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| UNE PUBLICATION DE LA DIRECTION DE LA RECHERCHE ET DE LA DOCUMENTATION | JANVIER 2018 | L’ activité demeure stable en 2018 LES PRÉVISIONS POUR L’ENSEMBLE DE L’INDUSTRIE EN 2018 LES PRÉVISIONS PAR SECTEUR LES PRÉVISIONS PAR RÉGION LES PRÉVISIONS PAR MÉTIER ET OCCUPATION LES PRINCIPAUX PROJETS / Le secteur du génie civil et de la voirie poursuit sa hausse / Le secteur industriel demeure faible, pour le moment / Bien que le secteur institutionnel et commercial soit toujours très actif, un léger ralentissement y est prévu / Après une hausse inattendue en 2017, l’activité dans la construction résidentielle ralentira en 2018 /2 / 4 /8 /10 /12

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| UNE PUBLICATION DE LA DIRECTION DE LA RECHERCHE ET DE LA DOCUMENTATION | JANVIER 2018 |

L’ activité demeure stable en

2018LES PRÉVISIONS POURL’ENSEMBLE DE L’INDUSTRIE EN 2018

LES PRÉVISIONS PAR SECTEUR

LES PRÉVISIONS PAR RÉGION

LES PRÉVISIONS PAR MÉTIER ET OCCUPATION

LES PRINCIPAUX PROJETS

/ Le secteur du génie civil et de la voirie poursuit sa hausse

/ Le secteur industriel demeure faible, pour le moment

/ Bien que le secteur institutionnel et commercial soit toujours très actif, un léger ralentissement y est prévu

/ Après une hausse inattendue en 2017, l’activité dans la construction résidentielle ralentira en 2018

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LES PRÉVISIONS POURL’ENSEMBLE DE L’INDUSTRIE EN 2018

L’industrie de la construction demeure relativement stable en 2018

L’activité dans la construction assujettie à la Loi R-20 connaît une hausse de 1 % en 2017, comparativement à 2016, avec 146,5 millions d’heures travaillées. Cette performance, soutenue par une croissance économique plus forte que ce qui avait été prévu, confirme une certaine stabilisation de l’activité de la construction, après quelques années de baisse depuis le sommet atteint en 2012.

Bien que s’inscrivant toujours dans un cycle baissier, cette relative stabilité se prolon­gera en 2018 avec un recul de seulement 2 % par rapport à 2017, soit 144,0 millions d’heures travaillées prévues. Il s’agit d’un niveau d’activité toujours substantiel et encore comparable à ce qui avait été enregistré en 2016. Le secteur du génie civil et de la voirie aug­mentera la cadence, soutenu par l’apogée

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NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES DANS L’INDUSTRIE (en millions d’heures)

de grands chantiers à Montréal et des programmes ou projets d’investissement public majeurs. Le secteur institutionnel et commercial, bien qu’il soit toujours robuste, perdra quelque peu d’intensité. Le secteur résidentiel, quant à lui, devrait enregistrer un recul et, finalement, le secteur indus­triel subira le contrecoup de l’achèvement du chantier de la cimenterie McInnis en 2017 et d’une reprise de l’activité qui se fait attendre ; le secteur se trouve ainsi privé de nouveaux projets d’importance pour pren­dre le relais, jusqu’à maintenant.

Dans ce contexte d’activité de bon niveau, il y a tout de même eu 153 000 travailleurs qui ont été actifs sur les chantiers en 2017. Pour 2018, environ 8 200 nouveaux travailleurs devraient intégrer l’industrie de la construc­tion, en raison de départs vers la retraite ou d’une nouvelle carrière.

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Quatre régions sur dix seront en croissance en 2018, soit la Baie­James, l’Outaouais, l’Estrie et Québec. La plupart des autres régions connaîtront de légers reculs, de l’ordre d’environ 2 %. Seules les régions de la Côte­Nord, du Saguenay–Lac­Saint­Jean et de la Mauricie–Bois­Francs seront en baisse plus importante.

