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Extrait d’un écrit rédigé par marie jeanne lorson dans le cadre des enseignements aux étudiantes puéricultrices Vous avez dit "Sciences sociales " ? "Sciences sociales " - "sciences humaines" - "sciences de l'homme" Est-il indispensable de différencier ces termes ? Oui, pour avoir l'idée la plus précise possible de ce qu'ils intègrent comme disciplines 1 et identifier lesquelles sont nécessaires pour assurer des soins infirmiers et appréhender les caractéristiques de l'exercice professionnel infirmier Oui, pour retrouver comment ces disciplines se situent les unes par rapport aux autres, leurs points communs, leurs différences, voir leurs éventuelles divergences. Ceci, non pas en étant obsessionnel de la démarche taxinomique (l'étude des critères et des limites de l'action, en un mot : du classement), mais parce que cet exercice de différenciation renvoie à l'histoire de ces sciences, à ce qui a provoqué leur création souvent dans des climats d'oppositions, d'âpres discussions, de clivages et de réconciliations, de luttes de pouvoir et de recherche d'intérêts communs ….pour qui ? et dans quels buts ? Le tout enrichissant la culture professionnelle Dans l'université française le terme "sciences humaines " regroupe la psychologie, la sociologie, l'anthropologie et souvent la linguistique et l'histoire. Les "sciences sociales" désignent les sciences de la société, c'est-à-dire l’économie, les sciences politiques, la géographie et la sociologie Jean-François Dortier 2 propose de regrouper sous le terme "sciences humaines" toutes les sciences qui concerne l'homme et la société :l'anthropologie, la linguistique, la psychologie,l'histoire,la sociologie,la géographie, la psychologie sociale, les sciences 1 "DISCIPLINES" PRISES DANS LE SENS : BRANCHES DU SAVOIR , DIVERS ASPECTS SELON LESQUELS ON PEUT S'INTERESSER AU REEL - A DIFFERENCIER DU" CHAMP D'ETUDES "QUI SE CONSTRUIT AUTOUR D'UN CHAMP PARTICULIER AUQUEL S'INTERESSENT PLUSIEURS DISCIPLINES 2 COFONDATEUR ET REDACTEUR EN CHEF DU MAGAZINE "SCIENCES HUMAINES " CONCEPTEUR ET REDACTEUR DU DICTIONNAIRE DES SCIENCES HUMAINES PUBLIE EN 2004 AUX EDITIONS SCIENCES HUMAINES

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  • Extrait d’un écrit rédigé par marie jeanne lorson dans le cadre des enseignements aux étudiantes puéricultrices

    Vous avez dit "Sciences sociales " ?

    "Sciences sociales " - "sciences humaines" - "sciences de l'homme"

    � Est-il indispensable de différencier ces termes ? ►Oui, pour avoir l'idée la plus précise possible de ce qu'ils intègrent comme disciplines1 et identifier lesquelles sont nécessaires pour assurer des soins infirmiers et appréhender les caractéristiques de l'exercice professionnel infirmier

    ►Oui, pour retrouver comment ces disciplines se situent les unes par rapport aux autres, leurs points communs, leurs différences, voir leurs éventuelles divergences.

    Ceci, non pas en étant obsessionnel de la démarche taxinomique (l'étude des critères et des limites de l'action, en un mot : du classement), mais parce que cet exercice de différenciation renvoie à l'histoire de ces sciences, à ce qui a provoqué leur création souvent dans des climats d'oppositions, d'âpres discussions, de clivages et de réconciliations, de luttes de pouvoir et de recherche d'intérêts communs ….pour qui ? et dans quels buts ? Le tout enrichissant la culture professionnelle

    � Dans l'université française le terme "sciences humaines " regroupe la psychologie, la sociologie, l'anthropologie et souvent la linguistique et l'histoire. Les "sciences sociales" désignent les sciences de la société, c'est-à-dire l’économie, les sciences politiques, la géographie et la sociologie

    � Jean-François Dortier 2 propose de regrouper sous le terme "sciences humaines" toutes les sciences qui concerne l'homme et la société :l'anthropologie, la linguistique, la psychologie,l'histoire,la sociologie,la géographie, la psychologie sociale, les sciences

    1 "DISCIPLINES" PRISES DANS LE SENS : BRANCHES DU SAVOIR , DIVERS ASPECTS SELON LESQUELS ON

    PEUT S'INTERESSER AU REEL - A DIFFERENCIER DU" CHAMP D'ETUDES "QUI SE CONSTRUIT AUTOUR D'UN

    CHAMP PARTICULIER AUQUEL S'INTERESSENT PLUSIEURS DISCIPLINES 2 COFONDATEUR ET REDACTEUR EN CHEF DU MAGAZINE "SCIENCES HUMAINES " CONCEPTEUR ET REDACTEUR DU

    DICTIONNAIRE DES SCIENCES HUMAINES PUBLIE EN 2004 AUX EDITIONS SCIENCES HUMAINES

  • politiques, les sciences de l'éducation , les sciences cognitives , la psychiatrie, l'archéologie , la philosophie

    � Madeleine Grawitz3 regroupe dans les "sciences sociales ": la, sociologie, l'anthropologie l'ethnologie, la psychologie sociale, la psychanalyse, l'histoire, la géographie, la démographie, l'économie politique, la science politique, la linguistique "

    � Piaget 4propose ce qui pourrait réconcilier tout le monde :" On ne saurait retenir aucune distinction de nature entre ce que l'on nomme souvent "sciences humaines " et "sciences sociales" car il est évident que les phénomènes sociaux dépendent de tous les caractères de l'homme, y compris les processus psychosociologiques et réciproquement, les sciences humaines sont toutes sociales par l'un ou l'autre de leurs aspects Piaget a proposé cette classification :

    1° les sciences "nomothétiques" : disciplines qui cherchent à dégager des lois ou des relations quantitatives ; ce sont la psychologie scientifique, la sociologie, l'ethnologie, la linguistique, l'économie et la démographie

    2° les sciences" historiques" qui reconstituent le déroulement de la vie sociale au cours des temps

    3° les sciences "juridiques"

    4° les disciplines "philosophiques"

    � Une autre classification existe 5 : 1° les sciences formelles (par exemple les mathématiques):

    -elles découvrent leur objet6 en le construisant

    -cet objet est abstrait

    -créées par l’homme, elles n'existent que par les travaux des hommes

    -Il s'agit essentiellement de la logique et des mathématiques.7

    3 AUTEUR DE L'OUVRAGE "METHODES DES SCIENCES SOCIALES" CHEZ DALLOZ

    4 DANS SON OUVRAGE "EPISTEMOLOGIE DES SCIENCES DE L'HOMME

    5 ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS

    6 L'OBJET EST PRIS ICI DANS LE SENS : CE A QUOI UNE DISCIPLINE S'INTERESSE

  • le fondement de la logique et des mathématiques consiste à poser des axiomes (c'est-à-dire des propositions non démontrables), puis à démontrer une hypothèse appuyée sur les axiomes

    2° les sciences empirico formelles (par exemple la physique)

    -elles sont les sciences de la nature et de la découverte

    -elles se rapportent à un objet extérieur qui existe sans qu'il y ait intervention d'un chercheur

    -globalement la démarche utilisée dans ces sciences est la suivante :

    1 le point de départ est l'identification d'un objet extérieur que le chercheur souhaite étudier et qu'il va observer (dimension empirique)

    2 à partir de fondements théoriques, le chercheur propose une ou plusieurs hypothèses de recherche8, c'est-à-dire qu'il propose des possibilités de réponses à des questions posées

    3 et vérifie la validité de la ou des hypothèses en utilisant un raisonnement hypothético déductif (dimension formelle)

    3 ° les sciences herméneutiques (par exemple les sciences humaines)

    -herméneutique signifie : ce qui a rapport à l’interprétation

    -elles tentent de produire du sens, donc de la connaissance du réel aux phénomènes qui touchent les comportements humains

    -globalement la démarche utilisée dans ces sciences est la suivante :

    1 le point de départ est un questionnement du chercheur

    2 auquel il va s’efforcer de répondre en s’appuyant sur des fondements théoriques, voir en proposant des hypothèses qui seront à valider

    7 SELON

    8 LA FORMULATION D'HYPOTHESE EST ABORDEE DANS LA DEUXIEME PARTIE DE CET OUVRAGE

  • 3 pour proposer des réponses en termes d’actions par exemple, suite aux interprétations faites par le chercheur, interprétations qui ne sont pas définitives comme elles peuvent l’être dans les sciences empirico formelles

    les différentes disciplines en sciences humaines / sociales

    � Pourquoi identifier les différentes disciplines ?

    Pour commencer à mettre en évidence les enseignements à assurer aux étudiantes, futures professionnelles.

    Infirmières et infirmières puéricultrices ont 2 modes d'approche principaux des personnes susceptibles de bénéficier de soins infirmiers.

