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N° 12 JANVIER FéVRIER MARS 2012 LA REVUE DU CENTRE CULTUREL ALGéRIEN www.cca-paris.com Kalila EXPOSITION HOMMAGE 11 janvier au 10 février 2012 Khelil 09 février 2012 la triple vie d’omar frantz fanon 08 mars 2012 journée internationale de la femme Concert nadia BenYouCef

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N° 12

jaNvierfévrier

mars2012

la revue du ceNtre culturel algérieNwww.cca-paris.com

KalilaKalila

expositioN

hommage

11 janvier au 10 février 2012

Khelil

09 février 2012la triple vie d’omar frantz fanon

08 mars 2012journée internationale de la femmeConcert nadia BenYouCef

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Kalila

04 coNcerts / spectacles 04 Kamel BouaKKaz et YaCine ouaBeD 05 ensemBle saBâ 06 PolYPhene 07 Breizh amazir 09 el ferDa 10 GaÄDa DiWan BéChar

11 reNcoNtres 11 naCer BouDiafPèlerindelavérité

12 smaÏn«Jereviensmechercher»:SmaïnsurlestracesdeFairouze

13 anouar BenmaleK«Tunemourrasplusdemain»

14 Table-rondeSurlaguerredelibéraTionnaTionaleavecBernarD zimmermannetl’historienhongroislaszlo naGY

16 Conférenceamel ChaouatidesprisonnièresalgériennesenFranceau19esiècle:Quelhéritagepourlesmigrantesalgériennes?

18 amin zaoui«iln’yapasd’écrituresansplaisir»

20 expositioNs 20 Khelil : rétrospective

22 50photographiesdelaCasbahd’algerentre1956et1960d’Yves roBertetetd’alain GeDovius

24 projectioN 24 FilmdehamiD Benamra boutsdevies...boutsderêves... 25 FilmdeDerri BerKani laMosquéedeParis...unerésistanceoubliée1940-1944

26 regards 26 KaDDour m’hamsaDji

dequelquesaspectsdel’évolutiondelalittératurealgérienned’expressionfrançaise

28 hommage 28 latriplevied’omar frantz fanon

31 évéNemeNts 31 journée internationale De la femme

ProjectionenprésencelelaréalisatricealexanDra DolsMoudJaHidaTe 32 Djo-artl’aquarellepoétique 33 08/03ConCerT naDia BenYouCef

34 expositionfariD BenYaaFemmesrepères

36 bibliothèque labibliothèqueduCentreCulturelalgérien

38 programme Janvierfévriermarsavril2012

Amin ZAOUIAmin ZAOUI

lesenfantsontgrandi!Ceuxquisontnésaupremierleverdusoleil,dupremierjourdel’indépendance,ontaujourd’huicinquanteans!depuisquelecoqduvillageachantél’heuredel’aubedel’indépendance,quelquesrêvesontvieilli!d’autressesontrouillés!d’autresencoreontfleuri!

nosgrands-pères,nospères,littérairesougénitaux,tous,unjourontprislecheminverslelevantpourrécolterlesétoiles!laliberté!ilsavaientuneautreimagedel’algérie.leuralgérie.ilsl’avaientimaginéelibre, plurielle etmoderne.un demi-siècle après, et depuis le lancement du premier youyou d’unefemmeauxpiedsnusnoyésdans laboue, latêteet lecœurdans la liesse, jemedemande :vivons-nousdanslerêvequihantaitcettefemme,vivons-nouslesymboliquedeceyouyoud’indépendance?Certes,cettefemmecampagnardeanalphabètevénérait,commetoutesnosgrand-mèresetnosmères,lalumièredela lettre«elharf».aujourd’huinousavonshuitmillionsd’écoliers,peut-êtreunpeuplus,maislaquantiténefaitpaslerêvedecettefemme-là.l’écoleestsinistréeetlafemmeauyouyouestabattue.Certes,parcequ’elleapprenaitdescentainesdecontesetdeshistoiresfabuleuses,cettefemmeauyouyouaimait levoyage, imaginaitsesenfantsetsespetits-enfantspartirunjourvisiter lemondeceluiinstallésurl’autrerive.Maiscettefemmeauyouyoun’ajamaisimaginé,qu’unjourd’indépendance,sesenfantsserontoffertsauxrequinsetauseldelamer.etlafemmeauyouyouesttriste.Certes,nousavonsrefaitunealgérie,maiscen’estjamaiscellerêvéeparKatebYacine,Mohameddib,bachirHadj-ali,MoufdiZakariya,JeanSénacouMalekHaddad…

lasouffrancecisèleleshommes.lesvrais!etlesalgérienssontpétrisdanslapeineetlatourmente.lasouffranceparfaitaussi«lesbelleslettres».elletaillelesbellesplumesd’unroseaumagique.l’Histoire!ainsijaillissentlesbeauxlivresceuxquiressemblentauxgrandsmartyrs:«nedjma»deKatebYacine,«Quisesouvientdelamer»deMohammeddib,«lesenfantsdunouveaumonde»deassiadjebar,«letémoin»dedjamelamrani,«l’as»deTaharouatar,«l’élèveetlaleçon»deMalekHaddad,«ledémantèlement»derachidboudjedra..

lemythedelarévolutionalgériennen’apasforgéuniquementdeslittérateursalgériens,maisilaenfantéaussidesécrivainsmaghrébins,arabeseteuropéens:Souleimanealaïssa,Malakabiadhalaïssa,nizarKabbani,badrChakeerassiyab,abdelWahabalbiyyati,abderrahmanealKhamissi,adonis,Mahmouddarwich,SamihalKacem,KacemHaddad,abdelMouatiHidjazi…iln’yapasunseulpoètearabe,unvraipoète,quin’apaschantéetmémorisélarévolutionalgérienne.l’algériecontemporaine,depuisisabelleeberhartetJulesroyenpassantparalbertCamus,Jeandaniel,JeanPaulSartre,Simonedebeauvoir,FrantzFanon,edouardglissant,nancyHuston….etjusqu’àalexisJenniauteurde«L’Art français de la guerre »Prixgoncourt2011,fascine,questionneetintrigueletexte.elleséduitleroman.

desfiguresrévolutionnaires,desmartyrsoudesmoujahidines,àl’imagedelarbibenM’hidi,deahmedZabana,debenbellaoudedjamilabouhired…sontmétamorphoséesen icônesdans la littératuremaghrébine,arabeetuniverselle.

Mêmesiellearatéunepartiedesonimageincarnéedansleyouyoudecettefemmecampagnarde,l’algérie,continueàséduirelesécrivains, lespoètesetleshistoriensdanssesmomentsdurscommedanssesmomentsdeliesse.

afinqu’ilnesetransformepasenautomne,ilestrecommandéauxémeutiersdeceprintempsarabe,derelirel’Histoiredecettealgérie,deméditersursonparcoursdanslaguerrecommedansl’aprèsguerre.

a.z

ed

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so

mm

air

eEcrivain

les enfants ont GranDi !

«Kalila»s’inscritdanscettevolontédenousouvrirlesunsauxautres,dedépoussiérerlespontscensésnousrapprocherdansunmondesouventintolérantetinjuste.

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Kalila

Crééen2010,SABÂestunensembledemusiquesavante maghrebo-andalouse dont la missionprincipale est de fairedécouvrir etpromouvoirlepatrimoinemusicaldelavilledeConstantine,plus connu sous l’appellation de Malouf. Cetteformation mixte constituée de musiciens ama-teurséclairésetd’autresprofessionnels,unistoutautantparl’amitiéqueparlapassiondecetartmusicalmillénaire,estdirigéeparlejeuneetta-lentueuxAmine Khettat.

amine KHeTTaT est un jeune artiste natif deConstantine, une belle ville de l’est algérien oùil a fait sespremierspasdansungenremusicalclassique,connusouslenomdeMalouf.en1995etàl’âgede11ans,aminecommençaàfairesespremiers pas dans leMalouf et entama sa for-mationavecsonpèrelemaîtrerabahKHeTTaTreconnuettrèsrespectédansledomaine,quiaconsacréplusdevingtansdesavieàtransmettrecettemusiqueetàformerdesjeunes.ilfutaussifondateurdel’orchestrepilotedeConstantineen2002etchefdel’orchestrerégionaldeConstan-tine(2004-2007)ainsiquelechefd’orchestredel’associationMaQaM(1995-2010)

aucoursd’unpassagedansl’ensemblenationaldemusiqueandalouseenalgérie,amineKHeT-

TaTatentédesexpériencesàtraverslecorpusmusicaldestroisécolesdemusiquesavantema-ghrébineexistantesenalgérieàsavoirleMalûf,laSan‘a,etlegharnati.Toutens’attelant,ensoliste,à lamusiquedite« libre», ilaparailleurs,cher-chéàétoffersaformationenabordantlavariétémaghrébine,enaccompagnantdenombreuxcé-lèbres artistesalgériens. l’aboutissement de ceparcours luiapermisdecréeren2010àParis,où il réside actuellement, l’ensemble Sabâ, uneformationdemusiqueconstantinoise.

«SabÂest avant toutunensembled’amisquiont pour point commun l’amour du Maloufconstantinoisetqui veulent luidonner saplacelargement méritée dans la cour des musiquesmaghrébinesenFrance»,diralejeunemusicien.

CherifbenraCHi,untalentueuxchanteur,nou-reddinealiane,unexcellentmandoliniste,

HichemdeHili, une référencede laderboukaconstantinoise,liliaHannaCHi,unevoixfémi-ninemontante,adlenedJaieCHe,unvirtuosedelapercussionetZahiabouMaïZaaupiano,sontlesamisquipartagentavecaminecettepassionduMalouf.

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concErts

Kamel BouaKKaz : le rire comme principal atoutMordudestréteaux,KamelbouaKKaZdébutedans le théâtre amateur en 1987 à Climatde France quartier, populaire des hauteursd’algerquiadonnéà laculturealgériennedesnoms illustres comme Mohamed ZerbouTl’inoubliableinterprètede«chilatlaayani»,HakimgaraMiauteurdesplusbeauxtextesdechaâbiet l’écrivain bagdaCHe. le grand public ledécouvredansunepiècedethéâtreintitulée«siamaraachnhar».ils’illustredansunesérieT.Vintitulée«souloukouadaouahir»aveclakhdarboukhorsetHamidachouri.KamelbouaKKaZfitsonentréeàl’institutd’artsdramatiquesen1998àborj-el-Kiffanàalger.Parallèlementauthéâtre,ilseproduitàlatélévisiondansl’émission«aylahayla».lavariétédesonartluipermettradeparticiperàdes«talkshow»etàdiversesémissionsenfantines.aucinéma,ilfutl’interprètedeplusieursrôles,commedans«beur,blancetrouge»deMahmoudZeMouri.«ilétaitunefoisàl’oued»dedjamelbenSalaH.

ilrevientauCCaavecunoneManSHoW,«naora»(lemanège),quiafaitpleurerderirelepublicquil’adéjàvu.ilseradoncaurendez-vouspouruneautreséancederire.avosmouchoirs!

Yacine ouaBeD et le don du verbe subtil lachaleurdesavoixetlabeautédesesparolesfont chavirer les cœurs des fans de la poésiepopulaire.dèssonjeuneâge,Yacineouabedaledonduverbefacileetsubtil.

il écrit la fameuse «Ya hasra 3lik ya edenya»alors qu’il n’avait que 24 ans, dans unealgérieplongée alors dans le chaos (1991), chantéeplus tard par feu Kamel Messaoudi en 1994.Par la suite, il a participé dans l’animation desémissionsradiophoniquesdontcellesdelaradioel baHdJa (radio de la capitale) et la radiochaîne3.

«Yacine ouabed est à la fois captivant etfascinant dans la déclamation de ses poèmes.Captivant, parce qu’il possède l’art de toucheret d’émouvoir fortement son auditoire parla profondeur et la sincérité de ses paroles.FascinantparcequeYacineouabedpossèdeaussilesqualitésetletalentd’unparfaitcomédien.Sadictionnaturelleestd’unerarelimpidité».

K. Chikh

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sPeCtaCle De Kamel BouaKKaz et YaCine ouaBeD

Quand le rIre fait bon ménage avec la pOésIe.

