jean de la ciotat - la légende

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De : Jean-Charles Massera <jean-charles massera@alwaysdownloa- ding.org> Objet : RE : Mes dépêches Date : 13 mai 2004 16:58:35 GMT + 02:00 À: Jean de La Ciotat <[email protected] com> Cher Jean de La Ciotat, Je regrette de ne pas pouvoir répondre favorablement à votre demande, mais votre abandon au bout de quatre kilo- mètres dans la première étape du Tour des Balcons de la Buisse samedi ne m’incite guère à suivre votre saison 2004, même si je sais qu’une occlusion sur bride a stoppé votre préparation pendant plus de six semaines, et que lorsque vous avez repris l’entraînement le 7 avril dernier, vos mus- cles avaient complètement fondu. Toutefois, j’ai pris assez d’intérêt à votre entreprise pour désirer faire la connaissance de l’ex-col killer de Mantes-la- Jolie. Je serai à Paris la semaine prochaine, si vous le désirez, nous pouvons prendre un verre ensemble. Recevez, cher Jean de La Ciotat, l’assurance de mes sentiments les plus sympathiques. 15

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De : Jean-Charles Massera <jean-charles [email protected]>Objet : RE : Mes dépêchesDate : 13 mai 2004 16:58:35 GMT + 02:00À : Jean de La Ciotat <[email protected]>

Cher Jean de La Ciotat,

Je regrette de ne pas pouvoir répondre favorablement àvotre demande, mais votre abandon au bout de quatre kilo-mètres dans la première étape du Tour des Balcons de laBuisse samedi ne m’incite guère à suivre votre saison 2004,même si je sais qu’une occlusion sur bride a stoppé votrepréparation pendant plus de six semaines, et que lorsquevous avez repris l’entraînement le 7 avril dernier, vos mus-cles avaient complètement fondu.Toutefois, j’ai pris assez d’intérêt à votre entreprise pourdésirer faire la connaissance de l’ex-col killer de Mantes-la-Jolie. Je serai à Paris la semaine prochaine, si vous le désirez,nous pouvons prendre un verre ensemble.Recevez, cher Jean de La Ciotat, l’assurance de mes sentimentsles plus sympathiques.

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Bien à vous.Jean-Charles Massera

De : Jean de La Ciotat <[email protected]>Objet : Mon niveauDate : 23 mai 2004 01:43:58 GMT + 02:00À : Jean-Charles Massera <[email protected]>

Cher Jean-Charles Massera,

Voulez-vous, au risque de vous importuner une nouvellefois, me permettre de revenir sur certains points de notreconversation de cet après-midi.C’est que la question de la recevabilité de mon retour aucyclisme de compétition après plus de vingt ans d’absenceest un problème qui vous intéresse autant que moi. Je parle,bien entendu, de sa recevabilité absolue, de son existencesur le plan mental.Je souffre de terribles troubles obsessionnels. Mes qualitésde compétiteur m’ont abandonné depuis longtemps à tousles degrés. Depuis le simple fait de relancer à la sortie des virages pour rester au contact d’un peloton jusqu’au mentalet à l’entraînement nécessaires pour arriver à me faire mallorsqu’une personne meilleure que moi accélère dans uneascension. Mental et entraînement nécessaires pour arriverà me faire mal, force, vélocité, réactivité, absence de peur de la gamelle lorsque ça frotte ou lorsque la chaussée est

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mouillée, je suis à la poursuite constante de mon êtreentraîné. Donc, dès que je peux saisir l’opportunité d’uneépreuve qui a un profil favorable à l’expression de mes qua-lités désormais limitées de grimpeur, si amatrice soit-elle, jela mets à mon calendrier, dans l’espoir de vivre des sensationsvécues par d’autres à un niveau sans commune mesure avecle mien.Je suis au-dessous de moi-même, je le sais, j’en souffre, maisj’y consens dans l’excitation de ce désir obsessionnel de vivredes sensations vécues par d’autres à un niveau sans com-mune mesure avec le mien qui m’anime depuis que PolarFrance et Vitus m’ont accordé leur confiance en me prêtantdu matériel de haut niveau pour cette saison 2004.Tout ceci, qui est très mal dit, risque d’introduire une redou-table équivoque dans votre jugement sur mes performances.