La majorité des métiers et occupations subiront un léger retrait de l’activité, en 2018. Les métiers majoritairement présents dans le secteur du génie civil et de la voirie seront favorisés : les opérateurs de pelles, les opérateurs d’équipement lourd et les arpenteurs sont ceux qui tireront leur épingle du jeu. Par contre, la fin de grands projets industriels devrait faire subir les plus fortes pertes pour les monteurs de lignes, les chaudronniers, les soudeurs en tuyauterie (haute pression), les tuyauteurs et les mécaniciens industriels de chantier.

LES PRÉVISIONS POURL’ENSEMBLE DE L’INDUSTRIE EN 2018

NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR SECTEUR (en millions d’heures)

Secteur 20162017 Estimation

2018 Prévision

Total 145,2 146,5 144,0

Variation 3 % 1 % -2 %

Génie civil et voirie 27,7 29,5 30,0

Variation 5 % 6 % 2 %

Industriel 11,6 11,0 10,5

Variation 14 % -6 % -5 %

Institutionnel et commercial

78,7 78,0 76,5

Variation 2 % -1 % -2 %

Résidentiel 27,0 28,0 27,0

Variation 2 % 3 % -4 %

Les métiers majoritairement présents dans le secteur du génie civil et de la voirie seront favorisés...

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LES PRÉVISIONSPAR SECTEUR

Le secteur du génie civil et de la voirie con­naîtra une troisième hausse consécutive en 2018, avec 30,0 millions d’heures tra­vaillées, en hausse de 2 % relativement à 2017. L’augmentation de la cadence des projets du nouveau pont Champlain et de l’échangeur Turcot ont permis au secteur de cumuler 29,5 millions d’heures travaillées en 2017, une croissance de 6 % compara­tivement à 2016.

Le premier secteur en importance, le sous­secteur des routes et des infrastruc­tures, sera de nouveau très actif dans la région du grand Montréal. Le projet de la construction du nouveau pont Champlain continuera d’occuper une grande place dans les heures déclarées de ce secteur, et gagnera même en intensité en 2018. La reconstruction de l’échangeur Turcot, deux­ième chantier en importance dans la région métropolitaine, sera également à l’avant­plan. En outre, il faudra également surveill­er le début du projet du Réseau électrique métropolitain, qui pourrait s’ajouter à ceux annoncés pour 2018. Ces chantiers d’im­portance favoriseront une hausse de ce sous­secteur, en 2018.

La région de Québec sera également très active, avec le début des travaux de la phase 2 pour l’élargissement de l’autoroute Henri­IV, qui pourraient durer cinq ans. À l’inverse, les autres segments fléchi­ront en 2018. Le sous­secteur des postes et des lignes électriques subira un recul, principalement attribuable à l’avancement de deux chantiers majeurs : celui de la Romaine sur la Côte­Nord ainsi que celui de Chamouchouane–Bout­de­l’Île, qui touche les régions du Saguenay–Lac­Saint­Jean, de la Mauricie–Bois­Francs et du grand Montréal. Ce dernier a connu son apogée à l’automne 2017.

Le secteur génie civil et voirie poursuit sa hausse

Le secteur pourrait croître légèrement en 2018, grâce à des projets routiers et d’infrastructures.

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NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR ANNÉE - SECTEUR GÉNIE CIVIL ET VOIRIE (en millions d’heures)

LES PRÉVISIONSPAR SECTEUR

Les projets d’éoliennes tirent à leur fin, et ce sous­secteur n’aura plus de chantiers actifs en 2018. Le parc éolien Mont Sainte­Marguerite dans la région de Chaudière­Appalaches et le parc éolien Nicolas­Riou dans la ré­gion du Bas­Saint­Laurent se terminent tous deux en décembre 2017. Finalement, le sous­secteur des centrales hydroélec­triques, presque entièrement composé du chantier de la Romaine sur la Côte­Nord, déclinera de nouveau en 2018. Ce projet arrive graduellement à échéance : Romaine 3 a été inauguré en octobre 2017 et Romaine 4 est prévu se terminer en 2020.

