kobel, armin, la république de guinée equatoriale : ses ressources potentielles et virtuelles...

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U N I V E R S I T E D E N E U C H A T E L Faculté de Droit et des Sciences Economiques L A R E P U B L 1 Q U E D E G U 1 N E E E Q U A T 0 R 1 A L E SES RESSOURCES POTENTIELLES ET v:RTUELLES ET LES POSSIBILITES DE SON DEVELOPPEMENT THE SE présentée à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques pour obtenir le grade de Docteur ês Sciences Economiques par ARMIN ERIC KOBEL Copy Quick, Berne (Suisse) 1976

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Kobel, Armin, La République De Guinée Equatoriale : Ses Ressources Potentielles Et Virtuelles Et Les Possibilités De Son Développement ([S. l.]: [s.n.], 1976)

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U N I V E R S I T E

D E

N E U C H A T E L

Facult de Droit et des Sciences Economiques

LA

R E P U B L 1 Q U E D E G U 1 NE E

E Q UA T 0

R1 A L E

SES RESSOURCES POTENTIELLES ET v:RTUELLES ET LES POSSIBILITES DE SON DEVELOPPEMENT

THE SE

prsente la Facult de Droit et des Sciences Economiquespour obtenir le grade de Docteur s Sciences Economiques

par

ARMIN ERIC KOBEL

Copy Quick, Berne (Suisse)

1976

AVANT-PROPOSNombre de penseurs se sont attachs ~ faire la thorie dusous-dveloppement mais, ~ chaque fois, il se trouvait quelqu'un pour arguer que la situation dans tel pays ne

rpondait pas au modle thorique propos. cette possibilit d'mettre ~ chaque fois des rserves provient du fait que la thorie a voulu prcder l'observation. Se basant sur l'exprience d'un chantillon de

nations dites "types'", les thoriciens du dveloppement se sont cru autoriss couler le moule gnral du sousdveloppement. Or, l'exprience de ces vingt derniresannes a montr qu'une volution s'tait faite dans les

ides. On est loin aujourd'hui de la tendance volutionniste qui prtendait que tous les pays, dans le cours de leur processus de dveloppement, devaient passer par des stades obligs. Cette faon de poser le problme du sousdveloppement relevait d'un ethnocentrisme occidental certain et situait les pays du Tiers monde~

un sicle

de retard sur les pays industrialiss. D'on l'ide devouloir faire rattraper ! ses nations leur "retard 11 gr-

ce aux progrs techniques et technologiques. Les multiples checs enregistrs amenrent peu peu les penseurs~reposer

le problme du sous-dveloppement en d'autres~

termes et

reconnattre sinon chaque pays du moins

chaque continent, son particularisme et sa culture propres. Du coup l'Occident ne devenait plus le modle unique de dveloppement. Nanmoins, si cette faon de voir les choses fait peu peu cole chez les peuples des pays '"dvelopps", elle n'en demeure encore qu' ses premiers balbutiements en ce qui concerne les populations du Tiers monde. En attendant que l'intelligentsia ait t remplace sinon par une lite intellectuelle nationale du moins par

une intelligentsia sensibilise par veloppement se mesurera encore longt

ces

probl~mes,

le d-

emps quantltattvement

soucieux d'abonder dans le sens de l' b . o servatlon et de faciliter, par l mme, la construction d' une vritable thorie du sous-dveloppement, nous nous somm

es attachsi

~

d-

crire l'univers guine-quatorien. Seule

co 1 on e espagnole d'Afrique a avoir recouvr l'indpendance p 1 -t. o 1 1que, la Guine quatoriale n'en constitue pas moins . un m1cro Etat, l'chelle africaine, isol dans le golfe de Guine. Cet isolement, caractristique de la tutelle espagnole, fait encore aujourd'hui sentir ses effets dans les domaines les plus divers : conomique, politique, social, culturel, etc. D'ailleurs les dirigeants guine-quatoriens ne se proccupent pas de modifier cet tat de fait et ils continuent

jouer la carte de l'isolationnisme. A leurs yeux c'est

la seule politique valable pour prserver leur autonomieface

a

leurs puissants voisins.