Dans l’attente de vous lire.Jean de La Ciotat

De : Jean-Charles Massera <[email protected]>Objet : RE : Mon niveauDate : 24 mai 2004 14:12:09 GMT + 02:00À : Jean de La Ciotat <[email protected]>

Cher Jean de La Ciotat,

Je vois que votre séjour dans les Bouches-du-Rhône vous adéfinitivement rapproché de la terre ou plutôt de la mon-

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tagne, que dis-je, de cette «promotion bourgeoise de la mon-tagne » comme l’écrit si joliment Roland Barthes dans sesMythologies, car nous savons bien que « seuls la montagne,la gorge, le défilé et le torrent peuvent accéder au panthéondu voyage, dans la mesure où ils semblent soutenir unemorale de l’effort et de la solitude »… Seriez-vous devenu un de ces petits-bourgeois musclés pourqui la modernité – j’entends par là la ville (vous savez cetteinvention de la société industrielle) – est synonyme de malabsolu ? Les contrées alpestres vous feraient-elles désormaisplus rêver que la cité radieuse de Le Corbusier (pour pren-dre un exemple encore accessible à vos mollets, puisque j’aicru comprendre que vous résidiez à une vingtaine de kilo-mètres de Marseille) ?Plus sérieusement. Votre aveu sur votre niveau pitoyable etsurtout sur ce désir obsessionnel de sensations que vousn’êtes pas, ou plus, en mesure de vivre me touche beaucoup.Mais ce qui me touche le plus, c’est peut-être cette image que j’ai de vous dans votre chambre d’hôtel au soir d’uneépreuve du dimanche en train de vous contorsionner pourvoir dans la glace si vous avez correctement étalé votrecrème dépilatoire en couche épaisse à l’aide d’une spatuleen plastique. J’y vois là ce que j’appellerais la volonté deressemblance.Votre désir de vivre des sensations vécues par d’autres à unniveau sans commune mesure avec le vôtre, votre vouloir, vos émotions même dépendent de vos représentations ducyclisme de haut niveau, haut niveau que vous avez cessé decôtoyer en 1982 ; celles-ci correspondent à vos instincts

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sportifs et à leurs conditions d’expression. Vos instinctssportifs sont réductibles à la volonté de ressemblance, et cettevolonté de ressemblance est le fait ultime jusqu’où vouspouvez descendre.Par ailleurs, et ce n’est pas votre banque qui me démentira,votre désir de vivre des sensations vécues par d’autres, à unniveau sans commune mesure avec le vôtre à l’heure oùj’écris ces lignes, devient l’instrument de l’énorme marchéque représentent vos amis affublés de tenue cycliste ledimanche matin. Le caractère de la volonté de ressemblanceabsolue se retrouve en effet dans toute une gamme deproduits dérivés sans commune mesure avec celui de vosamis – du porte-bidon Patao Carbon (le porte-bidon le plusutilisé sur le Tour de France) au vélo 978 Française des Jeuxréplica carbone à 2500 euros, livré de série avec un cardio-fréquencemètre Polar S520 en passant par l’huile rafraîchis-sante Ozone qui tonifie et détend le muscle après l’activité(Jan Ullrich utilise la ligne des produits Ozone).Ce porte-bidon Patao Carbon, ce vélo 978 Française desJeux réplica carbone à 2 500 euros livré de série avec uncardiofréquencemètre Polar S520 ou encore cette huilerafraîchissante Ozone qui tonifie et détend le muscle aprèscette activité qui est désormais la vôtre, compris dans leurtotalité, sont à la fois le résultat et le projet du mode deproduction existant. J’espère que vous êtes conscient que cene sont pas là des suppléments au monde réel, des décora-tions surajoutées. Ce porte-bidon ridicule, ce vélo totale-ment bariolé et cette huile qui, nous en sommes tousconvaincus, tonifie et détend les muscles de Jan Ullrich est