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LES PRÉVISIONSPAR SECTEUR

L’année 2017 aura connu un ralentissement, avec un recul de 6 % des heures travaillées par rapport à 2016, avec 11,0 millions d’heures travaillées. La baisse est essen­tiellement due à la fin de la construction de la cimenterie McInnis, dans la région de la Gaspésie. Seules trois régions ont été favorisées et ont connu des augmentations de l’ordre de 50 % de leur activité. Dans la région Mauricie–Bois­Francs, la rénovation d’une usine à Trois­Rivières par la compa­gnie Kruger ainsi que la construction d’une usine à Yamachiche par la compagnie Olymel ont été favorables pour les travailleurs du secteur. Sur la Côte­Nord, la construction d’une usine de 100 M$ à Port­Cartier par Produits Forestiers Arbec a donné de l’im­pulsion à la région. Finalement, l’Outaouais a connu une hausse du même ordre, grâce à des projets de moindre envergure.

Malgré une économie mondiale en reprise, le contexte incertain de la renégociation du traité de libre­échange entre le Canada, les États­Unis et le Mexique nuit au secteur industriel. Aucun projet de grande ampleur n’est annoncé pour 2018. Le niveau d’ac­tivité dans le secteur industriel retournera ainsi près du creux atteint en 2015.

Les heures travaillées fléchiront de 5 %, avec 10,5 millions d’heures prévues. La plupart des régions devraient demeu rer plutôt sta­bles en 2018, hormis celles qui verront des chantiers se terminer : le Bas­Saint­Laurent–Gaspésie, l’Abitibi­Témiscamingue, l’Estrie et la Mauricie–Bois­Francs. Sur la Côte­Nord, l’avènement du redémarrage de la mine du lac Bloom par la société Champion Iron signale la reprise d’une certaine activité, qui permettra au secteur de poursuivre sa remontée amorcée en 2017 dans la région, mais sans aucune commune mesure avec le niveau d’activité connu vers 2012.

Le secteur industriel demeure faible, pour le moment

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NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR ANNÉE - SECTEUR INDUSTRIEL (en millions d’heures)

Aucun projet de grande ampleur n’est annoncé pour 2018. Le niveau d’activité dans le secteur industriel retournera ainsi près du creux atteint en 2015.

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L’activité dans le secteur institutionnel et commercial aura faiblement fléchi en 2017, pour s’arrêter à 78,0 millions d’heures travaillées, soit 1 % de moins qu’en 2016. La fin de la deuxième phase du CHUM, au printemps 2017, aura notamment contribué à ce recul. Un autre recul est attendu en 2018. En effet, la baisse prévue est de 2 %, avec un volume d’activité de 76,5 millions d’heures travaillées.

En 2018, la baisse de l’activité dans la cons­truction institutionnelle sera principalement attribuable à une année de transition avant le démarrage de la phase 3 du CHUM en 2019, qui se traduira par une activité moindre durant la démolition de l’Hôpital Saint­Luc, et à la fin des travaux au CHU Sainte­ Justine. Cependant, l’activité se poursuivra pour plusieurs projets d’importance.

La bonification du Plan québécois des infra­structures, annoncée en 2017, contribuera à maintenir un niveau d’activité relativement élevé dans la construction institutionnelle, notamment dans le secteur de l’éducation et de la santé.

Dans le milieu de la santé, la construction de l’Hôpital de Baie­Saint­Paul et du nouveau complexe hospitalier du CHU de Québec se poursuivra. Par ailleurs, deux projets impor­tants débuteront en 2018, soit la construc­tion du Centre femme­jeunesse­famille du CHU de Sherbrooke et la modernisation de l’Institut de cardiologie de Montréal.

Dans le domaine de l’éducation, le chan­tier du complexe des sciences et de génie de l’Université de Montréal, dont la fin est prévue pour 2019, se poursuivra dans la foulée des autres projets dont bénéficient les infrastructures scolaires.

Bien que le secteur institutionnel et commercial soit toujours très actif, un léger ralentissement y est prévu

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Du côté de la construction commerciale, le volume d’activité sera plutôt stable au cours de 2018, avec quelques projets importants qui se poursuivront, dont le Solar Uniquartier de Devimco, à Brossard. Les investisse­ments dans les immeubles de bureaux devraient se stabiliser, alors qu’une baisse peut être attendue dans les établissements de loisirs avec la fin de la construction de la Place Bell, à Laval, en 2017. Le début de la construction du Centre de transport Bel­lechasse, de la STM, maintiendra l’activité reliée aux services de transport en commun.