    Les cadres formateurs enseignent ces deux modes d'approches :

    1° L’approche individuelle :

    - l'infirmière entre en relation avec une personne pour lui donner des soins infirmiers

    Pour cela elle dispose d'un outil privilégié→ la démarche en soins infirmiers

    Dans la conduite de la démarche en soins infirmiers, l'infirmière recueille des données renseignant sur le contexte singulier dans lequel vit la personne

    2° L’approche collective

    -l'infirmière entre en relation avec des groupes de personnes pour participer à la prévention de ce qui peut nuire à la santé dans ces groupes, pour améliorer l'état de santé ou pour promouvoir la santé au sein de ces groupes

    Pour cela elle dispose d’outils spécifiques →les démarches en santé publique

    Quelle que soit la démarche utilisée, pour prévoir d'éventuelles actions de santé , l'infirmière va s'appuyer sur un diagnostic en santé publique/communautaire .Ce diagnostic est mis en évidence suite au recueil de données , à l'analyse des données recueillies et à l'interprétation des résultats de l'analyse des données .Les données

  • incluent les informations en lien avec le contexte particulier dans lesquels vivent les groupes de personnes

    Pour conduire des actions de santé éventuellement décidées suite à la pose du

    diagnostic de santé publique l'infirmière utilise les soins infirmiers

    Les disciplines en sciences humaines /sociales :

    La présentation de ces disciplines privilégie :

    ►L'apport d'un minimum de repères incontournables dans l'approche de ces disciplines

    ►Le repérage argumenté des connaissances nécessaires dans la formation des infirmières et des cadres formateurs

    La présentation ne peut pas être exhaustive

    la sociologie

    Création et évolution en temps que science

    Les débuts de la sociologie en tant que science se situent au cours de la 2éme moitié du 19ème siècle Ces débuts marquent une idée nouvelle essentielle : l'organisation des sociétés ne relèvent pas d'un ordre divin ou naturel

    Les précurseurs de la sociologie furent :

    -en France : Auguste Comte (1798-1857)

    Fondateur du positivisme, doctrine philosophique qui considère que la seule connaissance est celle des faits et de l'expérience scientifique .L'observation des faits doit précéder toute proposition théorique ou philosophique. "L'observation des faits est la seule base solide des connaissances humaines Envisageant toujours les faits sociaux non comme des sujets d'admiration ou de critique, mais comme des sujets d'observation, la science sociale s'occupe uniquement d'établir leurs relations mutuelles "

  • Etablissement de la loi des 3 états qui concerne le rapport au savoir de l'humain:

    1er état : ou état théologique → l'homme trouve des explications surnaturelles aux phénomènes naturels ou sociaux

    2ème état : ou état métaphysique→ les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites

    3ème état ou état positif → l’homme, à partir de l'observation et de l'aide des mathématiques, met en évidence des relations stables (des lois) entre les phénomènes

    Une démarche de recherche expérimentale s'inscrit dans le positivisme avec des travaux utilisant le raisonnement hypothético-déductif, pour déterminer si les hypothèses de départ sont validables ou non

    Alexis de Tocqueville (1805-1859)

    Convaincu de la nécessité de la démocratie où tous les hommes seraient égaux dans leurs droits sociaux, A.de TOCQUEVILLE a cependant attiré l'attention sur le fait que cette égalité favorisait l'individualisme et son risque majeur : L'individu qui se soucie uniquement de sa liberté individuelle risque de nuire à tous ses semblables

    Son étude de la démocratie américaine l'a poussé à énoncer la compatibilité entre "liberté" et "égalité"

    -en Allemagne : Karl Marx (1818-1883)

    A participé à l'évolution de la sociologie grâce à ses apports qui ne manquaient pas de contradictions

    Il a apporté :

  • sa conception matérialiste de l'histoire "le fondement de la société réside dans la vie matérielle .Par le travail , l'homme se produit lui-même en même temps que la société "

    -sa posture déterministe "l'existence sociale des hommes détermine leur conscience"

    -son analyse du changement social portant sur les sociétés de classe , caractérisée :

    par la propriété privée des moyens de production Il a tout particulièrement étudié le capitalisme avec les contradictions internes du mode de production capitaliste,

    et la lutte des classes sociales, pour lui moteur essentiel de l'histoire donc du changement social

    Une société est définie par son mode de production. Cette société a pour base son type d'économie politique

    Les modes de production déterminent les relations sociales

    Le système économique est transformé par la lutte des classes

    A noter l'influence de Marx sur

    -les philosophes → Jean –Paul Sartre et Maurice Merleau Ponty

    -les sociologues → Pierre Bourdieu et Anthony Giddens

    -les psychologues et psychanalystes →Wilhelm Reich, Herbert Marcuse, Erich

    Fromm, Henri Wallon,Vygotski, Lev Semenovich

    -en Grande -Bretagne: Spencer (1830 -1903)

    A cherché à transposer les lois de l'évolution biologique à l'histoire et aux sociétés humaines

    Les fondateurs de la sociologie

  • -en France Emile Durkeim ( 1858-1917)

    Est considéré comme le père fondateur de la sociologie

    Ses principaux travaux concernent :

    le processus de division du travail social avec ses aspects positifs, cette division libère l'individu malgré le risque d'anomie9, et ses aspects négatifs , cette division rend l'individu plus dépendant de la société.

    la recherche des fondements du phénomène religieux

    La conception du holisme est généralement attribuée à Durkeim

    Conception selon laquelle on ne peut pas comprendre les comportements sociaux à partir de l'étude des seuls comportements individuels

    -Il faut prendre en compte les caractéristiques globales de la société, car les comportements sociaux ne se réduisent pas à la somme des comportements individuels

    -S'oppose à l'approche de l'individualisme méthodologique de Weber

    C'est le premier sociologue qui a défini une méthode d'approche scientifique de la sociologie et le concept de fait social

    Ainsi que la théorie des "deux consciences " Pour lui il existe en chacun de nous 2 consciences

    1° la conscience collective, ensemble des manières d'agir, de penser, et de sentir qui composent l'héritage commun d'une société.

    Ces manières se sont construites au cours de l'histoire, se transmettent de génération en génération, sont admises et pratiquées par une majorité de personnes

    .Elles sont extérieures aux personnes puisqu'elles les ont précédées, elles les distinguent cependant et, pour certaines d'entres elles, elles vont nous survivre. La conscience collective donne à une société ses caractères distinctifs et singuliers

    9 ANOMIE :AFFAIBLISSEMENT DES MECANISMES D'INTEGRATION SOCIALE

  • 2° la conscience individuelle qui comprend ce que l'on pourrait appeler "l'univers privé de chaque personne : ses traits de caractère ou de tempérament, son hérédité, ses expériences personnelles, ce qui font d'elle un être unique

    en Allemagne Max Weber (1864-1920)

    Soutient la démarche individualiste méthodologique (Weber)

    Conception selon laquelle les phénomènes sociaux résultent de l'interaction des comportements individuels

    C'est l'étude des actions individuelles qui permet de comprendre la vie sociale

    La société est le produit de l'action humaine

    La sociologie d’après guerre

    Des chercheurs vont s’intéresser à des domaines particuliers :

    Georges Gurvitch (1894-1965)

    Jean Stoetzel (1910-1987) vont privilégier le monde du travail

    Georges Friedmann (1902-1977)

    Alain Touraine (1925 - )

    A étudié le monde ouvrier et l'importance des nouvelles techniques sur l'organisation du travail , mais aussi sur le mode de vie des salariés .Il a analyse des mouvements sociaux dans la société post industrielle (citer des ouvrages )

  • Paul H.Chombart de Lauwe (1909- enquêtera sur la ville

    Edgar Morin(1921-) Avec le cinéma comme support , Morin explorera le réel et l'imaginaire, puis les phénomènes considérés comme futiles par les sociologues (chansons, télévision…) ,puis la complexité deviendra le cœur de sa réflexion

    "NOUS DEMANDONS LEGITIMEMENT A LA PENSEE QU'ELLE DISSIPE LES BROUILLARDS ET LES OBSCURITES, QU'ELLE METTE DE L'ORDRE ET DE LA CLARTE DANS LE REEL , QU'ELLE REVELE LES LOIS QUI LE GOUVERNENT. LE MOT DE COMPLEXITE, LUI, NE PEUT QU'EXPRIMER NOTRE EMBARRAS, NOTRE CONFUSION, NOTRE INCAPACITE DE DEFINIR DE FAÇON SIMPLE, DE NOMMER DE FAÇON CLAIRE, DE METTRE DANS L'ORDRE DANS NOS IDEES AINSI LA CONNAISSANCE SCIENTIFIQUE FUT LONGTEMPS ET DEMEURE ENCORE CONÇUE COMME AYANT POUR MISSION DE DISSIPER L'APPARENTE COMPLEXITE DES PHENOMENES AFIN DE REVELER L'ORDRE SIMPLE AUQUEL ILS OBEISSENT MAIS IL APPARAIT QUE LES MODES SIMPLIFICATEURS DE CONNAISSANCES MUTILENT PLUS QU'ILS N'EXPRIMENT LES REALITES OU LES PHENOMENES DONT ILS RENDENT COMPTE, S'IL DEVIENT EVIDENT QU'ILS PRODUISENT PLUS D'AVEUGLEMENT QUE D’ELUCIDATION, ALORS SURGIT LE PROBLEME : COMMENT ENVISAGER LA COMPLEXITE DE FAÇON NON SIMPLIFIANTE ? "EDGAR MORIN

    Joffre Dumazedier (1915-2002)

    -souligne la mutation que constitue l'accroissement du temps libre

    -et dessine les contours d'une "civilisation des loisirs "

    -inventeur de "l'Entraînement mental "

    Objet de l’entraînement mental : réduire les inégalités entre les modes de pensée des travailleurs manuels et des travailleurs intellectuels

    • Tente de susciter le désir et la capacité d'autoformation individuelle et collective

    • Vise à apprendre à tout homme à penser scientifiquement en partant du milieu vécu

    • Orientée vers la croissance organisée des moyens d'analyse du milieu, d'entraînement permanent à la recherche documentaire, de développement des qualités d'expression et de création (JF CHOSSON)

    Henri Mendras (1927-2003)

    -a annoncé le déclin du monde rural et le bouleversement de la société qu'il entraîne avec le développement important des "classes moyennes " et ses nouveaux modes de vie

  • Pierre Bourdieu (1930-2002) et Jean Claude Passeron

    -Etudieront les inégalités devant l'enseignement supérieur et la recherche de possibilités de lutter contre, par le biais des capacités réflexives plus développées à ce jour

    -Montre comment des goûts, des manières de ressentir, de percevoir sont liés au milieu social qui crée des dispositions permanentes La structure sociale tend à se reproduire Cette reproduction sociale est liée à la transmission du capital économique mais aussi du capital social et culturel

    -Raymond Boudon (1934 ) explique l'inégalité des chances par le fait que les motivations face à l'école, l'appréciation des coûts et des avantages de la formation sont marquées par l'origine sociale. Un métier donné sera considéré comme inacceptable car entraînant une régression sociale ou acceptable car permettant une promotion sociale selon la position initiale

    Michel Crozier (né en 1925) Montre comment les organisations impersonnelles, bureaucraties, sont des lieux de conflits de pouvoir et comment il peut en résulter des résistances au changement social

    Quatre objets se détachent comme supports de recherche :

    -l'éducation , la culture , le monde intellectuel avec P.Bourdieu

    -le travail et l'action collective avec A.Touraine

    -les croyances et les idéologies avec R.Bourdon

    -les organisations 10 avec M.Crozier

    10

    LES CARACTERISTIQUES COMMUNES AUX ORGANISATIONS: 1 DES MISSIONS PRECISES A ACCOMPLIR →LES MISSIONS D'UN ETABLISSEMENT HOSPITALIER SONT PRECISEES DANS UN TEXTE OFFICIEL , TOUT COMME LES MISSIONS D'UN SERVICE DE PROTECTION MATERNELLE ET INFANTILE ETC. 2 LES TACHES A ASSURER POUR REMPLIR LES MISSIONS SONT REPARTIES EN FONCTION DE STATUT PROFESSIONNELS DE FONCTIONS 3 L'EXISTENCE DE RELATIONS HIERARCHIQUES ET FONCTIONNELLES

  • La sociologie contemporaine

    Est marquée par un manque d’unité, des mouvements différents, des désaccords profonds, alors que des efforts ont été faits pour considérer les différentes dimensions du social comme complémentaires et non en opposition

    2 2 1 2 quelques définitions globales de la sociologie

    étude des phénomènes sociaux humains

    "socio" vient du latin "socius" qui signifie "compagnon", ou, plus généralement ce qui est associé ; "logique "renvoie au grec "logos", c'est-à-dire au discours et à la parole. La sociologie serait ainsi le discours sur les compagnons ou les associations

    étude scientifique des faits sociaux (voir définition d'un fait social)

    "études scientifiques des faits sociaux humains considérés comme appartenant à Un ordre particulier, et étudiés dans leur ensemble ou à un haut degré de généralité"

    XIXe siècle

    dans le contexte des changements consécutifs à la révolution française et à la révolution industrielle la sociologie, héritière des réflexions des philosophes et des politiques, s'est imposée comme discipline autonome.

