julie biro : elle fait parler les non-dits des bosniens

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JULIE BIRO : Elle fait parler les non-dits des Bosniens Extrait du Bosnie-Herzégovine sur Internet - BH Info http://www.bhinfo.fr/julie-biro-elle-fait-parler-les,2383/ INTERVIEW JULIE BIRO : Elle fait parler les non-dits des Bosniens - INTERVIEWS - Date de mise en ligne : mardi 7 février 2012 Bosnie-Herzégovine sur Internet - BH Info Copyright © Bosnie-Herzégovine sur Internet - BH Info Page 1/3

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JULIE BIRO : Elle fait parler les non-dits des Bosniens

Extrait du Bosnie-Herzégovine sur Internet - BH Info

http://www.bhinfo.fr/julie-biro-elle-fait-parler-les,2383/

INTERVIEW

JULIE BIRO : Elle fait parler les

non-dits des Bosniens- INTERVIEWS -

Date de mise en ligne : mardi 7 février 2012

Bosnie-Herzégovine sur Internet - BH Info

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JULIE BIRO : Elle fait parler les non-dits des Bosniens

Julie Biro, chargée de mission Europe de l'Est auprès de l'ONG CCFD Terre solidaire,poursuit son travail avec les associations bosniennes mais depuis peu, elle s'est égalementtrouvé une nouvelle passion, le film. Dans son premier court-métrage intitulé No Name, lajeune femme a dressé un portrait caché de la Bosnie-Herzégovine et de ses habitants, àtravers leurs non-dits. Juste avant son départ à Sarajevo, Julie Biro nous a accepté de nousdévoiler quelques détails.

Vous venez de finir le tournage du court-métrage 'No Name', un film qui est le fruit de votre expérience etvotre vision de la Bosnie-Herzégovine d'aujourd'hui. C'est très différent de tout tout ce que vous avez faitjusque-là. Pourquoi faire un film ?!

Julie Buro - "J'avais envie de faire autre chose, de travailler avec 'l'mage' qui est fort, qui parle d'elle-même et mevoilà avec un court-métrage ! Au départ, je voulais savoir comment les Français ont accueilli les Bosniaques, jevoulais filmer des histoires des deux côtes, et finalement, au fil de ce travail, une autre idée m'est venue, celle d'unfilm sur Milomir Kovacevic-Strasni, le célèbre photographe de Sarajevo, sur son exposition-livre « Sarajevo dans lecoeur de Paris », sur Emir Sehic, (Association Paris-Sarajevo-Europe) qui parle de son histoire, sur d'autresBosniaques aussi... J'ai compris qu'à Paris il y a une petite Bosnie mais que les gens ne connaissent pas.

Dans No Name, les images parlent d'elles-même sur les personnages du film. Milomir s'exprime avec ses photos quidégagent souvent un silence mais un formidable silence qui dit tout ! C'est la Bosnie vu par ses non-dits ! Je suis à labase historienne mais je ne voulais pas donner ma version de la guerre, de tout ce qui s'est passé, non ! Il y a desversions ! Les historiens font leur travail, la justice devrait faire le sien ! Les images, des photos de Milomir, de Miroet des autres, leurs histoires sont vraiment très profondes ! Je voulais leur faire savoir qu'ils ne sont pas trahis ! Jeles ai observés et ce que j'ai vu, c'est l'amour, le respect, la solidarité et la douleur aussi ! C'est ce que je voulaismontrer".

Et on verra bientôt ce film ?

J.B. - "Pour le moment, nous n'avons pas encore de date précise, nous cherchons la salle mais cela ne devrait pastarder".

'Domaci proizvod' au coeur d'intérêt

Vous êtes passionnée par la Bosnie que vous avez connue en tant qu'étudiant, en 1992, dans le cadre devotre engagement pour le Comité contre la purification ethnique. Depuis 10 ans, votre travail à l'ONG CCFDTerre Solidaire vous y amène souvent. En quoi consiste l'action du CCFD Terre Solidaire en BH ?

J. B. - L'action du CCFD Terre Solidaire en BH est diverse. En partenariat avec Jovan Divjak et son association'Education construit la BH', nous participons à des projets de soutien psychologique des orphelins sans père. D'autrepart, l'une de nos grandes préoccupations actuelles consiste à mettre en place un projet de 'souverainetéd'alimentation' en BH. Il s'agit en fait de soutenir les associations bosniennes d'agriculteurs dans leurs efforts depromouvoir la consommation des produits locaux, des « domaci proizvodi » et d'aider ainsi les agriculteurs de vivredignement de leur travail. En France, nous avons une forte tradition des mouvements paysans qui aident les petits

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producteurs de vendre leurs produits sur place et de vivre de ces ventes. En Bosnie, les associations locales sonttrès intéressées par le projet mais des obstacles de nature politique et institutionnelle freinent son aboutissement.C'est un travail de long terme !

De quelle façon, le CCFD les aide-t-il ?

J.B. - De notre côté, il s'agit d'un soutien logistique et financier mais yut le travail doit être accompli par lesassociations locales, c'est à elles de se battre avec les institutions pour pouvoir mettre en route les projets. LaBosnie-Herzégovine est un pays riche, avec tellement de possibilités, de bons produits... Ce serait dommage de nepas réussir de le faire. Il y a également la filière bio qui a un fort potentiel mais là aussi, il faut qu'il y ait une fortevolonté de la part des associations bosniennes. Il faudrait décider d'abord ce qu'on plante, ce qu'on vende et avecqui on travaille...".

En espérant que Julie pourra atterrir à Sarajevo sans problème....

Propos recueillis par Zdenka BRAJKOVIC

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