Pour sa part, la construction d’immeubles résidentiels en hauteur, qui fait aussi partie du secteur institutionnel et commer­cial, continuera de répondre à une demande soutenue. Depuis 2015, les mises en chantier sont nombreuses pour ce type d’immeubles, et la tendance devrait persister en 2018. En plus des chantiers déjà en cours, plusieurs projets importants commenceront en 2018 à Montréal, notamment au centre­ville, avec la construction de la Tour des Cana­diens 3 et le projet Square Children’s situé sur le site de l’ancien Hôpital de Montréal pour enfants.

LES PRÉVISIONSPAR SECTEUR

NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR ANNÉE - SECTEUR INSTITUTIONNEL ET COMMERCIAL (en millions d’heures)

© CCQ,Direction de la recherche et de la documentation /PERSPECTIVES | Janvier 2018 7

La construction résidentielle ralentira quelque peu en 2018. On s’attend à ce que les mises en chantier diminuent à 40 500, soit de 6 % comparativement à 2017. Le volume de travail s’établira à 27,0 millions d’heures travaillées, en baisse de 4 %.

Le volume de travail a augmenté de façon inespérée en 2017 (+ 3%) dans la construc­tion résidentielle, pour s’élever à 28,0 millions d’heures. Le bilan des mises en chantier devrait s’établir à 43 100 (toutes tailles d’im­meubles confondues), en hausse de 11 % par rapport à 2016. Le logement locatif do­mine encore la construction résidentielle et représente environ 37 % des mises en chan­tier, alors que le segment de marché ayant le plus augmenté est celui de la copropriété.

Le contexte économique particulièrement favorable de 2017 a propulsé les mises en chantier à la hausse. L’amélioration des revenus, liée en grande partie à l’accéléra­tion de la croissance de l’emploi, a facil­ité les projets d’achat de maison. Avec la hausse des taux d’intérêt entamée depuis l’été, les ménages veulent profiter de taux hypothécaires qui sont encore à un niveau historiquement faible. Conséquemment, le marché de la revente s’est sensiblement resserré, assurant une hausse continue du prix des propriétés, et les stocks d’unités achevées, mais non complétées, ont con­tinué de fondre. Par ailleurs, le vieillisse­ment de la population soutient une forte demande pour le locatif.

Bien que l’enthousiasme des ménages pourrait se poursuivre durant une bonne partie de 2018, les déterminants fondamen­taux des mises en chantier, en particulier la démographie, n’indiquent pas qu’il pourrait y avoir un maintien de la hausse en 2018.

Après une hausse inattendue en 2017, l’activité dans la construction résidentielle ralentira en 2018

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LES PRÉVISIONSPAR SECTEUR

NOMBRE D’HEURES TRAVAILLÉES PAR ANNÉE - SECTEUR RÉSIDENTIEL (en millions d’heures)

Deux thématiques ont été présentes dans l’actualité immobilière au cours de la dernière année. Tout d’abord, la mise en place de nouvelles mesures visant à resser­rer le crédit hypothécaire en octobre 2016 a eu des effets moins sentis que prévu. L’embellie économique a vraisemblable­ment atténué l’impact de cette mesure, qui pourrait néanmoins révéler ses effets plus tard, notamment dans une perspective de normalisation, même graduelle, des taux d’intérêt. Deuxièmement, l’afflux d’inves­tisseurs étrangers a continué sur la lancée entamée en 2016. Le phénomène reste marginal, concernant environ 1,5% des transactions dans la RMR de Montréal (selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement SCHL). Toutefois, il faudra suivre l’évolution de la situation de près.

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LES PRÉVISIONSPAR RÉGION

L’année 2017 aura permis à plusieurs ré­gions de renouer avec la croissance, après une année décevante à ce chapitre. Plus spécifiquement, deux régions ont observé des croissances dans les quatre secteurs de la construction. En tête vient la région de la Mauricie–Bois­Francs (+19 %), dont l’en­semble des secteurs a contribué à hisser sa croissance. Mais cette forte hausse est surtout attribuable à un rebond du secteur industriel, avec la reconversion de l’usine Kruger à Trois­Rivières. La même situation s’est observée en Estrie, où une croissance de 7 % a été observée.

