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  • REPUBLIQUE DU CAMEROUN Paix- Travail- Patrie

    -------------------------

    REPUBLIC OF CAMEROON Peace- Work- Fatherland

    -------------------

    INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE

    --------------------

    NATIONAL INSTITUTE OF STATISTICS

    -----------------

    Juin 2011

    BP 134 Yaound. Tl. : (237) 22 22 04 45. Fax : (237) 22 23 24 37

    Site Web: WWW.statistics-cameroon.org

    Jeunes et march du travail au Jeunes et march du travail au Jeunes et march du travail au Jeunes et march du travail au

    Cameroun en 2010Cameroun en 2010Cameroun en 2010Cameroun en 2010

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    JJJJeunes et eunes et eunes et eunes et march du travail au Cameroun en 2010march du travail au Cameroun en 2010march du travail au Cameroun en 2010march du travail au Cameroun en 2010

    NOTE DE PRESENTATION

    La dcision de recrutement de 25 000 jeunes camerounais prise par le Prsident de la Rpublique le 10 fvrier 2011 va induire une dynamique nouvelle et positive sur le march de travail. Sur la base de cette dcision, faut-il le rappeler, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a aussitt mis en place les instances charges de conduire les oprations. Il est ncessaire de noter que cette importante dcision sinscrit dans le cadre de la mise en uvre de la Stratgie pour la Croissance et lEmploi. Le secteur priv devra emboter le pas, car la Fonction Publique ne peut seule rsorber le chmage, notamment celui des jeunes.

    La dcision intervient dans un contexte socio-conomique caractris par une forte demande demploi sur un march du travail o le secteur moderne de lconomie, selon les rsultats de la deuxime enqute nationale sur lemploi et le secteur informel (EESI 2), ne couvre quenviron 10% demplois, le reste tant fourni par le secteur informel des conditions gnralement prcaires.

    La franche de la population cible (17-40 ans) par ce recrutement constitue un poids dmographique important qui se situe environ 37% de la population totale. Dans cette tranche dges, le chmage est un phnomne trs rpandu, surtout dans les grandes mtropoles que sont Douala et Yaound. Mme si le taux de chmage, tel que dfini par le Bureau International de Travail (BIT), reste apparemment bas, il est fortement masqu par un sous-emploi global (une sorte de chmage dguis) qui touche plus de 70% de personnes en activit. Les diplms de lenseignement suprieur sont les plus touchs que ce soit par le chmage ou par le sous-emploi pour ceux qui sont en activit.

    Sans doute, pour la raison vidente de la scurit dans lemploi, la majorit des jeunes en chmage, surtout du niveau secondaire ou suprieur, prfre les emplois salaris dans la Fonction Publique ou le secteur priv moderne. Les ambitions salariales de ces jeunes chmeurs se situent en moyenne 119 500 FCFA par mois et croissent avec le niveau dinstruction pour se situer prs de 400 000 FCFA pour les dtenteurs dun doctorat en passant par 201 500 FCFA pour les dtenteurs dun BTS ou dun diplme quivalent. Ce sont l quelques indications qui pourraient tre exploites loccasion du cadrage budgtaire du recrutement des 25 000 agents.

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    INTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTIONINTRODUCTION

    Le Chef de lEtat a dcid, le 10 fvrier 2011, le recrutement de 25 000 personnes dans la Fonction Publique au cours de lanne 2011. Lespoir des milliers de jeunes camerounais deviendra ainsi ralit.

    A loccasion de son message traditionnel la jeunesse, le Chef de lEtat a dcid le recrutement au cours de lanne 2011 de 25 000 agents publics dge compris entre 17 et 40 ans dans la Fonction Publique. Cette dcision, dune trs grande porte politique et socioconomique, a t salue par toutes les populations. Elles y voient un dbut de solution lpineux problme du chmage, notamment celui des jeunes diplms dont certains recherchent dsesprment un emploi depuis plus dune dcennie.

    Le passage de la dcision lacte na point tard, car le Gouvernement sest aussi vite mobilis. Par arrt N040/CAB/PM du 18 fvrier 2011, le Premier Ministre, Chef du

    Gouvernement, a matrialis dans les faits la dcision en mettant en place deux instances savoir la Commission de coordination et de supervision (compose de 15 membres et reprsentants des ministres sectoriels), et le Comit technique (constitu de 12 membres).