    Elle reste cependant hétéroclite dans ses objets d'étude comme dans ses projets intellectuels, Elle cherche à expliquer les phénomènes sociaux , à critiquer la société pour la réformer , ou à déceler les tendances de son évolution"

    "Les différentes modalités de groupes, les réseaux d'interactions, les relations sociales que tisse l'existence collective, l'évolution des individus, sont des faits sociaux ; leur étude positive constitue la sociologie "

  • "La sociologie a été conçue par ses fondateurs comme une science nomothétique générale des sociétés.

    Plusieurs paradigmes ont été proposés: recherche des lois d'évolution des sociétés (Comte , Marx) , régularités historiques(Weber) recherche de relations fonctionnelles entre les phénomènes sociaux (Durkheim)logique des actions non logiques(Pareto).

    D'autres essayèrent de définir la sociologie à partir d'objets particuliers(science de la culture ).D'autres enfin donnèrent à la sociologie une orientation essentiellement descriptive et informative (Le Play , Booth )"11

    "La sociologie est l'étude de la réalité sociale .Les préoccupations philosophiques sur la nature de la société , ou morales sur les moyens de l'améliorer , sont aussi anciennes que la réflexion sociale , politique ou philosophique, mais ce n'est qu'à partir du moment où l'on a observé les faits sociaux , en les séparant des jugements de valeur , que la sociologie est née en temps que science "12

    LA SOCIOLOGIE CONCERNE DONC LES SOCIETES, LE SOCIAL (ce qui est en lien avec les sociétés)

    Ces définitions, expressions , que nous utilisons et que nous pensons connaître

    mais avec lesquels nous faisons si souvent des erreurs de sens .

    LE FAIT SOCIAL (par exemple : la famille, la consommation, la télévision)

    SELON DURKEIM 13

    « On l'emploie couramment le terme de fait social pour désigner à peu près tous les phénomènes qui se passent à l'intérieur de la société, pour peu qu'ils présentent, avec une certaine généralité, quelque intérêt social. Mais à ce compte, il n'y a, pour ainsi dire, pas d'événements humains qui ne puissent être appelés sociaux. Chaque individu boit, dort, mange, raisonne et la société a tout intérêt à ce que ces fonctions s'exercent régulièrement. Si donc ces faits étaient sociaux, la sociologie n'aurait pas d'objet qui lui fût propre, et son domaine se confondrait avec celui de la biologie et de la psychologie.

    11

    ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS 12

    MADELEINE GRAWITZ -METHODES DES SCIENCES SOCIALES -PRECIS DALLOZ 13

    LES AUTEURS ONT CHOISI DE NOTER UN EXTRAIT D'UN ECRIT DE DURKHEIM POUR EXPLIQUER LE FAIT SOCIAL "INVENTE" PAR DURKHEIM

  • Mais, en réalité, il y a dans toute société un groupe déterminé de phénomènes qui se distinguent par des caractères tranchés de ceux qu'étudient les autres sciences de la nature.

    Quand je m'acquitte de ma tâche de frère, d'époux ou de citoyen, quand j'exécute les engagements que j'ai contractés, je remplis des devoirs qui sont définis, en dehors de moi et de mes actes, dans le droit et dans les mœurs. Alors même qu'ils sont d'accord avec mes sentiments propres et que j'en sens intérieurement la réalité, celle-ci ne laisse pas d'être objective; car ce n'est pas moi qui les ai faits, mais je les ai reçus par l'éducation. Que de fois d'ailleurs, il arrive que nous ignorions le détail des obligations qui nous incombent, et que, pour les connaître, il nous faut consulter le Code et ses interprètes autorisés! De même; les croyances et les pratiques de la vie religieuse, le fidèle les a trouvées toutes faites en naissant; si elles existaient avant lui, c'est qu'elles existent en dehors de lui. Le système de signes dont je me sers pour exprimer ma pensée, le système de monnaie que j'emploie pour payer mes dettes, les instruments de crédit que j'utilise dans mes relations commerciales, les pratiques sui- vies dans ma profession; etc., etc., fonctionnent indépendamment des usages que j'en fais. Qu'on prenne les uns après les autres tous les membres dont est composée la société, ce qui précède pourra être répété à propos de chacun d'eux. Voilà donc des manières d'agir, de penser, de sentir qui présentent cette remarquable propriété qu'elles existent en dehors des consciences individuelles.

    Non seulement ces types de conduite ou de pensée sont extérieurs à l'individu, mais ils sont doués d'une puissance impérative et coercitive en vertu de laquelle ils s'imposent à lui, qu'il le veuille ou non. Sans doute, quand je m'y conforme de mon plein gré, cette coercition ne se fait pas ou peu sentir, étant inutile. Mais elle n'en est pas moins un caractère intrinsèque de ces faits, et la preuve, c'est qu'elle s'affirme dès que je tente de résister. Si j'essaye de violer les règles du droit, elles réagissent contre moi de manière à empêcher mon acte s'il en est temps, ou à l'annuler et à le rétablir sous sa forme normale s'il est accompli et réparable, ou à me le faire expier s'il ne peut être réparé autrement. S'agit-il de maximes purement morales ? La conscience publique contient tout acte qui les offense par la surveillance qu'elle exerce sur la conduite des' citoyens et les peines spéciales dont elle dispose. Dans d'autres cas, la contrainte est moins violente; elle ne laisse pas d'exister. Si je ne me soumets pas aux conventions du monde, si, en m'habillant je ne tiens aucun compte des usages suivis dans mon pays et dans ma classe, le rire que je provoque, l'éloignement où l'on me tient, produisent, quoique d'une manière plus atténuée, les mêmes effets qu'une peine proprement dite. Ailleurs, la contrainte, pour n'être qu'indirecte, n'en est pas moins efficace. Je ne suis pas obligé de parler français avec mes 'compatriotes, ni d'employer les monnaies légales; mais il est impossible que je fasse autrement. Si j'essayais d'échapper à cette nécessité, ma tentative échouerait misérablement. Industriel, rien ne m'interdit de travailler avec des procédés et des méthodes de l'autre siècle; mais si je le fais, je me ruinerai à coup sûr. Alors même que, en fait, je puis m'affranchir de ces règles et les violer avec succès, ce n'est jamais sans être obligé de lutter contre elles. Quand même elles sont finalement vaincues, elles font suffisamment sentir leur puissance contraignante par la résistance* qu'elles opposent. Il n'y a pas de novateur, même heureux, dont les entreprises ne viennent se heurter à des oppositions de ce genre.

  • Voilà donc un ordre de faits qui présentent des caractères très spéciaux : ils consistent en des manières d'agir, de penser et de sentir, extérieures à l'individu, et qui sont doués d'un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s'imposent à lui. Par suite, ils ne sauraient se confondre avec les phénomènes organiques, puisqu'ils consistent en représentations et en actions; ni avec les phénomènes psychiques, lesquels n'ont d'existence que dans la conscience individuelle et par elle. Ils constituent donc une espèce nouvelle et c'est à eux que doit être donnée et réservée la qualification de sociaux. Eue leur convient; car il est clair que, n'ayant pas l'individu pour substrat, ils ne peuvent en avoir d'autre que la société, soit la société poli- tique dans son intégralité, soit quelqu'un des groupes partiels qu'elle renferme, confessions religieuses, écoles politiques, littéraires, corporations professionnelles, etc.»

    E. Durkheim, Les règles de la méthode sociologique, pp. 3-5.

    faits sociaux étudiés par DURKEIM : « Le crime » « Le suicide »

    AUTRE DEFINITION 14

    « Le fait social est l’objet d’étude de la sociologie et comprend tous les phénomènes, tous les comportements, toutes les représentations qui répondent à 3 critères :

    Le premier critère est celui de la généralité : un fait social est par définition marqué d’une certaine fréquence dans une population à un moment donné

    Le deuxième critère est celui de l’extériorité : le fait social est extérieur aux individus ; il ne se situe pas dans la sphère individuelle mais dans la sphère collective, la sphère sociale. C’est à dire qu’il n’est pas né avec l’individu et ne mourra pas avec lui. Il transcende l’individu qui ne perçoit pas naturellement les faits sociaux qu’il rencontre, il en est inconscient

    Le troisième critère du fait social est son pouvoir coercitif : le fait social s’impose aux individus. Il ne résulte pas d’un choix individuel mais il est le fruit de combinaisons de plusieurs facteurs sociaux, économiques, historiques, géographiques, politiques...Cette combinaison impose des contraintes à l’individu. Par exemple il est tenu d’avoir telles formes abstraites passage de l'idée de divin à celle de naturelle

    L’acteur social

    Ce peut être un individu, un groupe d'acteurs sociaux mais aussi une organisation

    L'acteur est capable d’initiative, d’autonomie, même au sein de son groupe d'appartenance

    Il peut faire ses propres choix grâce à sa réflexion, sa capacité d'analyse

    14

    DEFINITION PROPOSEE PAR FR.WIKIPEDIA.ORG/WIKI/FAIT_SOCIAL – (SITE INTERNET)

  • Exemples d'acteurs sociaux:

    -la personne qui vote pour élire un représentant du personnel dans l'entreprise où elle exerce, pour élire le Président de la République

    -les étudiants qui se regroupent et manifestent pour demander la suppression d'une loi

    -un syndicat qui agit pour améliorer la qualité de vie des professionnels d'une entreprise

    Interaction :

    Action réciproque ayant des significations pour les acteurs sociaux qui influence les comportements et les attitudes (interactionnisme →courant d'analyse sociologique qui centre son étude sur les relations entre les acteurs sociaux)

    Interactionnisme symbolique →approche sociologique interactionniste qui étudie les dynamiques créent par les relations inter-individuelles

    Ethnométhodologie →courant sociologique américain né dans les années 1960, représenté par Garfinkel s’inspirant de l’individualisme méthodologique et selon lequel ce sont les acteurs qui construisent et reconstruisent sans cesse le social

    Changement social

    Toute transformation observable dans le temps qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que provisoire ou éphémère , la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire

    Ce qui n'est pas changement social :

    - un événement qui peut accompagner un changement social

    par exemple la proclamation des résultats du vote désignant un Président de la

    République dont le programme annonce des réformes sociales planifiées sur 5 ans ;

    la proclamation des résultats du vote n'est pas un fait social .