Vient ensuite la région de Québec (+4 %), qui après 5 ans connaît une première re­montée. Dans une moindre mesure, l’Out­aouais (+3 %) a également profité d’une embellie, ainsi que la région de Montréal (+1 %), qui commence malgré tout à ressentir la fin de la phase 2 du CHUM, qui a eu lieu au printemps dernier.

Dans un autre registre, la région du Sa­guenay–Lac­Saint­Jean est demeurée sta­ble, alors que les autres ont subi des reculs. L’Abitibi­Témiscamingue (­4 %) ressent en­core la fin du chantier du centre de déten­tion à Amos. Sur la Côte­Nord (­16 %), même avec une remontée dans le secteur industriel, la région subit une cinquième année de baisse consécutive. Les régions du Bas­Saint­Laurent–Gaspésie (­23 %) et de la Baie­James (­33 %) subissent toutes deux la fin de projets majeurs sur leur terri­toire respectif, soit la fin de la construction de la cimenterie McInnis et la construction de la mine de diamants Renard.

L’année 2018 offre des perspectives in­téressantes pour quelques régions. Bien qu’elle représente peu d’heures, la région

Croissance prévue dans quatre régions en 2018

de la Baie­James (+8 %) vient en tête, avec la réfection de la route de la Baie­James, qui est déjà amorcée. Après plusieurs années de revirements, la construction d’un centre multifonctionnel devrait débuter à Gatineau et permettre ainsi à la région de l’Outaouais de réaliser une hausse de 2 % en 2018. La région de Québec (+1 %) connaîtra une seconde année de croissance, avec, entre au­tres, le projet de la construction du Complexe hospitalier du CHU de Québec, de même que celui de Baie­Saint­Paul. Le secteur du génie civil et de la voirie prendra également de l’importance en 2018, avec l’élargissement de l’autoroute Henri­IV, qui débutera l’an pro­chain et devrait durer cinq ans.

ACTIVITÉ RÉGIONALE Variation du nombre d’heures travaillées

Région2017 Estimation

2018 Prévision

Bas-Saint-Laurent–Gaspésie -23 % -2 %

Saguenay–Lac-Saint-Jean 0 % -4 %

Québec 4 % 1 %

Mauricie–Bois-Francs 19 % -7 %

Estrie 7 % 1 %

Grand Montréal 1 % -2 %

Outaouais 3 % 2 %

Abitibi-Témiscamingue -4 % -2 %

Côte-Nord -16 % -3 %

Baie-James -33 % 8 %

Ensemble du Québec 1 % -2 %

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LES PRÉVISIONSPAR RÉGION

L’activité de construction dansla nouvelle région du Nunavik 

Après une bonne accélération du secteur résidentiel à Montréal en 2017, celui­ci devrait ralentir la cadence en 2018, de même que le secteur institutionnel et com­mercial, toujours en lien avec l’achève­ment de la phase 2 du CHUM survenu en 2017. Pour cela, l’augmentation du secteur du génie civil et de la voirie ne sera pas suffisante pour contrebalancer et la région connaîtra par conséquent une baisse de 2 %.

Les régions de l’Abitibi­Témiscamingue (­2 %) et du Bas­Saint­Laurent–Gaspésie (­2 %) auront des ralentissements du même ordre, les deux subissant les contrecoups d’un ralentissement du secteur industriel. La mine Whabouchi devrait connaître son aboutissement en 2018 pour la première, alors que la seconde ne pourra compenser la perte de la fin du chantier de la cimen­terie McInnis.

Sur la Côte­Nord (­3 %), le redémarrage de la mine du lac Bloom ne permettra pas de compenser les pertes dans la région dues à l’avancement de la Romaine. La progression du projet de ligne électrique Chamouchouane­Bout­de­l’île explique le ralentissement de 4 % qui touchera le Saguenay–Lac­Saint­Jean. Finalement, le secteur industriel ralentira la région de la Mauricie–Bois­Francs (­7 %), qui ressentira la perte du chantier de Kruger à Trois­Rivières.

