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Ke ine Pa nik Festival PROGRAMME

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KeinePanikFestival

PROGRAMME

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Si Gogol Bordello aime le mélange des genres, ce combo déteste les étiquettes. Mené par Eugene Hütz, le groupe new-yorkais s’abreuve de l’énergie punk pour donner une nouvelle dimension à la musique Gypsy. A voir absolument en live où la formation délivre des prestations scéniques survoltées !

Qui, une fois dans sa vie, a vécu l’expérience Gogol Bordello connaît la foule en sueur, les hordes contagieuses de fous-furieux morts de rire, bousculés dans d’incessants pogos... Le punk, le vrai, se marre-t-on naïvement, soutenu par la labellisation origine « gypsy punk » contrôlée. Non, non, non, soupirent avec flegme les moustaches d’Eugene Hütz, leur leader, prêtes à en découdre avec le moindre carcan, susceptible de briser leurs pouvoirs énergé-tiques ! Plutôt de l’anarchie brute, 100% positive. Sur ce disque, les Gogol Bordello, diplômés ès foutage de bordel, propagent ce « tourbillon transcontinental », reflet de la vie d’Eugene : existence itinérante sans domicile fixe, avec au compteur déboires amou-reux, kilométrage romantique... Et la conviction, empruntée à Bukowski, que seule compte la façon dont tu traverses le feu.Le secret de la fougue d’Eugene ? Ni energy drinks, ni drogue, mais un entraînement de champion de marathon en Ukraine, et l’inscription dans son ADN de cette énergie, qui électrise n’im-porte quel public. Gogol Bordello ne répond donc pas vraiment au triptyque « Sex, Drugs & Rock’n’roll ». Ne s’inscrit pas non plus dans cette nouvelle vague branchée « métissée-gypsy ». Voire s’éloigne radicalement de ces « DJ’s pour magasins de chaussure, qui pillent des airs de Roumanie et les saupoudrent de boîte à rythme ». Question d’authenticité. « Dans Gogol Bordello, il n’y a ni fumée, ni miroir ! Juste des instruments, du chant, garantis sans connerie ajoutée ».De son débit lent, Eugene se définit donc en négatif. Mais pour de vrai ? Ca commence par un Ukrainien gypsy qui s’en fout d’être gypsy. Mais qui, émigrant à New York, revoit ses origines sous un autre prisme. Un mec qui, lorsqu’il débarque en terres améri-caines, joue aussi bien du métal que du folklore russoukrainien. Puis mélange tout. Un utopiste qui a rêvé fort d’une « Familia Un-derstructable » (sous-titre de Gogol Bordello), où chaque membre exprimerait la force de son caractère dans la splendeur de ses improvisations. Un artiste qui ne gère pas tout à fait son statut d’immigré, cicatrice au coeur de ses chansons, et trimballe sa musique comme sa maison, son unique passeport.Dans les yeux délavés d’Eugene, serpente alors cette longue route grise, sans bâtiments, sans sable, sans arbre, qu’il arpentait enfant en allers-retours. Un itinéraire monotone, qu’il coloriait de ses fantasmes de carnaval. Rien d’étonnant, alors, à ce qu’il squatte la plupart du temps à Rio et se déclare « professionnel » de cette fête où s’entrecroisent 1000 courants d’énergies, les plus viles comme les plus vives, parmi lesquels naviguer reste une science. Somme d’antagonismes, de flux, de punk-gypsy, d’in-fluences brésiliennes, chaud-bouillant comme le carnaval, Gogol Bordello laisse ouverts tous les possibles. Et toutes les interpré-tations.

The Pied Piper Of Hützovina

Trans Continental Hustle (Sony Music)http://www.myspace.com/gogolbordello

Avec leur dernier album Trans-Continental Hustle, le combo new-yorkais « punk » tsigane Gogol Bordello propage une nouvelle fois le feu de son énergie débridée. Rencontre avec Eugene Hütz, leur leader haut en couleur !

GOGOl bORdEllOvEndREdi 09 juillET - 23H30

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Festival

les titres marquants

Le débat est magnifique : Vous prenez le groupe Gogol Bordello, bien connu pour son extravagance, ses concerts mythiques, son ambiance de folie, ses brassages ethniques, ses influences tsiganes et tout ce qui va avec. OK ? Et vous ajoutez à cela un contrat en bêton chez une major avec un monstre de reno-mée à la production. Etonnant non ? Et pourtant c’est bien ce qu’il s’est passé avec le groupe américano-russo-ukrénien. On entend déjà les vagues de contestations des premiers fans qui regrettent le label indépendant qui les à fait connaître et crie au scandale. Gogol Bordello aurait-il vendu son âme au diable ? Avant de connaître le succès actuel, Eugène Hutz (leader et chanteur moustachu du groupe) a traversé pas mal d’épreuves. Il a d’abord quitté son pays l’Ukraine suite à l’accident de Tchernobyl, a traversé les pays de l’est de camps en camps, avant d’arriver aux Etats Unis avec sa famille comme réfugié politique. Il crée son groupe à New-York et galère passablement avant de vivre de sa passion. Premier succès en 2007 avec l’album SUPER TARANTA. En 2008 il part vivre au Brésil. Son parcours de vie, ses descendances tsiganes, l’Europe de l’est sont des thèmes chers à Hutz et se retrouvent dans les textes de Gogol Bordello.

Et que vaut ce TRANS-CONTINENTAL HUSTLE ? Cet album est tout simplement génial. La patte du maître en production Rubin est irréprochable certes, mais l’ambiance dégagée dans cet album est magique. Et ça on le doit à notre vieux copain Eugène. On est en plein film de Kusturica, on voyage dans une roulotte en buvant du vin en vrac et en fumant des cigarettes sans filtre. Accordéon, violon, vieille guitare sèche et on tape des mains pour faire la fête. Quand on est pris dans cet univers si festif et joyeux, on ne se demande plus si les Gogol Bodello ont vendu leur âme au diable. Ils font de la bonne musique, un point c’est tout. Une des forces du groupe est qu’il ne se limite pas à faire des chansons à boire et à danser. Gogol Bordello joue aussi la carte de la nostalgie tsigane comme sur «Sun Is On My Side» et «When Universus Collide». Magnifique. Pour le reste, c’est clair qu’il y a de quoi s’amuser. «My Companjera», «Rebellious Love», «Uma Menina», «In The Meantime in Pernam-buco» pour ne citer que celles-ci, ont de quoi vous assurer une ambiance du tonnerre tout au long de l’été.

Pour voir Eugène et ses amis sur scène cet été en Suisse, il vous faudra aller au Gurten Festival le 18 juillet. Sinon, il ne vous reste plus qu’à vous procurer TRANS-CONTINENTAL HUSTLE que nous vous recommandons vivement.

On voyage dans une roulotte en buvant du vin en vrac et en fu-mant des cigarettes sans filtre

GOGOl bORdEllO KeinePanikFesti

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KOudlAMvEndREdi 09 juillET - 19H00

it’s cold, cold in my heart. Cold in my lonely hotel room tonight.

Après l’heure du m’as tu-vu french touch 2.0, l’heure est à l’avant-garde électro qui avance dans l’ombre et le chaos. Etienne Jaumet, Joakim, Krikor, Turzi, et maintenant Koudlam, coupable majestueux d’un des albums les plus poignants de 2009, voire des 2000’s. Coup de cœur.

Pas de crainte, la musique de Koudlam restera au dessus du reste, voire de tout le reste. Sorte de « world music héroïque » comme la définit son complice de toujours, l’artiste super star Cyprien Gaillard, avec lequel Koudlam a collaboré (pour la mu-sique des projections du film Desniansky Raion), les chansons écorchées vives de Koudlam cannibalisent à elles seules des civilisations entières (maya, inca, masaï), annoncent la fin d’une époque et d’un monde (on y cause de décadence, d’effondrement et de ruines), marie des flûtes ancestrales à des beats indus, un chant d’ivrogne romantique à des nappes shamaniques. Goodbye voit loin. Né à Abidjan de parents français, Koudlam a découvert l’électronique dans les raves de France : « J’avais des potes qui avaient des sound systems et on allait jouer en dj set avec eux, en free party. Après avoir eu des groupes de rock influencés par les Doors, j’ai acheté mes propres machines, et eu un duo de hardcore ultra violent, avec lequel j’arpentais les free parties. » Un de ses amis se serait fait planté en teknival, d’où son pseudo. Le reste de son adolescence, Koudlam la passe entre l’Afrique (« mon père n’a jamais été bien nul part ») et Grenoble. Après huit ans d’apprentissage de la musique (piano, solfège, saxophone), il hésite entre le skate et l’escalade, avant de décrocher un mas-ter d’histoire de l’art mais ce sera la musique qui remportera la mise.