    Par contre les réformes appliquées pendant 5ans constitueront un fait social

    - un remplacement de personne qui peut être à la source d'un changement social

  • par exemple l'arrivée d'un nouveau directeur général dans un centre hospitalier régional n'est pas un fait social ,alors que l'application du projet d'établissement que ce directeur sera amené à conduire constituera un fait social

    Conflit social

    Affrontement ou antagonisme entre acteurs collectifs sur des enjeux économiques, politiques ou sociaux

    Peut être latent ou ouvert

    Le conflit est inhérent à la vie sociale Ce qui est important : la façon dont il est géré et par qui il est géré

    Exemple :le conflit ayant opposé en 2006 les étudiants , les lycéens , et le premier ministre à l'origine de la loi sur le CPE (contrat première embauche )

    Régulation sociale

    -Façon dont se coordonnent les différentes règles sociales au sein d'une société

    -Processus par lequel se créent et se maintiennent les règles sociales

    La préparation de lois et de divers règlements est un moyen de régulation sociale

    Contrôle social

    -ensemble des moyens utilisés par la société ou un groupe social pour assurer la conformité du comportement de ses membres aux normes et aux valeurs dominantes de la société

    L'application des lois et règlements participe au contrôle social

    Déviance

    Transgression des normes socialement établies et socialement sanctionnées

    Attention aux jugements de valeur des professionnels qui ont à déterminer s'il y a déviance ou non Nécessité de déterminer des critères précis en fonction d'objectifs tout

  • aussi précis pour décider s'il y a nécessité ou non de faire des placements d'enfants dont les parents sont étiquetés "déviants "parce qu'ils appartiennent à une secte réprouvée par la société dans laquelle ils vivent avec leurs enfants

    Lorsque les normes transgressées sont juridiques et donnent lieu à des sanctions codifiées, on parle de délinquance

    Les personnes qui se servent de nourriture dans un magasin sans payer sont délinquantes quelles que soient les raisons qui les poussent à agir ainsi

    Culture

    Attention aux sens différents donnés à ce mot

    Ensemble des croyances, des valeurs et des normes qui orientent la conduite des membres d'une société donnée

    Il existe les cultures religieuses qui indiquent aux adeptes de ces cultures ce qui est recommandé, souhaité, "obligé "

    Les cultures ethniques déterminent des façons de vivre, de se comporter.

    Connaissances acquises par un individu (sens restreint)

    Les professionnels risquent de donner un sens beaucoup restreint à cette forme de culture

    Quelqu'un n'ayant pas fréquenté l'école peut avoir acquis de très nombreuses connaissances. Il y a nécessité de s'interroger sur ce que peuvent être les connaissances.

    Acculturation

    Erreur fréquente sur le sens de ce mot

    -processus de la transformation de la culture d'un individu ou d'un groupe résultant du contact direct et prolongé avec une autre culture (et non pas absence de culture !!)

    Exemple des générations d'enfants nés de parents immigrés baignant à la fois dans la culture familiale (algérienne par exemple) et dans la culture du pays où ils sont nés et vivent (la France par exemple)

  • Socialisation

    Processus par lequel les individus apprennent et intériorisent les façons d'agir et de penser des groupes sociaux auxquelles ils appartiennent

    Dans le processus de socialisation, il y d'abord ASSIMILATION (intégration par la personne des normes et des valeurs du milieu dans laquelle elle vit ) , puis l'ACCOMMODATION (processus inverse de l'assimilation : façon dont les caractères propres de l'individu le façonnent et réagissent à son environnement .Cette accommodation se passant différemment pour une personne à une autre )

    Dans ce processus de socialisation, il est utile de s'interroger sur la part de conditionnement entrant dans cette socialisation

    Ces dernières années à été largement développé le concept de "résilience",décrivant une façon de réagir dans des milieux peu propices à l'épanouissement de l'être humain

    Famille

    -groupe social élémentaire composés des parents et des enfants

    -ensemble de la parenté

    -groupe d'au moins 2 personnes vivant sous le même toit Un ménage peut comporter plusieurs familles INSEE

    Toujours préciser de quelle famille il est question lorsque ce concept est utilisé car les sens donnés sont très différents au-delà des définitions présentées

    -s'agit t-il de la famille biologique ? d'une famille d'accueil ? d'une famille qu'une

    personne s'est choisie ?

    L'approche de cette "famille" devra absolument tenir compte de sa naturE pour parvenir à clarifier des situations où tout le monde est dans une confusion identitaire avec ses incidences affectives , juridiques …..

    -Au Vietnam nous découvrons des mères , oncles , grandes sœurs ,grands frères , des liens de parenté que les Occidentaux auront des difficultés à comprendre lors de leur premières immersions asiatiques , et dont ils risquent de ne pas reconnaître immédiatement le sérieux de ces liens dans lesquels ils pourront eux-mêmes être pris

  • D’institution sociale

    Elément de la société structurant les relations entre les individus en définissant des règles et des rôles, des conduites considérées comme socialement légitimes

    Ensemble de normes orientant le comportement des acteurs d'un groupe social

    Une institution est relativement stable mais susceptible de se transformer

    .Elle est extérieure aux individus et a durée supérieure à celle de ses membres

    La famille, l’école, les églises sont des institutions sociales

    La sociologie médicale

    -Elle cherche à comprendre les pratiques et les modes de consommation médicale

    -analyse le système médical en tant qu'institution sociale : une institution = une structure avec une finalité + les règles de fonctionnement +les personnels

    -s'intéresse à des phénomènes sociaux au sein de la médecine : les modes de vie d'une population et ses incidences sur l'approche des maladies, leurs représentations ….

    -établissement de liens entre le médical et la sociologie ; ces liens traduisent un changement dans la perception de la maladie et des problèmes concernant la maladie : ce qui était considéré comme un fait individuel →la maladie ou la conservation du bien être , a pris une dimension sociale du fait de la transformation des institutions , la diversification des pratiques médicales , la prise en charge collective de la maladie à travers les différents systèmes d’assurance collective

    -Selon C Herzlich , le champ spécifique de la sociologie médicale recouvrirait :

    -la définition sociale de la maladie

    -l’étude des pratiques qui s’y rapportent

    -l’étude des institutions qui la prennent en charge

  • -l’analyse du statut social et des comportements du malade

    -3 grands domaines d’investigation en sociologie médicale :

    1 définition sociale de la maladie :

    -s’intéresse aux représentations de la maladie et les comportements des malades et de

    leur entourage ainsi qu’aux pratiques médicales , variant selon les sociétés

    -s’intéresse également aux représentations et aux pratiques en matière médicale ou de

    santé liées aux système de valeurs de la société en question

    -dans les sociétés contemporaines

    la notion de maladies et de bien- être et les pratiques médicales qui en découlent diffèrent selon l’appartenance sociale des individus :

    l’ouvrier et le cadre supérieur ne se font pas la même idée de la maladie et donc n’ont pas les mêmes comportements

    illustration : extrait de l’ouvrage de LUC BOLTANSKY –Prime éducation et morale de classe éditions de l’école des hautes études en sciences sociales -1969-cahiers du centre de sociologie européenne

    « ….pour ceux qui voient dans la maladie un accident soudain , la tâche du médecin , c’est d’abord de donner un « remède » .C’est mieux de « remédier »au mal de façon énergique et presque instantanée Pour les membres des classes populaires , l’acte médical par excellence est violent , rapide , douloureux mais immédiatement agissant : telles sont l’extraction d’une dent qui fait enfler la bouche , la réduction de la foulure qui immobilise l membre , ou plus simplement la piqûre dont on ne peut ignorer la valeur symbolique (administration par piqûre plus efficace qu’un médicament à avaler ) Actes irrémédiables qui ramènent du côté de la santé et de la vie active ……….Si pour les classes populaires , la maladie se proclame par la douleur et se réduit à elle , c’est peut être comme le dit la langue commune , « qu’ils s’écoutent moins »que les membres des autres classes .C’est peut être aussi qu’ils « entendent » moins distinctement qu’eux les appels de leurs corps et en connaissent moins bien le langage »

  • Par contre une personne va dire confrontée à une douleur qui se « réveille », va facilement dire : «il va pleuvoir, mes articulations me font mal »

    Les sociologues essayent de cerner le « ressenti »de la maladie énonçant qu’il n’y a pas de rupture entre l’état de santé et de non santé

    Ainsi P.Cornillot écrit :

    « la santé se définit comme un état de tolérance et de compensation physique , psychologique, mental et social , en dehors duquel toute situation est perçue par l’individu et /ou son entourage comme la manifestation d’un état morbide »

    « Réalité relative, subjective, la santé est effectivement contemporaine d’un certain plaisir de vivre »

    L.Boltanski écrit aussi :

    « Les comportements médicaux d’un individu ne peuvent se comprendre que resitués dans les pratiques sociales de son groupe d’appartenance , car les conditions objectives qui pourraient expliquer un comportement sont toujours analysées et réinterprétées à la lumière des valeurs et de la culture »

    2 conduite de la maladie (son rapport au système médical)

    Les travaux de TALCOTT PARSONS (1902 1979) et son invention du « rôle du malade et du « rôle » du médecin, dans la sociologie médicale anglo saxonne contestable et contestée sont une invitation à réfléchir sur ce qui se passe dans notre société actuelle :

    Pour T. PARSONS , la situation du malade et de son entourage présente

    4 caractéristiques :

    1 l’impuissance à maîtriser la situation, c'est-à-dire à maîtriser le mal et à le vaincre

  • 2 l’incompétence technique, c'est-à-dire l’incompétence à qualifier la maladie et à proposer une thérapeutique adaptée

    3 le besoin de secours déclenché par 1 et 2

    4 l’implication émotionnelle

    « Le malade est un déviant bien qu’involontaire, et il doit sortir de cette déviance, c'est-à-dire guérir mais pas n’importe comment

    Si le « rôle » du malade » comprend l’obligation de guérir, il comprend aussi l’obligation pour ce faire , de recourir aux moyens légitimes de guérison c'est-à-dire dans notre société aux médecins .

