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JANVIER 2007/3 Recherche et innovation en Bretagne n° 239 Le génome de l’oursin livre ses secrets Toutes les infos sur le ciel nocturne breton ! Protection de l’innovation : l’Inpi remet les trophées

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Page 1: JANVIER 2007/3 Recherche et innovation en Bretagne n°239 · des PME de haute tech-nologie et des grands comptes, organisée dans le cadre du “Pacte PME”(1) a eu lieu en Bretagne

JANVIER 2007/3€

R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°239

Le génome de l’oursin livre ses secrets

Toutes les infos sur le ciel nocturne breton !

Protection de l’innovation :l’Inpi remet les trophées

Page 2: JANVIER 2007/3 Recherche et innovation en Bretagne n°239 · des PME de haute tech-nologie et des grands comptes, organisée dans le cadre du “Pacte PME”(1) a eu lieu en Bretagne

ChristianWillaimeancien directeurd’UFR et professeur à l’Université

de Rennes1 (physique, chimie etmatériaux)

PaulTrehenprésident de l’Espace des scienceset professeur

honoraire des universités (biologie et environnement)

GérardMaisseprésident du centre Inra de Rennes (agronomie)

JacquesLenfantdirecteur du Centre d’initiation à l’enseignement

supérieur du grand Ouest (Cies)(informatique)

MichelCabaret

directeur de publication

DanielBoujarddirecteur du laboratoire Interactionscellulaires et

moléculaires (génétique et biologie)

Jean-ClaudeBodéréprésident de l’Université de Bretagne

occidentale (géographie)

PhilippeBlanchetprofesseur desociolinguistique à l’Université

Rennes2 (sciences humaines et sociales)

LouisBertelprofesseur éméritede l’Université de Rennes1

(télécommunications)

Avant sa publication,chaque article de

Sciences Ouest est relupar notre comité

scientifique.Représentatifs des

domaines de recherche en Bretagne, ces

professionnels nousalertent sur l’actualité,

donnent des contacts etdes compléments

d’information. Sciences Ouest bénéficie

ainsi d’informationsde première main,

recueillies à la source,dans les entreprises et

les laboratoires bretons, là où naissent les idées

et les innovations.

Branché sur les réseaux de la recherche et de l’innovation

Notre comité de lecture est composé d’experts

Lors de la dernière réunion du comité de lecture, en octobre 2006, aux Champs Libres. De gauche à droite : Christophe Blanchard, Paul Trehen, Gérard Maisse, Gilbert Blanchard,

Nathalie Blanc, Philippe Blanchet, Jacques Lenfant, Louis Bertel, Michel Cabaret. Absents sur la photo : Jean-Claude Bodéré, Bernard Boudic, Daniel Boujard,

Michel Branchard, Alain Hillion, Nicolas Guillas (derrière l’objectif), Christian Willaime.

GilbertBlancharddirecteur de CBBDéveloppement, centrede compétence rennais

(biotechnologies et environnement)

Bernard Boudic

journaliste à Ouest-France

(information et communication)

NicolasGuillas

journalistescientifique

NathalieBlanc

rédactrice en chef

ChristopheBlanchard

pigiste (Brest)

AlainHilliondirecteur scientifique à l’ENST Bretagne(télécommunications)

MichelBranchardprofesseur à l’Université de Bretagne occidentale(génétique et biologie)

Nico

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2 239/JANVIER 2007

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éditorial

Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - [email protected] - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction : Christophe Blanchard, Nicolas Guillas. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), ChristianWillaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, [email protected]é : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, [email protected] ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la RégionBretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt créationgraphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°239 : 4 500 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110

PAUL TREHEN,président de l’Espace des sciences

“L’année polaireinternationalemarquera 2007”L a première page est tournée,

l’Espace des sciences s’est installédans l’enceinte des Champs Libres.Depuis, Science Ouest a publié neufnuméros de grande qualité sur tous lesgrands sujets de société, et celui-ci sur la pollution lumineuse est à la hauteurdes précédents. L’exposition “L’eau pourtous”, sujet universel, succède à l’“Heuredu temps”, autre thème de grande portéephilosophique et citoyenne. “Le livremonde”, sculpture de Jack Vanarskyinaugurée en novembre dernier, témoignede notre volonté de nous inscrire dans unedémarche culturelle au même titre que la Bibliothèque et le Musée de Bretagne.

