"je sauve le monde dès que je m'ennuie" de guillaume guéraud et martin romero...

Les redoutables monstres du Lagon Sanglant vont faire dans leur froc. Parce que je vais les affronter sans trembler. Et parce que je vais les découper en trois millions de petits morceaux.

Le vent gonfle les voiles du Triton, mon insubmersible navire, au cœur des Caraïbes. Le ciel est parfaite-ment dégagé. De nombreux remous agitent la mer et des baleineaux cha-loupent de tous les côtés pour me saluer.

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Les redoutables monstres du Lagon Sanglant vont faire dans leur froc. Parce que je vais les affronter sans trembler. Et parce que je vais les découper en trois millions de petits morceaux.

Le vent gonfle les voiles du Triton, mon insubmersible navire, au cœur des Caraïbes. Le ciel est parfaite-ment dégagé. De nombreux remous agitent la mer et des baleineaux cha-loupent de tous les côtés pour me saluer.

du cap de Méchante-Espérance. Des barbares voulaient lui crever les yeux avec des hameçons et j’ai dû leur couper les mains pour le tirer de là. Jack m’a alors supplié de le prendre dans mon équipage et je l’ai recueilli car je ne laisse jamais de pauvres malheureux à l’abandon.

« J’aperçois à tribord les îles du Couchant Rougeoyant ! » me signale-t-il.

De vilains conquistadors espa-gnols, sous les ordres du tyran Carbono, veillent sur cet archipel.

Je mâchouille un bout de canne à sucre en affûtant mon sabre. Sa lame est usée car j’ai déjà livré de multiples batailles. Mais ma pierre à aiguiser la rend aussi tranchante que le fil de l’horizon.

« Capitaine ! » crie mon matelot Jack Sparrow.

Ce trouillard m’appelle toujours en cas de danger. Je lui ai sauvé la vie, il y a plusieurs années, au large

du cap de Méchante-Espérance. Des barbares voulaient lui crever les yeux avec des hameçons et j’ai dû leur couper les mains pour le tirer de là. Jack m’a alors supplié de le prendre dans mon équipage et je l’ai recueilli car je ne laisse jamais de pauvres malheureux à l’abandon.

« J’aperçois à tribord les îles du Couchant Rougeoyant ! » me signale-t-il.

De vilains conquistadors espa-gnols, sous les ordres du tyran Carbono, veillent sur cet archipel.

Je mâchouille un bout de canne à sucre en affûtant mon sabre. Sa lame est usée car j’ai déjà livré de multiples batailles. Mais ma pierre à aiguiser la rend aussi tranchante que le fil de l’horizon.

« Capitaine ! » crie mon matelot Jack Sparrow.

Ce trouillard m’appelle toujours en cas de danger. Je lui ai sauvé la vie, il y a plusieurs années, au large

Ils y entassent des montagnes d’or qu’ils ont volé aux Aztèques. Je compte bien tout leur dérober pour le distribuer aux paysans mexicains que j’ai rencontrés deux jours plus tôt au sud du Rio Grande.

Mais je dois avant tout affron-ter les cruelles créatures du Lagon Sanglant. Des squales gigantesques avec des milliers de dents coupantes.

Leurs ailerons menaçants sur-gissent brusquement de l’eau pour masquer le soleil.

Je brandis mon sabre avant de bondir à la proue du voilier pour hurler : « À l’attaque ! »

« Claquez des dents, requins, car mon capitaine va vous tailler en

Ils y entassent des montagnes d’or qu’ils ont volé aux Aztèques. Je compte bien tout leur dérober pour le distribuer aux paysans mexicains que j’ai rencontrés deux jours plus tôt au sud du Rio Grande.

Mais je dois avant tout affron-ter les cruelles créatures du Lagon Sanglant. Des squales gigantesques avec des milliers de dents coupantes.

Leurs ailerons menaçants sur-gissent brusquement de l’eau pour masquer le soleil.

Je brandis mon sabre avant de bondir à la proue du voilier pour hurler : « À l’attaque ! »

« Claquez des dents, requins, car mon capitaine va vous tailler en

lunettes de Mme Charbonneau qui postillonne :

– Alors Eugène ? J’attends une réponse !

Mes yeux naviguent vers le tableau sur lequel figurent des lignes que je ne parviens pas à déchiffrer.

La maîtresse trépigne alors je me jette à l’eau en lançant au hasard :

– Les Caraïbes…La classe entière se met à ricaner.

pièces pour se curer les ongles avec vos arêtes ! claironne mon fidèle Jack Sparrow. Et tremblez, princes espa-gnols de pacotille, car il va transfor-mer vos armures en guenilles ! Je ne connais pas de pirate plus intrépide que le capitaine Sans-Gêne… »

– Eugène !Bon sang, les flots de l’océan

s’ouvrent aussitôt et voilà que je me retrouve en classe, devant les

lunettes de Mme Charbonneau qui postillonne :

– Alors Eugène ? J’attends une réponse !

Mes yeux naviguent vers le tableau sur lequel figurent des lignes que je ne parviens pas à déchiffrer.

La maîtresse trépigne alors je me jette à l’eau en lançant au hasard :

– Les Caraïbes…La classe entière se met à ricaner.

pièces pour se curer les ongles avec vos arêtes ! claironne mon fidèle Jack Sparrow. Et tremblez, princes espa-gnols de pacotille, car il va transfor-mer vos armures en guenilles ! Je ne connais pas de pirate plus intrépide que le capitaine Sans-Gêne… »

– Eugène !Bon sang, les flots de l’océan

s’ouvrent aussitôt et voilà que je me retrouve en classe, devant les

Forcément.Je dis n’importe quoi. Le premier

truc qui me passe par la tête.– Bien sûr ! gronde Mme Char-

bonneau. Trois fois huit égale les Caraïbes !

Une ridicule série de calculs appa-raît enfin clairement sur le tableau. Sans vent. Sans voiles. Loin des îles du Couchant Rougeoyant.

Et mon sabre a disparu.

La maîtresse me sermonne :– Écoute-moi bien, Eugène, ce

n’est pas en continuant à rêvasser que tu vas apprendre tes tables de multiplication ! Concentre-toi un peu au lieu d’être toujours dans la lune !