonnant à la beauté sa fonction sacrée,intervient en médiateur.

L’artiste prouve également alors qu’ailleurs l’individualisme tourne au tra-

gique dans le bruit et la fureur que les vertus d’harmonie et de sérénité sont

toujours accessibles ; il affirme ainsi la possibilité d’un art miroir de la

Création fondé sur la connaissance et la construction.

Il prouve, en prenant la beauté comme magistral témoignage, combien une

identité se fortifie dans les alliances et les reconstructions beaucoup plus

sûrement que dans les nostalgies du passé ou les impasses matérialistes du

présent immédiat : en offrant féerie et dépaysement, il incite chaque

personne à partir d’une contemplation elle-même sacralisante à sortir de soi

pour revenir apaisée et rechargée d’espoir au centre d’elle-même, là où se

cache le trésor véritable.

Coupole du mausolée de Djalâl Od-Dîn Rûmî à Konya.



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Rachid Koraïchi is a truly cosmopolitan artist who speaks to a universal

audience. His visions are rooted in his own culture and situated within a

global modernism, his aesthetic is deeply rooted in his multicultural Algerian

heritage, and his art demonstrates a tremendous awareness of the most

recent currents in the international contemporary art scene.

His artistic tranining includes diplomas from the Higher Institute of Fine Artin Algeria, the Superior National School of Arts, The National School of

Decorative Arts, and the School of Urban Studies in Paris.

As described by Rose Issa, Koraïchi’s works “evoke a scenogrpahy saturated

by signs and writings.” He sees in calligraphy a plastic force capable of forging

an innovative and powerful language.The signs and symbols in his works range

from Arabic and Berber and Tuareg’s Tifinagh characters, magical squares and

talismanic numbers, to imaginary Chinese and Japanese ideograms.

Born into a Sufi family in Aïn-Beida, Algeria 1947, Koraïchi’s fascination withsigns and symbols came naturally. Since his early childhood, he was immer-

sed in writing, illuminated pages, talismans, calligraphy reeds, traditional ink,

parchment paper, clay, wood and the likes. In the company of their scents and

fragrances, they left indelible marks on his mind. Moreover, the repertory of

signs and symbols in his works includes a period of time much earlier than

the rise of Judeo-Christian and islamic religions, and encompasses traditions

beyond the islamic world. One can easily see in his work the traces of Tassili

N’Ajir in Algeria.These signs and symbols are what Koraïchi refers to as the

“alphabet of memory”, a memory that transcends the boundaries of space

and time, and in which the sacred and the profane converge and “secular

Path of Roses,Salah M. Hassan



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objects become liturgical instruments at a time.”To express his fascination

with the script and signs, Koraïchi experimented with a variety of media and

techniques, including paper, silk, glass, ceramic, engraving on bronze, steel,

tapestry and scroll-like silk banners. Koraïchi rejects the limitation of easel

painting, freeing himself from the boundary of the canvas. Hence, he avoids

color, especially in his graphics, or in the monumental silk-embroideredscreen banners and the black steel amulets he often uses as a medium of

expression. He prefers dramatic contrasts of black and white ir blue and

gold, and monochromic engraved black steel, to avoid distraction from the

seriousness of messages embedded in his work. Confident of his strong lines

and strokes, Koraïchi employs calligraphy in an abstract symbolic manner,

turning his alphabets, at once, into aesthetic and ideological acts.Beaneath his

strong bold lines, we find contemporary political writings and poetry super-

imposed and surrounded by talismanic and cabalistic messages, circles and

crosses. Often his work becomes an elegant statement of beauty and ideo-logical act of protest and revolution. It also becomes a humanistic reference,

and as Koraïchi proclames, “a comprehensive one, readable by an Inuit, a

Mesopotamian or an African.”