Etant donn que la Guine quatorienne, bien qu'"minemment africaine" (Macias dixit), ne ressente pas le besoin de se

rapporcher de ses voisins et prfre chercher sa propre voie, il devenait superftatoire d'entreprendre une tude sur son dveloppement dans le cadre d'une intgration un march largi, ce qui avait t notre ide~

la veille de

notre dpart pour Santa Isabel. Une anne passe sui le terrain nous conduisit plus de modestie. Vu l'absence de statistiques (base indispensable toute tude conomique), la mfiance des autorits, le manque de cadres, la politique court terme des autorits, leur non-connaissance du milleu, de ses ressources en particuliers, il nous parut plus indiqu de faire l'inventaire de ce qui existait, une fois l'indpendance acquise et les dures confrontations avec la ralit ayant commences roder lentement l'optimisme du prsident Maclas.

Nous avons subdivis notre travail en quatre parties. Lapremi~re est essentiellement une base de travail que nous

avons dQ reconstituer partir des donnes accumules par l'administration espagnole et confrontes avec la ralit

guine-quatorienne d'aprs 1968. Cette base comprend une triple approche; d'abord historiee-politique. En effetl'histoire de la Guine quatoriale, depuis la dcouverte de ses Iles jusqu'au dcoupage de sa partie continentale,

montre quel point l'influence de l'Espagne fut dterminante pour cette rgion du monde et les squelles qu'elle laissa derrire elle. L'approche gographique nous rappelle que le milieu biocologique est un param~tre dont on ne saurait taire

l'importance car il modle toute socit durablement.cest ainsi, par exemple, que les climogrammes mettent

en vidence les dures conditions de travail auxquelles les hommes sont quotidiennement confonts sans qu'il soit possible de les modifier. Les climatogrammes de Santa Isabel et de Bata montrent que le travail y estextr~ement

pnible tout au long de l'anne et ils por-

tent un coup fatal aux divagations de certains qui prtendent que les gens sous ses latitudes sont d'une indolence dsesprante. Quant l'approche conomique elle nous renseigne sur l'tat gnral de l'conomie du pays et sur ses perspectives de dveloppement dans le cadre d'une dualit contraignante on s'affrontent deux modes de production; on l'on assiste la gnralisation progressive de l'conomie de march au dtriment de l'conomie lignagre. La deuxime partie cherche faire le bilan de la richesse matrielle de la Guine quatoriale en faisant tat des ressources virtuelles (cacao, caf, sylviculture, etc et mme des richesses potentielles (sous-sol, pche, levage).

Dans la troisime partie nous nous sommes attachl!

~ relever

pays ayant embrass l'idologie capitaliste et regardant sa propre histoire comme quelque chose d ''arr irr".Enfin, dans la partie conclusive nous avons cherch ~ dterminer quelles mesures devaient tre entreprises afin de faire face aux difficults de tout genre auxquelles le nouveau

les freins au dveloppement conomico-social d'un

pays doit faire face. Dans la mesure du possible nous avons voulu marquer nos distances des querelles striles de l'idologie en tant le plus pratique possible. En effet, mme si on est conscient que le mode de production capitaliste repose sur l'ingalit, il doit tre possible, non pas de la supprimer puisqu'elle est inhrente au systme, mais au moins d'en attnuer les effets. Cela est d'autant plus vrai que les ingalits dans le Tiers monde sont extramernent choquantes et qu'une meilleure redistribution du revenu national devrait permettre de les temprer.

une triple approche I. Introduction - approche historico-politique - approche gographique - approche conomiqueII. Les ressources potentielles et virtuelles- agriculture

Jo47127

192 19J 19J253

./. le cacao ./. le caf ./. les olagineux - levage - sylviculture - pche - richesses du sous-sol guino-quatorien III. Les freins et les forces de rsistance au dveloppement conomico-social de la Guine quatoriale- les forces externes de rsistance - les forces internes de rsistance

289 116JJ2

358

190

~1

422 435

./. les freins au niveau du palier cologico-morphologique ./. les freins au niveau des organisations sociales ./. les freins au niveau de certaines rglementations sociales IV. Conclusion les possibilits de dveloppement

435

469503

523532 539 549 550

-l'agriculture et son dveloppement

./. cacao ./. caf

.;

. olagineux

. 1. divers- levage et dveloppement - pche et dveloppement - sylviculture et dveloppement - richesses du sous-sol et dveloppement

556560 563

566572

(RE PARTIE

l NTRODUCTION UNE TRIPLE APPROCHE

10

1.

