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PORTAE LUCIS

TEXTES et ARTICLES de Jean DubuisLAssociation Les Philosophes de la Nature ditait mensuellement pour ses membres un journal, Le Petit Philosophe , dans lequel Jean Dubuis a publi rgulirement des articles destins complter ou prciser certains aspects de son enseignement, par ailleurs diffus sous forme de livrets, sur l'Esotrisme, l'Alchimie, et la Qabal (nous reprenons ici l'orthographe qu'il avait choisie pour ce dernier mot).C'est au total plus de 80 textes dont certains prsentent des ides qui ont t reprises par la suite par Jean Dubuis, d'une part dans son Cours d'sotrisme gnral et d'autre part dans son Trait Exprimental - L'Exprience de l'Eternit (ce dernier rdig aprs la dissolution de l'Association). En outre la plupart des planches (ilustrations et diagrammes) prsentes dans ces articles figuraient dj dans les cours. Nous pensons que par la richesse et souvent l'originalit de leur contenu, ainsi que par la clart de leur prsentation, ils mritent d'tre mis la disposition des tudiants.

Table des matires

NOTIONS FONDAMENTALES- Alchimie, Qabal et Astrologie - Voici l'Alchimie - Introduction la Qabal - Les 4 aspects de l'Alchimie - La Chane d'Or d'Homre - Le Chemin qabalistique - Spagirie - Le Libre Arbitre - Le Zro et l'Infini - Energie et matire - Le Grand-Pre, Il s'en fout ? - La Rintgration - Le Karma n'est pas ce que vous croyez - Prana et Kundalini

http://www.portaelucis.fr/html/textes.htm

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Alchimie, Qabal et AstrologieDs que le mot "Alchimie" est lch, beaucoup pensent l'lixir de longue vie et croient qu'une formule magique permet de faire la Pierre Philosophale. Ce point de vue est compltement faux. L'Alchimie donne une connaissance de la Nature qui concerne la fois son aspect physique et mtaphysique. Le vritable but de l'Alchimie est de conduire une initiation intrieure, c'est--dire la liaison entre le conscient et les diffrents niveaux subconscients. Cela apporte, progressivement, une connaissance diffrente de la connaissance courante, c'est--dire qu'on atteint peu peu, travers l'Alchimie, une connaissance peu prs unitaire qui enveloppe tous les aspects de l'Univers et de l'Homme. La Qabal vient de la tradition isralite. Elle explique 1a cration de l'univers, l'origine et le devenir de l'Homme, sa nature et le mode de travail du Crateur. La Qabal oprative, pratique, conduit aussi une certaine connaissance unitaire, une initiation intrieure et l'on peut penser que, dans les temps anciens, c'est--dire du temps des vritables Adeptes, ceux-ci obtenaient une Connaissance unique qui tait la fois la Qabal, l'Alchimie et l'Astrologie. Quand on approche de la Connaissance unitaire, quelle que soit la voie par laquelle on est pass, on a la Connaissance dans les autres disciplines. Ainsi, le problme des plantes a t connu depuis trs longtemps car tous ceux qui ont suivi une discipline sotrique, mme si ce n'tait pas l'astrologie, ont reu par contact intrieur des notions correctes sur les diffrentes plantes, leurs actions, et sur tous les mcanismes de la Nature. Il n'y a pas chercher la rvlation dans des documents mais il faut que chacun se mette au travail sur l'aspect sotrique de la discipline qu'il pratique pour essayer d'arriver par lui-mme sa propre rvlation qui est pour chacun la seule qui compte. Il y a une diffrence entre la Connaissance unitaire dont il vient d'tre question et les thories unitaires recherches par la physique moderne comme celle d'Einstein. Or, les tentatives de la science actuelle sont faites partir du monde physique et elles excluent l'aspect de la vie et de la conscience. Par consquent, elles sont incompltes par rapport l'univers total et elles ne peuvent tre que voues l'chec. La connaissance unitaire ne peut venir que d'un contact intrieur d'ordre spirituel. La Qabal dit : "Au dbut est le Nant". Dans ce Nant apparat une chose, comme une force, comme une pousse, comme une pression et cette pression cre l'Etre. Cet Etre absolu, ensuite, pour son besoin, cre la conscience. A son tour, cette conscience, pour avoir la possibilit de se raliser, cre la Vie. Ensuite, la Vie cre la matire pour la ncessit de son involution et de son volution. Cette thse est l'oppos de la thse matrialiste actuelle qui dit : on part de la matire. C'est la matire qui cre la vie et la vie cre la conscience. Les points de vue alchimique et qabalistique sont l'oppos de ce dernier point de vue. Les Alchimistes disent : "Puisque c'est la vie qui cre la matire pour son volution, les nergies de la vie manifestes par les nergies astrologiques et rgies par leurs propres lois sont forcment des lois qui permettent d'agir sur la matire". C'est un des principes fondamentaux de l'Alchimie. En rsum, l'Alchimie serait l'tude de la chimie plus la Vie, l'Astrologie serait l'tude de l'astronomie plus la Vie et la Qabal serait l'tude de la physique plus la Vie. Dans le mot "Vie", on comprend tous les aspects, c'est--dire tous les niveaux d'nergie du monde spirituel.

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En Qabal, ces nergies sont reprsentes par les dix Sephiroth de l'Arbre de Vie (schma cidessous). Chaque Sephirah (pluriel Sephiroth) est l'un des dix niveaux. Pour les Qabalistes comme pour les Alchimistes, ces dix Sephiroth reprsentent les dix niveaux de condensation de l'nergie. Dans un texte ancien, "La Nature Dvoile", on relve que l'nergie premire, Materia Prima, extrmement subtile, se condense en dix tapes successives pour arriver l'tat de la matire dense de notre monde (chaque niveau comprend un ensemble qui inclut un espace-temps, une densit d'Energie, une densit de matire et un niveau de perception de la conscience). Kether, au sommet de l'Arbre de Vie, est la source de la Materia Prima. C'est le point o l'nergie se manifeste dans l'univers. Elle se condense ensuite sur Chokmah puis en Binah qui est attribu Saturne, le Haut du Ciel selon les Anciens.

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Les dix niveaux nergtiques correspondent dix fonctions dans l'homme, dix niveaux de conscience rpartis en quatre mondes. Assiah est le monde physique, o nous sommes, avec un

seul niveau de conscience, celui de Malkuth. Au-dessus, c'est le monde de la Cration, Yetzirah, en fait le monde lunaire qui comprend les Sephiroth accordes sur la Lune, sur Mercure et sur Vnus qui correspondent trois niveaux de conscience. Toujours en suivant le sens de la remonte des nergies, on passe, au-dessus, au monde de Briah, monde solaire dit "christique". Ce monde comprend la Sephirah solaire Tiphereth, la Sephirah martienne Geburah et la Sephirah jupitrienne Chesed qui correspondent galement trois niveaux de conscience (la Sephirah - pluriel Sephiroth - est l'un des dix niveaux. Chaque niveau comprend un ensemble qui inclut un espace-temps, une densit d'nergie, une densit de matire et un niveau de perception de la conscience). Briah est le plus haut monde temporel. Atziluth, monde du dessus, qui comprend les Sephiroth Kether, Chokmah et Binah, est un monde sans espace-temps. Interprtation alchimique de ces nergies A chaque niveau, l'nergie prend quatre formes correspondant aux quatre lments alchimiques : Feu, Air, Eau et Terre, qui sont les nergies existant dans les dix niveaux de condensation et donc prsentes dans chaque Sephirah. Le Feu, lment le plus subtil, est la base de l'nergie, c'est l'lment animant toute la cration ; le prana yogique est une condensation de cet lment. Ces quatre lments se combinent entre eux. Ainsi, les deux lments Feu et Air donnent le Soufre qui est l'nergie animatrice, l'me des choses, correspondant peu prs au "Corps Glorieux" de la religion catholique. L'Eau et la Terre, en se combinant, forment le Sel, qui n'a rien voir avec le sel de cuisine ; c'est l'nergie qui va matricer les corps physiques. L'Air et l'Eau, en se combinant, forment l'Esprit ; c'est l'nergie qui va permettre la jonction entre l'me et le corps. Les Alchimistes l'appellent le Mercure, c'est--dire le messager des dieux, car c'est lui qui permet la jonction entre le Soufre qui est l'me, et le Sel qui est le corps. Le Mercure appartient aux deux mondes, celui de la matire et celui de l'Esprit. En consquence, toutes les choses, minrales, vgtales ou animales, ont une me, c'est--dire qu'elles ont une nergie animatrice, le Soufre. Elles ont un Sel qui matrice la nature de leur corps et elles ont un Mercure qui assure la jonction entre les deux. Cette loi s'applique dans tous les corps et dans tous les rgnes. Les Alchimistes disent que tout est soumis aux nergies de la Vie qui involuent ou qui voluent sous la pression des nergies astrologiques. L'involution et l'volution dureraient environ douze milliards d'annes terrestres. Actuellement, si on considre que le jour cosmique a une dure de 24 heures, il est peu prs 16 heures la pendule cosmique, dans la priode volutive. L'volution des tres et des choses est rgie par des tats liquides car les nergies astrologiques ne peuvent agir que sur l'tat liquide. Elles n'agissent jamais sur des particules l'tat solide. On dit qu'un corps est fixe parce que son tat solide fait que les nergies astrologiques sont sans action sur lui. Cette dfinition diffre de la conception du "fixe" en chimie actuelle. Cela explique la diffrence de vitesse d'volution des trois rgnes. Dans l'homme, le Mercure est dans le sang et permet aux nergies astrologiques d'agir sur lui. Son Mercure tant liquide, l'homme a l'volution la plus rapide des 3 rgnes. L'alchimie du sang de l'homme est une alchimie solaire.

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Dans le rgne vgtal, le Mercure est la sve du fait que la sve est de l'eau, non sale. Ici, il s'agit d'une alchimie lunaire. Quant au rgne minral, d'volution trs lente, les nergies astrologiques n'agissent que par l'"Humide Radical" qui n'existe que dans les minerais vierges sortant de la terre et qui n'ont jamais t ni fondus ni mis en contact avec un acide minral ; sinon, on se trouve en prsence de corps morts, sans valeur alchimique. Il y a deux exceptions cette rgle : le mtal mercure qui, du fait qu'il est liquide, est toujours sous les influences astrologiques ; et l'antimoine qui reste soumis aux influences astrologiques mme aprs sa fusion ou quand il a repris son tat solide, mais c'est une exception dans la nature. La Spagirie, ou Alchimie vgtale, est rgie par les influences lunaires. Il existe galement une Spagirie minrale et une Spagirie mtallique mais en gnral, les coles spagiriques ne travaillent que sur le vgtal. Donc, les influences lunaires vont avoir, dans le rgne vgtal, une double action : d'une part, elles vont dterminer le moment des oprations ; d'autre part, elles vont dterminer la nature de l'action des produits obtenus. Il faut savoir que pour utiliser ces produits, on doit tenir compte de la position lunaire du moment. En Spagirie vgtale, toutes les plantes ont une attribution plantaire, l'exception unique de la drosera qui n'a pas d'attribution plantaire, tout comme l'antimoine dans le rgne minral. On attribue la Terre la drosera. Le principe de la Spagirie consiste sparer et runir (tymologie grecque : sparation, runion). Les trois principes alchimiques de la plante vont tre spars : Soufre, Mercure et Sel. Les nergies de la plante ont des supports prfrentiels. Donc, en sparant les corps chimiques qui contiennent ces nergies, on sparera les nergies spirituelles de la plante. Il faudra veiller, au cours des oprations, ne pas laisser se perdre l'un des principes sinon tout est remis en cause. Une fois la sparation effectue, la phase de purification peut tre entreprise (distillation, calcination...). La troisime opration est la cohobation ou runion. On obtiendra alors un produit qui, du fait de sa purification et de l'intensification de ses nergies spirituelles, a de grands pouvoirs de gurison et mme des pouvoirs d'initiation, ouvrant les chakras dont parle le yoga. Position de la Lune dans les signes ("Ciel Chymique", schma ci-dessous) Chaque plante a sa plante et a deux signes. Quand la Lune passe dans ces signes, c'est alors le moment d'oprer. Les oprations de sparation russissent quand la Lune passe dans le signe ngatif de la plante. Ainsi, prenons une plante jupitrienne : la mlisse. Lorsqu'elle sera dans le signe des Poissons, signe ngatif, il conviendra d'effectuer la sparation des lments. Quand la Lune sera dans le Sagittaire, soit en phase positive, il conviendra d'effectuer la cohobation. Si on utilisait de la prle, saturnienne, on oprerait de la mme manire dans le Capricorne et dans le Verseau. Deux types de plantes font exception : celles qui sont lunaires et celles qui sont solaires. Elles sont inverses : l'aspect ngatif des deux se fait dans le Cancer et l'aspect positif dans le Lion. Pour consommer ces produits, pour une gurison ou pour une initiation, il faut les prendre quand la Lune est dans le signe positif.

