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JUILLET-AOÛT 2007/3 Recherche et innovation en Bretagne n° 245 Robotique : à Rennes, ça roule pour le doctorant italien Nutrition : des chercheurs ont suivi les coureurs du désert Tourisme industriel : la vallée du Léguer redessinée

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JUILLET-AOÛT 2007/3€

R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°245

Robotique : à Rennes, ça roulepour le doctorant italien

Nutrition :des chercheurs ontsuivi les coureurs du désert

Tourisme industriel :la vallée du Léguer redessinée

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éditorial

Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction : JérômeCucarull, Céline Duguey, Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), ChristianWillaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]é : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la RégionBretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt créationgraphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°245 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110

MICHEL CABARET,Directeur de l’Espace des sciences

Un été sous lesigne du sport !En 1994, l’Espace des sciences

présentait l’exposition “Sport etscience”, dont le but était de montrercomment les recherches scientifiquespermettent d’améliorer les performancessportives. Un film valorisant les travauxde l’équipe de recherche de l’unité debiologie et médecine du sport du CHU de Rennes, dirigée par le professeurRochcongard, avait même été tournépour l’occasion. “Le geste gagnant”montrait l’entraînement de lachampionne du monde de kayak.L’exposition était complétée par desconférences et le tout avait été trèsapprécié du public.Aujourd’hui, les recherches sur le sportse développent encore à Rennes. Ce dossier d’été vous présente lesdernières innovations des laboratoiresde l’Université Rennes 2 sur la nutritionet la simulation du mouvement dessportifs, et d’autres nouveaux serviceset produits (chronomètre, logiciel detraitement d’images), qui ont vu le jourgrâce à l’apport des nouvellestechnologies.Le sport n’est pas la seule discipline àsurfer sur la vague des Tic : un doctoranten psychologie expérimentale décryptel’efficacité des documents pédagogiquesmultimédias ; tandis que d’autreschercheurs utilisent des jeux interactifspour les expériences en économie. Maisles Tic ne sont pas à toutes les pages !Sciences Ouest vous invite à découvrirl’aventure de la réhabilitation de l’anciensite industriel des papeteries Vallée,dans les Côtes-d’Armor.L’Espace des sciences continue de vousaccueillir pendant tout l’été, avec uneprogrammation adaptée et une surpriseau Laboratoire de Merlin : une nouvelleanimation intitulée “cuisineextraordinaire” !

Bonnes vacances et bon été à l’Espacedes sciences ! ■

Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5LaboratoireLes chercheurs en économie mènent leurs expériences ...................................... 6LaboratoireComment utilisons-nous les documents multimédias ?........................................ 7Histoire et sociétéTourisme industriel dans la vallée du Léguer .......................................................... 8DossierSport et science : vers une nouvelle alliance ? ........................................................ 9Sociologie et simulation du mouvement dans les labos de Rennes 2 .. 10/11Sport, alimentation et santé .......................................................................... 12/13Les nouvelles technologies au service du sport ........................................ 14/15Lionel Lemonchois, vainqueur de la dernière Route du Rhum ........................ 16Formation de haut niveau à l’ENS - Pour en savoir plus .................................... 17Grand angleGrâce à Andrea Cherubini, le robot rennais roule à l’italienne ! ...................... 18L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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sommaire

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Quel temps fait-il à Roscoff ?

■ Des capteurs météorologiques sontinstallés sur le toit de la Station biolo-gique de Roscoff depuis le mois dejanvier. Température de l’air, directiondu vent, pression atmosphérique :toutes ces données sont depuis peudisponibles en temps réel sur le siteInternet du centre de recherche. Desinformations qui complètent lesmesures déjà effectuées sur les eauxmarines depuis 1985 par les scienti-fiques de Roscoff, dans le cadre d’unréseau national d’observation du milieu littoral. Ce suivi sert à l’étude del’évolution des systèmes côtiers, faceaux activités humaines et au change-ment climatique. Une autre stationmétéo, couplée à des capteurs océano-graphiques, sera installée en mer surune balise et mise en service fin 2007.Rens.➜ Pascal Morin, tél. 02 98 29 23 17,[email protected], www.sb-roscoff.fr/site/observatoire.html

Pour une meilleure gestiondes anguilles

■ La restitution duprogramme Indicang

de valorisation des connaissances surl’exploitation, l’habitat et l’évolution de l’anguille européenne a eu lieu les19 et 20 juin à Nantes. L’objectif estd’aider les gestionnaires et décideursrégionaux, nationaux et européens àrestaurer les stocks. Initié dans le cadredu programme Interreg IIIB(1) “EspaceAtlantique”, Indicang a été lancé en mai 2004 pour une durée de trois anset fédère plus de quarante partenaires

appartenant à quatre pays de l’ArcAtlantique (Portugal, Espagne, France,Royaume-Uni). Le projet entre aujour-d’hui dans une deuxième phase quiconsiste à mettre en pratique lesméthodes testées entre 2004 et 2007,et à augmenter le nombre de bassinsversants étudiés.Rens.➜ Patrick Prouzet,[email protected],www.ifremer.fr/indicang/

Des recherches sur le foierécompensées

■ Le prix Galien, qui récompense desinnovations thérapeutiques récentes oudes travaux de recherche pharmaceu-tique, a été décerné à André Guillouzo le 27 juin dernier. Directeur de l’unitéInserm 620 “Détoxication et réparationtissulaire” et professeur de toxicologie à l’Université de Rennes 1, André Guil-louzo travaille sur les cultures d’hépato-cytes (cellules du foie) au service dudéveloppement de nouveaux médica-ments depuis 35 ans. Il s’est intéressé àces cellules jusqu’à obtenir une nouvellelignée qui reproduit en culture les fonc-tions des hépatocytes humains et peutproliférer indéfiniment. Il a égalementcréé, en collaboration avec son épouseChristiane Guguen-Guillouzo, la sociétéBioprédic qui commercialise descellules pour des tests de moléculesmédicamenteuses (toxicité chronique,effets mutagènes ou cancérigènes). Rens.➜ André Guillouzo, tél. 02 23 23 47 91,[email protected]

Un nouveau laboratoire à Dinard■ Le Cresco, Centre de recherche etd’enseignement sur les écosystèmescôtiers, ouvrira ses portes début 2008 à Dinard. Ce nouveau centre concrétisela collaboration entre le laboratoire mari-time du Muséum national d’histoirenaturelle de Dinard et la station marine

de l’Ifremer, basée à Saint-Malo.Constitué d’une vingtaine de cher-cheurs, le centre aura pour missionl’évaluation de la biodiversité etl’étude des peuplements de la faune etde la flore du golfe normando-breton,incluant notamment la baie du Mont-Saint-Michel. Il aura aussi un rôle desurveillance du littoral grâce à la création d’observatoires destinés à

suivre l’évolution de la biodiversité des systèmes littoraux. Une troisièmemission est à l’étude : le Cresco pourraitproposer des formations de niveausupérieur, ouvrir un centre de décou-verte du littoral au public et organiserdes conférences.Contact➜ Éric Feunteun, tél. 02 99 46 13 90,[email protected]

Emergys : 54entreprises créées■ Le 27 juin dernier, l’incu-

bateur breton Emergys a présenté sonbilan : depuis janvier 2000, 54 entre-prises ont été créées, dont 46 sontencore en activité aujourd’hui. Cerésultat place l’incubateur au 5e rangfrançais pour le nombre de créationsd’entreprises, et au 2e rang pour lenombre moyen d’emplois par entre-prise. À l’occasion de ce bilan, cinq créateurs d’entreprises sont intervenuspour expliquer le rôle d’Emergys dansleur développement : Aléor (Paimpol),Evodia (Rennes), Hémarina (Morlaix),Nutrialys (Rennes), Orchids (Plouay). Fin juin 2007, dix projets sont en coursd’incubation et fin juillet, Emergys severra accorder de nouveaux finance-ments du ministère de la Recherche,pour accompagner 26 nouveaux projetssur la période 2007-2009.Rens.➜ Tél. 02 99 12 73 73,[email protected]

Les malfaiteursn’éblouiront plus !■ À Lannion, la société Tietronix-Optics,créée par l’ancien spationaute Jean-Loup Chrétien, s’est spécialisée dansles filtres antiéblouissement(2), utilisésnotamment dans la Défense, l’industrie(soudure) ou l’automobile. Elle adapteaujourd’hui sa technologie, initialementmise au point pour les véhiculesspatiaux, à la vidéosurveillance : laméthode des malfaiteurs qui consiste à éblouir la caméra avec un projecteur

devient alors inefficace. Les premièrescaméras de ce type, Eclipse 2, sontmises sur le marché en juillet.Rens.➜ www.tietronix-optics.com

À Lannion, on scanne en relief

■ La société 3D Ouest commercialisedepuis quelques semaines “Worux”, un scanner tridimensionnel. Plus petit,transportable et moins cher que lesscanners 3D déjà sur le marché, “Worux”a été créé pour répondre aux besoinsdes petites entreprises. Cet outil, mis aupoint au sein de la société lanionnaise,est composé d’un faisceau laser associéà des caméras et un plateau tournant. Cescanner est basé sur des algorithmesmathématiques qui assurent l’autocali-brage du système : l’utilisateur peutainsi obtenir un résultat précis sanseffectuer de calibrage de l’appareilaprès chaque déplacement. L’entreprisecommercialisera bientôt “Korux”, unappareil simililaire permettant descanner en relief le corps humain, parexemple à des fins médicales ou pourréaliser des vêtements sur mesure.Rens.➜ Jean-Michel Delouard, tél. 02 96 48 68 19,www.3douest.com

en bref...en bref...

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■ Du côté des laboratoires

■ Les actus de Bretagne Environnement■ L’aquarium marin de Trégastel, flambant neuf ■ Construire lamaison de demain avec le batipôle de Saint-Brieuc ■ Deuxloutres mortes suite à une capture au collet ■ Une étape de plusdans la construction de Natura 2000➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/

■ Du côté des entreprises

André Guillouzo a reçu le prix Galien en présence de Valérie Pécresse, ministre del’Enseignement supérieur et de la Recherche,et de Roselyne Bachelot, ministre de laSanté, de la Jeunesse et des Sports.

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■ Les échos de l’OuestUne première pour la semaine de l’innovation■ Avec plus de 1 600 participants, la première semaine de l’innovation

en Bretagne a été un succès ! Du 25 au 29 juin, 41 tables rondes,ateliers pratiqueset portes ouvertesont permis auxr e s p o n s a b l e sd’entreprises decréer des contacts

et de mieux appréhender les enjeux del’innovation. Parmi les manifestationsorganisées, certaines ont été conçuespour l’occasion, d’autres existaient déjàet ont trouvé une meilleure visibilitégrâce à cet événement. Cette semaine aaussi permis de faire tomber quelquesidées reçues : l’innovation n’est pastoujours synonyme de nouveau produit ;la recherche et le développement exis-tent aussi dans la banque, les agencesde voyage, l’ingénierie administrative...Bretagne Innovation, coordinateur del’événement, souhaite le renouvelertous les deux ans.Rens.➜ www.innovons.fr

L’e-administration dansles TPE bretonnes

■ Le 20 juin 2007, lesyndicat mixte Mégalis(3)

Bretagne et la Chambre régionale deMétiers et de l’Artisanat de Bretagne ontsigné une convention pour promouvoirl’administration électronique auprèsdes TPE (Très petites entreprises)bretonnes, avec le soutien de l’Unionprofessionnelle artisanale. Cetteconvention marque le lancement d’unplan d’accompagnement et de forma-tion des entreprises à l’utilisation de laplate-forme régionale d’administrationélectronique e-megalis, qui permet aux

entreprises artisanales de consulter lesavis et procédures en cours, de recevoirdes alertes mails pour repérer les avispublics relatifs à leur activité, derépondre par voie électronique auxmarchés... Ce plan débute par unephase pilote auprès de quarante entre-prises invitées à se former, tester etévaluer cette salle régionale desmarchés publics qui compte, depuis sacréation, 22 collectivités et 783 entre-prises inscrites.Rens.➜ www.e-megalisbretagne.org

Le parc marin, enfin !