    Ce rôle comprend outre l’obligation de se conformer aux prescriptions du médecin, d’accepter son autorité et sa compétence .Il faut être bon malade »

    Ce modèle, très normatif ne semble pas « reconnu »par la sociologie médicale française Et pourtant, si nous observons au quotidien ce qui se passe dans nos structures hospitalières, que pouvons-nous observer ?

    3 prise en charge de la maladie et du malade par l’institution médicale

    Sociologie de la santé

    Elle s'intéresse aux représentations du corps, de la maladie, de la santé, du bien-être .Elle

    étudie les comportements individuels et collectifs vis-à-vis de la prévention et de l'éducation pour la santé ainsi que les inégalités sociales liées à cette prévention et à cette éducation .Elle recherche l'influence de l'environnement global sur la santé , ce qui favorise la promotion de la santé ou sa dégradation .Elle participe aux démarches en santé publique/communautaire intégrant la pose de diagnostics de santé publique /communautaire ,la recherche d'actions leur mise en œuvre éventuelle et l'évaluation de leur pertinence compte tenu des résultats recherchés et obtenus.

    Le sociologue et les professionnels travaillant dans le social ont à être conscients que leur analyse de la réalité sociale peut être biaisée par :

  • -leurs prénotions, c'est-à-dire les idées reçues qu'ils ont de la réalité sociale

    "les personnes âgées ne sont plus concernées par la sexualité "

    « Tous les enfants aux noms à consonance arabe et déjeunant à la cantine pendant l'année scolaire n'ont pas droit de manger du porc ….".alors que la famille ne tient pas compte d'interdits religieux

    - leur ethnocentrisme c'est-à-dire leur tendance à juger des faits et des comportements par rapport aux normes et aux valeurs qui sont celles du groupe social auquel ils appartiennent

    - dans le groupe social des infirmiers les comportements hygiéniques sont très prégnants aussi l'accueil de familles et de patients n'ayant pas la même notion de l'hygiène que ce groupe social vont encore être mal jugés

    -leur système personnel de valeurs

    - catholique pratiquante, l'infirmière soignera "à contre cœur " et aura des difficultés à ne pas le manifester à une femme qui est hospitalisée pour un avortement

    -la puéricultrice pourra manifester de l'hostilité à un couple de femmes lesbiennes s'occupant d'un enfant qu'elles considèrent comme leur enfant à elles

    Concept des représentations sociales

    La notion de "représentations sociales" trouve sa source principale chez Durkheim. La représentation n'est pas seulement une perception collective15, il faut qu'il y ait reconstruction de la réalité de ce fait par des processus cognitifs.16

    Deux exemples de définitions :

    "La représentation sociale est le produit et le processus d'une activité mentale par laquelle un individu ou un groupe reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique"

    .

  • "Les représentations sociales sont des systèmes d'interprétation régissant notre relation au monde et aux autres qui orientent et organisent les conduites et les communications sociales .Les représentations sociales sont des phénomènes cognitifs engageant l'appartenance sociale des individus par l’intériorisation de pratiques et d’expériences, de modèles et conduites de pensée"17

    L’approfondissement continu des représentations sociales est nécessaire aux professionnels de la santé pour espérer des changements de comportements chez les personnes dans la prise en charge de leur santé

    -

    Quelle que soit la rigueur avec laquelle une analyse d'un fait social sera conduite, la subjectivité ne pourra être gommée chez les professionnels conduisant cette analyse

    L’anthropologie

    L’ethnologie

    -tenter de définir ces deux concepts se heurtent à beaucoup de difficultés .Au fil des

    années chercheurs, scientifiques ont proposé diverses approches souvent contradictoires

    -ce qui est sans doute à retenir :

    l'ethnologie a longtemps été considérée comme une discipline décrivant les mœurs des différents peuples et plus particulièrement des peuples dits "archaïques " ou "primitifs"

    elle concerne le travail matériel SUR LE TERRAIN, la collection de matériaux elle tente un effort d’élaboration, de synthèse. géographique, elle étudie les caractéristiques des tribus d'une région à un

    moment donné (régions climatiques différentes , croisements de populations dans un lieu géographique)

    historique, elle s'intéresse à l'évolution d'un groupe dans le temps (Vietnam et durée des guerres)

    systématique, elle fait une recherche sur une coutume particulière, une cérémonie, une institution (soins à l'hôpital)

  • Les anglo- saxons considèrent ethnologie et anthropologie comme les étapes d'une recherche:

    1ère étape ethnographie, science descriptive des origines , des mœurs des ethnies,

    2ème étape ethnologie

    3ème étape anthropologie étudie l'homme dans sa totalité

    Ces 3 étapes étant regroupées sous le terme "anthropologie sociale "

    Le terme d'anthropologie est de plus en plus utilisé sur le plan international

    -utilisation faite de ces travaux au cours de l'histoire : visée colonialiste ? Recherches?

    -ce qui distingue l'anthropologie de la sociologie : sa méthode d'étude

    approche holiste dans des unités sociales restreintes telles qu'un village , un quartier , une tribu , par un seul et même observateur immergé dans l'unité qu'il étudie

    Claude Lévi -Strauss "on cherche à faire de la subjectivité la plus intime un moyen de démonstration objective "

    l'anthropologue décrit la culture dans laquelle s'inscrivent les hommes qui les intéressent, alors que le sociologue étudie une catégorie de phénomènes pour les expliquer, mais les isole de leur contexte

    l'anthropologue étudie une culture étrangère à la sienne, où le banal devient intéressant et essentiel pour approcher le groupe qu'il souhaite étudier, alors que le sociologue ne s'intéresse pas à tous les aspects quotidiens supposés connus de sa culture

    Claude Lévi-Strauss né en 1908, ne peut être ignoré pour ses travaux (bien que contestés en partie) Il a introduit le structuralisme18 en anthropologie en l'appliquant aux formes de parenté et aux mythes de l'art

    2 2 4 la psychologie sociale

    18" LE STRUCTURALISME FUT D'ABORD UN PARADIGME (LE PARADIGME DESIGNE UN MODELE EXPLICATIF DOMINANT AU SEIN D'UNE DISCIPLINE SCIENTIFIQUE ) REPOSANT SUR QUELQUES PRINCIPES GENERAUX :LES INVARIANTS,C'EST-A-DIRE DES STRUCTURES STABLES QUI ECHAPPENT A LA CONSCIENCE DU SUJET - LES CHOSES CACHEES ,ENFOUIES DANS LE REGNE DE L'INCONSCIENT ,LE LANGAGE , OBJET PRIVILEGIE DES STRUCTURALISTES - LES REGLES ELEMENTAIRES BASEE SUR L'IDEE QUE LE LANGAGE EST UN SYSTEME COMPOSE D'ELEMENTS (MORPHEMES →LES PLUS PETITS SIGNE PORTEURS DE SIGNIFICATION OU PHONEMES→OU SONS DE LA LANGUE ),RELIES ENTRE EUX PAR DES PRINCIPES D'OPPOSITION ET DE COMPLEMENTARITE

  • La "psychologie sociale " est à différencier de la " psychosociologie" 19

    "L’expression psychologie sociale suggère non seulement une primauté chronologique et méthodologique, mais également ontologique 20"

    La "psychosociologie " insiste sur les aspects sociologiques

    La psychologie sociale cherche à répondre à cette question : comment l'individu peut-il influencer ce qui l’entoure, les institutions, la société dont il fait partie, alors qu'en même temps il est influencé par ce qui l’entoure, les institutions, la société dont il fait partie ?

    le thème central de la psychologie sociale est la personnalité comme pour la psychologie mais la personnalité est abordée dans ses interactions avec le milieu dans lequel elle évolue la psychologie sociale a été très influencée par le béhaviorisme 21

    Nous pouvons analyser avec intérêt ce que propose les programmes télévisés en recherchant ce qui est véhiculé dans les émissions :

    -les publicités cherchent à flatter notre désir de puissance, de rêve, nos fantasmes sexuels … à jouer la carte de l'enfant consommateur et influant sur la consommation des parents ….(puissance et automobiles -miracle des "anticapitons" -minceur assurée…. mais aussi une possible interrogation chez les personnes ne pouvant acheter à leurs bambins les produits vantés "sommes-nous de bons parents si nous ne faisant pas l'acquisition de ceci ou cela ?"

    -les feuilletons collent aux faits sociaux, ou alors proposent du rêve …..L’homosexualité est franchement abordée dans les feuilletons mettent en présence des collégiens par exemple -"Les feux de l'amour "semblent indestructibles -et reviens sur le petit écran "Dallas «) Pourtant demeure au programme malgré quelques périodes d’absence, "La petite prairie " avec ses valeurs clairement énoncées, sa morale "simpliste" qui fait pleurer beaucoup d'entre nous …

    -le développement ces dernières années d'émissions dans lesquelles les plus faibles sont exclus

    "le maillon faible ", et toutes ces émissions portant des noms différents mais mettant en compétition des personnes ou des équipes qui doivent s'avérer les plus fortes, interpellent fortement sur la place donnée aux" handicapés" dans notre société ?!

