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Page 1: Jardin Des Lettres 6e

Partie i Contes et réCits merveilleux

ChaPitre 1 Les contes merveilleux� p. 12 à 49

Objectifs et démarches du chapitre▶▶ Ce chapitre ouvre le manuel : il est donc important qu’il motive d’emblée les élèves et les invite à la lecture. Or, l’étude

des contes merveilleux met souvent l’accent sur la seule structure narrative du texte. Cet aspect est important et il est largement présent dans les analyses qui sont proposées, mais l’étude des textes vise aussi à faire entrer les élèves dans l’imaginaire propre au merveilleux, et donc à faire appel autant à leur imagination qu’à leur réflexion.

▶▶ C’est pourquoi la progression du chapitre répond à cette double perspective : – en premier lieu, et à partir d’une lecture d’image, elle permet de se laisser emporter vers un univers féerique, comme

l’enfant de la gravure auquel chacun peut s’assimiler. La dimension fictionnelle du merveilleux est confirmée par la lecture d’un extrait de conte d’Andersen où est clairement affirmée la limite entre l’imaginaire et la réalité ;

– le parcours d’un conte sous forme de découverte progressive a pour but de repérer les étapes du récit sans les imposer et sans utiliser, à aucun moment, le texte comme prétexte ; il insiste tout autant sur le cadre merveilleux – les lieux en particulier – que sur les événements qui s’y déroulent ;

– l’étude des forces en présence, qu’elles soient bénéfiques ou maléfiques, met l’accent sur le schéma actantiel – que les élèves comprennent, de ce fait, sans qu’il soit nommé en tant que tel –. Par là même, la notion d’adjuvant et d’opposant prend tout son sens ;

– enfin, l’amorce de cette réflexion sur les personnages bénéfiques ou maléfiques permet d’orienter les explications en fonction de deux axes : l’un qui ramène aux images traditionnelles de l’enfance, avec les fées protectrices d’une part, les sorcières, les ogres d’autre part, ainsi que les objets magiques, mais en leur donnant une interprétation précise ; l’autre qui guide vers une interprétation plus morale des contes et qui livre alors leur dimension éducative ; parfois même, la dimension sociale de certains récits – chez Andersen par exemple – devient perceptible pour de jeunes élèves de 6e dans la mesure où la charge émotionnelle accompagne la compréhension.

▶▶ Mettre en éveil tout à la fois la sensibilité et les facultés de compréhension, tel est le but de ce chapitre.

OrganisatiOn du chapitre et chOix des axes de lecture

Découverte Le monde du « merveilleux » p. 14-15

O. Klever, Le Petit Tuk H. C. Andersen, Les Figures du jeu de cartes p. 14-15

●● Pistes didactiquesCette double page propose de faire découvrir à l’élève le monde du merveilleux à travers deux documents exploi-tables ensemble ou séparément (le choix pédagogique reste la liberté de l’enseignant).Le premier document, iconographique, propose, par la méta-phore visuelle de la fenêtre, l’ouverture sur le monde du merveilleux. La présence du livre sur les genoux de l’enfant indique que c’est par la lecture que l’imagination peut s’éva-der dans l’univers des contes, figuré par les personnages tout autour du cadre.Le deuxième document est un texte d’Andersen inédit en français et proposé par les éditions Magnard. Ce conte reprend le thème de l’enfant qui entre dans l’univers du mer-veilleux à travers un château de carton. Malencontreusement, le petit garçon met le feu au château mais n’est pas atteint par les flammes. Le sens du texte est clair : le merveilleux est un monde dans lequel on peut entrer mais qui reste du domaine de l’imaginaire, sans incidence sur la réalité. Le seul pouvoir

du conte peut être celui de donner une sorte de leçon : le petit William va prendre l’habitude de se laver plus souvent les mains…

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment l’expérience de la lecture conduit à la découverte d’un autre monde, celui du merveilleux ?

1. « Le Petit Poucet » de Charles Perrault

« Le Petit Poucet » p. 16-21

●● Pistes didactiquesCes trois double pages proposent une découverte longue d’un récit emblématique des contes de Perrault. À travers ce texte, le professeur peut faire découvrir à ses élèves les grandes caractéristiques du genre.Ce groupement d’extraits peut constituer à lui seul un travail sur le conte. Il est particulièrement adapté aux élèves en dif-ficulté par la cohérence de l’étude qu’il propose et la trame narrative ainsi respectée.De plus, le travail sur « Le Petit Poucet » est prolongé par des « Parcours croisés » que l’on va retrouver tout au long du cha-pitre I (p. 23, p. 25, p. 28, p. 33, p. 35 et p. 40). Il est ainsi pos-sible, à travers le prisme de ce conte, d’observer les constantes du genre.

6 © Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

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●● Proposition d’hypothèse de lectureDécouvrir, à travers les extraits, les grandes étapes d’un conte de fées.

2. Lieux et personnages du merveilleux

Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au bois dormant » p. 22

●● Pistes didactiquesCet incipit permet de rencontrer une des formules intem-porelles et consacrées : « Il y avait dans le temps ». Cet extrait comporte la situation initiale et l’élément de modification du récit. Le schéma narratif peut donc être abordé par deux étapes simples et facilement identifiables. De plus, l’intervention de la grenouille, qui annonce la future naissance de la princesse, et celle des fées permettent d’introduire la notion de merveilleux.L’intervention successive des fées permet de mettre en évi-dence les qualités attendues de l’héroïne : vertu, beauté, richesse… La situation finale du conte est évoquée au terme de l’extrait par le dernier don fait à la princesse.L’intérêt de l’étude consiste à comprendre comment, dès le début du récit, sont mis en place les éléments du merveilleux et comment est annoncée la trame narrative.

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment le merveilleux construit, dès sa naissance, l’identité et le destin d’une héroïne de conte de fées ?

Charles Perrault, « Cendrillon » p. 24

●● Pistes didactiquesCet extrait permet de revenir sur l’élément modificateur. L’inté-rêt de ce texte est de comprendre comment une intervention magique va déterminer le destin d’une héroïne, soumise à un destin malheureux et qui ne doit son salut qu’à l’intervention de sa marraine bienveillante. L’apparition de la fée va servir d’élé-ment modificateur : en permettant à Cendrillon de se rendre au bal, la marraine change son destin. Les pouvoirs de la fée, évo-qués dans le premier texte, peuvent être ici développés (travail sur la métamorphose, utilisation de la baguette magique).

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment la fée métamorphose la réalité et permet ainsi à l’héroïne de changer le cours de son destin ?

3. Les objets magiques

Hans Christian Andersen, « La Petite Sirène » p. 26

●● Pistes didactiquesContrairement aux autres textes étudiés précédemment, ce conte présente une héroïne elle-même en quête d’inter-vention merveilleuse afin de réaliser le rêve qu’elle poursuit. Cependant, incarnées par la sorcière de la mer, les forces magiques imaginées par Andersen sont tout à la fois merveil-leuses et maléfiques.Afin d’obtenir ce qu’elle souhaite, la petite Sirène doit péné-trer dans un lieu terrifiant et interdit. Son amour lui donne du courage mais la conduit aussi à traverser des épreuves redoutables et à se sacrifier en partie. Aux antipodes des fées bienveillantes, la sorcière de la mer joue à la fois le rôle d’un adjuvant mais aussi d’un opposant.

●● Proposition d’hypothèse de lectureComprendre les conséquences d’une action magique sur l’héroïne.

Jacob et Wilhelm Grimm, « Blanche-Neige » p. 28

●● Pistes didactiquesCette double page propose deux péripéties (composantes du schéma narratif ) du conte des frères Grimm. Découvrir ces deux épisodes de « Blanche-Neige » (l’épisode du « lacet » étant moins connu que celui de « la pomme ») permet de se demander quelle est la fonction de ces deux épreuves, très ressemblantes, dans l’économie du récit. Ce texte des frères Grimm rappelle les contes dits de « randonnée » où la répéti-tion des épreuves et des souhaits est de mise.L’intérêt de ces deux extraits est de les étudier ensemble pour comprendre comment la répétition d’une épreuve (avec un objet ordinaire puis un objet magique) participe des caracté-ristiques du conte.

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment un personnage maléfique impose des épreuves de plus en plus périlleuses à l’héroïne.

Histoire des Arts Les représentations d’un personnage maléfique p. 30-31

●● Pistes didactiquesL’intention de cette étude est de montrer une double évolu-tion : celle des supports visuels permettant de représenter un personnage maléfique, celle de son image même. On invitera les élèves à comprendre que support et image sont liés : le dessin animé, qui outre les traits, met l’accent sur la dimen-sion terrifiante et l’apparence cruelle du personnage ; le bal-let joue de la fascination exercée par le mouvement à la fois magique et effrayant. Les images filmiques entraînent vers une certaine ambiguïté car la reine, objectivement jeune et belle, et même lumineuse comme une princesse dans le der-nier document, offre une image séduisante, mais finalement d’autant plus inquiétante.

4. Le merveilleux comme miroir de la réalité

Hans Christian Andersen, « La Petite Fille aux allumettes » p. 32

●● Pistes didactiquesL’étude de ce conte proposé en version intégrale peut faire prendre conscience aux élèves de la dimension sociale d’un conte. En effet, Hans Christian Andersen, ayant lui-même vécu une enfance soumise à la pauvreté, témoigne à travers ce conte de ce qu’est la misère sociale.On pourra rappeler aux élèves que c’est en mémoire de sa mère qu’il a écrit ce récit pathétique.

●● Proposition d’hypothèse de lectureComprendre le message social transmis implicitement par un conte.

7© Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

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5. Les leçons du conte

Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Vieux Grand-père et son Petit-fils » p. 36

●● Pistes didactiquesUn petit garçon va, par son comportement, pousser ses parents à s’interroger sur leur attitude vis-à-vis de leur aïeul. Dans ce conte, ce n’est pas l’enfant qui tire une leçon de vie de l’expérience vécue mais ses parents, les adultes.Ce conte peut être étudié après « Le Petit Chaperon rouge » de Charles Perrault afin de mettre en évidence les différences qu’il comporte (cela est d’autant plus clair que les person-nages sont identiques : relation entre aïeul et petits-enfants).

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment l’attitude d’un enfant peut-elle amener des adultes à réfléchir à leur propre comportement ?

Charles Perrault, « Le Petit Chaperon rouge » p. 38

●● Pistes didactiquesDécouvrir un conte intégral dont la situation finale ne sauve pas l’héroïne et en comprendre la moralité. Étudier les thèmes de la désobéissance, du plaisir avant le devoir et de la naïveté.Ce classique de la littérature permet de réfléchir au comporte-ment des protagonistes (le petit Chaperon rouge – le loup) et d’en analyser les intentions (implicites ou clairement énoncées).

●● Proposition d’hypothèse de lectureComment ce conte est-il une mise en garde et a-t-il une valeur éducative et pédagogique ?

Résonance Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Petit Chaperon rouge » p. 41

●● Pistes didactiquesDécouvrir le personnage du « Petit Chaperon rouge » comme thème littéraire avec les versions des frères Grimm. On pro-posera une première version du « Petit Chaperon rouge » des frères Grimm dans laquelle, malgré les conseils de sa mère, la fillette se laisse séduire et tromper par le loup. L’intervention de l’adulte sous les traits du chasseur, permet une fin heu-reuse (ce qui n’est pas le cas chez Perrault).

On pourra lire, en résonance, la version de Grimm dans laquelle le petit Chaperon rouge, avec l’aide de sa grand-mère, parvient à se débarrasser du loup et du danger qu’il représente.

●● Proposition d’hypothèse de lectureDécouvrir une deuxième version du « Petit Chaperon rouge » dans laquelle la petite fille, à l’aide de l’adulte bienveillant, se tire du danger.