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sous la direction artistique de amine Khettat

ConCert malouf Constantinois De l’ensemBle

l’un est poète, Yacine ouaBeD, l’autre est humoriste, Kamel BouaKKaz. ils nous font la surprise de se produire au Centre Culturel algérien à Paris à la faveur d’un spectacle qui marie humour et poésie. Des moments hilarants avec Kamel BouaKKaz, et des instants poétiques avec la chaleur et la subtilité du verbe de Yacine ouaBeD.le public aimant les deux genres sera ravi de ce mariage conforme à la nature.

sABÂSABÂ

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« C’est la découverte et le métissage decultures Celtique et berbère. dans cetteunion, je reconnais mes racines, je mêle mesrencontres humaines et musicales », souligne,loïcTaillebreST, fondateur du groupe breizhamazir et qui a joué avec Soldat louis,ChebMami, Hugues aufray Wasis diops et biend’autresnomsdelamusiquedumonde.

il joue d’instruments dont le berceau estl’afriquedunord.«Venusdetempsanciens,ilsont traversé l’histoire et immigré pour trouverrefuge, reconnaissanceet viedansnos culturesceltiques.aujourd’hui, je prends ce chemin ensensinverse,j’unismonprésentaveccepassé»,dira-t-il.

lemusicienfusionnesesoriginesmusicalesauxpratiquesactuelles.«unretourauxsourcesavecmesinstruments!»,fait-ilconstater,ajoutantquel’‘’aMaZir’’, l’homme libre semêledansmonimaginaireaux forcesceltiquesdu«TriSKel»l’eau, la terre, le feu, ces énergies essentielles.Commeunbesoin, une fusionpour la vie quej’essaiedefairepartagerdansmesmusiques».

Pour loïcTaillebreST, il y a des choses quis’installentlentement,aufildutemps.ellessontlà,simplement,ellesgrandissentavecvouspourdeveniruneévidence!

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ts BreIZh

AmAZIrBreizhamazir

pOLYpheNePOLYPHENEmétissaGe De Cultures

Celtique et BerBère

le Come-Back de

« Brassage de musiques et métissage de cultures, musique du monde, Breizh amazir est avant tout un projet de musiciens, il est la rencontre et le métissage des cultures Celtique et Berbère, répertoire traditionnel et composition originale y fusionnent pour une musique vivante et actuelle… »

concErts

De 1982 à nos jours, le parcours de PolYPhene est semé de péripéties ayant forgé ce groupe musical qui fait ses débuts à Cheraga (alger). le groupe se lance dans la création et la production en jouant de la variété. la voix du chanteur, mohamed Poly, qui se prête à tous les styles musicaux, a encouragé le groupe à se lancer dans l’interprétation en puisant dans le riche patrimoine national sans oublier la chanson orientale.

PolYPHene ne se limite pas à puiser desrépertoiresalgérois,oranais,constantinois,sétifienetdusud. ildonneunetouche«particulière»auchaâbimodernisépourlemettreaugoûtdujour dumoment (1986). l’émission «Contact»animée,àl’époque,parazizSmatiquiapermisàdenombreuxartistesd’émerger, aboosté legroupe.eneffet,ilaréussiàréaliseruneentréedans le classementduhitparadenational avecles tubesMaghboune (le triste) etLamaima (lamère)enobtenantlapremièreplace.

lasortiedeladeuxièmecassetteDjani El Bachar(1987) sera suivie d’une tournée enTunisie. etaprèstroisannéesdepréparation,PolYPHeneproduit sa troisième cassette Tanadmi (turegretteras).legroupeareprésentélachansonalgérienneaufestivalantéprimadeTurin(italie),à labiennaledes jeunescréateursdeMarseilleenpassantparlyonetaufestivaldelachansonarabe de bouguernine (Tunisie). le groupe aparticipéàbiend’autresévénementsetasigné,en 1991 son quatrième album Mouhel mori nensek(Jamaisjenet’oublierai).ilaparticipéauMarocetenTunisie,àdesconcertsauxcôtésdeHakimSalhiavecleballetdeboumerdesdirigéàl’époquepardjamelbabaaissa.Cetteprésenceà des manifestations artistiques nationales(2004 et 2007 dans le cadre d’alger capitalde la culture arabe) est interrompue après ledépartdeMohamedPoly,lavoixdugroupe,enFrance. PoPlYPHene se disperse une longuepériode avant les retrouvailles scellées parl’enregistrementd’unnouvelalbum.

« mes musiques sont inspirées de traditions, de rencontres, d’échanges et de rêves. voila ma source ! »

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la Ferda serait apparue à Kénadsa à l'époquede l’apparition au Maroc du melhoun qui, del’avisdeschercheurs, s’estbeaucoupenrichidel’émigration des poètes populaires algériensfuyantl’occupationturque.ilestenfinavéréquelemelhoun,quin’apuvoirlejourqu’aprèsquele zajal (poésie populaire) ait pris une formed’expressionseprêtantàlachanson,aconnusonessorauxXViiieetXiXesiècles.C’estd’abordles artisans qui, pour atténuer les rigueurs dutravail et rompre samonotonie, ont adopté lemelhounavantqu’il ne soit généralisé à touteslesfrangesdelapopulation.aKénadsa,duKsar,cœurvitaldelacité,ontémergédestalebs,deschouyoukhs, des artisans, des poètes et desartistes. la célébrationdesmariages constituaitune opportunité de rassemblement et uneoccasionquemettaitàprofitlesconnaisseursdestextespour«raconter»leursqaçaïds.C’estdans«laamma»quedestextesinéditssontdits,queles apprentis-cheikhs semontrent aupublic. laamma(jourderassemblementgénéralclôturantla célébration du mariage) consacrera pourl’éternitédeshommesetdestextes.lamélodieet lerythmedeel amma (ferda)reposentsurune percussion de basse. Cette percussionqui donne le ton dans toutes les phases de la

qacida (sard, zerb et hamaïa), est obtenue entapant d’un soulier – babouche (ferda) - surune jatte (gass’a) en bois. la personne tapantde la ferda a une place prédominante dans latroupe,généralementaucentrefaceauxautresmembres.legenremusicalauraitprislenomdeferdadansunesortedereconnaissanceenverscetinstrumentqui«supporte»laqacida.Selonuneautreversion,el ammaorganiséeenfindesfêtesdemariageoupendantd’autrescérémonies,était l’occasion de ramasser des contributionspour lesmariésou lesorganisateursde la fête.les invités déposaient l’argent dans une ferda(soulier).leshabitantsonteutendancededirequ’une ferdaestorganiséechezunteloucheztel autre. l’allusionétait faite à laquêtepuis lenom a commencé à désigner le genremusical.une troisième version dit que la ferda auraitpouroriginelemotarabe«farida»(unique).legenremusicalestainsidésignécarsurplusieursplansilestunique.

laferdasedistinguedesautres genres de chantlocaux par son textetrèslongetsonrythmetrès lent. elle se jouait

rarement en plein air. C’est Gnaoua, Aïssaoua,Hidousquisejouaientendéfilantdanslesderbs(ruelles)duKsartraînantderrièreeuxlafoule.etiln’étaitpasrared’assisteràdesscènesoùdeshommesetdesfemmesentraiententransesaurythmesoutenudestbalsetkarkabous.Quantàla ferda,ellemetenvaleurletexte.onaalorsl’impression que la composition musicale et lamélodienesontquesupportdutextechanté.La ferdametenvaleur labeautédesvoixcelledu soliste comme celle du chœur. là réside laressemblancedelaferdaaveclesrécitationsdesqaçaïdsinterprétéespendantlesfêtesduMawlid Ennabaoui.C’est«Es Soussan»,appeléégalement«hadjhoudj»,trèspetitluth,généralementde3cordes,parfois4,desonaiguquifutlepremierinstrumentintroduitdansla ferda.ilfutprécédéparunenrichissementauniveaudespercussions.

rythmeettextesserontainsiaurendez-vousauCCapourmettreàl’honneurlepatrimoinedelavasteSaoura.

que dire d’el ferda ? Genre musical qui deviendra le nom de la troupe ayant adopté cette musique. il est également le diminutif donné à l’association de Chant et musique traditionnels de Kénadsa, une ville relevant de la wilaya de Béchar, nichée dans cette vaste saoura qui fait la renommée de la région du sud-ouest algérien. Cette association fondée contre vents et marées a réconcilié les Kénadsiens avec un pan de leur patrimoine. après près de 20 ans de coupure, el ferda est ressuscitée au grand bonheur de tous ceux qui n’avaient jamais tout à fait admis sa disparition. un de ses principaux atouts est larbi Bestam, la voix de la troupe. Doté d’une voix sans pareille, capitalisant une très longue carrière musicale commencée depuis les scouts, à 52 ans larbi Bestam excelle dans beaucoup de genres musicaux. innovateur et talentueux, indéniablement la puissance de sa voix a rajouté à el ferda une dimension jamais connue. il en est le premier interprète. larbi joue du oud et du mandole.

La musique de keNAdsALa musique de kenadsa

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à l’honneur aveC eL ferdAel ferda

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samEdi 17 mars

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l’eau a coulé dans les oueds. depuis unequinzaine d’années, gaâda parcourt diversescontréesenlivrantlemeilleurdesessentimentspartageant chants et musique. breuvage quiravigote.lesgensn’ontpas faim,maissoifdeculture.lamusiquecommel’eau,estcettedenréeexceptionnellequiestàlabasedelavie.MaHloW,eaudouce,eaupotable!l’expressionestconsacréedepuisquelquestemps,parlesjeunesalgériensavecunepointed’humour.Savigueurainspiréletitredunouvelalbumdugroupe.MaHloWenditlongsurleplaisirdelavie.Clind’œilclairvoyantsurlecoursdeschoses,dansunpays–algérie-quiatantvuettant«bulatasse»enévitantlanoyade.revenirauxchosesessentiellesmaissimplesestprécieux.Celacouledesource.MaHloW !gaâda alimente sans cesse,maisaveccœurdessoiréesvibrantesetchaleureusesoù la sensualité coule à flots.Transes ! Fusionféconde. le public répond par la danse et lesyouyousvoluptueux.Vitalité!

16 et 17 Mars 2012:gaâdavientauCCaàParis,présentersonnouvelalbum.Cetroisièmealbum,longuementpeaufiné,auxsonsrenouvelésetenveloppantsprolongeletravaildéjàentrepris:faire la fête,certes,maiségalement faire le lienentre cultures et générationsen réconciliant leprofaneetlesacré.Musiqueetchantsdel’amour,delalutteetdel’espoir.lepublicviendra,commeàchaqueoccasion,nousprocurerl’immensejoieenscandantleschœurs.baindejouvence

J’espèrequevoussereztoutesettouslà!

VOUS SEREZ LA ?! Alors …. MAH LOW !

abdelati laoufi.