    Ces instances sont charges, chacune en ce qui la concerne, uvrer pour la concrtisation du recrutement de 25 000 agents dans la Fonction Publique.

    La Commission, place sous lautorit du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, oriente, coordonne et value les oprations concourant au recrutement de 25 000 jeunes diplms au sein de la Fonction Publique.

    Le Comit technique, plac sous lautorit du Ministre de la Fonction Publique, conduit lopration de recrutement des 25 000 agents publics.

    I- CADRE STRATEGIQUE DES RECRUTEMENTS

    Le recrutement des 25 000 agents publics intervient la deuxime anne de mise en uvre du Document de Stratgie pour la Croissance et lEmploi (DSCE) qui accorde une place capitale lemploi.

    Le Cameroun a adopt depuis 2009 son Document de Stratgie pour la Croissance et lEmploi (DSCE). Ce DSCE, dont la premire tape de mise en uvre couvre la priode allant jusquen 2020, devra permettre au Cameroun de se hisser au rang des Pays Emergents lhorizon 2035, selon la Vision que sest donne le Cameroun.

    Le DSCE accorde une place prpondrante lemploi qui constitue le deuxime pilier de cette stratgie. Le premier pilier est ax sur la croissance conomique qui devra se situer au-del des 7% par an sur une longue priode. Le DSCE reconnait que cette croissance, ft-elle forte et durable, si elle nest pas gnratrice demplois dcents, nest pas de qualit satisfaisante; car elle pourrait gnrer des ingalits de revenus et susciter des tensions sociales.

    Le march du travail, la lumire des rsultats de la deuxime Enqute nationale sur lEmploi et le Secteur Informel (EESI 2) ralise par lInstitut National de la

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    Statistique (INS) au cours de lanne 2010 permet davoir une base dinformation pour lvaluation du volet emploi du DSCE. Cette opration fait partie de la Stratgie Nationale de Dveloppement de la Statistique (SNDS) adopte et mise en uvre depuis 2009 par le Gouvernement.

    LEESI 2 ralise par lINS au cours de lanne 2010 peut tre mise contribution pour avoir un tat des lieux sur le march de travail, et fournir les lments du profil des personnes susceptibles dtre candidats au recrutement.

    II- CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL

    Les recrutements oprer vont se faire dans un contexte marqu par un march du travail fortement caractris par la prdominance des emplois prcaires majoritairement crs dans le secteur informel.

    La dcision du Chef de lEtat intervient dans un contexte conomique marqu par une croissance conomique qui sest situe 1,9% en 2009 et devrait se positionner autour de 3% en 2010, et projet autour de 3,8% en 2011. Linflation se situe prs de 1,3% en 2010, reculant de 1,7 points par

    rapport 2009, grce aux mesures prises par les autorits pour lutter contre la spculation et pour assurer un meilleur approvisionnement des marchs en biens de grande consommation.

    Suivant les dfinitions en vigueur au niveau du Bureau International de Travail (BIT), la situation sur le march du travail se prsente ainsi quil suit pour les personnes ges de 10 ans ou plus considres comme population en ge de travailler.

    2.1 Dynamisme du march du travail

    En 2010, le taux dactivit des personnes de 10 ans ou plus, est en baisse dun peu plus de 2 points par rapport 2005. Le secteur informel est de loin le plus grand pourvoyeur demplois, pourtant prcaires.

    Le taux dactivit est lun des indicateurs qui permet dapprcier la dynamique sur le march du travail. Ses fluctuations donnent une indication sur la capacit du march souvrir ou se fermer la cration des emplois.

    En se situant 69,0% en 2010, le taux dactivit est en baisse de 2,5 points par rapport celui de 2005. Malgr cette rgression, ce niveau dactivit dnote de la volont de la population mettre en uvre toutes les stratgies possibles pour sortir de la pauvret et rduire sa dpendance socioconomique.

