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U n nouveau journal pour Clamart ! Suite aux encouragements reçus par messages électroniques et oralement le 4 juin lors de sa première distribution, d’irréductibles clamartois amoureux de leur ville ont décidé de poursuivre la publication d’ Un jour à Clamart ! Ainsi, le pari du CNR de faire en sorte que "Les clamartois parlent aux clamartois" est-il en passe d’être gagné. N’hésitez donc pas à nous envoyer infos et articles (voir en page 4). Ce numéro consacre plusieurs articles aux effondrements passés et à ceux qui nous guettent, tant la rapidité du maire M. Berger, de livrer Clamart à l’avidité des promoteurs est grande et lourde de dangers pour notre ville. Il est temps d’entrer en résistance pour sauver Clamart de l’emprise des bétonneurs. Qu’on se le dise ! Depuis les années 1940, le stade Hunebelle représente, en plein centre- ville, un lieu dédié aux loisirs sportifs à Clamart. La particularité de ce lieu est son caractère ouvert et familial, fait assez rare en banlieue pour être souligné. En effet, il constitue, de ce fait, un pôle de sociabilité majeur de la ville auquel la population clamartoise est attachée. Vieille de plus de trente ans (elle date de 1983), la piste est dégradée et mérite d’être refaite. Le projet de la municipalité dirigée par M. Berger est d’une toute autre envergure. En effet, la rénovation du stade Hunebelle constitue une très importante transformation des lieux qui inquiète de nombreux Clamartois. Deux pétitions circulent sur internet et un collectif de défense s’est formé. Le mécontentement repose sur deux critiques fondamentales. Tout d’abord, la transformation d’un espace sportif public municipal en un lieu privatisé dédié aux commerces, ce que l’on nomme pudiquement dans le nouveau PLU un « pôle de loisirs » : concrètement, bowling, billards, salle de jeux vidéo, brasserie, magasin de sport. Le tout complété par deux étages de parkings souterrains, un étage omnisport enterré, faisant du stade municipal Journal édité par "Les clamartois parlent aux clamartois" Avec la complicité du Collectif CNR « Clamart dit Non à la Ringardise » Faites-nous savoir ce qui se passe de positif ou de négatif dans votre quartier, ou proposez- nous vos articles, nous les publierons avec plaisir dans les colonnes d’Un jour à Clamart ! Pour nous contacter ou vous abonner : [email protected] Télécharger les anciens n° d’Un jour à Clamart ! : http://ujacblog.wordpress.com/ La terre s’ouvre, un quartier disparaît C’est ainsi que titrait le Parisien Libéré pour rendre compte de la catastrophe qui toucha Clamart et Issy le 1 er juin 1961 : l’effondrement brutal d‘une carrière souterraine de calcaire utilisée pour la construction de la banlieue. Tout un quartier dans le voisinage de l’hôpital Percy fut rayé de la carte. 21 personnes perdirent la vie, 45 furent blessées, 273 sinistrées. Un stade entier, 21 pavillons, un immeuble et une usine de faïencerie furent détruits. Le débat sur les causes fit rage : explosion de gaz, attentat de l’OAS, pluies diluviennes « imprévisibles » des jours précédents… (déjà !). Du préfet au maire en passant par les architectes, tous se rejetèrent la responsabilité. L’inadaptation des règlements devint évidente. En 1962 la loi de la fin du XXe qui interdisait toute exploitation minière à Paris fut étendue à toute la région. Clamart et les communes voisines, à partir de 1830, se développèrent de fait grâce à l’exploitation « sauvage » de carrières de calcaire et de gypse (plâtre). Un historien local* oublié, constate qu’en 1840, bien que « les règlements Un jour à Clamart ! Journal édité par "Les Clamartois parlent aux Clamartois" avec la complicité du CNR des carrières s’opposent formellement à ce qu’aucun chemin soit fouillé », le conseil municipal vota pour la fouille sous le sentier qui devint la rue Condorcet. De plus, les conseils municipaux qui se succédèrent jusqu’au début du XXe « ne refuseront jamais aux maîtres carriers l’autorisation d’exploiter les sous-sols des voies destinées à devenir les rues de notre cité. » Le Collectif CNR vous rappelle que Jules Hunebelle, maire de Clamart pendant 44 ans était également propriétaire de carrières de pierres ! *Alfred Rastoul : Du village à la ville (Clamart de 1840 à nos jours) 1955, p.12. Hunebelle un ensemble de dimension inédite en Île-de-France. Les tribunes, surmontées de loges et intégrant un restaurant panoramique privé, surplomberont le tout. Au total, un coût de 50 millions d’euros a minima et un trou de 20 mètres de profondeur pour créer une dalle de 12 000 m 2 . C’est là que pointe le second argument critique. Le bétonnage de cet espace va profondément altérer l’écoulement souterrain des eaux, très actif dans la zone ; rappelons que Clamart s’est développé au pied de cette colline pour la présence de ses sources dont les nombreuses blanchisseries ont profité. Dans ce quartier central, le relief provoque de surcroît des écoulements importants lors des fortes pluies comme en témoigne la rivière qui a remplacé le chemin du vieux cimetière le 31 mai dernier. De nombreux problèmes liés à cet écoulement des eaux existent dans le quartier : pompes branchées en permanence, parkings inondés, remontée des eaux, etc. La catastrophe de 1961 et l’effondrement très récent du sentier de la borne sud, le long de la voie ferrée, rappellent l’impératif, pour une commune classée à risques, de prendre en compte sérieusement ces problèmes hydrogéologiques. Agissons pour que le gouffre financier ne se double pas d’une catastrophe écologique et humaine ! Hunebelle : du stade au gouffre ! Histoire de Clamart n° 2 - juin 2016