GAÄdA dIWAN BéChAr

GAÄDA DIWAN BéCHAR

mah loW ! rEn

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lacolèredenacerestsurlefeudepuisdix-neufans.unâgefaitderageetd’incompréhension!le29juin1992,sonpère,unpeunotrepèreàtous,étaitabattud’unerafaledekalachnikovsousl’œildescaméras,etdoncdumondeentier,alorsqu’ilparlaitdedignité,d’islam,desciencesetdepaixauxalgériens.lepèredenacer,étaitMohamedboudiaF,undesgéniteursdupatriotismeetdelarévolutionalgérienne.

un homme indigne, prétendument illuminé a,en une fraction de seconde, plongé l’algériedansl’horreurencedébutd’été1992,àl’heuredu déjeuner.Cela se passait sur la scène de laMaisondelaCulturedeannabaoùboudiaFvenaitinaugurerunegrandeexpositiond’œuvresdel’espritcrééespar,etconsacréesàlajeunesse.unespritobscuradécidédebaisserlerideausursavieetsurl’espérancequesonretouraupaysavaitsuscité.lamortdeMohamedboudiaFaprovoquéunséismedanslecorpsdesalgériens.Qu’en a t-il été de ses enfants ? de nacerboudiaF, qui, après des années d’ostracisme,de silences coupables, de vaines interrogations,décidededire?

dans un livre, Autopsie d’un assassinat, Boudiaf, l’Algérie avant tout ! qui paraît aux editionsaPoPSiX,ilnarredeuxdécenniesd’erranceenquêtedevérités. il clamesa soifde savoir.Quiadécidéderappelerboudiafpourlemenerauchevetdel’algérie,alorsenpérilavecl’avancéetorrentielledelalameintégriste?Quiadécidéparlasuite,trèsvite,defairemarchearrièreenl’éliminantphysiquement ?Pourquoi a t-onmisfinàsonhistoiredemanièrehollywoodienne?Pourquoi n’a t-on, à ce jour, jamais fourni àson peuple des explications sensées, plausibles,acceptables?

nacerboudiaF,aufildepagespaisiblesmaisemplies de reproches étayés, pose de vraiesquestions et apporte des réponses pleinesdebon sens. intrigantes. la victoiredu FiS aux

législatives de 1991 (environ 47% au premiertour)suiviedeladémissionduprésidentChadlietdel’arrêtduprocessusélectoral,provoquelechaos,lapanique.danslecampdesdémocratesmais aussi –surtout ?- chez les seigneursqui tiennent les rênes de lanation : les chefsmilitaires.

aprèsmoultconciliabules,lenomdeMohamedboudiaFs’impose.on leconvaincderentrerau pays. nacer, son fils, joue un rôle dans lesnégociations qui précèdent son retour. il s’enmord les doigts aujourd’hui. las d’attendredes échos de l’ensemble des responsablespolitiquesetmilitairesquiétaientauxaffairesàl’époque de l’assassinat, las d’entendre serinerla thèse indéfendable de « l’acte isolé » debouMaaraFi, las du silence lacérant desanciens compagnons de son père, il se livre àunréquisitoireimplacablecontretousceuxqu’iljugecomplicesdecemeurtrejamaisélucidé.

il veut des réponses. il attend vos questions àl’occasiondelarencontreorganiséele12janvier2012auCentreCulturelalgérien.Courageux!

mézianeourad

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Pèlerin De la vérité

Nacer BOUdIAfNacer BOUDIAF

le Centre Culturel algérien reçoit nacer BouDiaf pour une rencontre autour de son ouvrage « BouDiaf, l’algérie avant tout ». C’est une quête de vérités sur l’assassinat de son père, le défunt président du h.C.e., mohamed BouDiaf…

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Kalila

SmaïnFairouze,lenomentierducomédien,nousoffrelàunlivresaisissantquifaitpleureretrireenmêmetemps.C’estlepropredecethumoristeendurciqui,malgrélesvicissitudesdelavie,gardeunsourirepermanent,unejoiedevivreàtoutesépreuvesetunoptimismeimparable.

«Tu ferais bien d’être plus attentif, si tu veux réussir ! Déjà que tes parents ne sont pas tes vrais parents ! ».uneremarquemaladroite lancée par une enseignante « aussidurqu’unclou»etquiamit«K.-o.»ungamind’à peine 11 ans.C’est le coup de théâtre quibouleverse l’existence de cet enfant intelligentquin’auradecessedechercherd’oùilvient,quisontsesvraisparents,puisqu’ilvientd’apprendrequ’ilestdésormais«enfant»adoptif.

deConstantine,villeoùilvoitlejourun3janvier1958, àParisoù il trouveau seinde sa familleadoptive,chaleuretaffectionde lapartdesonpère algérien et de samèremarocaine, Smaïnrevientsursestraces.

il décrit, au fil des chapitres « le temps descolonies » et « le temps des sourires », uneenfance heureuse passée dans un quartierdu 12ème arrondissement de Paris et émailléede périodes non moins joyeuses en coloniesde vacances. Smaïn, l’enfant puis l’adolescent,aimait faire rire, se sentir aimer par les autres.adulte, ce talent l’aide à trouver saplacedanslemonde ô combien hermétique, de la scène.Tout en décrivant les multiples péripéties, lesnombreusesentravesqu’ilaaffrontéesavantdesefaireunnomdanscetunivers-unexploitetuneexceptionàl’époque(années80et90)pour

un français d’originearabe- l’auteurraconte avec forceémotion sa quêtepermanente de sonidentité, celle dontles origines sontenracinées dans son pays natal,l’algérie.aufildesmultiplesséjoursenalgérie,à Constantine notamment, Smaïn n’apprendpas plus qu’il n’en savait. Son obsession étaitde connaitre l’identité de sa mère. en vain.« J’aurai aimé avoir des points de repère, mais de repères, je n’en ai point. Et de manière définitive. J’aurais beau retourner la Terre, la fouiller de fond en comble, en gratter l’écorce, je ne découvrirai jamais les racines de mon arbre généalogique. Non seulement je reste cet Homo sapiens dont on cherche en vain le chaînon manquant qui le relie aux grands singes, mais je serai également celui qui ne saura jamais qui le relie à Lucy, cette lointaine cousine chère à Yves Coppens…», écrit, avec unbrind’humour,l’auteur,cet«orphelinetpapa».le rire de « cohabitation massive », fut sa«thérapie»,sa«re-création».atravers« Je reviens me chercher»,Smaïnoffre«l’espoir à ceux pour qui la vie n’est qu’un point d’interrogation».

lepublicduCCaaural’occasiondedécouvrirSmaïnl’écrivain,àlafibresensible.

a. fatiha

jEUdi 26 janViEr

2012

17H00

« je reviens me CherCher » :

smaÏn sur les traCes De fairouze

smAÏNSMAÏNr

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Comédien, humoriste, smaïn se révèle un écrivain émouvant et sincère à travers, «je reviens me chercher», une biographie dans laquelle, il revient sur ses origines enracinées en algérie, sur une «identité sectionnée». «je me raconte pour tisser la trame d’une filiation perdue», dit-il pour résumer l’intérêt de ce livre paru aux éditions michel lafon (2011).

rEncontrEs

anouar benmalek, auteur, entre autres, des Amants désunis,ÔMariaetdurapt,revientcettefois-ci avec un nouveau roman bouleversant«Tu ne mourras plus demain»,paruauxéditionsFayard. un hommage posthume à sa chèremère décédée récemment. C’est en effet unrécitpoignantpourcélébrercettemèreenverslaquelleilportaitunamourdiscret.

d’une généalogie particulière, cette femme, savieetsarencontreavecsonpèreetsonalgérieluiontfournidespersonnagesextraordinaires,àl’imagedesagrand-mèrematernelle, trapézistesuisse. « Ma généalogie est roman. Mais aujourd’hui maman est morte. Et le seul roman que j’aimerais écrire, c’est celui de l’amour que je ne lui ai pas assez manifesté »dit-il.Quelhommageàrendreàcettefemmequifutsamère?elle,quiestd’unemèresuisseetdepèremarocain, lui-mêmefilsd’uneesclavemauritanienne.Mariéeàunalgérien,elles’estretrouvéeétrangèredansunpaysfrère…lepaysdesesenfants…l’algérie.

Vraisemblablement,anouarbenmalek,à55ans,manifeste,àtraverscetteœuvre,deuxamours:l’unàl’écriture,l’autreàsamère.unemère,qu’ilvientdeperdre sansqu’il lui avoue sonamouretsonaffectionetdontlaprésenceesttoujoursdanssonesprit.enconséquence,cettefois-ci,lespersonnagesetde surcroît les sentiments sontbienréelsetnonpaschoisisoucréescommecefutlecasdanslesécritsprécédents.

l’auteur nous emporte ainsi avec son romandans les méandres de la vie de cette femmeoù plusieurs destins ont convergé. Même sichez certains, par nature, l’amour de la mèren’apasbesoindepreuve, l’auteur abienpu ledémontreràtraverscerécit.anouarbenMaleKa su retracer un tableau extraordinaire de cequ’étaient lapériodecoloniale, ladiscriminationetleracisme.

idris nissili

VEndrEdi 9 mars

2012

18H30

Anouar BeNmALekAnouar benmAlek

«tu ne mourras Plus Demain»

le dernier roman d’anouar BEnmalEK

« Un récit poignant pour célébrer cette mère pour laquelle il portait un amour discret »

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jEUdi 19 janViEr

2012

18H30

taBle-ronDe sur la Guerre De liBération nationale

la célébration du 50ème anniversaire de l’indépendance nationale est une occasion propice pour aborder les nombreuses pages glorieuses de l’histoire de la guerre de libération, aussi bien par les acteurs, des historiens algériens spécialistes de cette époque, que par des historiens étrangers qui l’ont traitée à travers leurs travaux de recherches. Parmi ces derniers, l’historien hongrois laszlo naGY, responsable du Département d’histoire moderne et des etudes méditerranéennes de l’université de szeGeD (hongrie), auteur de plusieurs ouvrages sur le thème dont de ’’La naissance et le développement du mouvement de libération nationale en Algérie /1919-1947/’’, ’’la guerre d’algérie 1954-1962’’. il croisera son regard d’historien avec celui de l’écrivain Bernard zimmermann auteur de ‘’Une amitié algérienne’’ paru chez l’harmattan (2011).

« une amitié alGerienne » De BernarD zimmermann texte de présentation du roman par les éditions l’harmattan :

oran.1961-1962.laguerred’algérietireàsafin.lavilleestlivréeàlatuerieabsurde,àlafolie,à l’autodestruction.un peu à l’écart, un village algérien de paysans et de pêcheurs apparaîtcommeunhavredepaix.Cen’estqu’uneapparence.unjeuneinstituteur,antoineesquirol,yaéténommé.ilacruenl’algériefrançaisemais,surplace,ildécouvreunesociétéquiluiavaitététenueinvisiblejusque-là,avecsaculture,sonhistoire,sescontradictionspropres.

iltrouveunguideenlapersonned’uncollèguealgérien,noureddineKhaled.Celui-ci,tenailléparlamaladie,pénétrédeculturefrançaise,poète,combatdansl’ombrepourlalibérationdesonpeuple.

uneamitiésenoueentrelesdeuxhommesrapprochésparleurdésirdejusticeetleurvolontécommunederésisteràlabarbarie.Maissi lacolonisationvitsesdernièresheures, lapagedel’algérieindépendanteresteàécrire,redoutablementblanche.

laquestiondesvaleursetdel’identitétraverseleséchangesentreKhaledetesquiroletleursinterrogationssurleurschoixprésentsetàvenir.«ladernièrescèned’unepièceestsouventlapluséclairante»écritl’auteur.

Bernard zimmermann, né à oran en 1940, a vécu en algérie jusqu’en 1966. après des études de géographie à l’université de Paris vii. il s’est consacré à l’enseignement. il réside en banlieue parisienne où il préside

actuellement une association interculturelle.

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Es Guerre de libération nationale : Regards croisés entre l’historien hongrois Laszlo NAGY

et l’écrivain Bernard ZIMMERMANN

l’historien naGY laszlo:

«la Guerre D’alGérie et les PaYs soCialistes»Souventquandjeparledeschercheurs,descolloquesetdelapublicationd’unerevuesurlaMéditerranée,qu’animemon collèguelaszlonagYà la têtedudépartementd’HistoireModerneetdesetudesMéditerranéennesdel’universitédeSZeged(Hongrie),jeperçoisunecertainesurprisechezmoninterlocuteurdevanttoutcetintérêtquepeutattacherunHongroisàcettemer(...)enfaitilyadansl’attachementdelaszlonagYpourlaMéditerranéeàlafoissonengagemententantqu’hommedeprogrèsetsafidélitéàunetraditionméditerranéistehongroise.Cettetraditionresurgitenluiétantdonnél’attitudequeluiinspiresonéthiquefaceàlaquestiondeladécolonisationduSuddelaMéditerranée,celleduMaghreb,notammentdelaTunisieetsurtoutdel’algérie.

laprisedepositiondelaszlonagYenfaveurdecespayscontribuaasonouverturesurlaMéditerranée,celle-cis’élargità l’échellede l’ensembledecetteaire,dufaitqu’ilentrepritdenousrestituerunehistoirede laHongriequelquepeuoubliée.eneffet,cepaysavantmêmedeserapprocherduMaghrebaveclequelilestentréencontactàlafindu18èmesiècle,étaitdéjaimpliquédansledestind’uneMéditerranéesurtoutaustro-ottomane.en1541,lesottomanssontàbudaenmêmetempsqu’àalger.ainsi,riendeplusnaturelquel’intérêtdelaszlonagYpour’’djafarPacha’’gouverneurd’alger(1580-1582),unHongroisdegYula,oupourlesréactionsdelapressehongroiseàl’expréditionfrançaisepourlaprised’algeren1830etlarésistancedel’emirabdelkader,desévénementsdontl’impactenHongrieaboutitàlapublicationdanscepaysd’unouvragesurles’’statistiquesalgériennes’’

Par nourredine aBDi Chercheur au Cnrs Paris

Dr. naGY lászló, Professeur d’histoire contemporaine université de szeged (hongrie), est auteur, entre autres, de ’’La naissance et le développement du mouvement de libération nationale en Algérie /1919-1947/’’, ’’La guerre d’Algérie 1954-1962’’ Ferhat Abbas et le pouvoir colonial 1936-1946. ‘’Opinion publique en Hongrie et la guerre de libération nationale du peuple algérien’’

avec Bernard ZimmErmann et l’historien hongrois laszlo naGY

rEncontrEs

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ConférenCièreAmel CHAOUATI est née à alger. elle a effectué des études de psychologie en france où elle exerce en tant que psychologue clinicienne, psychothérapeute et formatrice. ses travaux de recherches et de réflexions depuis quelques années, portent essentiellement sur les problématiques liées à la migration et à l’exil.