The references and influences in Koraïchi work are many. He belongs to a

generation of Algerian modernists who are destined to break with the past,

and are determined to set a new discourse and rearrange the way artistic

production has been organized in their country. Personified by Koraïchi,

among his other compatriots, this generationof artists aspires to work within

an international context and has been open to all possibilities of contempo-

rary art. European,African and other ar tistic traditions influence them.



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Above all, Koraïchi has a tremendous respect for the great traditional artists

and craftesmen of his country and others, whether they are blacksmiths,

embroiders, weavers or potters. It is the memory of those tradition bearers,

which interest him. He takes pride in collaborating with them as he did, for

instance, in his series of silk screen banners. Starting from a hank of silk, he

worked with dyers and weavers, dyeing, spinning and weaving.He prepared the precise graphics with a golden acrylic painting to rigidify the

space for the patterns and left them for the skilled specialist to embroider.

The multiple references in Koraïchi’s work reflect the diversity of his cultural

background and his global awareness of world arts. In his highly conceptual

works one could easily witness the convergence of Arab-Berber,African and

Islamic heritage and awareness of western and modernist and post-moder-

nist conventions.

His landmark works include the pagan installation, which he executed in theold amphitheater of Carthage in Tunis in 1993,Turareg singers and dancers,

and Spanish and Corsican dancers.

All were performed against a background of texts by algerian writers, Inca

rain sticks, silk tapestries obelisks of his own works creating a carnavalesque

atmosphere of contrasting colors, movements and sounds.

The political nature of Koraïchi’s work, which does not necessarily oversha-

dow his aesthetic and artistic concerns, stems from his active involvement in

the struggle for freedom, democracy and human rights in his beloved Algeria,



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Africa, the Arab world, and the world at large. He is part of Algerian intel-

lectuals whose life and early youth were forever influenced by the heroic

struggle of Algerian people for liberation, by the tremendous energy

the Algerian revolution has generated in the Pan African and Pan Arab

movements, and by solidarity in the struggle against colonialism, imperialism

and all forms of oppression in the Third World.

The recent direction in Koraïchi’s work is exemplified by his installations

entitled The Path of Roses, elaborately investigated in this book by the

French philosopher Maryline Lostia’s comprehensive essay. In this multimedia

work, Koraïchi evokes the idea of safar ( travel and transcendence) in islamic

Sufi thought by recalling the trip of the traveler/scholar Jalal al-Din al-Rumi

across the mediterranean to Qonya in today’s Turkey. There, legend has

it that he met Ibn Arabi, the great Sufi mystic and poet. Koraïchi installation

iconizes al-Rumi’s journey across continents through Turkish ceramic abultionbasins, Moroccan gold embroidered linen, and metal sculpture, highlighting

the rich encounter between two Sufi masters and three continents, as well

as al-Rumi’s idea of inseparability of aesthetics and metaphysics, where art

unites with the divine.

Conceived within a conceptual mode, the work featured in this exhibition

highlight the most recent currents in contemporary art practice and speak

directly to issues of memory, exile and other aspects of the Algerian, Pan

African and Pan Arab experiences.This work is a testimony to the versatili-

ty, tremendous energy and dynamism of Koraïchi as an artist as well as the

mutiple foregroundings that his powerful humanistic vision can invoke.



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Comme des fils tendus de par le monde, dessinant des axes qui se croisent,

les poètes mystiques suivis par Rachid Koraïchi semblent désigner des lieux

qui portent encore la marque de leur spiritualité. L’exposition itinérante

Lettres d’argile commémorait l’œuvre d’Ibn Arabi selon un itinéraire allant

de Damas, lieu où il repose, pour reprendre en sens inverse le chemin de sa

vie jusqu’à Murcie.

Koraïchi a également rendu hommage à Attar, l’auteur de la Conférence des

oiseaux ; son installation dans les jardins de Chaumont en 1998 et 1999,

révèle des voies invisibles tracées par le vol des oiseaux entre ciel et terre.