■ Le décret de création du parc naturelmarin d’Iroise a été signé le 30 juin parJean-Louis Borloo, ministre de l’Éco-logie, du Développement et de l’Aména-gement durables, et attend la signaturede François Fillon, Premier ministre.Cette création permet de concrétiser lesactions déjà engagées par la “Missionpour un parc marin en mer d’Iroise”. Cepremier parc naturel marin de Francereprésente une superficie d’environ3 550 km2 et borde 300 km de côtes,de Porspoder (en face de Ouessant) à Plouhinec (au sud de la pointe duRaz), à l’exception de la rade de Brest.D’autres créations sont envisagées,pour mettre en place un réseau d’airesmarines protégées coordonné parl’Agence des aires marines protégées,créée en avril 2006.Rens.➜ www.parc-marin-iroise.gouv.fr, tél. 02 98 44 17 00, [email protected]

Les gènes de la surdité et la cécité étudiéesau niveau européen■ En Europe, les affections de l’œil liées à l’âge concernent 8,3 millions depersonnes et 10 % de la population souffre d’un handicap auditif plus ou moinsimportant. Le projet Eurohear (25 équipes de recherche) a pour objectifsd’identifier les gènes responsables de la perte auditive, de comprendre lesmécanismes biologiques de l’audition et de mettre au point des traitementspermettant de prévenir et de guérir les déficiences de l’ouïe. Les 24 partenaires du projet Evi-Genoret (universités et entreprises) travaillent àl’amélioration des connaissances du fonctionnement de la rétine et des effetsdes mutations génétiques, des facteurs environnementaux et du vieillissementsur la rétine. Les résultats obtenus sur la période 2002-2006 viennent d’êtrepubliés ; l’UE continuera à financer la recherche sur la surdité et la cécité dansson 7e PCRDT(4).Plus d’informations ➜ www.ec.europa.eu/research/hearing-seeingRens.➜ Euro Info Centre Bretagne, tél. 02 99 25 41 57, [email protected]

■ Du côté de l’Europe

(1) Le programme Interreg III B a pour but de développer la coopération transnationale au sein de grandsespaces géographiques, dont l’espace Atlantique. (2) Lire l’article “Le conducteur nocturne ne sera plus jamaisébloui” dans le n° 232 de Sciences Ouest - mai 2006 sur www.espace-sciences.org (3) Lire l’article “Services etusages, la nouvelle vocation du réseau Mégalis Bretagne” dans Sciences Ouest n° 240 - février 2007. (4) PCRDT :Programme cadre de recherche et développement technologique.

■ À lire Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

■ Du côté d’InternetSur les traces des atomes■ Créé par des physiciens de l’Institut national dephysique nucléaire et de physique des particules(IN2P3) du CNRS, le site “la radioactivité.com” afait peau neuve au mois de juin. Des images plus présentes et une navigation plusfluide permettent d’accéder simplement aux définitions techniques ainsi qu’auxréponses à des questions fondamentales : “Qu’est-ce qu’un atome radioactif ? Enexiste-t-il à l’état naturel ? Peut-on en fabriquer ?”. Les usages de la radioactivité sont également présentés : le nucléaire, la médecine, la recherche, la muséographie.À noter, le site traite aussi de l’histoire de la découverte de la radioactivité et donnedes éléments de bibliographie.Rens.➜ www.laradioactivite.com

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Eiffel : La bataille du vent■ Toute sa vie durant, Gustave Eiffel a étudié la force duvent : celle-ci est trois fois plus élevée au sommet qu’à labase de sa célèbre tour. Cet ouvrage narratif, à la portée

de tous et largement illustré de photographies, courriers et croquis, permet dedécouvrir les expériences pionnières de l’ingénieur. ➜ Martin Peter et Jean-Pierre Cuisinier, Éditions CSTB, 2007.

Les machines de Léonard de Vinci : secretset inventions des codex■ Léonard de Vinci, génie ultrainventif de la Renaissance,dessina des machines imaginées sur des principes demécanique et d’hydraulique nouveaux à son époque. Grâceà un important travail d’infographie réalisé à partir de dessins originaux, cesmachines (navires, machines volantes et autres polisseurs de miroirs concaves...)sont présentées en trois dimensions avec des schémas techniques et descommentaires explicatifs. ➜ D. Laurenza, M. Taddei et E. Zanon, Gründ, 2006.

À la recherche de la mémoire : une nouvellethéorie de l’esprit■ L’aboutissement des travaux scientifiques qui expliquent lamémoire et d’autres aspects de l’esprit en termes biologiquessont présentés ici. Entrecoupé d’éléments biographiques etécrit par l’un des prix Nobel de médecine de l’année 2000, voici

un ouvrage destiné à des lecteurs sans bagage scientifique particulier. ➜ EricKandel, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marcel Filoche, Odile Jacob(Sciences), 2007.

Les métamorphoses du calcul : uneétonnante histoire de mathématiques■ Il n’est certes pas simple d’écrire des ouvrages devulgarisation sur les mathématiques. Gilles Dowek,mathématicien et informaticien, tente ici de nous expliquer lesdifficiles rapports entre le raisonnement et le calcul au cours de l’histoire. Lesnotions abordées (axiome, démonstration, raisonnement, algorithmes...) n’exigentpas ou peu de formules mais des connaissances de base pour pouvoir suivrel’auteur dans cet ouvrage fort intéressant. ➜ Gilles Dowek, Le Pommier, 2007.

Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques.

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➜Laboratoire

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Comme en chimie, en physique ou ensciences de la vie, l’économie expéri-mentale est un champ de recherchesqui nécessite des expériences enlaboratoire. Une pratique relative-ment récente, qui date des années 90,menée sans blouse ni pipettes, maissous forme de jeux !

Incidence de la fiscalité sur le travail, sur le goût du risque chez des travailleurs

indépendants, sensibilisation à la protec-tion de l’environnement, mais aussi étudedu comportement des internautes sur e-bay, ou encore projet européen concer-nant le terrorisme et la sécurité dans lescompagnies aériennes... “Nous étudions desdomaines variés de l’économie grâce à des expé-riences, qui se pratiquent sous la forme d’unjeu”, explique David Masclet, chercheur auLabex(1), à la faculté de sciences économi-ques de l’Université de Rennes1.

D’abord il faut en faire le “design”, c’est-à-dire définir très précisément le cadre,rédiger les consignes. C’est la partie la plusdélicate. Souvent, il est préférable de sortirl’expérience de son contexte : les partici-pants ne savent pas que le projet concernela fiscalité ou la sécurité. Parfois, ce n’estpas possible parce que, sans contexte, le jeu n’a pas de sens et le joueur necomprend pas les consignes. Après ledesign vient la phase d’informatisation.

“Quand le prototype du jeu est prêt, on le testeentre nous, puis avec des participants extérieurs.Et si les joueurs arrivent normalement au boutdu jeu, les sessions expérimentales peuventcommencer.” Pour un projet, il faut compterune vingtaine de sessions avec une ving-taine de joueurs à chaque fois.

Les joueurs sont rémunérés

La particularité par rapport à des expériences en psychologie, par exemple,où l’on peut aussi confiner les participantspour étudier leur comportement, c’estqu’en économie expérimentale les joueurssont rémunérés. Et qu’ils le sont en fonc-tion de leur façon de jouer ! De manière àce que leur comportement soit le plusproche possible de celui qu’ils auraient euen situation réelle. “Nous avons, par exemple,testé le goût du risque chez les travailleurs indé-pendants. Ceux qui prennent des risques sontdavantage rémunérés mais ils peuvent aussi tout perdre.” Un enseignement ? “Plus leniveau de risque est important, plus les partici-pants développent un comportement prudent.On peut également voir si le joueur fait bien cequ’il annonce, ce que le travail sur les enquêtesne permet pas.”

L’autre intérêt de ces expériences enlaboratoire sur du multimédia est que l’onpeut tester davantage de théories économi-ques. Comme les conditions d’expérimen-

tation sont contrôlées, on peut comparerles résultats de différentes équipes dumonde entier. On apprend, par exemple,que le joueur est plus égoïste lorsqu’il s’agitde gain d’argent que d’environnement, oud’une manière générale d’un jeu de bienpublic (utilisé pour tester la contributionindividuelle à un bien commun).

L’exception Internet

La santé publique ou l’environnementpeuvent être considérés comme des bienspublics. “Un autre enseignement, que l’onretrouve partout dans le monde, c’est que, dansles jeux séquentiels de bien public en environne-ment, où les joueurs jouent les uns après lesautres et pas simultanément, le comportementdu leader est déterminant pour la contributiondes joueurs suivants. Le deuxième joueur esttoujours un peu moins généreux que le premieret progressivement la générosité des joueursdiminue, jusqu’à devenir nulle.” C’est uneconstante à une exception près : Internet.Les contributions gratuites sur la toile ne sesont pas taries comme logiquement ellesauraient dû le faire. “On peut expliquerpartiellement, par la recherche de la notoriété,les contributions qui perdurent quand elles sontà l’origine des logiciels libres, par exemple. Maison n’explique pas la pérennité des contributionstotalement anonymes.” ■ C.G.

(1) Le Labex (Laboratoire d’expérimentation en sciences sociales) est uneplate-forme technologique de l’Université de Rennes 1 et du Crem(Centre de recherche en économie et management). Il compte deuxchercheurs CNRS (Laurent Denant-Boemont et David Masclet) et uningénieur (Elven Priour).

Les chercheurs en économie mènent leurs expériencesDes jeux pour tester la sensibilité des citoyens à l’environnement

Contact ➜ David Masclet, tél. 02 23 23 33 18,[email protected]

David Masclet(debout),chargé derechercheCNRS etElven Priour,ingénieurinformatiquedans la salledu Labexà Rennes.

Dans la salle, équipée de 20 postes informatiques en réseau reliés à un poste serveur, les participantsont des consignes précises. Ils ne doivent pas communiquer entre eux.

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CD-Rom, audio-book, didacticiel, e-learning, réalité virtuelle... Ces dixdernières années ont été marquéespar l’essor du multimédia et l’utilisa-tion quotidienne des ordinateurs etd’Internet. Mais attention, contraire-ment au papier, le support multimédiapropose une très grande diversité demodes de présentation de l’informa-tion. Toujours utiles ?

Sur un ordinateur, un texte peut être lusur écran ou écouté à l’aide d’écouteurs;

une illustration peut être immobile oudynamique ; un film peut se dérouler à unrythme défini (comme la télévision) ou êtrecadencé par l’utilisateur (interactivité)... Lesconcepteurs de documents pédagogiquessur support multimédia n’ont que l’em-barras du choix ! Et il n’est pas toujoursaisé de choisir sous quelle(s) forme(s)présenter l’information. “La plupart du temps

c’est uniquement parintuition ou à cause decontraintes techniques de développement que telou tel mode de présenta-tion est choisi, expliqueAmaël Arguel, docto-rant au laboratoire depsychologie expéri-mentale à l’UniversitéRennes 2, qui s’inté-

resse plus particulièrement au documentpédagogique. Pour rationaliser ces choix, nousutilisons au laboratoire une méthode expérimen-tale fondée sur une approche scientifique.”

