journées doctorales en paysage 2012 - ensap bordeaux

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Organisées sous l’égide du Ministere de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Energie, ces Journées ont pour objet de rassembler des doctorants et néo-docteurs dont les travaux portent sur le paysage. Elles proposent ainsi à des jeunes chercheurs venus de différents horizons disciplinaires un échange relatif à leurs problématiques et à leurs méthodes.

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Organisees sous l’egide du Ministere de l’Ecologie, du Developpement Durable et de l’Energie,

ces Journees ont pour objet de rassembler des doctorants et neo-docteurs dont les travaux

portent sur le paysage. Elles proposent ainsi à des jeunes chercheurs venus de differents horizons

disciplinaires un echange relatif à leurs problematiques et à leurs methodes. Ces Journees

sont aussi l’occasion d’un bilan sur les tendances actuelles de la recherche paysagere et sur

ses relations aux grands chantiers de l’action publique dans le domaine du paysage et, plus

largement, de l’amenagement, de l’environnement, du developpement et du patrimoine.

La 5eme edition de ces Journees privilegie en premier lieu les travaux de recherche qui participent,

sur la base d’experimentations, de propositions methodologiques, d’innovations techniques, ou

d’apports de connaissances d’ordre fondamental, à eclairer, construire la critique et assurer le

renouvellement des formes et des fins de l’action publique contemporaine en matiere de paysage.

Programme

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Jeudi 13 décembre 2012 / ensapBx – Atelier 1

09.00 Accueil des participants Martin CHENOT, Directeur de l’école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux (ensapBx)

10.00 Ouverture des journées Maryline LApLACE, Sous-directrice de l’enseignement supérieur et de la recherche en architecture au Ministère de la Culture et de la Communication et Laure DExCiDiEux LE COrNEC, Chef du bureau des paysages et de la publicité au Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie

11.00 Introduction scientifique par Serge BriFFAuD et Bernard DAVASSE

11.30 Les paysages de l’affectif. Les éleveurs et la gestion de l’espace pastoral en montagne pyrénéenne Dominique HENrY - CEPAGE, ensapBx

12.00 En quête de paysage dans des sociétés dites non paysagères. Expériences de recherche et choix méthodologiques Maéva pAupErT - ADES, Univ. Bordeaux III

12.30 - Pause repas

14.00 Reprise des communications

Outils et formes de l’actionSession n°1 / Amphi. 2

Dynamiques, histoire et patrimonialisation des paysages

Session n°2 / Amphi. 3

Politiques publiques urbaines et systèmes agro-urbains en Europe du Sud (Montpellier et Lisbonne) Guilhem MOuSSELiN - ADES, Univ. Bordeaux III

Du paysage au terroir viticole de fortes pentes : À la recherche des leviers du management territorial Etienne DELAY - GEOLAB, Limoges

Landscape Urbanism : Discours professionnel ou émergence de nouvelles pratiques ? Anaïs LEGEr - Agrocampus Ouest, Angers

Le patrimoine paysager comme élément constitutif d’un espace de nature protégé touristique : le cas du Parc National du Lake District Caroline pOuLiQuEN - Labo. ESO, Angers

Les perceptions historiques des paysages : reconnaissances et effacements des marqueurs paysagers antiques, l’exemple du Biterrois Sidonie MArCHAL - CReAAH, Le Mans

Paysages de l’énergie en haute montagne et développement touristique : le rôle de l’hydroélectricité dans les Pyrénées Jean-François rODriGuEZ - CEPAGE, ensapBx

15.30 - Pause cafe

La protection paysagère des littoraux en Italie et en France Sergio FLOriO - Univ. de Pise et du Sud Toulon

Analyse des dynamiques paysagères urbaines à travers les corpus photographiques du paysage Caroline GuiTTET - ESO, Rennes

Dynamique du paysage urbain au Cameroun septentrional : le cas de Ngaoundere Fanny Esther SuBÏNN ETOuKE - Univ. de Maroua, Cameroun

Les villes Nouvelles à l’épreuve du temps. L’exemple de Marne-la-Vallée Julien LABOrDE - ADES, Univ. Bordeaux III

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Vendredi 14 décembre 2012 / ADES - Maison des Suds + ensapBx - Amphi. 1

09.30 Accueil des participants

10.00 Démarrage des communications

Paysage et écologisation des territoires

Session n°3 / ADES - Maison des Suds

Des formes de sensibilité aux pratiques paysagères

Session n°4 / ADES - Maison des Suds

Paysage, ressource et «bon état écologique». Le cas de la Sèvre niortaise (XIXe- XXe siècles). Une enquête historique pour fonder un projet partagé rémi BErCOViTZ - CEPAGE, ensapBx

La réécriture des paysages et l’agriculture écologisée : de la banalisation du modèle productiviste à la diversité territoriale de modèle bio-dynamique Esther SANZ - EHESS, unité Ecodéveloppement, INRA Avignon

De l’optimalité pour la « ville-nature ». Nice, une ville vraiment verte ? Sébastien pASSEL - Laboratoire ESPACE, Nice

La cité verte : une réponse aux attentes de nature en ville ? philippe BODENAN - Agrocampus Ouest, Angers

Paysage multisensoriel des quartiers dits durables : spécificités, identités et compositions urbaines sensorielles Théa MANOLA - Lab’Urba, Paris

Révéler l’esthétique ordinaire des paysages périphériques Hélène GALLEZOT - Institut de Géographie de Lausanne

L'horizon, matière de l'habiter Julie CATTANT - Laboratoire GERPHAU, Paris

Le jardin privatif, un paysage sous influences multiples - Etude de cas dans l'agglomeration toulousaine Virginie ANTuNES - Laboratoire GEODE, Toulouse II

12.30 - Pause repas

ensapBx – Amphi. 1

14.00 Compte rendu des ateliers et discussion générale

15.30 Conclusion des journées et perspectives pour la recherche et la formation à la recherche en paysage

16.00 Aspects de la recherche paysagère en Italie Viviana FErrAriO

16.30 Postface Georges BErTrAND

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Samedi 15 décembre 2012 / Sortie de Terrain

2 programmes au choix uniquement sur inscription par mail : [email protected] de participation : 25 euros - dejeuner compris

choix

1La Juridiction de Saint-Emilion : un paysage culturel viticole du Patrimoine mondialLa sortie rendra compte, à travers visites de sites et rencontres, des recherches menées par le CEPAGE (Centre de recherche sur l’histoire et la culture du paysage - ensapBx) sur les transformations récentes et les représentations des paysages du Saint-Emilionnais, ainsi que sur le processus et les conséquences de l’inscription de la Juridiction au Patrimoine mondial de l’humanité.

choix

2Projets de paysage dans l’agglomération bordelaiseLa visite permettra de découvrir quelques-un des projets de paysage, emblématiques ou moins connus, qui ont participé ces dernières années au renouvellement des formes urbaines dans l’agglomération bordelaise. Elle rendra compte des recherches menées à l’ensapBx et à l’Université sur les politiques urbaines bordelaises et leur histoire.

• Comité scientifique

isabelle AuriCOSTE, Paysagiste, Theil-Rabier • Mayté BANZO, Géographe, ADES-CNRS, Univ. Bordeaux III • Georges BErTrAND, Géographe, Professeur émérite de l’Univ. de Toulouse II • Serge BriFFAuD, Historien, responsable scientifique CEPAGE, ADES-CNRS, ensapBx • Laurent DAuNE, Paysagiste, Haute Ecole en Paysage, Ingéniérie et Architecture, Genève • Bernard DAVASSE, Géographe, équipe CEPAGE, ADES-CNRS, ensapBx • Hervé DAVODEAu, Géographe, Agrocampus Ouest, INHP, Angers • Françoise DuBOST, Ethnologue, CNRS, Paris • Viviana FErrAriO, Architecte, Unité de recherche « Governo e Governance delle trasformazioni del paesaggio », Università IUAV di Venezia • Marina FrOLOVA, Géographe, Instituto de Desarrollo Regional, Univ. de Granada • Catherine GrOuT, Philosophe de l’art, LACTH, ENSAP de Lille • philippe GuTTiNGEr, Juriste, Univ. de Nanterre • Cyrille MArLiN, Paysagiste et architecte, équipe CEPAGE, ADES-CNRS, ensapBx • Frédéric pOuSiN, Architecte, directeur du LAREP, ENSP de Versailles • Denis rETAiLiE, Géographe, directeur d’ADES-CNRS, Univ. de Bordeaux III • Sylvie SErVAiN, Géographe, CITERES-CNRS, ENSNP de Blois

• Coordination / organisation

Serge BriFFAuD • Bernard DAVASSE • Marie-Noëlle WiSNiEWSKi • perrine rOY Contact : [email protected]

Résumés des

communications

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Dominique HENRY

Directeurs de thèse : Jean-Paul MÉTAILIÉ et Serge BRIFFAUDThese soutenue le 27 septembre 2012

GEODE - UMR 5602 CNRS - Universite Toulouse 2 Le MirailCEPAGE - ADES UMR 5185 CNRS - Universite de Bordeaux III - Ensap Bordeaux

« On fauche un peu, oui, les petits coins avec la faux et on fauche à la motofaucheuse. Tout autour de la grange, il y a des orties en certains endroits aussi, et tout ça c’est pas beau à voir. Quand c’est fauche, tout ça, c’est mieux. » (Eleveur ovin /Vallee de Campan)

Cette communication propose d’apporter un eclairage sur le « regard porte par les societes sur leur environnement » et plus particulierement sur les rapports à l’espace pastoral et aux paysages montagnards qu’entretiennent les eleveurs pyreneens dans la mise en œuvre de leurs pratiques agricoles.