Ces jardins du paradis sont enchantés par la conférence musicale tenue par

les oiseaux autour de la poésie d’Attar : les textes de ses poèmes sont

reproduits à l’intérieur des vasques.

Dans ces coquilles de porcelaine, l’eau de pluie recueillie et offerte aux

oiseaux témoigne d’autres liens invisibles entre le ciel et la terre.

Pour reprendre le titre d’une de ses expositions, en hommage à René Char,

Koraïchi est artiste à « faire chemin avec… » compagnon embellissant la

voie, la démultipliant à travers un jeu de miroirs jusqu’à ce qu’un lieu désigne

un autre départ, enrichi d’une nouvelle rencontre.

Ce point de jonction entre le visible et l’invisible fut Konya, ville sacrée, char-

gée d’un potentiel spirituel et esthétique permanent. Avant de devenir une

des villes phare du soufisme, elle a en son sein bercé la civilisation hittite pour

recueillir, deux mille ans plus tard, l’un des plus fervents disciples du Christ :

L’hymne esthétique,Marilyne Lostia



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Saint Paul. Puis en 1210, Ibn Arabi séjourne à Konya et son enseignement se

développe dans la ville grâce au plus influent de ses disciples : Sadreddin

Al Qunawi. Ainsi, c’est à Konya que se transmet le flambeau de la pensée

du maître. C’est à Konya aussi que furent conservés les manuscrits les plus

fiables des œuvres d’Ibn Arabi. Cette ville marquée par la permanence d’une

foi au visage changeant est l’escale à partir de laquelle Koraïchi, tentant desaisir la magie du lieu, prendra un nouveau chemin avec Mawlânâ Djalâl Od-

Dîn Rûmî.

Ce point d’intersection des grandes figures mystiques, ce point où se croisent

le zoroastrisme, le christianisme byzantin et certains cultes païens qui ont lais-

sé leurs traces, a vocation à l’ouverture. Au XIIIe siècle, Konya atteint son apo-

gée dans un climat exceptionnel d’échanges entre diverses confessions reli-

gieuses.

Le travail de Koraïchi conserve la mémoire de cet esprit de tolérance etd’ouverture par l’insertion de signes religieux qui n’appartiennent pas seule-

ment à l’Islam.

En cette croisée des chemins symbolisée par Konya, le monde spirituel de

Rûmi retiendra l’artiste ; les cheminements de pensée du fondateur des

Mawlawis (ou derviches tourneurs) se joignant à ceux d’Ibn Arabi, consti-

tuent la toile de fond sur laquelle viendra s’inscrire l’œuvre de Koraïchi.

Qu’est-ce qui rassemble les maîtres du soufisme et l’artiste ?



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L’image essentielle autour de laquelle viennent se pencher Koraïchi, Attar,

Rûmî et Ibn Arabi, est celle du miroir. Cette image récurrente dans leurs

œuvres ne doit pas nous étonner puisque le miroir pose la question de la

création et des énigmes qui l’entourent, à commencer par celle de l’homme

créée à l’image de Dieu.

Cette question de la création se pose nécessairement à tout artiste, et lesdeux questions peuvent s’entrecroiser. Pour expliquer le statut existentiel de

ce qui est autre que Dieu, Ibn Arabi décrit toute la création comme miroir

épiphanique dans lequel se reflète la gloire de l’Etre, depuis la matière

première jusqu’à l’intellect suprême. L’interprétation du monde donnée

par Rûmî est identique : l’acte même du Créateur est création d’un miroir,

conformément à une allusion au hadith qudsi (Parole sacrée) où Dieu dit :

« J’étais un trésor caché et je désirais être connu. Je créai le monde pour être

connu de lui. » Créant un miroir, Dieu se vit avec ses attributs.

Ainsi la beauté de l’univers n’est qu’une seule Substance et qu’une seuleEssence : celle de Dieu. De même, l’homme parfait est un microcosme reflé-

tant le divin et contient en soi toutes les choses pour reprendre Ibn Arabi.