ApPROCHE HISIORICO-pOLITIQUE

C'est au processus d'volution historique que nous ferons

appel pour expliquer l'htrognit de la Guine quato-

riale (1), due sa petitesse, sa composition, son isolement linguistique et politique ~son particularisme.

1.1.

DE LA DECOUVERTE DES ILES GUINEENNES A LA PRESENI ESPAGNOLE (2)

Dsireuses de supplanter Venise et Gnes qui dtenaient jusqu'alors le monopole du commerce des pices et de l'or, l'Espagne et la Lusithanie sont toutes deux parties en qute d'une nouvelle voie afin de se rendre directement aux Indes et d'carter les intermdiaires arabes et mditerranens. Tandis que le Portugal cherchait une voie maritime en longeant les cOtes africaines, l'Espagne tentait de rejoindre l'Inde par l'ouest. Aprs avoir dcouvert, le 21 dcembre 1470, l'Ile deS~o-Tom

qu'ils baptisrent du nom du saint du jour -

Saint-Thomas, l'apOtre - les Portugais Pedro de Escobar et Juan de Santarem aperurent, le premier janvier 1471 une nouvelle !le bon" {3).~

laquelle ils donnrent le nom d' "Anno

(1} cf. approche gographique{2) le terme "dcouverte" est impropre car 11 suppose la mise jour de

quelque chose inconnu antrieurement. Or, les peuples d'Afrique con~ naissaient leurs propres terres bien avant 1 'arrive des Buropens.Toutefois, nous conserverons ce te~ subjectif et ethnocentriste, d'abord parce qu'il a pass dans la littrature et ensuite parce

que le choc de l'Europe sur ces nouveaux territoires a t~ tel qu'ils en subissent encore aujourd'hui les effets~(J)

nouvel an, en portugais, le nom fut repris tel quel par les Espagnols et "cast1111anis" Annob6n.

L'anne suivante (1472), Ferno do Po touchait l'tle ~ laquelle les Espagnols donnrent son nom : Fernando Poo et qu'il baptisa ''Fermosa'' (4).

Poursuivant leur route, les Portugais doublrent le cap de sonne Esprance en 1486 et atteignirent les Indes, douze ans plus tard. En 1492, les Espagnols foulaient pour la premire fois un nouveau continent, persuads nanmoins de se trouver aux Indes.

Trs vite, des diffrences voire des rivalits et des discordes opposrent Espagnols et Portugais et, les deux nations - comme la coutume l'exigeait -demandrent l'arbi-

trage du pape. Le souverain Pont if du moment tait l'Espagnol Rodrigue Borgia et il occupait le sige de Saint-Pierre sous le nom d'Alexandre VI. A la bulle "Aeterni Regis" de 1481 qui assurait la protection des intrts portugais"sur la mer Ocane et sur les terres situes au sud et en direction de l'est" (5)

le pape substituait, en date du 3 mai 1493, la bulle "Inter Caetera" (6) par laquelle il partageait les mondes dcouverts et dcouvrir entre les deux puissances ibriques afin que"la foi catholique et la religion soient exaltes et partout amplifies et rpandues ( .. ) et que les nations barbares soient subjugues et contraintes A la foi" ( 7).

La limite entre les deux nations tait fixe par un mri-

(4

J merveilleux, en portugais

(5) John R. Hale, 1 'Age des dcouvertes, 1974, Nederland, P 56{6) Alors que la bulle "Aetern.i Regis" coupait le monde horizontalsent .par une l.igne passant au sud des Iles CanarJes, J a b u11 e "Inter Ca~tera le 1go de Jonqitude ouest.

divisait verticalement par une ligne passant

~r

(7) Bulle "Inter Caetera", universit4 de Freiburg i. Ue.

~

Carte A - Le premier partage du monde

dien passant a lOO lieues des iles d C u ap-Vert la ligne alexandrine ou ligne papale (8). La bulle disait"Toutes l:s terres dcouvertes ou dcou-

vr~r l Est de cette division qui ne se-

r~Jent pas possdes par des princes chrt~ens seront adjudiques au Portugal; et celles que l'on dcouvrirait~ l'Ouest pass~raient au pouvoir de la Couronne deCast~lle"

(9).

La bulle papale, on s'en doutait, ne satisfit point le Portugal. Ce dernier allga que les terres dcouvertes par Colomb taient les Indes - de moins le croyait-il _ territoire que le Portugal dtenait en priorit.