Pédagogie différenciée

Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Renard et le Chat » Texte complémentaire

Afin de permettre aux enseignants de pratiquer une péda-gogie différenciée au sein d’une même classe, un court texte intégral a été sélectionné et trois exploitations pédagogiques sont proposées.Afin de ne pas stigmatiser les élèves, les fiches indiquent volontairement un numéro, qui correspond à des attentes différentes. La fiche 1 s’adresse plutôt à des élèves présentant des difficultés de compréhension ; la fiche 2 tend à équilibrer le travail de compréhension et d’expression, la fiche 3 permet à ceux qui le souhaitent de développer leurs compétences d’écriture. On voit ici que la stricte distinction en trois niveaux ne peut pas convenir car certains élèves peuvent être concer-nés par l’une ou l’autre fiche.Comme dans toute démarche de pédagogie différenciée, l’objectif final est commun, les moyens d’y parvenir diffèrent.Ici, l’objectif est le suivant : permettre aux élèves, sur un texte intégral et court, de récapituler leurs acquis sur la structure narrative et de se préparer à l’étude de la fable en raison de la présence des animaux qui parlent et de l’importance de la morale. Ces fiches peuvent donc être faites à au moins trois moments de l’année. Soit pendant la séquence sur le conte, et donner lieu, éventuellement, à une évaluation formative, soit en fin de séquence, pour récapituler les acquis. On pour-rait aussi imaginer de la faire en amont de la séquence sur la fable, ce qui permettrait un rappel du conte et une entrée en matière différenciée et progressive à l’étude de la fable.

Étude de la langue en lien avec le chapitre

• Lestempsdel’indicatif →●p.336• Lescomplémentscirconstancielsdetemps →●p.304• Lestypesdephrases →●p.284• L’adjectifqualificatif →●p.266• Lessynonymesetlesantonymes →●p.378

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Ouverture Richard Doyle, Le Transport de la reine p. 12 à 13

• L’attelage de la reine est composé de papillons multicolores. Cet attelage irréel plonge le spectateur dans le monde du merveilleux. Le titre, Le Transport de la reine, renvoie à l’uni-vers des royaumes merveilleux tels qu’on les trouve dans les contes de fées. Par ailleurs, le jeu sur la taille des personnages – ici de taille minuscule – est une des constantes des contes : du lutin au géant, le jeu sur les apparences est constant.• Cette illustration entraîne dans un univers où l’irréel est accepté d’emblée, et où le surnaturel n’est pas remis en cause. C’est ainsi que le lecteur ou le spectateur signe, consciem-ment ou non, un pacte de lecture en pénétrant dans un conte merveilleux.

Découverte Le monde du « merveilleux » p. 14-15

Oscar Klever, Le Petit Tuk p. 14

Activités sur l’image• Avant de regarder par la fenêtre, le petit garçon était en train de lire. Au regard du livre qu’il tient sur ses genoux, on peut penser qu’il s’agit d’un livre de contes (gros volume relié et illustré).• Les personnages qui peuplent la chambre de l’enfant semblent sortir tout droit du livre par le biais de l’imagination du petit garçon.• L’enfant parvient à faire apparaître ces personnages grâce à son imagination. Lire donne vie aux personnages.• La fenêtre peut représenter une frontière entre le monde réel, celui auquel appartient l’enfant et le monde de l’imaginaire, du merveilleux, peuplé par les personnages des contes.

Ressources numériquesÉtude d’œuvre et fi che d’activitéUneétuded’œuvreaccompagnéed’unefiched’activitépour l’élève prolonge l’étude de l’illustration d’OskarKlever en deux temps: les cadres et les couleurs; lepetitgarçonetlespersonnagesmerveilleux.

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Hans Christian Andersen,« Les Figures du jeu de cartes » p. 15

Activités sur le texte• Le dialogue de ce texte est surprenant car il rend compte d’un échange entre le petit William, un enfant, et un person-nage représenté par une carte à jouer, le valet de Cœur. De plus, c’est le personnage irréel qui prend la parole et s’adresse à l’enfant. Ce dernier ne semble par surpris de ce phénomène et répond au valet de Cœur le plus naturellement possible. Ce dialogue montre également la propension qu’ont les enfants à entrer dans un univers merveilleux sans se poser de ques-tions.• Le valet de Cœur demande au petit garçon de lui allu-mer une petite bougie (l. 13). Cela est dangereux et le récit contient une forme d’avertissement implicite : les enfants doivent savoir qu’on ne joue pas avec le feu car on risque de créer un incendie et c’est ce qui arrive. D’autant que les cartes à jouer sont en papier glacé et que le château construit par le petit William est en carton.• Les personnages du château sont transportés par les fl ammes de l’incendie. Ces fl ammes sont pour eux « un cheval rouge » (l. 30), qui monte dans le ciel. Leurs paroles indiquent qu’ils assument pleinement leur rôle de personnages irréels qui s’en vont en fumée, comme une image qui disparaît. Personnages

Ressources numériques liées au chapitreTexte lu par des comédiens•«LaPetiteFilleauxallumettes»(H.C.Andersen)Textes intégraux complémentaires•«LesFiguresdujeudecartes»(H.C.Andersen)•«LePetitPoucet» (C.Perrault)•«LePetitChaperonrouge»(J.etW.Grimm)Étude d’œuvre et fi che d’activité•«LePetitTuk»(O.Klever)Tableaux muets•«Cendrillon»(Ch.Perrault)•Bilan2–Lieuxetpersonnagesdumerveilleux•«LaPetiteFilleauxallumettes»(H.C.Andersen)Pédagogie différenciée•«LeRenardetleChat» (J.W.Grimm)Évaluation•«LeChatbotté» (C.Perrault)

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cOrrigés des questiOnnaires et des exercices

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imaginaires, ils s’envolent sur un cheval imaginaire représenté par les fl ammes ardentes.• Le petit garçon n’est pas atteint par les fl ammes car tout se passe dans son imagination. Il a joué à se faire peur et a découvert le pouvoir de la fi ction qui s’arrête aux portes de la réalité.• On peut, en lisant, vivre des expériences merveilleuses, pal-pitantes et dangereuses qui, heureusement, sont sans consé-quence dans la vie réelle. Cependant, le lecteur, même jeune, peut tirer de ses lectures des leçons de vie ou de conduite (le petit William se lavera plus souvent les mains…).

Je conclusLe monde du merveilleux est irréel – invraisemblable.On le découvre par l’imagination – les émotions.Pour un enfant, il peut être un divertissement – un récit qui fait réfl échir.

Ressources numériquesTexte intégral complémentaireHans Christian Andersen, « Les Figures du jeu de cartes »,traduit à partir de la version anglaise du conte «The Court Cards»(trad.parJeanHersholt)parE.Ballanfat.Une lecture du texte intégral par l’enseignant pourracompléter le travail de compréhension de l’extraitétudiéenclasse.

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1. « Le Petit Poucet » de Charles Perrault

▶▶ Établir la fi che d’identité du conte merveilleux

Ressources numériquesTexte complémentaireCharles Perrault, « Le petit Poucet »Une lecture du texte intégral par l’enseignant pourracompléterletravailci-après.

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Analyser le texte

« Il était une fois » p. 161. Ce texte commence par la formule « Il était une fois », la formule caractéristique du conte de fées. Nous ne pouvons préciser où et quand se déroule cette histoire : le cadre est indéterminé et l’époque intemporelle.2. Le bûcheron et sa famille vivent dans une situation diffi -cile. Ils sont pauvres. L’événement qui va aggraver la situation est une année diffi cile qui va plonger la famille dans la famine.3. Le petit Poucet est un enfant de sept ans. De petite taille, pas plus haut qu’un pouce, on le surnomme « le petit Poucet ». C’est le souff re-douleur de la maison mais c’est le plus malin et le plus intelligent de ses six frères. Il parle peu mais écoute beaucoup.

Un lieu dangereux à traverser p. 164. La forêt représente un danger eff rayant. Je peux citer le texte : « un grand vent qui leur faisait des peurs épouvan-tables » (l. 1-2), « les hurlements de loups » (l. 3), « une grosse pluie, qui les perça jusqu’aux os » (l. 5).

5. La forêt est souvent présente dans les contes car elle évoque un lieu de danger, une épreuve pour le héros. C’est un lieu inhos-pitalier, sauvage où l’humain n’est, le plus souvent, pas le bien-venu. De plus, l’enfant est désarmé face à cette nature hostile et aux éléments naturels qui se déchaînent.6. La petite lumière, aperçue au fond de la forêt représente l’espoir, une chance de survie. Elle s’oppose à l’obscurité de la nuit, de la forêt.

Une aide féminine p. 177. Quand la femme de l’ogre aperçoit les enfants, elle les trouve tout d’abord très jolis puis elle se met à pleurer. Elle sait qu’ils courent un grand danger. Elle les dissuade de rester, cherche à les faire partir. Elle les avertit qu’ils sont dans « la maison d’un ogre qui mange les petits enfants » (l. 7-8).8. Prise de pitié devant ces pauvres enfants et face à l’insis-tance des enfants pour rester, elle les cache chez elle avant l’arrivée de son terrible époux, l’ogre.

Lecture d’image▶▶ Gustave Doré, « Le Petit Poucet »

1. L’illustrateur rend le lieu inquiétant en jouant avec les ombres. La scène se passe au fond de la forêt et la technique de la gravure permet de travailler des nuances d’ombre. De plus, la forêt est omniprésente, elle surplombe même la petite maison.2. Le personnage féminin apparaît comme bienveillant. En eff et, au milieu de la nuit et de la forêt profonde, la femme apporte de la lumière, de l’espoir aux enfants qui, en contre-plongée, semblent si petits. Cependant, un élément laisse percevoir que la maison ne sera sans doute pas le havre de paix espéré : les crânes d’animaux accrochés à la façade.

Un personnage terrible à aff ronter p. 189. L’ogre s’aperçoit de la présence du petit Poucet et de ses frères car il les fl aire : il sent leur odeur de « chair fraîche » (l. 7 et l. 10). L’ogre adopte un comportement animal, celui du pré-dateur qui sent sa proie.10. L’ogre veut manger le petit Poucet et ses six frères : « il tient que je te mange aussi » (l. 15) (à propos de son épouse), « voilà du gibier » (l. 16) (pour désigner les enfants). Ses paroles indiquent clairement ses intentions cannibales.11. Ce personnage est eff rayant et insatiable. Il veut satis-faire son désir de manger de « la chair fraîche » alors que son épouse lui propose un copieux dîner (« Le mouton était encore tout sanglant » l. 5-6). C’est un personnage redoutable et terrible à aff ronter.

Une ruse pour rester en vie p. 1912. Avant de se mettre au lit, le petit Poucet échange les bonnets de ses frères et de lui-même avec les couronnes des petites ogresses. Il a l’intime conviction que l’ogre va se rele-ver dans la nuit pour se régaler des petits garçons qu’il n’a pas dévorés au dîner. Le petit Poucet espère ainsi que l’ogre va se tromper d’enfants.13. L’adjectif qui décrit le mieux le petit Poucet est « rusé », car c’est par son intelligence et la compréhension des événe-ments qu’il tire d’embarras lui et ses frères.

L’objet magique p. 2014. Le petit Poucet dérobe à l’ogre ses bottes de sept lieues.15. Ce sont des bottes qualifi ées de « fées » (ici, adjectif dési-gnant un objet magique) car elles permettent de parcourir de grandes distances. On retrouve également ce type de

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bottes dans « La Belle au bois dormant » : « mais elle en fut avertie en un instant par un petit Nain, qui avait des bottes de sept lieues », et « c’était des bottes avec lesquelles on fai-sait sept lieues d’une seule enjambée ». Elles sont également magiques parce qu’elles s’adaptent parfaitement à la pointure de celui qui les porte.