Des tests sur des volontaires

Des volontaires sont recrutés par le laboratoire pour tester un document péda-gogique. Les thèmes abordés diffèrentselon les expériences : il peut s’agir de laprésentation d’un appareil technique, del’explication de phénomènes physiques ou biologiques, ou bien de la présentationde gestes de premiers secours... À l’issued’une première phase, dite d’apprentissage,se déroule la phase d’évaluation grâce à desquestionnaires de connaissances. Lors del’expérience, tous les participants reçoiventle même document dans des conditionsidentiques. Seuls les facteurs qui sont àl’étude sont modifiés. Ainsi, sans le savoir,chaque participant est assigné à un groupe

expérimental. Ensuite, les moyennes desrésultats obtenus au sein de chacun de cesgroupes sont comparées à l’aide de techni-ques statistiques et nous pouvons déter-miner quels sont les facteurs qui mènent aumeilleur apprentissage.

Un double enjeu

“Au fil des expériences, il nous est possible d’affiner la compréhension des facteurs facilitantl’apprentissage et d’en définir les conditions d’application”, poursuit Amaël Arguel. Cesrésultats sont utiles pour deux raisons. Ilspermettent tout d’abord d’émettre desrecommandations précises et argumentéesà destination des pédagogues et desconcepteurs de documents multimédiasquant à l’utilisation des différentes techni-

ques de présentation de l’information. Leschercheurs peuvent vérifier que cesnouveaux usages du multimédia sontacceptés par les utilisateurs. L’autre intérêtde ces résultats, en plus de ces applicationsconcrètes, tient à leur aspect fondamental :ils rendent possible la validation demodèles théoriques du fonctionnement dela mémoire et du traitement de l’informa-tion par l’Homme, pour des documentscomplexes. “Et nous disposons d’appareils demesure de plus en plus performants pourdécrypter les mécanismes cognitifs. Le labora-toire vient par exemple d’acquérir un systèmed’oculométrie (eye-tracking) avec lequel nousallons lancer très prochainement des étudesprécises du processus d’exploration visuel dudocument pendant l’apprentissage.” Plus ques-tion de s’endormir devant les écrans ! ■

Cet article a été écrit par Amaël Arguel, doctorantau laboratoire de psychologie expérimentale

à l’Université Rennes 2 et en formation au CIES(1)

(1) La diffusion de la culture scientifique et technique est entréeofficiellement au programme de la formation des futurs maîtres deconférences. Écrire un article dans Sciences Ouest fait partie des projetsproposés aux moniteurs en formation au Centre d’initiation àl’enseignement supérieur (CIES) du grand Ouest.

Comment utilisons-nous les documents multimédias ?Les scientifiques décryptentnotre manière d’apprendre

Contact ➜ Amaël Arguel, tél. 02 99 14 19 75,[email protected]➜ Centre de recherche : http://www.uhb.fr/sc_humaines/ crpccPour participer aux expériences➜ Tél. 02 99 14 19 58.

Des volontaires sont recrutés par le laboratoire pour tester un document pédagogique.

Amaël Arguel.

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Exemple de parcours oculaire enregistré dansune étude sur les outils de formation à distancedans le cadre du projet régional Educare (CRPCC/CREM / FT R&D, contact [email protected]).

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➜Histoire et société

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L’ouverture au public du site desanciennes papeteries Vallée, quis’étend sur trois hectares de part etd’autre des rives du Léguer, dans lepays de Guingamp (Côtes-d’Armor), estun événement remarquable. La préser-vation du patrimoine industriel reste eneffet relativement exceptionnelle.

La vallée du Léguer constitue depuis trèslongtemps une “vallée industrieuse”,

avec de nombreux moulins qui transfor-maient le cuir, les plantes textiles ou le blé.Mais au milieu du XIXe siècle, ces industriesne sont plus compétitives et sont vouées à une irrémédiable disparition. En 1856,une papeterie moderne est alors construiteà l’emplacement de deux moulins, à Plou-nevez-Moedec et Locmaria. La présenced’une belle chute d’eau pour fournirl’énergie, et sa pureté pour la compositiondes pâtes à papier expliquent le choix del’emplacement. Cette histoire est liée à lafamille Vallée, qui restera aux commandesde l’usine pendant plus d’un siècle.

L’innovation au secoursde la croissance

À partir de 1863, l’achat de machines àvapeur supplée les défaillances de la forcehydraulique afin d’assurer une productionrégulière. En 1920, un barrage hydroélec-trique est construit à Kernansquillec, à 3 kmen aval de l’usine, dans un resserrement dela vallée du Léguer. Il permet à l’usine depoursuivre sa croissance. Puis l’innovationvient encore soutenir le développement del’entreprise. Ainsi, pour fabriquer les cahiersd’écolier, un atelier de “réglure”, installésecrètement, permet à l’usine de conserverle monopole de cette fabrication pendantun certain temps. La production grimpe à3 000 tonnes par an dans les années 1930.De gros investissements sont réalisés dansles années 1950, et la production atteint4000 tonnes. Mais les capitaux familiaux nesuffisent plus, notamment pour faire face à

l’ouverture du Marché commun et à uneconcurrence accrue. Au début des années1960, l’entreprise passe sous le contrôled’un groupe belge et finit par fermer défini-tivement ses portes le 1er mars 1965, aprèsquelques années de marasme.

La vallée s’ouvre au public

La dégradation du barrage de Kernans-quillec le rend dangereux et, en 1996, l’Étatdécide de le démolir. Ce type d’opérationest une première en France. La vallée estalors revalorisée, avec un accent mis sur laréhabilitation de la rivière à saumons. Elledevient un lieu de loisirs et de tourismevert. C’est à cette occasion que la popula-tion prend conscience de l’existence dupatrimoine des papeteries. Le projet devalorisation du site naît en 2000 et sonutilité est posée d’emblée : il sera dédié à des manifestations culturelles et inclurala friche industrielle. Il est ouvert au publicdepuis le 6 juillet dernier. La paysagisteLaure Planchais a remodelé l’endroit etélabore un jardin expérimental sur unedalle de béton qui servait à la réception desmarchandises. Elle y a aménagé des trousdans lesquels ont été placés divers types dematériaux que l’on trouve sur le site, afin depouvoir observer comment la végétation secomporte sur ces friches.

Gildas Chassebœuf, dessinateur illustra-teur, et Isabelle Vaillant, photographe, sesont intéressés à la valorisation de lamémoire du site - les gens et les vestiges -,en s’appuyant en partie sur les témoi-gnages d’anciens ouvrières et ouvriers. Unsentier d’interprétation permet de découvrirle paysage et une boucle de randonnée de9 km conduit au barrage de Kernansquillec,restituant ainsi la cohérence de l’espace. ■

J.C.

Tourisme industriel dans la vallée du LéguerLe site des papeteries Vallée se visite

Le site desanciennespapeteriesVallées’étendait surtrois hectaresde part etd’autre desrives du Léguer.

Des visites tout l’étéDes visites guidées et des spectacles ont lieutout l’été pour marquer l’ouverture du site.Rens.➜ Office de tourisme de Belle-Isle-en-Terre, tél. 02 96 43 01 71. Tout le programmedisponible sur ➜ www.riviere-du-leguer.com

L’illustrateurGildasChassebœufs’est appuyésur lestemoignagesd’anciensouvriers.

Des traces de l’ancien barrage de Kernansquillec,détruit en 1996, sont encore visibles.

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Course à la performance, recherche du bien-être et desbienfaits sur la santé, adaptation de l’alimentation... autant

de sujets qui favorisent l’intégration de la recherchescientifique dans le sport, en particulier dans la préparationdes athlètes de haut niveau. Or, sur ce point, la France ne sesitue pas en haut du podium. La Bretagne se démarquerait-elle ? La seule filière “Éducationphysique et sportive” proposée par l’École normale supérieurea été créée en 2002 sur le campus de Ker Lann, à Bruz près deRennes. Et l’ENS peut s’appuyer sur deux laboratoires del’Université Rennes 2, remplis de chercheurs spécialistes dusport, eux-mêmes souvent sportifs !En sciences humaines et sociales, les scientifiques étudient la particularité des relations qui se nouent dans un coupleentraîneur - sportif (p.10) ; dans le laboratoire Mouvement sport et santé (M2S), ils travaillent sur la modélisation dumouvement sportif, avec des études uniques et récentes surl’optimisation du tir au handball, ou de la forme d’une palme(p.11) ; une équipe s’intéresse aussi aux aspects nutrition -santé, où il est question de l’alimentation des marathoniens(p.12) et où le sport est aussi envisagé comme une thérapiepour traiter certaines maladies comme le diabète (p.13).Cette nouvelle alliance entre science et sport inspire parailleurs des créateurs d’entreprises, dans le domaine descompléments alimentaires pour sportifs (p.12), mais aussi dansle secteur périphérique de l’équipement. Technologie RFID auservice du chronométrage, nouveau logiciel de traitement desimages pour exploiter des vidéos sportives (p.14-15), le sportconstitue un vrai terrain d’application pour les Tic !Mais il reste avant tout une aventure humaine dans laquellel’athlète est face à lui-même. C’est ce que nous rappelle LionelLemonchois, vainqueur de la dernière Route du Rhum, à la finde ce dossier. Pour que le sport soit toujours un plaisir. ■ N.B.

Sport et science:vers une nouvelle

alliance?

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Dossier

À l’Université Rennes 2, des cher-cheurs s’intéressent à la relationentraîneur-athlète. Pour comprendrecomment sont transmis les savoirsentre ces deux spécialistes au fonc-tionnement différent.

Depuis les gradins, l’entraîneur fait dessignes à son athlète qui se prépare sur

la piste. Les spectateurs, absorbés par lacompétition, remarquent à peine cettedrôle de gestuelle. Pourtant, elle permet àl’entraîneur de conseiller le championd’après ses observations. Car c’est l’une de

ses spécialités, l’obser-vation, la base de sontravail. Si un professeurpeut puiser dans unmanuel des exercices etdes méthodes, le coachsportif, lui, s’appuieessentiellement sur sonexpérience. “Il observe,analyse, se souvient etcompare avec d’autres situa-

tions”, explique le sociologue Yvon Léziart,responsable des recherches en didactiquesur les sciences et techniques des activitésphysiques et sportives au Créad(1), àl’Université Rennes 2. C’est un savoir empi-rique, tout comme celui du sportif qui

utilise “ses sensations corporelles, sa perceptionintérieure du mouvement.”

Sur le stade, l’oral et la pratique priment.“Le geste accompagne la voix, l’informationpasse par des canaux très subtils, allant parfoisjusqu’à l’intonation. L’entraîneur et le sportif

développent ainsi unevéritable grammairecorporelle”, analyseMaël Le Paven. Cedoctorant prépareune thèse sur la trans-mission des savoirsentre entraîneur etathlète. Pour ça, il asuivi quatre “couples”chez les lanceurs de

haut niveau : marteau, poids, disque etjavelot. Le temps d’une saison, il a assistéaux entraînements quotidiens, les a filméset a organisé des entretiens réguliers.

“Rien n’est écrit”

Au fil des séances se dégagent “desgrandes lignes d’évolution du geste et des consi-gnes techniques” communes chez les quatrebinômes. Les mouvements sont découpésen phases, abordées successivement. “Lespremiers entraînements s’attardent sur le hautdu corps et la phase finale du lancer, la prise

d’élan est détaillée plus tard.” Un constat éton-nant, car le programme d’entraînement estpropre à chacun. Au final “rien n’est écrit, lesrègles émergent d’elles-mêmes !” Ces lignesdirectrices se retrouvent aussi dans l’évo-lution des sportifs. Par exemple, “lorsquel’entraîneur lui demande de modifier son geste, le sportif perd ses repères et régresse pourprogresser ensuite”, note Yvon Léziart. Unesituation difficile à gérer, surtout lorsquel’exigence de performance impose desrésultats quasi immédiats.