    19

    OP.CIT. 20

    ONTOLOGIQUE →(CONNAISSANCE DE L'ETRE ) 21

    L'IDEE CENTRALE DU BEHAVIORISME EST QUE LES COMPORTEMENTS HUMAINS SONT LES PRODUITS DE CONDITIONNEMENTS FORMES D'APPRENTISSAGE

  • -nous ne pouvons que nous interroger sur cet engouement pour des émissions comme la "Star Académie " et ces huis clos filmés dans lesquels évoluent des jeunes désœuvrés bien loin des réalités de notre monde

    -la multiplication des émissions dans lesquelles les couples en difficultés exhibent leurs problèmes à un public chargé de les aider à s'y retrouver est effarante

    Les émissions proposées par la télévision offrent aux formateurs d'excellents supports de travaux avec les étudiants

    2 2 5 la psychanalyse

    - définition de son inventeur Sigmund Freud (1856-1939): "la psychanalyse est le nom donné à:

    1 un procédé d'investigation des processus psychiques, qui autrement sont à peine accessibles

    2 une méthode de traitement des troubles névrotiques, qui se fondent sur cette investigation

    3 d'une série de conceptions psychologiques acquises par ce moyen et qui fusionnent progressivement en une discipline scientifique nouvelle"22

    Les apports de la psychanalyse manquent beaucoup dans les enseignements , travaux , proposés aux infirmiers , puéricultrices , cadres , en formation .Pourtant l'inconscient joue des rôles essentiels dans l'approche de personnes qu'elles soient seules ou en groupe Mais la psychanalyse s'enseigne-t-elle ? Pourtant éclairer au minimum les étudiants sur une dimension inconsciente qui nous échappe dans ce que nous pouvons repérer dans nos attitudes, nos comportements personnels /professionnels, insister sur l'existence de cette part "inconnue ", est déjà un pas très important dans l'accompagnement des étudiants

    2 2 6 l'histoire

    22

    SELON J.F.DORTIER

  • "le mot histoire désigne aussi bien ce qui est arrivé que le récit de ce qui est arrivé; l'histoire est donc soit une suite d’événements, soit le récit de cette suite d'évènements Ceux-ci sont réellement arrivés l'histoire s'apparente à une science ; elle est une activité de connaissance "23

    L'histoire permet de mieux comprendre le présent

    La formation proposée en IFSI, EP, IFCS, évoque" l'histoire "mais dans un sens probablement trop restrictif .Lorsqu'il est question de l'histoire du patient (par exemple) , l'histoire de la maladie dans une démarche de soins infirmiers risque de donner peu d'éléments significatifs de la situation actuelle de ce patient

    Quelques exemples :

    Dans un recueil de données concernant une accouchée , il est noté que cette nouvelle maman est en difficulté évidente pour prendre son nouveau-né dans ses bras , pour lui parler , et qu'elle se manifeste très anxieuse Mais il n'est pas noté que cette femme a été abandonnée elle-même par sa mère quelques jours après sa naissance ?

    Dans un autre recueil de données concernant Vincent âgé de six ans et hospitalisé pour un bilan digestif en lien avec des vomissements à l'étiologie incertaine , ne figure pas le temps d'hospitalisation en service de néonatologie de Vincent , hospitalisation immédiate à la naissance de l'enfant et d'une durée de 1 mois Il n'est pas noté non plus que pendant son hospitalisation , Vincent ne recevait la visite de ses parents que deux fois par semaine

    Une étudiante lors d'un stage en service départemental de protection maternelle infantile et infantile , ne relève l'existence du père physiologique de Christine âgée de quatre ans car , expliquera t-elle à la formatrice l'accompagnant dans son apprentissage "le père n'a pas donné de nouvelles depuis qu'il a su que la mère de Christine été enceinte donc il est inutile d'en parler "

    Ces manques étonnants, constituent bien des indicateurs sur les idées que peuvent se faire les

    étudiantes de cette notion d’histoire, de ce qui influe sur le présent d'une personne

    Il existe d'autres dimensions de l'histoire à prendre en compte .Prenons l'histoire des professionnels

    Dans les sciences sociales, il est question du "social", occupant une large place dans les professions de santé, les auteurs rapportent une partie de l'histoire des infirmières montrant

    23

    ENCYCLOPEDIE UNIVERSALIS

  • comment ce social a d'abord tenu la place la plus importante dans les soins , puis est passé à un second plan, pour reprendre à ce jour une place justifiée mais à reconquérir (voir Pages ….)

    24

    Ce sont d'abord les religieux et les religieuses qui ont satisfaits "les soins infirmiers " En 1853 fut créé le premier corps des infirmiers de marine .En 1909 les religieuses infirmières furent remplacées dans les hôpitaux militaires par des infirmiers des armées, alors que les religieuses continuèrent à exercer leurs missions de soins dans les hôpitaux et les hospices Le manque de religieuses soignantes a favorisé l'apparition de soignants non religieux

    Des services d'hygiène sociale furent créés à la suite de la première guerre mondiale dans lesquelles il n'y avait pas suffisamment d'infirmières préparées à l'action médico- sociale .Pour y remédier fut institué par le décret du 27 Juin 1922 "un enseignement de formation en vue de l'obtention du brevet de capacité professionnelle permettant de porter le titre d'infirmiers diplômés d'état " Ce titre fut délivré par le ministre chargé de la santé "aux infirmières hospitalières et aux infirmières visiteuses d'hygiène sociale " .Des spécialisations furent prévues , mais furent surtout utilisées les infirmières visiteuses d'hygiène sociale pour la lutte anti tuberculeuse et les infirmières visiteuses de l'enfance pour la protection sanitaire de l'enfance .

    A partir des services médico-sociaux, des services sociaux se développèrent dans les administrations, les entreprises et les institutions de prévoyance sociale. Ces services eurent pour mission de contribuer " au relèvement du niveau social de la famille , en faisant œuvre d'éducation et de préservation dans les domaines de l'assistance , de la santé et de la vie sociale en général .Une formation préparant au brevet de capacité professionnel donnant le titre d'assistante du service social" fut mise en place .La première année était commune aux infirmières et aux assistantes qui , pour la plupart d'entre elles obtenaient d'abord le brevet d'infirmière

    Dans le rapport de présentation du 18 février 1938 nous pouvons lire :" les infirmières et les assistantes du service social remplissent les fonctions d'un auxiliaire médical, appelé à seconder le médecin dans le domaine curatif et préventif, pour donner des soins aux malades et pour prévenir les fléaux sociaux "

    Pendant la deuxième guerre mondiale, le rôle des assistantes du service social est devenu de plus en plus restreint dans leur domaine d'action Le décret n° 1949 du 11 Juillet 1942 a crée le diplôme d'assistante sociale, distinct de celui d'infirmière et le décret n° 2484 du 10 Août

    24

    LA PRINCIPALE SOURCE DES INFORMATIONS QUI VONT SUIVRE : UN ARTICLE DE JEAN-SIMON CAYLA SECRETAIRE GENERAL DU HAUT COMITE MEDICAL DE LA SECURITE SOCIALE , EXTRAIT DE LA REVUE TRIMESTRIELLE DE DROIT SANITAIRE ET SOCIAL -EDITIONS SIREY 1981

  • 1942 a réorganisé les conditions d'accès au diplôme d'état "d'infirmière hospitalière " et les modalités de sa délivrance

    L'article de JS Cayla date de 25 années Il présente cependant l'intérêt de mettre en évidence que le "social" faisait intégrante du champ des infirmières .Nous pouvons même affirmer que "la santé publique" existait déjà faisant partie du quotidien des médecins et des infirmières Pourquoi a-t-il été nécessaire de "redécouvrir" ces domaines longtemps après l'acte dit loi n°372 du 15 Juillet 1943 , validé à la Libération acte qui indiquait : "Est considéré comme relevant de la profession d'infirmière ou d'infirmière au sens de la présente loi , tout emploi dont le titulaire donne habituellement , soit à domicile , soit dans les services publics ou privés d'hospitalisation ou de consultations des soins prescrits ou conseillés par le médecin "

    Aurait-il fallu alors insister sur le fait que "soigner" ne peut être isolé de la prise en compte du contexte "social particulier à la personne soignée, et du contexte social global de l'époque ?

    La loi n°78.615 du 31 mai 1978 va reconnaître un rôle propre à l'infirmière qui ne sera plus qu'une auxiliaire médicale La notion de profession paramédicale apparaît

    De plus l'infirmière est appelée à participer à différentes actions en matière de prévention , d'éducation de la santé , de formation et d'encadrement Elle retourne vers ce qui était appelé en 1922 "l'hygiène sociale "

    La loi n° 80-557 du 12 Juillet 1980 ouvrant la profession d'infirmière à l'espace européen va en même temps lui redonner sa vocation sociale Comme les autres infirmières d'Europe , les infirmières françaises sont reconnues compétentes pour participer à des actions de dépistage des maladies et des handicaps , aux recherche sur les soins infirmiers , sur l'hygiène et la sécurité du travail ainsi que sur l'ergonomie , à la prévention et à l'éducation sanitaire et à l'information sexuelle Elle est autorisée à concevoir et à proposer des actions préventives et éducatives

    Les décrets 1984

    2002

    n'ont pas restreints la vocation sociale de l’infirmière, pas plus que le dernier texte en vigueur → Décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 relatif aux parties IV et V (dispositions réglementaires) du code de la santé publique et modifiant certaines dispositions de ce code)

    Ce bref rappel historique peut donner une explication , parmi d'autres , sur la nécessité de réapprendre aux infirmières que leur profession comporte une dimension sociale essentielle même s'il existent des assistantes sociales et qu'elles ne peuvent se "décharger " de la prise en compte de cette dimension pour proposer des soins pertinents compte tenu des situations rencontrées .Mais ceci implique que soit définie cette dimension sociale , donc les sciences sociales au cours des formations

  • Un autre aspect de l'histoire est à évoquer, et pour cela nous allons partir pour le Vietnam 25

    Les vietnamiens vivant actuellement ont connu les guerres, les atrocités, les privations pendant toute leur vie Si officiellement la réunification du Vietnam se situe en 1975 avec la fin des hostilités, en réalité différents conflits internes au Vietnam et avec le Cambodge (par exemple) font que seuls les enfants et les jeunes adolescents sont nés dans une paix relative. Les séquelles des guerres sont très présentes au Vietnam surtout dans les campagnes 26De terribles séquelles sont liées au déversement pendant plus de 10 ans par les américains de produits chimiques dont l'agent orange Travailler à la santé avec des vietnamiens, lorsque l'on vient d'un pays occidental , se heurte à des inconnues difficiles à saisir :ainsi les très nombreuses personnes , adultes ,enfants , nouveaux -nés souffrant de handicaps physiques et mentaux ,dus avec une très forte probabilité à cet agent orange ,sont en quelque sorte "cachés " ,objets de non-dits .Etonnée , je pensais au contraire plus logique d'énoncer la situation réelle , de la dénoncer même , peut-être pour obtenir réparation du gouvernement américain sous la forme d'une aide matérielle dans la prise en charge de toute une population malade , vivant en dessous d'un seuil de pauvreté acceptable ?! Ce n'est qu'au cours de mon 3 ième séjour dans ce pays que j'ai commencé à comprendre l'énorme culpabilité assaillant les vietnamiens qui pendant les guerres avaient été du côté des américains contre les communistes , mais qui du coup sentent leur responsabilité engagée dans le malheur venu du ciel du fait des déversements d'agents chimiques de ceux qu'ils croyaient leurs amis , leurs alliés .Je reconnais qu'il est pratiquement impossible de comprendre ce qu'il se passe vraiment dans la tête , le cœur , de vietnamiens devenus amis pourtant , mais, il m'a semblé intéressant de relater cet aspect de l'histoire d'un pays , d'un peuple, dans cet ouvrage , car il m'a donné une possibilité supplémentaire de ne pas faire "n'importe quoi " dans mes actions, dans l'ignorance de la réalité de l'autre, des autres .