Portugais et Espagnols se runirent l'anne suivante Tordesillas (embouchure du Douro) et reportrent d'un commun accord la ligne papale trois cent soixante-dix lieues

a

l'ouest des 1les du Cap-Vert (10).

Le trait de Tordesillas cartait donc l'Espagne de l'Afrique noire (cf. carte A). cependant ce partage du monde hispano-lusithanien ne fut pas reconnu par les autres puissances europennes : Angleterre, France, Pays-Bas, Allemagne. "J'aimerais qu'on me montre le passage du testament d'Adam qui paztage le monde entre mes frres Charles-Quint, Empereur d'Espagne et le Roi de Portugal (11)

s'cria ironiquement Franois Ier alors que William Cecil, Premier ministre de la reine Elisabeth I, relevait que"le Pape n'tait nullauent habilit partager le monde et A distribuer des royaumes A qui bon lui semblait (12).

18) cf. note 6, p. ll supra{9)

bulle "Inter Caetera", tTniversit de Freiburg i. Ue.~ridien

llO)

46 17' ouest

Ill) J. R. Hale, op.

cit., p. 57

112)) J. R. Hale, op. cit., p. 57

Carte B - carte de la proVInce de Rio Muni

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Rfo Muni.

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La partie insulaire comprend !tle d