L’équipe d’Yvon Léziart est l’une desseules en France à s’intéresser à la trans-mission des connaissances dans le sport.Les relations entraîneur-athlète sont plussouvent étudiées d’un point de vue psycho-logique. On comprend alors l’intérêt queportent les entraîneurs et les spécialistes,notamment la fédération française d’athlé-tisme, aux recherches menées par Maël LePaven. Lanceur de poids de haut niveau,finaliste aux championnats de France 2007,celui-ci les a peut-être déjà mises en pra-tique dans ses propres entraînements... ■

C.D.

(1) Centre de recherche sur l’éducation, les apprentissages et la didactique.

Contacts ➜ Yvon Léziart, tél. 02 99 14 20 56,[email protected]➜ Maël Le Paven, mael.lepaven@voilà.fr

Maël Le Paven.

Yvon Léziart.

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Sport : la science donne le cap

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La transmission des savoirs vue par des sociologuesEntraîneur, sportif : une langue des signes

Bernard Laporte avec un de sesjoueurs en 2000 à Clairefontaine.

“L’entraîneur et le sportifdéveloppent une véritable

grammaire corporelle”.

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Depuis près de dix ans à l’UniversitéRennes 2, les recherches sur l’analysedu mouvement sont menées dans lemilieu du sport. Elles ont acquisaujourd’hui une portée internationaleet concernent aussi bien le handball,le rugby que la natation.

Personnages de synthèse, capteurs demouvement et lunettes de vision en

relief... Nous ne sommes pas dans une sallede jeux vidéo, mais bien avec les cher-cheurs en biomécanique du laboratoire“Mouvement, sport, santé”(1) de l’UniversitéRennes 2 et de l’équipe-projet “Bunraku” del’Irisa(2). Depuis quelques années, FranckMulton décortique les mouvements dessportifs, jusqu’à leur simulation en réalitévirtuelle. “Ces outils nous permettent de testerde façon rigoureuse les hypothèses plus intuitivesdes entraîneurs”, explique-t-il.

Un tireur infatigable

Au handball, par exemple, imaginez unentraîneur demandant à un joueur de tireren levant son bras 10 cm plus haut, en déca-lant son poignet de 5 cm... Impossible ? Paspour le joueur virtuel ! C’est pourquoi laFédération française de handball (FFHB) afait appel aux chercheurs rennais. Après

avoir déterminé lesdonnées dont il a besoin,Benoit Bideau, le biomé-canicien de l’équipe,réalise la capture demouvement du tireur.Ces données sont utili-sées pour modéliser lemouvement, puis incor-porées dans un moteurd’animation d’huma-

noïdes réalisé en collaboration avec l’Irisa.La phase suivante se passe dans la salle deréalité virtuelle de l’institut de recherche,où, face à l’écran géant, un gardien en chairet en os est confronté à cet adversaire d’unnouveau genre... Infatigable, le tireur virtuelpeut reproduire des centaines de fois exac-tement le même geste. “On change aussi saposition de quelques centimètres pour voircomment le gardien modifie sa parade”, préciseBenoit Bideau. L’étude a ainsi permis demettre en évidence les parties du corps dutireur que le gardien regarde pour anticiperla direction de la balle et arrêter le tir.

Actuellement, un nouveau projet est encours, pour étudier des situations pluscomplexes, en ajoutant des défenseursdevant les buts !

Secret - défense au rugby

La complexité, l’équipe s’y attaque déjàpour répondre à la demande de la fédéra-tion internationale de rugby. Il s’agit cettefois de simuler une scène d’un match pourétudier le comportement d’un joueur face àune ligne de défenseurs. “En réalité virtuelle,quand on travaille avec plusieurs joueurs, celaajoute des contraintes. Il faut par exemple lesempêcher de se superposer !”, poursuit BenoitBideau.

Appliquée à de nombreux sports : nage,gymnastique, sports de combat, sports

collectifs, la démarche de l’équipe debiomécanique suscite de plus en plus l’intérêt des entraîneurs. “Ce sont leurs ques-tions qui guident nos recherches, note FranckMulton. Et nous leur fournissons les outils pour y répondre. Dans le cas du handball, parexemple, nous cherchons maintenant à faireévoluer le dispositif pour en faire un outil trans-portable et utilisable sur un terrain.” Sans pourautant remplacer l’entraîneur ! ■ A.V.

(1) Dirigé par Paul Delamarche, le laboratoire “Mouvement, sport, santé”dépend de l’UFR Activités physiques et sportives (APS). (2) L’Irisa, Institut derecherche en informatique et systèmes aléatoires, est le centre derecherche Inria Bretagne - Rennes Atlantique. Franck Multon, responsablede l’équipe biomécanique, travaille à l’interface entre Université Rennes 2et Irisa. (3) Insa : Institut national des sciences appliquées.

Contacts ➜ Franck Multon, [email protected], ➜ Benoit Bideau, [email protected], tél. 02 99 14 17 78.

La palme idéalePour séduire les nageurs, les palmesdoivent arborer de jolies courbes,mais aussi avoir prouvé leur efficacité !C’est pourquoi Décathlon Recherche& Développement s’est tourné versles biomécaniciens de Rennes 2.L’objectif : optimiser la forme de lapalme, pour obtenir une propulsion maximale, sans blesser le pied ou la cheville. Ce projeta nécessité la construction d’un robot (en collaboration avec l’Insa(3) de Rennes), capable dereproduire le même battement de jambes, quelles que soient les palmes utilisées, conditionindispensable pour établir des comparaisons fiables. “Grâce à la ville de Rennes, nous avonseu accès à une piscine, raconte Benoit Bideau. Nous avons fait tous nos tests la nuit, pendant lafermeture. Les mesures commençaient vers une heure du matin, après trois heures de montagedu robot !” Ceci n’empêche pas les chercheurs de continuer. Ils travaillent actuellement surla visualisation du mouvement en nage monopalme. ■

Benoit Bideau.

Dans la salle deréalité virtuelle de l’Irisa, Franck Multondécortique les mouvementsdes sportifs.

Des chercheurs modélisent leurs mouvementsLes sportifs pris au jeu de la réalité virtuelle

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Dossier

Sport : la science donne le cap

Dans la chaleur du continent nord-africain, les chercheurs d’un labora-toire de l’Université Rennes 2 ontsuivi l’édition 2002 du Marathon desSables. Avec dans leurs sacs desexpériences sur la nutrition des spor-tifs, dont les résultats viennent deparaître.

Avril 2002, dans le désert marocain. 30 à35°C au soleil. Des chercheurs rennais

du laboratoire Mouvement sport et santé(1)

effectuent des prélèvements sanguins surdes athlètes hors du commun. Dix-neuf

Bretons engagés dans le Marathon des Sables.Une course extrême :240 km à parcourir ensept jours, avec ses provi-sions sur le dos. Et dansle désert, le moindregramme compte. Autantdire que les réserves defruits et légumes sontlimitées ! Pourtant les

produits frais sont ceux qui contiennent le plus de vitamines A, E ou C. De la familledes antioxydants, ces substances chimi-ques aident notre organisme à luttercontre les effets négatifs de l’oxygène.Absorbé en trop grande quantité, cedernier peut en effet se révéler toxique. Orl’activité physique, notamment chez lessportifs de haut niveau, augmente considé-

rablement la consommation en oxygène.Faut-il pour autant qu’ils consommentplus de vitamines ? Pour les scientifiquescette épreuve représente une opportunitéexceptionnelle de le savoir : ils ont fourni à une partie des coureurs participant à l’expérience des antioxydants sous formede compléments alimentaires tandis queles autres affrontaient le désert avec leursseules provisions. Les résultats de cette

étude, parus en avril 2007, sont pour lemoins surprenants. L’organisme des mara-thoniens qui n’ont pas reçu d’antioxydantss’est adapté au fil de la course. À l’arrivée,ils présentaient des carences, certes, maispas plus que ceux à qui on avait donné descompléments.

La nutrition des sportifs en questionLes scientifiques ont suivi les coureurs dan

Arlette Delamarche.

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Des compléments alimentaires 100 % natEn contact avec des médecins du sportet des nutritionnistes, la nouvellesociété Nutri-idea propose descompléments alimentaires naturels.

“Quand on pratique un sport régulièrement,il faut répondre à la sollicitation de l’orga-

nisme, d’un point de vue alimentaire. Sinon, onva vers la carence !” Stéphane Gesret vient delancer sa société Nutri-idea. Elle proposedes compléments alimentaires sous lamarque Sporethics(1), “pour ceux qui prati-quent le sport... au moins deux fois par semaine.”Ce passionné de sport et ancien directeurrégional de visiteurs médicaux développeune approche “pédagogique et scientifique” dela nutrition des sportifs. Cela vient de seconcrétiser par la mise en ligne de dossiers

d’informations téléchargeables “accessibles àtous, mais sans tomber dans la caricature.” On ytrouve des tables de référence en diété-tique, ou des explications sur le stressoxydant.

Les trois produits Sporethics sont uncomplexe antioxydant, du magnésium etun complexe cuivre-zinc-selenium. C’est lechoix des ingrédients qui fait leur origina-lité. “J’ai exigé du laboratoire la certification del’origine naturelle de toutes les sources.”

“Il faut le prouver !”

La vitamine C de son complexe antioxy-dant vient, par exemple, de cerises biologi-ques. “Les compléments alimentaires sont deplus en plus encadrés(2), surtout les allégations

du type «améliore la performance», «énergie»ou «antioxydant». Mais j’estime qu’il faut le prouver !” En s’interdisant d’utiliser des mots “vendeurs”,mais plutôt en expli-quant à quoi sert telou tel élément nutri-tionnel, StéphaneGesret a pour philo-sophie de “ne passurcharger le sportif” etveut être “irrépro-chable”... d’où le nomde sa société.

Les produits ont été mis au point, suite àdes recherches et des échanges avec desnutritionnistes et médecins du sport,notamment ceux de l’hôpital Pontchaillou.

Stéphane Gesret .

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Sous 30 à 35°C au soleil, les coureurs de l’édition2007 du Marathon des Sables franchissent la dunede Tizi Marlkhikh, au sud de Ouarzazate.

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Le sport comme thérapie“Pour lutter contrel’obésité et le diabète”

s le désert

Des études sur les effets thérapeu-tiques du sport sont actuellement encours dans les laboratoires del’Université Rennes 2. Elles concer-nent essentiellement le traitement dudiabète et des dysfonctionnementscardio-vasculaires.

Baskets ou charentaises ? Face au sport,deux tendances se dégagent. Une mino-

rité s’exerce très régulièrement, et se laisseparfois tenter par la compétition. Mais chezla grande majorité des Français, le manquede pratique sportive se constate dès le plusjeune âge. Avec pour conséquence uneaugmentation du risque d’obésité. “Notreobjectif est de montrer que l’activité physique estun élément majeur de la santé, précise ArletteDelamarche, responsable de l’équipe exer-cice et dysfonctions métaboliques à l’Uni-versité Rennes 2. L’activité régulière et unebonne nutrition sont les deux piliers de la luttecontre l’obésité et le diabète, deux maladiesmétaboliques devenues problèmes de santépublique.” Son étude, menée sur des adoles-centes diabétiques est venue confirmer cepropos. Pour l’expérience, les jeunes fillesont été entraînées deux fois par semaine etont bénéficié d’un suivi nutritionnel. Aprèssix mois, elles n’avaient pas perdu de poids.Un échec ? Surtout pas ! L’exercice a eu deseffets bénéfiques importants, même s’ilssont moins visibles qu’une diminution dutour de taille : il a notamment permis l’amé-lioration du profil lipidique (taux de choles-térol...), et par là même une diminution desrisques cardiovasculaires.