Une musique galvanisante qu’il élabore pendant des heures de solitude à l’aide de logiciels, de synthés, d’un piano et d’une gui-tare. « J’ai souvent perdu la foi, ça a pris du temps de me faire connaître, mais je me suis toujours dit qu’il devait y avoir une justice. J’ai sorti un disque autoproduit, Nowhere, en 2006, dans l’anonymat alors que ma musique (basée sur l’émotion) n’est pas faite pour cent personnes, ce n’est pas une musique de niche. Dans les moments de dèche, je relisais (pour me rassurer) les biographies des gens que j’admire, comme celle de Wolfgang Güllich, le plus grand escaladeur de tous les temps. Dans les an-nées 80, alors qu’on en était au niveau 7 de l’escalade, il a inventé les niveaux 8a+, 8b et 8c, soit carrément une autre dimension. Il grimpait à l’envers, à la verticale, c’était Spider Man. Il a ouvert une nouvelle voie. »Visant des sommets symphoniques encore inexplorés, l’électro-pop épique de Koudlam a dépassé la techno et le rock pour créer une nouvelle brèche. La french touch 8c+?

« il EST jEunE ET BEAu, SES lèvRES SEnTEnT l’OCéAn, SES yEux RESSEMBlEnT à CEux dES dAuPHinS, SOn CORPS EST CElui d’unE STATuE MOdERnE, SA MuSiquE SOnnE COMME lA viSiOn dE RuinES dORéES ET dE SOM-MET dE MOnTAGnE, il CROiT quE lA PAuvRETé En AfRiquE PEuT SAuvER lE MOndE. » vOilà lES infOS OffiCiEllES qui CiRCulEnT SuR lE wEB à PROPOS dE KOudlAM, éClAiREuR SOliTAiRE ET OPAquE d’unE élECTROniquE déBuTéE Aux AlEnTOuRS dE 2000. il AuRA fAllu duREMEnT inSiSTER POuR OBTEniR unE inTERviEw dE viSu AvEC l’AuTEuR dE l’un dES diSquES dE l’AnnéE (l’APOCAlyPTiquE GOOdByE), CE dERniER PRéféRAnT lES EMAilS ET lES APPARiTiOnS AffuBlé dE wAyfARER lORS dE livES dOnnéS dAnS « un HôPiTAl dE lOndRES, unE GRuE à BERlin Ou unE éGliSE ROMAinE ». En vRAi, KOudlAM A 30 AnS, dES yEux SOMBRES, dES BOuClES CHRiSTiquES ET unE BEAuTé EffRAyAnTE, EnTRE un lOuiS GARREl ET un KlAuS KinSKi. « j’Ai GRAndi AvEC undERGROund RéSiSTAnCE, ET MêME Si METTRE un MASquE En 2009 EST RidiCulE, il n’En dEMEuRE PAS MOinS quE j’Ai HORREuR dE lA PARlOTTE. jE ME dEMAndE MêME Si jE vAiS PAS EnCORE MOinS ME MOn-TRER. j’AiMERAiS quE lA MuSiquE RESTE Au dESSuS du RESTE. »

Coup de lame

Altitude

Goodbye (Pan European Recording)www.myspace.com/koudlam

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KOudlAM

les titres marquants

«Goodbye» est composé de douze titres, pour une durée de cinquante-sept minutes. Rarement a-t-il été aussi difficile d’ex-traire d’un album trois ou quatre morceaux meilleurs que les autres. Traversant plusieurs genres avec brio, toujours dans une veine sombre, Koudlam ne provoque qu’un réflexe : celui d’écouter son disque d’une traite.

Si l’effrayant Opening a le mérite de poser l’atmosphère gé-nérale et Flying Over the Black Hills with Crazy Horse celui de rappeler que Koudlam pioche avec délice dans les musiques du monde, c’est See You All qui captive le premier l’auditeur. Porté par une ritournelle infinie, ce morceau est totalement hypno-tique, allégorie d’une soirée où tout serait plus rapide et coloré – pour ceux qui la vivent – mais parfois pathétique et vain – pour l’observateur extérieur.Love Song clame ne pas en être une, et c’est un vrai mensonge. Certes, ce n’est pas une chanson d’amour au sens premier du terme, mais ça ne l’empêche pas d’être l’ode d’un autre amour, plus cru, plus réel aussi, loin d’être idyllique, sale mais pas glauque, violent sans être blessant, dangereux et salvateur.

Le titre éponyme, Goodbye, montre une facette plus éthérée et spirituelle de Koudlam, notamment au travers de l’utilisation d’une légère guitare sèche. Bien que les ingrédients diffèrent, la recette penche toujours vers la noirceur ; il s’agit simple-ment ici d’introspection et non plus d’extériorisation. Une autre façon de montrer et d’affronter l’obscurité.Presque pompier, Wave of Mutilation est une déchirure, un poignard planté avec une telle force que ce n’est pas de la chair qu’il entaille, mais la Terre elle-même. Quatre minutes de vio-lence et de douleur, non pour les oreilles, mais pour une entité qu’on ne peut qu’imaginer gigantesque pour justifier une telle attaque. Probablement le titre le plus marquant de «Goodbye».

Enfin, Hole clôt l’album dans une fausse douceur, une léthargie criarde et apeurée. Petit moment de calme bienvenu, avant de repartir vers Opening : oui, «Goodbye» s’écoute en boucle.

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dEcibEllEsvEndREdi 09 juillET - 20H30

qui à dit «une guitare c’est masculin»?

Ha, le rock’n’roll de filles ! Comme un vieux fantasme dans un monde testostéroné de vieux rockers (que nous sommes) ! On en oublierait presque que les filles savent aussi faire du bruit. Bon certes, il y a eu Kim Gordon, D’Arcy Wretzky (argh!), L7, The Donnas, Queen Adreena et même X Syndicate en France (entre autres, je vous passe les innombrables groupes fabriqués de toutes pièces par des producteurs ricains libidineux). Mais le fait de ne voir que trop rarement un gang de filles s’énerver ainsi de-vant des micros ferait il passer le moindre accord de puissance comme bénédiction ? On avait déjà parlé du précédent opus des trois grenobloises dans votre webzine musical préféré. C’était il y a 3 ans et force est de constater que les Decibelles en ont fait du chemin ! Car oui, on en avait cassé du bois sur leurs petits dos ! Mais dès la première écoute, Pedro Joko a quelque chose d’imposant par sa maîtrise. Là où leur EP péchait par immaturité, on trouve dans cet album une véritable densité qui oscille entre un pop punk sous speed et un post-punk rageur.Vous l’aurez compris, on ne révolutionnera pas le monde musical aujourd’hui ! Mais la musique quasi adolescente des Decibelles, avec son chant lead criard à l’accent so frenchy et ses parties basse-batterie ultra-basiques, a quelque chose de radicale-ment efficace. J’en veux pour preuve les titres « Bull Murray » et « Bloody Bloody Whoofy Scuzzy », les deux potentiels tubes de cet album. On imagine très bien les kids adhérer tout de suite à ce mélange de naïveté et d’hédonisme. La formule du power trio s’assagit sur la ballade « Sunday Feelings » comme pour mieux contrebalancer les brûlots punk’n’roll que sont « Pedro Joko » et « The End Of A Reign ». Le travail fourni sur l’album révèle un vrai potentiel pour la com-position de titres rentre-dedans, loin des standards parisianistes des groupes à franges, suivez mon regard… On aurait certes attendu moins d’empilement de clichés de la part d’un tel opus, mais il émane de Pedro Joko une fraîcheur toute revigorante qui ferait presque penser qu’en France, on n’est pas si attardé que ça en matière de rock’n’roll. Decibelles accouche donc d’un album qui leur ressemble : ludique, racé et direct. C’est déjà pas mal pour trois demoiselles d’à peine vingt piges ! À n’en pas douter, elles n’ont pas fini de vouloir remuer la casbah en sautant partout…