En Oueil-Larboust (31) comme à Campan (65) ou en Haute vallee du Gave de Pau (65), nombre d’eleveurs referent leurs pratiques et certaines de leurs actions à la volonte ou à la necessite d’entretenir. « Ça permet d’entretenir. » De l’un à l’autre, on entretient… qui de l’herbe, qui un pre, des animaux, ou tout ensemble, quand l’allure de la prairie compte tout autant. « Quand c’est pas fauche autour de la grange, c’est pas beau à voir » exprime cet eleveur. A la dimension productive - faucher pour recolter l’herbe - est associee une satisfaction esthetique d’un travail beau voir, une dimension affective où les abords de la grange dessinent une geographie de la qualite paysagere.

En s’attachant à recolter le temoignage d’eleveurs choisis à partir d’enquêtes sociales qui prennent le paysage comme support du dialogue, cette recherche doctorale s’interesse d’un côte aux pratiques d’elevages et à leurs evolutions depuis les annees

1970 relativement aux transformations sociales et territoriales de l’elevage en montagne. Elle s’interesse d’un autre côte à mettre à jour le sens que les eleveurs attachent à leur façon d’entretenir la montagne.

L’approche ethno-geographique ici developpee se veut une demarche qui tente de metisser les deux entrees de la saisie de l’espace et de la saisie d’une subjectivite contenue au creux des pratiques et des representations du travail des eleveurs en montagne. Son ambition s’envisage ainsi comme contribution à l’analyse des paysages pastoraux montagnards qui prend en compte, tout autant que la spatialite et la temporalite des phenomenes paysagers, la rationalite subjective des eleveurs du point de vue des significations et des raisons de leur agir dans les paysages.

Une « dimension cachee » des paysages se degage : celle qui raconte l’investissement subjectif des eleveurs à entretenir leur vallee, celle qui signale une gestion affective des parcelles suivant leur localisation ou les valeurs (productive, patrimoniale) qui leurs sont attachees. C’est cette lecture ethno-geographique des paysages de l’affectif qui sera exposee.

Les paysages de l’affectif.Les éleveurs et la gestion de l’espace pastoral en montagne pyrénéenne

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Maéva PAUPERT

Directeurs de thèse : Serge MORIN et Laurent COUDERCHETThese soutenue le 4 juillet 2012

ADES UMR 5185 CNRS/ Universite de Bordeaux III

Pour ces journees doctorales je propose de revenir sur ma these questionnant la perception paysagere au Cameroun et qui analyse la maniere dont les individus mobilisent le visible dans leur identification au lieux, aux autres, et dans la construction de l’alterite.

Il s’agira d’une part de presenter la methodologie elaboree face à la conjonction d’un objet de recherche et d’une population complexes, le paysage et les societes de l’ouest du Cameroun.

L’etude, posee en termes paysagers, n’est pas sans difficultes s’agissant de populations reputees sans paysage. Pour acceder à ce que les societes occidentales nomment paysage, sans employer ce terme difficilement comprehensible par les populations, en l’absence de mot pour le dire dans les langues vernaculaires, et sans disposer de descriptions et de representations de paysages, il a ete decide de s’interesser aux discours sur le visible et de provoquer une perception au travers d’un exercice de prises de vues. Le contexte humain, marque par une multiplicite des echelles et references et par la mobilite des populations explique les choix operes concernant la population, l’echantillon et le terrain d’etude. Aucune entite de reference n’a ete retenue. L’analyse porte sur les rapports entre groupes, entre identite et alterite, et sur les processus de territorialisation. Le terrain a ete defini au fur et à mesure de l’enquête. Ces choix seront decrits et expliques ainsi que ceux en faveur de l’entretien semi-directif et de la photographie.

Il s’agira d’autre part de revenir sur les rapports entre visible et invisible, entre materialite et ideel dans la question paysagere. Cette etude reaffirme le rôle de l’ideel, des representations et des ideaux qui guident l’interpretation du visible. Les stereotypes ethniques constituant une sorte de systeme perceptif en commun et un marquage de l’espace opere par l’inscription qui rappelle certaines de leurs composantes ont ete analyses. Perception et marquage vont dans le même sens, confirmant les stereotypes et soulignant l’existence d’entites humaines et spatiales exclusives, malgre les chevauchements. Ces societes perçoivent et/ou construisent l’environnement à leur image. La formation reciproque de l’ideel et du materiel dans la production paysagere, contribue à la construction de la realite sociale.

Il s’agira enfin d’insister sur la necessaire apprehension globale du paysage, dans une perspective pluridisciplinaire, à differentes echelles d’espace et de temps, par la prise en compte des differents processus sociaux, politiques, economiques qui interviennent dans la configuration materielle et la perception du paysage. Cette etude montre que la perpcetion et l’action sur lamaterialite sont des formes d’interaction entre individus, groupes et Etat, et que le visible peut apparaître differemment aux Hommes en fonction de leur culture, des circonstances de la perception et des interêts qu’elle doit soutenir. La connaissance du contexte et des circonstances de la perception comme du marquage permettent d’en comprendre les motifs ou enjeux.

En quête de paysage dans des sociétés dites non paysagères.Expériences de recherche et choix méthodologiques

Outils et formes de l’action

Session n°1

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Guilhem MOUSSELIN

Directeurs de thèse : Mayté BANZO et Laurent COUDERCHETPremiere annee de these

ADES UMR 5185 CNRS/ Universite de Bordeaux III

Le deploiement des peripheries urbaines se fait tres souvent au detriment des surfaces agricoles et represente les dernieres formes d’avancees d’un processus generalise de croissance des villes, jugee multiforme et tres souvent desordonnee. Alors que se revelent les imperatifs de securite alimentaire, de la preservation des paysages et des ressources, le rôle de l’agriculture connaît une evolution sensible au gre de nouvelles demandes sociales (proximite, liens nature/agriculture, paysages...). L’agriculture n’a plus comme seule fonction la production de denrees alimentaires. Ces questions sont d’autant plus importantes en Mediterranee, que la grande majorite des espaces agricoles les plus productifs se situent dans les plaines littorales, où est concentree la pression fonciere.

L’arbitrage des pouvoirs publics et de l’ensemble des acteurs territoriaux impose de penser à long terme les conditions d’un developpement permettant d’integrer les dynamiques agricoles au processus de developpement urbain.

Il existe une grande diversite des formes d’agriculture en ville et autour d’elle. Ces dynamiques agricoles inscrites dans le tissu urbain creent des territoires complexes et multifonctionnels qui remettent en question le modele de lecture binaire urbain/rural. De plus, la proximite ou la copresence des modes de vie urbains et ruraux font apparaître un registre qui favorise l’effacement de cette «separation» au profit de leur interpenetration et leur interdependance. Dans cette optique, la definition des enjeux d’un projet de territoire se confronte au brouillage generalise de ses reperes et de ses categories, qui se revelent inoperantes pour qualifier certains espaces.

Cette contribution aux Journees Doctorales en Paysage propose de s’interesser au systeme d’interfaces ville-agriculture. Il s’agit de s’interroger sur les conditions de la mise en place et l’evolution de ces agencements territorialises et de leur gouvernance, afin de repenser l’integration des relations ville-agriculture. Nous privilegions une demarche systemique qui vise à analyser la complexite des relations entre acteurs, caracterisee par la tension du pouvoir politique et de la norme face à des formes d’hybridation souples et spontanees qui caracterisent ces objets spatiaux.