Du sport sur ordonnance ?

En fait, le diabète et l’hypercholestéro-lémie perturbent fortement le fonction-

nement d’un tissu quitapisse la face internede nos vaisseaux : l’en-dothélium. C’est cedysfonctionnement quia des conséquencescardio-vascula i resimportantes. BernardSaïag, chercheur dansla même équipe(1),travaille donc à l’échelle

de ces vaisseaux sanguins. Mais dans sonlaboratoire, ce sont les rats qui courent surdes tapis roulants !(2) Et si ceux-ci sont pesés

avant et après leur entraînement, ce n’estpas le poids qui préoccupe le chercheur. Ilutilise un dispositif qui lui permet de suivreen direct la contraction et la relaxation deportions d’aorte (artère qui part du cœur)prélevées sur des animaux sains, entraînésou non, diabétiques non traités ou diabéti-ques traités à l’insuline... Et teste l’effet dedifférents éléments (médiateurs, médica-ments). “Nous arrivons à mimer ce qui se passein vivo et à reproduire certains traitementsadministrés à l’homme, explique-t-il. Etbientôt, nous allons essayer de déterminer préci-sément la fréquence, l’intensité, et la durée d’unexercice permettant d’obtenir le meilleur bénéficeen terme thérapeutique.”

Sachant que l’exercice permet parexemple de diminuer la pression artérielleet donc de réduire éventuellement la poso-logie d’un antihypertenseur, à quand laprescription d’une pratique raisonnée etcontrôlée de sport à côté des médicamentssur nos ordonnances ? ■ C.D./N.B.

Contacts ➜ Arlette Delamarche, tél. 02 99 14 17 75,[email protected]➜ Bernard Saïg, [email protected]➜ Françoise Rannou, [email protected]

urels“Pour la nutrition et la santé du sportif, nousavons la chance d’avoir, à Rennes, des spécia-listes brillants. Et il y a beaucoup de choses àfaire ! Ce serait génial de proposer des complé-ments très spécifiques, adaptés aux carences enceci ou cela, ou à telle douleur inflammatoire dusportif.” Stéphane Gesret cherche des parte-nariats, pour des études avec des médecinset des diététiciens. Ses premiers produitsont reçu un bon accueil auprès d’athlètesde haut niveau, en athlétisme ou triathlon.Les premiers référencements apparaissenten pharmacie... et bientôt dans des maga-sins spécialisés. Cinquante clients, dontdes clubs de foot, ont déjà acheté unecentaine de produits. ■ N.G.(1) Site Web : www.sporethics.com (2) Pour en savoir plus, rendez-vous sur lesite de l’Autorité européenne de sécurité des aliments : www.efsa.europa.fr

Bernard Saïag.

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nc (1) Sous groupe “Endothélium et exercice”. Le laboratoire est situé à la facultéde médecine de l’Université de Rennes 1. (2) Dans la même équipe, FrançoiseRannou mène également des travaux sur les rats, à l’échelle du cœur.

Pour l’étude, les jeunes filles diabétiques, âgées de 16 à 19 ans, étaient entraînées deux fois parsemaine.

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Plus généralement, il apparaît dans cetteétude que “l’entraînement permet au corpsd’adapter et de stimuler son système naturel dedéfense antioxydant”, explique ArletteDelamarche, la responsable de l’équipe.

Trouver le bon équilibre

Nul besoin donc, de survitaminer lessportifs. “Nous luttons contre l’idée reçue : lesvitamines, si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas de mal. C’est faux !”, ajoute-t-elle. Denombreux travaux montrent qu’un usageexcessif d’antioxydants, et notamment devitamines, peut être dommageable. Il peutpar exemple retarder la cicatrisation delésions musculaires provoquées par uneffort intense. La question que se poseaujourd’hui l’équipe rennaise est celle dudosage. Comment déterminer le juste équi-libre entre trop et pas assez ? Car les besoinsdiffèrent complètement selon les individus.Il est “impossible de donner des conseils enaveugle”, estime Arlette Delamarche. D’oùl’importance de ces recherches. Les vita-mines c’est pas automatique, nouveauslogan chez les sportifs ? ■ C.D.

(1) De l’équipe Exercice et dysfonctionnement métabolique dirigée parArlette Delamarche, Université Rennes 2.

Contacts ➜ Arlette Delamarche, 02 99 14 17 75,[email protected]➜ Carole Groussard, [email protected]

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Dossier

Sport : la science donne le cap

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Un Rennais dans la courseGaëtan Louis commercialise le chronomètre de demainQuand un homme entreprenant etpassionné détecte une technologieperformante, il n’y a pas de tempsperdu. Gaëtan Louis compte inonderl’Europe de son chronomètre dernièregénération, basé sur un savoir-faire néà plusieurs milliers de kilomètres delà, en partant de Rennes !

“Dans le sport, ce n’est pas la performancequi m’intéresse, mais l’épreuve humaine

et les relations qui se nouent.” Voici l’état d’esprit qui anime Gaëtan Louis. L’histoirequi suit est à son image. Été 2006 : GaëtanLouis quitte la tête de l’entreprise qu’il avaitcréée, Iwedia, dans le domaine du dévelop-pement de logiciel. Lassé de l’ambiancedes grands groupes, il décide de mettre sonsavoir-faire de créateur d’entreprise auservice de sa seconde passion : le sport. En quelques mois, il ouvre une boutique devêtements de sports d’extérieur et crée enmême temps la société Sport TK(1) pour êtrele premier à diffuser en Europe un systèmede chronométrage basé sur la technologieRFID Ipico.

Pas d’aiguilles ni de cadran

Sportif pratiquant, et lui-même organisa-teur d’événements sportifs, Gaëtan Louisconnaît bien le monde du chronométrage.“En France, il existe principalement deux tech-nologies de chronométrage dont Champion Chip(technologie hollandaise) qui arrose largement le marché depuis quelques années. Je voulais

proposer une alternative avec une solution haute-ment technologique et économique.” D’autantque la technologie Ipico, qu’il a ramenéed’Afrique du Sud, surtout utilisée dans lemonde industriel pour assurer la traçabilitéde paquets ou d’animaux, est très facile àmettre en œuvre dans le milieu du sport :elle devient un chronomètre qui secompose d’une puce, un carré de quelquescentimètres, que l’athlète fixe au lacet de sa chaussure et de deux “tapis”. Placés par exemple au départ et à l’arrivée de lacourse, ces carpettes détectent les signauxRFID des puces. Chacune d’elle possède un identifiant unique correspondant à uncoureur. Les résultats sont recueillis grâce àun système électronique autonome et leclassement est mis en forme grâce un logi-ciel spécialement conçu et mis au point icimême à Rennes.

Utilisé pour la première fois en Europelors d’une course à pied fin janvier 2007 àBetton (35), le chronomètre a rempli soncontrat et enregistré tous les compétiteurs,soit plus de 1300. “Pour l’instant, le systèmeest parfaitement adapté pour chronométrer des courses telles que : courses à pied, trailsnature, duathlons et triathlons et des courses de

vélo sur route sans sprints. Et la technologie vaévoluer pour le chronométrage de courses plusexigeantes en prise de temps et pour être encoreplus économique.”

Des chaussures spécialementpour l’occasion

En tout cas, elle se déplace à grand pas :après la Bretagne (Betton, Saint-Gilles,Pacé...) d’autres courses en France et àl’étranger ont été chronométrées, avec enseptembre, le championnat de France des10 km. Un seul hic au Gabon : “Là-bascertains athlètes courent pieds nus et avaientacheté des chaussures spécialement pour l’occa-sion pour y accrocher la puce. Mais ils les ontportées à la main pendant la course !” Uneanecdote qui n’empêche pas le chrono-mètre d’être actuellement en phase dedéploiement. Les premières commandessont en cours et peut-être le trouvera-t-onbientôt au rendez-vous de grands événe-ments ? Surveillez les tapis ! ■ N.B.

(1) Sport TK pour “Timekeeping” qui veut dire chronométrage.

Contact ➜ Gaëtan Louis, [email protected]

À l’arrivée, les coureurs repassent sur le tapis qui enregistre leur temps de parcours. Ici le 28 janvier 2007, lors du premier test en France, à Betton.

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Gymnaste, participation au championnat de Franceamateurs en 1976. Coureur à pied depuis 1982 :plus de 40 marathons à son actif, 150 km ensolitaire et 175 km (tour du Morbihan) en 24 h.Prépare le tour du Mont-Blanc : 170 km entre 2 000 et 2 500 m d’altitude.

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Le logiciel de Vidéométrix analyse les vidéos sportivesL’intelligence artificielle refait le matchLa société rennaise Vidéométrix adéveloppé un moteur de recherche quianalyse les vidéos sportives. Cet outildonne une vie nouvelle, interactive,aux matchs diffusés sur le Web.L’internaute regarde ce qu’il veut dansle match !

Suivre un match de foot à la télévision ousur Internet, c’est parfois long. Cliquer

pour voir directement les buts ou lesactions d’un joueur,c’est plus stimulant.Les ingénieurs etchercheurs rennais dela société Vidéomé-trix ont mis au pointun outil informatique,baptisé Stadis, quitraite les imagesvidéo de matchs. “Surles sites Web sportifs, on

reste en général dans un schéma télévisuel,analyse Romain Thomas, le responsable dusecteur recherche à Vidéométrix. On peutvoir l’intégralité du match, ou lire des résumésrédigés par des journalistes. Avec notre techno-

logie, l’internaute visionne exactement ce qu’ilveut, il est son propre éditorialiste.”

La force de ce programme, ou plutôt de“l’algorithme d’intelligence artificiel” mis aupoint par les informaticiens, consiste àrepérer les phases de jeu automatique-ment, en analysant le fichier vidéo : “Si unjoueur est à l’arrêt dans la surface de réparation,avec d’autres joueurs autour de lui, un penaltyest identifié. Lorsqu’il y a un pic sonore et que lacaméra se braque sur les filets, c’est un but !”

Clubs de foot, chaîne de télévision

Mais la puissance des calculs informati-ques ne fait pas tout ! Le but a-t-il vraimentété marqué ? Un indexeur “humain” doitvalider les propositions de l’ordinateur.Mais cela va beaucoup plus vite que l’indexation classique, en regardant unevidéo qui défile : l’indexeur travaille avectrois ordinateurs en même temps, etrépond aux confirmations demandées parles machines. Ce système permet de valo-riser rapidement les patrimoines vidéo declubs de foot, de ligues de sports et dechaînes de télévision... et apporte une

vision inédite des matchs, pendant deschampionnats. Trois ans après sa nais-sance, le logiciel Stadis est opérationnel etdevrait décoller cette année. Une dizaine decontrats sont en cours de signature avecdes clubs... mais pas seulement de foot ! Legolf, le tennis, le basket et le hockey surglace peuvent aussi être passés au scanner.

Côté financement, Vidéométrix a eu uneidée originale. Le site sportif qui enrichitson offre grâce à la technologie Stadis nedoit rien débourser ! Vidéométrix s’est eneffet associé à une régie publicitaire et serémunère sur la publicité en ligne. Cettedimension marketing complète le secteurRecherche et développement, qui occupecinq ingénieurs et docteurs en informa-tique. Cette équipe va d’ailleurs s’étofferavec des doctorants en contrat Cifre(1) et unsixième chercheur. Et ce n’est pas fini, carVidéométrix envisage aussi d’adapter satechnologie aux téléphones portables. ■

N.G.(1) Conventions industrielles de formation par la recherche.

Romain Thomas.

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Coupe du monde de football 2002 en Corée et au Japon. Le logiciel de Vidéométrixpermet de valoriser rapidement le patrimoine d’images vidéo sportives.