Pedro joko (Hell vice i vicious Records)http://www.myspace.com/decibellesband

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Festival

dEcibEllEsles titres marquants

Petit résumé. En 2008, les Decibelles publie Bloody Bloody Whiffy Scuzzy, hit trépidant emballé dans un clip malin et sanguinolent. La chanson est accompagnée de 2 autres, qui versent carrément dans le hardcore. Par la suite, le trio part en tournée, donne de ses news sur Facebook et publie de temps à autre des nouveaux titres sur Myspace. Chaque nouvelle publication confirme un ébouriffant talent. Ebahissement: ces 3 filles sont capables de passer avec une égale facilité du punk pop dansant (Bloody Bloody Whiffy Scuzzy) au hit lunaire obsé-dant (Sunday Feelings). Un jour, l’album est fini d’enregistrer. Bien entendu, on le veut. On finit par le recevoir. Surprise, il est autoproduit. Decibelles est toujours sur l’impeccable label HVIV mais pas pour cette occasion. OK, ça nous va, tant qu’il est bon. Et il est bon. Pour aller vite, on peut dire de Pedro Joko qu’il est schizoph-rène. En lui se bousculent plusieurs entités, bien qu’il parvienne avec une incroyable adresse à toutes les faire cohabiter. Pedro Joko est tout d’abord une gamine énervée qui, criant très fort et très haut, a envie de s’amuser, tout casser, rien calcu-ler. Cette gamine hystérique aime les morceaux brefs et les chœurs télescopés. A côté de cette gamine se tient une jeune femme. Celle-ci commence à avoir une certaine expérience de l’existence et, sans être mûre, possède un juste recul. Elle aime une musique plus calme, aux mélodies fortes, poignantes. Une jeune femme de son temps, qui apprécie la pop intense et un rien tragique. Pas loin d’elle, tatouée et musclée, se tient une sportive aux allures masculines. Elle trouve son plaisir dans la musique virile, plus metal que punk, la lourdeur plutôt que la candeur. Ce qu’elle prise, c’est le choc, la virulence, l’impact. Comme la gamine, elle écoute ça fort. Pedro Joko est tout cela. A la fois naïf, surpuissant, émotion-nel et amusant. C’est surtout un disque où, sur 9 titres, aucun n’est à écarter. Par son aspect composite, il comble toutes les pulsions, les envies, les vibrations. The end of a reign, décou-vert sur Myspace, démarre comme du Converge avant d’em-brayer sur un refrain entêtant. Le refrain qui imprègne, c’est la marque de fabrique de Decibelles. Vampire, découvert égale-ment sur leur espace musical, possède cette même estimable caractéristique. Le must de l’album est peut-être (sans doute, assurément) la chanson suivante. Bill Murray, dont le visage est incrusté en bonne place sur le collage de la pochette, accole vitesse, voix haut perchées et refrain absolument irrésistible, carrément addictif. On retrouve Sunday Feelings, acclamé un peu partout et fort logiquement sur les blogs ayant chroniqué l’album, Bloody Bloody Whiffy Scuzzy dont la vidéo est posté sur ces mêmes plateformes, mais aussi Vivre écorché, découvert en 2008. Vicious Thoughts est une belle découverte, encore marqué par le joug de la mélodie énorme. Mais le plus surprenant est que Pedro Joko est également un disque de transition. Tel que prédit, il marque la fin d’un règne, celui de cette pop punk adolescente, évoquant les meilleurs groupes hystéro nippons, pour ouvrir un autre chapitre, celui xchansons découvertes en 2008 et réenregistrées en 2010 montrent bien ce fait. Bloody Bloody Whiffy Scuzzy, en prenant une tournure plus grave et se débarrassant de ses éléments les plus criards, est moins outrancier, plus adulte, davantage policé dans sa folie. A contrario, cette décharge de Vivre écor-ché, qui semblait bâclé en 2008, revient mieux construite et davantage agressive. En somme, découvrir Decibelles aujourd’hui revient à saisir un groupe à l’orée de son succès. Pedro Joko est énorme, certes, mais l’avenir semble bien plus radieux encore.

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MElt bAnAnAvEndREdi 09 juillET - 22H00

Ashes always seem to find a place and settle.

Il y a des groupes que l’on croise le temps d’une semaine, pour les oublier pendant de longues années. On nous prête le disque, puis on oublie de suivre la formation malgré le fait qu’elle ait fait forte impression lors des premières écoutes. Puis, quelques années après, une bonne âme vous remet sur le droit chemin, vous rafraîchit la mémoire. Alors on cherche, avide, un disque du groupe pour combler ce manque au combien frustrant. Mauvaise nouvelle, le disque écouté il y a quelques années est extrêmement difficile à trouver en magasin. Bonne nouvelle, le groupe vient d’en sortir un nouveau le mois dernier, et est disponible dans tous les magasins un tant soit peu sérieux..

Mais quel est donc ce groupe ? Melt Banana. Ou 4 Japonais (+ 1 Américain sur l’album Cell-Scape) complètement cintrés, officiant dans un Rock quasi indescriptible.

Encore un groupe de Rock nippon de derrière les fagots qui expé-rimente plus qu’il ne nous amuse ?

Non. Car Melt Banana a un sacré background derrière lui. Of-ficiant dans le Rock pour psychopathes depuis plus de 15 ans, ils distillent un savant mélange de Grind-Core, de Shoegaze, de Punk, de Noise et de Pop (si si) sans fatiguer une seconde. La description fait peur ? Certes, mais le son est toujours joyeux, sautillant, une vraie cavalcade, jamais lourde, jamais noire, jamais fatigante. Le groupe se paie même le luxe (chose rare) de vendre autant, voir plus, dans le monde que dans son pays d’origine. Car Melt Banana a quand même eu le privilège de faire des morceaux avec Mr Bungle, le-plus-grand-groupe-de-rock-du-monde², et d’accompagner ces derniers dans leurs tournées. Sans comp-ter les concerts avec Fantomas, Tool ou Merzbow. Ils jouissent d’une popularité conséquente aux USA, portée par le charisme de deux membres, la chanteuse hystérique Yasuko et le guitariste magicien Agata, toujours caché derrière son masque chirurgi-cal et accompagné de sa dizaine de pédales à effets. Formation complétée par la bassiste Rika, plus petite que son instrument, et plusieurs batteurs au cours de l’histoire du groupe, qui ont toute fois la caractéristique commune de pouvoir marteler leurs fûts encore plus vite qu’une machine épileptique.

Le CV est conséquent. Reste à voir ce que donne ce Bambi’s Di-lemma, nouvelle galette du groupe 4 ans après Cell-Scape.

Bambi’s dilemma (A-Zap Records )http://www.myspace.com/azap

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Festival

MElt bAnAnA KeinePanikFestival

les titres marquants

Il n’y a pas à tergiverser pendant des heures, Bambi’s Dilemma des Melt Banana est le disque le plus fou, le plus flingué, le plus dingue qu’il m’a été donné d’entendre depuis pas mal de temps. Rien que pour cela, il est indispensable. De plus, ces Japonais arrivent à garder vivante la flamme d’ Atari Teenage Riot d’une façon totalement décomplexée, ce qui est, vu l’aura culte du groupe allemand, un véritable tour de force. Enfin, Melt Banana, à l’instar des Boredoms, et contrairement à la brochettes de groupes énervés qui n’ont pour objectifs que de vomir leurs frustrations, ne se dépareille jamais d’un coté « Fun » qui aère grandement leurs pétages de plombs, et rend le tout bien plus agréable à l’écoute, alors que la violence de ce disque a peu d’équivalence dans le genre.

Sans oublier toutes ses cassures de rythmes, ces structures mutantes et changeant toutes les trente secondes, donnant aux morceaux des sensations comparables à des montagnes russes façon 36 loopings. Ce qui explique grandement leur copinage avec les différents groupes de Mike Patton, dont Mr Bungle…

Ce disque, vu sa sortie récente, et l’aura du groupe dans le monde, est de plus assez facilement trouvable dans toute bonne crémerie. A ne vraiment pas louper quand on aime le Rock qui sort complètement des sentiers battus, mutant, fai-sant fuir n’importe quelle personne bien dans sa tête, qui arrive à nous foutre sur le cul à chaque piste, à nous faire poser gravement la question sur la santé mentale des protagonistes nous servant leur mixture.

Melt Banana confirme enfin que le Rock Japonais, quand on prend la peine de gratter la surface, se révèle immensément riche et incontournable pour tout amateur de musiques dé-viantes. Ces derniers, tout comme Christine 23 Onna, Coaltar Of the Deepers, Tokusatsu ou Cornelius, dans leurs genres respectifs, (et Trouzemilles autres formations, j’en vois déjà venir gueuler pour ne pas avoir cité leur groupe favoris, le rock indé Japonais semblant tellement ailleurs) sont là pour nous le confirmer.

Il va falloir sérieusement ouvrir les yeux et les oreilles, sous peine de rater quelque chose de grand.

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MElt bAnAnAinterview

Hell Hina revient avec un interview du groupe punk brui-tiste japonais Melt-Banana pour discuter longuement sur le processus de composition des chansons, l’influence des jeux vidéo sur leur musique et leur collaboration avec Mike Patton.

Tout d’abord merci pour cette interview ! Comment l’aventure Melt-Banana a-t-elle commencé ?

Yako et moi étions dans la même université. Elle faisait de la musique et je l’ai rejointe. Nous avons ensuite trouvé un bassiste et un batteur, et c’est ainsi que nous avons formé le groupe.

Votre dernier album est un live où le groupe figure sous le nom de Melt-Banana Lite : Pourquoi ce changement de nom ?

Melt-Banana Lite est parti de l’envie de pouvoir faire des tournées » facilement « . La batterie, les guitares, c’est difficile à transporter dans l’avion. Nous avons donc pensé que ce serait plus facile d’aller très loin sans ces instruments.

Il s’agirait alors d’une musique plus calme, plus atmos-phérique, plus douce ?