Depuis trois années, elle effectue une recherche sur l’histoire de l’emprisonnement en france, de 1847 à 1852, des femmes et des enfants qui accompagnaient l’émir abdelkader dans son exil en orient.

elle fonde en 2005, à Paris, un club de lecture réservé à l’œuvre d’assia Djebar, transformé en 2009 en association « le Cercle des amis d’assia Djebar », dont elle est la présidente. elle est administratrice du blog du Cercle : www.assiadjebarclubdelecture.blogspot.com.

PuBliCations

-lesfemmesetlesenfantsdelasuitedel’émirabdelkaderemprisonnésauchâteaud’amboisede1848à1852.La revue internationale bilingue, Genre & Colonisation/Gender & Colonisation,n°1.leCentrederecherchesdenYuinFrance.aparaître2011-2012.

-Migration,souffrancepsychiqueetdéfensesculturelles.Le journal des psychologues.n°256.novembre2007.

-dialectiquedurapportmasculin-féminindansl’œuvred’assiadjebar.l’hommeetlafemmeenalgérie,Dialogue2009/3,n°185.

Figure 1 : une partie de l’installa-

tion portant le nom «jardin d’Orient» créé par Rachid Koraïchi en 2005 à la mé-moire des compagnons de

l’émir morts à Amboise entre 1848 et 1852.

Figure 2 : Monument funéraire construit par les habitants d’Amboise en 1853 à la mémoire des 25 personnes mortes dans leur ville.

Figure 3 : Au sol, deux plaques en marbre, en arabe et en français, ajoutées par Rachid Koraïchi en 2011, indiquant le nom des 25 victimes.

Figure 1

www.assiadjebarclubdelecture.blogspot.com

conférEncE

Des Prisonnières alGériennes en franCe au 19e sièCle :

Quel héritage pour les migrantes algériennes?

ilesthabituelderelierl’histoiredelamigrationdes algériennes en France à la migrationéconomiquedeshommesdurantle20èmesiècle.des recherches spécifiques étudiant cettehistoireontdémontréquelespremièresfemmessont arrivées à partir de la fin de la secondeguerremondiale.endehorsdequelquestravauxderecherchesetquelquesfilmsdocumentaires,l’histoire de ces femmes reste encore peuexploréeetmériteraittoutenotreattention.

enfaisantunerecherchehistoriographiquejamaisréaliséejusquelà,surdesfemmesalgériennesenFranceau19èmesiècle,jem’interrogeaujourd’huisur l’origine de l’arrivée des premièresalgériennes.

eneffet,unarticledeXavierYacono,Les prisonniers de la Smala d’Abdelkader,nousapprendquedesfemmesavaientétéemprisonnéesàl’îleSainte-Margueriteen1843,lorsdelaprisedelaSmala.Malheureusement l’insuffisance des sources

documentaires limite considérablement notreconnaissanceetlareprésentationdeleurvécu.

Mes travaux de recherche sur la situationdes femmes de la suite de l’émir abdelkaderemprisonnées avec lui en France de 1848 à1852, permet une double perspective ; d’unepart,élargirl’histoiredel’émirenFranceetcettefois-ciàpartirdel’histoireoubliéedesfemmes.d’autrepart,lesdonnéesrecueilliespermettentd’étudierplusparticulièrementlarencontredespremièresalgériennes avec la société françaiseen France pendant la moitié du 19ème siècle.Cetteétudepeutsefaireàpartirdeleurrapportàlalangue,àlamédecine,àl’habitat,àlamort,àlamaternité,…

Pour rappel, après la reddition de l’émirabdelkader en1847, le bateau qui devait letransporterenorientavec96personnesdontdes femmes et des enfants, se dirigea vers laFranceoùilsfurentemprisonnéspendantquatreannéesjusqu’àleurlibérationen1852.

Psychologue clinicienne m’intéressant auxproblématiques de migration et d’exil ettravaillant auprès d’un public de migrants,j’observe une attention particulière aux récitsdevieetcellequiatraità leurproprehistoiremigratoire. Parfois, je suis interpellée par despropos ou des comportements qui semblentfaire écho à une histoire plus ancienne, cellequi ne leur appartient pas directement. C’estainsiquej’aiétéamenéeàcroiserl’histoiredesfemmesalgériennesenFranceau19èmesiècleavec l’histoire des migrantes algériennes hieret aujourd’hui en faisant l’hypothèse suivante :

l’histoire desalgériennes venues en France au19esiècleseraitlapréhistoiredelamigrationdesalgériennesenFranceausièclesuivant.

Par conséquent, mon questionnementaujourd’hui,celuiquejesouhaiteraisdévelopperaucoursd’uneconférence,seralesuivant:dansquellemesure lesmigrantesalgériennesdu20eet 21e siècle seraient-elles les héritières desalgériennesvenuesenFranceau19èmesiècle?

-originedecetterechercheetlesétapesdanssaréalisation.

-Situationd’emprisonnementdesfemmesdelasuitedel’émirabdelkaderenFrance.

-Quelques situations cliniques de migrantesalgériennes rencontrées dans le cadre desentretienspsychologiquesen vuede réfléchirsur leur propre représentation de la sociétéfrançaiseàcompareraveclevécudesfemmesau19esiècle.Cesontlespointsquiserontabordéslorsdecetteconférence.

jEUdi 22 mars

2012

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Amel ChAOUAtIAmel chAouAti

Amel chAouAti

Amel chAouAti

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EsrEncontrEs

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«il n’Y a Pas D’éCriture sans Plaisir»

Amine ZAOUIAmin zAoui

jEUdi 29 mars

2012

18H30

kalila : après les romans « Le festin de mensonges » et « La chambre de la vierge impure » et la nouvelle « Irruption d’une chair dormante », vous récidivez en publiant « Le chamelier des femmes et des boucs », pouvez-vous résumer aux lecteurs de Kalila, l’histoire de ce dernier roman écrit en arabe et paru aux éditions el ikhtilef en 2010 ?

Amin ZAOUI :c’estunromansurlareligionetlesfemmes.«Le chamelier des femmes et des boucs»décrit la traiteblanchecontemporaine,dans un pays où la religion est devenue unfondsde commerce. Cetteproblématiqueestprésentée à travers l’histoire de trois sœursfrançaises chrétiennes qui, un jour, décidentd’embrasser l’islam. Chacune des trois a étépoussée vers cette religion par une enviepersonnelle.lapremièreesthabitéeparl’imaged’hommemusulman.Symboled’unevirilitétailléedusoleiletdudynamismequetraverselemondemusulman.ellevientàcettereligionpourassouvirsasoifsexuelle.ladeuxième,c’estparamourdelaculturearabo-musulmaneetpourcontrersamèremilitantedansunpartixénophobe.Cettemamanquidétestelesmusulmansetlesarabesetquittesonmariprofesseurd’universitéspécialistedelapoésiearabe.latroisièmesœur,ouplutôtunedemi-sœur,elle,s’esttrouvéepousséeversl’islamparsoncopainquiestunagentdeservicedesécurité.Cedernierchercheàs’infiltrerdansles milieux des groupes islamiques enalgérie.la cérémonie de l’islamisation, ou le baptêmeislamique,sedérouledansunepetitemosquéeàghazaouet, ville deabdelkader Secteur !unlongentretien illustrépardesphotosdes troisfilles en costume islamique fait la une d’unjournal arabophoned’un tirageénorme !danscetentretien lestroissœursdésirentsemarieravec des algériens selon la charia islamique.Cetteinformationvadrainerunmondefouàlamosquéeetausiègedujournaletdanslavilledeghazaouet. les appels téléphoniques pleuvent

surlestandardistedelaradiorégionale.Chacuntente sa chance, à commencer par l’imam quia présidé la séance de la prononciation de lachahadaislamique.«Le chamelier des femmes et des boucs»estécritsuruntond’humournoir,dans une langue poétique proche de l’arabealgérien.

kalila : les titres de vos livres évoquent d’emblée des sujets qui semblent au commun des lecteurs, tabou. est-ce un choix de votre part de traiter des faits douloureux en adoptant ce style fin et sensuel qui distingue votre écriture ?

Amin ZAOUI : dans les moments les plusdouloureux que peut traverser l’homme, il y atoujourscettebribedeplaisirquiestlaplanchede sauvetage, capable de réveiller en nous larésistance. J’aime écrire le plaisir, toutes sortesdeplaisirs : charnel, spirituelou intellectuel, quicombat et en permanence la violence et lalaideur dumonde qui nous entoure. la choselaplusnoble, laplusvivaceet laplus fragileennousc’est l’amour. Jesuis l’écrivaindes femmesetdel’amourdansunpaysoù,deplusenplus,oncultive lahaineet l’injusticeenvers les femmes.Je suis le fils demamère, le père dema filleetl’amantdemafemme!Mêmedanslesjourslesplusdurescommeceuxdesguerresatroces,l’amourdesfemmes,lestrahisonsetlesfidélitésdemeurent. Je porte beaucoup d’attentionaux titres de mes romans. Parfois un titre estdéclencheurdetoutunroman. ilest,parfois, lamatriced’unetrame.Jepassedesjoursàchoisiruntitre.Jecroisqueletitred’unromanc’estlabonnecarted’invitationàlalecture.

kalila : vous êtes un parfait bilingue puisque vous écrivez, avec la même aisance, en arabe et en français. mais qu’elle est votre langue de prédilection, le verbe qui traduit fidèlement votre inspiration ?

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Amin ZAOUI : il n’y a pas d’écrituresans plaisir ! en écrivant, dans l’acte charneld’écrire, avec toutes ses complexités psycho-épistémologique,jenemeposepaslaquestionde la langue avec laquelle je fais cet amour. Jene faispasdeconcessionnidecompromis, lesdeux langues détiennent une partie de monjardin secret. dans une langue ou dans l’autre,j’appartiensàl’écriture,àlalibertéetàl’aventure.Quandj’écrisdansunelangueoudansuneautre,jem’aperçoiscommejetédansl’eau,ilfautnager,parvenirauplaisir.

dans les deux langues je me sens avec deuxailes,jevoleavecunéquilibreetuneassurance!Toutes les langues, sansexceptionaucune,sontcapables,parlegéniecréatifdeleursécrivainsetdeparleurspeuplesquilespratiquent,dedire,deportertouteslesfoliesettouteslessagesses.Monrapportàlalanguefrançaisen’estpasceluideKatebYacineouMohameddib,moi je suisle produit de l’algérie indépendante. Je n’aiaucuncomplexeenverscettelanguequej’aimebeaucoup.dansmesromansj’essaiedetrouvercette hospitalité des langues. ainsi j’ai monfrançais à moi, je le forge avec une musicalitédégagéeparleparfumd’uneautrelanguequiestl’arabedialectaletclassique.etj’aimonarabeàmoi, où les structures du français démantèlentlamémoiredelaphrasearabe.ontrouvedansmesromansenarabedesdialoguesenfrançais.J’aimegardercejeu,plutôtcettevalse:degaucheàdroiteetdedroiteàgauche.