La région du Nunavik a officiellement été créée dans l’industrie de la construction en juin 2017, alors qu’elle était auparavant intégrée à la région de la Côte­Nord. Elle représente presque tout le territoire situé au nord du parallèle de la latitude 55.

Près de 700 salariés auront travaillé dans la région du Nunavik en 2017, soit une croissance de 25 % relativement à 2016. Ces derniers auront enregistré un volu­me de travail de 450 000 heures en 2017, ce qui se traduit par une hausse de 26 % comparativement à l’année précédente. Soulignons toutefois que le volume de tra­vail fluctue beaucoup d’une année à l’autre, puisqu’il est tributaire de peu de chantiers de grande envergure qui peuvent avoir un grand impact sur l’activité dans la région.

Quelques projets ont vu le jour dans la ré­gion du Nunavik, en 2017. Notamment, l’Office municipal d’habitation Kativik in­vestit dans la construction d’importants projets résidentiels. L’Administration ré­gionale Kativik a quant à elle construit un centre communautaire multidisciplinaire au nord de Kuujjuarapik, et rénové le pa­villon d’accueil du parc Kuururjuaq. De son côté, Hydro­Québec est responsable des travaux d’agrandissement et de rénovation du Centre Pierre­Radisson, qui s’étaleront jusqu’en 2018.

De plus, la région du Nunavik pourrait tirer profit de l’activité générée par le projet de construction d’un nouveau CLSC à Aupaluk par la Régie régionale de la santé et des ser­vices sociaux du Nunavik, s’il se concrétise.

Quelques projets ont vu le jour dans la région du Nunavik, en 2017. Notamment, l’Office municipal d’habitation Kativik investit dans la construction d’importants projets résidentiels.

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LES PRÉVISIONSPAR MÉTIER ET OCCUPATION

Au courant de 2017, une dizaine de métiers et occupations ont connu des variations positives importantes de leur activité. C’est le cas pour les boutefeux et foreurs (+14 %), les plâtriers (+8 %), les arpen­teurs (+8 %), les opérateurs d’équipement lourd (+7 %) et les méca niciens en pro­tection­incendie (+6 %). D’autres métiers ont connu des augmentations notables de l’ordre de 5 % : les peintres, les opérateurs de pelles, les méca niciens de machines lourdes et les carreleurs. À l’opposé, certains métiers ont subi des reculs plus marqués : les chaudronniers (­26 %), les plongeurs (­24 %), les ferrailleurs (­10 %) et les sou­deurs (­8 %).

En 2018, peu de variations importantes sont prévues parmi les métiers et occupa­tions. Trois métiers et occupations pour­suivront leur croissance, soit les arpen­teurs (+4 %), les opérateurs d’équipement lourd (+4 %) et les opérateurs de pelles (2 %). Ces métiers et occupations sont majoritairement actifs dans le secteur du génie civil et de la voirie, qui demeurera soutenu. Le secteur permettra également de maintenir l’activité des manœuvres, des soudeurs, des monteurs­assembleurs, des mécaniciens de machines lourdes, des ferrailleurs, des cimentiers­applicateurs et finalement des grutiers.

Les autres métiers et occupations subi­ront des ralentissements de l’ordre de 2 %, qui est essentiellement le ralen­tissement d’activité anticipé pour 2018. Par exemple, on parle ici des métiers de mécanicien d’ascenseur, de poseur de systèmes intérieurs, de monteur­ mécanicien (vitrier), de poseur de revête­ments souples, d’installateur de systèmes de sécurité, de frigoriste et de mécanicien en protection­incendie.