Nous questionnons : l’evolution des conceptions par le biais de la territorialisation des politiques publiques urbaines ; l’articulation des jeux d’echelles et des temporalites, les logiques d’organisation ; les moyens, les actions et les projets mis en oeuvre pour favoriser la resilience du systeme ville-agriculture.

« Politiques publiques urbaines et systèmes agro-urbains en Europe du Sud » (Montpellier et Lisbonne)

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Etienne DELAY

Directeurs de thèse : Philippe Allée et Eric RouvellacThese soutenue le 9 juin 2012

GEOLAB - UMR 6042 CNRS/ Universite de Limoges, FLSH

Les paysages viticoles de fortes pentes sont les exemples parfaits de l’adaptation de l’Homme aux contraintes imposees par le milieu et à ce titre, au fil du temps, ont reussi pour certains à se hisser à un tres haut niveau de reconnaissance en integrant, comme le vignoble de Lavaux ou des Cinque Terre, le cercle tres ferme des sites inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Or aujourd’hui, dans notre monde globalise, les fortes pentes sont considerees en viticulture comme des facteurs limitants à l’entretien de ces paysages. En effet, les difficultes de mecanisation font bondir les coûts de production par rapport à des zones de plaines. La pente est donc un facteur determinant et conditionne le choix du viticulteur quant à l’entretien de ses parcelles et aux transactions foncieres qu’il effectue. De plus, viennent s’ajouter à cela toutes les contraintes pesant dejà sur les strategies individuelles de structuration des vignobles aussi bien en plaine que dans ces zones aux conditions structurales difficiles, comme la legislation sur l’utilisation des pesticides ou encore la concurrence venant des nouveaux pays viticoles.

En travaillant sur deux terrains d’etude, l’AOC du Cru Banyuls (Pyrenees-Orientales, France) et le Val di cembra (Trentino, Italie), nous proposons un systeme ontologique du paysage viticole de fortes pentes, associant des observations de terrain, et une approche de modelisation basee sur des systemes multi-agents. Nous choisissons d’aborder les questions de paysage et de territoire en plaçant les actions humaines au centre du systeme pour comprendre comment toutes les variables environnementales,

sociales et economiques s’integrent et interagissent dans notre modele theorique, et quelle realite elles revêtent dans nos territoires.

Notre approche methodologique basee sur le triptyque territoire/ontologies/simulations, nous permet de mettre en lumiere les differents facteurs qui entrent en consideration dans la constitution des equilibres regionaux afin d’aboutir à un environnement de simulation refletant la realite ; le paysage simule etant, comme le paysage reel, la resultante de toutes les interactions du systeme. À plus long terme, cette methodologie pourra aussi être utilisee par les gestionnaires du territoire (Organisme de gestion de l’AOC, communes, communautes de communes) comme un outil pedagogique permettant de mieux comprendre leurs espaces et de parfaitement cibler les variables sur lesquelles intervenir (aide financiere ciblee, promotion de certains produits, restructuration des reseaux routiers, etc.).

Du paysage au terroir viticole de fortes pentes : à la recherche des leviers du management territorial

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Anaïs LEGER

Directeurs de thèse : Walid OUESLATI et Hervé DAVODEAUTroisieme annee de these

Departement Paysage – Agrocampus Ouest, Angers

Nous entrons dans ce qui a ete appele “le premier siecle urbain” (Steiner, 2011). Avec une majorite de la population mondiale qui vivra dans des zones urbaines dans les annees à venir, de nouveaux defis environnementaux se posent. Alors que certains auteurs considerent le developpement durable comme insuffisant (Marcuse, 1998; Mostafavi & Foherty, 2010), un tournant ecologique semble s’operer dans la strategie de pensee des espaces urbains. L’approche ecologique semble ainsi plus adaptee aux caracteristiques systemiques de l’environnement urbain (Reimer, 2010). Dans la construction de la ville contemporaine, la frontiere entre nature et urbain s’estompe (Deleuze & Guattari, 1980; Descola, 2005; Latour, 2005).

Le concept de paysage urbain incarne un corpus pour penser la ville d’une maniere plus ecologique et constitue un medium pour repondre à cette nouvelle complexite urbaine (Lindholm, 2011). Mais la manipulation de cette notion est-elle reservee uniquement aux paysagistes ? En reponse à cette question, Charles Waldheim a lance la theorie du Landscape Urbanism aux Etats-Unis au debut des annees 2000. Cette theorie positionne les paysagistes comme les plus à même d’organiser la ville en integrant les sciences ecologiques au coeur de la conception urbaine (Corner, 2006; Waldheim, 2006).

Cet article propose une revue de litterature critique sur la theorie du Landscape Urbanism et les theories similaires dans le contexte français. Nous montrons que les notions de paysage

et d’ecologie sont passees progressivement d’une relation d’opposition traditionnelle à une imbrication. Nous suggerons ensuite que le Landscape Urbanism est d’avantage un discours professionnel qu’une theorie academique. Finalement, nous montrons que le Landscape Urbanism constitue un referentiel pour les pratiques professionnelles emergentes et encourage à estomper les frontieres entre disciplines, professions et pratiques.

Landscape Urbanism : Nouveau discours ou nouvelles pratiques des paysagistes ?

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Sergio FLORIO

Directeurs de thèse : Thierry DI MANNO et Virginia MESSERINIDoctorat en droit public, quatrieme annee à Pisa et troisieme annee à Toulon

Universites de Pisa (Italie) et du Sud Toulon-Var (France)

En Italie, l’evolution de la protection du paysage côtier suit essentiellement la discipline prevue de façon plus generale pour tout le territoire national dans les zones soumises à contraintes. Dans un premier temps, seuls les sites qui presentaient un interêt esthetique particulier etaient proteges. Il fallut attendre la loi «Galasso» de 1985 pour se pencher, entre autres, sur toutes les zones situees jusqu’à 300 metres du rivage. Cette norme est actuellement encore en vigueur car elle a ete inseree dans le code des biens culturels et du paysage de 2004. Il n’existe pas d’interdiction absolue de construire, mais les constructions de bâtiments sont autorisees uniquement apres l’obtention d’autorisation paysagere specifique. En revanche, les zones marines protegees et les parcs, pour ce qui concerne les aspects naturalistiques, font l’objet d’une attention particuliere, même si les competences et normes generales en matiere de paysage restent fermes. Dans le complexe, la protection des zones côtieres presentent differentes limites soulignees dans le temps pour tous les milieux d’interêt paysager et pas encore depassees, limites aggravees par l’unicite et la sensibilite particuliere de ces territoires.

La France, elle, offre une protection qui jouit d’instruments et de regles beaucoup plus nombreuses et rigoureuses. Il existe un espace frappe d’interdiction absolue de construire, jusqu’à cent metres de la mer pour les zones non urbanisees. On prête une attention particuliere aux espaces remarquables, dont l’etendue partant du rivage n’est pas etablie par la loi mais par l’autorite

administrative ou bien par le juge et peut même arriver jusqu’à 7 kms du rivage. En outre, l’etendue de l’urbanisation est limitee dans les espaces proches du rivage et dans ce cas aussi, il n’existe pas de distance fixee par la loi, mais beaucoup de choses passent par la justice. Dans ces zones, les interventions sont soumises à des conditions bien determinees et doivent obtenir egalement l’accord du Prefet. Un autre institut interessant est celui de la regle de l’urbanisation en continuite dans toutes les communes littorales et l’obligation de construire des routes de transit à une distance importante du rivage. Particulierement significatif c’est le rôle joue par le Conservatoire des littoraux, qui acquiert et realise des travaux de remise en etat de vastes zones du territoire côtier pour ensuite en confier la gestion aux communes.

La comparaison entre les deux systemes permet de mettre en evidence les points forts et les points faibles et d’offrir des orientations possibles.

