jérôme chantriaux - 22/11/131 la place du père: evolution historique, sociale et juridique de la...

jérôme chantriaux - 22/11/13 1

La place du père:

Evolution historique, sociale et juridique

de la paternité


Evolution historique de la famille

Avant: maintenir les biens dans la famille

Père=chef incontesté Progressivement, l’état va le

remplacer…


Par des lois XVIe: limitation droit de correction

paternelle XIXe:lois de protection de

l’enfance;notion de carence 30/10/35: abolition droit de

correction 11/07/75: divorce par

consentement mutuel


Suite

22/12/86: aide aux mères seules 1987: autorité conjointe


Par son contrôle Avant: exemple du charivari

collectif Après: actions hygiénistes,

médecins, psy, travailleurs sociaux


Conséquence:

Diminution du « communisme familial »

Augmentation de l’individualisme Fin du patrimoine, les relations font

vivre l’esprit de famille Augmentation divorce,

insatisfaction conjoints, famille monoparentales, recomposées…


L’enfant devient Roi

« Il est interdit d’interdire ! »


L’état remplace le mari!

Régulation sphère privée au niveau juridique, économique, institutionnels

Baisse des liens de dépendance Dévaluation de l’autorité du pater

familias : pas à la hauteur, manque d’autorité, faible, absent, défaillant…


Les 60’s

Abolition des interdits L’enfant est une personne Dévaluation de l’autorité ancienne

(église, instituteurs…)


Les transformations familiales Jusqu’en 68: le père travaille, la

mère s’occupe du foyer Critique/ le mouvement féministe Diminution stabilité du couple:

divorces (consentement conjoint, 1975)

Autorité parentale conjointe (1987)


La perspective psychanalytique Le développement psycho-affectif

de l’enfant Les castrations symboligènes Le père réel, imaginaire et

symbolique Le père permet la distance

mère/enfant, et énonce la loi


suite

Méfaits de la loi: les repères de la paternité volent en éclat, pères plus aimant…

Effets sur l’enfant

Le père réel

C’est le géniteur, il peut être incertain

A lui seul, peu de poids: ancrage dans une réalité qui l’apparente à la mère

Bon père/papa qui peut laisser vacante la place du père


Le père imaginaire

Père idéal C’est celui auquel on veut se

conformer et se référer Lieu de tous les fantasmes: le pere

pense au sien… Recours à la mère… Mais aussi référence aliénante

quand père maitre autoritaire qui ne s’allie pas avec la mère


Le père symbolique

Gardien interprète de la LOI Il n’est pas la Loi mais son

représentant, Loi avant tout symbolique de l’interdit de l’inceste

Il y est soumis Elle fait référence dans la mesure où

la parole du père est relayée par celle de la mère, dans la mesure où elle le reconnaît dans le désir qu’elle en a


C’est à cet égard le père que la mère porte dans son discours

C’est une fonction: monaparentalité structurante ou famille « normale » qui ne structure pas

Penser le père, c’est mettre l’accent sur la place qu’occupe pour la mère son propre père. Il donne la dimension Oedipienne à la relation mère enfant


Le rôle du père c’est de porter l’enfant non pas dans son ventre mais dans ses pensées, de le faire vivre non de son lait mais de ses désirs.

La question du père ouvre celle su sens, de l’imaginaire, donnant à l’enfant la possibilité de s’interroger sur ses origines


Le père de la horde et le père Oedipien: sentiments hostiles à l’égard du Fils (Chronos et Ouranos, le père qui dévore ses enfants)

Culte du père construit sur son meurtre: en tuant ce tyran, culpabilité, ambivalence amour et haine,…


L’altérité

Stade miroir: il voit l’opposition Moi/non Moi, séparation corps mère

Avec l’Œdipe, il découvre un autre objet sur lequel il va investir sur le registre du désir et non plus du besoin

La mère quitte le registre du besoin pour devenir objet du désir ou de rivalité


Ce déplacement de la mère au père ouvre la voie à l’autre, à l’altérité, à la tiercéité et non plus à la binarité du lien mère enfant