Un dénouement heureux p. 2116. Désormais, le petit Poucet est heureux car il est par-venu à libérer ses frères de l’ogre et également parce qu’il est devenu riche. Il ne souffre plus de la famine. Il travaille pour le roi et possède la richesse de l’ogre.17. Cette moralité s’adresse plutôt aux parents qui peuvent, parfois, se sentir malchanceux d’avoir un enfant un peu fragile, un peu moins fort que les autres et pour lequel l’avenir paraît incertain.On pourrait donner comme moralité équivalente la réplique de Don Rodrigue dans Le Cid : « Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées. La valeur n’attend point le nombre des années. » (Le Cid, Acte II, scène 2 de Corneille)

BILAN 1 – « Le Petit Poucet » de Ch. Perrault• Les éléments merveilleux présents dans ce conte sont :

– une terrible forêt dont on ne peut sortir ; – la maison de l’ogre perdue au plus profond de la forêt ; – un ogre mangeur d’enfants ; – des bottes de sept lieues.

• Résumer la moralité de ce conte doit permettre aux élèves de synthétiser ce qu’ils ont compris et d’exprimer le fait que l’intelligence et la ruse permettent tout autant que la force de vaincre les dangers de la vie.

2. Lieux et personnages du merveilleux

Jacob et Wilhelm Grimm, « La Belle au bois dormant » p. 22-23

▶▶ Identifier les forces en présence dans la situation initiale

Pour entrer dans la lecture• Ce conte commence par les mots « Il y avait dans le temps » (l. 1). L’autre formule qui pourrait convenir est « Il était une fois », formule caractéristique du conte de fées.• On ne peut situer le lieu et l’époque de cette histoire. C’est un cadre intemporel et indéterminé, caractéristique des contes de fées.

Analyser le texteLes dons des fées1. La fête se déroule au royaume du roi et de la reine. On peut comprendre qu’elle a lieu dans leur château. C’est un lieu fée-rique, merveilleux.2. C’est une grenouille qui annonce à la reine sa grossesse. Cet élément surnaturel renvoie l’ensemble du conte à l’uni-vers du merveilleux.3. Nous sommes dans un récit aux temps du passé. En étu-diant l’emploi des temps de la ligne 3 à 9, nous faisons le constat suivant :

– « il advint » (l. 3) : ici, le passé simple marque une rupture dans le récit (qui était à l’imparfait). Le passé simple présente un événement nouveau, qui va bouleverser la situation ini-tiale. Il exprime une action délimitée dans le temps.

– « avait dit » (l. 6) : le plus-que-parfait marque l’antériorité dans le récit au passé. Les paroles de la grenouille sont anté-rieures aux événements qui se produisent. Le plus-que-parfait exprime l’antériorité par rapport à un repère lui-même passé.

– « était » (l. 8) : l’emploi de l’imparfait correspond ici à la des-cription de la princesse.4. Sont invités à célébrer la naissance de la princesse les parents, les amis et les connaissances de la famille royale ainsi que toutes les fées du royaume.5. Les trois premières fées font comme don respectif à la princesse :

– la vertu ; – la beauté ; – la richesse.

Une arrivée inattendue6. Une treizième fée n’est pas invitée à la fête parce qu’« il n’y avait que douze assiettes d’or au palais, pour leur servir le fes-tin » (l. 12-13) et donc il fallut laisser une des fées chez elle.7. La treizième fée est en colère car elle est vexée de ne pas avoir été invitée et elle se sent exclue, insultée. Elle prend cette mise à l’écart comme un affront.8. Elle décide de se venger de cet affront en faisant un don maléfique à la petite princesse. Elle se venge sur un être innocent en annonçant sa mort future : « La princesse, quand elle aura quinze ans, se piquera avec un fuseau et tombera morte » (l. 29-31).

Bilan• La dernière fée (la douzième fée invitée qui n’a pas encore eu le temps de formuler son don) permet de conjurer le mau-vais sort jeté par la fée maléfique. Ne pouvant annuler le mau-vais sort, elle peut cependant l’atténuer.Son intervention est magique : elle sauve d’une certaine manière la princesse. La suite du conte sera un ensemble de péripéties.• Avec ce conte, nous connaissons la fin de l’histoire dès l’inci-pit. En effet, le lecteur sait que la princesse ne va pas mourir mais qu’elle va dormir cent ans. Nous savons également que cela aura lieu quand elle aura quinze ans et de quelle manière se déroulera l’événement (elle « se piquera avec un fuseau »).

Parcours croisés> Si le petit Poucet vit dans la pauvreté, sa famille souffrant de la famine, la Belle au bois dormant vit dans un monde pri-vilégié, celui des rois et des reines. Ils n’ont pas le même sta-tut social et pourtant chacun, à sa manière, va affronter des adversaires et des épreuves.> L’élément qui vient déclencher le malheur qui s’abat sur le petit Poucet est la famine dont va souffrir sa famille et qui va contraindre ses parents à l’abandonner, ses frères et lui, dans la forêt. Pour la Belle au bois dormant, c’est la colère et la frustration de la fée maléfique qui va provoquer son malheur.Il s’agit ici de deux éléments modificateurs, comme le définit le schéma narratif.

Charles Perrault « Cendrillon » p. 24-25

▶▶ Comprendre le rôle d’un personnage aux pouvoirs magiques

Pour entrer dans la lecture• Au début du texte, Cendrillon est triste et malheureuse. Elle souhaite aller au bal mais ne le peut pas car elle n’a pas de

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robe et n’est qu’une souillon. À la fi n du texte, la jeune fi lle est heureuse car, grâce à l’intervention de sa marraine la fée, elle est parée de beaux vêtements et a un carrosse pour se rendre au bal.Entre le début et la fi n de l’extrait, la situation du personnage a été complètement modifi ée.

Analyser le texteUne intervention inespérée1. a. C’est la marraine la fée qui apparaît à Cendrillon.b. C’est une intervention magique car cette fée apparaît au moment où la situation de Cendrillon semble la plus déses-pérée, et que, sans cette intervention extérieure, rien ne sera possible. Or, c’est de sa venue au bal que dépend l’accomplis-sement de sa destinée.2. Elle a évidemment deviné pourquoi Cendrillon est en pleurs, car elle fait en quelque sorte les questions et les réponses. Elle n’est pas apparue par hasard mais bien parce que Cendrillon avait besoin d’elle. Cette apparition au moment opportun est la preuve de ses dons de fée.3. La marraine va aider Cendrillon à se rendre au bal en méta-morphosant les animaux pour en faire un attelage, en transfor-mant une grosse citrouille en carrosse et en changeant les haillons de Cendrillon en une magnifi que robe. Elle use de ses pouvoirs magiques pour réaliser toutes ces métamorphoses.

Les limites de l’enchantement4. C’est dans le jardin attenant à la maison que la marraine envoie Cendrillon chercher tout ce qui est nécessaire à la réa-lisation de l’enchantement (citrouille – rat – lézards)5. Une métamorphose (n. f.) : « Changement de forme, de nature ou de structure si importante que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable ».

Élément utilisé Résultat obtenu

Citrouille (l. 10) Un beau carrosse (l. 14)

Le gros rat (l. 17) Un gros cocher (l. 19)

Six lézards (l. 21) Six laquais (l. 23)

Mes vilains habits (l. 28) des habits d’or et d’argent, tout chamarrés de pierreries (l. 30-31)

6. Pour réaliser sa métamorphose, la marraine utilise sa baguette magique, objet magique par excellence dans les contes.7. Cette métamorphose ne dure qu’un temps et Cendrillon doit rentrer avant le douzième coup de minuit car tout repren-dra sa forme originale. La fée fait promettre à Cendrillon de bien respecter cet avertissement.

Bilan• Cette intervention va changer la vie de Cendrillon car, grâce à sa venue au bal, elle va pouvoir rencontrer le prince, qui mettra ensuite tout en œuvre pour la retrouver, grâce à la pantoufl e que Cendrillon perdra dans sa fuite. La fée est donc la force bénéfi que qui va modifi er le cours du destin de l’héroïne.

Parcours croisés> Dans « Le Petit Poucet », c’est l’ogresse, la femme de l’ogre qui tente d’aider les enfants en les dissuadant de rester dans la maison de l’ogre puis, devant leur insistance, accepte de les cacher.

> Les lieux évoqués dans l’un et l’autre conte ont des points communs et des diff érences. Ce sont tous les deux des lieux qui ont un lien avec le monde de la nature. Si dans « Le Petit Poucet », la forêt est sauvage, inhospitalière et eff rayante, Cen-drillon trouve tous les éléments nécessaires à sa métamor-phose dans un jardin entretenu, qui possède un potager (on peut le supposer avec la présence de la citrouille). C’est un lieu humanisé et domestiqué.

BILAN 2 – Lieux et personnages du merveilleuxLa Belle au bois

dormantCendrillon

Personnages bénéfi ques (adjuvants)

La fée La marraine la fée

Personnages maléfi ques (opposants)

La fée maléfi que La belle-mère et ses deux fi lles

Lieux Le château du roi Le jardin

Ressources numériquesTableau muetL’enseignantet/oul’élèvealapossibilitédecompléterdirectementce tableaudans la versionnumériquedumanuel.Cetableauestégalementdisponibleenformatprêt-à-photocopierenfindechapitre.

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3. Les objets magiques

Hans Christian Andersen« La Petite Sirène » p. 26-27

▶▶ Comprendre le rôle d’un personnage maléfi que

Pour entrer dans la lecture• La petite sirène se rend chez la sorcière de la mer car elle espère que celle-ci pourra l’aider à rencontrer le prince en fai-sant d’elle un être humain.

Analyser le texteRencontrer un être maléfi que1. La sorcière n’est nullement surprise de la venue de la petite sirène. Elle sait pourquoi elle vient : « Je sais déjà ce que tu désires » (l. 1) (tout comme la marraine la fée savait pourquoi Cendrillon était en pleurs). Elle semble avoir un don de voyance.2. La sorcière accepte d’aider la petite sirène car elle sait que la réalisation du souhait de la jeune fi lle va la faire souff rir : « C’est sottise à toi, mais il sera fait selon ta volonté ; tu en deviendras malheureuse : c’est justement ce que je souhaite à tout le monde. » (l. 3) C’est par pure méchanceté qu’elle inter-vient. Cela n’est pas une aide comme on pourrait l’entendre. La sorcière va précipiter le destin de la petite sirène dans la souff rance et le malheur. (On pourra montrer ici aux élèves la part de création propre à Andersen dont la vision pessimiste transparaît ici.)3. Si la petite sirène ne parvient pas à se faire aimer du prince, son sacrifi ce n’aura servi à rien car elle se réduira à de l’écume sur la mer. Elle n’aura pas d’âme immortelle, son cœur se bri-sera et elle disparaîtra.

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Cela pourrait lui servir d’avertissement, elle qui a tout à perdre en devenant humaine.4. La réalisation du souhait de la petite sirène ne va pas sans de grands sacrifices exigés par la sorcière : une fois devenue humaine, la petite sirène ne pourra plus jamais revoir son père ni ses sœurs. De plus, pour réaliser la potion magique, la sor-cière de la mer doit mettre quelques gouttes de son propre sang. En échange, elle exige de la petite sirène sa belle voix : elle va lui couper la langue. C’est cette notion de sacrifice qui montre bien que la sorcière de la mer est tout autant un adju-vant qu’un opposant.

Un breuvage magique5. La préparation du breuvage est terrifiante car elle se fait dans une marmite préalablement nettoyée au moyen de ser-pents (l. 25). Puis, les ingrédients qui entrent dans la composi-tion de la potion sont à la fois étranges et écœurants. La sor-cière y met également des gouttes de son propre sang après s’être piquée la poitrine. Lors de la cuisson, le mélange envoie des jets de vapeurs qui prennent des formes étranges et fantas-tiques (l. 29-30). Une fois le mélange prêt, « on crut entendre les pleurs d’un crocodile » (l. 31). Tandis que toute la préparation de cette potion est sordide, le résultat est surprenant : « il avait l’apparence d’un diamant de l’eau la plus pure » (l. 32).6. Je relève dans le texte un synonyme de breuvage : « élixir » (l. 22).7. Le pouvoir magique de ce breuvage est de transformer, de métamorphoser la petite sirène en humaine, de transformer sa queue de poisson en deux jambes humaines.