Les métiers et occupations présents dans le secteur du génie civil et de la voirie maintiendront leur activité

C’est l’occupation de monteur de lignes (­11 %) qui subira le ralentissement le plus marquant en 2018, car il sera touché simul­tanément par le ralentissement du projet de la Romaine et de celui de la construction de ligne Chamouchouane­Bout­de­l’île. Pour leur part, les chaudronniers (­4 %) et les soudeurs en tuyauterie (­7 %) subiront le recul du secteur industriel. Dans l’ensemble, nous estimons qu’envi­ron 153 000 travailleurs de la construc­tion assujettie à la Loi R­20 devraient être actifs en 2018. Bon an, mal an, le recrute­ment demeure essentiel dans l’ensemble des métiers et occupations pour assurer une relève. Chaque année, l’industrie doit remplacer ceux qui s’en vont en raison de départs à la retraite ou d’un change­ment de carrière. Environ 8 200 nouveaux travailleurs devraient intégrer l’industrie, en 2018.

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Monteur de lignes

Soudeur en tuyauterie (haute pression)

Chaudronnier

Tuyauteur

Mécanicien industriel de chantier

Briqueteur-maçon

Électricien

Calorifugeur

Plâtrier

Carreleur

Ferblantier

Charpentier-menuisier

Peintre

Couvreur

Frigoriste

Mécanicien en protection-incendie

Installateur de systèmes de sécurité

Monteur-mécanicien (vitrier)

Poseur de systèmes intérieurs

Poseur de revêtements souples

Mécanicien d'ascenseur

Boutefeu-foreur

Grutier

Cimentier-applicateur

Ferrailleur

Mécanicien de machines lourdes

Monteur-assembleur

Soudeur

Manœuvre

Opérateur de pelles

Opérateur d'équipement lourd

Arpenteur

Scaphandrier

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Variation 2017

Variation 2018

15 %-20 %-25 %

ACTIVITÉ DES MÉTIERS ET OCCUPATIONS | Variation annuelle des heures travaillées

LES PRÉVISIONSPAR MÉTIER ET OCCUPATION

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LES PRINCIPAUX PROJETS

Description du projet Valeur (M$) Échéancier

Secteur génie civil et voirie

Complexe hydroélectrique La Romaine, Hydro-Québec (rivière Romaine) 6 500 2009-2020

Nouveau pont Champlain, Infrastructure Canada (Montréal) 4 239 2015-2019

Échangeur Turcot, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (Montréal) 3 670 2015-2020

Projet Chamouchouane–Bout-de-l’Île, Hydro-Québec (du Saguenay–Lac-Saint-Jean à Montréal) 1 340 2015-2018

Raccordement du complexe La Romaine au réseau de transport (Côte-Nord) 1 290 2011-2020

Réaménagement de l’échangeur Dorval, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (Montréal) 507 2009-2018

Parc éolien Nicolas-Riou, EDF EN Canada, (MRC des Basques) 500 2016-2017

Autoroute 35 (de Saint-Jean-d'Iberville à Philipsburg) 460 2009-2017

Garage souterrain pour voitures de métro, STM (Montréal) 440 2017-2021

Construction d’une usine de désinfection à l’ozone (Montréal) 351 2016-2018

Aménagement d’un service rapide par bus (SRB), AMT (Montréal) 291 2015-2022

Parc éolien Mont Sainte-Marguerite, (MRC de Lotbinière) 275 2016-2017

Réfection de la route de la Baie-James (entre Matagami et Radisson) 265 2017-2021

Recouvrement de l'autoroute Ville-Marie (Montréal) 142 2016-2017

Secteur industriel

Mine de lithium « Projet Whabouchi », Nemaska Lithium (Nemaska) 250 2016-2018

Usine de production de vaccins, Medicago (Québec) 245 2016-2019

Usine de biocarburant, Produits Forestiers Arbec et Ensyn (Port-Cartier) 100 2016-2017

Construction d’une usine, Olymel (Yamachiche) 80 2017-2019

Usine de biométhanisation, SEMECS (Varennes) 58 2016-2018

Construction d’une usine et d’un centre d’usinage en optique, Olympus NDT Canada (Québec) 35 2016-2017

Secteur institutionnel et commercial

CHUM et CRCHUM (Montréal) 3 631 2011-2021

Complexe hospitalier du CHUQ (Québec) 1 967 2017-2025

Développement Solar Uniquartier, Devimco (Brossard) 1 300 2017-2027

CHU Sainte-Justine (Montréal) 940 2006-2018

Développement commercial et résidentiel District 55, Groupe Robin (Trois-Rivières) 800 2014-…