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Les effets de la plante sont connus par ses attributions plantaires. La prle, saturnienne, traitera la solidit du corps. Les lixirs spagiriques traitent davantage les fonctions que les organes. Si on prend une plante jupitrienne, comme la mlisse, elle amliorera toutes les fonctions d'assimilation, soit la digestion, la respiration, ainsi que l'assimilation spirituelle ou psychique. Un lixir martial, comme la garance, soignera le sang et donnera des forces et du tonus en gnral.

Pour chercher les attributions plantaires des plantes, on peut consulter des livres anciens tel celui de CROLLIUS ou se rfrer la thorie des Signatures de la Nature. Avec un contact intrieur suffisant, on peut chercher dans les Archives de la Nature directement, ce qui est un procd plus sr car les livres anciens sont faux en grande partie, les plantes ayant volu. Ainsi, la mlisse qui, l'tat sauvage est jupitrienne, cultive est vnusienne. La meilleure solution, pour ces recherches, est de savoir que les nergies astrologiques se focalisent dans certains produits de la plante, par exemple les sels organiques. Si on fait cristalliser ces sels, on obtient des cristaux visibles au microscope. La nature accepte sept systmes de cristaux. Les Alchimistes ont attribu aux mtaux, donc aux plantes, ces cristaux.

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SYSTEMES CRISTALLINS Cubique Quadratique Orthorhombique Monoclinique Triclinique Rhombodrique Hexagonal Saturne Jupiter Mars Soleil Vnus Mercure Lune

Il est remarquable que la plupart des minraux natifs de type sulfure des mtaux en question cristallisent dans l'un de ces systmes. Si on fait des oprations alchimiques pour obtenir le chaos avant la grande opration sur les mtaux, le chaos cristallise toujours en fonction de chaque mtal dans le systme cristallin qui est indiqu ici. A travers l'Alchimie, on arrive donc vrifier des thories astrologiques. Un deuxime systme a t dvelopp par un Alchimiste allemand, STAHL. Il utilisait uniquement l'astrologie classique. Si on considre la Maison astrologique l'heure de l'opration, il faut la considrer comme tant la cornue de l'opration. La situation astrologique idale, c'est qu'en bas de la cornue se trouve le Sel, c'est--dire la plante du mtal sur lequel on opre. Au-dessus, on doit trouver le Mercure, symbole du liquide d'extraction qui est le menstrum ou le mercure philosophique. Au-dessus encore, on doit trouver le Soleil, la semence de l'or, ou Soufre alchimique. Au ciel de la cornue, l'Alchimiste STAHL dit qu'on doit trouver la plante Vulcain qu'il considre comme une plante intramercurielle dont la rvolution sidrale serait de 18 jours et 14 heures. LE VERRIER croyait l'existence de cette plante. Si Vulcain ou Mercure sont dans des Maisons adjacentes celle de la cornue, l'extraction ne se fera pas ou demandera un an ou deux. En situation idale, l'extraction doit se faire en une centaine d'heures. Ces extractions donnent les huiles des mtaux qu'il faut manipuler avec prudence car elles veillent les centres sphirotiques ou chakras. On obtient un phnomne identique l'veil de Kundalini avec l'avantage qu'on peut, ici, doser le produit, ce qui permet de provoquer des veils trs lents, sans risque de traumatiser l'intress. La Qabal utilise un systme astrologique trs diffrent. Elle permet de mettre en application le proverbe chinois "L'toile conduit le fou mais le Sage guide son toile". En effet, s'il fallait attendre que le ciel soit bien aspect pour entreprendre des oprations qabalistiques ou alchimiques, on risquerait d'attendre trs longtemps et d'y passer toute sa vie. Donc, au lieu d'utiliser l'astrologie judiciaire, on utilise l'astrologie des heures plantaires, c'est--dire des heures des Gnies de la Prsence ou bien des Gnies Plantaires. Alors, la combinaison des deux, Astrologie et Qabal, devient intressante car les pratiques de la Qabal oprative permettent, quelle que soit l'heure, d'invoquer l'nergie d'une plante et de l'obliger se concentrer dans les produits alchimiques, par exemple. Si on opre l'heure plantaire, cela vaut mieux. Mais on peut videmment pratiquer en dehors de cette heure avec des rsultats, bien sr moins bons. L'avantage de telles pratiques astrologiques en Qabal, c'est qu'on peut invoquer l'nergie astrologique d'une seule plante et mme, en elle, d'un seul lment, par exemple Le Feu de Vnus, l'Eau du Soleil, etc. Cela est trs utile quand on veut soigner des gens car dans le cas de l'tude des quatre tempraments de PARACELSE, on connat l'lment dficient ou excdentaire.

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Pour illustrer la combinaison Astrologie-Qabal-Alchimie, on peut tenter des oprations trs importantes le samedi matin. On les prpare le vendredi soir, d'o dans certaines traditions le caractre sacr, "saint", de la nuit du vendredi au samedi. En se reportant l'Arbre de la Qabal et dans le cas o l'heure plantaire a bien 60 minutes, c'est--dire aux quinoxes, on pratique de la faon suivante. Entre 120 et 60 minutes avant le lever du soleil, on invoque les nergies de Kether. En fait, dans le cas de Kether, on peut les invoquer tout moment car Kether n'a pas de gnie plantaire. Ensuite, dans les 60 minutes prcdant le lever du soleil, on invoque Chokmah. Aprs le lever du soleil commencent les oprations alchimiques sur le plomb, alors on invoque Saturne (Binah). Puis, chaque heure on descend la Sephirah suivante et on invoquera successivement Jupiter, Mars, Soleil, Vnus, Mercure et Lune. Quand on arrive en Malkuth, on retombe sur Saturne, donc le haut du ciel a rejoint la Terre et on peut vrifier que le Sentier 32, de Yesod Malkuth, est bien le Sentier de Saturne. Si on a bien men les oprations, on a conduit une initiation vritable, c'est--dire qu'on a tabli, momentanment, un contact, en nous, entre les diffrents Sephiroth. En gnral, pour la premire exprience, on tablit tout de suite un contact entre Yesod et Malkuth. Chaque jour de la semaine est sous l'influence d'un des sept Gnies de la Prsence dont l'effet est particulirement puissant dans l'heure qui suit le lever du soleil. C'est ce qui explique pourquoi le samedi matin est la matine sacre qui commence avec Saturne. On a donc dans ce cas, vendredi soir, prparation spirituelle pour la nuit du vendredi saint et samedi matin, la premire heure, action matrielle. Le lendemain dimanche est le jour du repos et du bnfice du travail. Quand on travaille en dehors des quinoxes, c'est--dire la plupart du temps, il faut calculer la dure des heures de l'action des Gnies Plantaires. Il convient de diviser par douze le temps qui spare le lever du coucher du soleil et on obtient la dure de chaque "heure" de jour, puis de diviser par douze le temps qui spare le coucher du lever du soleil et on obtient la dure de chaque "heure" de nuit. Cette mthode astrologique permet, par sa souplesse, de travailler frquemment en harmonie cleste, et de multiplier les approches dans la recherche intrieure. De nos jours, Alchimie, Qabal et Astrologie reprennent leur droit et dans la science du futur, on parviendra une connaissance unitaire o ces trois disciplines se fonderont en un ensemble unique incluant philosophie, science et religion. Jean DUBUIS

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VOICI L'ALCHIMIEpar JEAN DUBUIS

Newton lui a consacr 90% de ses travaux. Elle est l'exemple mme de l'interaction entre l'exprimentateur et l'exprimentation. Mais, en 1984 et pour notre avenir, que peut-elle encore nous apprendre ?1

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En elle, et par elle, la transmutation de la matire physique et de la matire psychique cherche se raliser. Spiritualit, art et science, l'Alchimie sait depuis longtemps que l'exprimentation est en interaction avec lexprimentateur. C'est pourquoi, pour ses recherches les plus fines, la qualit spirituelle de cet exprimentateur doit tre la mesure de la profondeur et de la finesse de l'exprimentation. Donc, un certain niveau, l'exprimentation n'est pas reproductible par tous et c'est pourquoi l'Alchimie n'est pas prte d'tre accepte ni mme tudie par les milieux scientifiques conventionnels. Elle reste dans les zones obscures de l'hermtisme et de la mtaphysique et y restera longtemps encore jusqu' ce que la conscience des hommes soit capable de l'approcher sans crainte ni drision, comme l'avait fait en son temps Isaac Newton dont les travaux alchimiques, tenus secrets, reprsentent 90% de son oeuvre. Aujourd'hui seulement, sa famille accepte que l'on en commence l'examen. *** Parmi les diverses disciplines traditionnelles, l'Alchimie est de loin la plus mal connue, la plus mal interprte. De nos jours, ses vritables buts sont encore peu prs occults. De nombreuses personnes appartenant des coles sotriques ou philosophiques assimilent en Alchimie, la Pierre Philosophale et l'Elixir de longue vie uniquement des chimres. Il faut reconnatre que les traits obscurs de la plupart des souffleurs ou des alchimistes sont les principaux responsables de cette mprise, ainsi que le maintien du secret hermtique.