Lorsque nous songions à Melt-Banana Lite, nous n’avi-ons aucune idée en tête concernant la musique, c’était seulement le concept de faire des tournées plus facilement.

Pouvez-vous m’en dire plus sur votre collaboration avec Mike Patton ? La première chanson que j’ai entendue de vous était Area quelquechose…

Sur l’album Charlie ?

Oui, le Phoenix Mix…

Ah oui ! Nous avons fait une tournée avec Mr Bungle et c’est là que nous l’avons rencontré pour la première fois. J’ai de-mandé à tous les membres du groupe de dire ce qu’ils pensaient de Melt-Banana puis nous avons édité leurs propos.

Avez-vous prévu de collaboré à nouveau avec lui ?

Mmh je ne suis pas sûr…

Pour l’instant nous n’avons aucun projet mais nous espérons travailler à nouveau avec lui un jour.

C’est difficile de trouver des infos concernant la mé-thode de composition de vos morceaux. Est-ce que vous écrivez d’abord la musique puis les paroles ?

Je fais la musique…

Et j’ajoute les paroles.

Je n’ais aucune idée de comment fonctionne le chant.

Ca dépend des chansons.

Parfois Yako apporte des mots et des changements sur la musique. Mais principalement, nous fonctionnons comme ça.

Yako j’ai lu que tu lisais des dictionnaires pour écrire les paroles, pourtant on ne trouve pas de mots réellement complexes mais plutôt des mots simples, des verbes d’action mis ensemble. Continues-tu à travailler comme ça ?

Parfois oui. Ca m’aide beaucoup.

Et à côté de ça, de quoi t’inspires-tu ?

J’écris ce à quoi je pense, il n’y a pas de message ou quelque chose du genre. J’écris juste ce que je vois et ce à quoi je pense. Peut-être que certaines personnes peuvent comprendre ce que je dis, deviner ou trouver des messages.

Ca prends tellement de temps d’écrire les paroles d’une chanson…elle dit qu’elle » écrit juste » mais ça prend telle-ment de temps. Parfois je dois attendre un mois, deux mois.

Il ya beaucoup de références aux chiens et aux chats dans les textes de Melt Banana, lequel des deux préfères-tu Yako ?

Question difficile…je ne peux pas choisir.

Tu en as chez toi ?

Non. J’avais un poisson mais il est mort il ya deux ans.

Est-ce que la lune a une quelconque symbolique dans vos paroles ?

Non, j’aime la lune c’est tout. J’imagine beaucoup de choses à son sujet.

Pourquoi les gens devraient jouer à Okami sur Wii ?

(rires) C’est fun. Mais c’est un peu…

Trop long à finir.

(rires) Mais c’est intéressant. Le système de jeu et sympa, l’histoire est bonne mais…un peu trop long. Une version sur

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina

Hell Hina.

Hell Hina.

Agata.

Agata.

yako.

yako.

yako.

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Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

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MElt bAnAnA

Quoi ?

The Last Guy sur PS3.

Comptez-vous sortir un DVD ?

Nous (Agata rie)…espérons le faire.

Dans 5 ans ?

C’est difficile pour nous.

Dans 5 ans ? Je ne sais pas comment font les autres groupes, nous enregistrons de la musique et nous avons seule-ment envie de faire des concerts.

Vous n’avez pas le temps…

Mmh…peut-être à l’avenir.

Voici plusieurs années maintenant que le manga s’est imposé en Europe. Y-a-t-il des produits traditionnels de Belgique qui marchent bien au Japon ?

Leonidas vend bien à Tokyo.

Il y a aussi les gauffres qui ont connu un boom il y a 4 ans.

DS va sortir, je l’attends.

Pouvez-vous me parler de la culture des Bemanis (jeux musicaux) au Japon ? Vous jouez à ce genre de jeux, comme Guitar Hero par exemple ?

Pas tellement.

Au Japon si tu vas dans les salles d’arcade, tu peux trouver des gosses qui y jouent vraiment bien.

Il ya 4 ans vous disiez que la scène underground japo-naise se portait bien, est-ce toujours le cas ?

Je vois beaucoup de jeunes qui font des groupes.

Beaucoup de jeunes groupes font tous eux-mêmes, ils organisent des concerts.

C’est vraiment une bonne chose.

Et comment avez-vous découvert des groupes comme Senseless Apocalypse, Hardcore Fanclub et d’autres qui même au Japon ne sont pas très connus ?

On joue avec eux généralement. Les organisateurs de certaines salles sélectionnent de bons groupes pour jouer avec nous.

Donc parfois vous ne les connaissez pas et les décou-vrez pendant le concert ?

Parfois oui, si on fait confiance à l’organisateur.

Vous avez cité comme influence vidéoludique Tony Hawk, un choix qui m’a assez surpris. En quoi cela a influencé votre musique ?

En fait ce n’est pas la musique du jeu qui nous in-fluence.

C’est plus une question de…comment expliquer…de fee-ling. Peut-être que si je ne joue pas à tel jeu je n’ai pas telle idée. Je sens que ces choses se connectent quand j’écris les chansons.

Lorsque nous jouons à de bons jeux, nous sommes très excités et puis…(Yako se met à crier) et puis nous fonçons au studio…par exemple.

Et quel était le dernier bon jeu auquel vous avez joué ?

%&$§ »)(/&%**

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Agata.

Agata.

Agata.

yako.

yako.

yako.

yako.

yako.

yako.

yako.

yako.

yako.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Agata.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

Hell Hina.

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Léo Le Bug a sorti son EP Le Pudding en août 2008. En rupture de stock actuellement, il vous est néanmoins possible de téléchar-ger son album Music to Wake Children Up dans son intégralité et gratuitement en vous rendant sur sa page MySpace. Essentielle-ment composé de samples plus ou moins évidents, l’album vaut le détour, ne serait-ce que pour le Pudding, et pourquoi pas pour sa version du Requiem de Mozart. A noter que Le Pudding est joué par les Chinese Man en toute fin de leurs représentations en live.

Bon, ca vous revient, maintenant? Et bien oui, c’est effectivement tiré du long métrage d’animation Astérix et Cléopâtre qui a eu 40 ans l’année passée... et oui, ce dessin animé date de 1968! Produc-tion franco-belge réalisé en étroite collaboration avec René Gos-cinny et Albert Uderzo, mais également un certain Pierre Tchernia. Les trois chansons phares de ce film font désormais partie de la culture populaire; «le pudding à l’arsenic,» «l’appétit vient en mangeant» ou encore «le bain de Cléopâtre» sont des classiques dont on ne se lasse pas!

La musique du dessin animé était assurée par Gérard Calvi, com-positeur et chef d’orchestre né en 1922 (ci-contre, la caricature qui lui est faite dans Astérix en Hispanie). Connu pour ses nom-breuses musiques de film du cinéma français, il aura composé les musiques des autres films d’animation Astérix, mais aussi celle du Petit Baigneur, en 1968, également.Pour se donner la réplique, Amonbofis et Tournevis sons inter-prétés respectivement par Bernard Lavalette et Jacques Balutin, tous deux essentiellement connu pour leur carrière sur les planches.Mais vous aurez aussi remarqué, j’en suis sûr, que ce Pudding n’est pas simplement composé de bave de sangsue et de scorpion coupé très fin. Une piste de rap est incrustée à cette recette ma-léfique et le marmiton n’est rien de moins que Grandmaster Flash & the Furious Five avec le titre désormais culte The Message, sorti en 1982 (disque platine en moins d’un mois!). Pour ceux qui ne se rappellent plus où ils ont entendu ce titre, on le retrouve dans la bande originale de GTA: Vice City.

On va bientôt m’accuser de parti pris pour le label Chinese Man Records puisque c’est un artiste très proche des chinois dont ils est question dans cet article (cela dit, je n’ai même pas reçu un T-Shirt de remerciement! ... xl ... merci ;-) ). léo le Bug. donc, en tout début de carrière avec d’ores et déjà un album à son actif, dont le titre «le Pud-ding» est issu. le sample du titre est relativement évident pour bon nombre de vieux téléphages pour qui le dessin animé Astérix et Cléopâtre est devenu culte!

Music to wake children up (Chinese Man)http://www.myspace.com/leolebug

lEO lE buGOSAMEdi 10 juillET - 19H00

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Festival

les titres marquants

Leo le Bug, membre de l excellent crew Chinese Man, vous pro-pose de découvrir son univers à travers cette mixtape.Music to wake children up est en effet un patchwork des références, très orientées hip hop, de Leo. Et ce patchwork ne réveillera pas que les enfants puisque la mixtape déborde d énergie et d humour.Vous pourrez vous amuser à reconnaitre les titres originaux que Leo a samplé ou dont il a utilisé les acapellas. Ces samples ou acapellas sont retravaillés de façon très originale et don-nent à chaque morceau une saveur unique où l hommage n est jamais très loin de la parodie (la parodie rigolote et bien faite)

01. Parallel Plan 02. Boucefloor 03. Meugné 03. Indi Bug 04. Electrifonk 05. Requiem 06. Beasties In Da Wind 07. Le Pudding à l’Arsenic 08. Love Me Or Bug Me 09. Throw Your Hands In The Bug 10. We Got The Bug 11. Takatakatakatakata Ka Ta 12. It’s Bigger Than Your Mum

Tracklist :

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interview

Mais, vous l’aurais compris, sous la partie visible de l’ice-berg leo le Bug, se cache un personnage polyvalent…

Je suis scénariste de publicité et réalisateur de clips. En gros le métier que fait Octave dans 99Fr.