    En se limitant aux personnes de 15 64 ans, le taux dactivit, en atteignant le niveau de 77,1%, est en baisse dun peu plus de 2 points comparativement 2005. Chez les 10-14 ans, il est de 35,9% en

    2010 contre 39,9% en 2005. Lactivit de cette tranche dges est surtout observe dans le cadre de lexploitation conomique des enfants, pratique condamne par la loi.

    Ce niveau moyen global dactivit voile de fortes disparits selon la rgion. En effet, le Littoral hormis Douala, le Centre hormis Yaound et lOuest se dtachent des autres rgions avec plus de 8 actifs sur 10 personnes en ge de travailler, tandis qu lautre extrmit, la rgion de lAdamaoua connat le taux dactivit le plus faible, soit prs de 6 actifs sur 10.

    La participation au march du travail en milieu rural est nettement suprieure celle du milieu urbain. En effet, prs de trois personnes en ge de travailler sur quatre en milieu rural ont un emploi ou en cherche un contre trois sur cinq en milieu urbain.

    Le secteur informel reste de loin le principal pourvoyeur demplois, car 90,5% de travailleurs y exercent leur emploi.

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    2.2 Les dsajustements existant sur le march du travail : le chmage et le sous-emploi

    La dfinition du chmage, suivant le BIT, ne permet pas une apprciation optimale de la situation sur le march du travail.

    Les dfinitions du BIT appliques comme telles la situation du march du travail de tous les pays, notamment ceux de la rgion subsaharienne, ne permettent pas une caractrisation optimale et exhaustive des situations nationales. En effet, un actif est considr comme chmeur au sens du BIT, sil na pas demploi ou na pas travaill au cours des 7 jours prcdant lenqute, ne serait-ce quune heure, et recherche un emploi, et est disponible pour lexercer immdiatement. Le chmage largi quant

    lui regroupe les chmeurs au sens du BIT auxquels lon ajoute les chmeurs dcourags qui, bien que nayant pas cherch demploi au cours de la priode de rfrence, restent malgr tout disponibles si on leur en proposait un.

    Cest pour cette raison quune analyse pertinente de la situation nous amne considrer les autres indicateurs qui traduisent les dsajustements possibles sur le march du travail. Il sagit notamment du sous-emploi qui intgre le niveau de la rmunration, les revenus dactivit et le nombre dheures de travail.

    2.2.1 Le chmage

    Entre 2005 et 2010, le taux de chmage a recul de prs dun point, passant de 4,4% 3,8%. Le nombre de chmeurs (au sens du BIT) se maintient aux environs de 350 000 personnes. Le chmage est surtout un chmage de premire insertion, qui affecte surtout les jeunes et les diplms de lenseignement suprieur.

    Une analyse du phnomne selon l'ge des individus montre que lge moyen des chmeurs est de 27 ans. Cet ge moyen varie trs peu selon le sexe. Il est denviron 28 ans chez les hommes et de prs de 27 ans chez les femmes.

    Le taux de chmage crot avec le niveau dinstruction. En effet, il est en dessous de 9% pour les individus ayant atteint au plus le niveau du secondaire et de 13% pour ceux de lenseignement suprieur.

    La dure moyenne du chmage est de 38,5 mois et 56,2% des chmeurs sont des primo demandeurs demploi.

    Ces chmeurs ne sont pas prts exercer nimporte quel type demploi. Ils ne cherchent quun emploi correspondant leurs qualifications.

    En fait, si le taux de chmage est aussi faible et sans doute proche dun niveau incompressible, cest quil nest pas un bon indicateur des tensions sur le march du travail. En labsence dindemnisations, rester chmeur nest possible que si lon appartient une famille relativement aise susceptible de prendre en charge ceux qui ne travaillent pas.

    Comme dans la plupart des pays en dveloppement, le sous-emploi qui traduit une sorte de chmage dguis, donne une meilleure mesure de linsuffisance ou de linadquation de loffre demplois.

    2.2.2 Le sous-emploi

    Le sous-emploi visible touche 14,8% de la population active occupe.

    Lon distingue gnralement le sous-emploi visible et le sous-emploi invisible.

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    Pour ce qui est du sous-emploi visible, il concerne des personnes qui, involontairement, travaillent moins de 40 heures par semaine. Il touche 14,8% de la population active occupe. Ce phnomne est en gnral plus frquent en milieu urbain (16,9%) quen milieu rural (13,8%).