Bilan• La sorcière joue un rôle essentiel dans ce conte : elle est à fois adjuvant car elle aide la petite sirène à réaliser son rêve mais également, elle est un opposant car elle va provoquer le malheur et infliger des souffrances à la jeune fille. Son rôle est ambivalent.• Ses pouvoirs sont multiples : elle a un don de voyance et elle est capable de produire des métamorphoses. Elle connaît les potions magiques, breuvages associés dans l’imaginaire collec-tif, aux sorcières et aux magiciennes (cf. Circé dans l’Odyssée).• Les pouvoirs de la sorcière ont un rôle décisif sur la vie de la petite sirène. En effet, par l’utilisation de ses pouvoirs, elle va pouvoir modifier le cours de la vie de la petite sirène, et inter-férer sur sa destinée.

Jacob et Wilhelm Grimm, « Blanche-Neige » p. 28-29

▶▶ Découvrir et comprendre la répétition d’une épreuve

Analyser le texte

« Le lacet »1. La reine interroge son miroir pour connaître la vérité : savoir qui est la plus belle du royaume. C’est un miroir magique qui a le pouvoir de révéler des vérités indiscutables.2. La reine éprouve de la jalousie envers Blanche-Neige : « la jalousie la dévorait et ne la laissait pas en repos ». Cette jalou-sie est comme un feu brûlant qui la dévore. La reine ne peut supporter que Blanche-Neige soit plus belle qu’elle au point de vouloir la supprimer.3. Pour se rendre auprès de Blanche-Neige, la reine se déguise. Elle prend l’apparence d’une vieille colporteuse. Elle se maquille grossièrement le visage et se met des vêtements

de circonstances. Ce n’est pas une métamorphose mais bien un déguisement qui a pour but de piéger Blanche-Neige.4. Afin de séduire Blanche-Neige, la reine choisit de présenter à la jeune fille de beaux lacets multicolores pour lacer son corset. Cet objet, a priori inoffensif, séduit Blanche-Neige.5. Blanche-Neige accepte de laisser entrer la reine car elle ne se méfie pas de l’apparence inoffensive de la reine déguisée en colporteuse. Elle est également tentée par les lacets.La reine tente d’étouffer Blanche-Neige en serrant si fort le ruban que cela lui coupe la respiration. La reine part en lais-sant la jeune fille pour morte.

Parcours croisés> L’ogre et la reine ont plusieurs points communs. Ce sont des personnages maléfiques qui cherchent à tout prix à se débarrasser, en les tuant, des protagonistes que sont le petit Poucet et ses frères ou Blanche-Neige. Ils représentent le Mal et pour leur échapper, le héros ou l’héroïne va devoir affronter différentes épreuves.

« La pomme »6. Alors que la reine interroge une fois encore son miroir, celui-ci lui révèle une terrible vérité, Blanche-Neige est main-tenant mille fois plus belle que la reine :« Dame la reine, ici vous êtes la plus belle,Mais Blanche-Neige sur les montsLà-bas, chez les sept nains,Est plus belle que vous, et mille fois au moins ! »7. Dans cet extrait, la reine prend l’apparence d’une pay-sanne. Il ne s’agit cette fois encore que d’un déguisement et non d’une métamorphose car la reine n’use d’aucun pouvoir magique. Elle « se brunit le visage » et revêt des vêtements de paysanne.8. La reine confectionne une pomme empoisonnée à la peau rouge brillante, très attirante. Ce piège est particulièrement redoutable car la pomme n’est empoisonnée que d’un côté. La reine pourra alors mordre dans la partie saine, piégeant ainsi Blanche-Neige qui croquera dans l’autre moitié sans méfiance.9. Blanche-Neige ne respecte pas l’interdiction faite par les nains qui consiste à ne laisser entrer personne dans la chau-mière : « Je ne peux laisser entrer personne au monde : les sept nains me l’ont défendu » (l. 24-25). Une nouvelle fois, la jeune fille tombe dans le piège tendu par la reine et ce malgré les mises en garde des sept nains.

Bilan• Ces épisodes ont plusieurs points communs. En effet, à chaque tentative d’assassinat de Blanche-Neige, la reine se déguise afin de transformer son apparence et ne pas inquié-ter Blanche-Neige.L’objet choisi pour attirer la jeune fille est à chaque fois un objet simple mais exceptionnel par sa beauté (« un beau lacet de soie multicolore »/«[la pomme] était très belle, bien blanche avec des joues rouges, et si appétissante que nul ne pouvait la voir sans en avoir envie »).• Cependant ces deux épisodes diffèrent dans le sens où, pour la pomme, la reine croque elle-même dans le fruit, afin de ne pas éveiller les soupçons de la jeune fille. Après avoir empoisonné Blanche-Neige, la reine est certaine de l’effica-cité de son piège, instruite par deux tentatives infructueuses (le lacet – le peigne) ; aussi quitte-t-elle les lieux en s’excla-mant : « ce coup-ci les nains ne pourront plus te ranimer » (l. 46-47).

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BILAN 3 – Les objets magiquesLa petite sirène est mise en garde par la sorcière de la mer qui lui annonce quels seront les sacrifices qu’elle devra accepter pour obtenir ce qu’elle souhaite (perte de la parole – sépara-tion définitive avec sa vie d’avant, son père et ses sœurs). La petite sirène accepte en connaissance de cause. Elle connaît également les conséquences de son choix. Si elle ne parvient pas à se faire aimer du prince, elle sera transformée en écume sur la mer.Blanche-Neige, quant à elle, tombe plusieurs fois dans les pièges la reine (première tentative d’assassinat par le chasseur puis trois pièges tendus par la reine – le lacet (extrait présenté p. 28) – le peigne – la pomme (extrait présenté p. 29)). Malgré les interdictions faites par les sept nains, elle est à chaque fois victime de son innocence.

Histoire des Arts Les représentations d’un personnage maléfique p. 30-31

Le dessin animé des studios Disney : l’expression de la jalousie1. Les éléments du premier document qui indiquent que le personnage est une reine sont : le diadème ; la tenue (robe aux manches évasées – cape – cagoule – ou voile très proche des coiffes de tissus que portaient les femmes nobles du xiie siècle, qui cache entièrement les cheveux) ; la posture et le port de tête altier.2. Le regard est la partie du visage qui est mis en valeur. Les sourcils sont très arqués, le maquillage étire le regard. Le regard est qualifié comme étant le « miroir de l’âme ». Ici, avec un tel regard, la reine ne peut être que maléfique et terrible.3. La reine est montrée de dos car elle se trouve devant son miroir. Même de dos, le personnage est facilement identi-fiable. La posture – les bras grand ouverts – sont un symbole de sa puissance et de ses pouvoirs.4. Cette reine semble toute puissante. Sa parole autoritaire est respectée de ses sujets. Seul le miroir lui impose son pou-voir. Elle est dépendante de ses vérités.

Le ballet de Preljocaj : Le désir de vengeance5. Le document est extrait d’un ballet d’Angelin Preljocaj de 2008. Il nous est contemporain.6. Je peux donner du mot « chorégraphie » la définition sui-vante : art de composer et de diriger des œuvres destinées à être dansées.7. Les grands mouvements amples de la reine sont repré-sentatifs de son autorité et de son désir de vengeance. Ils expriment toute sa rage, sa colère. Le mouvement ample de la robe accentue l’expression de l’autorité. La reine est dans la démesure et la cruauté. Quand elle intime au chasseur l’ordre de tuer Blanche-Neige, elle est furieuse des révélations nou-velles du miroir : elle pourrait assassiner Blanche-Neige elle-même et sur le champ.

Deux adaptations cinématographiques : une beauté maléfique8. La reine, incarnée à l’écran par Charlize Theron, possède tous les caractères de la beauté féminine du xxie siècle : c’est une jeune femme mince, blonde, au visage lisse. Les propor-tions du visage sont parfaites, les lèvres ourlées et les yeux bien maquillés. Mais cette beauté si parfaite est effrayante par l’expression qui se dégage de l’ensemble. Le visage est figé, la

posture est menaçante. Le poignard, tenu à deux mains vers le bas, semble déjà prêt au meurtre.La tenue, très bien découpée, est, elle aussi, une caractéris-tique de la beauté menaçante : beaucoup d’angles et de pointes. Il n’y a aucune rondeur qui, le plus souvent, est asso-ciée à la douceur et à la femme maternante.9. Les éléments qui montrent la dangerosité de la reine sont : le poignard (les mains fermement posées dessus), le regard déterminé et menaçant, le visage fermé, les lèvres presque pincées. On pourra faire également remarquer que le poi-gnard, tourné vers le bas, est dans le prolongement du décol-leté, la sensualité s’ajoutant à la dangerosité du personnage.10. Entre la reine de Walt Disney (1937) et celle de Tarsem Singh (2012), on constate qu'il y a très peu de points com-muns. Si chacune est ornée d'un diadème (objet-bijou carac-téristique de la fonction royale), la reine de Walt Disney est sombre, donnant une image effrayante et terrible de sa per-sonne alors que la reine de Tarsem Singh est solaire, brillante. Peut-être que le réalisateur a voulu mettre en avant son besoin de beauté, son désir d'être vue et admirée de tous. Dans sa robe en lamé or, elle dit qu'elle est à la fois la plus belle mais aussi la plus riche.11. La représentation de la reine proposée par Tarsem Singh dans son film Mirror Mirror ne correspond pas à l’image que l’on se fait habituellement d’une « méchante » reine car :

– les couleurs de sa robe et de son trône renvoient directe-ment aux princesses des contes de fée (voir Peau d’âne de Jacques Demy et les robes couleurs du temps et du soleil de Catherine Deneuve).

– la position ici n’est pas menaçante : la reine semble gouver-ner avec confiance.

Bilan12. Le premier document (Blanche-Neige de Walt Disney) date de 1937 tandis que le quatrième document (Blanche-Neige de Tarsem Singh) date de 2012 : 75 ans séparent ces deux œuvres toutes deux inspirées du conte des frères Grimm, qui affirme ainsi sa pérennité par l’image.13. Les deuxième et troisième documents seront certaine-ment plébiscités par les élèves pour plusieurs raisons :

– le caractère réaliste (la reine est interprétée par de vraies actrices, contrairement au dessin animé de Walt Disney) ;

– les couleurs sombres ; – les postures menaçantes.

14. Ce travail permet de relier l’étude des deux extraits de « Blanche-Neige » des frères Grimm aux représentations pro-posées aux xxe et xxie siècles. Il est important de partir du texte original afin de mettre en évidence les notions de pérennité, de représentation et d’interprétation.

4. Le merveilleux comme miroir de la réalité

Hans Christian Andersen, « La Petite Fille aux allumettes » p. 32 à 35

▶▶ Comprendre la dimension sociale d’un conte

Première PartiePour entrer dans la lecture• Le protagoniste de ce conte est une petite fille, qui vend des allumettes dans la rue.• Cette histoire se déroule à la fin de l’année. Je peux relever comme indices :

– « le soir du dernier jour de l’année » (l. 2-3) ;

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– « la veille du nouvel an » (l. 15) ; – « c’était la Saint-Sylvestre » (l. 25-26).

Analyser le texte1. La petite fi lle a un aspect misérable. Elle marche tête nue et pieds nus dans les rues. C’est une « pauvre petit fi lle » (l. 4). Ses pieds sont glacés. Elle porte un vieux tablier dans lequel elle tient des allumettes. C’est « l’image vivante de la plus cruelle misère » (l. 20-21). Et pourtant, cette enfant est belle : elle a de longs cheveux blonds.Elle vit dans des conditions misérables. Son père l’oblige à vendre des allumettes dans la rue. Si elle n’a pas assez vendu d’allumettes, alors son père la battra. Ils vivent tous les deux dans une misérable mansarde.2. Elle gagne un peu d’argent en vendant des allumettes dans la rue. En eff et, la mendicité étant interdite, la petite fi lle est contrainte à vendre des allumettes. Inventées en 1830, ces dernières étaient une nouveauté à l’époque.3. La petite fi lle n’ose pas rentrer chez elle car, n’ayant pas vendu d’allumettes, elle va se faire battre par son père. Au-delà du thème de la misère sociale, Andersen aborde ici éga-lement le sujet de la maltraitance des enfants, doublement victimes.