Le secret hermtiqueIl nous semble qu'il y a eu au moins quatre raisons qui l'ont justifi ainsi que son maintien en Alchimie. - premire raison : dans les poques d'intolrance religieuse, il tait ncessaire de cacher le vritable but des oprations alchimiques, but initiatique. - seconde raison : elle est d'ordre politique. La diffusion des processus alchimiques ces poques aurait eu pour rsultat de dstabiliser l'organisation sociale, risque qu'aucun roi ne voulait encourir. - troisime raison : elle est d'ordre initiatique. La plupart des initis pensaient que ces techniques ne doivent tre communiques qu' ceux qui sont prts. Encore et-il t satisfaisant, sur le plan thique, que les moyens de se prparer fussent rvls tous ceux qui le souhaitaient. Cette erreur des initis vient en grande partie d'une mauvaise interprtation de l'adage hermtique : savoir, oser, faire, se taire . Le se taire final ne concerne pas le savoir, mais le rsultat du travail sotrique, lequel ne concerne que celui qui le fait. Cette erreur n'est pas propre l'Alchimie, elle est encore perptue par la plupart des coles philosophiques et est srement la cause des divers troubles des socits d'aujourd'hui.2

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- quatrime raison : l'exprience montre qu'il existe de nombreux livres trouble-fte" qui induisent en erreur. Probablement sont-ils tous l'expression de la revanche de souffleurs ayant chou sur le sentier. O en est l'Alchimie aujourd'hui ? Nous estimons que de nos jours les considrations prcdentes n'ont plus rentrer en jeu et que de ce fait il est du devoir de ceux qui savent de dire comment se prparer. Un autre fait autorise dire beaucoup, parce qu'en Alchimie, savoir ne signifie pas automatiquement pouvoir. Nous entendons souvent dclarer : mais s'il y a un secret hermtique, la science avec ses moyens modernes aurait d le trouver ? . A cela la rponse est simple : la science ne l'a pas trouv parce quelle ne l'a pas cherch. Quand son lent et pnible grattage des lois du monde physique la conduira la limite de la mtaphysique, alors, la science rejoindra l'Alchimie.Nota : al chimie ou chimie divine. Dans la langue hbraque, les lettres aleph et lamed, ou leurs quivalences en arabe, jointes un mot, lui confrent un sens divin. Ex. :Alla, Mikael, Raphael, Gabriel, etc.

L'tude et la pratique de l'Alchimie conduisent une connaissance unitaire, globale qui comprend la fois une connaissance exprimentale et thorique, une philosophie, une conception du monde. En outre, la pratique est davantage un art qu'une technique. Avant d'aborder diffrents aspects touchant l'Alchimie, il nous semble utile de donner l'origine des connaissances exposes ici. Elles sont : - pour la partie oprative en majeure partie issues des anciennes coles allemandes, savoir : Isaac Hollandus, Von Welling, Paracelse, Weidenfeld, Von Bernus. - pour la partie thorique, essentiellement : La Chane d'Or d'Homre. Le reste provient d'changes oraux, de conversations directes avec des alchimistes trangers et de nos propres expriences.

Conception philosophique et alchimique de la natureL'Alchimie ne dissocie pas la mtaphysique de la physique. Elle considre la cration comme un tout, ce qui se traduit par un double aspect du travail : Ora et Labora c'est--dire Prie et travaille ou Oratoire Laboratoire , Esprit et Matire ou plus prcisment Vie et Matire.

.VIE, domaine de la mtaphysique ce jour. .MATIERE, aspect physique des choses.3

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L'Alchimie pose le principe que tout est vivant, que tout volue, que la conscience est en tout. L'incompatibilit de concept entre la science actuelle et l'Alchimie peut se rsumer ainsi : - la science cherche comment la matire a cr la vie ; - l'Alchimie dclare que c'est la vie qui cre la matire pour les besoins de son volution. Bien entendu, l'Alchimie ne considre pas que la vie et la conscience soient identiques dans les trois rgnes. Il y a une gradation entre la vie minrale, la vie vgtale et la vie animale. La mort absolue n'existe pas pour l'alchimiste. Par exemple : la mort d'un animal est le dpart de la vie animale, mais dans le cadavre subsiste un certain temps une vie vgtale, issue des aliments, et une vie minrale qui, elle, restera fixe dans les lments minraux du corps. La nature a un but et un seul : l'volution de l'Essence de la Vie, l'me du monde ou la Materia Prima des Anciens, et ceci se fait par un processus unique qui est celui de la vie mort renaissance accompagn de phases de purification ou remise en ordre des lments des choses et des tres. La partie opratoire sera consacre cet aspect. Puisque le processus alchimique consiste principalement faire changer de niveau les nergies de la vie, il est vident que la technique chimique seule est insuffisante. Agir sur la vie est du domaine de l'Art, l'Art Royal, qui ncessite une qualit intrieure que l'lve alchimiste doit acqurir peu peu s'il veut franchir les tapes du Sentier Hermtique. Ainsi Paracelse dit : Nul ne transmute aucune matire s'il ne s'est transmut lui-mme. Le niveau de conscience dans le minral est faible, mais ses nergies sont gigantesques, son volution est lente, aussi ce rgne ne concerne-t-il que la fin du Sentier Hermtique. Le vgtal a un niveau de conscience plus lev, des nergies moindres, aussi est-ce le rgne rv pour celui qui dsire commencer apprendre l'Art Royal. Le rgne animal contient les nergies les plus subtiles, aussi est-ce lui qui volue le plus vite. Pour les alchimistes, le rgne animal se divise en deux volets : le rgne animal et l'homme. En effet, dans les trois rgnes, la nature agit selon des rgles strictes et aucune drogation n'est possible. Seul l'homme dans la nature a en lui une nergie qui est un des feux secrets des alchimistes. Cette nergie donne l'homme la soi-conscience, le sentiment du je, c'est cette nergie qui doit tre dveloppe dans le travail de l'Oratoire mais aussi avec l'aide des oprations alchimiques du laboratoire.

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Thorie de la nature selon les alchimistesPour les alchimistes la totalit de la Cration n'est qu'nergie, celle-ci manant d'une source unique (Kether pour les qabalistes). Les Anciens dsignent cette nergie sous plusieurs noms : Chaos, Materia Prima, Hyle. Cette nergie se transforme et cre toute chose. Sous l'effet d'une force (le Verbe, le Pouvoir de l'Etre, etc.), cette nergie indiffrencie se divise en deux phases, un lment actif, dit positif, un lment passif, dit ngatif ; le positif tant gal en quantit au ngatif. Ceci pouvant se rpter sur les phases de l'nergie diffrencie. Dans la nature, il existe ds l'origine une symtrie assez comparable au concept matire-antimatire mais la diffrence de ce concept, le complment de la matire est ici les nergies de la Vie. La remise en contact des deux phases ne redonne pas l'nergie premire, mais un phnomne d'opposition : le ngatif servant d'obstacle au positif qui peut ainsi se manifester. Dans ce qui suit, les mots : Nitre, Sel, Feu, Air, Eau, Terre, Soufre, Mercure, Sel, ne dsignent pas les corps ainsi dnomms de nos jours, mais des nergies gnralement non perceptibles, telle l'lectricit ou le support matriel de lune dentre elles.

Nous voyons donc sur le schma que le Hyle ou Chaos se diffrencie en deux nergies, d'un cot le Nitre, nergie active, qui sera la base de toutes les nergies animatrices de la vie ; de l'autre, le Sel, nergie passive qui par condensation donnera la matire, support de la vie. A nouveau le Nitre se diffrencie et donne deux nergies connues comme lments alchimiques : le Feu actif, l'Air passif.5

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De son cot, le Sel se diffrencie, il donne l'Eau, nergie active, la Terre, nergie passive. L'opposition Feu-Air engendre une sorte de corps spirituel, l'Ame des choses anime par le Feu, construite par l'Air, et que les alchimistes dnomment Soufre. Eau et Terre engendrent le Sel ou plus exactement la matire nergtique des formes physiques. L'Air et l'Eau engendrent le Mercure Philosophique ou l'Esprit des choses. Ce Mercure est la Clef de l'Alchimie car il est le seul des trois principes avoir accs d'un cot aux nergies de la vie et de l'autre aux nergies de la matire. Pour les alchimistes, un corps, une matire, pour tre utilisables doivent tre vivants, et dans ce cas sont dits philosophiques. Et ceci implique que soient prsents les trois principes, savoir : Soufre, Mercure, Sel, ou : Ame, Esprit, Corps. Dans l'homme, c'est le Mercure qui permet l'Ame d'animer le corps. D'o le symbolisme ancien de Mercure, messager des Dieux. Nul ne peut ouvrir un des rgnes de la nature s'il n'en possde pas le Mercure. Les supports physiques du Mercure sont les suivants : - le sang dans le rgne animal - l'alcool dans le rgne vgtal - un hydrocarbure (vinaigre des Anciens) dans le rgne minral.Nota : le rgne minral a deux Mercure : - le Mercure Philosophique extrait des minerais mtalliques des sept mtaux traditionnels ; - l'Alkaest extrait des autres minraux vierges.

Dans la nature comme dans les oprations alchimiques, il y a sans cesse involution et volution de l'nergie, c'est--dire que l'essence des choses est en fait le Feu plus ou moins coagul selon les Anciens. L'nergie involue incessamment dans le cycle Feu, Air, Eau, Terre, et volue dans le cycle Terre, Eau, Air, Feu. L'hydrogne, lment Feu, est le seul lment directement issu de la Materia Prima et toute la suite des corps n'apparat que par l'accolage des atomes d'hydrogne. Parvenue au carbone, la vie manifeste devient possible puisque tous les Mercures animateurs contiennent C et H. A ce jour de l'volution cosmique, l'agglomration des atomes d'hydrogne s'arrte au plomb. Au-del, l'incorporation Soufre-Mercure ne se fait plus, ces corps sont alchimiquement morts, la radio-activit les dcompose et renvoie leur nergie au Chaos. Un corps totalement priv de son Soufre et de son Mercure devient radio-actif.

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Pour illustrer la diffrence entre Alchimie et techniques modernes, prenons le cas des transmutations nuclaires. La transmutation nuclaire, dans les piles ou les bombes, est due aux nergies nuclaires et lectriques des lments Eau et Terre, domaine de la matire. Ces ractions sont donc du mme domaine que celui du corps physique et sont dangereuses pour lui, mais elles ont peu, sinon pas du tout, d'action directe sur le psychisme. Par contre l'alchimiste agit sur la matire par l'intermdiaire des lments de la vie, Feu et Air. Il n'y a plus de risque de graves perturbations psychiques en cas d'erreur.

Mthodes opratives en AlchimieTous les processus ne seront que des imitations des processus de la Nature puisque l'Art Royal ne se propose que d'acclrer les processus naturels. Le premier processus, le processus vie-mort, consiste faire changer le niveau de vie d'un liquide, l'opration tant rpte de nombreuses fois. La distillation en est le procd le plus simple, il imite la nature. En effet, l'eau de la mer vapore par le soleil meurt et se transforme en vapeur, sa renaissance est la condensation sous forme de pluie. L'Artiste suivant ses besoins distille de manires diffrentes : soit de la manire classique pour la sparation des impurets ; soit par cohobation : en ce cas les impurets rsiduelles sont calcines puis on reverse le distillat sur les rsidus de la calcination : on circule le tout et on re-distille, en ce cas il y a : distillationpurification-volution. Sept cohobations-distillations sont au moins ncessaires pour un rsultat sensible. Un autre moyen de distiller est la circulation : un flacon de forme spciale dans un environnement correct assure une distillation lente mais continue en circuit ferm ; un mois un an ou plus de circulation est souvent ncessaire. Patience est le mot crit sur la porte du laboratoire. Le second grand processus, premire ralisation vritablement alchimique, est la sparation des trois principes Soufre, Mercure, Sel. Ceci ne peut se faire que si l'on possde le Mercure du rgne. Par exemple, prenons de la graine de carvi qui possde, mme sche, la vie puisqu'elle a le pouvoir germinatif. Le Mercure, ici alcool absolu issu du vin rouge, est relativement ais obtenir ; on charge alors un extracteur moderne, type Soxhlet, avec ces deux produits et aprs une douzaine d'heures, on obtient un liquide color, la teinture, qui contient Soufre, Mercure et impurets ; un rsidu solide, les fces qui contiennent le Sel. Les fces seront calcines, lessives, et on obtient un peu de Sel blanc. Par distillation, la teinture donne sparment le Soufre et le Mercure. Plusieurs distillations sont ncessaires pour les purifier et les faire voluer un degr suffisant. Une longue circulation des trois principes donnera un lixir vivant aux qualits thrapeutiques nergtiques.7

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Le dernier processus examin sera celui de la fcondation ou du mariage alchimique. Le Soufre sera considr comme mle, le Mercure comme femelle, le Sel sera la matrice. Les trois sont enferms dans l'uf Philosophique luimme plac dans une couveuse dont la temprature est d'environ 40. Une circulation va commencer dans l'uf. Avec les trois principes du processus prcdent, on obtient une Pierre Vgtale dont la proprit est d'extraire immdiatement un lixir d'une simple macration aqueuse.