S’il en est ainsi, on comprend pourquoi le meilleur artiste selon Rûmî, est le

plus apte à refléter la Création. Cette passivité de l’esprit artistique contem-

plateur de beauté est illustrée par une parabole qu’il expose dans son

Mathnawî : le sultan, ayant à choisir les meilleurs artistes, met en concurrence

les Chinois et les Grecs en leur donnant à chacun un mur opposé à décorer.

Un rideau les sépare. Les Chinois déploient tous leurs talents, tandis que lesGrecs jour après jour, lustrent inlassablement le mur.



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Une fois le rideau levé, c’est le reflet des fresques des chinois sur le mur poli

des Grecs qui emporte l’admiration. Les Grecs sont les artistes authentiques

pour Rûmî ; la pureté du miroir évoque leurs cœurs capables de recevoir

d’innombrables images. Comme l’artiste, « le saint parfait conserve dans

son sein l’infinie forme sans forme de l’Invisible reflété dans le miroir de son

propre cœur. »L’œuvre de Koraïchi est toute entière empreinte de cette métaphysique.

Certes, la tradition religieuse exigeait que les versets du Coran et les textes

des mystiques soient écrits comme s’ils se reflétaient dans un miroir afin que

le sens soit voilé avec sagesse à ceux qui ne comprennent pas.

Accéder au sens du texte exige ainsi un effort de concentration et de puri-

fication ; la parole sacrée est trop précieuse pour se livrer immédiatement.

Rachid Koraïchi est sensible à cette tradition qu’il reprend ici pour les textes

de Rûmî, mais aussi pour les textes des poètes avec lesquels il a créé.

« Faire chemin avec… »,c’est aussi se laisser imprégner, se faire le reflet, êtrele miroir de ceux qui nous accompagnent. Pour son installation autour de

Rûmî, Koraïchi a choisi des objets sacrés : tapis de prière, vasques d’ablution.

Les tapis de soie sont accrochés, tandis que les vasques sont présentées

à plat et remplies d’eau de rose. Ainsi les reflets de l’eau reçoivent d’innom-

brables images et, en retour l’émanation du parfum de rose et la beauté des

miroitements s’offrent au ciel. L’artiste semble s’effacer devant cette beauté

recréée qui, par le jeu des miroirs s’anime de son propre mouvement.

« La totalité des formes n’est qu’un reflet dans l’eau de la rivière ; si tes yeux

sont dessillés, tu sauras qu’en réalité elles sont toutes Lui. »



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La création artistique telle que la conçoit Koraïchi est volonté de se faire

miroir de la beauté qui nous entoure. Mais il y a aussi en lui un démiurge qui

donne vie à ce qu’il crée.

L’effet de miroir est utilisé dans de nombreuses œuvres qui pourraient

presque, si on les pliait selon une ligne verticale placée en leur centre, se

superposer comme se superpose la paume de notre main droite sur son

reflet qu’est la paume gauche, comme aussi chaque être vivant créé porte

en sa gauche le reflet de sa partie droite.

Démiurge créateur ou miroir en quête de beauté ? En fait les deux activités

se rejoignent : le démiurge donne une existence sensible à un modèle inspi-

ré de la Création divine. Re-créateur, c’est du modèle de la vie qu’ambition-

ne de se rapprocher le démiurge : il individualise chacune de ses coquilles

d’argile et l’anime du souffle de la parole qu’il y inscrit.

L’image du miroir rappelle Ibn Arabi, Koraïchi et Rûmî, mais ce qui lie essen-

tiellement le Mawlânâ et l’artiste, c’est la célébration de l’art sous toutes ses

formes. Rûmî voit dans la musique, la poésie et la danse bien sûr, autant de

manifestations esthétiques qui célèbrent la grandeur de Dieu, autant de

témoignages de sa présence sensible, plus directs encore que la méditation

religieuse du Coran ou que la connaissance rationnelle.