Tout comme ce grand livre symbolique,visible à la base du cône de l’Espace des sciences, nous situons la culturescientifique à la charnière entre lesconnaissances acquises et lesdécouvertes. Le Festival des sciencesorganisé en collaboration avec RennesMétropole témoigne de notre volonté decollaborer avec des laboratoiresprestigieux pour faire connaissance avecles chercheurs et selon les cas intéresserles entreprises aux toutes nouvellestechnologies où, plus modestement,mieux comprendre les progrès de nosconnaissances dans la lutte contre lecancer, les hépatites ou la circulation del’eau dans les roches fissurées dePloemeur.

L’année polaire internationale marquera2007, de nombreuses découvertesplanétaires y sont attachées. Je vouslaisse le soin de les découvrir etvous souhaite une excellente nouvelleannée. ■

Nico

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3239/JANVIER 2007Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit ➜ www.espace-sciences.org

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En bref....................................................................................................................... 4/5ActualitéL’Inpi réunit les acteurs bretons de la protection de l’innovation ............ 6LaboratoireDes Bretons participent au séquençage du génome de l’oursin .............. 7EntreprisePile à combustible : l’Irma met les gaz................................................................ 8DossierLa pollution lumineuse.............................................................................................. 9État des lieux .................................................................................................... 10/11Vue du ciel ........................................................................................................ 12/13Vue de la ville .................................................................................................. 14/15Vue du lampadaire ........................................................................................ 16/17Pour en savoir plus .................................................................................................. 17L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19Agenda .............................................................................................................. 20/21

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en bref...en bref...

4 239/JANVIER 2007

(1) L’accord de partenariat “Pacte PME” entre Oséo Anvar, le Comité Richelieu et la Meito a été signé le 21 septembre dernier. www.pactepme.org (2) Upres 1254 - Université de Rennes 1. (3) Seuls les poissons entiers sont retournés à l’Ifremer.

■ Du côté des laboratoires

NavTrack : pour suivre les navires■ L’Institut de recherche del’école navale (Irenav) et le

Technopôle Brest Iroise ont mis encommun leurs compétences pourconcevoir un nouveau système de suivi de régates : NavTrack. Basé sur un système de communication sansfil utilisant le réseau radio VHF et leWimax, qui donnent accès à de grandsdébits et de longues portées, lesystème permet l’acquisition et le transfert en temps réel de données depositionnement et bientôt de donnéesenvironnementales (vent, mer) issuesdes bateaux, ainsi que des transmis-sions vidéo. À bord, une caméra fixepeut être pilotée à distance. Mis enœuvre pour la première fois pour fairedu suivi de régates, lors du Grand Prixde l’École navale 2006, ces travauxs’inscrivent dans une activité derecherche plus générale, où l’objectifest la conception de systèmes d’aide à la surveillance en continu du traficmaritime.Rens.➜ Irenav, Cyril Ray, tél. 02 98 23 36 11, www.ecole-navale.fr/fr/irenav

Ouest-genopole® accueilledeux nouvelles unités

■ L’intégration de deuxnouvel les uni tés derecherche bretonne au sein

du réseau Ouest-genopole® a étévalidée le 27 novembre 2006 à lafaculté de médecine de Brest. Il s’agitdu laboratoire de “Microbiologie etrisque infectieux” de la faculté de phar-macie de Rennes(2), dirigé par MichelCormier, dont les travaux se recentrentaujourd’hui sur la clinique humaine. Ladeuxième nouvelle unité est Bretagnebiotechnologie végétale (BBV), l’un des centres d’innovation technologiquebretons, basé à Saint-Pol-de-Léon (29).Comme le souligne Serge Mabeau, son directeur, “La recherche appliquée

de BBV vient compléter l’offre de sespartenaires académiques de Ouest-genopole®.” Ce sont donc désormais55 unités de recherche qui œuvrent audéveloppement de la génomique dansles deux régions Bretagne et Pays de laLoire. Rens.➜ Ouest-genopole®, Christelle Hays, tél. 02 23 23 45 85.