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Page 1: Journal édité par Les Clamartois parlent aux Clamartois ...Clamart et les communes voisines, à partir de 1830, se développèrent de fait grâce à l’exploitation « sauvage »

U n nouveau journal pour Clamart ! Suite aux encouragements reçus par messages électroniques et oralement le 4 juin lors de sa première distribution, d’irréductibles clamartois amoureux de

leur ville ont décidé de poursuivre la publication d’Un jour à Clamart !

Ainsi, le pari du CNR de faire en sorte que "Les clamartois parlent aux clamartois" est-il en passe d’être gagné. N’hésitez donc pas à nous envoyer infos et articles (voir en page 4).

Ce numéro consacre plusieurs articles aux effondrements passés et à ceux qui nous guettent, tant la rapidité du maire M. Berger, de livrer Clamart à l’avidité des promoteurs est grande et lourde de dangers pour notre ville. Il est temps d’entrer en résistance pour sauver Clamart de l’emprise des bétonneurs. Qu’on se le dise !

Depuis les années 1940, le stade Hunebelle représente, en plein centre-ville, un lieu dédié aux loisirs sportifs à Clamart. La particularité de ce lieu est son caractère ouvert et familial, fait assez rare en banlieue pour être souligné. En effet, il constitue, de ce fait, un pôle de sociabilité majeur de la ville auquel la population clamartoise est attachée. Vieille de plus de trente ans (elle date de 1983), la piste est dégradée et mérite d’être refaite.

Le projet de la m u n i c i p a l i t é dirigée par M. Berger est d’une toute autre envergure. En effet, la

rénovation du stade Hunebelle constitue une très importante transformation des lieux qui inquiète de nombreux Clamartois. Deux pétitions circulent sur internet et un collectif de défense s’est formé. Le mécontentement repose sur deux critiques fondamentales. Tout d’abord, la transformation d’un espace sportif public municipal en un lieu privatisé dédié aux commerces, ce que l’on nomme pudiquement dans le nouveau PLU un « pôle de loisirs » : concrètement, bowling, billards, salle de jeux vidéo, brasserie, magasin de sport. Le tout complété par deux étages de parkings souterrains, un étage omnisport enterré, faisant du stade municipal

Journal édité par "Les clamartois parlent aux clamartois" Avec la complicité du Collectif CNR « Clamart dit Non à la Ringardise »

Faites-nous savoir ce qui se passe de positif ou de négatif dans votre quartier, ou proposez-nous vos articles, nous les publierons avec plaisir dans les colonnes d’Un jour à Clamart !