Contact ➜ Romain Thomas, tél. 02 99 36 11 02,[email protected]

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Dossier

Sport : la science donne le cap

16 245/JUILLET-AOÛT 2007

En conditions extrêmes, la science ne suffit pas toujours. Pour traverserseul l’Atlantique en moins de huitjours, le skipper Lionel Lemonchoiss’est appuyé sur des technologies decommunications dernier cri... maisc’est la connaissance de lui-même,notamment pour dormir, qui l’a porté.

“Sur les multicoques en solitaire, c’estsurtout l’expérience et la motivation qui

comptent. Il n’y a rien de scientifique dans notrepréparation !”, Lionel Lemonchois est legrand vainqueur de la dernière Route duRhum. À bord du trimaran Gitana 11, il a pulvérisé le record de la transat, le 6 novembre 2006. Parti de Saint-Malo, il arejoint la Guadeloupe en 7 jours, 17 heureset 19 minutes(1), à 20 nœuds de moyenne !Pour l’emporter, ce skipper atypique de47 ans, qui court les océans depuis 25 ans,n’a pas cherché à améliorer ses méthodesavec des chercheurs. Ce sont les profs desport de la thalassothérapie de Carnac quil’ont entraîné. “Nous ne sommes pas desathlètes, nous n’avons pas d’obligations physiques, comme le coureur du 100 m haie !J’entretiens surtout l’effort : je cours, je fais duvélo, des assouplissements, de la musculation.Car il faut produire des efforts soutenus pendant

20 minutes, pour tourner la manivelle de winch,affaler une voile, envoyer un ris ou la grand’voile.”

Pour arriver largement en tête, le Normandétabli aujourd’hui à Crac’h (Morbihan) ad’abord gagné la bataille... du sommeil. “J’aipassé 60 % de mon temps à gérer le sommeil.Avec l’expérience, on se connaît soi-même.Quand le bateau allait bien et qu’il n’y avait pasde vent, dès que je ne faisais rien, je me mettaisdans un coin, je fermais les yeux pour mereposer.” Son sommeil était ainsi saucis-sonné en tranches de 10 mn à 4 h. Côtéalimentation, on imagine que tout a étéoptimisé à bord, pour accompagner l’effort et la fatigue... Mais les nutrition-nistes ne sont pas vraiment intervenus. “Je mange du saucisson, des sardines à l’huile,des plats déshydratés, du fromage... Il fautd’abord se faire plaisir.” Le skipper avait déjàessayé, il y a quelques années, un suivinutritionnel strict. Sans effet !

Deux ordinateurs, deux téléphones satellites

Si l’approche scientifique ne lui a passervi directement, Lionel Lemonchois autilisé les derniers cris de la technologie, eninformatique et télécommunications. Enplus du GPS et du baromètre, “pour vérifier la

précision des annonces météo”, il avait deuxtéléphones satellites, l’un pour la voix,l’autre pour le haut débit. Plus deux ordina-teurs, dont un portable, pour naviguer sur leWeb, récupérer des photos satellites ou desfichiers météo. Il intégrait ces données dansson logiciel de navigation, pour afficher unecarte dynamique, où les flèches indiquentles vents, leurs directions et leurs forces.

Mais le navigateur n’était pas seul pourgérer, avec du recul, cette masse d’infor-mations météo... en tenant compte de sonétat de fatigue. Il était en relation avec un routeur de Météo France et, surtout, untacticien, qui le conseillait en le soutenantpsychologiquement. “Les prévisions météo sefont de 3 à 7 jours, contre 2 jours il y a 15 ans.Pour gagner, il faut aller vite au bon endroit !On zigzague, on n’arrête pas de naviguer entreles systèmes météo. Quand on sait que, danstrois jours, les vents auront telle direction, avectelle force, on s’arrange pour y être. Et unecourse se gagne trois jours à l’avance.” Au final,et malgré les moyens technologiques équi-valents dont disposent tous les concur-rents, “ce qui est primordial, estime le skipper,c’est l’envie de faire bien, de se sentir bien dansce que l’on fait.” ■ N.G.

(1) Contre 12 jours par Laurent Bourgnon, en 1998.

Lionel Lemonchois, vainqueur de la Route du Rhum“C’est l’expérience etla motivation qui comptent !”

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Pour gagner la Route du Rhum, en naviguant entre les systèmes météo, le skippers’est servi des technologies dernier cri en informatique et télécommunication.

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Pour en savoir plus

À LIRELa Bretagne, premièrerégion sportive

■ Paradis des sportsde pleine nature, pays du cyclisme etdu nautisme, terred’invention du kite-surf, la Bretagne estune région sportive !À découvrir dans ledernier numéro de la

revue Bretagne(s), éditée par le Conseilrégional.Rens.➜ Presses universitaires de Rennes, tél. 02 99 14 14 01, en vente en kiosque,www.revuebretagnes.com

SUR LE WEBwww.irisa.fr/siames/Richard.Kulpa/Francais/index.htm■ Retrouvez sur ce site des vidéos desmodélisations de tir en handball (lirep. 11). Elles ont été réalisées parRichard Kulpa, ingénieur au laboratoireMouvement sport et santé del’Université Rennes 2, lors de sa thèseen animation d’humanoïdes etbiomécanique.

www.kligego.com■ Conçu par un Rennais, ce sites’adresse aux pratiquants et aux organi-sateurs d’événements sportifs. Depuissa création en mars 2007, il a déjàrecensé plus de 9 600 manifestations en tennis, badminton et courses à pieden tout genre, à l’échelle régionale etnationale. Les inscriptions en ligne sontpossibles et des alertes e-mail sontégalement proposées, pour ne rien raterde votre sport préféré !

EXPOSITION À LOUERSciences et sports■ Sports et handicaps, gestion du poidschez l’athlète, matériaux toujours plusperformants. En quatorze panneaux,l’exposition itinérante Sciences etsports fait le point sur la recherchemédicale, scientifique et technique, enprenant des exemples dans le sport dehaut niveau mais également dans desdomaines de la santé publique.Rens.➜ Espace des sciences, service diffusion,Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46, [email protected]

Le mois prochain : L’archéologie

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17245/JUILLET-AOÛT 2007

Sport et recherche : uneformation de haut niveauLa seule filière Éducation physique etsportive (EPS) proposée par l’Écolenormale supérieure (ENS) a été miseen place en 2002 sur le campusbreton de Ker Lann, à Bruz. Rencontreavec Jacques Prioux, responsable dece département depuis 2004.

Sciences Ouest : Comment est abordé le sport à l’ENS ?Jacques Prioux : Les étudiants reçoivent ici une formation à l’enseignement et à larecherche. Après le concours d’entrée, ilssuivent leur cursus au sein de l’UFR Activitéphysique et sportive(1) de l’Université Rennes 2.Ils ont le choix entre plusieurs mentions : acti-vités physiques adaptées, éducation et motri-cité, entraînement sportif, management dusport. Parallèlement, nous essayons de lesfamiliariser avec la recherche pour inciter le plusgrand nombre d’entre eux à s’engager dans unethèse. Une voie que seulement quatre des dixnormaliens en 2e année de master ont choisicette année. Nous espérons atteindre les statis-tiques générales de l’ENS, à savoir 70 % d’étu-diants à choisir la recherche, que ce soit ensciences sociales (didactique, sociologie...) oubien en sciences de la vie (étude du mouve-ment, nutrition...).

S.O. : Vous avez donc des liens forts avecles laboratoires de recherche de l’UniversitéRennes 2 ?J.P. : C’est indispensable ! Pour l’instant, noussommes en étroite collaboration avec le labora-toire Mouvement sport et santé (M2S) -orientésciences de la vie - qui est le seul laboratoireofficiellement rattaché à notre département.Nous avons aussi signé un Contrat de plan État-Région pour créer une plate-forme de recherche

dédiée à l’étude du mouvement sur le campusde Ker Lann. Cela implique, d’ici à 2013, ledéménagement du laboratoire M2S dans leslocaux de l’ENS, et la construction sur lecampus d’un gymnase spécialement équipépour mener des activités de recherche. Dansl’avenir, nous souhaitons également nousrapprocher de la filière sciences humaines etsociales de l’Université Rennes 2.

S.O. : Le rythme soutenu de cette formationlaisse-t-il du temps aux étudiants pour fairedu sport ?J.P. : Oui ! Nous recevons presque chaqueannée dans notre effectif des sportifs de hautniveau. Actuellement, l’un fait partie de l’équipede France de décathlon. Nous attendons desavoir s’il est qualifié pour les jeux Olympiquesde 2008 ! Ils ne bénéficient pas d’aménage-ments horaires pour leurs entraînements maisarrivent à concilier cours et compétition. Defaçon générale, ils sont “bien dans leur tête.” ■

Propos recueillis par Céline Duguey

(1) Le département Activités physiques et sportives regroupe deuxthématiques : les Sciences de la vie, au laboratoire Mouvement sport etsanté (lire p.11, 12 et 13) et les sciences humaines, dans une unité duCréad (lire p.10).

Contact ➜ Jacques Prioux, tél. 02 99 05 55 47,[email protected]

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Les étudiants de l’ENS à l’action ! Sur le mur d’escalade de l’Université Rennes 2.

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Pour en savoir plus

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➜Grand angle

18 245/JUILLET-AOÛT 2007

Andrea Cherubini est à l’Irisa pour huit moisLe robot rennais roule à l’italienneUn léger accent italien égaye son fran-çais irréprochable. Andrea Cherubini,doctorant, est arrivé de Rome en marset s’est installé pour quelques moisdans les laboratoires de l’Irisa afin defaire plus ample connaissance avec unrobot bien particulier…

Sciences Ouest : Comment êtes-vous arrivéjusqu’à Rennes ?Andrea Cherubini : Je suis en thèse au labo-ratoire de robotique de l’université LaSapienza de Rome, la plus grande univer-sité d’Italie. Dans mon département, infor-matiques et systèmes, il est courant depasser une partie de sa thèse à l’étranger.Mon professeur m’a proposé ce séjour dehuit mois à l’Irisa car il connaissait FrançoisChaumette, le directeur du laboratoireLagadic(1). Je l’avais aussi rencontré l’annéedernière, pendant une école doctorale enItalie. En fait, beaucoup d’étudiants et de cher-cheurs italiens partent dans le cadre decollaborations internationales. Mais noslaboratoires accueillent peu de chercheursétrangers. La recherche traverse unepériode difficile en ce moment dans notrepays...

S.O. : En quoi consistent vos recherches ?A.C. : En Italie, j’ai commencé ma thèse surun robot mobile, le chien Aibo de Sony,dans le cadre d’un projet financé par le télé-thon italien. Le but était de lui “apprendre”à se déplacer seul dans une maison, ensuivant des lignes droites tracées au sol,pour aider les personnes handicapées à leur domicile. Cette expérience à l’Irisa est l’occasion pour moi de poursuivre mestravaux sur un autre modèle de robot, le véhicule électrique autonome Cycab.Contrairement au chien Aibo, il ne peut passe déplacer dans toutes les directions, defaçon latérale notamment. Cela ajoute des

contraintes intéressantes. J’ai tracé uneligne blanche, mais courbe cette fois, devantle garage du Cycab pour voir comment lerobot gère des trajets non rectilignes ! Pourl’instant, je teste encore mes expériencesavec un simulateur, qui permet de prévoirles mouvements du robot, grâce à un logi-ciel développé par Lagadic. Ensuite, jepourrai faire des tests “grandeur nature”,indispensables pour une thèse en robo-tique, avec le prototype de l’Irisa.