C’est marrant, mais c’est frustrant créativement. En gros j’écris des blagues et des histoires à la con pour des gens qui n’ont pas forcement le même humour que moi et comprennent rarement ce que j’écris.Après je voyage pas mal grâce à ça, même si au final je passe mon temps à m’emmerder un peu sur les tournages car je ne suis pas derrière la caméra.

Oui, j’écris les scénarios et me charge de la réalisation. C’est plus marrant et moins frustrant que faire de la pub, les seules limites que l’on a sont les limites de tunes mais au moins on fait ce qu’on veut…Ça ne rapporte pas d’argent mais c’est vraiment pour le fun.

Il faut dire qu’il a une tête à claque et qu’il énerve tout le monde, c’est donc venu naturellement. Pour l’anecdote, j’ai fais ce premier clip avec eux vraiment tout seul, à l’arrache, dans le garage et le couloir de l’agence où je travail…C’était tellement de la bidouille que je devais filmer tout en lui jetant des trucs sur la gueule, et finalement j’ai même pété ma caméra sur le tournage.Après, le deuxième clip, « LIVE GOOD », je l’ai fait avec mon collec-tif Megaforce ainsi que trois potes graphistes (SPAM studio). Ça a vraiment bien marché et on s’est fait contacter par presque toute les boîtes de prod de Paris.Finalement, on a choisi 75prod avec notamment Jonas et Fran-çois, Romain Gavras, c’est à dire les mecs qui ont fait les clips de Justice, de Madonna, etc…

Je trouve juste que ce fût une bonne idée marketing. Ils deve-

ECRiT PAR MR HydE

Si le son n’est pas ta principale activité, que fais-tu dans la vie ?

Et alors, tu le vis bien ?

Par contre pour les clips là c’est bien toi ? (les clips de naive etc…)

d’ailleurs dans le clip des naive new Beaters « Bang Bang », on peut voir que tu as une haine enfouie contre les chan-teurs « électro-pop-rap » ?

d’ailleurs, puisque tu en parles, un petit avis en tant que réal sur le clip de justice « Stress » qui a tant fait polé-mique ?

naient trop Mainstream, ce qui ne représentait pas vraiment ce qu’est Justice, car un morceau comme « Stress » c’est un peu du punk…Après, je pense que l’intention principale de Kourtrajmé était simplement de faire un court métrage où la musique symbolisait le stress.

La réalisation.

Je suis bien dans notre époque même si je lui reproche d’avoir perdu l’effervescence créative qui semblait y avoir à la fin des années 60 et au début des années 70.Je ne suis pas forcement influencé par cette époque, mais il me semble que c’était un peu plus Rock N Roll, même si le temps a peut être filtré les choses. Mais c’est surtout qu’avant tout était moins calculé selon le buzz que ça allait faire… Maintenant tu as toujours cette pression marketing qui te freines.

J’ai du mal avec ce qu’est devenu TTC, j’aimais bien leurs pre-miers morceaux, ils avaient des pures instrus mais maintenant ça me fait gerber…Surtout les personnages qui, j’ai l’impression, sont partis en couilles…

Les Kinders ! J’aime bien.

Bah non !

Est-ce qu’il a déjà essayé de se sucer ? Mais insistez un peu… Du genre « on a tous essayé, allez allez avoue !! »…

« j’Ai du MAl AvEC CE qu’EST dEvEnu TTC, j’AiMAiS BiEn lEuRS PREMiERS MORCEAux, ilS AvAiEnT dES PuRES inSTRuS MAiS MAinTEnAnT çA ME fAiT GER-BER… »

Au final si tu devais te voir dans dix ans, tu te verrais plus accomplis dans quel domaine ? le son ou la réalisa-tion ?

Et si justement tu avais une machine à remonter le temps, quelle époque choisirais-tu ?

question du dernier interviewé : Soklak aimerai savoir si tu n’as pas 50 euros à lui donner ?

une question pour le prochain interviewer ?

un petit péché mignon ?

l’artiste du moment que tu hais ?

« lES KindERS ! j’AiME BiEn. »

lEO lE buGO

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Afin de faciliter le retour des festivaliers dans l’agglomération, Zephyr Bus s’associe à nous et propose une navette à le sortie du concert, qui arpentera la CUC d’est en ouest (ou inversement !), en passant par le camping de Collignon, évidemment ! Son tarif n’excèdera pas celui d’un trajet normal, ne vous en privez pas !

Pour venir à Cherbourg-Octeville:

De PARIS: A13 et N13 Voir détail de la route.De NANTES, RENNES: A84, N174 et N13 Voir détail de la route.

Voir SNCF arrivée:CHERBOURG Vers le site de la SNCF

De PARIS-Orly Arrivée:Aéroport de MaupertusVers le site de l’aéroport de Cherbourg-Octeville FERRY BOAT Crossings:Porstmouth > CherbourgCherbourg > PorstmouthPoole > CherbourgCherbourg > PooleRosslare > CherbourgCherbourg > Rosslare

Le Camping Collignon propose aux festivaliers de les accueillir pour un tarif spécial et sur mesure:

Pour 3,35 euros par nuit et par personne, vous pouvez planter votre tente dans un chouette camping de bord de mer, tout près d’une piscine dont l’entrée vous est même offerte !Si vous voulez plus de confort, il y a aussi desmobil homes qui peuvent accueillir 6 à 8 personnes…Pour vous décider, le mieux est de les contacter: (précisez que vous venez pour La Terra Trema !)

Vous pouvez aussi loger à l’auberge de jeunesse de Cherbourg-Octeville, toute neuve, très agréable et en plein centre-ville.

Lors des 2 dernières soirées, nous concocterons pour les spec-tateurs gourmands et affamés… une restauration légère, variée, généreuse, à des tarifs très abordables.

Pour manger le midi pas cher ou bon marché, extra et copieux: A Cherbourg:

Pour obtenir d’autres renseignements sur les gîtes, ou encore sur Cherbourg-Octeville et ses charmants environs :

nAvETTE BuS…

vEniR…

Par la route:

Par le train:

Par l’avions

SE lOGER....

Auberge de jeunesse 57, rue de l’Abbaye50100 Cherbourg-Octeville T: 02 33 78 15 15

Camping Collignon Espace loisirs – Plage de Collignon50110 Tourlaville [email protected]: 02 33 54 80 68

SE nOuRRiR...

Restaurant Sel & Poivre un petit resto, environ 15 Euros le menu, les places sont comptées tellement c’est bon! Rue du Port

le Café du Port une cuisine à la portée de toutes les bourses, plat du jour à partir de 9 Euros, incomparable, avec une vue sur un des plus beaux ports de la région!le port 50440 Omonville la Rogue

Maison du tourismeCherbourg-Haut Cotentin 2 quai Alexandre iii50100 Cherbourg-OctevilleT: 02 33 93 52 02http://www.otcherbourgcotentin.fr

Restaurant le 32Resto ouvrier, menu pas cher, bien fait et copieux) 32 rue Maréchal foch

la Malle aux épicesCuisine asiatique excellente menée de main maître par un chef français, une expérience à faire! le Bourg 50440 Auderville

lE BAllOn ROuGE GAlERiE BËR9,à découvrir et à arpenter dans tous les sens du terme, absolument vital ! Rue du Port02 33 94 34 06

Restauration sur place !!

dans la Hague:

infOs PRAtiquEs

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KeinePanikinfOs PRAtiquEs

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Retour du groupe de punks australiens qui voient au delà du punk , The death Set c’est un groupe qui balance une dominante punk associée tantôt à des influences hip hip tendance Beasties boys, tantôt à de l’électronique, de la pop et même du shoegaze. Une vision “sans format” qui allait forcément nous séduire à Novo-rama car on est jamais aussi content que lorsqu’on tombe sur des groupes qui rendent la nomenclature et la description ardue. Alors au départ c’est un duo Australien d’origine donc, mais débarqué à Brooklyn puis à baltimore à la suite du relatif succès de leur premier album. Hélas, c’est avant de s’embarquer pour ce nouvel album que Beau Velasco laisse Johnny Siera seul aux manettes du groupe, puisqu’il est retrouvé mort dans son studio à la suite d’une overdose, nous rappelant de manière brutale ô combien la drogue dure c’est mal! C’est le genre d’événement qui aurait pu sonner le glas de plus d’un groupe mais Johnny Sierra s’entoure alors de Jahphet Landis à la batterie et de Daniel Walker pour honorer la mémoire de son pote avec un album auquel il donne le nom du héros du Film A bout de souffle, Michel Poiccard qui était joué par Belmondo ! Et du coup si cet album donne autant dans la recette rythmique, jumpy et abrasive, et bien on a droit à un ou deux détours à l’atmosphère nostalgique ou plus profonde, notamment celles à la mémoire de beau Velasco, morceaux qui laisse entrevoir une nouvelle facette du groupe recomposée et qui n’est pas la facette la moins réussie bien au contraire. Celle qui parait un peu loupée c’est celle qui penche davantage vers le punk rock Californien facile, on pense notamment à It’s another day ou Michel Poiccard prefers the old. Un album où il faudra trier un peu mais un album très réussi quand même, qui n’aura aucun mal à refaire surface dans vos lecteurs de musique sous quelque forme que ce soit.