Maisilfautsignalerqueenécrivantenarabej’aiunegrandepeurenvers le lecteurarabophone.Je sens que ce lecteur est, en quelque sorte,formaté ! J’ai constaté ce phénomène dansplusieurs débats et rencontres publics etuniversitaires,auxquellesj’aiparticipé.

l’écrivain, ledérangeurbien sûr, une fois arrivéà surmonter les interdits imposés par lesinstitutions politiques ou culturelles, se trouvefaceàunautreobstaclequin’estquesonlecteur:lapeurprovoquéeparlelecteurarabophoneestplusviolente,plusdangereusequecelleimposée

parl’institution.ecrireenarabemoderne,écrirela bonne littérature celle capable de casser lestabous, c’est aussi « fabriquer » un nouveaulecteurarabophone.

kalila : j’ai lu que votre roman « Le Sommeil du mimosa », publié en 1997, a été adapté à l’écran en 2004 dans « Le thé d’Ania » de saïd ould Khelifa. vous a-t-on proposé des projets de ce type ?

Amin ZAOUI : J’aime beaucoup le travaildeSaïdouldKhelifa, ilest réalisateurmaisaussiunbon lecteurde roman,unboncritiqued’art,l’expériencede« Sommeil du mimosa »enfilmavec S.o.K m’a appris des choses sur l’écritureduscénario.et jepensequ’iln’yapasdegrandcinéma sans la grande littérature et notammentleroman.J’aisignéuncontratpourl’adaptationàl’écrandu«Festin de mensonges».unautreprojetcinématographique, cette fois-ci l’expérience estavec le réalisateurMalekbensmail. JepensequeMalekbensamail est le réalisateurqui symboliselanouvellegénérationdesréalisateursalgériens.ilannoncelanaissanceuncinémaderéflexion,uncinémaintelligent.Malekestunintellectueletunbondévorateurdelalittératureetlaphilosophie.leprojetestenphased’écritureduscénario.

kalila : avez-vous un autre livre, roman ou nouvelle, en chantier ?

Amin ZAOUI : J’ai fini la dernière écritured’un nouveau roman que j’ai intitulé « Le dernier Juif de Tamentit».C’estunromanqui, àtravers l’histoire complexe d’une ville plurielledusudalgérienTamentit,questionneetracontel’histoiredel’algériedanssadiversitéreligieuseetethnique.leromanretracelavied’unefamillejuive algérienne deTamentit.Même si l’histoireestromancée,«Le dernier juif de Tamentit»estle fruit d’un long travail que j’ai réalisé sur denombreuxmanuscritsenarabe,desdocumentsenfrançaisetenespagnolquitraitentl’histoiredelarégiondeTouat.

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abdeslam Khelil, artiste photographe algérien, saharien, est né le 15 mars 1942 à ouargla (à 800 km au sud d’alger).

Qui est donc ce personnage dont certainsconnaissentlagaleriephotographique,situéeruedidoucheMourad,enpleincœurdelacapitale,où seuls osent s’aventurer les habitués ? dansce local sombre et mystérieux, abdeslam a

transportéunpeudesondésertnatal:dusablerépandu sur le sol derrière la baie vitrée, desplantessèches«pourl’accompagner»,lebureautendudepeaudechameauqu’ilaconfectionnédesespropresmains,letapiscoloré,cadeaudesesamisTouareg,recouvrantlabanquettedelapièce,desmeublestapissésdeliège(sonœuvreégalement),etlamoquettecouleurdeSahara.

danscetteatmosphèrequienchantelevisiteur,l’envoûte même, on se laisse bercer par Les quatre saisons deVivaldi, la iXème symphoniede beethoven... «Je ne comprends pas quel’onpuisseavoirde lahaineaprèsavoirécoutécela»dit-il... etonpeut se recueillirdevantdesomptueux tableaux photographiques. lessiens.CeuxdeKhelil.Tousennoiretblanc.despaysagesetdesportraits,duSudalgérienleplussouvent,sasource,saressource,sonorigine,sonbonheur.

abdeslam est un artiste qui vit à la frontièreentredeuxmondes,àlalisièreentrelerationneletl’irrationnel.ilestautodidacte.ilacommencéà côtoyer la photographie à l’âge de dix ans.a l’époque, il travaillait comme apprenti dansl’atelier photographique de son frère aîné, àouargla.«Jeluiapportaisdesseauxd’eautiréedupuitspour ledéveloppementdesphotos.»Souvenir qu’il évoque avec naturel, lui, lebenjamind’unefratriedequatrefrères,etpourquil’obéissanceetlerespectàl’égarddesaînésestunevaleurfondamentale.

a dix-huit ans, abdeslam s’envole pour Paris,il y suit un stage de deux ans chez Kodak.aujourd’hui, leregarddans levague,unsourirelumineux aux lèvres, il cite l’avenueMontaigne,le quartier de Montmartre et tant de lieux

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Vernissage mercredi 11 janvier à 18h30

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gravésdans samémoire.audébutdes annéessoixante, il s’installe àalger. Mais l’homme estnomade et il revendique ses origines. en effet,durant des années, il sillonne l’algérie, le Sudnotamment, leTassili, s’arrête à djanet, poussejusqu’auxfrontièresmaliennesetmauritaniennes,séjournant souvent chez ses amis Touareg,sa famille adoptive. il réalise, chaque fois, demerveilleux clichés. Cet amoureux du désertaffirme tranquillement : «au Sahara, les gensn’ontrienàprouver,ilssaventcequ’ilssont.unjour,j’yretournerai,mêmesijedoishabiterunecabanedepaille;j’yseraiheureux,jeregarderaila lune et les étoiles,œuvres dedieu, loin dumonde, des agressions de la ville, près de lanature, et je retrouverai mon palmier et monâne,contentderecevoirunecarotte.larichesseest un état d’âme. l’homme est un perpétuelinsatisfaitetjerefused’êtreesclavedelabêtisesociale. »PourKhelil, la réussite n’a rien à voiraveclaréussitematérielle.ilad’ailleursétédansune réelle aisance financière, jusqu’à ce que leterrorismedesannéesquatre-vingtdix«chasse[son]publicoccidental»,quicomposaitl’essentieldesaclientèle.

depuis, il s’est enfermé dans sa bulle d’artiste,imperméableauxbanalitésdelavie,fidèleàsagalerie,sesgénies,sesdjnoun:Vivaldi,Mozart,sonsable,sesplantesetsesphotos.Fidèle,également,à cette bougie qu’il allume chaque matin enhommageàunepersonne,unévénement,àdieutoutsimplement,ouàlavie.«laVien’estpasdudomainedupouvoirhumain.Jen’aimepasvolerou faucherdieu, je veuxaccomplirmonnobledevoird’humainetjeméritelavieparcequejelaconstruis.»

Sesclichésonttraversélesmers,ontcirculédeparlemonde,l’hommeestapprécié,trèssouventadmiré.Sonœuvrefaitincontestablementpartiedecesmerveillesdupatrimoineculturelalgérien,tellementnégligécependant, sipeuvalorisé.enexposantunéchantillondesonmagnifiquetravail(«lafemmeàlamouche»,«l’enfantetl’infini»,«lespieds»,«lesépis»,«lesTouareg»,«lamosquéedeghardaïa»,...)moi,rymKHelil,safille, jeveuxaujourd’huirendrehommageàcetimmenseartiste.

rym Khelil

Exposition

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Exposition

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entre 1956 et 1960 deux appelés français,Yves roberTeT et alain gedoViuS, l’unphotographe et l’autre cinéaste au ServiceCinéma des armées, ont entrepris l’inventairephotographique de la Casbah totalisant 900clichés.decetimmensetravail,d’unréelintérêtpatrimonial,unlivredevaitêtrepubliéenalgérie.lesévénementsnel’ontpaspermis.

aujourd’hui,52ansplustard,cesclichésennoiretblanc,nousrestituentlevisaged’uneCasbahdisparue, tant par les coutumes vestimentairesque par le nombre de maisons maintenantabandonnées.

C’est unmoment d’histoire urbaine et de cessociabilités,laviedetouslesjoursdanslaCasbah,que ces photographies nous transmettent.Cesmaisons,intactes,nuesnouslesretrouvonsdansles photographies de nuit, prises pendant lecouvre-feu, l’autre facemiroirdansuneCasbahdéserte, dont le silence est seulement troublépar lebruitdespatrouilleset lespasdesdeuxphotographes.

CAsBAhCasbah

Vernissage : mercredi 15 février à 18H30

exPosition D’ Yves roBertet et D’alain GeDovius

alain GeDoviusné le 11 Septembre 1935 à Paris. etudes à l’ecole desartsappliqués. expose au Salondes indépendants. entre à l’o.r.T.F. comme Preneur de Son en 1957. Son grand-père étaitphotographe de plateau, notamment des films d’abel gance. Son père était producteurd’émissionsdeJazzàlaradio.affectéauServiceCinémadesarméesàParisetàalgeroùilfaitlaconnaissanced’Yvesrobertet.enprofitepourphotographierlaCasbahquidevaitfairel’objetd’unlivreauxeditionsbaconnier.

reprenduneaffairefamilialedepost-productionSonetdirigedenombreusesversionsfrançaisesdefilmsétrangers.en1988,ilfondeavecdesamisuneSociétédeProductionetseconsacredésormaisàl’écriturededialogues.

auteurd’uncourt-métrage«KaSbaH»etd’unfilmd’architecturesur«MarlY-le-roi» SociétairedelaSaCeM.

Yves roBertetdiplômédel’ecoledesartsetMétiers,sectionphotographiquedeVevey,Suisse(1955-1958).ServiceCinémadesarmées,Paris/alger.diverseslabo, reportages (1958-1961). Pendant cette période, reportage dejour et de nuit dans laCasbah, intérieurs et extérieurs. Photographeindépendant:presse,mode,industrie,voitures,illustration(1962-1973).rachète le laboratoireTele-PHoTo à Paris et en devient le Pdg(1973-1996).Création du premier laboratoire numérique en France(1996).lephotographeestdécédéen2008.

Ex

po

sit

ion

Dans le cadre de la célébration du 50e anniversaire De l’inDéPenDanCe nationale, le Centre Culturel algérien vous propose 50 photographies, prises il y a 50 ans dans la Casbah d’alger.

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projEction

projection en présence du réalisateurprojection en présence du réalisateur

la trame de ce film trouve sa source dans le récit d’une jeune fille, Baya azzi, qui recherche la tombe de son grand-père, tué près de la porte de la mosquée de Paris pendant la période de l’occupation allemande.

Cetterecherchel’amène,cinquanteansplustard,àdécouvriràtraversdestémoignages,l’histoiredelaMosquée(inauguréeenjuillet1926),etnotammentl’actiondurecteurdel’époque,SiKaddourbengHabriT,chefdelacommunautémusulmanedurantlapériodedel’occupationallemande.

Kaddour bengHabriT a su faire de laMosquée de Paris un lieud’asile, de passage, participant à la protection et au sauvetage denombreusespersonnespourchassées:résistants,parachutistes,pilotesabattus,juifs.

Cefilmde26mn,voitlejouren1991,danslecadred’unesériesurl’immigrationetl’intégrationcommandéeparl’ara,l’aFHiSetlaFaSdanslacollection«racines».ilestréaliséàpartirdetémoignagesderésistantsmusulmansparderriberKani,dontlepèrefutlui-mêmeFrancs-TireursetPartisans(FTP)résistantàproximitédelaMosquéedeParis.

mustapha boutadjine Graphiste-peintre Àpartirdeboutsdepapierscolléslesunsauxautres s’alignent et se dessinent les caractèresdepersonnalitésauxmille facettes.Àpartirderevuesdeluxeaffichantl’opulenced’unmondeinaccessible,onmetànudesfiguresayantforcéles portes de l’histoire. À partir de produitsvéhiculantunrêvedeconsommationoutrancier,onmetenlumièrelesrêvesetl’idéaldetoutunpeuple.

Cen’estpasunsujetsurlaluttedesclasses,maisunemise en évidenced’unparadoxeentre unSud en quête de nourriture et unnord avided’expansion.Cen’estpasunsujetsurunecuriositétechniqued’unartisteoriginalmaisunemiseenreliefd’unproposetd’unepréoccupationd’uncitoyen conscient de sonhistoire.Cen’est pasunsujetdedétournementd’undiscoursmaisunrappeldeshistoiresoccultéesdenosmémoires.Cen’estpasunsujetsurunartisterevendicatifmaisleboutàboutderevendicationsd’hommesetdefemmesayantchoisid’allerauboutdeleurrêve.