Deuxième partie4.

Première allumette

Vision merveilleuse

« un grand poêle en fonte, décoré d’ornements en cuivre. Le feu y ronfl ait »

Retour à la réalité

« la petite fl amme s’éteignit brusquement »

Deuxième allumette

Vision merveilleuse

« La table était mise : elle était couverte d’une belle nappe blanche, sur laquelle brillait une superbe vaisselle de porcelaine. Au milieu, s’étalait une magnifi que oie rôtie, entourée de compote de pommes »

Retour à la réalité

« la fl amme s’éteint et il ne reste plus que la muraille froide et humide. »

Troisième allumette

Vision merveilleuse

« un arbre de Noël, bien plus splendide que celui qu’elle a, l’an dernier, aperçu chez un riche marchand par la porte vitrée. Sur ses branches vertes, brillaient mille bougies de couleurs : de tous côtés, pendait une foule de merveilles. »

Retour à la réalité

« l’allumette s’éteint »

5. Ces visions merveilleuses représentent tous les désirs de la petite fi lle, tous ses rêves. A chaque nouvelle allumette, une nouvelle vision apparaît, plus merveilleuse encore que la pré-cédente.Ces visions, sans être des épreuves, sont des étapes dans le récit.6. Le nouveau personnage qui apparaît dans le conte est la grand-mère de la petite fi lle : « Sa vieille grand-mère, le seul être qui l’avait aimée et chérie, et qui était morte il n’y avait pas longtemps » (l. 29-30). Cette fi gure féminine et maternelle apparaît comme représentant le passé heureux de la fi llette, qui désormais, ne semble ne plus rien avoir à attendre de la vie. Il est précisé que la grand-mère est décédée il y a peu de temps et donc, le chagrin de la fi llette est encore vivace. On

peut penser également que depuis la mort de sa grand-mère, l’enfant vit seule avec son père qui la maltraite.

Troisième partie7. La grand-mère apparaît dans la dernière vision car c’est un signe annonciateur du dénouement du conte. La petite fi lle est sur le point de s’éteindre (elle grattera toutes les allumettes restantes avant de mourir) et elle demande à sa grand-mère de l’emmener avec elle au ciel, au paradis.À travers cette demande, on peut se demander si la petite fi lle ne désire pas la mort dans cet appel à peine déguisé.8. Les compléments circonstanciels de temps qui montrent que personne ne se préoccupe de l’enfant le soir de Noël sont : l. 22 « le lendemain matin »/l. 25 « pendant la nuit qui avait apporté à tant d’autres des joies et des plaisirs. »9. En général, les élèves sont habitués à ce que les contes fi nissent bien et on pourra s’attendre à ce que la grand-mère soit ici comme une marraine fée qui viendrait à son secours.Cependant, les diff érents indices du texte (ce conte placé dans un cadre réaliste – un merveilleux au service d’un réa-lisme cruel) ne laissent guère de place à la fi n heureuse.10. À travers ce conte, l’auteur veut nous faire prendre conscience de la misère, de l’injustice sociale et de l’inégalité des destins. Ce conte a une visée sociale. Avec cette histoire triste et malheureuse, l’auteur veut faire réagir ses lecteurs. La charité chrétienne ici n’est qu’un vœu pieux. Le soir de la Saint-Sylvestre (comme il est précisé dans le texte), un enfant peut mourir de faim et de froid dans les rues d’une ville qui étale ses richesses.11. Le lecteur doit en tirer comme morale :

– il faut faire preuve de charité et aider son prochain.

Ressources numériquesTexte lu par des comédiensCetexteintégralestlupardescomédiens.Sonécoutecollectiveenclasseouindividuelleàpartirdumanuelnumériquefaciliteralacompréhensionduconte.

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Parcours croisésp. 32 > Dans « La Petite Fille aux allumettes » ainsi que dans « Le Petit Poucet » les enfants vivent dans des conditions de pauvreté et de famine. Que ce soit en ville comme à la cam-pagne (le père du petit Poucet est bûcheron), les enfants ne sont ni épargnés par le froid, ni par la famine et la misère.> « Le Petit Poucet » : ne pouvant plus nourrir leurs enfants, le bûcheron et sa femme décident de les perdre dans la forêt.« La Petite Fille aux allumettes » : la fi llette est contrainte à vendre des allumettes dans la rue afi n de rapporter un peu d’argent à son père. C’est du travail forcé. (on peut sensibiliser ici les élèves aux droits de l’enfant).p. 35 > Dans « Le Petit Poucet », la morale est présentée sous forme de petite strophe versifi ée en fi n de conte.Dans « La Petite Fille aux allumettes », la morale est impli-cite : c’est au lecteur de la dégager. Cependant les propos attribués au sans-cœur (« Quelle sottise ! dit un sans-cœur ») peuvent être interprétés comme une contre-morale. L’élève peut s’appuyer sur cette exclamation pour réagir et proposer une morale à ce conte.

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À l’écritImaginer l’intervention d’une fée permet de proposer une fin heureuse à ce récit et de rapprocher le conte d’Andersen de ceux de Perrault déjà étudiés (« Cendrillon » notamment). Avec l’intervention d’une fée, la situation finale pourra être modifiée, sans souci de réalisme, ce qu’autorisent les contes de fées.

BILAN 4 – Le merveilleux comme miroir de la réalitéCe conte merveilleux sert de prétexte à Andersen pour inter-peller ses contemporains sur la misère de son époque. Par ses choix narratifs (la période de l’année, le personnage innocent, une jolie petite fille, le contexte de la maltraitance, de la pau-vreté), Andersen réunit tout ce qui peut sensibiliser son lec-torat.

5. Les leçons du conte

Jacob et Wilhelm Grimm, « Le Vieux Grand-père et son Petit-fils » p. 36-37

▶▶ Étudier la leçon d’un conte

Pour entrer dans la lecture• Le personnage qui est décrit des lignes 1 à 14 est le vieux grand-père.• C’est un vieil homme et l’auteur insiste sur la vieillesse de cet homme en détaillant les défaillances de ses yeux et de ses oreilles. Mal habile, ce vieil homme éprouve des difficultés à manger seul avec « ses pauvres vieilles mains tremblantes » (l. 11).

Analyser le texte

Une situation qui s’aggrave1. Le mari et la femme se montrent cruels envers ce vieil homme. Ils lui donnent à peine de quoi se nourrir (« ne lui don-nant que tout juste de quoi ne pas mourir de faim », l. 9-10). Le vieillard, par sa façon maladroite de manger, les dégoûte (verbe répété deux fois, l. 7). Ils l’excluent du cercle familial en le faisant manger « dans un coin, derrière le poêle » (l. 8).2. a. Un jour, le grand-père laisse tomber une écuelle et celle-ci se brisa (« ses pauvres vieilles mains tremblantes laissèrent échapper la malheureuse écuelle qui se cassa » l. 11-12). Cet incident correspond à l’élément modificateur.b. Le mari et sa femme deviennent encore plus cruels : la femme gronde le vieillard et remplace l’écuelle cassée par une écuelle en bois, plus proche d’une auge que d’une assiette digne d’un être humain.3. C’est au moyen d’adjectifs que le narrateur nous incite à avoir pitié du grand-père : « vieux », « assis » mais aussi en nous indiquant son isolement par des groupes prépositionnels « comme toujours », « dans son coin ».

Une leçon de conduite inattendue4. Le nouveau personnage qui intervient dans le récit est le « petit-fils âgé de quatre ans » (l. 16). Il était présent dès le début du texte mais était un simple spectateur de la scène du grand-père.5. a. Le petit garçon fabrique une petite auge en bois afin de nourrir ses parents quand ils seront vieux (l. 19-20).b. Il reproduit ce qu’il vient de voir faire à sa mère et anticipe la vieillesse de ses parents. Quand ils seront vieux, alors l’en-

fant les traitera comme ils traitent actuellement son grand-père.6. Face à l’attitude de leur fils, le mari et sa femme se trouvent devant un miroir de la réalité et comprennent l’ignominie de leur comportement face à la vieillesse du grand-père. Ils prennent conscience de leur comportement et expriment des regrets. Ils vont faire revenir le grand-père « à leur table » (l. 22) et, désormais, ne le feront plus manger seul (« mangèrent tou-jours avec lui depuis lors » [l. 22-23]).7. Dans ce conte, c’est le petit garçon de quatre ans qui fait preuve d’humanité et de sagesse. Par son comportement, les adultes sont amenés à réfléchir au leur.

BilanOn peut parler d’« éducation inversée » dans ce conte car c’est le comportement de l’enfant qui va avoir des conséquences sur celui des adultes. L’attitude de l’enfant devient un modèle à suivre pour des adultes qui ne se rendaient plus compte de l’attitude qu’ils avaient avec un aîné.

Lecture d’image ▶▶ Pablo Picasso, L’Ancienne Année

1. a. Sur le tableau figurent deux visages, celui d’un vieillard et celui d’un enfant.b. Bien que deux visages soient représentés, il s’agit d’un seul et même personnage. L’enfant représente ce que le vieillard fut ou inversement, le vieillard représente ce que l’enfant deviendra. Ce tableau symbolise le cycle de la vie.2. Ce tableau crée un écho au conte des frères Grimm « Le Vieux Grand-père et son Petit-fils » par le cycle de la vie qu’il évoque. Le petit-fils fabrique une auge pour ses parents qui deviendront vieux, comme le grand-père. L’enfant lui devien-dra adulte avant de devenir lui-même grand-père.Le titre de l’œuvre L’Ancienne Année peut à la fois faire réfé-rence à l’année qui vient de s’écouler (le vieillard représen-terait alors un hiver qui s’achève) et annoncer la nouvelle année (l’enfant serait alors le printemps nouveau qui succède à l’hiver).

Charles Perrault, « Le Petit Chaperon rouge » p. 38-40

▶▶ Étudier le dénouement d’un conte

Pour entrer dans la lecture• Ce texte commence par la formule « Il était une fois », for-mule d’introduction caractéristique des contes de fées.• Le petit Chaperon rouge doit se rendre chez sa grand-mère car cette dernière est malade. Sa mère l’envoie afin que la fil-lette apporte des vivres à sa grand-mère.

Analyser le texte

Une héroïne enfant1. Le petit Chaperon rouge est une enfant vivant entourée d’amour. Sa mère et sa grand-mère l’adorent et la gâtent : « sa mère en était folle, et sa mère-grand plus folle encore ». Elle a reçu de sa grand-mère un chaperon qui lui allait si bien que cela devient son surnom.2. Le loup interroge le petit Chaperon rouge pour connaître son lieu de destination. Il veut dévorer la petite fille (« qui eut bien envie de la manger » l. 11-12) mais ne peut satisfaire immédiatement son envie car des bûcherons travaillent près de là. Le loup se renseigne sur sa future proie. La petite fille a bien évidemment tort de lui répondre, d’autant qu’elle donne

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d’amples détails : « c’est par-delà le moulin que vous voyez tout là-bas, à la première maison du Village » (l. 19-20).3. Le petit Chaperon rouge ne se méfi e pas du loup car per-sonne ne l’a mise en garde et, vivant entourée d’amour et d’attention, elle ne soupçonne pas même l’existence de ce type de danger. C’est une enfant innocente et naïve.

La rencontre avec le danger4. Le loup se rend chez la grand-mère du petit Chaperon rouge car il sait que l’enfant va s’y rendre. Il dévore la grand-mère avant de s’en prendre à la fi llette. Il pourra alors la dévo-rer à l’abri des regards des bûcherons.5. Le loup prépare un piège terrible, c’est un guet-apens. Contrefaisant sa voix (« adoucissant un peu sa voix »), il se couche dans le lit de la grand-mère afi n de tromper plus faci-lement l’enfant.