La protection paysagère des littoraux en Italie et en France

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Caroline GUITTET

Directrice de thèse : Laurence LE DÛ-BLAYODeuxieme annee de these

ESO Rennes – UMR 6590 CNRS/Universite Rennes II

Les lois Defferre sur la decentralisation, les incitations juridiques (loi « paysages », 1993, Convention europeenne du paysage, 2006) et la demande sociale en terme de paysage invitent les collectivites territoriales à prendre en compte le paysage dans leurs politiques d’amenagement. La photographie peut être un outil de comprehension et de sensibilisation aux evolutions du paysage afin de faciliter les prises de decision dans la gestion, la protection et l’amenagement du paysage. Ainsi, les objectifs des Observatoires Photographiques du Paysage (OPP), lances en 1991 par le Ministere de l’Environnement, sont tres clairs. Il s’agit « de constituer un fonds de series photographiques qui permette d’analyser les mecanismes et les facteurs de transformations des espaces ainsi que les rôles des differents acteurs qui en sont la cause de façon à orienter favorablement l’evolution du paysage » (MEEDDAT, 2008). Ce fonds photographique connait un fort renouvellement depuis une dizaine d’annees avec l’emergence de nombreux OPP locaux (Parcs Naturels Regionaux, agglomerations, pays, etc.). Il est, toutefois, sous exploite faute d’accessibilite et faute de methodes d’analyses des dynamiques paysageres de ces corpus photographiques.

A travers l’exemple d’une commande publique de la region Bretagne sur « l’evolution du paysage breton à partir de blocs diagrammes animes », cette communication tente de montrer que les OPP sont d’une part des outils evocateurs pour sensibiliser les elus en matiere de projet de paysage et d’autre part source de connaissances facilitant la modelisation des dynamiques paysageres. Celle-ci portera plus particulierement sur les dynamiques urbaines.

Apres une breve presentation des enjeux des OPP et de la commande de la region Bretagne, il s’agira de mettre en lumiere les caracteristiques du corpus photographique etudie. Puis, il sera propose de comprendre comment l’analyse du corpus permet, dans un premier temps, d’expliciter les dynamiques paysageres urbaines et, dans un second temps, de faire emerger des evolutions peu accessibles via d’autres documents (usages, micro-elements du paysage, etc.). Cet apport de connaissances facilite la modelisation des dynamiques du paysage urbain. Le dernier point de la communication visera à etablir un bilan critique des contributions des OPP dans l’analyse des dynamiques paysageres.

Analyse des dynamiques paysagères urbaines à travers les corpus photographiques du paysage

Dynamiques, histoire et patrimonialisation

des paysages

Session n°2

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Caroline POULIQUEN

Directeur de thèse : Philippe VIOLIERQuatrieme annee de these

ESO Angers - UMR 6590 CNRS/Universite d’Angers, UFR ITBS

Envisager la nature comme un patrimoine est aujourd’hui un questionnement fort (en septembre 2011, on se posait la question des « valeurs et processus » en oeuvre lorsqu’il s’agit de « patrimonialiser la nature », lors d’un colloque à Pau) : parler de « patrimoine naturel » est habituel, tandis que la nature transparaît tout particulierement comme valeur ajoutee dans les espaces proteges français et internationaux : même dans leur nom, ces espaces se revendiquent « naturels » (« parcs naturels regionaux », « espaces naturels sensibles » français, « parques naturales » espagnols). Alors que J. Levy et M. Lussault envisagent la « mise en patrimoine » de la nature comme un processus repondant aux problematiques actuelles de developpement durable, dans l’objectif de « conserver l’environnement naturel de la planete au plus pres possible de son etat actuel » (2003), l’homme (notamment le visiteur) apparaît de plus en plus comme perturbateur, un empêcheur de conserver en rond, dans ces espaces souvent tres frequentes par les touristes et les excursionnistes. Quoi de mieux pour perpetuer en Occident, depuis les Lumieres, la separation entre nature et culture ? On evoque les « plaies » qui resulteraient d’un « nombre de visiteurs trop important » (DIREN, 2003), sans pouvoir pour autant determiner un seuil à partir duquel la frequentation deviendrait excessive…

Definir « le patrimoine naturel » de ces espaces proteges comme autrement que « naturel » paraîtrait pourtant logique : c’est effectivement l’homme qui a determine, même avant l’officialisation de leur protection, le paysage de ces espaces, ou du moins la

perception de la nature de ces espaces. Le cas du Parc National du Lake District, en Angleterre, est particulier : son histoire (etudiee à partir des ecrits d’auteurs romantiques, qui y furent les premiers voyageurs) et son actualite (evaluee par un travail de terrain ayant eu lieu en 2010 et à une etude des visuels de communication du Parc) donnent à cet espace l’initiative de faire paraître l’homme comme un constructeur et un prescripteur, plus qu’un perturbateur. A travers l’etude du paysage pittoresque determine par William Gilpin, du paysage compris comme prolongement de l’homme tel que les romantiques le percevaient, ou encore du paysage touristique actuel envisage comme paysage social et reflet des pratiques anciennes des voyageurs, cette communication aura pour but de legitimer la notion de « patrimoine paysager » pour les espaces proteges, où la nature est, pour les habitants et les visiteurs, et pour les hommes en general, davantage sociale que veritablement « naturelle ».

Le patrimoine paysager comme élément constitutif d’un espace de nature protégé touristique : le cas du Parc National du Lake District (Angleterre)

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Sidonie MARCHAL

Directrice de thèse : Rita COMPATANGELO-SOUSSIGNANDeuxieme annee de these

CReAAH - UMR 6566 - Universite du Maine, Le Mans

Cette etude se propose de porter un regard historique sur la perception et la valorisation patrimoniale des paysages antiques de l’ancienne province romaine de la Narbonnaise et plus particulierement du territoire de l’ancienne colonie de Beziers, le Biterrois. Elle s’inscrit dans le questionnement du regard porte par les societes sur leur environnement, dans leur relation à des cultures et des formes de sensibilite socialement et historiquement differenciees. Elle questionne les liens entre paysage, patrimoine et memoire.

Les paysages du Midi sont aujourd’hui perçus comme culturels et patrimoniaux, notamment parce qu’ils portent des traces heritees de l’Antiquite et de la colonisation romaine. Agissant comme des passeurs de memoire, ces paysages temoignent de la longue histoire de la Narbonnaise. Nîmes, Arles ou Orange sont dans l’imaginaire collectif des cites dont le riche passe antique est encore visible dans le paysage.

Dans le Languedoc d’aujourd’hui, Beziers et son territoire n’apparaissent, ni dans l’imaginaire collectif, ni dans une politique publique de valorisation, comme un territoire dont les paysages temoignent d’une antiquite « valorisable ».

En 1633 pourtant, Guillaume Catel, conseiller au Parlement de Toulouse et auteur des tres riches Memoires de l’Histoire du Languedoc fait du Biterrois un territoire aux paysages antiques, citant avec le pont du Gard, le pont Septimius, entre Narbonne

et Beziers, avec le temple de Diane à Nîmes, le temple de Venus à Vendres, et l’amphitheâtre de Beziers « duquel on voit les caves ». Le Biterrois est reconnu au milieu du XVIIeme siecle comme signifiant d’un paysage antique, puis cette perception de l’antiquite des paysages se perd au XVIIIeme siecle. Une rupture s’opere alors, les paysages « valorises » deviennent ceux du Canal Royal du Languedoc.

Cette etude se propose d’interroger les mecanismes de reconnaissance ou d’oubli de certains marqueurs historiques du paysage. Elle interroge la relation entre contexte politique regional ou national et perception paysagere. La perception de la dimension historique des paysages est liee en effet au contexte politique, regional ou national, qui la produit. Il semble qu’en Languedoc, la perception de l’antiquite des paysages soit efficiente quand le royaume se dechire en guerres de religion. Cette etude pose egalement la question des supports de mediation d’un paysage perçu comme historique aux XVIIeme

et XVIIIeme siecles, entre temoignages textuels et temoignages iconographiques. Enfin, elle souhaite souligner l’interêt d’inscrire la question de la perception et de la valorisation des paysages dans la longue duree, afin de souligner la necessaire prise en compte de cette longue histoire dans les politiques publiques actuelles de developpement culturel et patrimonial.

Les perceptions historiques des paysages : reconnaissances eteffacements des marqueurs paysagers antiques, l’exemple du Biterrois

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Jean-François RODRIGUEZ

Directeurs de thèse : Jean-Paul MÉTAILIÉ et Serge BRIFFAUDGEODE - UMR 5602 CNRS - Universite Toulouse 2 Le Mirail

CEPAGE - ADES UMR 5185 CNRS - Universite de Bordeaux III - Ensap Bordeaux

Aborder les paysages de haute montagne dans les Pyrenees nous renvoie des le prime abord à la question des representations et de l’imaginaire collectif de ces territoires. Pour notre societe, la haute montagne est un « espace naturel sauvage » dont l’authenticite et la beaute sont garanties par une « sauvagete » supposee, dans un ideal ecologique. Dans ce modele paysager, le seul patrimoine reconnu est le patrimoine naturel. Il est dans la majorite des cas au cœur des preoccupations des mesures de protection et de classement. Pourtant, sans nier le caractere naturel de la haute montagne, la realite a toujours ete autre. C’est un espace fortement anthropise depuis la prehistoire, et d’importantes actions d’amenagements dans les periodes historiques plus recentes.