S.O. : Sur un plan plus personnel, quellessont vos impressions sur cette expériencedans notre région ?A.C. : C’est très bien ! J’ai fait une partie demes études, de la troisième à la terminale,dans un lycée français aux États-Unis, maisje n’avais encore jamais vécu en France.Depuis le mois de mars, je découvre la

Bretagne avec mes collègues de l’Irisa, c’estune région que je n’avais jamais visitée : la mer, les plages, la musique - bretonnes’entend- et aussi les fromages français !

S.O. : Quels sont vos projets pour votreretour en Italie ?A.C. : Je soutiens ma thèse en novembre, unmois à peine après mon retour. Ensuite, jene sais pas encore. J’aimerais partir faire unpostdoctorat à l’étranger, pourquoi pas ici,à l’Irisa ! Ça peut être intéressant de pour-suivre l’expérience. ■

Propos recueillis par Nathalie Blancet Céline Duguey

(1) Lagadic est le laboratoire d’Asservissement visuel en robotique, visionet animation (ndlr : lagadic veut dire “petit œil” en breton).

Contact ➜ Andrea Cherubini, tél. 02 99 84 75 84,[email protected]

Le chien Aibo apprend à se déplacer seul dans la maison, pour venir en aide aux personneshandicapées.

Le véhicule électrique autonome de l’Irisa

ne possède pas de volant, mais une caméra !

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Espace des sciences

19245/JUILLET-AOÛT 2007

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Actualité

Une autre façon d’étudier les sciencesLes collégiens brûlent les planches !

“On en a marre des paparazzis terriens, onn’est pas des petits hommes verts !”,

protestent les habitants de Mars. Ces proposne sortent pas d’un film de science-fiction,mais de l’une des pièces de théâtre scientifiquemontées et jouées par des collégiens, le 19 juindernier aux Champs Libres. Organisée parl’Espace des sciences, l’opération “La science

sur les planches” a donné à plus de cent jeunes d’Ille-et-Vilaine l’occasion demonter sur scène. Les six pièces présentées, pour la plupart écrites par les élèveseux-mêmes, traitent de sujets variés : la révolte des Plutoniens depuis que leurplanète n’est plus une “planète principale”, le réchauffement climatique, lesmathématiques, les animaux, la vie de Galilée ou de Bunsen(1). Conte africain, théâtre comique ou plus classique, ces pièces ont fait découvrirune autre facette de la science au public, composé pour une grande part decollégiens. Ces derniers ont pu poser leurs questions aux comédiens en herbe,qui garderont de beaux souvenirs de cette journée. Pour John, un comédien en4e au collège Jean-Monnet à Janzé, “C’est bien de voir ce que les autres ont fait.”“Ça explique les choses”, ajoute Cassandra, à côté de lui.Du côté des enseignants, l’opération a suscité autant d’enthousiasme :professeurs de sciences, de français, d’arts plastiques ou de musique se sontengagés dans le projet. Certains ont même été aidés par des professionnels duthéâtre, grâce au soutien du Conseil général d’Ille-et-Vilaine. L’expérience serarenouvelée dès l’année prochaine ! ■Rens.➜ Laurence Le Calvez, [email protected] ➜ Michel Bouchet, tél. 02 23 40 66 52, [email protected] Plus d’informations sur notre site ➜ www.espace-sciences.org/animations-exterieures

Du 18 septembre au 2 marsIllusions, ça trompeénormémentDans un décor de cirque, la nouvelle exposition

“Illusions, ça trompe énormément” met tousvos sens à l’épreuve ! Une multitude de jeuxauditifs, visuels ou tactiles vous attend pour vousfaire perdre vos repères, décortiquer les illusions etcomprendre pourquoi votre cerveau vous trompe. ■Rens.➜ Retrouvez toutes les informations pratiques dans la rubrique “Expositions” de notre site Web www.espace-sciences.org

L’Espace des sciencesse visite sur le Web

Vous avez raté une conférence ousouhaitez revivre un de ces grands

moments sur les trous noirs, les fondsmarins, la santé... ? Rendez-vous sur notresite Internet, où les films de 2007 sont enligne. Ceux qui ne connaissent pas encorenos salles d’exposition peuvent aussipréparer leur visite en les découvrant unepremière fois sur le Web ! Et pour aller plus loin, téléchargez lescahiers pédagogiques, ou consultez lessélections de livres scientifiques de labibliothèque de Rennes Métropole.Rens.➜ www.espace-sciences.org

Du 8 au 14 octobre 2007Portes ouvertes, conférences, expositions :

la Fête de la science est de retour ! Pourcette 16e édition, rendez-vous dans les cinqVillages des sciences répartis sur le territoirebreton. Attention, les réservations sontobligatoires pour les scolaires.

Rens.➜ Site national, www.fetedelascience.fr

Deux nouvelles expositions itinérantes à louer dès la rentrée● Les régions polaires : Arctique

et Antarctique.● Pôle Nord, pôle Sud :

les scientifiques en alerte.Rens.➜ Patrick Lebozec, tél. 02 23 40 66 46,[email protected]

Exposition

www.espace-sciences.org

Internet

(1) Robert Bunsen, chimiste allemand du XIXe siècle, a popularisé l’utilisation d’un brûleurà gaz utilisé en laboratoire pour chauffer et stériliser, appelé aujourd’hui bec Bunsen.

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■ LANNION 12-13 octobre Place Günsburg■ MORLAIX 11-12-13-14 octobre Place desOtages ■ BREST 12-13-14 octobre Place de laLiberté ■ LORIENT 12-13 octobre Parc Youri-Gagarine - Rue Jean-Zay ■ RENNES 12-13-14octobre Place Hoche

Contacts ➜ Côtes-d’Armor et Finistère : Abrettél. 02 96 46 60 50 - et pour Morlaix : Ville deMorlaix tél. 02 98 63 85 64 ➜ Morbihan :Maison de la Mer - tél. 02 97 84 87 37 -www.ccstilorient.org ➜ Ille-et-Vilaine : Espacedes sciences - tél. 02 23 40 66 45 - www.espace-sciences.org

PROCHAINEMENT

Expos itinérantes

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Jusqu’au 26 août/Au-delà de l’image■ Rennes - Les progrès scientifiquesdes dernières années offrent un

regard nouveau surles collections dedessins du muséedes Beaux Arts deBretagne. L’exposi-tion met en avant letravail de recherchesur les matériaux

graphiques qui composent les œuvresréalisées par le centre de recherche et derestauration des musées de France.Rens.➜ [email protected], tél. 02 23 62 17 45,www.mbar.org

Jusqu’au 26 août/Machinesagricoles à l’affiche

■ Rennes - Destinéesà convaincre lepaysan de l’intérêt dela mécanisation, lesaffiches publicitairesvantent les méritesde la modernisation

des matériels. La machine agricole estalors présentée magnifiée, en pleineaction dans une campagne idéalisée. En participant à la modification desmentalités en milieu rural, l’afficheréussit à rendre familière la présencedes machines dans les campagnes.Rens.➜ Écomusées du Pays deRennes, tél. 02 99 51 38 15,www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Jusqu’au 2 septembre/Microbes et vaccins

en question■ Laval - Pourquoi est-on malade ? Qu’est-cequ’un microbe ? À quoiservent les bactéries ?

Comment agit un vaccin ? Vous trouverezdes réponses en partant à la découvertedes microorganismes avec Juliette, unepetite fille de 10 ans. Des séances d’ani-mations sont programmées autour decette exposition.Rens.➜ Musée des Sciencesde Laval, tél. 02 43 49 47 81,http://www.ccsti-laval.org

Jusqu’en septembre 2007/La mer pour mémoire

■ Saint-Malo - À traversles recherches menéessur les épaves duPonant, cette expositiond’archéologie sous-marine dévoile l’histoire

maritime du grand Ouest Atlantique.Rens.➜ Musée d’histoire de Saint-Malo, tél. 02 99 40 71 57.

Jusqu’au 19 octobre/Carnetsde mémoire■ Rennes - Dans leurslocaux flambant neufs,les archives départe-

mentales exposent photographies,maquettes, journaux, livres, afficheset autres documents retraçant ainsil’histoire plus que millénaire du dépar-tement.Rens.➜ Archives départementalesd’Ille- et-Vilaine, tél. 02 99 02 40 00,http://www.ille-et-vilaine.fr/actions/culture-ille-et-vilaine/archives-departementales-ille-et-vilaine.html

Jusqu’en mai 2008/Requins : entre peurs et

connaissance■ Concarneau - Mons-tres sanguinaires auxmâchoires acérées dansl’imaginaire collectif, les requins sont pour la

plupart inoffensifs. Surtout convoitéespour leur chair ou leur peau, denombreuses espèces sont aujourd’huimenacées de disparition. Le muséumd’histoire naturelle de Concarneau invitele public à en apprendre un peu plus surces habitants des mers, étudiés à lastation de biologie marine voisine.Rens.➜ Marinarium de Concarneau,tél. 02 98 50 81 64,www.mnhn.fr/mnhn/conc/index3.htm

agendaagenda

20 245/JUILLET-AOÛT 2007

■ Expositions■ Colloques

ADRIA ■ 19 et 20 septembre, Quimper/Le managementde la qualité en laboratoire d’analyses de denrées

alimentaires : un système qualité conforme à la norme ISO 17025■ 26 et 27 septembre, Rennes/Les bactéries pathogènesen alimentaire Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,[email protected], www.adria.tm.fr

■ 20 septembre, Rennes/Réglementation etallégations en nutrition ■ 25, 26 et 27 septembre, Vannes/Plantes et extraits pour la cosmétique : panorama découverte dudomaine végétal et de ses applications Rens.➜ Ghislaine Bouesnard,tél. 02 97 47 97 32, [email protected], www.archimex.com

CEDRE ■ 10 au 14 septembre, Brest/Formation à la luttecontre les pollutions par hydrocarbures en zone littoraleRens.➜ Centre de documentation de recherche et d’expérimen-

tations, tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr

IRPA ■ 18 et 19 septembre, Belle-Isle-en-Terre/Zoneshumides, cours d’eau et Plan local d’urbanisme (PLU)

■ 20 septembre, Belle-Isle-en-Terre/Faire l’inventaire des zoneshumides et des cours d’eau dans l’objectif d’une intégration de ceux-ci au PLU Rens.➜ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,www.irpa-bretagne.org

■ Formations

27 et 28 août/Symposiumsur les grilles informatiques■ Rennes - Le symposium Coregrid,réseau européen qui réunit 155 cher-cheurs venant de 19 pays, est organisépar l’Irisa en parallèle avec la 13e éditiond’Euro Par, un cycle annuel de confé-rences internationales sur l’informatiquedistribuée et parallèle qui se tiendra du28 au 31 août.Rens.➜ Païvi Palosaari,[email protected], tél. 02 99 84 75 48, www.coregrid.net

Du 4 au 7 septembre/Réunion Mathématique etinteraction■ Rennes - L’équipe du projet “géomé-trie réelle et complexe en mécaniquehamiltonienne” de l’ANR(1) organise cecolloque qui comptera parmi ses confé-renciers Bernard Malgrange, membre del’académie des Sciences.Rens.➜ Delphine Boucher, tél. 02 23 23 66 85,[email protected],Guy Casale, [email protected],http://perso.univ-rennes1.fr/guy.casale/ANR/ANR_html/main.html

Du 5 au 7 septembre/Ergonomie dans les Tic■ Saint-Malo - L’ergonomie des pro-duits et des services, c’est le thème dece congrès organisé pour la Société d’ergonomie de la langue française parFrance Télécom R&D. Rens.➜ Joelle Blanquet, tél. 01 45 29 49 61,[email protected]

Du 6 au 8 septembre/Cultures, langueset imaginaires de l’Arcatlantique■ Rennes - Colloque international orga-nisé par le laboratoire Bretagne et paysceltiques de l’Université Rennes 2.Rens.➜ Laurence Bouvet-Lévêque,[email protected],www.uhb.fr

Du 11 au 14 septembre/Space 2007■ Rennes - Le salondes professionnelsdes productionsanimales en France

rassemble tous les acteurs du secteuragricole au niveau mondial. Nouveautéde cette édition 2007, la création d’unpôle agroénergie pour regrouper lesentreprises qui proposent aux éleveurs

des solutions d’avenir dans les domainesde la méthanisation, de l’énergie solaireet de l’utilisation du bois.Rens.➜ Éliane Hamard, tél. 02 99 35 34 38, [email protected],www.space.fr

25 septembre/1er forumEnergies Ouest■ Nantes - Cette première édition abor-dera des thèmes tels que l’alimentationélectrique du grand Ouest, l’énergiebleue, éolienne, et les économies dansl’industrie. La manifestation se clôturerapar la remise des trophées “intelli-gences et énergies” suivie d’une confé-rence de Jean-Marie Chevalier, directeurdu Centre de géopolitique de l’énergieet des matières premières.Rens.➜ Tél. 02 40 71 07 90,www.energiesouest.com

26 et 27 septembre/9es assises nationales sur

les déchets■ La Baule - L’Europe seraau cœur des débats lorsde cette neuvième éditionorganisée par les Direc-

tions régionales de l’industrie, de larecherche et de l’environnement. Uneoccasion d’évoquer la directive cadresur les déchets actuellement discutéeau Parlement européen.Rens.➜ Tél. 02 51 85 80 99,[email protected],www.assises-dechets.org

(1) Agence nationale pour la recherche.