La musique, telle qu’elle est envisagée par Rûmî, est participation mystique,

mise au diapason d’un cosmos sacralisé où tous les êtres, toute la Création,



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célèbrent les louanges de Dieu. Ainsi l’univers tout entier s’associe pour

chanter la joie triomphale de la Création : « Je vois les eaux qui jaillissent de

leurs sources (…) les branches des arbres qui dansent comme des péni-

tents, les feuilles qui battent des mains comme des ménestrels. » Célébration

de la création à l’égard de son Créateur, la musique est aussi acheminement :

l’échelle musicale symbolisant l’ascension de toute la création :

«Du moment où tu vins dans le monde de l’existence, une échelle fut

placée devant toi pour te permettre de t’évader. D’abord tu fus minéral, puis

tu devins plante ; ensuite tu es devenu animal : comment l’ignorerais-tu ?

Puis tu fus fait homme, doué de connaissance, de raison et de foi.

Considère ce corps tiré de la poussière : quelle perfection il a acquise. »

Ainsi même le minéral participe, au plus bas de l’échelle de la gamme, à un

chant qui s’élève jusqu’à la perfection de l’homme. Mais, cette symphonie se

laisse aussi interpréter comme l’écho de la voix divine qui se répercute du

macrocosme au microcosme.

A cet art fugace, le plus beau parce que le plus métaphysique, Rachid

Koraïchi est sans nul doute sensible. Même si elles paraissent rudimentaires

car porteuses d’une seule note, les coquilles de porcelaine charment l’oreille

de l’artiste. De la voix de la porcelaine qui résonne comme un diapason, aux

chants multiples et spontanés des oiseaux, ce sont tous les sons de l’échelle

des êtres qui viennent entourer la création de Koraïchi, jusqu’au plus élevé,

celui qui envoûte ; la voix humaine, celle de Fatima Miranda par exemple,

dont la magie se dévoile lors des Nuits d’encens à Carthage.



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Si la musique est célébrée, la poésie l’est également. Les textes de Rûmî, que

ce soient les odes mystiques, son Mathnawî ou le Livre du dedans, sont avant

tout des œuvres poétiques. Certes, chanter la Création ou louer Dieu ne

peut se faire selon un usage ordinaire du langage ; les mots de la prière

comme ceux du Coran touchent le divin, ainsi ils exigent la purification du

corps et de l’âme et ils ont en retour une vertu purificatrice.

La transcendance ne se dit pas,elle se célèbre poétiquement ou se psalmodie

dans la prière : elle est musicalité du Verbe. Il en va de même pour l’écriture

qui se calligraphie afin de rendre hommage au texte. Ainsi Rachid Koraïchi

retranscrit le texte de Rûmî en le répétant à l’infini, comme si le poème

prenait la forme d’une prière ou d’une incantation au divin.

Plus généralement, cette fascination pour l’écriture poétique conduit l’artis-

te à œuvrer avec les poètes mystiques de la tradition soufie cités précédem-

ment, mais aussi des écrivains contemporains tels que Mohammed Dib,

Michel Butor ou Mahmoud Darwich.

Si Rachid Koraïchi intègre plusieurs formes artistiques dans ses installations,

c’est afin de nous montrer la richesse de leurs rencontres. Même inclination

chez Rûmî pour qui l’esthétique ne saurait être séparée de la métaphysique

au sens où l’art est cheminement vers le divin : notre regard n’étant pas assez

pur pour se tourner directement vers la lumière divine, la beauté sensible de

ce qu’Il éclaire est un intermédiaire nous laissant présager de sa beauté.



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La relation entre l’art et la métaphysique s’explique plus simplement :Dieu est

créateur, donc nécessairement Artiste. «L’Artiste montre son talent afin qu’on

croie en lui et qu’on reconnaisse ses capacités.»