    2 2 7 la géographie

    "la géographie est une manière de considérer les choses, les êtres, les phénomènes dans leurs rapports avec terre " ,27 essentiellement sur un mode descriptif

    La géographie est un des éléments de l'environnement pour une personne et pour des groupes de personnes Il n'est pas possible de nier son influence sur la santé et sur les différentes organisations sociales

    Dans nos formations, la géographie n'est probablement pas suffisamment prise en compte dans les recueils de données ?

    Ainsi, le lieu où vivent habituellement les personnes que nous approchons professionnellement lors de leur hospitalisation, par exemple, n’est pas suffisamment pris en

    25

    VECU DE MARIE JEANNE LORSON 26

    ET ENVIRON 70 % DU V IETNAM EST RURAL 27

    H BAULIG (1948)

  • compte Ce qui sera généralement évoqué : la distance entre l'hôpital et le lieu de vie de la personne hospitalisée et peut être de sa famille proche, si la personne habite "en ville" ou "à la campagne" Mais les caractéristiques des modes de vie liés à la région géographique lieu de vie des personnes : climat ? économie ? ressources diverses non limitées aux lieux de soins, mais également sociales ?restent souvent inconnues ?

    La même remarque peut être faite en ce qui concerne un quartier d'habitation dans une ville.28

    Nouveau petit détour au Vietnam !!

    De nombreuses populations vivaient de la cueillette au Vietnam .Les défoliants détruisant les arbres et les cultures ont contraint ces populations à des déplacements géographiques avec un rapprochement des villes et malheureusement un changement total de vie, climatique, économique, culturel avec accroissement dramatique de la vulnérabilité et de la précarité des familles

    2 2 8 la démographie

    Etude de l'état et des mouvements des populations humaines, état passé et prospectif

    ►population : ensemble d'êtres vivants, animaux ou végétaux ayant des caractéristiques communes

    la population des étudiantes infirmières de l'FSI de …..caractéristiques communes …..

    la population des habitants de Paris ….

    la population française quart monde …..

    la population des malades hospitalisés dans le service de gynécologie de la clinique X …

    ►état de la population :

    nombre de personnes constituant cette population

    sa répartition géographique

    sa composition par sexe, par âges

    28

    Dans la 2ième partie de cet ouvrage est relaté un exercice "plan d'occupation des sols " proposé aux

    étudiantes puéricultrices pour les inciter à s'intéresser à cet aspect de l'environnement ayant une influence

    directe sur la santé des personnes

  • son état de santé

    ►mouvements de la population

    -naissances et décès

    -mouvements migratoires

    baby boom et ses liens avec la retraite, les modifications à apporter aux structures, institutions …..Écoles, lieux d'accueil de personnes âgées, structures d'accueil de la petite enfance …. Consommation (les retraités actuellement ++ naissances +++ au Vietnam avec politique de restriction de la fréquence de ces naissances)

    2 2 9 les sciences politiques

    -s'intéressent :29

    ►au pouvoir avec ses différentes formes, comment il se conquiert, s’exerce l’usage qui en est fait aux élites politiques minorités politiques détenant le pouvoir. Au pouvoir régulation sociale, mais aussi créateur d’inégalités.

    ►aux structures supports des pouvoirs

    ►aux forces et aux intérêts en présence

    ►aux idées et aspirations exprimées par des gouvernés.

    ►aux rapports politiques « éléments essentiel de la connaissance des phénomènes politiques, ceux qui naissent de l’existence du pouvoir, mais en même temps de toutes les forces qui tendent à infléchir l’action des gouvernants, à la transformer ou à s’y opposer » aux rapports entre gouvernants et gouvernés

    ►aux comportements comme par exemple les comportements électoraux

    -il est nécessaire de ne pas confondre « faire de la politique » , et tenir compte de la « dimension politique » dans la pose d’un diagnostic de santé (par exemple)

    2 3 0 l'économie politique

    29

    SELON MADELEINE GRAWITZ DANS METHODES DES SCIENCES SOCIALES OP CIT 26

  • En économie, l'expression économie politique a deux sens distincts :

    ►L'économie politique peut désigner une branche de la science économique qui décrit et analyse l'activité économique par rapport aux données politiques, en essayant d'expliquer le fonctionnement et de trouver les lois qui régissent l'activité économique par rapport à l'action des pouvoirs publics..

    1. ►L'économie politique désigne également la banche de la science économique qui 2. applique à un système politique donné les outils de l'analyse économique afin 3. d'expliquer le choix des politiques publiques en fonction des préférences des agents et 4. des objectifs propres des dirigeants.

    2 3 1 la linguistique

    La linguistique est l'étude du langage humain, oui , mais c'est -à dire ?

    La linguistique peut être abordée sous ses trois angles principaux :30

    ►étude en synchronie et diachronie .L'étude synchronique d'une langue s'intéresse uniquement à l'étude de cette langue à un moment précis de son histoire .L'étude en diachronie d'une langue ou de plusieurs familles de langues s’intéresse à l'histoire de ces langues et à leurs changements structurels

    ►études théoriques et appliquées :

    la linguistique théorique étudie la création de structures permettant la description individuelle de langues ainsi que les théories tentant de cerner leurs constantes universelles

    ►études contextuelles et indépendantes :

    l'étude contextuelle s'intéresse aux interactions entre le langage et le monde , alors que l'étude indépendante considère le langage pour lui-même, indépendamment de ses conditions extérieures

    Exemples des domaines de recherches de la linguistique :

    Phonétique, phonologie, diglossie, syntaxe, sémantique, pragmatique, étymologie, lexicologie, linguistique théorique, linguistique comparée, dialectologie, linguistique descriptive, typologie des langues, linguistique computationnelle, sémiotique, écriture

    30

    ELEMENTS REPRIS DANS WIKIPEDIA, L'ENCYCLOPEDIE LIBRE SUR LE SITE INTERNET

  • …….. Pourquoi les auteurs infligent-ils aux lecteurs ces définitions et définitions ??

    Pour attirer l'attention sur la complexité dans laquelle nous entrons lorsque nous abordons notre moyen de communication appelé langage source de tant de malentendus, incompréhensions, illusions ….

    Pour illustrer cette complexité, attardons-nous sur deux de ses aspects

    Barrière linguistique dans les relations médecins patients et ses conséquences extrait de l’ouvrage de LUC BOLTANSKY –Prime éducation et morale de classe éditions de l’école des hautes études en sciences sociales -1969-cahiers du centre de sociologie européenne …….Pour méditer

    «Pour le médecin, le malade des classes populaires est d’abord le membre d’une classe inférieure à la sienne , qui possède le plus bas niveau d’instruction, qui , enfermé dans son ignorance et ses préjugés , n’est donc pas en état de comprendre le langage et les explications du médecin , à qui , si l’on veut se faire entendre , il convient donc de donner des ordres sans commentaire plutôt que des conseils argumentés …….Ce n’est jamais par l’explication de ce qui constitue l principe d’efficacité du remède prescrit ou de la règle édictée qu’il cherche à les lever mais par l’énoncé des sanctions qui dérouleront automatiquement de la désobéissance , par l’énumération des conséquences qu’auront immanquablement sur la santé de l’enfant la transgression de la norme : »vous lui donnerez sans faute les vitamines , sinon il aura les jambes fragiles»

    « C’est d’abord, cela va de soi , une barrière linguistique qui coupe le médecin de son malade des classes populaires , l’utilisation par le médecin d’un vocabulaire spécialisé redoublant la distance linguistique , due tout à la fois à des différences lexicologiques et syntaxiques , qui sépare la langue des classes cultivées de la langue des classes populaires »

    Qu’advient-il de la compréhension du patient ou de sa famille ?

    Un exemple donné par Boltanski : Une femme de cultivateur parle de la maladie étrange dont un de ses bébés est atteint : « On l’a emmené à l’hôpital On lui a fait un tas d’affaires Je ne sais pas quoi , je n’avais pas droit d’y toucher .C’était des symptômes méningés On n’a jamais su ce qu’elle a eu Maintenant elle un œil qui tourne , qui ne voit presque plus .On lui a fait une ponction lombaire pour l’analyse de la moelle épinière .C’est par là qu’ils

  • voient le point de la maladie .Après il a dit « c’est un virus grippal » , c’est tout ce qu’on a su »

    Quel langage utilisons-nous lorsque nous sommes en relation avec des patients et leurs familles ? Quelle signification donnons-nous à cette expression : « se mettre à la portée des gens » ? Les formateurs ont la possibilité de travailler avec les étudiantes et les étudiants cet aspect de la linguistique si important pour que la meilleure compréhension possible se fasse entre les professionnels et les personnes qui les concernent Ceci est d’autant plus important à un moment où il est fortement question de la « participation » du patient à la préparation , à l’application , à l’évaluation de son projet de soins individuel , de « l’éducation à la santé »de populations , de « l’éducation thérapeutique du patient » , de « l’implication » « la responsabilisation »des personnes dans la prise en charge de leur santé , mais aussi dans l’amélioration des systèmes de santé

    Un avis de psychanalyste sur la communication (Gérard WAJCMAN)

    « La communication, c’est le malentendu. Plus on communique, et moins on s’entend. On croit que l’on communique, mais on est dans le malentendu. Dès que nous commençons à parler, tout se complique parce que nous entrons dans le malentendu ; chacun comprend différemment de l’autre, chacun entend ce qu’il peut et avec sa propre histoire. « Nous ne savons pas ce que nous disons (c’est cela l’inconscient, cette part pourquoi il peut. Chacun n’entend pas seulement avec ses oreilles mais de nous-mêmes obscures à nous-mêmes). Personne ne comprend ce que l’autre dit ».