Distinction entre les sexes, angoisse L’oedipe et sa fonction: la question

des origines, qui suis-je, d’où viens-je, où vais-je? Qu’est ce qu’être un homme, un fils, un père,…


Forclusion (la place de la fonction tiers est entravée, c’est la psychose)

Récusation: « oui c’est là, mais je m’en fout » (nouvelles économies psychiques)


L’Œdipe varie selon les cultures mais la signification que prennent ces relations est toujours la même: l’enfant se repère en fonction de ses origines et comprend sa place par rapport aux autres. Il tient ses coordonnées psychiques de certains repères bases de ses identifications


Quand instables, troublés, déniés, ces repères ne permettent pas à l’enfant de se situer comme sujet, il entre dans une imagination parfois délirante en quête de sens pour sa vie

Si secrets / origine, l’enfant investira difficilement le savoir, dans les formes les plus graves, déni de la paternité.


Le père de l’ado

Il sexualise de nouveau les images parentales

Renoue avec les fantasmes incestueux et parricides

Le regard du père sur sa fille est déterminant (fonction désirante de la jeune fille)

Du côté du garçon, c’est une place à prendre, une perspective identificatoire


Le père est une référence qui permet à l’enfant de sortir de la toute puissance infantile et narcissique, du fantasme de l’auto-engendrement pour accéder à sa position de sujet parlant et désirant.

Il fait de l’enfant un sujet social, il introduit la question du rapport homme femme, de la sexualité génitale…


Il est la figure de l’autre, celle qui donne à l’enfant le statut de « pas tout » et de sujet manquant, support des idéaux, assurant l’ordre symbolique dans la différence des générations



Qu’en est-il dans la réalité? Travail féminin ->nouveaux modes de

relation père/enfant: les pères maternels; +autorité partagée

Femmes: 2 à 7 fois plus de temps aux soins

Hommes: 50% de temps en plus entre 75 et 85 avec les – de 2ans

Les pères participent davantage, si jeunes et appartenant à certaines CSP


suite

Si nursing partagé, pères plus investis dans l’échange ludique

Grands enfants: jeux sportifs


Le père a t-il donc une contribution spécifique? Le niveau ludique

Le niveau langagier

Le développement social et cognitif

Complémentarité des rôles


Pères absents, démissionnaires?

Un exemple: « la place du père dans la socialisation des jeunes de

quartiers populaires » Alain Landy


Évolution de la place du père dans les quartiers populaires

Il garantit l’ordre social de la famille Chômage: perte d’une

appartenance sociale Perte de la transmission de

savoirs-faire Exemple du grand frère L’arrêt du droit de correction, la

notion de carence séparent en bons et mauvais pères


Les pères séparés

Se retireraient plus souvent Se désintéresseraient de leur(s)

enfant(s) Attention!: problèmes de logement,

enfant mieux avec sa mère… Effondrement/ redressement


« Il prend acte de son rôle de gardien de l’ordre social »


Crainte du jugement Discret / bruyant? Recherche d’équilibre Comportement différent de celui de

la mère


Hostile, incapable?

Il essaie de tenir son rôle Quel est notre droit à faire

intrusion? Outils disfonctionnants


Pourquoi sont-ils effacés, discrets, rebelles?

Leur représentation du rapport société / famille

« ils veulent jouer leur rôle, reconquérir leur place, et apprendre à leurs enfants à se débrouiller. »


Une attitude pédagogique, didactique, réparatrice est déplacée car déprimante et confirmant leur croyance en leurs incapacités et manques


Conclusion


bibliographie

F.De Singly (1993): Sociologie de la famille contemporaine, Nathan, Paris

M.Guidetti, S. Lallemand, M-F. Morel (2000): Enfances d’ailleurs, d’hier et d’aujourd’hui, Armand Colin, Paris

Dictionnaire de la psychanalyse (2002), Calmann Levy, Paris

A. Landy (2004): La place du père dans la socialisation des jeunes de quartiers populaires, in Education et francophonie, vol XXXII = 1- printemps 2004

F.Marty, in:le carnet psy: la parentalité: un nouveau concept pour quelles réalités? La place du père


Discussion

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