    Le sous-emploi invisible quant lui, touche 63,7% des actifs occups, particulirement les femmes.

    Le sous-emploi invisible concerne les travailleurs dont la rmunration est infrieure au minimum horaire garanti (lquivalent de 28 500 FCFA par mois pour 40 heures de travail par semaine). Cette forme de sous-emploi touche 63,7% de travailleurs. Les femmes en activit sont concurrence de 71,8% dans cette situation contre 56,3% dhommes. Cest dans le secteur informel agricole que ce phnomne est le plus rpandu : elle concerne 81,4% dactifs occups dans le secteur informel agricole contre 20,0% dans le secteur priv formel et 12,3% dans le secteur public.

    Globalement, le sous-emploi affecte 71,9% dactifs, dont certains se trouvent dans le secteur public.

    Le sous-emploi global concerne les actifs au chmage au sens du BIT et les actifs occups, en situation de sous-emploi visible ou invisible. Il affecte 71,9% dactifs. Ce taux est de 65,1% chez les hommes et de 79,2% chez les femmes en activit. Ce phnomne frappe 36,7% dactifs dans le secteur public, 27,5% dans le secteur priv formel, 62,0% dans le secteur informel non agricole et 83,7% dans le secteur informel agricole.

    Graphique 1 : Taux de sous-emploi global selon le sexe et le secteur dactivit

    Source : EESI 2, INS

    Entre 2005 et 2010, le taux de sous-emploi invisible a baiss de 5,6 points passant de 69,3% 63,7%. Si lon retient lindicateur de sous-emploi global, qui cumule les deux formes de sous-emploi, la chute est tout aussi significative. Alors que le sous-emploi global affectait 75,8% dactifs en 2005, 71,9%1 dactifs occups en sont touchs en 2010.

    1 Le sous-emploi visible a t calcul sur la base de

    35 heures pour faciliter la comparaison avec 2005.

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    III- LE PROFIL DES POTENTIELS CANDIDATS AU RECRUTEMENT

    3.1 Leurs principales caractristiques

    Sur la base des projections dmographiques, la population de 17-40 ans est value 7 257 881 personnes soit 37,4% de la population totale en 2010 comprenant 50,4% de femmes contre 49,6% dhommes.

    Suivant la rpartition par rgion et le milieu de rsidence, la proportion des 17-40 ans est plus leve Yaound (48,3%), Douala (47,6%), au Sud-Ouest (44,1%) et au Sud (40,1%). Par ailleurs, ces jeunes constituent 45,0% de la population en milieu urbain et 32,7% en milieu rural.

    Cette population est constitue de 29,3% de non diplms contre 70,7% de diplms. Suivant le sexe, les femmes sont 50,4% dtenir un diplme contre 49,6% pour les hommes. Environ 4 personnes sur 10 sont titulaires du CEPE/CEP ou du FSLC.

    Par ailleurs, prs dune personne sur 10 est dtentrice dun diplme de lenseignement suprieur. Except chez les titulaires du CEPE/CEP/FSLC o lon retrouve plus de femmes, il y a un quasi quilibre chez les dtenteurs des autres diplmes.

    Graphique 2 : Rpartition des diplms de 17-40 ans (%)

    Source : EESI 2, INS

    3.2 Niveaux dactivit et de chmage

    Le taux dactivit des personnes de 17-40 ans se situe 76,2% et varie de 60,7% dans la rgion de lAdamaoua 87,8% dans la rgion du Centre hormis Yaound.

    Graphique 3 : Taux dactivit au sens du BIT des 17-40 ans selon la rgion denqute

    Source : EESI 2, INS

    Selon la dfinition du BIT qui prsente des limites pour lapprciation du chmage2, le taux de chmage pour cette tranche dges est de 5,4% contre une moyenne nationale de 3,8%.

    En ne prenant en compte que les personnes de 17-40 ans diplmes, lon constate que le taux de chmage BIT est de 8,6%. Ce taux cache des disparits selon le sexe, lge, la rgion de rsidence et le diplme.