    La signification des mots est énigmatique pour tout le monde. Pour communiquer nous faisons appel à la linguistique, l’arbitraire du signe.

    Tous les mots seraient des lapsus et l’étude des langues serait la réglementation des lapsus. La langue est formée de mots qui sont des signifiants, conventions désignant ce qu’ils désignent (NB : un « bon dictionnaire est celui qui donne un maximum de définitions pour un même mot). La signification du mot n’est pas seulement liée au locuteur ; elle est mise en oeuvre par une personne, un sujet, qui va dire des paroles, c’est-à-dire des signifiants. C’est le sujet qui, seul, va connaître la signification qu’il donne aux signifiants.

    L’accentuation des malentendus, lorsque nous cherchons à communiquer en utilisant la parole, se fait lorsque le mot n’indique pas la signification donnée par celui ou celle qui prononce ces mots. Si la signification donnée aux mots reste inconsciente pour ceux qui utilisent le mot, au moins peuvent-ils s’appuyer sur l’arbitraire de la linguistique en sachant que chacun y donnera une signification différente. Que nous appréciions ou non la compagnie des psychanalystes, nous pouvons réfléchir à partir de ce qu’ils énoncent lorsque nous sommes dans une relation pédagogique

  • 2 3 2 Les sciences de l’éducation

    LES SCIENCES DE L'EDUCATION "SOCIOLOGIE, PSYCHOLOGIE, HISTOIRE, ECONOMIE, DIDACTIQUE …,DISCIPLINE RECENTE ET COMPOSITE, GENERENT UN CHAMP DE RECHERCHE RICHE ET DYNAMIQUE, AUTOUR DE L'EDUCATION ET DE LA FORMATION, DEVENUES DES PREOCCUPATIONS CENTRALES DES PAYS DEVELOPPES " J.F.DORTIER "LES SPECIALISTES DISTINGUENT "L'EDUCATION" QUI EST DU COTE DE L’ACTION, DE LA PEDAGOGIE, REFLEXION D'ORDRE PHILOSOPHIQUE AUSSI BIEN QUE TECHNIQUE ET DESTINEE A ORIENTER L'INTERVENTION DES EDUCATEURS IL EST IMPORTANT DE RELEVER QUE SI LA PEDAGOGIE CEDE DE PLUS EN PLUS LA PLACE AUX SCIENCES DE L'EDUCATION (DONC AU COGNITIF), IL EXISTE UN RISQUE DE NEGLIGER, VOIR DE NIER LA VIE AFFECTIVE DES ETUDIANTS AVEC SES LIENS INDISSOCIABLES DES POSSIBILITES

    D'APPRENTISSAGE ET LE DEVELOPPEMENT DES APTITUDES RELATIONNELLES ESSENTIELLES DANS L'EXERCICE DE LA PROFESSION D'INFIRMIERE " M.J.LORSON

    2-3 Place des "sciences sociales" - "sciences humaines" - "sciences de l'homme" dans les programmes d'enseignement préparant aux diplômes infirmier, de puéricultrice, de cadre de santé

    Pourquoi rechercher cette place des sciences sociales ?

    Parce que cette place est loin d’être évidente dans ces différents programmes ; ou bien « sciences sociales » ne figurent pas, ou bien les disciplines sont éclatées dans l’ensemble du contenu Les formateurs ont besoin de pouvoir argumenter l’organisation des différents enseignements pour la justifier auprès des étudiantes pouvant se « noyer « dans différents types de présentations

    Le but des auteurs en énonçant ces contenus, n'est pas d'identifier précisément chaque point du programme pour "catégoriser" ce qui ne peut pas l’être, ceci ne présenterait aucun intérêt Ce but est de partager un questionnement probablement général chez tous les formateurs : comment élaborer des enseignements pertinents et construire des séances d'apprentissages, porteurs d'acquis potentiels indispensables pour de futurs infirmières et infirmiers ? Quelles demandes précises formuler aux différents intervenants 31dans la formation ? et de proposer quelques pistes supplémentaires de réflexion , d'amorces de propositions (dont celles figurant dans la deuxième partie de cet ouvrage )

    2 3 1Programme d'enseignement préparant au diplôme d'état d'infirmier 32

    31

    INTERVENANT EST PRIS ICI DANS LE SENS : PROFESSIONNELS INTERVENANT DANS LA FORMATION DES ETUDIANTS AUTRE QUE LES FORMATEURS DE L'IFSI 32

    ANNEXE DE L'ARRETE DU 23 MARS 1992 MODIFIE

  • -Dans ce programme les termes de "sciences sociales " et sciences de l'homme " ne figurent pas.

    C’est le terme de "sciences humaines" qui a été retenu

    -2 modules sont prévus pour l'enseignement théorique de ces sciences humaines, soit une durée de 160 heures sur les 2080 heures d'enseignement réparties sur la totalité de la formation (soit 7,69 %)

    -il est indiqué dans la présentation des 2 modules :"l'enseignement des sciences humaines doit être considéré comme une synthèse des notions qui imprègnent la totalité des enseignements dispensés au cours des 3 années d'études "

    peu de temps accordé, comment faire un choix de notions en sciences humaines pertinent pour assurer soins infirmiers et comprendre les différentes situations professionnelles

    -les modules sont ainsi présentés:

    Module 1 Introduction aux sciences humaines

    .définition et classification des sciences humaines

    .domaines d'application des sciences humaines

    .limites de "l'homme comme objet d'étude"

    .les modèles :

    -biologique et médical

    -comportementalistes

    -gestaltiste

    .notion de psychologie cognitive

    .le structuralisme en sciences humaines et sociales

    .l'inconscient : place et limites de la psychanalyse

    .influence et relation du psychisme sur le corps: pertinence de l'approche psychosomatique

    .histoire des pratiques soignantes

    Les principales disciplines des sciences humaines

    .objet et définition

  • .les principaux courants et concepts

    .les outils spécifiques

    Application des sciences humaines à la santé et aux soins infirmiers ;

    .la santé, la maladie, le handicap

    .la vie, la mort

    .le normal et le pathologique

    .l'approche globale de l'homme : le modèle holistique

    Module 2 Anthropologie, ethnologie

    .évolution de la vie de l'homme dans ses dimensions biologique, psychologique, sociologique

    .culture et phénomènes culturels

    .l'inné et l'acquis

    .mythes et croyances

    .attitudes culturelles face à la santé, à la maladie, à la mort

    .pratiques médicales d’hier, d'aujourd'hui, alternatives

    Psychologie, psychanalyse

    .développement affectif, intellectuel, psychomoteur, et psychosocial de l'individu

    .le corps: schéma corporel et image du corps

    .la personnalité:

    -aspects dynamiques de la personnalité: inconscient, pulsions, refoulement, motivations

    -mécanismes de défense et d'adaptation

    -états affectifs: sentiments, émotions, peur, colère, méfiance, inquiétude

    .conduites et comportements

    .principaux éléments constitutifs du langage

    .les différents modes de relation: sociale, éducative, coopérative, d'autorité, de dépendance, d'acceptation du maternage

    .la relation soignant-soigné:

    -la relation fonctionnelle

  • -attitudes personnelles dans la relation

    -transfert et contre transfert

    .Techniques

    -l'entretien: les différents types

    -l'observation: les méthodes

    Sociologie, psychologie sociale

    .notion de groupe:

    -différents groupes sociaux: famille, groupe de travail, institution

    .dynamique des groupes restreints: communication dans les groupes

    .dynamique des conflits: les leaders

    .communication et réseaux de communication

    .fonction de rôle, de compétence

    .responsabilité, autorité

    .techniques d'animation de groupe

    .animation des groupes à visée occupationnelles, éducative, socio-culturelle

    .techniques:

    -mesures et statistiques en milieu professionnel

    -l'enquête sociologique

    -Dans les autres modules si le terme "sciences sociales" ne figure pas , mais en tenant compte des disciplines qui entrent dans le cadre de ces sciences , nous pouvons considérer :

    � l'ensemble du module "législation, éthique et déontologie, responsabilité, organisation du travail "avec ses 80 heures d'enseignement théorique. Ce module aborde le monde professionnel à la fois globalement et relié à la profession infirmière

    � l'ensemble du module "santé publique avec ses 80 heures d'enseignement théorique Pour ce module, il faut apporter une précision importante :

  • La santé publique/communautaire utilise les sciences sociales pour ses recherches, travaux.

    La santé publique /communautaire ne constitue pas une discipline des sciences sociales

    Ce module aborde des définitions utilisés en sciences sociales ; l'économie de la santé; la politique de santé, l'action sanitaire et sociale; les structures sanitaires et sociales; la santé dans le monde

    � Dans le module "soins infirmiers aux personnes atteintes de maladies infectieuses et aux personnes atteintes de l'infection par le V.I.H (virus de l'immunodéficience humaine), nous trouvons un contenu "Prise en charge des patients dans le système de soins dans les structures hospitalières et en milieu extra hospitalier" comprenant de la législation et de l'éthique et SIDA et société

    � Dans le module "soins infirmiers aux personnes âgées " nous trouvons un contenu "sociologie "Le mot sociologie n'apparaît que dans ce module en lien avec une population définie ? Pourquoi ?

    � Et dans les autres modules figurent également des points de sciences humaines /sociales

    Les textes officiels peuvent constituer d'excellents guides pour travailler .Cependant le contenu de l'annexe de l'arrêté du 23 Mars 1992 et la présentation du contenu des 2 premiers modules, risquent fort de décourager les nouveaux formateurs et même de plus anciens!!

    Même si chaque formateur s'en défend, il est soumis à une première tentation : celle de "tout aborder". Sommes-nous tout à fait "sortis" de notre propension à proposer aux étudiants les connaissan