Depuis l’avenement de la houille blanche à la fin du XIXe siecle, les amenagements hydroelectriques font partie des paysages de haute montagne dans la presque totalite des vallees pyreneennes. L’histoire de la decouverte touristique de la montagne et de ses representations paysageres est etroitement liee à l’histoire de l’exploitation des ressources naturelles et de ses amenagements. Des le debut du XXe siecle, les touristes sont attires par les travaux de construction des barrages, devant lesquels ils vont se faire photographier, tout comme on allait autrefois se faire photographier devant les cascades ou les seracs des glaciers. En leur attribuant une valeur patrimoniale, ils ont donne aux paysages de l’hydroelectricite un sens nouveau, les convertissant en un levier puissant de developpement touristique. Par ailleurs,

les infrastructures hydroelectriques ont fortement contribue au developpement touristique : les routes ont facilite l’acces à la haute montagne, les baraquements de chantiers sont devenus des refuges qui accueillent un grand nombre de randonneurs. Elles ont donc souvent ete à l’origine de la frequentation de masse de la haute montagne.

Les massifs des Encantats (En Espagne) et du Neouvielle (En France), soumis à une forte pression touristique, sont des exemples significatifs des enjeux patrimoniaux contemporains qui tiennent compte de l’hybridite des traces visibles aujourd’hui dans le territoire de haute montagne, en relation avec les nouvelles preoccupations paysageres portees par la Convention europeenne du paysage.

Paysages de l’énergie en haute montagne et développement touristique : le rôle de l’hydroélectricité dans les Pyrénées

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Fanny Esther SUBÏNN ETOUKE

Directeur de thèse : René Joly ASSAKO ASSAKO et IYA MoussaDeuxieme annee de these

Departement de Geographie, Ecole Normale Superieure, Universite de Maroua

L’urbanisation, processus de developpement numerique et spatial des villes, concerne tout ce qui est lie à la progression directe du phenomene urbain et transforme peu à peu les villes ou les banlieues et souvent les deux. Un rapport de l’ONU-Habitat (2006) stipule qu’il existe desormais plus de personnes vivant dans les villes que celles vivant en campagne. D’ici 2030, les villes compteront 5 milliards d’individus, dont 80% se trouvant dans les villes des pays en developpement, c’est-à-dire en Afrique, en Amerique latine et en Asie. Même si l’accent en terme de croissance demographique urbaine est en general mis sur les grandes villes, cette derniere se produira egalement et dans une large mesure au sein des petites et moyennes villes. Longtemps restee un continent « vide », l’Afrique a fortement ete affectee depuis les annees 1950 par l’urbanisation. Celle-ci a pris des proportions demesurees dans les villes subsahariennes. Au Cameroun en general et dans sa partie septentrionale en particulier, le paysage urbain revêt des formes particulieres sous l’effet conjugue d’une domination de la civilisation musulmane, de la colonisation, puis de l’accession à l’independance du pays. A Ngaoundere, principale ville-carrefour entre Nord et Sud, nous partons d’une architecture traditionnelle unistratifiee et centree sur le lamidat à un melange au moderne avec plusieurs strates. Nous partons d’un milieu hostile à la presence d’arbres en zone urbaine pour une diversite floristique à usages varies. Quels sont les facteurs et les caracteristiques de l’evolution du paysage urbain à Ngaoundere ? Analyser le paysage revient à cerner la diversite des processus d’echange qui s’effectuent entre les individus et leur environnement. Le paysage se percevant

à differents niveaux en fonction de si l’on est amenageur ou usager, il est question pour nous d’etudier la production urbaine et la consommation urbaine, ainsi que l’adequation ou la non-adequation entre les deux. La methodologie s’articule autour de recherches documentaires, d’observations de terrain, d’enquêtes et interviews et de travaux de laboratoire. Les premiers resultats de cette analyse montrent que les pratiques liees à l’architecture et aux espaces verts dans les villes du Nord-Cameroun ont evolue de façon dynamique sous l’effet de l’accession à l’independance et des mouvements de populations. Eu egard au taux d’urbanisation galopant au Cameroun, l’amelioration du cadre de vie represente un enjeu fondamental pour la protection de l’environnement. A l’ere de la decentralisation où toute ville se doit d’être dotee de capacites d’adaptation, de planification et d’organisation au vu des responsabilites sans cesse croissantes en matiere de gouvernance qui deviennent les leurs, il est important d’avoir une bonne lecture ainsi qu’une comprehension adequate du paysage afin d’orienter convenablement le developpement en tenant compte du patrimoine culturel à preserver. Notre reflexion s’inspire des travaux de Bailly Antoine, Raffestin Claude et Reymond Henri (Les concepts du paysage : problematique et representations. In Espace Geographique n° 4, 1980, pp.277-286) et de Brossard Thierry, Wieber Jean-Claude (Le paysage : trois definitions, un mode d’analyse et de cartographie. In: Espace geographique. Tome 13 n°1, 1984. pp. 5-12).

Dynamique du paysage urbain au Cameroun septentrional : le cas de Ngaoundéré

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Julien LABORDE

Directeur de thèse : Laurent COUDERCHETPremiere annee de these

ADES UMR 5185 CNRS/ Universite de Bordeaux III

De par leur taille, leur unite, et la rapidite de leur construction, les nouveaux paysages issus des grands programmes de villes nouvelles sont le temoin d’une epoque et d’une pensee bien particuliere sur l’urbanisme. Les villes nouvelles sont des lieux d’etudes privilegies pour etudier la maniere dont se construisent des patrimoines au travers des nouveaux espaces crees par ces grands programmes, et dont evoluent les paysages sous l’influence des politiques publiques et des pratiques sociales. Par ailleurs, face à de nouvelles attentes, actions et principes de gestion en lien avec les principes du developpement durable, ces espaces deviennent egalement des lieux propices d’analyse des mutations paysageres en cours qui questionnent la maniere d’agir et la façon dont les acteurs perçoivent et envisagent ces evolutions. Le but de la recherche est donc de comprendre comment les paysages resultant d’une action politique forte integrent la dimension temporelle, en etudiant les dynamiques et les evolutions des modeles paysagers et urbains sur lesquels se fonde la ville nouvelle, en le plaçant dans une dynamique evolutive et comparative avec les modeles de pensees actuels sur la « ville durable ». Ce questionnement amene à s’interroger en parallele sur la pratique professionnelle des paysagistes et sur l’evolution des concepts et methodes developpes par cette profession depuis les annees 60 dans le contexte de l’amenagement urbain.

Marne-la-Vallee, en cours de construction depuis les annees 70, offre à cet effet une opportunite pour etudier l’evolution du paysage et les transformations des modeles qui ont prevalu à son amenagement, en questionnant leur pertinence, leur perennite et l’impact des politiques actuelles sur ces paysages. L’interêt de ce territoire divise en quatre

secteurs d’amenagements est de permettre d’etudier l’evolution des concepts mis en œuvre, et leur impact en terme paysager.

L’objectif des amenageurs de Marne-la-Vallee etait de creer une ville dans la nature, une « ville territoire », en integrant le paysage rural existant pour permettre une gradation de la ville vers la campagne. Ce maillage a permis de structurer le tissu urbain avec comme objectif de proposer une nouvelle vision de la ville et de l’urbanisme où la « nature » jouerait un rôle majeur. Pourtant « l’agglomeration constitue un espace de concentration urbaine qui fait paradoxe avec l’image de la ” ville à la campagne ” que la ville nouvelle a souvent voulu vehiculer » (SCOT, 2010). Ce decalage amene à s’interroger sur la pertinence des propositions et de leurs mises en œuvre, sur la temporalite du projet, mais aussi sur la gestion qui a ete faite de ces espaces. Finalement cette « nature » pensee lors de la creation de la ville nouvelle etait-elle « durable » ? Les paysages issus des idees et des modalites de conception à l’œuvre lors de la construction des villes nouvelles sont-ils integrables dans les attentes actuelles sur la « ville durable » ? Les nouvelles reflexions sur la ville, l’urbanisme et les representations sociales du paysage, entrainent-elles de nouveaux modeles dans les derniers secteurs amenages, et un renouvellement des formes produites ?

Cette recherche est engagee dans le cadre de l’appel à projet « Paysage et Developpement Durable » lance par le Ministere de l’Ecologie, du Developpement Durable, des Transports et du Logement.