Le dénouement6. C’est un conte qui fi nit mal, le petit Chaperon rouge n’est pas sauvé à la fi n (contrairement aux versions que connaissent les élèves). L’enfant est puni (par la punition suprême) de sa naïveté et de son imprudence. La situation fi nale est présentée de forme laconique : pas de détails, en deux mots, le sort de la fi llette est scellé (« la mangea » l. 71, derniers mots du récit). Cela contraste avec l’ensemble du conte qui donne des détails à certaines scènes (comme lorsque le petit Chaperon rouge fl âne dans les bois – « la petite fi lle s’en alla par le chemin le plus long, s’amu-sant à cueillir des noisettes, à courir après des papillons, et à faire des bouquets des petites fl eurs qu’elle rencontrait. » l. 27-31, le texte s’étale et perd du temps, à l’image de l’enfant).La moralité donne une portée plus universelle à ce conte.7. Les élèves trouveront facilement les conseils que la mère du petit Chaperon rouge aurait pu lui donner (« Ne parle pas à des inconnus », « ne t’écarte pas du chemin »…). Il serait inté-ressant d’aider les élèves à formuler leur propos sous forme de petites morales.De plus, ce travail sera l’occasion d’éclairer la moralité et d’ex-pliquer le rôle éducatif des contes.

BilanLes élèves connaîtront certainement les expressions comme : « Il ne faut pas parler aux inconnus » ou toute autre expression allant dans le même sens.

Parcours croisés> La situation fi nale de la version du « Petit Chaperon rouge » proposée par Charles Perrault est surprenante car la petite fi lle se fait dévorer à la fi n. Contrairement au « Petit Poucet », l’héroïne de ce conte ne parvient pas à fuir le danger et en paie la conséquence la plus lourde.On comprend alors que Charles Perrault, selon le message qu’il veut transmettre au moyen de ses contes, va choisir ou une fi n heureuse ou une fi n malheureuse.« Le Petit Chaperon rouge » comme « Le Petit Poucet » sont des contes avec une moralité. Il serait intéressant de travailler les deux moralités ensemble afi n de montrer aux élèves quel message veut dispenser Charles Perrault.

À l’écritProposer à l’élève d’écrire une autre fi n au conte « Le Petit Chaperon rouge » doit permettre à l’enseignant de voir si les éléments essentiels fournis par le début du conte sont pris en compte. De plus, l’élève est alors libre de proposer une fi n qui, selon lui, est plus en adéquation avec les contes qu’il connaît

(des contes qui fi nissent bien). Certains élèves, au contraire, seront tentés de proposer une autre fi n tragique au conte.Ce travail d’écriture doit également permettre à l’élève de prendre conscience des nombreuses versions qui peuvent exister d’un conte. Il serait alors intéressant de proposer la lecture de la version des frères Grimm (p. 41).

Résonance Jacob et Wilhelm Grimm,« Le Petit Chaperon rouge » p. 41

Pour se débarrasser du loup, le petit Chaperon rouge et sa grand-mère l’attirent par une bonne odeur de saucisse. Le loup ayant grimpé sur le toit de la maison, se penche de plus en plus afi n de respirer cette odeur qui l’allèche. Il fi nit par glisser du toit et tomber dans l’auge remplie par le petit Cha-peron rouge. Le loup se noie.

BILAN 5 – Les leçons du conteAprès l’étude de ce chapitre, l’élève aura découvert des contes comportant une fi n heureuse ou malheureuse. Proposer à l’élève d’imaginer sa version du conte du « Petit Chaperon rouge » permet de voir à quel type de fi n il est sensible et si, pour lui, une fi n heureuse est aussi instructive qu’une fi n mal-heureuse.L’élève va également prendre conscience de la multiplicité des versions s’il confronte la sienne avec celles de ses camardes.

Ressources numériques• Texte complémentaire – Pédagogie différenciéeJ. et W. Grimm, « Le Renard et le Chat »Les3fichesélèvescontiennentceconteintégral.Lesnotesdevocabulaireetlesquestionnairestiennentcompte des compétences attendues pour chaquegrouped’élèves.

• Texte intégral complémentaireJ. et W. Grimm, « Le Petit Chaperon rouge »Une lecture du texte intégral par l'enseignant pourracompléterletravaildecompréhensionenclasse.

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Vocabulaire & Expression

Connaître le vocabulaire du portrait p. 42

& un pauvre bûcheron – un méchant loup – un vieux grand-père – une marraine bienveillante – une sorcière maléfi que.

2 L’ogre avait sept fi lles, qui n’étaient encore que des enfants. Ces petites ogresses avaient toutes le teint fort beau, parce qu’elles mangeaient de la chair fraîche, comme leur père ; mais elles avaient de petits yeux gris et tout ronds, le nez crochu, et une fort grande bouche, avec de longues dents fort aiguës et fort éloignées l’une de l’autre. Elles n’étaient pas encore fort méchantes ; mais elles promettaient beaucoup, car elles mordaient déjà les petits enfants pour en sucer le sang.

Charles Perrault, « Le Petit Poucet », (1697)

" 1. J’associe à chaque partie du visage la liste des adjec-tifs qui convient :

– I. la bouche > liste d. charnue, sensuelle, rieuse, large, étroite, pincée.

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– II. le nez > liste b. proéminent, aquilin (en bec d’aigle), camus (plat et comme écrasé), busqué (d’une courbure accentuée).

– III. les yeux > liste a. globuleux, ronds, en amande, bridés, petits, enfoncés.

– IV. les cheveux > liste e. fournis, épais, clairsemés, frisés, ondulés, rares.

– V. le teint > liste c. pâle, frais, éclatant, blême, rougeaud, livide.2. L’exercice de rédaction a pour objectif le réinvestissement des adjectifs vus dans l’exercice. Les élèves auront tendance à utiliser les adjectifs qu’ils maîtrisent le mieux mais le pro-fesseur pourra les inciter à choisir des adjectifs plus rares afin d’enrichir leur vocabulaire.

4 1. Les mots suivants désignent des personnages en fonction de leur taille. Leur définition dans un diction-naire sont les suivantes :un échalas : personne grande et maigre par comparaison avec un piquet de bois servant à soutenir une plante, un arbuste, et en particulier les ceps de vigne.un nabot : (sens péjoratif ) personne de très petite taille et mal conformée.un escogriffe : (familier) homme de haute stature, générale-ment mince et mal bâti, dégingandé.un colosse : homme d’une taille et d’une force exceptionnelles que l’on peut comparer à une statue.2. Cette activité d’écriture courte permet le réinvestissement du vocabulaire vu en 1.

5 1. Les trois qualités de la princesse sont : la beauté, la douceur et l’esprit (synonyme ici d’intelligence).2. gracieuse (adj.) : qui a du charme dans son air, son attitude.La princesse tient son prénom d’une de ses innombrables qualités.3. Les différents adjectifs qui concernent la vieille fille sont : vieille – riche – affreuse – roux – gros.4. C’est le visage de la vieille fille qui est longuement décrit dans ce texte.5. Le travail sur cet extrait de conte doit permettre à l’élève de comprendre le lien établi, très souvent dans les contes, entre le nom du personnage et ses caractéristiques physiques et/ou morales.

6 1. Pour répondre à cette consigne, l’élève doit utiliser un dictionnaire. Pour affiner le travail sur le dictionnaire et la recherche de vocabulaire, voir la fiche méthode « Utiliser un dictionnaire » (manuel p. 47).2. Méchant (adjectif ) = la méchanceté (nom dérivatif )/beau (adjectif ) = la beauté (nom dérivatif )/joli (adjectif ) = la joliesse (nom dérivatif )/habile (adjectif ) = l’habileté (nom dérivatif )/ malicieux (adjectif ) = la malice (nom dérivatif )/peureux (adjectif ) = la peur (nom dérivatif )/paresseux (adjec-tif ) = la paresse (nom dérivatif )/courageux (adjectif ) = le cou-rage (nom dérivatif )/ petit (adjectif ) = la petitesse (nom déri-vatif )/gentil (adjectif ) = la gentillesse (nom dérivatif )/avide (adjectif ) = l’avidité (nom dérivatif )/affamé (adjectif ) = la faim (nom dérivatif ).

7 1. Les termes qui qualifient Riquet à la houppe sont : laid – mal fait.2. L’élève doit imaginer Riquet à la houppe devenu ado-lescent. Deux choix sont possibles :

– Riquet n’a pas changé et est resté aussi laid que lorsqu’il était tout petit.

– Riquet a grandi et est devenu un beau jeune homme.

Ce travail doit permettre aux élèves de dresser un portrait du personnage.

Maîtriser le vocabulaire de la peur p. 43

8 L’enfant pénétra dans une obscure forêt. Il fut saisi de stupeur devant les arbres immenses qui s’élevaient vers le ciel sombre. Arrivé à l’endroit le plus épais de la forêt, le garçon entendit de terribles hurlements. Les longues branches, les feuillages noirs et les troncs sinueux s’agitèrent alors dans un horrible fracas qui lui glaça les sangs.

9 hospitalier vs inhospitalier (antonyme) – doux vs dur ou difficiles (antonymes à choisir selon le contexte) – attirant vs repoussant (antonyme) – lisse vs rugueux (antonyme) – ras-surant vs inquiétant (antonyme) – agréable vs désagréable (antonyme) – chaud vs froid (antonyme) – sec vs mouillé (antonyme) – bienveillant vs malveillant (antonyme) – joyeux vs triste (antonyme).

p 1. Je relève les mots qui expriment un sentiment de peur : mourir de peur – repris ses esprits – se remettre un peu – émue.2. Je les classe du sentiment de peur le moins fort au senti-ment le plus fort : émue – se remettre un peu – reprendre ses esprits – mourir de peur.

q 1. J’associe chaque élément de la liste 1 à un élément de la liste 2 pour évoquer les bruits de la nature : le craquement des branches – le souffle de l’air – le clapotis de l’eau – le hur-lement du vent – le crissement de la neige.2. Ce travail d’écriture doit permettre d’introduire, dans la des-cription d’un lieu, des éléments pour évoquer les bruits de la nature et ainsi conduire à un début de narration.

s 1.

Noms Adjectifs

(les) tentacules – (des) squelettes – (des) débris – (les) ossements – le danger

Horrible – voraces – informes

2. Je relève les verbes conjugués : tremblait – avait – avaient péri – s’était égarée.3. Ce travail doit conduire l’élève à réfléchir sur l’usage de la langue dans un texte (adjectifs – noms – verbes) pour susciter des sentiments comme la peur.

d 1. panique : b. « peur liée à une émotion intense ».2. appréhension : e. « inquiétude à propos d’une chose à venir ».3. phobie : c. « image obsédante qui occupe l’esprit ».4. trac : a. « peur soudaine et irraisonnée ».5. terreur : d. « peur extrême, angoisse profonde ».

f sursauter < s’inquiéter < frissonner < craindre < trembler < paniquer < s'angoisser.Ces verbes étant, pour certains, de sens proche, il serait inté-ressant de discuter avec les élèves du degré de peur qu’ils mettent derrière chacun.

g Le travail d’écriture va permettre aux élèves d’enrichir leur vocabulaire d’expressions familières, plus ou moins imagées.

Expression p. 44

& Écrire le début d’un conteLe choix d’une première écriture courte à partir d’une image permet de guider les élèves tout en laissant libre court à leur imagination. Ne rédiger que la situation initiale et l’élément modificateur permet de limiter les contraintes rédaction-nelles tout en travaillant un point très important qui est le début d’un conte.

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2 Imaginer la suite d’un conteIl serait intéressant de faire remarquer aux élèves que le texte proposé pour ce travail est un conte intégral et donc, qui n’était pas connu pour avoir une suite. Cependant, ce texte se prête tout à fait à une écriture longue. Après avoir exposé la situation initiale et l’élément modifi cateur, le professeur pourra inciter les élèves à réfl échir aux péripéties. L’élève peut alors avoir le choix de la situation fi nale de ce conte.L’étape de l’élément modifi cateur est souvent la plus délicate à rédiger. Le fait d’introduire des éléments merveilleux dans ce récit (des objets aux pouvoirs magiques) peut aider l’élève à terminer son récit.