Pour nous contacter ou vous abonner : [email protected]

Télécharger les anciens n° d’Un jour à Clamart ! : http://ujacblog.wordpress.com/

La terre s’ouvre, un quartier disparaît C’est ainsi que titrait le Parisien Libéré pour rendre compte de la catastrophe qui toucha Clamart et Issy le 1er juin 1961 : l’effondrement brutal d‘une carrière souterraine de calcaire utilisée pour la construction de la banlieue. Tout un quartier dans le voisinage de l’hôpital Percy fut rayé de la carte. 21 personnes perdirent la vie, 45 furent blessées, 273 sinistrées. Un stade entier, 21 pavillons, un immeuble et une usine de faïencerie furent détruits. Le débat sur les causes fit rage : explosion de gaz, attentat de l’OAS, pluies diluviennes « imprévisibles » des jours précédents… (déjà !). Du préfet au maire en passant par les architectes, tous se rejetèrent la responsabilité. L’inadaptation des règlements devint évidente. En 1962 la loi de la fin du XXe qui interdisait toute exploitation minière à Paris fut étendue à toute la région. Clamart et les communes voisines, à partir de 1830, se développèrent de fait grâce à l’exploitation « sauvage » de carrières de calcaire et de gypse (plâtre). Un historien local* oublié, constate qu’en 1840, bien que « les règlements

Un jour à Clamart ! Journal édité par "Les Clamartois parlent aux Clamartois" avec la complicité du CNR

des carrières s’opposent formellement à ce qu’aucun chemin soit fouillé », le conseil municipal vota pour la fouille sous le sentier qui devint la rue Condorcet. De plus, les conseils municipaux qui se succédèrent jusqu’au début du XXe « ne refuseront jamais aux maîtres carriers l’autorisation d’exploiter les sous-sols des voies destinées à devenir les rues de notre cité. » Le Collectif CNR vous rappelle que Jules Hunebelle, maire de Clamart pendant 44 ans était également propriétaire de carrières de pierres ! *Alfred Rastoul : Du village à la ville (Clamart de

1840 à nos jours) 1955, p.12.

Hunebelle un ensemble de dimension inédite en Île-de-France. Les tribunes, surmontées de loges et intégrant un restaurant panoramique privé, surplomberont le tout. Au total, un coût de 50 millions d’euros a minima et un trou de 20 mètres de profondeur pour créer une dalle de 12 000 m2. C’est là que pointe le second argument critique. Le bétonnage de cet espace va profondément altérer l’écoulement souterrain des eaux, très actif dans la zone ; rappelons que Clamart s’est développé au pied de cette colline pour la présence de ses sources dont les nombreuses blanchisseries ont profité. Dans ce quartier central, le relief provoque de surcroît des écoulements importants lors des fortes pluies comme en témoigne la rivière qui a remplacé le chemin du vieux cimetière le 31 mai dernier. De nombreux problèmes liés à cet écoulement des eaux existent dans le quartier : pompes branchées en permanence, parkings inondés, remontée des eaux, etc. La catastrophe de 1961 et l’effondrement très récent du sentier de la borne sud, le long de la voie ferrée, rappellent l’impératif, pour une commune classée à risques, de prendre en compte sér ieusement ces problèmes hydrogéologiques. Agissons pour que le gouffre financier ne se double pas d’une catastrophe écologique et humaine !

Hunebelle : du stade au gouffre !

Histoire de Clamart

n° 2 - juin 2016

Page 2: Journal édité par Les Clamartois parlent aux Clamartois ...Clamart et les communes voisines, à partir de 1830, se développèrent de fait grâce à l’exploitation « sauvage »

Dangereux effondrement près de la gare de Clamart Début juin, suite à plusieurs jours de forte pluie, un mur de soutènement du talus de la voie ferrée s'est effondré, entre les gares de Clamart et Meudon. Les trains ont été

supprimés plusieurs jours. C'est une réponse de la nature à ceux qui pensent que tout est maîtrisable. Les mêmes pensent que "tout problème a une solution technique" (phrase dite par un élu en réunion de quartier au sujet du pharaonique projet Hunebelle). Les mêmes encore imaginaient qu'un accident ne pourrait jamais arriver à Fukushima… Ça devrait faire réfléchir!

Ne faisons pas (toujours) table rase du passé. Un nouvel élu, et plus visiblement un nouveau maire, n'a de cesse de critiquer ce que son prédécesseur a fait, de déconstruire ses projets, de lui imputer une mauvaise gestion, de jeter à la poubelle, dossier, étude, analyse et prospective. Nulle considération pour les équipes administratives qui ont travaillé, ou pour les citoyens qui ont contribué, soit pratiquement par la concertation, soit financièrement par l'impôt prélevé et payé. Clamart n'échappe pas à ce calcul politique. La peinture bleue est remplacée par la verte sur poteaux, panneaux et autres mobiliers urbains. Les érables du Japon sont supplantés, Cour creuse, par des palmiers. Mais il peut aussi s'agir de projets plus structurants, plus coûteux et de long terme. Ces décisions sont révélatrices d'un état d'esprit étriqué et d'idées reçues partisanes, bien loin de l'intérêt général qui doit prévaloir aux destinées des communautés villageoises. En outre, elles coûtent - cher - aux finances de la ville et de ses habitants.