Les villes nouvelles à l’épreuve du temps. L’exemple de Marne-la-Vallée

Paysage et écologisation des territoires

Session n°3

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rémi BERCOVITZ

Directeurs de thèse : Mayté BANZO et Serge BRIFFAUDPremiere annee de these

CEPAGE - ADES UMR 5185 CNRS/ Universite de Bordeaux III – Ensap Bordeaux

Depuis trois siecles environ, la culture technique de l’ingenieur façonne et modele les paysages de riviere. Or cet heritage est aujourd’hui remis en cause par l’importance nouvelle donnee à la dimension environnementale du rapport des societes à l’eau. Ce tournant historique s’incarne à travers des politiques de « restauration ecologique » et en particulier via la Directive Cadre Europeenne (D.C.E.) qui enjoint les etats membres d’atteindre le « bon etat ecologique » des cours d’eau à l’horizon 2015. Dans le même temps de nouveaux usages sociaux ont emerge : cadre de vie, espace recreatif ou de nature en ville, la riviere est devenu un patrimoine paysager et une « valeur refuge » (F. Ardillier-Carras, 1998). Les paysages valleens oscillent donc entre de multiples logiques d’appropriation et d’action qui poursuivent des fins potentiellement contradictoires. Les paysages de la Sevre niortaise (fleuve côtier dont la partie estuarienne correspond au Marais Poitevin) apparaissent particulierement exposes à ces controverses socio-environnementales et constituent ainsi une etude de cas à la fois generale et singuliere.

C’est dans ce contexte de conflictualite et de reagencement des finalites de l’action que s’inscrit notre contribution. Celle-ci aborde le paysage à la fois comme objet de la connaissance et comme outil d’aide à la decision. Nous postulons en effet que face à la diversite des attentes sociales et la multiplicite des objectifs dont doivent s’emparer les decideurs, il importe de pouvoir se referer à un cadre integrateur de reflexion et d’action. Ce cadre, pour nous, est constitue par le paysage. Considere comme structure materielle evolutive, il enregistre les effets des pratiques et des politiques et est ainsi apprehende comme un temoin vers lequel on peut penser et evaluer l’action. D’autre part sa dimension sensible et concrete en font un outil autour duquel peut se structurer le

debat public. On envisage alors le paysage comme un outil de mediation capable de faire emerger un nouveau « contrat socio-territorial ».

L’hypothese de la mediation par le paysage constitue l’horizon de notre contribution qui vise dans un premier temps à dresser un bilan critique des theories et pratiques en la matiere. Sur la base de ces analyses, nous presenterons les fondements methodologiques d’une demarche appliquee au cas des paysages de la Sevre niortaise. Cette demarche s’appuie sur la construction et le partage d’une connaissance historique et s’articule autour de trois moments fortement imbriques :1. Une lecture historique des paysages, qui vise à reconstituer sur le temps long la trajectoire et les etats successifs des milieux et des paysages de la Sevre niortaise en insistant sur les liens de toutes natures qui unissent le rapport à l’eau et les formes du paysage.2. Une operation de mediation paysagere, dont la finalite est de transformer les resultats de la recherche historique en de multiples « objets intermediaires » (D. Vinck, 2009) susceptibles de construire un espace de discussion. Ici les savoirs-faire du paysagiste, notamment en terme de maîtrise des outils graphiques, apparaissent essentiels.3. L’animation de la mediation paysagere, qui consiste à prendre part à des processus decisionnels afin d’y diffuser et d’y partager les savoirs issus de la recherche historique. Nous envisageons alors de « faire vivre » dans le champ de l’action les « objets intermediaires » construit dans la phase precedente.Enfin nous presenterons les premiers resultats que cette demarche debutee en mars 2012 aura permis de faire emerger.

Paysage, ressource et « Bon état écologique » Le cas de la Sèvre niortaise (XIXe- XXIe siècle). Une enquête historique pour fonder un projet partagé

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Esther SANZ SANZ

Directeurs de thèse : Bernard Hubert et Claude NapoléonePremiere annee de these

EHESS / Unite Ecodeveloppement, INRA Avignon

L’industrialisation de l’agriculture a obvie les fonctions d’organisation, de rationalisation et d’amenagement de l’espace inherents aux paysages. Pour le monde agricole de la modernisation, l’espace devait être isotopique et s’abstraire des contraintes locales. Aujourd’hui, plusieurs approches agricoles innovantes respectueuses de l’environnement remettent le paysage au centre du projet agricole à travers des demarches de spatialisation issues d’une connaissance fine du territoire. En effet, la multifonctionnalite de l’agriculture promue par la Loi d’Orientation Agricole (LOA) de 1999 pousse à abandonner le paradigme technologique du modele productiviste qui mesurait la performance agricole exclusivement en termes de rendement au profit d’autres modes d’organisation sociale et spatiale permettant l’integration des fonctions ecologiques et productives des agro-ecosystemes sur le même territoire pour une meilleure gestion de la bio-diversite.

Ces formes d’agriculture « ecologisees », dont l’agriculture biologique(AB) pourrait être consideree le prototype, de par ses regles de production organisent-elles des espaces specifiques et de paysages particuliers, qui traduisent la realite du travail des agriculteurs et le potentiel concret du milieu. Elles naissent d’une reflexion fondee sur le paysage qui structure ses elements : haies, arbres, fosses, talus... pour permettre à la nature de devenir une alliee et pas une contrainte à la production. L’organisation spatiale des terres agricoles en bio est differente de celle en agriculture conventionnelle car il va falloir heberger les auxiliaires naturels qui serviront à une production agricole sans ou presque

intrants chimiques. Les elements supprimes avec l’agriculture intensive reapparaissent. On assiste ainsi à la reecriture d’un paysage qui n’est plus un paysage d’agriculture industrielle de grandes plaines mais un paysage d’agriculture tres diversifiee, qui valorise les atouts du territoire.

L’objet de cette communication est de presenter une methodologie pour caracteriser spatialement ces types de paysages agricoles territorialises à partir de l’etude de quelques experiences localisees.

La réécriture des paysages et l’agriculture écologisée : de la banalisation du modèle productiviste à la diversité territoriale de modèle bio-dynamique

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Sébastien PASSEL

Directeur de thèse : Gilles MAIGNANTPremiere annee de these

ESPACE - UMR 7300 CNRS/Universite de Nice – Sophia Antipolis

A priori, le theme de la nature en ville apparaît assez contradictoire : par definition, la ville est un espace oppose à la nature. Ainsi, dans un sens large, on peut nommer nature tout ce qui n’est pas la ville (Brunet et al, 1993). Mais depuis quelques annees, la vision d’amenagements durables est devenue l’un des elements capitaux dans les politiques urbaines : la ville se veut plus ecologique, encouragee par des legislations recentes prônant un developpement plus soutenable des territoires – autant de facteurs pour tenter de retrouver les bienfaits du vivre urbain. Les projets territoriaux de (re)creer de la nature en ville ont certes beaucoup evolue, notamment avec la mise en oeuvre concrete de nombreuses trames vertes. Des lors, pour chaque entite administrative, il deviendrait envisageable de glaner certains titres honorifiques, en particulier si l’on tient compte du classement des « villes vertes », diffuse chaque annee par les grands medias nationaux. En France, Nice en est le parfait exemple, de par l’integration dans ses recents documents de planification la volonte d’être identifiee comme etant la « ville verte de la Mediterranee » ; en outre, une coulee verte irriguera son coeur urbain à l’horizon 2013.

Pour autant, comment peut-on definir une « ville verte » ? De maniere triviale, en calculant une superficie d’espaces verts, en denombrant les especes vegetales presentes dans chaque ville ? Au-delà de ce simple effet de marketing urbain presuppose, etudier la nature en ville necessite une approche transversale de la question, mutualisant les parametres sociaux, economiques

et environnementaux. Yves Chalas (2001) distingue par ailleurs la « ville nature » contemporaine selon cinq concepts cles : l’interpenetration, la centralite, la sensorialite, la monumentalite et le vide structurant. La nature en ville serait donc la resultante d’une complexite ideelle, qui agirait de maniere retroactive sur la materialite des paysages: aussi, la proximite de milieux naturels serait benefique pour la sante et le bien-être des citadins (Barton, 2009). Cette vision systemique de la thematique amene à une recherche de la potentielle existence d’une « ville-nature » optimale – une situation ideale vers laquelle on essaye de tendre (Maignant, 2009). Au travers de ces reflexions, de nombreux indicateurs interdisciplinaires, issus de donnees aussi bien quantitatives que qualitatives, ont ete crees de façon à pouvoir determiner le profil d’optimalite de chaque quartier niçois en termes de nature en ville. Dans un second temps, des traitements de morphologie mathematique – une methode destinee à quantifier des structures geometriques, c’est-à-dire à mesurer des ensembles – permettront, par analyse d’image, de detecter et de hierarchiser les contrastes d’optimalite intra-urbains, revenant à spatialiser « les clivages fondamentaux et à apprecier leur degre d’intensite » (Voiron-Canicio, 1995).