Êtrerévolutionnairecen’estpastoujoursporterunekalachnikovmaisêtretémoindesonhistoire.

la mosquée De Paris... une résistance oubliée 1940-1944

Bouts De vies...Bouts De rêves...

film de derriBerkANIFilm de DerriBERKANI

film de hamidBeNAmrAFilm de HamidBENAMRA

mardi 21 féVriEr

2012

19H00

mardi 10 janViEr

2012

19H00

pr

ojE

ct

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bandes-annoncesvisiblessurwww.nunfilm.com

fiCtions

1981 Pouruneviemeilleure30mn1982delaviedesamateurs30mn1983unfilmraté15mn1984grosplan30mn1985unemanièredevivre30mn1989HistoireoffFespaco26mn2010 emiko8mn ilétaitunefoisunCrapaudChat

11mn2011Chairamour70mn

DoCumentaires

2005 PeaudenseJoeCoco,danseuseauMoulinrouge26mn

2006 JardindestoilesMohamedaksouh,peintre26mn

2007bagneuxVilleouverte,portraitsde23artistes75mn

2010leCordonnierMohamedadar,comédienduthéâtred’oran42mn

2011 Kime–Mainsnuesdanielbaur7èmedanKaratéShotokan52mn

boutsdevies,boutsderêvesMustaphaboutadjine

hamid beNamraBiographie du cinéasteavecdeuxpasseportsetdeuxlangues,àmi-chemindesavie,HamidbenaMraavécuses23premièresannéesenalgérie,résidedepuis23ansenFrance.aprèsdesétudesdephilosophieàalger,unebourse leconduitàParisenrichirsa formationcinématographiqueà l’eSeCetàl’écoledesHautesétudes(histoireetcinéma)chezMarcFerro.À5ans,ildécouvre,fasciné,lecinémaetà20auradéjàréalisé4fictions,dontcertainesserontpriméesàalgeretbruxellesetauFespaco.depuis,sacaméranel’ajamaisquittéetfilmedesrencontres,desêtresdontl’art,l’humanitéetl’engagementletouchent.lecœurentredeuxcultures,HamidbenaMraécritenarabeetenfrançaisetnourritsonuniversd’horizonsaussivariésquelapeinture,lekaraté,lacuisinetraditionnelleetlahautecouture.

stéphanie Benamra

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ra

pHiE

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rEGards

« provincia africa », a été déterminante sur lalangue primitive (qu’on est convenu d’appelerle libyque) et lemode de vie des populationsberbères qui ont constitué l’élément le plusancien.lepuniqueetlegrecpuissurtoutlelatin(ayant pris rapidement la prééminence dans ledomainelinguistiqueavecl’arrivéedesromains)ont fait connaître des auteurs « algériens »exceptionnels (berbères romanisés et romainsberbérisés)dont,parexemple, l’und’eux,Saint-augustin(354-430),«écrivaindegrandeclasse»,brillantorateuret redoutablepolémiste contrelesdonatistes,amarquésonSiècle.Cependant,n’oublions pas non plus, le Constantinois,Fronton de Cirta (100-170), grand maître enrhétorique, précepteur de Marc-aurèle et qui,par ses « traités », a été, dit-on, « la parurede l’éloquence romaine » et le génial apulée(125-180), né (tout comme Saint augustin)à M’daourouch (l’antique Madaure) à 50 kmde Soukahras (ancienneThagaste), dans l’estalgérien. Son œuvre majeure, indiscutablement« Métamorphoses ou l’Âne d’or », en onzelivres, est reconnue commeétant« lepremiergrandromanenprosedelanguelatine»ettrèsillustratived’unelittératureetd’unpaysantique.

envérité,avecl’expansiondel’islâmenafriquedu nord, à partir du viie siècle, tandis que lacivilisation romaine peu à peu s’estompe, quele monde berbère commence à s’ouvrir à lacivilisation musulmane, les lettres arabes fontprogressivement leur apparition à travers lepays.ellesinstaurentenberbériedespossibilitésd’existence nouvelles orientées vers desactivités spirituelles, intellectuelles et socialesinédites et d’autant qu’à la suite de l’épopéede ‘oqba ibn nâfi‘, bientôt, s’annoncent lesrêves arabo-berbères et, grâce à Tarîq ibnouZiyâd,seprécisent lessplendeursculturellesdel’andalousie musulmane. Surtout les récits deschroniqueurs nourrissent abondamment desimaginations créatives chez les lettrés, hommesdefoi,historiens,géographes,voyageurs,poètes,conteurs,n’hésitantpasàchemineràtraverstoutlepaysetàvivreaumilieudespopulationsqu’ilsobserventetdontilstirentdesubstantielseffetslittéraires,ceux-cisonttoutefoislargementpuisés

dansdesmodèlesde tout genrede littératured’auteurs orientaux. dès lors, c’est la penséearabequiévoluedansuneproductionlittéraireécrite ou orale en langue arabe. Citons ibnrachiqelHassan(995-1064),poèteetcritiquedeM’sila, un certainelMaqqariChihâbeddineaboûl-abbâs(1591-1632),poèteethistorien,néàTlemcen, legéographeet infatigablevoyageur,ibn battoûta (1304-1377), l’illustre historien etsociologueetl’undesplusgrandsdel’humanité,ibn Khaldoun (1332-1406), el ouarthalânîHoussaïne Mohammed (1713-1779) de larégiondebejaïa,auteurd’unerelationdevoyagesurlasociétémusulmanedel’afriquedunord,del’égypteetdel’arabie.dansl’ensemble,cettelittérature décrit l’ordre social ou économiqueinspirédelacivilisationmusulmaned’orient.

les trois siècles ottomans d’algérie(i), portésgénéralement sur une culture islamique etpeu enclins à une évolution intellectuelle despopulations, n’ont pas donné de littérateurs,à proprement parler, qui auraient exposédes caractéristiques culturelles, économiques,socialesetpolitiquesdel’époque.Àpeine,nousfaut-ilpeut-êtreremarquerHamdanKhodjaquiaécritLe Miroir, Aperçu historique et statistique sur la Régence d’Alger(publiéen1833)etquelquesarchivesetderares récitsdevoyageursetdesarticles en arabe qui seront, du reste, traduitset édités par des européens, entre autresFrançais,intéressésparcequiserapporteà«lafondationdelarégenced’alger»et,a posteriori,à « l’histoire de la colonisation française ».néanmoins, signalons que la littérature orale(poésierécitéeouchantée)d’expressionarabepopulaire a été importante pour dénoncerl’expédition française, la prise d’alger etl’établissementdelacolonisation...

Pourautant,ilestdésormaisadmisquel’algérien’étaitpasce«paysvideetbarbareoùlacolonisation[française]auraittoutapporté(ii).»larésistancealgériennearméeetpolitiqueàlaconquêtefrançaiseaétéimmédiateetn’ajamaiscessépendant132ansd’occupationfrançaise.

une étude profonde pourrait nous faire saisirà travers une analyse serrée tout le caractèreet toute l’importance de cette évolutionintimement liée aux événements de l’histoirede notre pays depuis les temps primitifs desberbères, la période punique, la conquêteromaine,lesièclevandale,lasuccessionbyzantine,l’héritagemusulmanàpartirduviiesiècle,l’algérieottomane, la colonisation française, la Secondeguerre mondiale, la révolution algérienne,jusqu’àl’indépendanceetaprès.lepays(lieudenaissance,devie,desamitiésmultiples),l’histoire(des siècles et des siècles de formation degroupements historiques, de souvenirs héritésouvécus),lepatrimoine(lalangue,laculture,lestraditions), l’avenir (volonté de vivre ensembleet espérer le même destin) ont ainsi fait, àl’évidence, que l’algérie a été au centre d’unelittérature d’existence dans les temps sombrescommedans les tempsde lumières, de guerreetdepaix.unetellelittérature,expriméeenunmomentde l’histoire,aétéservie,dansunbutd’efficacité,parlalanguelaplusfréquentedanslepaysdenaissance.enconséquence,l’évolutiondelalittératureestsujetteauxdonnéeshistoriquesde tous ordres, prioritairement à la situationlinguistiqueetauxfaitspolitiquesdominants.

des hommes et des femmes, à des époquesdifférentes,ont conçudesœuvrespour se dire etdireleurmilieugéographique,politique,social,culturel.unelittérature,fragmentaprèsfragment,singulier et pluriel, s’est constituée en évoluantenfonctiondespréoccupationssurgiesaucoursdel’histoiredupays.lesauteurs,faisantusageaucoursdes sièclesde la langue traditionnelleoudelalanguevivantedusiècledanslequelilsontalorsvécu(lepunique,legrec,lelatin,l’arabe,le

françaiset l’amazighl’undes idiomesberbères),ont su, de leur temps, créer l’expression écriteou l’expression orale la plus pertinente pourrendre compte des conditions de vie de leursociété. Cependant, comme il n’est pas iciraisonnable de traiter un sujet aussi étendu etaussi complexe dans une suite commode deparagraphesdéveloppant,enlacirconstance,unesimpleréflexion,prenonslalibertéden’évoquerque quelques aspects significatifs de l’évolutionde la littérature algérienne et de la littératured’écriture française, sauf à faire quand mêmeunrappelhistoriqueaussibrefquepossibledece qui a pu contribuer à la longue formationde l’algérie avant 1830. Chemin faisant, étapeaprèsétape, sans trop rompre le rythmede lamarche de l’histoire littéraire, seront proposésdes exemples qui ont, à notre sens, été peuouprouforméssous les influencesdesmilieuxgéographique, social, historique, politique etlinguistique, à une époque déterminée. C’estdonc seulement par références à ces aspectsdurapportmilieux-auteursquenouspourronsessayer sinon d’expliquer l’évolution de notrelittératuredumoinsdemontrerquelemilieu,dequelquenaturequ’ilsoit,explique,souventplus,lecontenudel’œuvreetlesintentionsetl’artdel’auteurque l’auteuretsonœuvren’expliquentlemilieuderéférence,carsiceux-ciprétendentà l’immortalité par la transmission, celui-là s’estconsacréà sa transformationetà sonéternité.une telle généralité est sous nos yeux. notrepays, l’algérie, avant même sa formation etson appellation définitive, a révélé à chaqueâge,outredegrandshérosdelarésistanceauxenvahisseursétrangers,desauteurs,une langueet une littérature. en bref, disons que sous lapuissante Carthage, l’influence hellénique, en

écrivain et chroniqueur littéraire

i - A.T. El Madani, Harb athalathimiati sana baïn el-Djazâir wa Isbâniâ, La Guerre algéro-espagnole de 1492 à 1792, SNED, Alger, 1968.

ii - Y. Lacoste, L’Afrique du Nord, 1re partie : Histoire, in Documents, EDSCO, n° 61, Chambéry, Juin-Juillet 1957, p. 30.

De quelques asPeCts De l’évolution De la littérature alGérienne D’exPression française

kaddour m’hamsadjiKaddour M’Hamsadji

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si l’on considère que la littérature — tous genres confondus — est l’expression essentielle et historique d’un peuple vivant, c’est-à-dire, qui avance dans l’infini chemin de son existence et élabore avec éloquence son renouvellement à travers l’éternité du temps et de l’espace, on doit se convaincre que l’évolution de la littérature algérienne a été, est toujours, une suite d’actions déterminantes consacrées à la recherche de l’affirmation constante de l’identité de l’algérie et à l’enrichissement de sa personnalité.