Action de l'Alchimie sur l'alchimisteOprations dans le rgne vgtal.Il est certain que le travail de laboratoire de l'Alchimie est un travail solitaire, cause des ractions oprateur-oprations. Les oprations sur les lments de la vie sont dlicates et peuvent tre contamines par des prsences inutiles ; une discipline de bloc opratoire est ncessaire ces niveaux. Mais si l'alchimiste veut entreprendre des expriences du rgne mtallique, une prparation psychique et physique est ncessaire, il doit nettoyer son Soufre, son Mercure, son Sel. Dans les coles alchimiques d'origine allemande, cette prparation est base sur les conceptions et le symbolisme de la Qabal hbraque. Cette tradition dit que l'homme possde en lui dix niveaux nergtiques, dix niveaux de conscience appels Sephiroth. Pour sept de ces niveaux, il existe une analogie et mme une identit de fonctions avec les sept chakras du yoga. Comme pour eux, la prparation consiste en un nettoyage prliminaire de ces centres et des conduits nergtiques qui les relient. Les qabalistes et les alchimistes qui utilisent le symbolisme de la Qabal placent les dix Sephiroth, les dix niveaux de conscience de l'homme, sur un schma dit Arbre de Vie . Cet Arbre de Vie est divis de deux manires diffrentes : a) Verticalement en trois colonnes - 3 Sephiroth gauche forment la colonne de la Rigueur - 3 Sephiroth droite forment la colonne de la Misricorde - 4 Sephiroth au centre forment la colonne de 1'Equilibre b) Horizontalement, l'arbre est divis en quatre mondes - Atziluth, le monde suprieur divin - Briah, le monde des ides cratrices - Yetzirah, le monde de la matrialisation des choses - Assiah, le monde physique. Chacun de ces mondes constitue un plan de conscience de l'homme. Sauf pour le monde physique, Assiah, l'homme a dans chaque plan trois niveaux de conscience.8

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L'Initiation vritable est la possibilit, pour l'homme de la terre, de relier ces niveaux de conscience sa conscience physique ordinaire. Le mcanisme de l'Initiation consiste rtablir les liaisons inter-Sephiroth. Assiah est la conscience ordinaire. L'Initiation antique des Mystres mineurs devait rtablir la conscience en Yetzirah. L'Initiation antique des Mystres majeurs devait rtablir la conscience en Briah. Les trois Sephiroth d'Atziluth ne sont pas concerns, ni par l'Initiation, ni par l'Alchimie. Le monde d'Atziluth est un monde intemporel et n'est pas accessible des processus physiques. Le trait en pointill est le symbole de cette inaccessibilit et, par suite, est nomm le Seuil des Abysses. Le franchissement de ce seuil est l'Ultime Initiation. Le seul personnage concern par ce passage est, dans la Bible, ENOCH dont on dit qu' il vit Dieu face face et ne revint pas .

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Les anciennes traditions alchimiques et qabalistiques (Hollandus, Paracelse, Trithme, Vignre) donnent une quivalence symbolique de ces centres et attribuent chacun une plante et des plantes, savoir : Binah Chesed Geburah Tiphereth Netzach Hod Yesod Saturne Jupiter Mars Soleil Vnus Mercure Lune prle mlisse garance tinctoriale euphraise alchmille carvi vronique

Lorsque l'on est parvenu produire des lixirs vgtaux satisfaisants, ou mieux des quintessences vgtales, on opre de la manire suivante. Une fois les sept lixirs fabriqus, une dose de quelques gouttes d'un lixir chaque jour de la semaine amorcera le nettoyage souhait. Nous pensons que 18 mois de ce rgime sont ncessaires au nettoyage des centres afin de les rendre aptes au travail mtallique. Ce processus constitue la premire partie de l'Initiation alchimique. Bien conduit il quivaut l'Initiation dite des Mystres mineurs.

Oprations dans le rgne mtalliqueLes alchimistes ne travaillent jamais sur des mtaux courants, qui sont alchimiquement morts : s'ils possdent encore le Soufre, ils n'ont plus le Mercure. Le travail se fait donc sur des minraux vierges sortant de la mine. Ceux-ci doivent tre purifis chimiquement sans feu de fusion et sans acides minraux, sinon ils meurent. Seul l'antimoine peut affronter la fusion sans alchimiquement mourir. La sparation des trois principes mtalliques ncessite la possession soit du Mercure philosophique, soit celle d'un Alkaest. L'Alkaest est le Mercure philosophique extrait dun minral non mtallique. Ses proprits alchimiques sont moins universelles que celle du Mercure, mais il est plus ais obtenir (distillation sche du tartre ou soufre natif).Nota : Soufre natif. Ce soufre se trouve gnralement dans la terre sous forme cristallise en gnral. Le soufre volcanique perd sa vie alchimique par la fusion, et il ne peut tre rgnr que par un trs long sjour dans la terre. Seul le soufre volcanique du Manif Central peut tre considr comme natif tant donn la date trs ancienne d'extinction de ses volcans. Dans les anciens textes, on ne trouve pas le mot natif mais philosophique qui signifie vie alchimique prsente.

La possession du Mercure assure la dissolution philosophique du minerai purifi ; une simple distillation spare les trois principes. La grosse difficult est la manipulation du Mercure philosophique trs volatil qui bout la temprature ambiante et qui ne se conserve qu'en ampoule de verre scelle la flamme.10

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Nous n'irons pas plus loin dans ces explications car la manipulation des teintures mtalliques n'est pas sans danger, et il est ncessaire de prparer les sept teintures, savoir celle de la galne, de la cassitrite, de la marcassite, de l'or, du vitriol bleu (minerai de cuivre), du cinabre, de l'argent. Ces teintures n'ont plus un effet de nettoyage mais certaines doses elles provoquent une libration des nergies spirituelles en l'oprateur. Ce qui correspond l'initiation dite des Mystres majeurs dj mentionns. Dans ces processus mtalliques, il existe selon Paracelse une hirarchie de pouvoir que nous pensons exacte par l'exprience et qui est la suivante, en commenant par le plus puissant : plomb-tain-fer-(or)-cuivre-mercure(argent). Chacun de ces mtaux donne une Pierre. Chacune d'elles marque une tape sur le chemin vers l'ultime initiation.

En conclusionUne divulgation massive de l'Alchimie est-elle souhaitable ? Est-elle possible ? Quelles en seraient les consquences scientifiques, philosophiques religieuses et, pourquoi pas, sociales ou politiques ? La rencontre avec des membres de la communaut scientifique conduit constater trois types de comportements diffrents : conformiste, double, courageux. - les conformistes , en gnral, travaillent la thorie de disciplines scientifiques et ne touchent pas ou peu l'exprience ou la matire. - les doubles restent officiellement conformistes, mais sortent, en priv, du cadre confortable du conformisme. - les courageux expriment leur curiosit, leur non-conformisme et de ce fait, sont plus ou moins marginaliss par la communaut scientifique. Mais qu'est-ce que le conformisme scientifique? La connaissance scientifique est comme un gigantesque puzzle dans lequel manquent de nombreux morceaux, puzzle qui n'est pas limit sur les bords, mais dans lequel il semble que l'on puisse distinguer l'amorce de formes cohrentes. Quand un chercheur propose une nouvelle pice, la communaut officielle commence par regarder si l'on peut insrer cette pice dans le puzzle, quitte pour cela rogner, limer, tordre la pice. Sinon, on garde la pice sous le boisseau jusqu' ce qu'elle accepte de rentrer dans le puzzle. Mais on fera tout pour ne pas altrer ou modifier l'acquis. Si quelqu'un prsente une pice qui s'adapte sur le bord du puzzle, mais qui tendrait celui-ci dans les directions mtaphysiques : esprit, me, psychisme, alors on jette la pice dans la poubelle du silence et du ridicule .

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C'est probablement le chemin que prendrait une rvlation massive de l'Alchimie, en tant que mtaphysique exprimentale et qui, en plus, se heurterait aux milieux religieux et philosophiques. Notre position, en tant que groupe de recherches, est la suivante : donner ceux qui le souhaitent les connaissances ncessaires pour effectuer l'auto-transformation personnelle qui fait d'un profane un alchimiste. Quant l'enseignement que l'alchimiste peut tirer de son tude de la nature ou de sa propre tude, elle heurtera fortement les concepts des socits matrialistes actuelles. L'Alchimie est la science d'une civilisation spirituelle. Pour dpasser les limites de la rvlation, la question qui se pose est la suivante : - Existe-t-il une exprience, ou une srie d'expriences, qui dmontrerait une affirmation alchimique ? A ce point, le domaine alchimique se divise en deux parties. Un domaine o l'exprience est possible quel que soit l'tat de l'oprateur. Un domaine o l'tat spirituel adquat de l'oprateur est ncessaire : c'est le cas des transmutations. Nous ne parlerons pas des expriences qui demandent une transmutation intrieure de l'alchimiste ; celles-ci n'tant pas reproductibles par tous, se heurtent coup sr un refus de considration a priori de la part de la communaut scientifique. Toutefois un rcent communiqu de chercheurs amricains dtruit une des objections majeures opposes la transmutation ; l'argument en est le suivant : - On ne peut pas par voie chimique, qui n'agit que sur les lectrons extrieurs, agir sur le noyau, sige des transmutations. Les noyaux sont donc inaccessibles par cette voie. Le communiqu en question dit qu'un transfert d'nergie entre les couches extrieures et le noyau est possible et que l'impossibilit thorique de transmutation par action sur les couches extrieures n'est plus une certitude. C'est probablement en ce domaine que le psychisme de l'alchimiste peut agir. C'est pourquoi, nul ne peut transmuter sans s'tre transmut lui-mme. L'effet psychique et spirituel de l'Alchimie sur l'alchimiste est le point qui dclencherait une opposition farouche de toutes les forces des socits matrialistes actuelles si l'Alchimie se dveloppait grande chelle. Car les rvlations alchimiques tout on dtruisant les faux dogmes religieux actuels, feraient s'crouler les systmes philosophiques matrialistes et les systmes qui les accompagnent. En effet, l'Alchimie conduit une initiation vritable, c'est-dire un niveau de conscience et de connaissance qui transcende tout ce qui peut tre acquis par un intellect uniquement physique quel qu'il soit.

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L'accs une mtaphysique exprimentale montre l'irralit de tous les dogmes des religions et de la plupart des sectes de nos jours. Seul un enseignement mtaphysique comme la Qabal ou ses quelques quivalents orientaux demeure acceptable. La ralisation intrieure conduit un tat de bonne volont et le constat de l'existence des ralits suprieures en l'homme change l'orientation de sa volont ; en un mot, son thique devient ne plus se servir mais servir . Il est dlicat de croire que les structures des socits actuelles puissent supporter cette transmutation humaine. N.B. Cet article est paru dans la revue le 3me Millnaire .