De l’optimalité pour la « ville-nature ». Nice, une ville vraiment verte ?

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philippe BODENAN

Directeurs de thèse : Nathalie CARCAUD, Christian PIHET et David MONTEMBAULTPremiere annee de these

Agrocampus-Ouest, centre d’Angers, INHP, UP Paysage

Alors que l’urbanisation est un phenomene qui continue de croître, entraînant avec elle un developpement et une diffusion de la culture urbaine (Thomsin, 2005, Hawken, 1993 cite dans Miller, 2005) on observe de façon paradoxale que la nature prend une place de plus en plus importante dans la ville. Il s’agit tout d’abord d’une attente de la population, qui demande une plus grande proximite avec la nature. Mais cette necessite de nature en ville se manifeste egalement chez les amenageurs et les politiques. Les questions de bien-être, de qualite de vie ou de biodiversite, passent ainsi par la notion de naturalite.

Le vegetal est aujourd’hui privilegie pour repondre à cette demande de nature. Il a pris ces dernieres decennies de nouvelles formes dans la ville. Cela se traduit par un enrichissement de la palette vegetale avec des especes dites « naturelles », mais aussi par de nouveaux supports de plantation comme les toits et les murs. Cette nouvelle declinaison du vegetal interpelle cependant la notion de naturalite : une plante graminee ne necessitant certes qu’un arrosage modere, mais non indigene, peut-elle être consideree comme plus naturelle? Doit-on considerer les murs vegetaux avant tout, d’apres la presence du vegetal qu’ils apportent ou d’apres la debauche de moyens techniques qu’ils impliquent ? Cela pose la question des choix en termes de vegetaux et de formes de vegetalisation qui seront les plus à même de repondre à cette demande de nature en ville ?

Il est egalement important de rappeler que la nature ne peut pas se resumer au seul vegetal. C’est cette position de monopole que denonce A. Roger (1999) lorsqu’il parle de « verdôlatrie ».

De même N. Blanc, JP Deleage et al. (2000) parlent d’une image stereotypee de la nature qui fait abstraction des autres processus naturels qui sous-tendent la ville comme la topographie ou le climat. Aussi est-il legitime de s’interroger sur la place preponderante occupee actuellement par le vegetal dans la reponse aux attentes de nature. Peut-il à lui seul repondre aux attentes de nature ? Comment ? Avec quelles formes ? Quelles sont exactement ces attentes de nature ?

Objectif de la communication et résultats attendus L’objectif de cette communication est de presenter la phase de questionnement et de reflexion d’un travail de these actuellement en cours. Dans le champ particulier de l’amenagement et du paysage, il s’agit de positionner la question du tripode ville-vegetal-nature dans une dimension historique afin d’initier la comprehension des evolutions actuelles. A l’issu de cette phase de questionnement, il est attendu d’avoir un certain nombre de pistes pour avancer le choix des terrains d’etude.

Méthode Un mise en perspective historique pour mieux situer la problematique actuelle, en s’appuyant à la fois sur de la bibliographie et sur des donnees cartographiques (exemples europeens et nord-americains).

La cité verte : une réponse aux attentes de nature en ville ?

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Des formes de sensibilité

aux pratiques paysagères

Session n°4

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Théa MANOLA

Directeurs de thèse : Chris Younès et Guillaume FaburelThese soutenue le 4 avril 2012

Lab’Urba – Institut d’Urbanisme de Paris – Universite Paris-Est & LAVUE UMR CNRS 7218/Equipe Gerphau

L’approche du paysage a largement evolue ces dernieres decennies, passant de l’exceptionnel et de la contemplation à l’ordinaire et l’experientiel (notamment multisensoriel). Dans le contexte actuel, imposant le developpement durable comme mot d’ordre principal des interventions sur l’urbain, les quartiers dits durables, concretisation reduite et mediatisee de ce modele de developpement, ont aussi comme ambition de proposer les nouveaux paysages de la ville de demain qui se veulent (peut-être) plus sensibles.

Dans ce cadre, il est propose ici de livrer plusieurs des resultats d’un travail empirique, applique à trois quartiers dits durables (WGT à Amsterdam, BO01 et Augustenborg à Malmö), du point de vue de leurs paysages multisensoriels, consideres comme systemes d’interrelations entre les habitants de ces quartiers et leur environnement materiel. La demarche methodologique deployee dans ce cadre articule : un diagnostic qui comporte un « diagnostic documentaire », un diagnostic urbain et paysager « classique », une approche sensible du site, ainsi que des entretiens, parcours commentes, « baluchons multisensoriels » avec des habitants, et des entretiens aupres d’acteurs institutionnels.

Ce travail montre que les rapports sensoriels ont une place indeniable dans la definition du paysage. Plus encore, selon le quartier considere, la hierarchie « habituelle » des rapports sensoriels peut differer et la primaute visuelle être questionnee. Les resultats de ce travail font aussi ressortir les lieux et territoires

qui semblent reveler le plus le sensible. En fonction des differentes formes socio-spatiales, et les habiters qui s’y deploient, il a ete mis en evidence que trois types de paysages co-existent dans les quartiers etudies : les paysages intimes ; les paysages communs ; les paysages symboliques. Par-delà cette classification, les paysages multisensoriels dans les quartiers etudies laissent entrevoir une certaine esthetique plus large, commune aux trois territoires. Cette esthetique se traduit par des « marqueurs » (sensoriels) paysagers communs.

Nos resultats questionnent alors la sensorialite des quartiers dits durables ainsi que la reconnaissance de ceux-ci – le paysage etant un des indicateurs de la durabilite perçue et vecue. Ainsi, par les thematiques dont il est porteur, il ressort aussi que le paysage peut être un outil d’action sur les « impenses » du developpement urbain durable : les aspects esthetiques de la durabilite ; les changements de modes de vie et comportements qui l’accompagnent ou pas ; l’implication des habitants dans le processus de projet, dans la gestion de leurs territoires de vie. In fine, le paysage peut participer à une (re)consideration plus sensible du developpement urbain durable, qui le positionnera bien plus en termes d’habitabilite que d’eco-gestion technique de l’urbain.

Paysage multisensoriel des quartiers dits durables : spécificités, identités et compositions urbaines sensorielles

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Hélène GALLEZOT

Directeur de thèse : Antonio DA CUNHADeuxieme annee de these

Fondation Braillard Architectes, Geneve / Institut de geographie de l’Universite de Lausanne

Dans un contexte general qui est celui de la requalification des zones peripheriques d’habitat individuel appelees à connaître, ces prochaines annees, de profondes mutations sociodemographiques, fonctionnelles et morphologiques, la these – dont la presente communication souhaite rendre compte – interroge les modalites d’appropriation quotidienne des territoires ordinaires. Cette interrogation aspire à identifier les leviers propres à permettre aux habitants de ces territoires de reveler la qualite paysagere de leur environnement de sorte qu’elle soit mieux prise en consideration par les producteurs du territoire.

Les travaux de John Brinckerhoff Jackson, singulierement, à la decouverte du paysage vernaculaire constituent un referentiel theorique interessant pour penser cette qualite paysagere des territoires quotidiens. En effet, et comme l’appuie egalement Dewarrat, on peut constater que la majorite des paysages du quotidien, ces territoires non proteges, ne sont pas reconnus comme «paysages» et restent regis par des lois ordinaires, peu adaptees à leur dimension et à leur importance visuelle pour les habitants (Dewarrat et al., 2003).

Dans son article publie en 2003, J.-M. Besse explique que « le sens d’un lieu, son identite, c’est une somme d’evenements et de sensations ordinaires qui le constitue principalement ! Et non une qualite qui y serait mysterieusement nichee. Au bout du compte, c’est dans l’element culturel que reside l’identite du lieu, et non dans une quelconque donnee topographique » (Besse, 2003). Il souligne ici l’idee que les zones considerees sans

qualites esthetiques ont une valeur paysagere qui se rapporte au vecu et qui participe ainsi à la construction de son identite. Ces territoires ont donc une grande qualite. Ils ne dependent pas d’un certain amenagement politique, leurs qualites resident essentiellement dans leur independance et leur autonomie. La dimension paysagere est fabriquee spontanement et parfois inconsciemment par les habitants et par la vie qu’ils y installent. Ainsi l’experience paysagere de ces territoires fait appel aux sens et se nourrit du quotidien. Par consequent, ce que montre la dimension vernaculaire du paysage, c’est surtout que le politique ne donne pas le dernier mot de l’identite du lieu, et que d’une certaine maniere, sur ce point precis, le politique est depasse par le culturel.