1rE parTiE

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Parallèlementàcetteintenseactivitédemédecinet de militant, Fanon continue à réfléchir auxformesdeviolencehistoriquesintroduitesparlecolonafind’assujettir l’indigèneetperpétuersadominationenleterrorisant.ainsipouréchapperà l’exercice programmé de la coercition, est-ilnécessaire d’opposer au colon la violence qu’ila engendrée lui-même avec ses formes deterreurérigéesenprinciped’autorité.Fanonseconvaincdoncdel’inutilitédedialogueaveccedernier, en vue d’un projet de libération et dedécolonisationenperspective.Telestlerapportconsubstantielàtoutenaturedominatrice,celledu colonisateur en particulier qui contraintl’indigène à passer sous les fourches caudinesde son système despotique. Qu’il s’agisse de :« Libération nationale, renaissance nationale, restitution de la nation au peuple…quelles que soient les rubriques utilisées ou les formules nouvelles introduites, la décolonisation est toujours un phénomène violent »,dira-t-ildansLes Damnés de la terre.ladécolonisationn’estdoncpasunemystification,niunphénomènemagique;ils’agitbiend’unprocessusinéluctabledansl’actedécisifde remplacement inévitable du colonisateurpar le colonisé ; c’est l’étape nécessaire àl’appropriation par la force de l’identiténationale, de la terre, de la culture et de soi-même.Cefaisant,toutcetrajetcomplexen’estconcevableetsaréalisationn’estpossiblequeparunlongetdifficileprocessushistorique,queseulelapraxisrévolutionnaireestàmêmed’engendrer,comme aboutissement nécessaire, afind’éradiquerlesdernierssymbolesdel’imposturecoloniale.la subtilité ducolonàcacher sesintentions, drapées dans le leurre desmissionscivilisatricesestconfortéeparuneeglise, nonmoinsétrangèreà l’orthodoxiecolonialiste, fût-ceenluipréparantleterraindelaconquête.letravestissementdelaraisonhumanitaireprimitiveenéquipéecolonialo-spirituelleaintroduitchezles peuples colonisés des clivages théologiques,et précipité la dévalorisation et la mort descultures indigènes. Partoutoù l’eglise a imposésonincontestableimperium,nousretrouvonscetracébinaired’uneegliseblancheetd’uneautrenoirequerégitunliendesoumission,endehors

de toute structure hiérarchique. la missionpremière de fraternité qui lui échoit est unevraiefaillitedeladoctrinedivine:l’appeldedieusetransformeenappelducolon.

QuandonrevisiteLes Damnés de la terre,onserend compte de toute cette verve étincelanteetdecetélan fougueuxd’unFanonauserviced’une plume intarissable, pointée comme undéfiàlafaced’unoccidentinfatuédelui-même,danscecreusetdesouffranceoùsemanifestel’intolérable manichéisme du monde, dans sadoubleexpressiondemaletdebien,del’indigèneetducolon.atteintétrangementd’unemaladiedu sang, omar Fanon meurt le 6 décembre1961àWashington.rapatriéenTunisieetplustard inhumé en algérie, il repose parmi sesfrères. Considéré comme l’opus magnum, Les Damnés de la terreestparupeudetempsavantsa mort, sans cesse réclamé par la jeunesseexaltéedutiers-monde,commeleparangondelarébellionetdelalutteanticoloniale.

Sacélébrationaujourd’hui reprendcommeunchœur son hymne à la liberté, en répétant saparolecommeuneprofessiondefoietdevérité.l’héritage de Frantz Fanon inscrit au panthéondesœuvresmajeuresdemeureunerésonnancepure et renouvelée parce qu’elle échappe auconformisme de la pensée académique et aupenchement révérencieux des philosophies demodequirésistentletempsd’unelecture.Fanon,intellectuel du tiers-monde, médecin etmilitant dont la pensée testamentaire inspireaujourd’hui les recherches en histoire eten anthropologie, postulant une réévaluationdesrapportssouventconflictuelsquiopposentencore les vieux empires coloniaux à leursancienssujets.Sil’universitéfrançaisejusquelàsegardait, parun traversd’espritethnocentrique,de toute considération aux thèses de cethéoriciendeladécolonisation,c’estparcequelaFranceaencorequelquemalàreconsidérersesrapports historiques avec ses colonies etparticiper à une vision alternative, débarrasséedes paradigmes de supériorité et des scoriesd’uneépoquerévolue.

Abdelkader BENARAB *Ecrivain et Chercheur

HommaGE

omarFrantzFanonnéle25juilletàFortdeFranceenMartiniqueetmortprématurémentle6décembre1961enterrealgérienne,n’aurapasconnul’algérieindépendante,pourlaquelleils’estbattuetachoisid’ymourir.Mobilisépourrallierles Forces françaises, il découvrebejaiapour lapremièrefoisen1944,puisblessédeguerre,futramené en Martinique, son île natale qu’il netardapasàquitterpouralleràlyonpoursuivredesétudesdemédecine.C’estlàqu’ildécouvrelesfiguresmultiplesduracismeambiant.en1953il saisit l’opportunitéd’unepremièreaffectationenalgérie,précisémentdansl’unitépsychiatriquede blida. il avait 28 ans. a peine prenait-il sesfonctionsqu’ils’attelaàl’observationminutieuseducomportementde sesmalades. a l’analysesémiologique des affections dont ces dernierssouffraient, il introduisit à la faveurd’un travailpar lui initié, la dimension socioculturelle dansl’évaluationthérapeutiquedesespatientsetlesentretiensqu’ileffectuaitaveceux.ilenconclutquelastructuresocialeetpolitiquedanslecontextecolonial algérien a accéléré le phénomènede dépersonnalisation par l’éloignementdel’individudesonmilieud’origine.Toutl’intérêtdesonactivitémédicalevaêtreorientévers lanécessitéd’untélescopageméthodologiquedeladimensionpsychologiqueetanthropologique,privilégiant les déterminations sociales etreligieusesdansl’économiedelasantémentale.Clairvoyant et audacieux, il expérimente cettepiste évaluative sur un terrain miné par laconjonction de doctrines discriminatoiresexistantesetd’attitudesracistesdesescollèguesquirecyclaientl’idéedu«primitivisme»etdesmentalités arriérées liés à l’indigène algérien.

le doute méthodique employé par cet habilepraticien comme instrument demise en causede ces méthodes est mis au service d’uneprophylaxie destinée à limiter les effetsaliénantsdecertainesaffectionsmentales.Maiscettedémarchemalvenueestsentiecommeunactedeséditionetunaffrontquirépugnaientvertementà la juntemédicale, de lapartd’unjeunemédecinnoir,quiplusest.acestadeomarFanondécided’échapperà l’étreinteducorsetprofessionnel qui l’enserrait, en démissionnantde son poste pour aller rejoindre en 1956 lesrangsdescombattantsalgériensenTunisie.

il prend la direction d’el Moudjahid, uniqueorgane de presse de l’aln, dont les écrits enfaveur de l’indépendance enflammaienttoute une jeunesse prête à se battre contrele colonialisme. Travailleur infatigable, Fanonredouble d’activité au sein de l’organisationclandestine. il fit connaissance avec ses plusgrands leaders et sera chargé d’étendre laflammerévolutionnairepartoutenafrique,dontilseraavecM’HammedYazidundesmeilleurspropagandistesde lacausealgérienne.en1958ilestdéléguépar leFlnpourreprésentersonpays l’algérie, en plein combat. C’est pour luil’occasion de rencontrer d’autres personnalitésnon moins emblématiques pour ne citer queKwame nkrumah, du ghana indépendant, leCamerounais Félix Moumié, assassiné par lesservicesfrançais,Patricelumumba,assassinéparla sûretébelge, ainsiqued’autres leadersnoirsaméricains comme le panafricaniste Marcusgarvey ou le grand sociologue et activisteW.e.bdubois.

jEUdi 9 féVriEr

2012

18H30

Omar frantz fANONOmar Frantz FanOnH

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hommage a omar frantz fanon marqué par la projection du film « Frantz Fanon : une vie, un combat, une œuvre », de cheikh DjemaÏ et d’une rencontre-débat avec la participation de abdelkader BenaraB, auteur de « Frantz Fanon, homme de rupture », liliane Kasteloot, universitaire, spécialiste de l’histoire de la littérature négro-africaine, du cinéaste Cheikh DjemaÏ, réalisateur du film « frantz fanon, une vie, un combat, une œuvre » et de olivier fanon, fils de feu frantz fanon

proBlEmatiQUE dE la ViolEncE

la triPle vie D’omar frantz fanon PAR ABDELKADER BENARAB*

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sous les Pavés : le Gitan

mustapha BoutakjineMustapha Boutakjine

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un film de Cheikh Djemaï retrace la vie de l’un des grands penseurs du xxe siècle.

« C’est l’évocation d’une vie aussi brève que dense. unerencontre avec une pensée fulgurante, celle de Frantz Fanon,médecinpsychiatre,d’origineantillaise,quivapenserl’aliénationdupeuplenoir.C’estl’évocationd’unhommederéflexion,quirefusedefermerlesyeux,del’hommed’actionquis’estdévouécorpsetâmepourlaluttedelibérationdupeuplealgérienetquideviendraparsonengagementpolitique,soncombat,etsesécrits, l’unedesfiguresdelalutteanticolonialiste.avantd’êtreemportéàl’âgede36ansparunegravemaladie(uneleucémiele6décembre1961),loindesaMartiniquenatale.»

HommaGE

Omar frantzfANONOmar Frantz FanOn « frantz fanon : une vie, un ComBat, une œuvre »

cheikh djemaiauteur/réalisateur Cheikh djemaï, réalisateur franco-algérien et nanterrien, ad’abordflirtéaveclethéâtre.durantdixannéespasséesauthéâtredesamandiersdenanterre,ilcôtoielesplusgrandsmetteursenscène:Pierredebauche,antoineVitez,PatriceChéreau,rogerPlanchon,danielMesguish,andrzejWajda… il choisit finalement l’image, voie qui lui permet d’exprimer sesrévoltes,sespassions,sesdoutes,sesespoirs.aprèsavoircollaboréàdiversesémissionsainsiqu’àdesmagazinestélévisés,ilselancedanslaréalisationdefilmspluspersonnels.Sesfilmsontétésélectionnésetconsacrésdansdenombreuxfestivalsàtraverslemonde.

Contact Cheikh Djemaïtél : 06 86 80 82 97 – mail : [email protected]

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Dans un contexte de déni politique concernant le rôle et le passé colonial de l’etat français, il s’agissait pour moi de contribuer à l’écriture audiovisuelle de la mémoire des luttes anticolonialistes, en me concentrant sur les engagements des femmes au sein de ce combat. (alexandre Dols)

mardi 13 mars

2012

19H00

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mouDjahiDateAlexandra dOLsAlexandra DOLS

projection en présence de la réalisatrice

france/2008/75min

réalisation :alexandradols

Production : HybridPulseassociation

montage :ishaniFlahautCamilledusselier

images : SelmaZghidi,Mejdabellil,alexandradols

son : assiabellil

ledocumentaireretracedesengagementsdefemmesdanslesluttespourl’indépendance de l’algérie au sein du Fln-aln, à travers des récits devie d’anciennes combattantes. elles sont poseuses de bombe, agents deliaison,infirmières,soldatesaumaquis,ouencoredansunesolidaritéactivecar«femmede»prisonnierspolitiques.Toutescesmoudjahidateévoquentégalement lesvillageoises,quiassuraient l’hébergementet le ravitaillementdescombattantsetcombattantes.

les formes d’engagements des femmes sontmultiples tout comme leurs«identitéssociales».alors,commentcommencent-ellesà«activer»?Quelssontleursrôlesetstratégiesdanslesdifférentslieuxdelutte?Quelsregardsportent-ellessurcettepériodeetqu’ont-ellesànoustransmettre?

les témoignages de Fatma Chebbah abdelli, Zohra drif bitat, louisetteighilariz, baya outata Kollé, baya laribiToumia se tressent avec celui del’historienneetelle-mêmeanciennecombattante,danièledjamilaamraneMinne.ilss’entremêlentaussiavecdesextraitsducourtmétragederabahlaradji«labombe»et«labatailled’alger»deYacefSaadi.