i like the wrong way

The deathset - Michel Poiccard (Counter/PiAS)Myspace: www.myspace.com/thedeathset

thE dEAth sEtSAMEdi 10 juillET - 20H30

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Festival

les titres marquants

Vous avez écouté en décembre leur EP “Slap Slap Slap Pound Up Down Snap” et vous n’en pouvez plus d’attendre l’album ? Et bien pour cette fois, l’attente a du bon !! “The Death Set” dé-barque enfin avec un nouvel et second disque :“Michel Poiccard”, qui sort chez Counter Records le 28 février prochain. Cet opus marque non seulement le retour du groupe, mais aussi leur collaboration avec XXXchange (Spank Rock, The Kills).Quelle excitation avant de presser le bouton “Play” ! Car on ne croyait pas vraiment à leur retour depuis la disparition de Beau. On a donc un petit pincement au cœur tout de même car Beau Velasco n’est plus, décédé tragiquement en 2009 d’une overdose. On pense que sans lui, on va être déçu, que forcé-ment ça va être moins bien, et on pense mal !Ça y’est, le bouton “Play” est enclenché, et c’est la voix de Beau qui ouvre l’album : “I wanna take this tape and blow up ya fuckin’ stereo”. Et là, on sent de suite que ça va annoncer du lourd, du punk bien sale comme on l’aime. Et c’est parti pour 17 morceaux aussi déjantés les uns que les autres. Mais des morceaux par-faitement maîtrisés jusque dans leur ordre. Quand ça gueule trop, un morceau plus calme s’ensuit histoire qu’on en ait pas marre que ça crie trop, et puis ça reprend de plus belle. Du coup, pas une fois on zappe une chanson et on écoute l’album d’une traite. Avant de le réécouter encore et encore, sans jamais saturer. C’est survolté, décérébré, enflammé. C’est si énergique que ça nous rend énergique, ça nous donne envie de sortir crier dans la rue, de sauter de partout ! Un défouloir oui, mais aussi un savant mélange de punk, d’un hip hop enragé, de rythmes déchaînés et de riffs de guitare saturés.Quant à Beau ? Oh, on a même oublié qu’il nous avait quitté car son esprit est présent sur l’album qui est justement “une célébration de la vie de Velasco”. Et on l’avait compris rien qu’en lisant quelques titres comme “Too Much Fun For Regrets” et “Is It The End Again ?”. Puis il y a les passages de “Is That A French Dog ?”, un monologue d’une minute de Beau, suivi du magnifique “I Miss You Beau”. Allez, on peut le dire et se risquer au jeu de mot : c’est beau, même plus que beau !Ah, mais au fait, pourquoi “Michel Poiccard” ? Écoutez “Michel Poiccard Prefers The Old (She Yearns For The Straight ?)”, regardez “A Bout De Souffle de Jean-Luc Godard où Belmondo incarne Michel. Et vous comprendrez.

thE dEAth sEt KeinePanik

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« Le public fidèle, celui qui nous connaît, sait qu’il ne peut savoir à quoi s’attendre », déclare Olivia, l’O de The Dø. Le D, c’est Dan. Mais n’allons pas trop vite. D’abord, que le public (qui commençait à frétiller d’impatience) soit prévenu : il doit savoir qu’il ne peut pas s’attendre à ce que The Dø refasse son premier album. Ce serait trop simple. Ce serait trop beau. En 2007, le groupe sort de nulle part (Dan et Olivia se sont rencontrés deux ans plus tôt sur l’enregistrement d’une musique de film), et enregistre son premier album sans préméditation, sans calcul. « A l’époque, on faisait surtout de la musique pour le cinéma, le théâtre, la danse. On avait enregistré ces chansons sans savoir que ce serait un album, jusqu’au dernier moment », dit Dan. A Mouthful sort en France début 2008, porté par le single On My Shoulders , précédé d’un buzz-sur-myspace et l’année lui appartient : l’album grimpe dans les charts (150 000 ventes à l’arrivée), sort à l’étranger, et permet au duø de tourner et remplir les salles un peu partout, d’Istanbul à Los Angeles en passant par l’Olympia de Paris.

A Mouthful veut dire « une bouchée », et l’histoire de ce pre-mier album fut savoureuse, longue en bouche : il y a seulement quelques mois, le groupe était encore sur scène pour défendre la sortie américaine. Et après ? Comment assurer la suite ? Com-ment se remettre d’un succès aussi inattendu (quoique bien mé-rité) ? Ce costume de groupe à tube, taillé sur mesure par On My Shoulders, était-il vraiment le leur, taille unique ? Pour répondre à toutes ces questions, Dan et Olivia ne vont pas s’entourer de gros bonnets du marketing ou s’offrir les services d’un produc-teur en vue. Parce qu’ils connaissent la musique, ils attendent la fin de leur tournée, puis courent s’enfermer – seuls ensemble – dans leur studiø d’enregistrement de la banlieue parisienne. Ils y passeront un an. « Le studio, c’est le refuge, on n’avait plus envie d’en sortir », explique Olivia. Mais à l’écoute de ce qui en est sorti, justement, on se dit qu’ « enfermés » n’était pas le bon terme pour qualifier le (long) temps passé par The Dø en studio.

Parce que tu as envie de te mettre en bikini !

Both ways Open jaws (Cinq7)http://thedo.info/

thE døSAMEdi 10 juillET - 22H00

Libérés, plutôt. « Après la tournée, on était frustrés par les contraintes du live, où ne pouvait pas tout faire parce qu’on était seulement trois sur scène. On est donc entrés en studio avec cette idée : on fait ce qu’on veut. C’était le saut dans l’inconnu », explique Olivia. Ce vent de liberté, du frisson à la bourrasque, souffle sur le deuxième album de The Dø. Chanson après chanson, de surprise en surprise, le groupe trace sa route en brouillant les pistes. Fins mille-feuilles d’instruments et de voix, arrange-ments éclairés à la bougie mais scintillants comme des lucioles, tambours martiaux d’une tribu inconnue, mélodies en ascensions sensuelles, symphonies de vide-poches, groove à nu, chansons en crue, dynamiques contrastées, un violon solitaire qui se prend pour un grand orchestre. Et le souffle et la voix accomplie d’Olivia, torch-singer chamanique, guérie de ses écorchures adolescentes. Il y a de la magie blanche et des papillons noirs dans les nouvelles chansons de The Dø, plus barré que jamais.

Cet album est troublant : c’est de la pop, et du rock, mais qui dé-joue les lieux communs, qui se réinvente à chaque seconde. Dan : « Mélanger du Wurlitzer avec du vibraphone avec des percussions d’ustensiles de cuisine, c’est ça qui nous plaît. On cherche la ri-chesse du son, la surprise dans les détails, la couleur orchestrale. Ça vient sans doute de notre culture de musique classique, c’est pour ça qu’on aime la musique contemporaine, et Charlie Mingus : parce qu’on ne sait pas où on va. » Le plus incroyable, c’est que Dan et Olivia y sont allés à deux, sans producteur, sans musiciens extérieurs (mais pour la scène, ils seront six, avec des multi-ins-trumentistes aux cordes, aux cuivres et aux claviers).

Dan et Olivia sont des amoureux de musique, mais adeptes de l’amour libre, iconoclastes et fantasques. Ils jouent sans entraves, découvrent de nouvelles positions, inventent, se surprennent, se trouvent en s’égarant. Pour s’y retrouver : la pochette de leur nouvel album fait référence à celle de A mouthful – mêmes poses, mais ambiance nocturne, un brin horrifique. Peut-être qu’une bête est tapie dans la nuit. Va-t-elle sortir pour attaquer, ou pour danser ? Clin d’œil (ou claquement de dents) à A mouthful, l’album s’appelle donc Both Ways Open Jaws, qu’on peut traduire par « Mâ-choires ouvertes de chaque côté». Ça ne veut rien dire, ou ça veut tout dire : ça peut révéler un appétit d’ogre excentrique. Le public ne peut pas savoir à quoi s’attendre, mais il va être mordu.