A partir de cet appareillage theorique, je me propose d’elucider certaines questions. Il s’agira ainsi de determiner pourquoi et comment ce type de territoire peut se prevaloir d’une valeur esthetique. Il s’agira encore d’envisager les modalites de mise en rapport des visions expertes et habitantes dans le cadre de production de visions partagees du territoire.

Cette communication rend compte des premiers developpements de la these en question, notamment d’entretiens realises aupres d’experts de la fabrique urbaine actifs dans la metropole lemanique (Suisse). Cette serie d’entretiens semi-directifs permet de dresser une premiere carte conceptuelle de la maniere dont ces experts apprehendent la qualite des espaces ordinaires, dans le cadre de projets en cours dans la zone villa du canton de Geneve.

Révéler l’esthétique ordinaire des paysages périphériques

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Julie CATTANT

Directeurs de thèse : Chris Younès et Hélène HATZFELDTroisieme annee de these

Laboratoire Gerphau – LAVUE – UMR 7218 CNRS/Ecole nationale superieure d’architecture de Paris la Villette

Si certains paysagistes reconnaissent l’importance de l’horizon, les architectes, les urbanistes et plus largement les acteurs du projet de paysage, ne semblent generalement pas le considerer comme un element essentiel à sa constitution. Chez certains architectes contemporains, l’indifference au contexte mene même à une architecture autonome qui omet l’horizon. Certes, du cœur de nos metropoles ce dernier brille le plus souvent par son absence. Que la ville soit dense ou diffuse, elle ne semble a priori pas être le lieu de l’horizon et du paysage. C’est dans ce contexte que s’origine cette recherche qui, à partir du point de vue de l’architecte, relie des pratiques architecturales à des concepts philosophiques, au service d’une realite urbaine contemporaine.

La rehabilitation de l’horizon s’appuie sur l’affirmation de sa necessite. Limite profonde du paysage, il nous ramene à notre dimension humaine et sociale : c’est grâce au contact entre le corps et la terre qu’il existe ; sa presence, en inscrivant l’invisible à son revers, nous renvoie à un environnement plus vaste et à l’alterite, dans un hors-cadre qui nous assure que nous ne sommes ni seul ni tout-puissant. L’horizon participe egalement à notre culture et à notre histoire collective comme individuelle. Ses relations à l’architecture - decrites, representees ou construites - temoignent d’ethiques particulieres qui engagent le couple homme-monde. Les dispositifs architecturaux qui cadrent, rapprochent ou eloignent l’horizon, peuvent participer à l’expression d’un dualisme homme-nature, ou à l’inverse ouvrir à une pensee de la relation qui depasse les clivages de la modernite. L’horizon n’a ainsi cesse de

se reinventer au cours de l’histoire. Il agit comme un revelateur de notre pensee, de notre societe et de notre epoque. Son rejet est donc preoccupant à l’heure où la relation de l’urbain au paysage devient un enjeu determinant pour penser le developpement de notre societe, du durable au soutenable.

Au-delà des centres historiques, les zones periurbaines, malgre leurs defaillances, ouvrent un tout autre rapport au paysage. Le relâchement du tissu urbain, les irregularites et les interruptions forment un terreau possible pour l’emergence d’un horizon au sein de nos paysages urbains les plus problematiques. Comment guider les acteurs du paysage vers la reconsideration de l’horizon dans ces espaces ? C’est par l’analyse d’un corpus d’architectes particulierement concernes par l’horizon (Le Corbusier, Siza, Gaudin, Parent, Barani…), ainsi que par l’etude de projets de renovation urbaine, que cette recherche etablira des outils pour penser son accueil dans nos villes. La consideration des divers modes d’expression de l’architecture, du dessin au projet construit en passant par le discours (ecrits, entretiens…), forme le support de ce travail, qui, au-delà de la production de nouvelles cles de lecture du paysage, a pour enjeu de faire de l’horizon une matiere de l’habiter.

L’horizon, matière de l’habiter

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Virginie ANTUNES

Directeurs de thèse : Dominique LAFFLY, Philippe BÉRINGUIER et Bertrand DESAILLYDeuxieme annee de these

GEODE - UMR 5602 CNRS/Universite Toulouse 2 Le Mirail

Le jardin privatif, territoire de l’habitant, de l’intime et de la liberte personnelle (Bergues 2003, Frileux 2008) revient sur le devant de la scene depuis plusieurs annees.

L’habitant y developpe ses propres representations et pratiques issues de ses origines, de son vecu, de son savoir-faire personnel, son experience propre (Brunon 1999, Baridon 1998). Le jardin est donc un lieu unique, reflet de chaque habitant (Dubost 1997).Le jardin prive devient egalement un enjeu dans un contexte societal où les preoccupations environnementales et paysageres sont de plus en plus presentes à travers les themes de la biodiversite, de la trame verte et bleue ou encore du paysage. Les habitants eux-mêmes se trouvent au coeur de ces preoccupations à travers les pratiques qu’ils developpent dans leur jardin, notamment avec la (re) apparition des pratiques « eco-responsables ».

Certaines communes tentent d’informer les particuliers sur la necessite d’adopter des comportements eco-responsable dans leur jardin à travers des campagnes de communications diffusees par les journaux locaux. Les associations tentent egalement de diffuser ces pratiques en faisant appel à la responsabilite morale de chacun pour prendre soin de la faune et de la flore locales. Differents acteurs se retrouvent donc à tenter d’influencer les particuliers dans leur jardin privatif.

Ces interventions des acteurs publics et prives locaux, ajoutees aux representations et pratiques personnelles des particuliers, peuvent modifier le paysage des jardins prives. Dans quelles

mesures les habitants prennent-ils en compte les informations diffusees par les divers acteurs publics et prives locaux dans leurs pratiques au jardin ? Comment ces « ingerences exterieures » peuvent-elles modifier le paysage des jardins privatifs ? Les pratiques des habitants sont-elles integrees aux politiques environnementales et paysageres des communes ?

Pour repondre à ces questions, nous allons adopter une methodologie de travail axee sur des enquêtes de terrain aupres de particuliers ayant un jardin pour comprendre leurs pratiques quotidiennes. Questionnaire sur un panel d’habitants, puis parcours commente et carnet d’observation aupres de quelques habitants selectionnes nous permettront de dresser des profils d’habitants, de comprendre leurs pratiques dans leur jardin, ainsi que de saisir l’impact des actions des divers acteurs sur leurs comportements. Des entretiens aupres des elus locaux et des associations apporteront des informations sur les moyens mis en oeuvre pour diffuser des comportements plus « naturels », ainsi que sur les politiques menees à l’echelle locale.

Cette methodologie est appliquee à l’analyse de plusieurs sites sur des communes du departement de la Haute-Garonne (Midi-Pyrenees), s’etalant des faubourgs de la ville de Toulouse jusqu’à sa premiere couronne periurbaine. Ces communes sont marquees par leur etalement urbain domine par l’habitat pavillonnaire, caracterise par la presence de nombreux jardins privatifs.

Le jardin privatif, un paysage sous influences multiples. Etude de cas dans l’agglomération toulousaine

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iINFORMATIONS PRATIQUES• école nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux

CEpAGE740 cours de la libération - BP7010933405 TALENCE CEDEXT + 33 (0)5 57 35 11 00www.bordeaux.archi.fr

• ADESMaison des suds12 Esplanade des Antilles 33607 PESSAC CEDEX T +33 (0)5 56 84 68 52www.ades.cnrs.fr

CONTACTS / COMiTé D’OrGANiSATiON

• Serge BriFFAuDensapBxCEPAGET +33(0)5 57 35 11 [email protected]

• Bernard DAVASSEensapBxCEPAGET +33(0)5 57 35 12 [email protected]

• Marie-Noëlle WiSNiEWSKiensapBxservice recherche et formations specialiseesT + 33 (0)5 27 35 11 [email protected]

• perrine rOYensapBxcoordination JDP 2012M + 33 (0)6 78 27 13 [email protected]

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