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Introduction la QABALDans sa traduction du Zohar, de Pauli dit : la Qabal est la connaissance sotrique des isralites. Cette dfinition peut tre considre comme satisfaisante si l'on sait que la Qabal est sans aucun doute la premire tentative de rponse unitaire sur la nature de l'univers et qu'en outre elle rpond aux trois questions essentielles : - D'o venons-nous ? - Qui sommes-nous ? - O allons-nous ? A ce jour, la Qabal reste encore en contradiction avec les conceptions actuelles de la communaut scientifique. Cependant, on observe dj, entre elles, l'amorce d'un rapprochement. Par exemple, les astronomes ont remarqu que la matire a une tendance gnrale s'organiser. Sur ce point, les Qabalistes, tout comme les Alchimistes d'ailleurs, tombent d'accord. Alchimistes et Qabalistes disent que c'est la conscience qui a cr la vie et que c'est la vie qui cre et organise la matire pour 1es ncessits de son volution. Ainsi la conscience serait la force sous-jacente organisatrice de la matire. Quelles sont, ce jour, les sources de la connaissance qabalistique ? LES SOURCES DE LA QABAL Le livre fondamental de la Qabal est le Sepher Yetzirah ou Livre de la Cration. Il s'agit d'un tout petit opuscule dont la traduction littrale ne dpasse pas trois ou quatre pages dactylographies. La Bibliothque Nationale en possde plusieurs exemplaires, de dates et d'origines varies, mais la constance du texte est remarquable. Le second livre de la Qabal est le Sepher Zohar ou Livre de la Splendeur. En fait, il s'agit d'un commentaire, assez en dsordre, du Sepher Yetzirah et de son interprtation. Le Zohar est un ouvrage volumineux qui totalise environ six fois notre dictionnaire classique. La traduction latine la plus ancienne, connue ce jour, est celle de Pic de la Mirandole (1463-1494). Il en existe un condens en latin de Knorr Von Rosenroth intitul Kabalah Denudata. Cette Qabal dvoile a t traduite en anglais par Mac Gregor Mathers vers 1918. Il existe encore deux petits ouvrages d'une cinquantaine de pages considrs comme faisant partie de la Qabal : un livre dit Aesch Mezareph qui en est une interprtation alchimique et un livre moins connu dit l'oracle Chalden qui, lui, en est une interprtation magique. On peut, juste titre, s'tonner que le petit Livre de la Cration soit l'origine de la gestation du volumineux Livre de la Splendeur. Ceci est d au fait que le Sepher Yetzirah est crit avec un alphabet de structure hiroglyphique et que ce mode d'criture donne une trs forte concentration l'information. Aussi 1a traduction littrale de ce genre de texte est-elle impossible. Il est donc utile d'expliquer comment fonctionne ce type de langage. LES LETTRES DANS LALPHABET HEBREU Dans nos alphabets modernes, les lettres qui constituent un mot n'ont pas de lien avec le sens de ce mot ; il s'agit d'une simple convention, variable avec les langues. Ainsi, en latin, mensa n'a pas les mmes lettres que table en franais mais ces deux mots dsignent le mme objet. Dans les langages hiroglyphiques, chaque lettre reprsente un principe, une rgle, une loi, une nergie et le sens d'un mot est l'intgration, la somme du sens des lettres qui le composent. Par exemple, considrons le nom dit imprononable de la langue hbraque : Yod He Vav He. Nous avons : - Yod qui est le principe phallique universel - He qui est l'tre - Vav qui est l'attraction vers la dualit, premire apparition des possibilits du libre-arbitre.

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He Vav He est le principe de l'tre qui volue par la tentation, le principe fminin de la Cration. Yod He Vav He est l'tre androgyne, l'homme-dieu d'avant la sparation des sexes, l'homme de l'Unit. L'homme de la sparation des sexes est l'homme de la dualit. La seconde rgle est celle de l'ordre des lettres. Par exemple, dans ALLAH, nous avons Aleph Lamed Lamed Aleph et ce nom est compos de deux sens : - AL (Aleph-Lamed) o Aleph (l'nergie ou l'espace) s'amplifie ou s'tend sous l'effet de Lamed (le principe d'amplification ou d'extension). En AL, la Cration se matrialise. - LA (Lamed-Aleph) o l'nergie diminue, o l'espace se contracte. En LA, la Cration se dmatrialise. L'inversion de la place de Lamed reprsente l'inversion de l'action dans son principe. Il y a trois lettres-mres qui reprsentent les trois principes fondamentaux de la Cration savoir : Aleph, Mem, Shin dont la traduction symbolique est Air, Eau, Feu. En apart, soulignons que dans l'incr, les trois lettres-principes sont Aleph, Yod, Nun. Ensuite, il y a les sept lettres dites doubles, savoir : Beth, Gimel, Daleth, Kaph, Pe, Resh, Tav. Ces lettres reprsentent les sept lois doubles qui gouvernent l'univers. Symboliquement, une plante traditionnelle est affecte chaque lettre. Une bonne tude sur ces lettres existe dans le trait des Sept Causes secondes de l'Abb Trithme. La troisime catgorie de lettres est celle des lettres dites simples qui sont au nombre de 12, savoir : He, Vav, Zayin, Chet, Tet, Yod, Lamed, Nun, Samekh, Ayin, Tsade, Qoph. Chacune de ces lettres est symboliquement affecte un signe du zodiaque, mais en ralit ces 12 lettres reprsentent la succession ncessaire et obligatoire de 12 tapes volutives pour avancer d'un degr dans 1'volution, quel que soit l'objet considr : minral, vgtal, animal, ou tre humain. LES 3 MERES mM mem a aleph s shin 7 DOUBLES b c d kK pP r t beth gimel daleth kaph pe resh tav 2 3 4 20 80 200 400 12 SIMPLES levanah madim shemesh nogah kobab shabbatha tsedek e f g h i j l nN S o zZ q he vav zayin chet tet yod lamed nun samech ayin tsade qoph 5 6 7 8 9 10 30 50 60 70 90 100 Blier Taureau Gmeaux Cancer Lion Vierge Balance Scorpion Sagittaire Capricorne Verseau Poissons

< 5 1 4 3 7 6

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LA CREATION DU MONDE SELON LA QABAL Avant l'tude de la conception qabalistique de l'Univers, arrtons-nous encore pour examiner le principe gnral de la Cration. Celui-ci est toujours symbolis par un triangle. Ici, le triangle T symbolise le monde cr.

a T

s

m

A son sommet Aleph reprsente l'nergie premire, subtile, d'o le nom symbolique d'Air. Sous l'effet de la conscience, cette nergie se diffrencie en deux principes spars : Shin, principe actif, symbole du Feu et Mem, principe passif, symbole de l'Eau. La quantit d'nergie positive de l'actif est gale la quantit d'nergie ngative du passif. Ceci est l'origine de toutes les symtries dans la nature, de forme ou d'nergie. Cependant, les Qabalistes disent, d'une part, que cette diffrenciation faite sous l'effet de la Conscience ne sera pas annihile par la rencontre des deux lments, d'autre part, que l'obstacle de l'lment passif permettra l'lment actif de trouver un point de rsistance qui provoquera un degr plus dense de manifestation de l'nergie. Aussi, de diffrenciation en diffrenciation, l'nergie premire se condense, peu peu, l'tat de matire dense de notre Terre. Les Brahmanes disent que si Brahma fermait l'il un seul instant, toute la cration serait immdiatement annihile par la neutralisation des contraires. Dans le mme ordre de pense, les Qabalistes et les Alchimistes disent que l'nergie positive active est l'me des tres et des choses et que l'nergie ngative condense est la matire de leurs corps. En un sens, dans cette conception, l'antimatire de la science serait l'me des choses. La Qabal divise l'univers en deux parties : d'un ct l'Infini non manifest, l'Incr, de l'autre le fini manifest, le Cr. Une zone tampon intermdiaire permet le passage de l'Infini au fini et empche la destruction instantane du fini par son caractre direct avec l'infini.

KETHER et les VOILES de l'EXISTENCE NEGATIVE La science moderne conoit qu'il n'y a rien avant le dbut de la manifestation. Elle considre qu'avant ce qu'elle nomme le big-bang il n'y a ni temps ni espace ni nergie. Pour la Qabal, ce qu'il y a avant, c'est l'infini, non manifest, dont le nom hbreu, Ain Soph, peut se dire l'Espace du Nant.

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Notre intellect physique ne peut avoir que des vues approches, et plus ou moins fausses, de ce milieu car il ne peut concevoir ce qui est hors du temps et de l'espace et c'est pourquoi ceci est dit tre le nant. Toutefois, travers les textes, inspirs ou rvls, on peut tenter de dcrire ainsi le non-manifest : la Conscience ultime opre sur elle-mme une premire diffrenciation et ainsi perd un peu de son Infini, alors se cre un premier voile protecteur. Sous ce premier voile (V1) les trois principes de la premire diffrenciation Aleph Yod Nun oprent une sorte de rflexion sur eux-mmes et ainsi apparat un deuxime triangle passif, Samekh Vav Pe. Le sens des lettres, diffrent ici du sens des lettres dans le manifest (sauf pour Aleph), donne penser que le second triangle est, dans l'Infini, le germe de l'espace manifest. Se cre alors le second voile (V2) et au-dessous apparat un nouveau triangle, reflet des deux autres, Aleph Vav Resh, qui est la lumire, ou tout au moins le germe dans l'Infini de ce qui sera l'nergie dans le fini. Le troisime voile (V3) marque la limite du non-manifest. Certaines coles nomment ce qui est inclus derrire ces trois voiles l'Existence Ngative . Dans cette zone, sous la protection de ce troisime voile, les neuf principes potentiels de l'Infini (reprsents par les neuf lettres des trois triangles sis entre V1 et V3) convergent vers un point, le dixime principe, point qui leur permet de franchir les limites de l'Infini pour se manifester dans le fini. Ce dixime point, le plus faible de l'Infini, le plus haut du fini, est nomm Kether (la Couronne) dans les anciens textes.