«La vie, c’est l’art», disait simplement Koraïchi dans le livre qui lui est consacré.

En effet, la vie n’est jamais belle, seules ses images le sont,une fois transfigurées

par le miroir de l’art et de la métaphysique.

Cette leçon de Schopenhauer, Koraïchi l’embrasse pleinement ; pour que

notre vie soit digne d’être vécue ou pour ne pas périr, il nous faut la beauté

salvatrice d’une transcendance se penchant sur nous ou la belle illusion vita-

le qui, par la fascination qu’elle exerce, nous arrache au monde profane.

Démiurge talentueux, Rachid Koraïchi crée lui-même cette beauté qui lui est

essentielle, afin d’enchanter, l’espace d’un instant, notre sensibilité esthétique.

Nos yeux s’attachent aux signes de son univers, la musique nous enveloppe,les rythmes de la danse nous conduisent.Et l’odorat lui aussi est convié pour

cette célébration à Rûmî : l’eau de rose versée dans les vasques d’ablution

nous invite à prendre part à une autre forme de raffinement.

Un instant de cette hymne esthétique par lequel nous échappons à la pesan-

teur de nos existences, est un instant d’éternité.



Dessins préparatoires des vasques



Rachid Koraïchi est né à Aïn Beïda en 1947.

Il est diplômé de :