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le cœur de l’irréalisme de la société réelle et ce quel que soitle niveau de pratique où chacun de nous évolue dans cettemême société. Sous toutes ses formes particulières, rubriquesessais ou pages shopping, publicités pleine page ou consom-mation directe le dimanche matin, ce porte-bidon ridicule, cevélo totalement bariolé et cette huile qui détend et tonifie JanUllrich constituent le modèle présent de la vie socialementdominante. Que les choses soient claires, mon cher Jean, ce porte-bidon est à lui seul l’affirmation omniprésente duchoix déjà fait dans la production, et sa consommationcorollaire. Forme et contenu de ce porte-bidon qui, je nesais pas pourquoi, est arrivé dans le fil de notre discussion,sont identiquement la justification totale des conditions etdes fins du système existant. Ce porte-bidon est aussi laprésence permanente de cette justification, en tant qu’occu-pation de la part principale du temps vécu hors de laproduction contemporaine.Si vous avez le droit de nier le niveau pitoyable qui est levôtre, il vous est plus difficile de nier celle de passionspropulsives, par exemple et pour ne plus parler de celle quipropulse certains de vos amis sur le moindre porte-bidon,celle qui vous propulse à plus de 700 kilomètres de votredomicile pour aller vous aligner au départ d’une épreuve parétapes que vous n’êtes même pas sûr de terminer et surtoutdont le niveau requis est bien supérieur au vôtre.Vous me dites ne pas avoir été ridicule lors du prologue,prologue disputé sous la forme d’une course de côte. Laconsultation du classement m’apprend que vous terminez38e dans un temps, convenez-en, assez moyen de 5min 38 s

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25 à près d’1min 27 s du premier – 38e sur 47 classés dansvotre catégorie…Mais plus que votre 38e place sur 47 classés dans votre caté-gorie, c’est ce visage déformé par l’effort, cette façon de voustenir en équilibre sur les pédales en soufflant comme unbœuf et surtout ce halètement au bord de l’asphyxie, cebruit rauque que vous faisiez pour essayer de retrouver votresouffle au sommet de ce raidillon avec un passage à 18 %qui m’inquiètent.Cette sortie de vous-même, cette façon de vous tenir enéquilibre sur les pédales en soufflant comme un bœuf, cehalètement au bord de l’asphyxie et surtout ce bruit rauquepour essayer de retrouver votre souffle au sommet de ceraidillon dérange une ordonnance, un système sur lequelreposent souvent la dignité et le prestige de l’homme duquelvous vous êtes apparemment éloigné après à peine 800mètres de course. Au plus fort de la pente, il semblerait quevotre être en vérité se soit divisé, que votre unité se soitrompue, dès que vos cuisses et vos mollets se sont mis àlutter pour ne pas rester en équilibre sur les pédales. À cemoment, votre fréquence cardiaque maximale s’est heurtéeà la résistance de l’esprit encore lucide sur ce que vous étiezen train d’imposer à votre corps et aux rares spectateursmassés près de la ligne d’arrivée sous leur parapluie, ou toutsimplement accoudés à leur fenêtre. Même l’accord apparentne suffisait pas : le bruit rauque que vous commenciez à lais-ser échapper en respirant avec de plus en plus de difficulté,au-delà du consentement, demande la perte du respect desoi, elle demande l’absence de l’esprit. Le visage déformé à

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l’extrême par l’effort du cycliste sous-entraîné soufflantcomme un bœuf que vous êtes est singulièrement étranger àla vie humaine : il se déforme en dehors d’elle, à la conditionque la ligne d’arrivée soit en vue, à la condition que cettemême vue ne soit pas elle-même troublée par ce halètementdécidément problématique. Celui ou celle qui impose à sonvisage de telles contorsions n’est plus humain(e), c’est à lamanière des corps en perdition une aveugle violence qui seréduit à la suffocation, qui s’affale sur son guidon ou sur lebitume sans pouvoir parler ni même respirer et tente deretrouver son souffle pendant plusieurs minutes après avoireffectué les derniers mètres de l’ascension à la limite del’asphyxie et ce, en poussant des bruits rauques la bouchegrande ouverte.Je dois vous avouer, mon cher Jean, que cette vision duvisage de l’auteur du Petit Jean de La Ciotat en Ligne de l’ArtContemporain déformé par une cadence de pédalage totale-ment saccadée, et surtout ce halètement me désolent.