Z1 Zone de l'INFINI, du non-manifest : EXISTENCE NEGATIVE Z2 Zone de passage de l'INFINI au FINI Z3 Zone du fini ou monde manifest S Ligne de sparation entre le manifest et le non-manifest V1 V2 V3 Les 3 voiles de l'EXISTENCE NEGATIVE V4 V5 V6 Les 3 voiles du monde manifest m.1 Monde unitaire dans le manifest m.2 m.3 m.4 Mondes duels dans le manifest

Les lettres hbraques : Au sommet, le mot Qabal Ensuite les 9 lettres-principes du non-manifest Le triangle T : les trois lettresprincipes du manifest Les cercles de 1 10 : les SEPHIROTH

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LA MANIFESTATION EST CYCLIQUE Actuellement, il est permis de penser que les trous noirs de l'astronomie sont ces points de passage o, ce jour, semblent s'engloutir pour disparatre jamais, de gigantesques courants d'nergie. Nous avons des raisons de penser que Kether n'a pas toujours t identique ce qu'il est aujourd'hui. Plusieurs traditions de l'Orient, ou de l'Occident, disent que la cration, la manifestation, est cyclique. Ainsi, si l'on divise en 24 heures la journe cosmique, il y a 12 heures de matrialisation, 12 heures de dmatrialisation. Ces mmes traditions s'accordent dire que dans cette journe cosmique, il est environ, aujourd'hui, 4 heures de l'aprs-midi. Il est donc pensable que pendant les 12 premires heures, le trou noir est en fait un jet de lumire, d'nergie, qui cre le monde manifest. A midi, la lumire cesse et le trou devient noir, l'nergie retourne l'Existence Ngative. Chaque heure de ce jour ayant probablement un ordre de grandeur d'un demi-milliard d'annes. LES 4 MONDES MANIFESTES Nous entrons maintenant dans le manifest. C'est le monde du fini. Toutefois, celui-ci est, selon la Qabal, divis en quatre mondes et une immense diffrence existe entre le premier et les trois autres. Ce premier monde, Atziluth (m.1) est un monde unitaire, c'est--dire que bien que finis, l'espace et le temps ne sont pas encore diffrencis et c'est un monde d'ternit, o la conscience demeure dans un ternel prsent. Ce monde est le Jardin d'Eden, si mal interprt dans la Bible. Ici, la sparation des sexes n'est pas ralise, l'homme est androgyne. Dans le monde d'ternit, l'homme, lui aussi, est ternel. Kether inonde ce monde d'nergie et celle-ci, diffrencie en deux, donne la conscience de l'homme, en ce monde, sagesse et intelligence (2 et 3 en m.1). Dans la lumire infinie, transmise par Kether, une infinit de germes de conscience arrivent en Atziluth. Dans ce monde unitaire, sans espace ni temps, l'volution de la conscience n'est pas possible. Aussi la ncessit oblige ces germes de conscience traverser le voile des Abysses (V4) et ainsi pntrer dans les mondes de la dualit. Cette dualit va se densifier peu peu et le symbole des sept jours de la Cration reprsente les sept tapes de la densification espace-temps. Ainsi, peu peu, le germe de conscience se forme en descendant dans des mondes de matire de plus en plus denses et au septime niveau, au septime jour, l'homme dort, spirituellement parlant, car aprs avoir franchi les deux voiles, l'un (V5), celui de la seconde mort, l'autre (V6), celui de la naissance et de la mort, la conscience a perdu le contact avec les mondes spirituels, aveugle par l'opacit de la matire dense de notre monde. La coupure du lien entre le conscient physique et les tats intrieurs suprieurs lui assure une libert qui lui permet de commencer se forger les lments d'un tre libre. Cette division de l'nergie en dix niveaux et la rpartition de ces dix niveaux en quatre mondes est, selon la Qabal, gnrale pour toutes choses qui existent dans les trois rgnes. La vie et la conscience prsentent une manifestation diffrente pour chaque rgne et leurs croissances vont du minral au vgtal l'animal. Mais la notion qabalistique la plus dlicate raliser est celle qui dit que tout est en tout. Ainsi, dans chacun de ces dix niveaux d'nergie, ou selon le terme qabalistique dans les dix Sephiroth, se trouvent les neuf autres et en chacun des mondes se trouvent les trois autres. L'nergie, quel que soit le rgne, descend toujours par le mme chemin selon l'ordre numrique des Sephiroth. A titre d'illustration, dans le Aesch Mezareph, le livre alchimique de la Qabal, l'or a dix noms, chaque qualit d'or tant affecte son niveau sephirothique prioritaire. Les quatre mondes manifests de la Qabal ont pour nom, le premier, Atziluth, dj mentionn. Il comprend trois Sephiroth (1, 2, 3), c'est--dire qu'en lui il y a trois niveaux de conscience. En ce monde, la conscience de l'homme est ternaire. C'est le monde des archtypes crateurs.

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Les niveaux suivants (4, 5, 6) forment le monde de la dualit, le monde de Briah dans lequel il y a encore une conscience ternaire mais qui cette fois accde simultanment trois densits d'espacetemps ; ce monde est celui o la pense concrtise les possibilits des archtypes d'Atziluth. Les niveaux 7, 8, 9 forment le monde de Yetzirah, monde de la Cration, image du monde prcdent mais en plus dense. Le voile entre Yetzirah et Briah est dit voile de la seconde mort et son franchissement est assez semblable au voile de la naissance et de la mort de notre monde. Le quatrime monde, Assiah le plus dense, est notre monde de la matire physique. N'ayant qu'une seule Sephirah, la conscience ici n'accde qu' un seul espace-temps.

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LE BUT DE LA QABAL En quoi consiste le travail pratique de la Qabal ? A dbarrasser les Sephiroth des souillures et impurets accumules pendant l'involution vers la matire. Ensuite, en utilisant l'nergie de Kether, rendre les voiles transparents afin de redonner notre conscience la perception de la totalit de l'univers. Ainsi, selon la Qabal, l'homme est un tre dont la conscience a pour origine la force cratrice de l'univers elle-mme. L'homme est un dieu dchu volontairement afin de pouvoir acqurir par luimme sa libert et les structures qui, peu peu, pourront supporter le contact de l'Infini. L'homme doit se crer lui-mme pour tre l'image de l'origine de son essence. L'quilibre universel, reflet de la justice universelle, fait que chacun ne peut tre que le fils de ses oeuvres. Ainsi, ce germe de conscience, aprs avoir anim la pierre, puis la plante, puis l'animal, accde l'tat d'homme o la soi-conscience lui est accorde et son chemin continuera peu peu, jusqu' son retour l'Infini o il sera un Homme-Dieu universel. Jean DUBUISNB : les attributions donnes sur les schmas sont celles du Sepher Yetzirah. Cet article est paru dans le 3me Millnaire.

QABAL ou KABBALE ? Les deux orthographes se rencontrent suivant les auteurs. Jean DUBUIS a dcid d'utiliser la premire, surtout pour le Qoph dont la signification implique une connaissance de la totalit de l'univers, alors que le Kaph de la seconde orthographe sousentend une orientation sur la vie physique par la magie noire ou blanche, c'est--dire un aspect occulte et non une connaissance intrieure totale.

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Les 4 aspects de l'AlchimieQue l'Alchimie soit ou ne soit pas votre Sentier initiatique, il est utile, ds que l'on s'occupe d'sotrisme, d'en connatre les divers aspects. Dans les livres anciens d'alchimie, il est souvent question de mdecine. En fait, il existe quatre sortes de mdecine alchimique : - la spagirie, ou mdecine du corps - l'initiation alchimique, ou mdecine de l'me - la connaissance alchimique, ou mdecine du savoir - l'alchimie oprative, ou mdecine de la Nature. 1. La spagirie ou mdecine du corps La vie sur Terre ne permet pas de conserver un corps parfaitement sain. Tous les aliments, qu'ils soient issus de produits naturels ou manufacturs, contiennent sans aucune exception un principe ngatif, un principe de mort. Ce principe a t peu peu introduit dans la matire, au cours de son involution, de sa densification. C'est, symboliquement, la consquence de la chute dans la Nature. En fait, il n'y a pas eu faute, mais il y a, dans la nature, la ncessit inluctable de l'involution qui est une phase obligatoire et prparatoire de l'volution. Le but de la Spagirie sera de purifier un corps de son principe de mort. Tous les corps comprennent trois principes : le Soufre *, le Mercure 3 et le Sel - (ces termes n'ont qu'un lointain rapport avec le soufre, le mercure et le sel courants). Le spagiriste va sparer ces trois principes, purifier chacun d'eux, puis les runir. Le produit alors obtenu ne contient plus le principe de mort et peut ainsi participer la rgnration du corps. Cette rgnration est une phase ncessaire avant la deuxime mdecine, car l'initiation ne peut tre supporte par le corps physique de l'homme que s'il a acquis un tat tel que les nergies de l'initiation puissent librement y circuler. Un exemple d'limination visible du principe de mort est le rsultat obtenu par la rptition des distillations sur l'esprit de vin : la 7me ou 8me distillation, le principe de mort se spare sous la forme d'une huile jaune-vert. Les spagiristes et les alchimistes disent que tous les corps, les mixtes dans le langage ancien, contiennent les quatre lments : Feu, Air, Eau, Terre. Il s'agit, l, d'nergies qui n'ont rien ou peu - voir avec le sens courant des mots qui les dsignent. Deux lments sont actifs : Feu et Eau. Deux lments sont passifs : Air et Terre. Deux lments appartiennent au domaine de la Vie : Feu et Air, deux celui de la matire : Eau et Terre. Nous avons ainsi : Vie64748

Matire64748

#Feu

$Air

%Eau

&Terre

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Ce sont les lments actifs qui ont le pouvoir de gurir. Le Feu sera donc le gurisseur de l'me, de l'esprit, l'Eau sera le gurisseur du corps. En ralit, on ne peut pas sparer compltement les quatre lments. La spagirie permet seulement de renforcer l'un des aspects par rapport l'autre. Si la maladie est d'origine psychosomatique, l'lixir de gurison sera riche en Feu. Si c'est le corps physique qui est abm, l'lixir devra tre riche en Eau-Terre. Il faut tre prudent dans l'usage des lixirs riches en Feu car dans la gurison de l'me, ils peuvent aller jusqu' l'initiation, qui ne peut tre supporte par n'importe quelle personne. Ceci est le sujet de la deuxime mdecine. 2. L'initiation alchimique ou mdecine de l'me et de l'esprit L'initiation vritable est le rtablissement d'une jonction consciente entre la conscience physique crbrale de la Terre et les niveaux de conscience suprieurs. Dans le symbolisme ancien, il est dit que le messager des dieux, Thot-Herms, est aussi nomm Mercure. Dans notre travail d'initiation alchimique, le principe Mercure est le plus important. En effet, il est compos de deux lments : l'Air du domaine de la Vie, l'Eau du domaine de la matire. C'est donc lui qui rtablira, dans son tat adquat, le lien qui unit le Feu, la conscience suprieure, l'Eau, support de la conscience de la matire. Si, dans le rgne vgtal, le support du Mercure est l'alcool, chez l'homme et chez les animaux, le support du Mercure est le sang. N'oublions pas que, dans les textes alchimiques, l'Esprit et le Mercure sont identiques. Pour que l'alchimie permette l'initiation, il est ncessaire de fabriquer des lixirs riches en Soufre mais contenant aussi un Mercure dont les deux lments Air et Eau, parfaitement souds, constitueront un pont conscient entre le visible et l'invisible. L'initiation alchimique sera forcment accompagne de la modification du sang de l'adepte. Elle conduira la rvlation intrieure qui est la mdecine du savoir. 3. Connaissance alchimique ou mdecine du savoir Pour des raisons diffrentes, la religion et la science ne se soucient pas de l'aspect mtaphysique de l'Homme. Si la science commence s'occuper lgrement de la conscience dans la matire, par contre les religions ne font aucun effort pour orienter leurs dogmes vers un devenir cohrent et acceptable pour l'Homme. La rponse cette question est importante. Le devenir de l'Homme n'est pas d'ordre intellectuel, mais d'ordre initiatique. Les dogmes des religions dites rvles n'ont eu de valeur que pour celui qui a eu la rvlation. La connaissance initiatique, ou rvlation intrieure, est essentiellement prive. Cette connaissance, acquise par le travail, initiatique, partir du symbolisme, de la Qabal, de l'Alchimie, etc., conduit une comprhension profonde des desseins de la Nature et du devenir de l'Homme. Si cette initiation donne celui qui l'obtient une connaissance philosophique infiniment plus large que celle qui rsulte de la science actuelle, elle a, par contre, un inconvnient important c'est qu'elle est personnelle et pratiquement intransmissible aux autres par le langage courant. Mais cette connaissance de la Nature donne les lments ncessaires 1'alchimie oprative. 4. L'alchimie oprative ou mdecine de la Nature Rptons-le, la Nature a t cre pour l'involution et l'volution de l'Homme et, dans ce travail, les nergies, les mixtes, ont perdu leur perfection d'origine. Si la Nature aide l'homme dans son volution, en contre-partie l'homme a l'obligation d'aider la Nature dans son volution et dans sa rgnration. Pour ce travail, l'alchimiste possde plusieurs voies :