    Suivant le sexe, les femmes sont plus touches (11,3%) que les hommes (6,6%). En confrontant ces taux ceux du chmage largi (16,8% chez les femmes et 7,6% chez les hommes), il ressort un plus grand

    2 Pour mieux apprcier la situation du chmage au

    Cameroun, il faut prendre en compte les autres

    indicateurs caractristiques, notamment le sous-

    emploi qui sapparente au chmage dguis.

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    dcouragement chez les femmes dans la recherche dun emploi.

    Sur le plan rgional, outre les grandes mtropoles, notamment Douala avec 12,1% et Yaound avec 12,4%, les jeunes des rgions de lAdamaoua et du Sud-Ouest sont les plus concerns par le chmage avec des taux suprieurs la moyenne nationale. Il faut dailleurs noter que le phnomne est plus accentu en milieu urbain o le taux moyen est de 11,4% contre 4,3% en milieu rural.

    Llvation du niveau dinstruction ne semble pas constituer une parade contre le chmage. Le taux de chmage est en gnral plus lev chez les personnes ayant le niveau suprieur. En effet, il est de 13,7% chez ceux titulaires du BAC/GCEAL/BEP, 22,8% pour ceux

    ayant le BTS/DUT/DEUG/NHD, 15,7% pour les titulaires de Licence/BD et 10,4% pour les titulaires de Matrise/DEA/Master/ MBA.

    Graphique 4 : Taux de chmage BIT selon le diplme le plus lev (%)

    Source : EESI 2, INS

    .

    3.3 Profil des 17-40 ans en situation de chmage

    Lge moyen des personnes de 17-40 ans diplmes en situation de chmage est de 25,9 ans. Ceci montre que les jeunes sont les plus concerns par le chmage. Cette statistique soulve le problme dinsertion des jeunes dans le march du travail aprs leur formation. Par ailleurs, lon constate que les femmes au chmage (25,6 ans) sont un peu plus jeunes que les hommes (26,3 ans) dans la mme situation. Les jeunes ayant une exprience sur le march du travail ont en moyenne trois ans de plus que ceux qui nen nont pas (primo demandeurs).

    Le nombre moyen dannes dtudes chez les chmeurs est de 11,2 ans : cest-dire

    que ces chmeurs ont achev avec succs au moins la classe de 2nde/Form 5 de lenseignement secondaire. Les chmeurs du milieu urbain ont en moyenne une anne dtudes de plus que ceux du milieu rural.

    En distinguant les hommes des femmes, lon constate que parmi les chmeurs, les hommes mettent environ une anne de plus lcole que les femmes. Lorsquon compare les primo demandeurs ceux ayant dj une exprience professionnelle, il ressort quil nexiste pas de relle diffrence en terme de nombre moyen dannes dtudes.

    3.4 Profil de ceux en situation de sous-emploi pouvant tre candidats

    Il sera possible de retrouver parmi les candidats au recrutement, des personnes actuellement en situation de sous-emploi dans le secteur informel.

    Compte tenu du poids du secteur informel dans notre conomie qui offre prs de 90%

    des emplois, il nest pas exclu que les diplms en situation de sous-emploi puissent faire acte de candidature. Parmi les 17-40 ans ayant un emploi, 60,7% sont en situation de sous-emploi global. Ce niveau de sous-emploi est plus important

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    chez les femmes (70,9%) que chez les hommes (52,5%), en milieu rural (68,5%) quen milieu urbain (55,7%). Le niveau de sous-emploi global des 17-40 ans varie suivant la rgion de rsidence. Il est plus faible dans la mtropole de Douala (49,1%), les rgions de lEst (54,0%), du Sud (55,3%) et du Sud-Ouest (55,2%).

    Les personnes ayant les diplmes BTS/DUT/DEUG et Matrise/DEA/MBA sont les moins concerns par ce phnomne. En effet, 40,0% dentre eux sont en situation de sous-emploi.

    3.5 Caractristiques des chmeurs

    Dans cette tranche dges, les femmes sont plus touches par le chmage que par le sous-emploi.