" Susciter l’attention du publicCe travail d’expression orale peut être proposé à des élèves en diffi culté. Si l’écriture de textes courts peut poser problème, le passage par l’oralité peut mettre l’élève en confi ance et amor-cer par la suite un travail écrit.Ce travail peut permettre également d’utiliser des éléments vus lors de l’écriture longue (la découverte d’un trésor) afi n de susciter l’intérêt de l’auditoire.

Activités numériquescomplémentairesH. C. Andersen, La Princesse au petit poisDans lemanuel numérique, en vidéoprojection, avec ousans TBI, vous pouvez faciliter la compréhension de laméthodeApprendre à construire un récitensurlignantavecvosélèveslesélémentsàobserver.

Expression p. 46

& Rédiger un article de dictionnaireÀ travers un travail de recherche de défi nition et de mise en page, l’élève prend conscience de l’organisation d’une défi ni-tion de dictionnaire et des contraintes rédactionnelles liées à cet exercice.De plus, le mot proposé « source » étant polysémique, l’élève doit réfl échir au sens à utiliser dans sa propre défi nition.

2 Comprendre le sens des mots• vipère (n. f.) Empr. au lat. vipera « vipère, serpent », empl. aussi comme terme d’injure. La forme vipère a éliminé la forme guivre : Serpent, (de la famille des Vipéridés, sous-ordre des Ophidiens), commun en France, à tête triangulaire et aplatie en arrière, à pupille linéaire, possédant deux dents ou crochets à venin dont la morsure est dangereuse, parfois mortelle.• cobra (n. m.) Empr. au port. cobra de capel(l)o, attesté dep. 1516 (Duarte Barbosa ds DALG.) proprement « couleuvre » (cobra « couleuvre » attesté dep. xive s.) : Grand serpent veni-meux du genre naja, dont le cou se gonfl e lorsqu’il est irrité.• serpent corail (n. m.) Du b. lat. corallum, class. corallium : Serpent venimeux d’Amérique du Nord de couleur rouge.• À travers une recherche sur trois mots, l’élève va prendre conscience des points communs et des diff érences entre les serpents dénommés. La rédaction d’un court texte organisé en deux paragraphes doit permette le classement des infor-mations données par les défi nitions.

" Écrire une biographieProposer à l’élève d’écrire une courte biographie permet de travailler cette écriture très particulière. Pour commencer, les recherches par le biais d’Internet doivent être sélectives afi n que l’élève puisse hiérarchiser les informations trouvées le plus simplement possible (de manière chronologique).Ensuite, la rédaction de la biographie se fera au moyen de phrases courtes, au présent de l’indicatif. Pour éviter les répé-titions du pronom personnel « il », on expliquera à l’élève l’em-ploi de la nominalisation.L’élève peut choisir de citer certaines œuvres dont les couver-tures sont reproduites dans le manuel (p. 46).

Activités numériquescomplémentairesArticle de dictionnaireDanslemanuelnumérique,envidéoprojection,avecousansTBI,vouspouvezfaciliterlacompréhensiondelaméthodeApprendre à utiliser des dictionnairesensurli-gnantavecvosélèveslesélémentsàobserver.Sivousbénéficiezd’uneconnexionInternet,vouspouvezpro-poserlemêmetravailsuruneautreentrée.

Évaluation

Le Chat botté p. 49

Analyser le texte1. Les deux personnages présents dans le texte sont un ogre (l. 2 « un ogre ») et un chat qui porte des bottes, le chat botté (l. 1 « le maître chat »).2. a. C’est l’ogre qui habite le château au début du conte (l. 1-2 : « un beau château, dont le maître était un ogre »).b. Je peux relever la phrase suivante : « le plus riche qu’on ait jamais vu » (l. 2).3. Afi n de pouvoir pénétrer dans le château, le chat botté prétexte qu’il veut saluer l’ogre (« qu’il n’avait pas voulu passer si près de son château sans avoir l’honneur de lui faire la révé-rence »). Ainsi, le chat fl atte l’ogre en le faisant passer pour un personnage important.4. Le maître du château possède le pouvoir de « changer en toutes sortes d’animaux ».5. Je peux donner comme synonymes de « changer » (l. 10) : transformer, métamorphoser.6. Le chat propose d’abord à l’ogre de se métamorphoser en lion, ce qu’il parvient à faire. Le chat, eff rayé (et jouant à l’être), met l’ogre en confi ance. Quand le chat demande à l’ogre de se transformer en souris, ce dernier accepte sans se rendre compte que, de cette manière, le chat va inverser le rapport de force. Et, les chats étant réputés pour la chasse aux sou-ris, c’est tout naturellement mais très habilement, que le chat parvient à dominer l’ogre.7. Dès le début du texte, les intentions du chat sont claires : s’emparer, par la ruse, du château de l’ogre afi n d’en pourvoir son maître.8. On pourrait proposer des moralités qui s’inspirent de moralités existantes :– Il faut toujours se méfi er des plus petits que soi.– Vanité et force ne peuvent que peu de chose face à ruse et habileté.

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Écrire9. Ce travail d’écriture doit permettre aux élèves d’argumen-ter sur leur choix et ainsi de mettre en avant les qualités de l’animal qu’ils choisissent.

Ressources numériquesFiche d’évaluationCh. Perrault, « Le Chat botté »Cette évaluation est disponible en format prêt-à-photocopierenfindechapitre.

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bibliOgraphie cOmmentéeLes ouvrages sur les contes sont multiples. En voici trois, fondamentaux, qui permettent :– de réfl échir au sens des contes, aux fonctions du merveilleux ;– d’aborder l’interprétation plus contemporaine que l’on peut en donner ;– de comparer la structure des contes et d’en voir les similitudes et les diff érences.

MaRc soRiano, Les Contes de Perrault, culture savante et traditions populaires, © éditions Gallimard, 1968, 1977 pour la préface.• Cet ouvrage se compose de cinq parties. Les deuxième et cinquième sont particulièrement riches à exploiter. La deuxième (p. 75 à 202), en eff et, procède à l’analyse de diff érents contes. Chaque étude comporte environ dix pages et l’on peut citer : le chapitre VI « La Belle au bois dormant » (p. 125 à 134), le chapitre VIII « Cendrillon » (p. 141 à 147), le chapitre X « La Barbe bleue » (p. 161 à 170), le chapitre XI « Le Chat botté » (p. 171 à 179), le chapitre XII « Le Petit Poucet » (p. 180 à 189), dont certains contes qui fi gurent dans le manuel.• Dans la cinquième partie, l’auteur se livre à une réfl exion sur la constance du merveilleux (chapitre I, 2). Pour cela, il reprend des hypothèses antérieures, les analyse, les discute. Il nous invite ainsi à comprendre à la fois la permanence de l’attrait pour le merveilleux et la manière particulière dont Perrault a intégré cet imaginaire dans une œuvre spécifi que. À la page 462, il pré-cise : « Étouff ée ou contrôlée chez l’adulte, elle [l’irrationalité] réapparaîtrait au niveau du rêve et de la pensée artistique, et plus particulièrement dans ces œuvres apparemment gratuites que sont les contes. Ainsi s’expliqueraient ce relâchement et cette impression de détente qu’ils procurent. »

BRuno BettelheiM, Psychanalyse des contes de fées, © Robert Laff ont, 1976.• La principale affi rmation de l’auteur est la suivante : non seulement les contes de fées ne traumatisent pas les enfants, mais au contraire « ils lui font comprendre par l’exemple qu’il existe des solutions momentanées ou permanentes aux diffi cultés psycho-logiques les plus pressantes » (p. 17 de l’Introduction). L’ensemble de cette introduction (p. 13 à 36) analyse de manière particu-lièrement claire la fonction formative, et donc éducative des contes.• L’ouvrage est composé de deux parties. La première est intitulée « L’utilité de l’imagination » et l’on y trouve, en particulier, une réfl exion sur les Mille et Une Nuits (p. 137 à 142), à partir des personnages de Sindbad, le marin et le portefaix, étudiés dans le chapitre qui précède.• La deuxième partie, qui a pour titre « L’utilité de l’enchantement », analyse « Jeannot et Margot », autre titre pour le conte « Han-sel et Gretel ». (p. 243 à 253), ainsi que « La Belle au bois dormant », (p. 338 à 353) et « Cendrillon » (p. 354 à 408). Il est particuliè-rement intéressant de faire croiser cette lecture avec l’analyse de Soriano citée précédemment.• Bien entendu, la dimension psychanalytique ne peut être présentée comme telle aux élèves, mais elle est une source d’inter-prétation très riche, que l’on peut facilement, ensuite, traduire en termes littéraires.

vladiMiR pRopp, Morphologie du conte, © Éditions du Seuil, 1965 et 1970.• Il faut rappeler que la première édition de l’ouvrage date de 1928, et a été publié, en russe, à Leningrad. Comme l’indique la postface (écrite par Metelinski) située à la page 202 : « Il est important de noter que, pour Propp, la morphologie ne constituait justement pas un but en soi […]. Il voulait au contraire découvrir la spécifi cité du conte merveilleux en tant que genre. »• L’étude de Propp porte essentiellement sur les contes russes, en particulier ceux d’Afanassiev. Le chapitre 3, intitulé « Fonctions des personnages », montre que, contrairement à la réduction qui est souvent faite, les personnages ne se limitent pas à une seule fonction, mais l’auteur en répertorie… trente et une, qu’il décline à l’aide d’exemples précis. Ce texte n’est pas à lire, sans doute, de manière continue, mais la lecture du chapitre 2 « Méthode et matière » (p. 28 à 34) et, surtout, du chapitre 3 (p. 35 à 80), cité plus haut, montre qu’il y a plus de souplesse dans l’analyse que ce à quoi cette structure a été réduite. « Les fonctions des person-nages représentent donc les parties fondamentales du conte », et c’est d’elles qu’il faut partir.

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Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

tableaux muets Page 25, 34

« Cendrillon » de Charles Perrault (p. 25)

Élément utilisé Résultat obtenu

citrouille (l. 10) un beau carrosse (l. 14)

« un » gros rat (l. 17-18)

six laquais (l. 23)

mes vilains habits (l. 28)

Bilan 2 Lieu et personnages du merveilleux (p. 25)

La Belle au bois dormant Cendrillon

Personnages bénéfiques (adjuvants)

Personnages maléfiques (opposants)

Lieux

« La Petite Fille aux allumettes » de Hans Christian Andersen (p. 34)

Première allumette Deuxième allumette Troisième allumette

Vision merveilleuse

Retour à la réalité « la petite flamme s’éteignit brusquement »

Jardin des lettres 6e Tableaux muets

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Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le renard et le Chat Fiche 1

Objectif ▶ Identifier les personnages et les étapes du schéma narratif

Lis le conte.

Texte intégral

Le hasard fit un jour que le chat, dans un bois, rencontra le seigneur renard. « Il est habile et plein d’expérience, pensa le chat en le voyant, c’est un grand personnage dans le monde, respecté à cause de sa haute sagesse. » Aussi l’aborda-t-il avec beaucoup d’amabilité 1.

– Bonjour, cher monsieur le renard, comment allez-vous ? La santé est bonne, j’espère. Et par ces temps de vie chère, comment vous débrouillez-vous ?

Le renard, tout gonflé d’une morgue hautaine2, considéra3 le chat des pieds à la tête et de la tête aux pieds, se demandant pendant un bon moment s’il allait ou non donner une réponse à cet insolent animal.

– Dis donc, toi, misérable Lèche-Moustaches, espèce de drôle, espèce d’Arlequin grotesquement taché, espèce de crève-la-faim de chasseur de souris, qu’est-ce qu’il te prend ? Et d’où te permets-tu de venir me demander aussi familièrement de mes nouvelles ? Qui te crois-tu donc, malheureux ? Que sais-tu ? Combien d’arts4 connais-tu ? Quelles sont tes ressources ?