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- Rharmoniser les mixtes par l'limination des nergies ou des fces inharmonieuses, - Acclrer les processus d'volution de la Nature, par exemple en transfrant la vie d'un rgne sur l'autre, - Acclrer le rgne minral par le transfert de la vie vgtale (voie des actates), - Transfrer la vie animale dans le rgne minral par le chlore du beurre d'antimoine, - Recrer les maillons disparus de la chane volutive par l'usage du Gur et de l'Archus, les semences universelles des trois rgnes (minral, vgtal, animal). Ainsi, peu peu, l'Homme rendra la Nature les qualits qu'elle avait l'origine et il assurera la ralisation de son Devenir. Jean DUBUIS

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Le texte qui suit contient une synthse partielle de plusieurs traductions de la Chane d'Or d'Homre. Il est connu sous les noms suivants : Anneaux de Platon, Le Suprieur et l'Infrieur d'Herms. Il en existe une traduction franaise la Bibliothque Nationale sous le titre de "La Nature Dvoile". Ce texte est trs certainement le meilleur qui soit connu sur la Thorie Alchimique. La plus ancienne version semble se situer vers l'an 1700. L'ensemble s'appuie sur une srie de dix symboles (mme nombre que les Sephiroth de la Qabal). A l'exception du dernier qui contient un point au centre, ces symboles ne comportent que des traits verticaux ou horizontaux dans un cercle. Les cercles sont le symbole de Vnus, le rceptacle femelle universel. Les traits sont les symboles de Mars, le symbole de la semence mle. Le trait vertical est acide, le trait horizontal alkali. Les dix symboles reprsentent les dix tapes de la fcondation universelle. Jean DUBUIS

UNE DESCRIPTION DE LA NATURE DES CHOSES NATURELLES DE LA GENERATION DES CHOSESI - CE QU'EST LA NATURE La Nature comprend la totalit des cratures visibles ou invisibles de l'Univers. Ce que nous nommons Nature est, en particulier, le Feu Universel ou Ame du monde qui remplit la totalit du systme de l'Univers. Il est donc un agent universel, omniprsent et dot d'un instinct infaillible qui se manifeste lui-mme dans le Feu ou la Lumire. L'me du monde ne doit pas tre entendue comme me animale mais comme la cause du principe de vie universel. Il - COMMENT TOUTES CHOSES PROCEDENT DE L'ANIMA MUNDI Ainsi, Dieu cra le premier le Feu invisible et le dota d'un instinct infaillible et de la Capacit de se manifester par lui-mme en trois principes. a) Dans son tat originel et universel, il est parfaitement invisible et immatriel, il est froid et il n'occupe aucun espace. Dans cet tat de tranquillit, il n'est d'aucun usage pour nous, bien que dans son immobilit il soit omniprsent. b) Dans un second tat, il se manifeste par le mouvement ou l'agitation dans la Lumire. C'est dans cet tat qu'il est spar du Chaos lorsque Dieu dit : "Que la Lumire soit" et la lumire fut. Dans cet tat, il est encore froid. Quand ensuite il est doucement remu et agit, il se manifeste comme chaud et chaleur ce qui est le cas dans toutes les frictions, et dans la fermentation des choses humides. c) Quand il est collect en quantit suffisante et qu'il est violemment agit, il se manifeste comme un feu brlant, il continue de brler aussi longtemps que le sujet agit sur lui. Si l'agitation cesse, il retourne son tat primitif de tranquillit universelle. Dans l'tat caractristique de feu brlant, il se manifeste comme chaleur et lumire. Ainsi, nous disons que dans son premier tat il est parfaitement invisible et immatriel. Dans le deuxime tat, il est la lumire visible. Dans le troisime tat, il est chaleur et feu brlant. Il est visible et il peut quelquefois devenir matriel et occupe de l'espace ou une pice durant le temps o il est dans cet tat. Nous avons maintenant les trois tats de pouvoir de l'Esprit Universel, mais il possde encore d'autres pouvoirs parfaitement inconcevables.

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Nous avons dit que l'Esprit Universel est dot d'un instinct infaillible, travaillant toujours par le procd le plus simple et le plus direct. Mais il convient de mentionner deux qualits occultes, videntes, savoir l'attraction et la rpulsion d'une trs grande puissance. Dans des domaines plus familiers, la foudre, la lumire, les tremblements de terre, les temptes, les proprits des poudres rsultent des pouvoirs du Nitre, condensation du Feu Universel. Quand Dieu cra le Feu Universel, Il lui donna le pouvoir de devenir matriel. C'est ainsi qu'il devint vapeur puis humidit, eau et terre, mais quelle que soit la nature sous laquelle il se prsente, il demeure fondamentalement le mme. Au commencement des quatre lments, le Feu Brlant, la Vapeur et l'Humidit mlangs avec le Feu Froid forment l'air atmosphrique qui, en se condensant, devient Eau qui devient Terre. Originellement, il n'y a qu'un seul lment : le FEU Le Feu Universel s'tendit en une immense vapeur qui, par paississement, devint l'Eau Chaotique et de cette Eau le Crateur spara la Lumire. Dans cette sparation, le Feu Universel invisible devint lumire visible. Ainsi nous voyons que le Feu invisible se manifeste sous la forme de deux principes : Lumire et Humidit, et de ces deux choses Dieu cra toutes choses. L'eau a t la premire condensation du Feu Universel et nanmoins en son centre elle demeure Feu, plein de vie et d'activit, et si elle est quilibre par une quantit gale de Lumire, elle a alors tout ce qui est ncessaire pour la cration des tres matriels ou immatriels et ce qui est ncessaire pour leur entretien dans la suite des temps. Ayant parl prcdemment de la Lumire spare, nous avons maintenant considrer son premier corps : l'Humidit. La nature subtile de l'eau change en fonction de sa densit. Si elle est rarfie un certain degr, elle constitue l'air dans lequel le feu prdomine sur l'eau. Mais si elle est condense un autre degr, elle devient l'Eau Humide dans laquelle l'eau prdomine sur le feu. Nanmoins, dans les deux, se tient cach le Feu Universel ou Esprit de l'Univers. Aussitt que l'air est priv du Feu Universel qui l'animait et le rendait lastique, il devient immdiatement putride et se transforme en humidit puis en terre solide. C'est la mme chose avec l'Eau qui, prive soit du Feu, soit d'Air anim, devient putride puis se condense en terre. Dieu a ordonn que l'Esprit Universel, par le moyen de l'humidit, puisse travailler toutes choses. Parce que l'humidit se mlange aisment avec les choses, l'Esprit peut souvent pntrer, gnrer, dtruire ou rgnrer toutes les choses. Ainsi l'humidit est le corps, le vhicule, et l'Esprit, ou Feu, est l'oprateur, l'Agent Universel, l'Anima Spiritus Mundi. Il est par excellence le travailleur de Dieu avec ses pouvoirs, le Germe Universel, le seul et vritable agent fabriquant les choses de la nature. Le Feu Universel remplit les immenses espaces stellaires entre les corps clestes, et comme il a le pouvoir de devenir matriel, il gnre une vapeur subtile, une humidit invisible, le premier principe passif. Il provoque ainsi une faible raction et la plus subtile des fermentations prend place dans l'Univers. Par cette raction, l'Acide Universel est gnr partout et nous ne pouvons pas le nommer autrement que le Nitre subtil non corporifi. Il est alors : feu intrieurement, froid extrieurement. Ainsi, ce Nitre spirituel, ou Acide Universel, que nous nommons le second changement invisible du Feu Universel gnrant l'Humidit Chaotique et invisible, devient de plus on plus matriel au fur et mesure qu'il s'approche de l'atmosphre des corps clestes, et ceci jusqu' ce qu'il rencontre le principe alkalin passif. Il se fixe alors de lui-mme et forme le Nitre Natif. Ainsi, le Nitre Universel et Spirituel devient le nitre matriel. Nous disons, non sans de bonnes raisons, que les rayons de lumire du Soleil ne sont rien d'autre qu'un trs subtil Nitre Spirituel qui devient de plus on plus nitreux son approche de la terre pour terminer comme sel de la mer, grce aux pluies ; alors il peut animer l'atmosphre avec le feu et la vie donnant ainsi l'lasticit l'air et l'eau : la vie avec sa prservation. Jean DUBUIS La Chane d'Or d'Homre -3-

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Nous voyons continuellement entre le firmament et notre terre des vapeurs, des nuages, des brouillards qui montent comme une transpiration de la terre et sont sublims par sa chaleur centrale. Les eaux et vapeurs chaotiques sont la fois la matire premire de toutes les choses et leur contenant. Bien qu'elles apparaissent simples devant nos yeux, elles ont un double aspect puisqu'elles contiennent Feu et Humidit : l'invisible dans le visible. Le Feu ou Esprit est l'agent moteur et l'Eau, la mre. Ceux qui souhaitent arriver la Fontaine de la Sagesse secrte doivent aller aussi bien au point central que sur la circonfrence de vrit ; ils doivent imprimer dans leur mmoire que toutes les choses du monde sont gnres, prserves, dtruites et rgnres partir du Feu et de l'Eau ou de l'Esprit enferm dans l'Humidit. Ceux qui comprendront ceci n'auront pas de difficult analyser les choses naturelles. Ils pourront aisment volatiliser le fixe et fixer le volatil ; d'un poison, ils feront une mdecine salutaire, d'un corps putride, un parfum raffin, parce qu'ils sauront que toute chose procde d'une racine et retourne sa racine. La matire ne se distingue que par son aspect extrieur ; sa modification est due ce que son essence est plus ou moins digre ou fixe. C'est pourquoi les Philosophes savent que leur Materia Prima est en toutes choses : ils slectionnent seulement les sujets o l'Esprit Universel est plus abondamment contenu et plus concentr, ou plus ais obtenir. III - COMMENT TOUTES CHOSES SONT ENSUITE GENEREES Nous avons dmontr que la Vapeur Primordiale, ou Feu et Eau, est, aprs Dieu, la Materia Prima de toutes choses. Cette double vapeur, par paississement, devient eau. Au commencement, cette eau est parfaitement subtile et pure. Par l'action intrieure de l'Esprit Universel, elle devient diffuse, trouble et commence fermenter et ainsi gnre la terre. L'eau est ainsi subdivise : - en un air plus spirituel et plus subtil que l'air commun - en un air moins subtil que l'air commun - en une eau demi corporifie - en un corps : la terre. Ainsi, au dbut, nous avons l'unit puis la dualit. Celle-ci passe en trois et de mme en quatre et cinq (quintessence). 1) Nous avons une simple humidit 2) Une eau contenant un Esprit 3) Ils sont spars en volatil, fixe et demi-fixe, ou en un volatil acide et un alkali (Anima Spiritus Corpus) 4) Quand ceci est divis dans les quatre lments Feu, Air, Eau, Terre, alors la nature, assiste par l'Art, transforme le tout en une quintessence de Feu . Quand l'eau, par ses changements devient putride, nous pouvons sparer les principes les uns aprs les autres. Le plus volatil montant le premier et ainsi pour les quatre lments, et le plus dense le dernier. Dieu a ordonn que les diffrentes modifications produites dans les quatre lments par l'Esprit Universel gnrent continuellement un Germe Universel. Pour cette raison, Il a donn chaque chose son agent et sa sphre d'action qui provoquent le rsultat adquat. Ceci est constat par l'vaporation de sujets divers qui expulsent l'excs d'humidit qui ne leur est pas ncessaire. Cette vaporation, si elle vient du dessus, est nomme influence et si elle vient du bas, effluence ou manation. Dieu a donn chaque chose son Germe particulier qui dpend de rgles de proportions des lments dans le Germe Universel.