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21245/JUILLET-AOÛT 2007

■ Sorties28 et 29 juillet/Instrumentsde musique du Moyen Âge

■ Concoret (56) - Lecentre de l’imaginairearthurien présente 40instruments médiévaux

venant d’Orient et d’Occident, démons-tration à l’appui.31 juillet et 13 août/Le chemin des dragons■ Concoret (56) - Une balade au crépus-cule avec le conteur Tortequesne etles conteurs de Comper. Rendez-vousà 20 h 30 au parking du bourg deTréhorenteuc.Rens.➜ Centre de l’imaginairearthurien, tél. 02 97 22 79 96,[email protected],www.centre-arthurien-broceliande.com

Jusqu’au 23 août/Circuitdécouverte de l’industrienavale■ Lorient - Chaquejeudi matin, venezdécouvrir en compa-

gnie de professionnels de la restaura-tion navale l’architecture des naviresqu’ils soient de travail ou de plaisance.Rens.➜ CCSTI de Lorient “Maison dela mer”, tél. 02 97 84 87 37,www.ccstilorient.org

22 août et 4 septembre/Tête à tête avec les serpents

■ Nantes - Pour décou-vrir l’étonnante variétédes serpents, exoti-ques ou autochtones,

venimeux ou constricteurs, bariolés oudiscrets, en manipulant mues, crochetsà venin... et même un python vivant.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

24 août/Les artistes enherbe■ Quimper - Une

sortie nature, pinceaux et crayons àportée de main, pour s’initier au dessinet à la peinture et laisser libre cours à safibre artistique. Une sortie organisée parl’association Eau et rivières de Bretagne.Rens.➜ Inscription obligatoire, tél. 02 98 01 05 45,[email protected]

2 septembre/Tout savoir surl’abeille, la ruche et le miel

■ Rennes - Commentrécolte-t-on le miel ?

Réponse en direct avec une démonstra-

tion technique commentée dans lerucher de l’Écomusée, accompagnéed’une présentation des activités desapiculteurs, des produits de la ruche etde l’abeille mellifère.Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes,tél. 02 99 51 38 15, www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Du 19 au 23 septembre/Festival du film marin■ Saint-Cast-Le-Guildo (22) - Pour sa7e édition, le festival vous emmène faireun tour dans les îles, du Japon à Cuba,

et vous fait revivre lesgrandes aventuresmaritimes et scienti-fiques. Inauguré partrois jours de program-mation jeunesse, lefestival sera accom-

pagné pendant cinq jours d’expositions,de rencontres et d’une régate dans labaie de Saint-Cast-le-Guildo.Rens.➜ L’ImagiMer, tél. 02 96 81 03 00,[email protected],www.festival-imagimer.com

Zooparc de Trégomeur■ Trégomeur (22) - Aprèsd’importants travaux derénovation, le zooparc a

rouvert ses portes le 28 avril dernier.Parc zoologique mais égalementvégétal, il présente de nombreusesespèces animales dans leur environne-ment naturel et sensibilise les visiteursaux problématiques écologiquesactuelles. Rens.➜ Zoo de Trégomeur, tél. 02 96 79 01 07, www.zoo-tregomeur.com

La cité de la mer■ Cherbourg (50) - Du sous-marin Le Redoutable aux engins de plongée

en passant par lareconstitution d’unestation abyssale,c’est tout l’universdes profondeurs de

l’océan que vous pourrez découvrir dansce parc à thème installé dans l’anciennegare maritime transatlantique.Rens.➜ La cité de la mer, tél. 02 33 20 26 26 ,www.citedelamer.com

■ Conférences4 septembre/Adaptation de l’homme à la vie

en station antarctique■ Brest - Par Claude Bachelard, docteur au service médical Terresaustrales et antarctiques française de l’Institut Paul-Émile-Victor.

Rens.➜ Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40, www.oceanopolis.com

20 septembre/Mieux se déplacer pour mieux vivre son temps■ Rennes - Comment transformer nos temps de transports, en constanteaugmentation, en temps utile, voire de plaisir ? Le transport public peut-ilréconcilier l’exigence de mobilité durable et notre souhait de confort de

vie ? Autant de questions qui seront abordées lors de la conférence organisée parRennes Métropole dans le cadre de la semaine de la mobilité. À 18 h 30 au Triangle.Rens.➜ Le Bureau des Temps, tél. 02 23 62 20 95, [email protected],www.rennes.fr/temps

■ Appel à projetsServices Tic géolocalisés■ La Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécommunications de l’Ouestlance un appel à projet à toute PME-PMI implantée en Bretagne et intéressée par la création de nouveaux usages basés sur les technologies de localisation utilisantdes signaux satellites (GPS, Egnos...). Le porteur du projet devra s’associer à au moinsun partenaire - entreprise, établissement public, association... - pour la phased’expérimentation de sa solution. Inscriptions ouvertes jusqu’au 14 septembre 2007. Rens.➜ Gérard Baubau, [email protected] ; Patrick Cosquer, [email protected], www.meito.com

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Pour paraître dans le prochain

➜ Tél. 02 23 40 66 66 ➜ Fax 02 23 40 66 41➜ [email protected]

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The race for performance, the search forwell-being and beneficial effects on health,changes in diet, etc are subjects which leadto the involvement of scientific research insport, in particular for preparing top levelathletes. But, France is not one of theleaders in this field. Will Brittany set an example? The onlyPhysical and Sports Education courseavailable at the École Normale Supérieure(ENS) was introduced in 2002 at the KerLann campus, Bruz. The ENS can use twolaboratories at Rennes 2 University, withsport research scientists who are oftensportsmen themselves.

In Human and Social Sciences, scientistsstudy the special relationship whichdevelops between athlete and trainer. In theMouvement Sport et Santé (M2S) laboratorythey are working on modelling how athletesmove, recently undertaking a unique studyon perfecting the goal throw at handball andthe shape of the hand (p.11). One team islooking into nutrition and health aspects,studying the diet of marathon runners, andthe possibility of sport being a therapy fortreating certain conditions such as diabetes.This new alliance between science and sport has also led to the creation of newcompanies in the field of food complements

for athletes as well as in the domain ofsports equipment. RFID technology fortimekeeping, new image processingapplications for videos of athletes - sport is awhole new ball game for information andcommunications technologies.But there is one human exploit where theathlete is face to face with himself. LionelLemonchois, winner of the last Route duRhum race, talks about this at the end of thefeature. Sport should always be a pleasure. ■

22 245/JUILLET-AOÛT 2007

These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

JULY-AUGUST 2007 ■ N°245

FEATURE P.9/17 Sport and science: towards a new alliance

FOCUS ON RESEARCH P.6

Scientists analyse how we learnAnimations, text, interactive programmes on multimedia systems - there are manydifferent ways of presenting information. But what is the most effective method forteaching? Amaël Arguel, a postgraduate at Rennes 2 University’s experimentalpsychology laboratory, is studying thisquestion using a scientific, experimentalapproach to provide a basis for selectingmethods. The experiments test documentson volunteers recruited by the laboratorywho are then assessed using a questionnairethe results of which are compared usingstatistical techniques. “Over the course of theexperiments we are able to gain a betterunderstanding of the factors that make learningeasier and define the application conditions,”states Amaël Arguel. The results are of use tomultimedia developers and teachers. Theycan also be used to test theoretical modelson how memory functions and how the brainprocesses information. The laboratory hasjust acquired an oculometric system that willmake it possible to set up more precisestudies into the visual exploration ofdocuments during learning. ■

FOCUS ON RESEARCH P.7

Economists carrying out experimentsExperimental economics was developed in the 1990s to evaluate behaviour relating tosubjects such as tax, safety of airline companies or the behaviour of surfers on e-bay. Theseexperiments are very special as “they take the form of games,” explains David Masclet, scientistat Labex at Rennes 1 University economic sciences faculty. The players taking part are paid,so that their behaviour is as close to reality as possible. This shows, for example, “whether theplayer really does what he says, which is not revealed by work based on surveys.” This techniquecan also be used to test economic theories and compare results of scientists throughout theworld. Many lessons can be learned: the players are more egoist when they are earningmoney than when public issues are at stake (environment or health, for example) andbecome more circumspect as the risks increase. The attitude of a leader also determines thebehaviour of the other players. With the exception of Internet where free, uncontrolled,anonymous reactions are inexhaustable. A phenomenon that has yet to be explained. ■

FOCUS ON NEWS P.8

Redevelopment of the Papeteries Vallée paper mill valleyThe site of Papeteries Vallée paper mill, Guingamp (Côtes-d’Armor), has just opened itsdoors to the public after the completion of an industrial heritage redevelopment project. ThePapeteries Vallée, named after the owner, was built in 1856 and continued to introduce newtechnology, from purchasing steam machinery to building a hydroelectric dam. It was aflourishing business at the beginning of the 20th century, but after the creation of theCommon Market with increased competition, the mill became part of a Belgian group andclosed down in 1965. In 1996, the destruction of the dam drew attention to the existence of the paper mill heritage.The valley was redeveloped to become a place for recreation, leisure and green tourism. Theproject to develop the paper mill for cultural events began in 2000. Now visitors can discoverold industrial sites created by a landscaper, while a graphic illustrator and a photographerhave brought to life the people and the remains. The area has now been completed by atheme trail to the site of the old dam with 9 km loop footpath. ■

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23245/JUILLET-AOÛT 2007

■Tarif normal : 2 ANS 54€ (au lieu de 66 €*) soit 4 nos gratuits / 1 AN 30 € (au lieude 33 €*) soit 1 no gratuit ■ Tarif étudiant (joindre un justificatif) : 2 ANS 27€

(au lieu de 66 €*) soit 13 nos gratuits / 1 AN 15 € (au lieu de 33 €*) soit 6 nos gratuits■ Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76 € / 1 AN 50 €

Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à : Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes..

� Nom � Prénom

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désire recevoir une facturesouhaite un abonnement de : 1AN (11 NOS) 2 ANS (22 NOS)

Tarif normal Tarif étudiant (joindre un justificatif)

Tarif étranger ou abonnement de soutien

BULLETIN D’ABONNEMENT

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L’infoscientifique et technique du grand Ouest *p

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