– Je n’en ai qu’une seule, répondit modestement le chat. – Ah oui ? Et quoi ? fit le renard. – Quand les chiens se mettent à mes trousses, dit le chat, je peux grimper à un arbre et me sauver. – Et c’est tout ? laissa tomber le renard avec dédain5. Sache que moi, je suis maître de ruses par centaines et

que j’ai, par-dessus, tout un sac à malices ! Tu me fais pitié, tiens ! Viens avec moi, et je te montrerai comment on se défait6 des chiens.

Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui. Le chat bondit vivement sur un arbre et se réfugia tout au sommet, dans les dernières branches, où il se tint caché dans le feuillage.

– Ouvre ton sac, seigneur renard ! Ouvre ton sac, c’est le moment ! cria le chat du haut de son arbre.Mais les chiens l’avaient pris déjà et le tenaient ferme.

– Holà, seigneur renard ! cria encore le chat, vous vous êtes empêtré 7 dans vos centaines de ruses ; mais si vous n’aviez su que grimper comme moi, votre vie vous serait restée !

J. et W. Grimm, « Le Renard et le Chat », Contes, trad. A. Guerne, © éditions Flammarion, 1967.

1. amabilité : politesse, soins2. une morgue hautaine : une attitude méprisante3. considéra : regarda4. arts : techniques

5. avec dédain : avec mépris6. se défait : se débarrasse7. empêtré : pris les pattes

Questions

1. Quels sont les personnages principaux de ce conte ?

22 © Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

Page 18: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

2. Que pense le chat du renard ? Relève une phrase pour justifier ta réponse.

3. Classe les groupes de mots surlignés selon qu’ils désignent le chat ou le renard.

Le chat Le renard

4. a. À quel personnage renvoient ces trois mots : modestement, familièrement, grotesquement ?

b. Quel est le point commun à ces trois mots ? À quelle classe grammaticale appartiennent-ils ?

5. À quelle étape du schéma narratif correspond la phrase « Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui » ? à la situation finale à l’élément modificateur aux péripéties

6. Pourquoi le chat est-il plus rusé que le renard ? Aide-toi de la fin du conte pour répondre.

Expression écrite

7. En quelques lignes, imagine que le chat, de retour à la ferme, raconte son aventure aux autres animaux. Tu rédigeras ton texte au présent, en commençant ainsi : « J’arrive dans le bois et je me trouve nez à nez avec le renard…

Culture littéraire

8. Lis le conte « Le Maître Chat ou Le chat botté » de Charles Perrault et découvre un autre chat rusé !

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Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le renard et le Chat Fiche 2

Objectif ▶ Caractériser les personnages et comprendre la moralité

Lis le conte.

Texte intégral

Le hasard fit un jour que le chat, dans un bois, rencontra le seigneur renard. « Il est habile et plein d’expérience, pensa le chat en le voyant, c’est un grand personnage dans le monde, respecté à cause de sa haute sagesse. » Aussi l’aborda-t-il avec beaucoup d’amabilité1.

– Bonjour, cher monsieur le renard, comment allez-vous ? La santé est bonne, j’espère. Et par ces temps de vie chère, comment vous débrouillez-vous ?

Le renard, tout gonflé d’une morgue hautaine2, considéra3 le chat des pieds à la tête et de la tête aux pieds, se demandant pendant un bon moment s’il allait ou non donner une réponse à cet insolent animal.

– Dis donc, toi, misérable Lèche-Moustaches, espèce de drôle, espèce d’Arlequin grotesquement taché, espèce de crève-la-faim de chasseur de souris, qu’est-ce qu’il te prend ? Et d’où te permets-tu de venir me demander aussi familièrement de mes nouvelles ? Qui te crois-tu donc, malheureux ? Que sais-tu ? Combien d’arts4 connais-tu ? Quelles sont tes ressources ?

– Je n’en ai qu’une seule, répondit modestement le chat. – Ah oui ? Et quoi ? fit le renard. – Quand les chiens se mettent à mes trousses, dit le chat, je peux grimper à un arbre et me sauver. – Et c’est tout ? laissa tomber le renard avec dédain5. Sache que moi, je suis maître de ruses par centaines et

que j’ai, par-dessus, tout un sac à malices ! Tu me fais pitié, tiens ! Viens avec moi, et je te montrerai comment on se défait6 des chiens.

Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui. Le chat bondit vivement sur un arbre et se réfugia tout au sommet, dans les dernières branches, où il se tint caché dans le feuillage.

– Ouvre ton sac, seigneur renard ! Ouvre ton sac, c’est le moment ! cria le chat du haut de son arbre.Mais les chiens l’avaient pris déjà et le tenaient ferme.

– Holà, seigneur renard ! cria encore le chat, vous vous êtes empêtré7 dans vos centaines de ruses ; mais si vous n’aviez su que grimper comme moi, votre vie vous serait restée !

J. et W. Grimm, « Le Renard et le Chat », Contes, trad. A. Guerne, © éditions Flammarion, 1967.

1. amabilité : politesse, soins2. une morgue hautaine : une attitude méprisante3. considéra : regarda4. arts : techniques

5. avec dédain : avec mépris6. se défait : se débarrasse7. empêtré : pris les pattes

Questions

1. Relève trois caractéristiques du renard données par le chat.

24 © Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

Page 20: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

2. a. Relève quatre expressions par lesquelles le renard désigne le chat.

b. Explique l’expression de ton choix.

3. Quelle expression habituelle définit le renard ? Naïf comme un renard Drôle comme un renard Rusé comme un renard

4. À quelle étape du schéma narratif correspond la phrase : « Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui » ?

5. Cherche dans un dictionnaire le sens de l'expression surlignée un sac à malices et recopie-le.

6. Dans ce conte, quel est finalement l’animal le plus rusé ?

Expression écrite

7. Invente une autre fin et une autre moralité à ce conte.

Culture littéraire

8. Quel conte de Charles Perrault met en scène un chat rusé ?

25© Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

Page 21: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le renard et le Chat Fiche 3

Objectif ▶ S'appuyer sur des éléments d'analyse fine et les réinvestir dans une expression écrite.

Lis le conte.

Texte intégral

Le hasard fit un jour que le chat, dans un bois, rencontra le seigneur renard. « Il est habile et plein d’expérience, pensa le chat en le voyant, c’est un grand personnage dans le monde, respecté à cause de sa haute sagesse. » Aussi l’aborda-t-il avec beaucoup d’amabilité1.

– Bonjour, cher monsieur le renard, comment allez-vous ? La santé est bonne, j’espère. Et par ces temps de vie chère, comment vous débrouillez-vous ?

Le renard, tout gonflé d’une morgue hautaine2, considéra le chat des pieds à la tête et de la tête aux pieds, se demandant pendant un bon moment s’il allait ou non donner une réponse à cet insolent animal.

– Dis donc, toi, misérable Lèche-Moustaches, espèce de drôle, espèce d’Arlequin grotesquement taché, espèce de crève-la-faim de chasseur de souris, qu’est-ce qu’il te prend ? Et d’où te permets-tu de venir me demander aussi familièrement de mes nouvelles ? Qui te crois-tu donc, malheureux ? Que sais-tu ? Combien d’arts3 connais-tu ? Quelles sont tes ressources ?

– Je n’en ai qu’une seule, répondit modestement le chat. – Ah oui ? Et quoi ? fit le renard. – Quand les chiens se mettent à mes trousses, dit le chat, je peux grimper à un arbre et me sauver. – Et c’est tout ? laissa tomber le renard avec dédain4. Sache que moi, je suis maître de ruses par centaines et

que j’ai, par-dessus, tout un sac à malices ! Tu me fais pitié, tiens ! Viens avec moi, et je te montrerai comment on se défait des chiens.

Au beau milieu de ce discours arriva un chasseur qui avait quatre chiens avec lui. Le chat bondit vivement sur un arbre et se réfugia tout au sommet, dans les dernières branches, où il se tint caché dans le feuillage.

– Ouvre ton sac, seigneur renard ! Ouvre ton sac, c’est le moment ! cria le chat du haut de son arbre.Mais les chiens l’avaient pris déjà et le tenaient ferme.

– Holà, seigneur renard ! cria encore le chat, vous vous êtes empêtré dans vos centaines de ruses ; mais si vous n’aviez su que grimper comme moi, votre vie vous serait restée !

J. et W. Grimm, « Le Renard et le Chat », Contes, trad. A. Guerne, © éditions Flammarion, 1967.

1. amabilité : politesse, soins2. une morgue hautaine : une attitude méprisante

3. arts : techniques4. avec dédain : avec mépris

Questions

1. Quel jugement le renard porte-t-il sur le chat ? Justifie ta réponse en citant le texte.

26 © Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

Page 22: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Texte complémentaire – Pédagogie différenciée

2. Explique l’expression surlignée espèce d’Arlequin grotesquement taché par laquelle le renard désigne le chat. Quelle information t’apporte-t-elle sur la description du chat ?

3. Quel est le radical du mot hautain ? Explique ensuite le sens de ce mot.

4. a. Quel est le type de phrase utilisé essentiellement par le renard ?

b. Quel ton donnent-elles au propos du renard ?

Expression écrite

5. Invente un autre conte où, cette fois, le chat rencontre un autre animal. N’oublie pas de rédiger la moralité du conte.

Culture littéraire

6. Quel auteur du xviie siècle met en scène des animaux afin de dénoncer les comportements humains ?

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Page 23: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Évaluation

Nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Classe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Date . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Le Chat botté Page 49

Un jeune homme n’a reçu qu’un chat en héritage. Ce dernier va lui montrer qu’il peut lui faire gagner bien des richesses. Découvre, à travers cet extrait, comment ce chat botté parvient à s’emparer d’un château.

Le maître chat arriva enfin dans un beau château dont le maître était un ogre, le plus riche qu’on ait jamais vu, car toutes les terres par où le roi avait passé étaient de la dépendance de ce château.

Le chat, qui eut soin de s’informer qui était cet ogre et ce qu’il savait faire, demanda à lui parler, disant qu’il n’avait pas voulu passer si près de son château sans avoir l’honneur de lui faire la révérence. L’ogre le reçut aussi civilement que le peut un ogre, et le fit reposer.

« On m’a assuré, dit le chat, que vous aviez le don de vous changer en toutes sortes d’animaux, que vous pouviez par exemple vous transformer en lion, en éléphant ?

– Cela est vrai, répondit l’ogre brusquement, et pour vous le montrer, vous m’allez voir devenir lion. »Le chat fut si effrayé de voir un lion devant lui, qu’il gagna aussitôt les gouttières, non sans peine et sans

péril, à cause de ses bottes qui ne valaient rien pour marcher sur les tuiles.Quelque temps après, le chat, ayant vu que l’ogre avait quitté sa première forme, descendit, et avoua qu’il

avait eu bien peur.« On m’a assuré encore, dit le chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez aussi le pouvoir de prendre

la forme des plus petits animaux, par exemple de vous changer en un rat, en une souris ; je vous avoue que je tiens cela tout à fait impossible.

– Impossible ? reprit l’ogre, vous allez voir. »Et en même temps il se changea en une souris, qui se mit à courir sur le plancher. Le chat ne l’eut pas plus

tôt aperçue qu’il se jeta dessus, et la mangea.Charles Perrault, « Le Maître Chat ou Le Chat botté », 1697.

Analyser le texte

1. Quels sont les deux personnages de ce texte ?

2. a. Qui habite le château au début de l’extrait ?

b. Relève une phrase qui indique la richesse de ce personnage.

28 © Magnard, 2013 – Jardin des Lettres 6e – Livre Ressources

Page 24: Jardin Des Lettres 6e

Jardin des lettres 6e Évaluation

3. Quel prétexte le chat donne-t-il pour pénétrer dans le château ?

4. Quel pouvoir possède le maître du château ?

5. Donne un verbe synonyme de « changer » (l. 10).

6. Comment le chat parvient-il à dominer la force de son adversaire ?

7. Quelle était l’intention du chat botté dès sa visite du château ?

8. Invente une moralité à ce conte.

Écrire

9. Si, comme l’ogre du « Chat botté », tu avais le pouvoir de te métamorphoser, quel animal choisirais-tu d’être et pourquoi ?

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