(cf. carte E.).Carte E - Guine quatoriale G

~~~~~~o~g~r~a~p~h~i~e_fp~o~l~i~t~1 qiu~e ~

Sources : Encgclopdie ALPHA, p. 2.990

C'est l'Art. 1/1, ch.l,2,3 de la Constitution que sont numrs les composants de la Guine quatoriale"La Rpublique de Guine quatoriale forme par les provinces de Rio Muni et de Fernando Poo est un Etat souverain et indivisible, dmocratique et social. La province de Rlo Huni, en plus du territoire homonyme, comprend les Iles de Carisco, Elobey Grande, Elobeg Chico et les llots adjacents.

La province de Fernltlldo Poo comprend 1 'lle homonyme, celle d'Annob6n et les llots adjacents. (59).

(59) Anuarlo legislative de Guinea Ecuatorial, Tomo I, 12.10.68-1 2 .6 9 , mnisterio de Justicia, Santa Isabel, 1971, P 30

de cartographie,

Bi~~~otMq.uJn~tionale,

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La Guine continentale ou Rio Muni a la forme d'un trapze rectangle aux frontires artificielles. Elle est enclave'' dans le Gabon. Elle est d~limite, au nord, par la rpublique fdrale du Cameroun; l'est et au sud par la rpublique du Gabon. Elle n'a pas de frontire naturelle si ce n'est l'estuaire du Muni, la cOte de l'ocan atlantique quatorial et le rlo Campo (ou N'tem) depuis son embouchure jusqu' son intersection avec le parallle 2 21' de latitude nord (environ 50 km).

La distance maximale ouest - est est de quelques 223 km (cap San Juan - Nsorc) et la distance minimale nord - sud d'environ 130 km (Micomeseng- Acurenam) (cf. carte F).

L'tle de Fernando Poo qui a la forme d'un paralllogramme est situe dans le golfe de Guine. Elle fait face au cap Debunga et divise la baie du Biafra en deux. La distance maximale d'est en ouest est comprise entre l'embouchure du rio Barna et punta Salvador, savoir quelque 40 km et la distance minimale nord - sud mesure environ 60 km (Bahia de Venus- Ureca) (cf. carte G).

carte G- carte de l'le de Fernando Poo

0

Concepci6n

Source5

'1',

L.

Pujadas & M.

Pr....rcz, GcoqratfuSanta I.

.26

"'

_...

(P}

et

l'vapotranspiration potentielle

prcipitations

(E'i'Pl qui est"la quantit d'eau ncessaire J _la ~r~ns. t ' n non ralentie d'un tap~s vegetal p~ra ~o . . couvrant entirement le sol et al~mentergulirement en eau" (82).

des quantites

or, l'alimentation en eau est effectue par les rserves 'nes dans le sol. Ces dernires s'appauvrissent enmaga Sl - d'eau vapores et transpires par le cou-

vert vgtal (ETP). Ce sont les prcipitations qui lesreconstituent.

Pour tablir le bilan hydrique nous devons donc connaitre 3 paramtres : - les prcipitations,- l'vapotranspiration,

- le stock d'eau du sol. Le botaniste et climatologue amricain C. W. Thornthwaite (83) a mis au point une mthode de calcul qui, tant connues les tempratures et les prcipitations mensuelles moyennes, permet de dterminer l'vapotranspiration potentielle.

Reprenant cette mthode, nous avons calcul l'vapotranspiration potentielle pour Santa Isabel et Bata puis dtermin la balance hydrique de ces deux villes (cf. tableaux VI, VII) .

(B]) Ch. P. Pguy, Prcis de climatologie, Paris, 1970, p. 265(BJ) C. W. Thornthwaite, An approach toward a rational classification of elima te, Geogr. Rev. of Am. Geogr. Soc., XXXVIII,

I 1948, pp. 55-94

Tableau v - Balance hydrique du sol do santa Isabel Hois Pr4ci.p1cationsB.T. P.BXc4dan~ ~fi.eit

J

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M

A

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Sl llS 170 225

~36 224 215 265 223

96

29 l. 888

hydrique brut hydrique brut

Reconstitution du stock d'eau Surplus d'eau Utilisation du stock d'eau Dtlficit d'eau Dficit hydrique du sol

..111J.i..:.l.

118 114 126 127 123 llO 103 lOJ 102 107 lll llB 1.J62 41 102 126 121 112 l6J 116 78J796J

ll

l5

89

257lOO

4J

5745 126 121 112 161 116

68J 15 85lOO

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lOO lOO lOO

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0

0

0

0

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l5i

15 1001

Sources

~tabli

par

nous-m~mes

sur la base du tableau IV

N.B. L'hypoehse de travail retenue est que la capacit de stockage de l'eau par le sol s'lve A lOO mm (cas retenu le plus gnralement). voyons maintenant comment on tablit la balance hydrique du sol : TOut d'abord, nous allons comparer la diffrence entre les prcipitations mensuelles et l'vapotranspiration potentielle mensuelle. Cela fait, nous constatons que de janvier A mars, il g a dficit hydrique brut ce qui se traduit par un dficit hydrique du sol de lOO mm (il s'agit de la capacit maximale de stockage du sol). Mais, au mois d'avril, nous assistons A un excdent hydrique brut de 43 mm qui entra!ne une diminution du dficit hydrique du sol qui passe 57 mm et paralllement une reconstitution du stock d'eau de 43 mm. Au mois de mai, l'excdent hydrique brut est suffisamment important pour reconstituer totalement le stock d'eau du sol et mme laisser un surplus d'eau de 45 mm (102-57); le dficit hydrique du sol devient par consquent nul. Il le sera encore jusqu'en octobre. Mais en novembre, un dficit hydrique brut de 15 mm appara!t ayant pour consquence un dficit hydrique du sol de mme quantit. Toutefois le mois suivant, un dficit hydrique brut de 89 mm oblige la vgtation utiliser le reste de son stock d'eau, soit 85 mm (100-15). Uh dficit d'eau de 4 mm appara!t alors et le dficit hydrique du sol est A nouveau total (lOO mm).

Mois PrcipitationsE.T.P.

J

F

11

A

M

J

J

A

s

0

N

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Annee

303 307

89

38

31 248 441 316

99 142 131 228 2. 375

128 130 115 104 107 109 115 116 122 129 118 132 1.425 175 177 139 326 200

Excdent hydrique brut Dficit hydrique brut Reconstitution du stock d'eau Surplus d'eau Utilisation du stock d'eau Dficit d'eau Dficit hydrique du sol

1323 13

15

96 1.141191

26

66

76

\\.ill.HIH..:..:.......:

15

72

lOO

1 75 177

139 326 200

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26

66

8 68

680 0 0

0

0

26

92 lOO

23

87

72

0

Sources

tabli par nous-mAmes sur la base du tableau IV

N.B. On peut vrifier les calculs effectus en contr6lant, d'une part, que les totaux des chiffres correspondant A la reconstitution et l'utilisation du stock d'eau sont gaux A lOO mm et, d'autre part, que la somme des chiffres indiquant un surplus d'eau (175 + 177 + 139 + J26 + 200 + 24 ~ 1.041) est bien gale J la diffrence entre 1 'excdent hydrique brut et la capacit de stockage du sol (1.141 lOO 1.041).

incl iquen t poLeS t.sbleau.."