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Kalila

éVénEmEnt

djo-art, féminitude. Editions marsa 2010

l’aquarelle Poétique

djo-ArtDjo-Art

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mardi 6 mars

2012

18H30

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jEUdi 8 mars

2012

20H30

soirée poétique avec

journée internationale

De la femme

Nadia BeNYOUCefNadia BENYOUCEFnative de bad djedid, à la Casbah d’alger, brillante interprète, nadiabenYouCeFa fait sesdébutsen tantqu’élèveàel-Mossilia, cequi luiapermisdefrayerunchemindans lemondedelamusique.Samagnifiquevoixétaitetresteson«armedeconviction»quil’aaidéeàs’imposer,en1973, lorsdeel-haneouaChabab, l’émissiondetélévisionconsacréeauxjeunestalents.Cetteémission larévèleaupublic,alorsqu’ellen’avaitquequinzeans.«leytim»,premierpasquivalaconduireversungrandsuccèsavec«Yal’Mima»,chansoncomposéeàsonattentionparrabahdriassa.Sacollaborationavecdeuxcompositeursconfirmés,MâatibachiretTaharbenhamedaétécouronnéedesatisfactionsavec«YalWarda»et«elKhatem».SesduosavecChaou(elWaldineetKahwaoulatey)etKouffi(YassadnietlazemTedbir)nepasserontpas inaperçus.Sonrépertoirecontinuedebercerlesjeunesetlesmoinsjeunes.

célébrer la journée internationale de la femme ?

c’est que du bonheur !

la poésie est l’expression majeure de la pensée, du beau, de la chose sentimentale. C’est un langage à la fois simple et éthéré, un langage qui se dérobe à la réalité, à la raison pour titiller l’imaginaire et pour émouvoir les esprits. le poète joue avec nos émotions et convoite nos connivences. Dans son recueil de poèmes et de portraits, Djo-art emprunte les sentes du verbe, de la rime et du trait, pour dire ses ressentiments, ses espérances, ses déceptions, ses joyeusetés.

djo-artpeintsestextesetécritsestoilesavecunesensibilitéàfleurdecils.

lelecteurydécèleaufildesœuvresuncombaten faveur de la cause féminine.de sa posturedefemmed’abord,demilitanteensuite,djo-artplaidepourl’épanouissement,l’émancipationdelafemme.SoncombatsenommeFéminitude.elletraite avec simplicité au travers d’une vingtainedetextesetautantdetoilesdesthèmesmettantenlumièrelavie,lesêtresetleursvicissitudes.

la corrélation entre le dessin et le texte n’estcertes pas toujours évidente, elle semblearbitraireparmoments,maissouventsubtileetpolysémique.eneffet,toutestdanslasuggestion,rienn’estétablioudéfini.lelecteurjouitd’unelibertépluriellepourerrerentrelesstrophesetlessillonsencredechine.ilexplorelespossibles,entrouvre les horizons de la pensée, de lasensibilité...

issued’unecultureoriginelleàtraditionorale,lapoétesseditsesmauxetdénoncelejougdelasociétéquioppresselafemmeparticulièrementnord-africaine.

« sur les murs de sa prison

Elle dessine un soleil aux rayons de souffrance

Qui transpercent les barreaux de son silence

En plein jour et dans une totale indifférence

Qui jaillissent du ciel et apaisent sa méfiance »

djo-art transcende les afféteries langagières ;ellesuggèreuneécritureondoyante,cruepourévoquersaposturebancalevacillantentredeuxterres,deuxamours,deuxexils.

« cernée entre deux cultures

Elle cherche sa posture

Et trouve l’imposture

Et dans un silence se mure »

Pourautant,elleresteviscéralementattachéeàsonidentité,àsesracines;uneplanchedesalutdanslatourmentedel’exil,sourceparfoisdeladéculturation,voiredureniementidentitaire.

« Ô ancêtres de mon pays certain !

Enseignez-moi vos luttes et vos humbles combats

ceux qui font notre identité d’ici-bas

Et éternisent le chemin pas à pas »

les montagnes plusieurs fois millénaires, leséculaireolivierquiromptmaisnepliepas,lesusetcoutumessontautantdefermentsidentitairesde l’écriture djo-artienne. Son invocation de laterre ancestrale vient confirmer ce besoin derepèresetlafiertéd’enfairepartie.

« Kabylie,

En mémoire de nos souvenirs,

dans nos cœurs, ton prénom s’inscrit

toi la mère patrie.»

Féminitude est calligraphiée sur une aquarelleà musicalité chatoyante. C’est un recueilkaléidoscopique qui évoque la vie et la mort,l’amour et le chagrin, l’altérité et l’universalité.C’estunebelleœuvresertiedecouleursetdemots.

farid Bouhanik

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cettealgériepluriellecequienfaitsarichesse.Qu’ellesoitruraleoucitadine.

Partout une gestuelle frappante de grâce etde vérité, de pudeur et d’audace; de retenue,d’espièglerie, de coquetterie, de charme, deféminité…

Complice de ses sujets, Farid benYaa exhaledesesportraitstouslesparfumsdenosrégions.

Qui sait voir décèlera l’ardent désir de cetartisted’uneviemeilleurepourelle,lafemme,cette force de la nature, nature qu’il associeétroitementàtoussestableaux.

Farid benYaa, par la subtilité de son coupde crayon dévoile toute la beauté, la grâce etl’authenticitédel’algérienne.

leregardenchantéquel’onyporterestelucide,le message de l’artiste plasticien est aisémentperçu:unhommageàlafemmecettemémoireirremplaçable, cette source identitaire unique,cetteillustrationéternelled’unealgériediverse,celienenfinentreunrichepasséetunavenirquiseveutprometteur.

leila BouKli.

éVénEmEnt

Vernissage jeudi 8 mars à 18h30

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femmes rePères

farid BeNYAAFarid BENYAA

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tExposition dU 8 mars aU 6 aVril 2012

quelle délicieuse manière que celle de faire découvrir la diversité de notre culture et de nos régions par des portraits de femmes !

Parcourirl’algérieprofonde,armédesasensibilité,desapalette,desespinceauxpourdébusquer

le regard de nos femmes, c’estl’aventure,

où nous invite à le suivre l’artiste peintre etarchitecteconfondusFaridbenYaa.

Tout au long du parcours, un hommage à labeauté,àlagrâce,àl’authenticitédecelleenquiilreconnaîtlamémoire,lerepère,l’irremplaçablesourceidentitaire…

un hommage aux femmes par le regard émuqueportesurellesl’homme,l’artistequin’hésitepasàleverlevoile,etàlasurprendre,danssonmilieunatureldans sesgestes intimes,dans sesmomentsdegloire,dejoie,pourl’immortaliser.

Partout,allusionsetclinsd’œilrenvoientau quotidien donc aux destins

de ces femmes, que Faridveut belles, épanouies,

heureuses danscette algérie

d i v e r s e ,d an s

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insaniYat

Fondée en 1991, la revue algérienned’anthropologie et de Sciences Sociales estune publication trimestrielle, bilingue (français-arabe) éditée par le Centre de recherche enanthropologieSocialeetCulturelle.Cetterevuerend compte des travaux menés sur tout leterritoire national par les chercheurs travaillantdanslecadredeprojetsinitiésparlesinstitutionsde recherche. elle constitue également uncarrefour accueillant d’autres scientifiques qui,enalgérieou à l’étranger, sont susceptibles deproduireetdedébattredethèmesenrapportaveclespréoccupationsdelasociétéalgérienne.

naqD

la revue d’études et de critique sociale estune publication algérienne en langue arabe etfrançaise.ellepubliedestravauxdechercheursalgériensetétrangersportantsurlesproblèmesde société vécus dans la région du Maghreb,duMoyen-orientmaisaussidansleSudglobal.Chaquenumérodecetterevueoffreaulecteurun regard scientifique multidisciplinaire sur unthèmedominant:«Migrants,Migrance,elHarga»,«islamisme, Femmes...», «Système éducatif»,«Culture et identité», etc. de nombreuxspécialistes confirmés tentent, à travers desanalyses percutantes, de décortiquer à chaquefoisunphénomènedesociété.

www.cca-paris-biblio.com

la BiBliothèque Du Centre Culturel alGérien

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véritable centre de ressources sur l’algérie, le maghreb et le monde arabe, la véritable centre de ressources sur l’algérie, le maghreb et le monde arabe, la bibliothèque du CCa met à votre disposition plus de 30.000 documents en langues bibliothèque du CCa met à votre disposition plus de 30.000 documents en langues arabe et française : livres, journaux, magazines, thèses, archives et dossiers de presse.arabe et française : livres, journaux, magazines, thèses, archives et dossiers de presse.

noUVEaUla bibliothèque met à votre disposition un service de prêt des romans, des pièces théâtrales et des recueils de poésie.

notreéquipeestheureusedevousaccueillir.elleestàvotreécoutepourvousrenseigner,vousconseilleretvousguiderdansvosrecherches.

informations pratiQUEs située au 2ème étage du CCa, la bibliothèque est ouverte du lundi au samedi de 9h30 à 17hooCourriel : [email protected]éléphone : 01.45.54.61.08

parmi les revues disponibles à la bibliothèque

ouverte gratuitement au plus large public, elle offre l’accès à un fonds documentaire extrêmement varié : art, architecture et urbanisme, cinéma, droit et sciences sociales, histoire, littérature, musique, théâtre, tourisme et voyages.

le catalogue en ligne (www.cca-paris-biblio.com) permet de découvrir toutes les ressources des collections. il est régulièrement alimenté par de nouvelles acquisitions.

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KalilaKalilaCentre Culturel alGérien

171, rue de la Croix-invert75015 Paris

tél. 01 45 54 95 31 – fax 01 44 26 30 90www.cca-paris.com

Pourlespersonnesensituationdehandicapl’accèsauxdifférentsservicesducentreculturelalgérienestassuré.

leCenTreCulTurelalgérienvouspropose:

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uneVidéoTHèQue

desConFérenCeSetdesSéMinaireSàcaractèrecultureletscientifique

desrenConTreSliTTéraireS

deseXPoSiTionSdepeintures,dephotosetdesculptures

desSPeCTaCleSetdesConCerTS

desaTelierSCulTurelS

arTSPlaSTiQueSenfants&adultes

MuSiQuearabo-andalouSeenfants&adultes

ConCerts / speCtaCles

Samedi 14 janvier 2012 à 20H30onemanshowspectacle de Kamel BouaKKaz et Yacine ouaBeDQuandlerirefaitbonménageaveclapoésie.

vendredi 20 janvier – 20H30 Concert malouf Constantinois de l’ensemble saBâ

Samedi 28 janvier à 20H30Concert de PolYPhene

Samedi 11 Février 2012 à 20 H 30ConcertdeBreizh amazir

jeudi 8 marS 2012 Concert de nadia BenYouCef

vendredi 16 et Samedi 17 marS 2012 à 20H30Gaâda diwan Béchar

Vendredi30mars2012à20H30lamusiquedeKenadsaàl’honneuravecel ferDa

renContres

jeudi 12 janvier 2012 à 18H30rencontre avec nacer BouDiafPèlerindelaVérité

jeudi 19 janvier 2012 à 18H30table-ronde sur la guerre de libération nationaleavecbernardZiMMerMannetl’historienhongroislaszlonagY

jeudi 26 janvier à 17H00rencontreavecsmaÏnautourdesonlivre«Jereviensmechercher»

mardi 6 marS 2012 à 18H30SoiréepoétiqueavecDjo-artl’aquarellepoétique

vendredi 9 marS 2012 à 18H30rencontre avec anouar BenmaleKautourdesonlivre«Tunemourrasplusdemain»

jeudi 22 marS 2012 à 18H30Conférence de amel Chaouati desprisonnièresalgériennesenFranceau19esiècle:Quelhéritagepourlesmigrantesalgériennes?

jeudi 29 marS 2012 à 18H30 rencontre avec l’écrivain amine zaoui

expositions

du mercredi 11 janvier au 10 Février 2012abdeslam Khelil :rétrospectiveVernissage:Mercredi11Janvierà18H30

du mercredi 15 Février au vendredi 2 marS 201250photographiesdelaCasbahd’algerentre1956et1960exposition d’Yves roBertet et d’alain GeDovius Vernissage:Mercredi15févrierà18H30

du jeudi 8 marS au vendredi 6 avril 2012farid BenYaa:femmesrepèresVernissage:Jeudi8Marsà18H30

projeCtions

mardi 10 janvier 2012 à 19H00«boutsdevies…boutsderêves»,film de hamid Benamra sur mustapha BoutaDjine,

mardi 21 Février 2012 à 19H00« la mosquée de Paris… une résistance oubliée 1940-1944 », film documentaire de Derri BerKani.

mardi 13 marS 2012 à 19H00mouDjahiDate d’alexandra Dols.enprésencedelaréalisatrice

Hommages

jeudi 9 Février 2012 à 18H30hommage à omar frantz fanon

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