    Comme dans toute la population totale du pays, parmi les chmeurs de 17-40 ans, il y a plus de femmes que dhommes (64,9% contre 35,1%). Ces chmeurs sont en majorit des primo demandeurs demploi. En effet, ils sont 59,5% primo demandeurs contre 40,5% pour ceux ayant dj occup un emploi. Par ailleurs, ce chmage est de longue dure puisque 56,4% dentre eux sont depuis plus dun an la recherche dun emploi, la dure moyenne du chmage tant de 34,3 mois. Celle-ci est plus leve en milieu rural (46,2 mois) quen milieu urbain (31,2 mois).

    Graphique 5 : Caractristiques des chmeurs

    Source : EESI 2, INS

    IV- LES PREFERENCES DES CHOMEURS

    La majorit des chmeurs, pour des raisons de scurit dans lemploi, ont une prfrence pour un emploi dans le secteur public ou dans le secteur priv formel.

    Parmi les chmeurs, 65,9% prfrent tre salaris dans le secteur public ou dans le secteur priv formel, 21,6% sont pour un emploi indpendant et 12,4% sont indiffrents. Par rapport au niveau dinstruction, prs de 8 chmeurs sur 10 du niveau suprieur prfrent un emploi salari contrairement ceux du niveau secondaire qui sont 26,2% prfrer un emploi indpendant.

    Il nest donc pas exclu que certains, dj en activit dans le secteur informel, soient candidats au recrutement.

    Graphique 6 : Emplois recherchs chez les personnes diplmes de 17 40 ans (%)

    Source : EESI 2, INS

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    V- LES PRETENTIONS SALARIALES DES PERSONNES DE 17-40 ANS

    Les prtentions salariales des candidats au recrutement se situeraient en moyenne environ 119 412 FCFA par mois. Cette moyenne varie la hausse en fonction des diplmes pour se situer prs de 400 000 FCFA par mois pour les titulaires dun doctorat ou plus.

    Lobjectif des pouvoirs publics est de renforcer les capacits humaines des administrations tous les niveaux et, en mme temps, de rsoudre lpineux problme du chmage, notamment celui des jeunes. Leffet positif attendu du ct des administrations est lengagement et le dvouement au travail des jeunes recruts et leur rendement. Il faut donc quen plus de la motivation lie au recrutement dans la fonction publique sajoute une motivation lie la rmunration.

    Graphique 7 : Prtentions salariales chez les personnes scolarises de 17 40 ans, en milliers de FCFA, selon le sexe

    Source : EESI 2, INS

    Si lon se restreint aux personnes de cette tranche dges ayant au moins un diplme, les prtentions salariales moyennes se situent 119 412 FCFA par mois, 156 323 FCFA par mois pour les hommes et 99 484 FCFA pour les femmes. Ces

    prtentions salariales croissent avec le diplme. En effet, elles passent de 70 728 FCFA environ pour ceux titulaires du CEP ou dun diplme quivalent 400 000 FCFA chez ceux nantis dun Doctorat en passant par 201 416 FCFA chez ceux titulaires dun BTS ou dun diplme quivalent. Par ailleurs, quel que soit le diplme, les hommes ont des prtentions salariales systmatiquement plus leves que les femmes.

    Les prtentions salariales ne sont pas rigides, car les candidats pourraient accepter des salaires mensuels infrieurs de 41% environ leurs prtentions initiales.

    Graphique 8 : Salaire de rservation chez les personnes scolarises de 17 40 ans, en milliers de FCFA, selon le sexe

    Source : EESI 2, INS

    76,2% de chmeurs sont disposs rviser la baisse leurs prtentions au cas o le chmage perdure. Le salaire de rservation qui est le minimum acceptable, se situe en moyenne 70 338 FCFA, soit plus de deux cinquime (41,1%) en dessous des prtentions salariales.

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    CONCLUSION CONCLUSION CONCLUSION CONCLUSION

    Le chmage des jeunes de 17-40 ans est un phnomne trs accentu en milieu urbain. Les villes de Douala et de Yaound connaissent les niveaux de chmage et de sous-emploi des jeunes les plus levs. Les diplms de lenseignement suprieur sont par ailleurs les plus touchs.

    Ces jeunes ont une plus grande prfrence pour lemploi salari, ce qui va accrotre la pression. Ils ne sont pas prts accepter nimporte quel type demplois. Le Gouvernement devra trouver les incitations

    appropries pour que le secteur priv moderne lui embote le pas.