L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Ar ts d’Alger

L’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris

L’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Ar ts de Paris

L’Institut d’Urbanisme de l’Académie de Paris

Principales acquisitions

Musée d’Art Moderne de la ville de Paris

Musée national d’Arts Africain et Océanien, Paris

Musée d’Art Moderne du Caire

British Museum, Londres

Museum of Mankind, Londres

Vesti Corporation, Boston

Cheminal Bank, Usa

Museum Voor Volkenkunde, Rotterdam

National Gallery,Amman

National Gallery, Koweit

Musée d’Art Moderne de la ville de Tunis

Musée d’Art Contemporain, Baghdad

Cabinet d’Estampes, Bibliothèque Nationale de Paris

Médiathèque de la ville de Limoges

Institut du Monde Arabe, Paris

Fondation Gulbenkian, Lisbonne

Fondation A. Shoman, Amman

Smithsonian Institute,Washington

Musée d’Art Contemporain, Caracas

Arthur M. Sackler Gallery, MiamiMiami Art Museum

Herbert F. Johnson Museum of Art, New-York

Bibliothèque du Vatican

Abbaye d’Aiguebelle

Monastère de Tibehirine

Archevêché d’Alger

Bibliothèque Nationale,Alger

Hôpital de la Salpêtrière, Paris

Jardin d’Orient, Château d’Amboise

Bibliographie Rachid Koraïchi et Marine Lostia, «Rûmi, le miroir inifni»,



Bibliographie

Harry N. Abrams, «History of Arts in Africa»,

Prentice, London, 2001

Okwi Enzewor, «Short Century», Prestel, 2001

Valére-Marie Marchand, «Les ouvriers du signe»,ACR, 2002

Valére-Marie Marchand, «Les jardin des mots»,

éditions alternatives, 2000

Arnaud Maurières et Eric Ossart, «Jardiniers du Paradis»,

éditions du chêne/Jardins du Monde, 2000

Nicole De Pontcharra et Pierre Restany, «Cris-écrits, Rachid

Koraïchi», éditions de Lassa, Bruxelles, 1991

Nicole De Pontcharra et Roxanne Hodes, «Lettres d’argile,

Rachid Koraïchi», éditions Corinne Maeght, Nîmes, 1997

Nourredine Saadi et jean-Louis Pradel, «Koraïchi»,

Sinbad/Actes-Sud,Arles, 1998

Etel Adnan et Rachid Koraïchi, «Le testament de l’Ennemi»,

Mensa, Madrid

Haïm Adri et Rachid Koraïchi, «L’absent, tu manques même

à mon ombre», éditions Joëlle Losfeld,

Michel Butor et Rachid Koraïchi, «Salomé», Editart, Genève

Mahmoud Darwish et Rachid Koraïchi, «L’hymne gravé»,

Mensa, Madrid

Mahmoud Darwish, Rachid Koraïchi, Hassan Massoudy

et Abdelkebir Khattibi, «Une nation en exil»,

Fondation Shoman,Amman, 1997

Mahmoud Darwish, Rachid Koraïchi, «Le poème de

Beyrouth», Meccad,Amman/New-York

Mohammed Dib et Rachid Koraïchi, «L’enfant Jazz»,

éditions Mustapha Orif,Alger, 1998

Sylvie Germain et Rachid Koraïchi, «Couleurs de l’invisible»,

éditions Al Manar, 2002

Nancy Huston et Rachid Koraïchi, «Tu es mon amour

depuis tant d’années», éditions Thierry Mangnier, Paris, 2001

Rachid Koraïchi, «Anthologie de la poésie Arabe»,

Mango, Paris, 1999

, , ,

éditions Alternatives, Paris, 2001

Salah Stetié et Rachid Koraïchi, «Pluies sur la Palestine»,


«Un très proche Orient, paroles de paix», manifeste

littéraire initié par SAPHO, Images réalisées par Rachid

Koraïchi, coédition Joëlle Losfeld/ Dada, 2001

Rachid Koraïchi, «Anthologie de la Poésie Algérienne»,

Mango, 2003

Etel Adnan et Rachid Koraïchi, «Jenine»,


Akeji,Asquin, Koraïchi, «Ensemble»,

éditions de l’Abbaye Blanche, 2005

John Berger, Michel Butor, Alberto Manguel, Sylvie Germain,

Hélène Cixous, Leïla Sebbar, Nancy Huston et Rachid

Koraïchi, «7 dormants», éditions Schams, 2003

John Berger, Michel Butor, Alberto Manguel, Sylvie Germain,

Hélène Cixous, Leïla Sebbar, Nancy Huston

et Rachid Koraïchi, «7 dormants», éditions Actes Sud, 2004

Anne Rothschild et Rachid Koraïchi, «Le rêve de la huppe»,

éditions Al Manar, 2005Gorgia Makhlouf et Rachid Koraïchi, «Eclats de mémoire»,


Rachid Koraïchi, «Without Boundary»,

MOMA New-York, 2005

Rachid Koraïchi et Frère Bernard de Clairvaux,

«Cœur à cœur», éditions Al Manar, 2006

Rachid Koraïchi et Jaume Pont, «Le livre de la frontière»,


Rachid Koraïchi et Mohamed Kacimi, «Boqala ou le chant

des femmes d’Alger», éditions Thierry Magnier, 2007

Rachid Koraïchi, «Poésie arabo-andalouse»,

éditions Michalon, 2007

Rachid Koraïchi et Farouk Mardam Bey,

«Petite anthologie de la poésie arabe contemporaine»,

éditions Actes-Sud, 2007

L’exposition Rachid Koraïchi, le chemin des roses

est organisée par le Ministère de la culture dans le cadre de

la manifestation « Alger 2007, capitale de la culture arabe ».



Comité d’honneur

M.Abdelaziz BelkhademChef du Gouvernement

Président du comité national de la manifestation« Alger 2007, capitale de la culture arabe »

Mme Khalida ToumiMinistre de la Culture

Présidente du Comité exécutif de la manifestation

« Alger 2007, capitale de la culture arabe »

Mme Zohra Drif-BitatMoudjahida

Vice-Présidente du Conseil de la nation

Comité d’organisation

Ministère de la culture

Agence Algérienne pour le Rayonnement Culturel (AARC)

Office National du droit d’auteur et des droits voisins (ONDA)