Développement commercial « Espace Montmorency », Groupe Montoni, Fonds immobilier FTQ et Claridge (Laval) 420 2017-2021

Complexe des sciences, Université de Montréal (Montréal) 350 2016-2019

Centre d’entretien ferroviaire, AMT (Montréal) 320 2015-2018

Complexe de copropriétés YUL, groupes Brivia et Tianco (Montréal) 300 2014-2020

Aéroport Jean-Lesage (Québec) 277 2012-2019

Centre de détention, Société immobilière du Québec (Sorel-Tracy) 266 2013-2017

PRINCIPAUX PROJETS DÉMARRÉS

© CCQ,Direction de la recherche et de la documentation /PERSPECTIVES | Janvier 2018 13

LES PRINCIPAUX PROJETS

Description du projet Valeur (M$) Échéancier

Secteur institutionnel et commercial (suite)

Complexe Urbania 2, Fonds immobilier de solidarité FTQ (Laval) 270 2016-2022

Hôpital, CSSS de Charlevoix (Baie-Saint-Paul) 270 2015-2019

Projet immobilier « Westbury Montréal », Devmont (Montréal) 250 2017-2022

Immeuble de bureaux et commerces « Gare-hôtel Viger », Groupe Jesta (Montréal) 250 2013-2019

Complexe immobilier mixte Humaniti Montréal, Cogir et Fonds immobilier de solidarité FTQ (Montréal) 200 2017-2020

Projet Four Seasons Montréal, Carbonleo (Montréal) 200 2015-2018

Immeubles de copropriétés et d'appartements locatifs « Les condos O'Nessy », Devimco (Montréal) 175 2015-2019

Immeuble de copropriétés « Evolo X », immeuble de copropriétés Evolo X (Montréal) 170 2017-2020

Centre de distribution IKEA (Beauharnois) 160 2017-2019

Immeuble de bureaux « Îlot Balmoral », Société d’habitation et de développement (Montréal) 125 2015-2018

PRINCIPAUX PROJETS ANNONCÉS

Description du projet Valeur (M$) Échéancier

Secteur génie civil et voirie

Réseau électrique métropolitain, CDPQ Infra (Montréal) 6 040 …-2020

Réaménagement de la route 185 en autoroute, phase 3, ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports (Saint-Antonin–Saint-Louis-du-Ha! Ha!) 947 2018-2025

Élargissement de l’autoroute Henri-IV Phase II (Québec) 500 2018-2022

Remplacement du pont Jacques-Bizard (Montréal) 100 2018-2020

Secteur industriel

Redémarrage de la mine du lac Bloom, Champion Iron (Fermont) 327 2018-

Modernisation d’une usine, Siemens Canada (Montréal) 133 2017-…

Secteur institutionnel et commercial

Construction du complexe Square Children’s, Devimco, Fiera Capital et Fonds immobilier de solidarité FTQ (Montréal) 450 2017-2021

Centre de transport Bellechasse, STM (Montréal) 254 2018-2021

Revitalisation de l’Esplanade de la Place-Ville-Marie, Ivanhoé Cambridge (Montréal) 200 2018-2019

Centre femme-jeunesse-famille, CHUS (Sherbrooke) 198 2018-2024

Modernisation d’hôpital, Institut de cardiologie de Montréal (Montréal) 189 2018-2021

Tour des Canadiens 3, Cadillac Fairview, Canderel, Club de hockey Canadien (Montréal) 150 2018-2021

Immeuble de copropriétés « 628 Saint-Jacques », Broccolini (Montréal) 150 2018-2021

PRINCIPAUX PROJETS DÉMARRÉS

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Conception graphique de la grille et mise en pages :Zoom In DesignRévision : Féminin pluriel

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2017.

ISBN 978-2-550-77543-0 (PDF)

Le présent document est produit aux fins d’information par :La Direction de la recherche et de la documentationCommission de la construction du Québec Case postale 2030, succursale Youville Montréal (Québec) H2P 0B1

Bien que le masculin soit utilisé dans les textes de Perspectives 2018, les mots relatifs aux personnes désignent aussi bien les hommes que les femmes.

Ce document est disponible en média adapté sur demande.

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