Campagnes de marquagedes merlus■ L’Ifremer pratique

le marquage des merlus depuis 2002dans le golfe de Gascogne. Le but :améliorer les connaissances sur labiologie de l’espèce, avoir une meil-leure estimation des taux de mortaliténaturelle et par pêche, afin de gérerdurablement cette ressource. À ce jour,724 merlus marqués ont été recap-turés, dont 710 retournés à l’Ifremer(3).Les premiers résultats ont révélé descroissances très supérieures à cellesattendues, ce qui remet en cause laméthode d’estimation d’âge desmerlus utilisée jusqu’à présent. Lacollaboration des professionnels de lapêche (pêcheurs, mareyeurs, person-nels des criées) est indispensable ausuccès de ces expériences dont la réus-site dépend des recaptures. Des récom-penses sont attribuées pour chaquemerlu retourné avec sa marque en placeet les informations sur la recapture et,comme en 2005, une récompenseexceptionnelle de 1 000 € a été attri-buée par tirage au sort le 16 décembredernier. Le pêcheur José Burgaud del’Île d’Yeu a remporté la mise !Rens.➜ Ifremer Brest, Hélène de Pontual, Michel Bertignac,département Sciences ettechnologies halieutiques, tél. 02 98 22 40 40.

■ Du côté des entreprises

■ La première rencontredes PME de haute tech-nologie et des grands

comptes, organisée dans le cadre du“Pacte PME”(1) a eu lieu en Bretagne le 12 décembre dernier, au siège de la Meito, à Rennes. Elle avait pourthème : les communications sans fils“Wireless”. 27 PME, dont une majoritéd’entreprises régionales (Adlightec,Advanten, Antennessa, Ayrton Techno-logy, C2 Innovativ, Camka, Cril Techno-logy, Estar, Ines, Sacet, Silicom, Siradel,Teamcast, Télélogos...) ont présentéleurs activités aux dix grands comptes

qui avaient répondu présents : Alcatel,CEA, DCN, DGA, EADS, EDF, Miat,Renault, Schlumberger, Thales. “C’est lapremière fois que les grands comptesviennent aussi nombreux à unerencontre de ce type et qu’autant dePME sont candidates : près de 50. Nous avons été obligés de faire uneprésélection”, précisent les organisa-teurs. L’expérience sera renouvelée en2007 sur d’autres thématiques, afin devaloriser les compétences et les savoir-faire des PME de la région Ouest.Rens.➜ Meito, Chantal Rahuel, tél. 02 99 84 85 00, [email protected]

Rennes Atalante : bilan emploi 2006■ La Technopole Rennes Atalante a dressé le bilan de sonenquête emploi, réalisée auprès de 268 entreprises de

technologies implantées sur des sites labellisés Rennes Atalante ouadhérentes de la technopole, mais situées hors site. Résultat : une créationnette de 972 emplois en 2006 (1517 créés, contre 545 supprimés), soit unecroissance de 7,3 %. En ce qui concerne leur répartition, 74,2 % des emploisdes entreprises interrogées se situent dans le secteur des technologies del’information, 7 % dans celui de la santé, 5,8 % dans le domaineagro/bio/environnement et 13 % dans les autres secteurs. Interrogées surl’évolution des emplois, 50 % des entreprises répondent avoir un effectif encroissance, 28 % un effectif stable et 22 % un effectif en baisse. 49 % desentreprises comptent moins de dix salariés.

Le guide des stages■ Comme chaque année, l’association Rennes Atalante a publié le guide des stages de l’enseignement supérieur. Destiné aux entreprises, il recense 8 500 stages à réaliser par les étudiants des établissementsd’enseignement supérieur de la région rennaise : universités de Rennes 1 etRennes 2, ainsi que treize écoles supérieures d’ingénieurs. Les entreprisesy trouveront toutes les informations sur le thème du stage, sa période, sadurée et les contacts associés. Cette nouvelle édition recense égalementquelques formations techniques, ainsi que quelques juniors entreprisesrennaises qui proposent des études techniques, des enquêtes marketing oudes projets de recherche. Diffusé aux entreprises du département, le guideest disponible, sur demande, au siège de l’association Rennes Atalante.

Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73, www.rennes-atalante.fr

Premières rencontres des PME à la Meito

■ Du côté d’InternetLe réseau Bretagne environnement, 4 ans déjà

■ En 2003, le portail Bretagne environnement faisaitson entrée sur la toile. Son but ? Informer les Bretons sur lesquestions d’environnement dans leur région en s’appuyantsur des experts. Quatre ans plus tard, le bilan est positif ! Cesont en moyenne près de 110 000 pages Internet qui sontvues chaque mois. Les rubriques phares du site : l’annuaire,qui présente plus de 300 institutions et associations, et leportfolio, riche de 400 photos. Les sujets les plus consultés

en 2006 sont la pêche à pied, la faune, la flore, les microclimats et les marées noires.Quoi de neuf cette année ? Sans tout dévoiler, disons que les paysages et lesémissions polluantes atmosphériques seront les deux sujets forts de 2007.Rens.➜ www.bretagne-environnement.org

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ERRATUM : En page 15 de Sciences Ouest -n°238, la légende photo manquante était :Guirec Querré et Dominique Marguerie.

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Traques desmicroorganismesdans les légumes

■ Bretagne biotechnologies végétales(BBV) va développer des tests ADN pourtraquer des microorganismes à l’originede l’altération de deux légumes duterroir breton : l’artichaut et l’échalote.Pour cela, le centre d’innovation tech-nologique s’est vu décerner des fondseuropéens(4), destinés à cofinancer desprojets déjà soutenus à l’échelle dupays, ici le Pays de Morlaix. Ce projet dedeux ans, également labellisé par lepôle de compétitivité agroalimentairebreton Valorial, consiste à rechercherdes fragments d’ADN qui soient carac-téristiques, d’une part, du champignonet de la bactérie responsables de ladégradation de l’échalote lors de saconservation et de son transport, et quisont difficiles à détecter juste après larécolte ; d’autre part, du champignonresponsable du mildiou de l’artichaut,qui peut provoquer de lourdes pertes.Détecter ces microorganismes de façonprécoce permettra de mieux cerner lesconditions favorables à leur proliféra-tion, et donc de mieux se prémunircontre celles-ci.Rens.➜ BBV, Stéphane Boury, tél. 02 98 29 06 44, [email protected],www.bbv.fr

La Meito change de statuts■ Lors de son assemblée

générale extraordinaire, qui s’est tenuele 5 décembre dernier, la Meito(5) amodifié ses statuts, en raison de l’arrêtdu soutien de l’association par laRégion des Pays de la Loire. Après22 ans de soutien interrégional, laMeito recentre donc l’essentiel de sonaction vers les entreprises, organismes

de recherche et établissements deformation supérieure de la régionBretagne. Elle souhaite aussi renforcerles actions dédiées plus spécifiquementaux PME-PMI (voir rubrique “Entre-prises”), en facilitant leur rapproche-ment avec les laboratoires de rechercheet en animant des projets thématiquescollaboratifs, à fort impact régional.L’association reste toutefois ouverte àses membres actuels ou à venir desautres régions qui souhaiteraient conti-nuer à bénéficier de ses services et de laforte dynamique de la filière enBretagne. Elle compte aujourd’hui prèsde 300 adhérents, soit environ 50 %des emplois de la filière sur les régionsBretagne et Pays de la Loire.Rens.➜ Meito, Chantal Rahuel, tél. 02 99 84 85 00, [email protected]

L’Insa de Rennes a fêté ses 40 ans

■ Plus grosse école d’ingénieurs detout le grand Ouest, l’Insa de Rennes afêté ses 40 ans le 15 décembre dernier.Accueillant 150 enseignants-cher-cheurs et 130 doctorants répartis dans5 Unités mixtes de recherche (UMR) et une équipe associée, dans lesdomaines de la mécanique, de l’élec-tronique, des sciences des matériaux,de l’informatique et des mathéma-tiques appliquées, l’école forme aussi300 ingénieurs par an. “Nous sommes

très complémentaires de l’université”,note son directeur Alain Jigorel. Lesdébats et les conférences organiséslors des festivités ont fait sallescombles, notamment celle du journa-liste Jean-François Kahn, retransmisesur Internet, qui a provoqué plus de1 700 connexions.Rens.➜ www.insa-rennes.fr