Sincèrement.Jean-Charles Massera

De : Jean de La Ciotat <[email protected]>Objet : RE : RE : Mon niveauDate : 24 mai 2004 15:11:32 GMT + 02:00À : Jean-Charles Massera <[email protected]>>1 pièce jointe, 34 ko

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Cher Monsieur,

Je sais assez qu’il existe des troubles graves de la personna-lité dans les pratiques sportives de loisirs, et qui peuventmême aller pour la conscience jusqu’à la perte de son indi-vidualité : la conscience demeure intacte mais ne se recon-naît plus comme s’appartenant (et ne se reconnaît plus àaucun degré), mais de là à voir dans mon visage déformépar l’effort et surtout dans mon halètement en haut de lacôte quand j’essayais de retrouver mon souffle des signesévidents d’une dépossession de soi, il y a un pas que seuls lemépris et l’ignorance du sens de l’effort et du dépassementde soi peuvent faire franchir. Vous l’avez franchi et ceci n’ho-nore ni votre approche critique des pratiques culturelles etsportives de vos contemporains ni votre sens de l’analyse desmythologies autour desquelles s’organisent les existences dessalariés en quête d’une culture et d’un imaginaire autres queceux qui nous sont imposés dans le temps de travail. Leshommes et les femmes en tenue cycliste du dimanche quis’affalent sur leur guidon ou sur le bitume sans pouvoirparler ni même respirer et essayent de retrouver leur soufflependant plusieurs minutes après avoir effectué les derniersmètres d’une ascension à la limite de l’asphyxie en poussantdes bruits rauques la bouche grande ouverte dérangentselon vous une ordonnance, un système sur lequel reposentleur dignité et leur prestige d’homme, homme duquel ils s’éloigneraient après à peine 800 mètres de course. Jevous laisse la responsabilité de tels jugements, jugements me

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semble-t-il peu étayés et surtout désobligeants pour celles et ceux qui se fixent des objectifs autres que ceux que leurassigne la culture de l’entreprise. En quoi ces objectifsseraient-ils plus méprisables ? Je vous le demande.Mon être se divise et son unité se rompt dès que mes cuis-ses et mes mollets se mettent à lutter pour ne pas rester enéquilibre sur les pédales, dites-vous, mais ce même être nese divise-t-il pas tout autant dès lors que le ou la salarié(e)aliène sa capacité de travail au groupe qui l’emploie ? N’est-ce pas vous qui écriviez, il y a quelques années, que « la loide l’offre et de la demande ne produit que des habitudes et desréflexes de consommation qui nient toute possibilité d’indivi-dualisation de l’expérience » ? N’est-ce pas vous encore quiprécisiez que cette loi « offre des combinatoires possibles, desagencements de biens et de services » et que « les acteurs écono-miques qui lui sont assujettis (le patron, l’employé et le consom-mateur) jouent un texte dicté par le marché » ? N’est-ce pasvous enfin qui affirmiez de manière péremptoire que le« corps employé a perdu son intégrité parce que la chaîne n’em-ploie qu’une seule de ses fonctions possibles » ?Eh bien, moi je vous dis que les hommes et les femmes quis’affalent sur leur guidon ou sur le bitume sans pouvoirparler ni même respirer et essayent de récupérer pendantplusieurs minutes après avoir effectué les derniers mètresd’une ascension à la limite de l’asphyxie en poussant desbruits rauques la bouche grande ouverte s’approprient leproduit de leur propre effort, alors qu’en semaine ce sont lesgroupes qui les emploient qui s’approprient le produit deleurs efforts. Le halètement de l’homme ou de la femme au