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les titres marquants

Trois ans après le succès (fou ?) de A Mouthful, le duo franco-finnois constitué d’Olivia Merilahti et de Dan Lévy est déjà de retour avec Both Ways Open Jaws. L’intention est claire : après la mise en bouche gentiment pop du premier album, ce second disque s’impose comme le plat de résistance. Un peu plus consistant, donc.

En effet, les compositions de The Do peuvent paraître simples, comme très souvent, mais tombent beaucoup moins dans la facilité. Surtout, elles sont entièrement portées par le chant d’Olivia Merilahti, riche d’une nouvelle ampleur et d’une belle force d’interprétation. Cela commence avec une comptine élec-tronisante, faussement naïve, faussement bancale, et vraiment séduisante : « Dust it Off ». Très vite, la chanteuse tombe dans les graves sur un « Gonna Be Sick » rugueux à souhait. S’en-suit le rock psychédélique, très seventies, de « The Wicked & The Blind » et de « Too Insistant », aux cordes joliment pincées. Sentant bon le désert et les expériences chamaniques, « B.W.O.J », « Bohemian Dances » et, plus loin, « Slippery Slope » four-millent de bonnes idées rythmiques... Etc. Loin de rompre avec son charme originel, The Do propose aussi de jolies ballades intemporelles comme « Leo Leo », « Moon Marmaid » ou « Was It A Dream ».

L’ensemble demeure pop, mais d’une pop habitée, de celle bap-tisée folklorique, lorgnant parfois furieusement vers un rock embrumé et hippie. Et si les treize morceaux ici présents ne sont pas tous d’une efficacité égale, force est de reconnaître à Both Ways Open Jaws une tenue et une élégance indéniables. Même les cigales (l’album a été enregistré dans le sud de la France) manifestent leur contentement…

Plus abouti que A Mouthful, tout en étant plus spontané encore, Both Ways Open Jaws devrait réconcilier ceux qui étaient fâchés avec la pop parfois agaçante, voire criarde, de The Do. Le couple s’est fait plaisir et livre un album pour le moins hédoniste, naturel, sans ombrages. Ici, le désir d’un retour aux sources se fait agréablement entendre, laissant présager une carrière digne de ce nom.

thE dø KeinePanik

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Trois ans après son fameux A Mouthful, premier album au franc succès (150.000 ventes) avec lequel il a écumé les scènes fran-çaises et internationales deux ans durant, le duo franco-finlandais The Dø est de retour avec un deuxième opus, Both Ways Open Jaws («Les mâchoires grandes ouvertes», lire la critique demain mercredi dans Libération).

Soit treize titres singuliers, aussi brillants que culottés, entre pop, folk, chanson et rock, que Olivia Merilahti et Dan Levy défen-dent avec énergie et passion. Rencontre.

C’est vrai que se retrouver à trois [le duo plus un mu-sicien, ndlr] devant certaines grosses scènes de festival n’a pas toujours été évident. Surtout quand on ne se sent pas encore justifié par rapport à là où on était, parce que tout est arrivé très vite et qu’on a à peine eu le temps de se préparer. On n’a pas arrêté de répéter, on n’a pas arrêté de bosser comme des tarés.

Il faut voir qu’on est partis de rien quand même. Quand on débutait à la Flèche d’or, ça allait. Mais quand on s’est retrou-vé avant Radiohead à Arras ou aux festival des Vieilles charrues devant 50.000 personnes, on s’est dit : «Non, c’est pas possible, on n’a pas le droit, c’est pas pour nous». En même temps, c’est cette force-là qui nous pousse sur scène. Et, à un moment, il y a un truc décomplexé qui fait : bon, ben je suis là, je vais assumer ma place et je vais le faire avec tous mes défauts, toutes nos contraintes techniques. Je crois que c’est aussi cela qui a plu aux gens.

On n’est pas des virtuoses, on ne le sera jamais. On s’amuse. Juste peut-être dans l’approche des sons, on a envie d’aller chercher. C’est comme quand on a un nouvel instrument, on va se l’approprier d’une manière ou d’une autre. C’est juste la faculté de s’émerveiller en permanence. Cette fraîcheur, on en a envie de la garder. C’est vrai que c’est une approche un peu ludique, mais elle est essentielle pour nous. Si on la perd...

Il n’est pas forcément aussi lumineux que le premier. Il est un peu plus complexe.

Nous aussi, nous sommes plus complexes. Avant, on mettait notre complexité sur nos projets parallèles, comme la danse contemporaine. Là, on s’autorisait plein de choses. Quand

on était en studio, on faisait de la chanson. Ce n’est pas qu’on se calmait, mais il y avait un truc comme ça, plus relax. Ce deu-xième album n’est pas plus détendu, au contraire. Il a la com-plexité que l’on n’a pas pu mettre dans un autre projet parallèle, car nous n’en avions pas. On s’est alors dit qu’il fallait qu’on mélange le travail que l’on a fait pour la danse contemporaine avec le travail pour The Dø.

«Both Ways Open Jaws» n’est pas une suite logique au premier album. On a fait tout à deux, de l’écriture jusqu’à l’enre-gistrement. On cosigne tout. Jusqu’au mixage. Mais on sera six sur scène.

Notre courage a été de faire un disque qui parfois est un peu loin de nous, qui est parfois difficile.

Moi, ça me plaît, ça résonne en moi.

En friche. On n’arrive pas à faire de plans. Plus c’est le bordel et plus on se retrouve.

Comme on n’a fait aucune pause entre la tournée et le studio, j’étais en rejet de la guitare électrique et j’avais envie de claviers, d’instruments comme le clavecin, la harpe. On a tou-jours beaucoup utilisé de cordes. Je me suis acheté une guitare accoustique, une Gibson de 1940, qui m’a beaucoup imprégnée pour la base des chansons.

On nous dit: «Il n’y a pas beaucoup de guitare électrique dans ce nouvel album.» Mais tout le monde l’utilise non stop. On a commencé 95% des chansons à la guitare et on l’a virée à la fin. On préfère utiliser des instruments qui ne soient pas reconnais-sables.

C’est juste en réaction avec ce qu’on a vécu en tournée. En power trio, sans gratte, c’est un peu mort. On a commencé à composer le deuxième album en tournée, mais pas plus que ça quand même. Quand on s’est retrouvé dans une maison du Lubé-ron pour commencer à composer réellement, on n’est pas partis de rien. On enregistre assez vite; le processus d’enregistrement accompagne beaucoup la composition. Ça peut aider à finir des chansons. Dans cette maison, il y avait un piano à queue magni-fique.

depuis l’été 2007, vous avez tourné quasiment deux ans. ça a dû être épuisant ?

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

dan.

dan.

dan.

dan.

dan.

Cette attitude libérée se sent dans ce deuxième album.

Cet album porte-t-il une idée force ou part-il d’un terri-toire en friche?

une volonté de vous singulariser?

votre nouvel album, «Both ways Open jaws», est très diffé-rent de «A Mouthful».

interview

thE dø

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Ils sont assez surréalistes. J’ai l’impression de m’être plongée dans mon imaginaire, d’avoir réussi à ne pas maîtriser mes mots, de ne pas trop les travailler, que ça vienne naturelle-ment. J’ai osé utiliser des mots assez violents, plus durs, ce que je n’avais pas du tout fait avant. Mes cauchemars et mes rêves m’ont aussi beaucoup inspirée.

Je me sens plus libre sur ce plan. C’est normal, on a fait une tournée. Je travaille souvent assez tard le soir, juste avant minuit, et je ne peux pas vraiment chanter fort chez moi à ce moment. Du coup, je commence la chanson très très bas. Cela me correspond assez bien car j’ai une voix plutôt grave. Je joue, ce sont des défis que je me lance. J’aime travailler ma voix et je ne me contente pas de ce que j’ai. Je vais chercher bas et haut.

Olivia, c’est la Barry White finlandaise (rires).

«A Mouthfull» était sensuel, gustatif, gourmand. Là, c’est un peu plus sur la défensive. «Both Ways Open Jaws», c’est aussi comme une phrase de sorcière, avant de jeter un sort.

Oui, il y a un côté animal.

Oui, on a hâte. On a joué le disque quatre fois en concert devant des gens qui ne le connaissaient pas. Ça s’est très bien passé.

Moi, j’aime le studio. Parfois, la scène devient une bataille de technique quand on a au maximum dix minutes de balance avant de jouer. Mais dès qu’il y a le public qui nous porte, on oublie tout. Mais peut-être que ça va être pourri !

Arrête! C’est triste!!!!

Let England Shake de PJ Harvey, notamment le morceau In The Dark Places que j’adore. Deerhoof, aussi. Et le nouveau Radiohead, un petit peu.

Concrete Knives. Die Antwoord. Et Micachu, évidemment!

Ah ah ah!