Nuits Debout clamartoises

Êtes vous plutôt clamartois ou plutôt clamariot ? (clamariot est un terme désuet synonyme de clamartois). A : j’aime l’habitat à taille humaine, je préfère les espaces verts à la voiture et je suis pour le progrès social. B : J’aime l’architecture haussman- nienne, je préfère les places de parking aux arbres centenaires et je suis un libéral.

Ça s’est passé près de chez nous Orange, successeur de France Télécom est maintenant une société de droit privé mais toujours gérée par l’État. À Châtillon, vient d’ouvrir un nouveau bâtiment. Depuis le début du projet, en 2012, les syndicats (SUD et CGT en particulier) n’ont cessé de combattre ce concept. En effet, pour 3 500 salariés, seuls 120 sont dans des bureaux individuels. Il n’y a aucun bureau à 2 ou 3. Tout le monde est en espace ouvert (open-space) de 4 à 18 postes. Orange se moque des conditions de travail mais ne veut pas que ça se sache. Le 8 juin, le bâtiment a été inauguré par le PDG et… François Hollande. Le déploiement de police à Châtillon était sans précédent de mémoire de châtillonais. La paranoïa était à son comble. À l’intérieur du bâtiment, un groupe de syndicalistes CGT a commencé à dérouler une banderole. C’en était déjà trop pour Orange ! Des policiers des RG, DANS LE BATIMENT, ont interdit fermement de la déplier. Là où est Hollande, la liberté d’expression n’est plus.

"Ça fait du bien, ça, à Clamart !"

A : Vous êtes un clamartois, respectueux de l’environnement, de votre ville et des gens. B : Vous êtes un clamariot, un homme du passé, un ringard, tout ce que le CNR combat.

QUIZZ Il s'est passé un truc assez improbable le week-end dernier à Clamart : le parc -public- de la Maison Blanche a été mis à disposition d'une association toute récente portée par 4 jeunes clamartois pour organiser un festival d'arts et de musique : Créa'Parc ! La confiance a payé : le public, jeunes, familles, seniors, a répondu présent. Pour Léa et Louise, la vingtaine, "l'éclectisme est au rendez-vous et le mélange réussi". Des concerts, des performances artistiques in vivo, des expos, et des ateliers de découverte et des initiations proposées par des associations clamartoises regroupées dans le village associatif. "Entièrement gratuit, nous y tenions très fort", explique Hugo l'un des fondateurs de Odela - On DEclame L'Art. "Nous avons vendu des gâteaux, ouvert une souscription sur une plateforme participative pour boucler le budget..." Pas sûr qu'ils y arrivent mais ce n'est pas grave, la satisfaction d'avoir donné du plaisir aux quelque 3 à 4 000 visiteurs comblera le trou....

Le projet de loi El Khomri a déjà eu de l'effet. Il a mis 1 million de salariés dans la rue, dévoilé le cynisme du Parti Socialiste, permis une violence extrême de la police, consommé des milliers de cartouches de gaz lacrymogènes et permis à des centaines de milliers d’habitants de la France de s’exprimer librement lors des Nuits Debout. D’abord à Paris, à la République, puis partout en France, les "gens" ont pu s’exprimer sur les sujets qui leur tenaient à cœur sans la pression de devoir se rallier à aucun parti politique. À Clamart, ont eu lieu 4 Nuits Debout et un Lycée Debout. On y a rencontré des personnes qu’on ne voit pas dans les "meetings" traditionnels. C’est une réussite car ceux qui s’expriment pour la première fois y prennent goût. Les sujets sont divers, mais c’est souvent autour de la précarité obligatoire et sans fin promise par cette loi que les discussions tournent.

Votation citoyenne Lors de la 4e Nuit Debout clamartoise a débuté un vote citoyen : "Pour" ou "Contre" la loi travail. Partout en France, des votes contre permettront de rejeter la loi et ceux qui veulent nous la faire avaler de force à coup de 49-3.

© SNCF

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