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IV - COMMENT LE GERME UNIVERSEL EST GENERE PAR LES QUATRE ELEMENTS

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Aprs que Dieu eut divis l'Anima, ou Esprit du Monde, ou simple Chaos, en quatre lments aux principes prdominants, Il dit : "Croissez et multipliez-vous". Les cieux et l'air sont tous deux anims par le Feu Universel, le Pre, le mle, l'Oprateur agissant. L'Eau et la Terre sont la Mre, le principe passif fcond par le Pre. Ces quatre ne sont nanmoins que deux, savoir le Feu et l'Eau, qui gnrent constamment l'Eau Chaotique ou Chaos Primordial par l'action rciproque rsultant de leurs principes internes, de qui dpendent la gnration, la prservation, la destruction et la rgnration de toutes choses. Ceci continuera tant que par Dieu la terre entire n'aura pas t rgnre. Ces quatre lments produisent le Germe Universel par l'action de leurs diffrentes affinits et antipathies. Il existe un axiome philosophique se rapportant la Nature qui dit qu'il est impossible de joindre les extrmes sans l'aide d'un mdium, un axiome qui doit tre constamment prsent l'esprit de celui qui veut comprendre comment les extrmes sont runis. Le Feu ne peut devenir Eau sans l'Air et la Terre ne peut devenir Air sans l'Eau. De mme, il est impossible d'unir le Feu avec la Terre, l'un tant volatil, l'autre solide, sans un mdiateur. Donc si vous voulez accomplir ceci, vous devez unir le Feu avec son plus proche mdiateur volatil, l'Air, et alors ils s'unissent immdiatement. Quand ceci est fait, il faut donner l'Eau comme mdiateur entre l'Air et la Terre et alors ils s'uniront. Ainsi vous aurez uni le Feu avec la Terre et fix le volatil. L'inverse est possible alors le fixe sera volatilis. Le Feu est extrmement subtil ; l'Air, qui l'est galement, est davantage corporifi que le Feu. L'Eau est un degr plus corporifi que l'Air et la Terre a un degr plus corporifi que l'Eau. Nous devons procder comme la Nature si nous voulons avoir un rsultat satisfaisant. Si ceci n'est pas prsent l'esprit, rien ne peut tre accompli. Dans l'analyse chimique, nous constatons que le volatil passe le premier et le plus dense en dernier. La Nature rgle ainsi ses oprations. A titre d'exemple : Prendre un peu de terre dans un champ ; verser de l'eau dessus pour bien la diluer. Laisser ainsi quelques jours et la terre grossire se dpose au fond du vaisseau. Vous devez alors l'agiter trois ou quatre fois par jour. Alors l'eau, dans le temps ncessaire, va dissoudre la terre la plus subtile qui est le Sel de la Terre ou Terre Vierge. Quand ce Sel ou Terre Vierge est extrait de la terre commune, l'Eau ne peut plus rien dissoudre. Maintenant, il faut distiller l'Eau contenant le Sel en une Eau Spirituelle et rpter la cohobation avec le Sel et distiller nouveau en Eau Spirituelle jusqu' ce que le rsidu solide au fond du vaisseau passe la distillation (volatiliser le fixe). Avec cette eau, vous pourrez rpter l'opration jusqu' ce que toute la quantit, par les distillations et cohobations, soit volatilise et transforme en Eau Spirituelle. Ceci est une pnible opration mais une grande rvlation. De la mme manire, la Nature opre par distillation et coagulation jusqu' ce que soit gnr le germe de toute chose que nous nommons Materia Prima . L'Artiste doit observer les processus de la Nature, graduels et systmatiques, en accord avec le temps, le poids, la mesure. Et l'oprateur doit transposer ceci de l'extrieur dans 1'intrieur.

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V - PAR QUEL PROCESSUS L'EAU CHAOTIQUE, DIVISEE, EST REGENEREE ET DEVIENT LE GERME UNIVERSEL DE TOUTE CHOSE NOMMEE ANIMA OU SPIRITUS MUNDI Les quatre lments ont t spars du Chaos et sont issus de Un. La forme est Feu, la matire est Eau, mais la forme est Une et la Matire Une. La diffrence n'existe que dans les apparences extrieures. Par fermentation, le Feu devient Air et l'Air devient Eau, et l'Eau, Terre, mais quand le Feu est fix par l'Art ou par la Nature, il devient Terre, et quand la Terre est volatilise par l'Eau, elle devient Air et Feu. Un lment peut tre converti en un autre ce qui ne serait vrai s'ils taient diffrents intrieurement, mais cela n'est pas. Le Chaos qui produit ces lments tait au commencement seulement Feu et Eau, et il a t divis en quatre ultrieurement par une suite de volatilisations et de concentrations. Par volatilisation et rarfaction, l'Humidit devient Air anim par le Feu. Mais par condensation et paississement de l'Humidit primordiale, la Terre a t forme avec le Feu qui a t dirig vers le centre de la terre. Les caractres hiroglyphiques des lments expriment exactement leur nature. Il n'y a aucune substance sous les cieux, qui soit sche ou humide, qui ne contienne pas le Feu Universel et l'Humidit Primordiale. Le premier est nomm Feu Inn, le second Humidit Radicale. Le Feu Universel, devient Humidit extrieurement mais demeure Feu intrieurement. Etant intrieurement extrmement volatil et spirituel, il est naturellement extrmement actif et mobile, et cette mobilit primitive initie la chaleur et la fermentation, et par cette fermentation, l'Universel Esprit Acide est continuellement gnr. Ensuite, quand il rencontre son propre corps (son support matriel adquat) ou mdiateur, que ce soit en Eau ou en Terre, le Germe Universel devient visible et corporifi. Mais s'il demeure seulement l'tat de vapeur dans l'atmosphre, il est alors le Germe Astral incorporifi. Ceci est l'influence que nous recevons des Cieux par le canal de l'Air. Les Cieux donnent leur influence et ainsi l'Air, l'Eau et la Terre unissent leurs efforts et fabriquent continuellement le Germe Universel du monde (GUR). VI - DES CIEUX ET DE LEURS INFLUENCES Aprs la sparation du Chaos, le Feu est le premier principe et devient la Lumire Visible. Il est le plus subtil et aussi le plus universel des lments. Quand il gnre l'Humidit, il devient la plus subtile vapeur pure et extrmement volatile, et occupe alors la plus haute position dans l'Atmosphre des Corps Clestes. Pour rendre ceci parfaitement intelligible, comprenons ce qui suit. Au commencement, Dieu cra le systme de l'Univers par Emanation, il cra le principe universel de Lumire et Feu, ceci dot d'un instinct crateur (mais un degr moindre compar leur origine) et avec le pouvoir de se matrialiser progressivement. La premire tape vers la matrialisation a t en gnration de vapeur d'humidit et d'eau. Ceci, trs naturellement, produisit un Chaos dans lequel le Feu, premier principe de la Lumire et de la chaleur, tait immobile et dormant, et dans cette Eau dans un tat d'inaction. Ceci jusqu' ce que Dieu animt lectriquement le premier principe en dehors du Chaos, o il se manifesta en Lumire. Toutefois en en laissant une quantit suffisante dans le Chaos, pour le mouvement, la condensation et l'paississement dans les corps lmentaires. L'Eau et la Terre, aussi bien que l'air atmosphrique, prdominent en lui. Mais l'Air a une grande affinit pour l'Eau qui prdomine dans l'air, moins qu'elle n'en soit chasse par un Feu prdominant. Ainsi la lumire manifeste contient le pouvoir de gnrer l'humidit et de fermenter et d'acidifier cette humidit. Il continue ainsi se corporifier lui-mme graduellement jusqu' devenir un Esprit du monde incorporifi et par cet intermdiaire imprgner les lments passifs Eau et Terre avec le principe vivifiant, le Feu Universel.

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Le plus subtil principe est plein de vie et d'action, et pour cette raison nomm premier agent Germe mle, 1'Ame, l'Eau Subtile, la Terre Volatile. Aussitt que l'Air est imprgn et anim par le premier principe, il le communique l'Eau et la Terre et ainsi les imprgne aussi. Cette imprgnation est faite instantanment parce que les lments sont graduellement prpars se rencontrer et se mlanger par une circulation continue. Notre atmosphre est continuellement charge avec des vapeurs, des exhalaisons et des nuages. Aussitt que ces vapeurs sont condenses en pluie, rose, neige ou grle, elles tombent. Alors, les volatilisations et exhalations de l'eau et de la terre prennent place et se rencontrent avec ce qui tombe. Ainsi, il n'y a jamais de manque dans la gnration de ces vapeurs. Quand elles sont suffisamment dilates et tendues, elles constituent l'air commun. Elles sont plus ou moins pures tant animes par le Feu Universel dans sa premire forme de nitre corporifi . Les Cieux (1'Ether emplit l'espace au-del de l'atmosphre avec le Feu Froid universel. manifest en Lumire) reoivent les vapeurs ascendantes qui montent ou se retirent de l'atmosphre. Ces vapeurs deviennent de plus en plus subtiles et spirituelles jusqu' ce qu'elles retournent leur premier tat universel, tat de l'Ether. L'air atmosphrique reoit continment l'Eau volatilise et les Vapeurs jusqu' ce qu'elles soient surcharges ; alors, l'humidit superflue est force nouveau de tomber sous forme de rose, pluie, grle et neige. Le Feu et l'Air descendent dans les eaux et les imprgnent, et ces dernires les dposent dans la terre. La terre ainsi se sature et se surcharge avec ces super fluidits et l'eau est volatilise et s'lve sous forme de vapeur. Ce pouvoir de descente et d'ascension a t implant par Dieu dans le Feu Universel qui est le grand et le seul Agent qui cause dans la Nature une circulation perptuelle. L'amoureux des Connaissances de la Nature peut ainsi comprendre clairement comment, travers les effluves, un lment peut devenir la nourriture d'un autre. Le mme processus a lieu avec toutes les choses animes de la Nature. Les arbres perdent leurs feuilles en hiver. Elles se putrfient sur le sol et grce l'humidit apportent la nourriture aux racines des autres plantes. Celui qui observe bien ceci peut aisment comprendre le Suprieur et l'Infrieur d'Herms, l'Anneau de Platon et la Chane d'Or d'Homre. Ainsi, vous pouvez voir les continuels changements et transmutations de la matire, bien que le Feu Central de la Nature demeure toujours le mme depuis le commencement. Toutes choses sont Eau en premier et retournent ensuite en Eau. Applique ceci travers notre Livre, ce ne sera pas une petite tape dans notre Art. VII - DE L'ATMOSPHERE OU AIR ET DE SES INFLUENCES L'Air