Quand on est en studio, on est heureux. La pression vient après, quand c’est terminé. Car, cette fois, on sait ce qui va se passer: la promo, la scène, la tournée. Après l’enregistrement du premier album, on ne savait rien de tout cela. Excitation, sur-prise... Là, cet album est tel qu’on l’a voulu. Après, on n’est jamais complètement satisfait. On pourrait le travailler pendant des années. Ce que l’on vit à deux est suffisamment intense. Alors, à un moment donné, c’est bien que cela sorte. On était impatients d’enregistrer. On a quelques amis de bons conseils qu’on écoute et qui ont du recul sur ce que l’on fait.

L’art, ce n’est pas du business. Si c’est juste une his-toire de «fonctionner», notre album peut «fonctionner» comme ne pas «fonctionner». «Fonctionner», c’est quoi? C’est vendre des disques? Pour moi, fonctionner, c’est mettre l’album dans une platine et qu’il joue. Le problème n’est pas un problème de ventes.

Nous sommes producteurs, nous ne sommes pas en contrat d’artiste dans une major. Donc on a beaucoup moins de pression par rapport à notre maison de disques. Là, on fait à peu près ce qu’on voulait. C’est donc nous qui nous mettons la pres-sion.

Heureusement que les groupes que l’on vénère au-jourd’hui ne passent pas à la radio. Qui vend des disques au-jourd’hui parmi les groupes intéressants? Est-ce qu’un groupe comme Micachu vend des disques?

Oui, enfin, si on vend des disques, on pourra garder notre liberté. Si demain on vend zéro, financièrement ce sera emmer-dant. Mais on continuera quand même.

Vous avez vu combien se vend un disque en magasin au-jourd’hui ? Il faut en donner aux gens pour leur argent. On a envie d’être honnête et généreux avec les gens qui nous supportent.

Les concerts que l’on a faits avant la sortie de l’album durent une heure et demi. On n’a même pas l’impression que ça dure aussi longtemps. On n’a pas pu s’empêcher de rallonger déjà les morceaux. Il y a beaucoup d’arrangements, de sons de par-tout. On va essayer de s’y tenir.

vous n’aviez pas peur d’être aux prises avec le très fameux syndrome du deuxième album?

les textes?

dan.

dan.

dan.

dan.dan.

dan.

dan.

Treize morceaux, pour cinquante minutes. C’est le bon format?

Olivia.

la voix?

le titre de l’album.

vous écoutez quoi en ce moment?

Avez-vous envie de le défendre aussi longuement sur scène?

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

Olivia.

dan.

thE dø

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La rappeuse marseillaise radicale Keny Arkana, prône la déso-béissance civile dans son troisième album qui vient de sortir. A ceux qui taxent son discours d’utopiste, elle répond cash que l’illusion est dans le camp néolibéral et qu’elle « se considère plutôt comme une idéaliste réaliste ». Du haut de ses vingt-quatre ans, cette jeune pasionaria à la silhouette gracile, qui dit veiller à se tenir à la bonne distance des dogmes, des croyances et des idéologies, taille sa route dans une rare indépendance d’esprit. Contre toute attente, Keny Arkana se revendique d’NTM plutôt que des rappeurs marseillais d’IAM. Cette indépendance et sa légitimité, elle les a acquises dans la rue, au cœur de la cité phocéenne, où elle a atterri pour fuir le cauchemar de la vie de foyer. A douze ans, Keny Arkana délaisse le collège et commence à rapper pour ses potes et pour dénoncer l’absurdité d’un système qu’« il faut niquer“.

Avec ‘La Rage’, son flow péchu et persuasif et ses lyrics affûtés forcent le respect de son auditoire, Keny Arkana envahit la Toile à la vitesse de la lumière bien avant que son label, Because, ne s’intéresse à elle.Depuis, sa volonté sincère de changer le monde en prônant la désobéissance civile, l’autogestion et l’auto-organisation, loin de s’émousser avec le temps et la reconnaissance, reste sans faille. Keny Arkana s’entête à marcher dans les pas de ceux qui ont dit ‘non’ avant elle, tels le Mahatma Gandhi, Martin Luther King, le sous-commandant Marcos (qu’elle est allée rencontrer dans le Chiapas) et ‘tous les anonymes qui sont morts dans la lutte’, comme elle n’oublie jamais de le rappeler.Pas étonnant que le sociologue Philippe Corcuff, en fin analyste de ses lyrics, ait écrit à son propos :‘La rhétorique de Keny Arkana est proche de celle du sous-com-mandant Marcos.’Ses origines argentines héritées d’un père qu’elle ne connaît pas éclairent en partie le fait que son regard soit résolument tourné vers l’Amérique latine. L’engagement, la spiritualité et l’ima-ginaire de la rappeuse y ont trouvé leur source d’inspiration auprès des ‘piqueteros’ argentins, des guérilleros et de la lutte zapatiste.

Keny Arkana occupe aujourd’hui une place à part au sein du hip hop français. Elle est, en effet, une des rares à s‘être imposée dans l’univers masculin de la scène rap et qui plus est dans celui du rap hardcore. De même que quand on parle avec cette contestataire altermondialiste, on réalise que la lutte dans laquelle elle s’inscrit n’est pas une vaine vue de l’esprit ni la rémanence d’une révolte adolescente, mais tout simplement sa raison d’être.

Alors que la plupart des rappeurs de sa génération se conten-tent (dans le meilleur des cas) de chanter la révolte, cette pasio-naria, qui n’a de cesse de dénoncer un système prédateur pour l’homme et la planète, prône carrément la révolution. Et comme elle le martèle dans ce nouvel album, la désobéissance civile est selon elle le plus sûr chemin pour arriver au changement auquel elle croit dur comme fer’.Et si les jeunes et nombreux auditeurs de Skyrock (où, à son corps défendant, ses chansons passent en boucle) la vénèrent, Keny Arkana ne les caresse pas pour autant dans le sens du poil. Elle ne perd pas une occasion, en grande sœur soucieuse d’éveiller les consciences, de critiquer la radio qui a le mieux, selon elle, ‘neutralisé le rap en participant à sa récupération commerciale’. Pour elle, seul prime le message :

Alors elle anticipe sur tout ce qui pourrait venir le brouiller ou le pervertir et refuse systématiquement “de participer à la société du spectacle”. Exception faite lors de la dernière cérémonie de remise du prix Constantin pour lequel elle était nommée et où elle a accepté de rapper devant la ministre de la Culture, sur son très subversif “Nettoyage au Kärcher‘, devant un public médusé… (Voir la vidéo)

Son nom est un pseudo et elle fuit les caméras et les micros comme la peste afin d’éviter toute récupération de son image et de son discours par les médias. Elle se fout de la notoriété et du vedettariat et ne manque jamais de rappeler qu’elle ‘n’est pas une rappeuse mais une contestataire qui fait du rap’.Et elle le prouve depuis un an, en organisant en parallèle de ses concerts, à chaque nouvelle date, des appels aux sans-voix, pour libérer la parole et créer des espaces de liberté et d’initiatives solidaire’. Au sein de ces assemblée populaires, elle retrouve notamment certains de ses fans qu’elle initie de fait à une forme de citoyenneté :

Gandhi, luther King et le sous-commandant Marcos pour mentors…

défenseuse d’une révolution du bas et anti-institution-nelle, je tiens à rappeler que je ne soutiens aucun candidat, encore moins celui du front national, et que ce clip est en parfaite contradiction avec les valeurs que j’ai toujours défendues.je ne reste pas indifférente à ce détournement perfide et scandaleux de ma musique et de mon message, mais cela met en évidence leur stratégie éhontée de propagande qui ne manque pas de porter atteinte à mon œuvre.le Combat Continue, vive la Résistance !

S’imposer dans l’univers masculin du rap hardcore

Pas une rappeuse mais une contestataire qui fait du rap’

SAMEdi 10 juillET - 23H30

l’Esquisse 2 (Because Music)http://www.keny-arkana.com/

KEny ARKAnA

‘MOn EnGAGEMEnT EST PRiORiTAiRE. jE nE SuiS PAS ATTACHéE Au COnCRET, CE qui M’iMPORTE C’EST l’’êTRE’ PluS quE l’’AvOiR’.”

‘çA ME PERMET AuSSi dE METTRE En PRATiquE lA dé-MySTifiCATiOn dE lA SCènE ET dE l’ARTiSTE.’

KeinePanikFestival

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les titres marquants

Cela faisait un petit moment qu’on entendait plus parler de la rappeuse altermondialiste Keny Arkana le missile continue sur sa lancée Après une série de concert,3 ans après son EP « Désobéissance civile » elle a décidé de rentrer en studio et an-nonce donc son prochain projet : « L’esquisse 2 » ,6 ans après le premier volume cette tape qui devrait voir le jour au printemps 2011 en attendant l’album.. une très bonne nouvelle quand on sait la qualité des Lyrics de la rappeuse du 13,évidemment on peut s’attendre à des textes poussés en ces temps difficiles...

KeinePanikFestival