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bord de l’asphyxie, cher Monsieur, ce halètement qui essayede récupérer pendant plusieurs minutes après avoir effectuéles derniers mètres d’une ascension à la limite de l’asphyxieen poussant des bruits rauques la bouche grande ouverte aceci de noble qu’il n’est au service d’aucun intérêt (le peu despectateurs amassés sur la ligne d’arrivée du prologue duTour des Balcons de la Buisse en est d’ailleurs la preuve impla-cable).Quant à mon classement, sachez que je n’ai jamais demandéà être classé en 2e catégorie. La fédération UFOLEP – delaquelle je dépends – a ceci de particulier que les critèresd’appartenance à une catégorie ou à une autre diffèrentselon les départements. Pour le comité qui m’a délivré malicence 2004 – en l’occurrence, le comité des Bouches-du-Rhône – la catégorie d’accueil des coureurs de moins dequarante ans qui débutent la compétition est la secondecatégorie. Pour le comité de l’Isère, comité de l’organisationdu Tour des Balcons de la Buisse et pour la plupart des comi-tés représentés lors de cette épreuve, la catégorie d’accueildes coureurs qui sont dans le même cas de figure que moiest la 3e catégorie – la 2e étant réservée à des coureurs ayantobtenu des résultats (en 3e catégorie) leur permettant de«monter » en 2e catégorie. Vous trouverez d’ailleurs de plusamples précisions dans le fichier que je me permets de join-dre à ce mail (ce sont des extraits du règlement pour lapratique du cyclosport rédigé par la commission UFOLEPnationale des activités cyclistes).Je me suis donc retrouvé parachuté en 2e catégorie, sansavoir participé à la moindre course auparavant, ce qui,

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convenez-en, n’est pas fait pour mettre le néophyte que jesuis redevenu en confiance. Pourquoi le comité des Bouches-du-Rhône met-il d’office les hommes de moins de quaranteans en 2e catégorie ? Mystère. Peut-être y a-t-il trop de retrai-tés en 3e catégorie dans ce département, retraités qui sontpeut-être moins nombreux dans les autres comités… Je nesais. Toujours est-il, et c’est là l’objet de cette digression, quej’aurais dû courir et surtout être classé avec les 3e catégorie,ce qui m’aurait permis de me situer par rapport à descoureurs de mon niveau. Mais je suppose que ces détailsvous dépassent et surtout qu’ils ne vous intéressent que trèsmoyennement.Pour finir, sachez, Monsieur, que mon abandon dans lepremier tour de la première étape du Tour des Balcons de laBuisse est essentiellement dû aux sensations éprouvées dèsle départ, en particulier dans une succession de virages serrésà la sortie desquels je n’ai cessé de faire l’élastique pour resterau contact du peloton – élastique qui a révélé mon manquecruel de travail en force depuis plusieurs mois. En effet, à lasortie de l’hôpital, comme vous le savez déjà, mes musclesavaient en partie fondu, mais surtout, une tendinite tenaceau genou gauche, tendinite apparemment liée à la bridequ’on a dû m’enlever, m’a contraint à ne rouler qu’en vélo-cité depuis le mois de janvier. De fait, faute de puissance, jene pouvais relancer sur le grand plateau à la sortie des vira-ges. Enfin, dans la première longue ligne droite qui a suivicette succession de virages, s’est réveillée une légère douleurabdominale que je localise dans la zone où l’interventionchirurgicale a eu lieu. C’est donc la sagesse qui m’a conduit

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à renoncer à ce qui, avant mon opération, constituait monpremier objectif de la saison. Mais je suppose que de toutcela, bien évidemment, vous vous foutez.

Au regret de ne plus avoir quoi que ce soit à partager avecvous.Jean de La Ciotat

Pièce jointe : carte_ufolep.pdf

3e catégorie : carte de couleur JAUNE. Sont admis danscette catégorie les cyclosportifs juniors, seniors et vété-rans :— nouveaux venus à l’UFOLEP ou conformément à l’An-nexe n°1.— promus de la catégorie Grands Sportifs ou tel qu’indi-qué par le chapitre C-3.— rétrogradés de la 2e catégorie.

2e catégorie : carte de couleur VERTE. Sont admis danscette catégorie les cyclosportifs juniors, seniors et vété-rans :— promus de la 3e catégorie ou rétrogradés de la 1re catégorie ou tel qu’indiqué par le chapitre C-3 —concernés par le chapitre B-3.

1re catégorie : carte de couleur ORANGE. Sont admis danscette catégorie les cyclosportifs juniors, seniors et vété-rans :— promus de la 2e catégorie ou tel qu’indiqué au chapi-tre C-3 — concernés par le chapitre B-3.

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