    Les prtentions salariales exprimes semblent tre en moyenne raisonnables, sauf pour certains diplms dont les prtentions ne pourraient tre satisfaites par la grille salariale actuelle du statut gnral de la Fonction Publique. La plupart des candidats seront prts accepter la rmunration propose, sous rserve des autres conditions de travail et du profil de carrire dfinir.

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    ANNEXEANNEXEANNEXEANNEXE

    Tableau 1 : Taux de sous-emploi (en %) pour la population en gnral

    DLA YDE URBAIN RURAL ENSEMBLE

    Taux de sous-emploi visible (en %) 13,5 20,0 16,9 13,8 14,8 Hommes 11,4 15,7 14,6 14,9 14,8

    Femmes 16,4 25,3 19,8 12,7 14,9 Secteur public 11,2 27,8 24,4 36,7 28,5 Secteur priv formel 6,6 8,5 7,4 13,0 8,7 Secteur informel non agricole 15,3 18,6 17,2 20,8 18,5 Secteur informel agricole 9,0 27,5 13,9 10,9 11,1 Taux de sous-emploi invisible (en %) 32,0 38,5 42,9 74,4 63,7 Hommes 24,0 32,1 35,1 68,5 56,3 Femmes 42,9 46,4 52,9 80,3 71,8 Secteur public 8,7 8,7 7,9 21,2 12,3 Secteur priv formel 11,4 19,5 16,2 32,7 20,0 Secteur informel non agricole 37,2 48,1 46,9 57,9 51,0 Secteur informel agricole 61,0 35,4 75,6 81,8 81,4

    Taux de sous-emploi global (BIT) (en %) 41,3 53,8 54,3 79,2 71,9 Hommes 36,7 49,3 49,1 74,8 65,1 Femmes 59,2 69,0 68,9 84,3 79,2 Secteur public 19,9 34,8 31,4 47,1 36,7 Secteur priv formel 17,7 26,9 22,9 42,3 27,5 Secteur informel non agricole 47,2 60,9 58,0 69,0 62,0 Secteur informel agricole 65,9 57,9 79,9 84,0 83,7

    Source : EESI 2, INS

    Tableau 2 : Prtentions salariales et salaires de rservation chez les personnes scolarises de 17 40 ans

    Salaire mensuel

    souhait (prtentions salariales)

    Accepte de rviser ses prtentions salariales si le

    chmage perdure

    Salaire de rservation

    Nombre d'heures dsires par semaine

    Homme 156 323 75,1 80 273 43,6

    CEPE/CEP/FSLC 82 145 72,2 47 666 48,4 BEPC/CAP/GCEOL 125 768 73,5 72 980 45,3 Probatoire/BP 143 018 80,3 100 252 41,5 BAC/GCEAL/BEP 283 196 84,4 95 486 41,7 BTS/DUT/DEUG/NHD 234 069 64,3 122 687 38,3 Licence/BD 161 664 81,3 92 270 38,0 Matrise/DEA/Master/MBA 233 325 56,3 169 044 38,4

    Femme 99 484 76,9 65 039 40,3

    CEPE/CEP/FSLC 66 402 74,6 46 636 40,2 BEPC/CAP/GCEOL 76 901 75,4 52 471 39,3 Probatoire/BP 93 385 60,1 75 586 43,0 BAC/GCEAL/BEP 146 731 86,4 77 596 41,3 BTS/DUT/DEUG/NHD 171 584 77,9 110 993 41,7 Licence/BD 164 073 85,7 92 974 38,9 Matrise/DEA/Master/MBA 253 964 76,4 173 578 41,5

    Ensemble 119 412 76,2 70 338 41,5

    CEPE/CEP/FSLC 70 728 74,0 46 612 42,5 BEPC/CAP/GCEOL 92 744 74,8 59 196 41,3 Probatoire/BP 118 650 70,4 89 906 42,2 BAC/GCEAL/BEP 197 155 85,7 84 110 41,0 BTS/DUT/DEUG/NHD 201 146 71,4 116 019 40,1 Licence/BD 162 595 83,0 92 551 38,4 Matrise/DEA/Master/MBA 248 325 70,9 172 594 40,7

    Source : EESI 2, INS