Architectes Associés,Alger

Organisateurs

M. Mustapha Orif Commissaire de l’exposition

M. Hakim TaoussarDirecteur général de l’ONDA

Gestion et logistiqueM. Mohamed DahmaniDirecteur général de l’OGEBC

Chafik Gasmi

Halim FaïdiScénographie

Georges BerneEclairage et mise en lumière

EBHF,Architectes Associés, avec la collaboration

de Rachid Koraïchi et de M. Mustapha Orif

Réalisation de l’exposition

Conception du catalogue

Fawzi Baba-AliDirecteur artistique

Malik Cherif ZaharGraphiste

Ahmed SaïdiGraphiste pour RSM Communication

Hichem DrissPhotographie

RSM communicationRéalisation du catalogue

Remerciements

Les organisateurs tiennent à exprimer leur plus vifs remerciements à :

Mme Zehira YahiChef de cabinet, Ministère de la culture

Mme Rachida ZademDirectrice de la protection légale des biens culturels, Ministère de la culture

M. Mourad BetrouniDirecteur de la conservation du patrimoine, Ministère de la culture

M. Mohamed DahmaniDirecteur général de l’office national de gestion et d’exploitation

des biens culturels protégés

Les organisateurs remercient également toutes celles et tous ceux qui ont

apporté leur concours aux divers stades de préparation de cette exposition.

Avec le soutien de



Atelier de broderie Fadhila Berrada, Casablanca, Maroc.



Les parfums de nos bonnes paroles montent jusqu'à Lui,

s'élevant à partir de nous-mêmes vers là où Dieu sait.

Nos souffles s’envolent avec les bonnes paroles,

comme un présent venant de nous vers la demeure de l’éternité.

Alors nous parvient la récompense de notre discours,

une double récompense : la Miséricorde de Dieu le Sublime.

Mathnaiwî, Livre I, vers 882



Nous n'aimons pas l'émir pour le monde à d’ici-bas,

pour son rang, pour ses connaissances ou ses actions :

les autres l'aiment pour ces attributs, car ils n'en voient pas le visage véritable.

Ils le voient de dos. L’émir est comme un miroir, ses qualités sont pareilles

aux perles précieuses et à l'or qui ornent l’envers du miroir incrusté.

Les gens amoureux de l'or et des perles regardent le dos, et les gens amoureux du miroir

regardent toujours la face du miroir : ils aiment le miroir parce qu'il est miroir.Dans le miroir on voit le beau visage et on ne se lasse pas du miroir.

Celui qui a le visage laid et défectueux voit dans le miroir la laideur.

Il tourne tout de suite le miroir pour chercher les joyaux incrustés à son dos.

Pareil geste n'endommage pas la face du miroir.

Dieu le Très Haut a composé I'animalité et l'humanité

afin que tous les deux se manifestent.

« Les choses s'identifent par leurs contraires. »

La définition d'une chose sans son contraire est impossible.

Livre au dedans, chapitre 12, page 113



La douleur et le remords sont l'annonce de la grâce et de l’amitié de Dieu.

Si tu découvres un défaut en ton frère, il te faut savoir

qu’en toi-même ce défaut existe.

Le sage est semblable à un miroir : tu vois en lui ta propre image,

car « le croyant est l'image du croyant ». Ecarte ce défaut qui te blesse :

en réalité c’est par toi-même que tu es meurtri.

Mawlânâ dit : « On amena un éléphant au bord d’une rivière pour l’abreuver.Il se vit dans l'eau et s'effaroucha. Il croyait que c'était un autre éléphant

qui l’effrayait et ignorait qu’il s’effarouchait lui-même ».

Tous les défauts, comme la tyrannie, la haine, l’envie, la cupidité, l'absence de pitié,

l’orgueil, quand ils existent en toi ne te blessent pas,mais quand tu les aperçois

chez autrui, tu t'effarouches et tu es blessé.

Livre du dedans, chapitre 6, page 50



Installation du projet à Casablanca, Maroc.



Atelier d’acier à Casablanca, Maroc.



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