Le futur de la recherche en Région Bretagne

■ La réunion annuelle duComité consultatif régionalde la recherche et du déve-

loppement technologique de Bretagne(CCRDT) a eu lieu le 20 décembredernier à Rennes. Au programme, lebilan 2006, avec 16,9 M€ consacrés àla recherche, (soit une augmentation de17 % par rapport à 2005) et 9 M€ à l’in-novation ; mais aussi la préparation ducontrat de projets État-Région (CPER),avec 216,5 M€ engagés pour larecherche, selon les premières estima-

tions, et le lancement du 7e PCRDT(6)

pour la période 2007-2013. Cetteréunion a aussi été l’occasion, pourAndré Lespagnol, vice-président duConseil régional en charge de l’ensei-gnement supérieur, de la recherche etde l’innovation (à droite sur la photo),de remettre la médaille du Conseilrégional à Jean-Louis Coatrieux, direc-teur de recherche Inserm au Laboratoirede traitement du signal à l’Université deRennes 1, récompensé au niveau inter-national pour l’ensemble de ses contri-butions scientifiques(7).Rens.➜ www.region-bretagne.fr

5239/JANVIER 2007

(4) L’Europe participe au financement de projets soutenus par des pays dans le cadre du programme Leader +, grâce à des fonds Feoga, Feder ou FSE. (5) Meito : Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécommunications du grand Ouest. (6) PCRDT : Programme cadre de recherche et de développement de l’Union européenne. (7) Lire l’article dans Sciences Ouest n° 237 - novembre 2006 sur www.espace-sciences.org

■ Les échos de l’Ouest Nouvelle réglementation sur les produits chimiques■ Le 13 décembre dernier, le Parlement européen a définitivement adoptéla législation “Reach” sur le contrôle des substances chimiques au terme deplusieurs années de discussion. L’objectif : éliminer à terme les plusdangereuses d’entre elles, suspectées d’être en partie responsables del’augmentation de certaines maladies : allergies, asthme, cancers, troublesde la reproduction... Cette législation instaure, sur 11 ans, l’enregistrementd’environ 30 000 substances fabriquées ou importées dans l’Unioneuropéenne dans des volumes dépassant une tonne par an. Il appartientdésormais aux industriels de garantir la sûreté de leur produit contenant dessubstances chimiques (moquette, vernis, peintures), et non plus auxautorités publiques de démontrer leur nocivité. Une agence, située à Helsinki, effectuera progressivement les testsde sécurité (plus ou moins rigoureux selon la nature du produit) etl’enregistrement des substances jusqu’en 2018. La priorité sera donnée auxplus gros volumes et aux substances déjà répertoriées comme étant les pluspréoccupantes.Consulter ➜ http://ec.europa.eu/enterprise/reach/index_fr.htmRens.➜ Euro Info Centre, tél. 02 99 25 41 57, [email protected]

■ Du côté de l’Europe

■ À lire Les coups de cœur de la Bibliothèque de Rennes Métropole

Nanomonde : des nanosciencesaux nanotechnologies■ Les sciences évoluent vers une plus grandeminiaturisation, on parle de plus en plus des nanoscienceset des nanotechnologies. Mais que recouvrent ces notionsscientifiques ? Dans un langage accessible au grand public,cet ouvrage met en lumière un large panel d’applications :saviez-vous qu’il existe des matériaux, comme certains

verres, qui sont autonettoyants ? Qu’il est possible de coller sans adhésif ? Qu’ilexiste des nanomachines plus petites qu’un acarien ? En lisant ce livre, partez àla découverte des nanotechnologies et devenez un citoyen averti des enjeuxmajeurs de ce monde en miniature. ➜ Roger Moret, CNRS Éditions, 2006.

Le continent invisible : trésors etmystères du monde souterrain■ Spécialiste de spéléologie, l’auteur de cet ouvrage a participé à de nombreuses expéditions dans cecontinent visible des seuls initiés. Il nous éclaire surl’évolution géologique et climatique de la Terre, sur lavie animale souterraine et sur les empreintes que leshommes préhistoriques ont laissées dans les cavernes.

Mais c’est surtout la beauté des nombreuses photos, notamment desexcentricités géologiques, qui donne toute sa valeur à cet ouvrage. Voici un trèsbeau livre sur un sujet assez rarement proposé par les éditeurs. ➜ MarbachGeorges, Glénat, 2006.

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Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque de Rennes Métropole - plateau sciences et technique.

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L’Inpi de Rennes a organisé les jour-nées de la propriété industrielle ennovembre dernier. L’occasion deremettre des trophées, signer uneconvention avec la Région et renforcerla mobilisation autour de la propriétéindustrielle.

50millions : c’est le nombre de brevetsdéposés dans le monde entier

depuis le début du XXe siècle, accessibleslibrement et gratuitement sur Internet. “Ledétail du brevet est protégé bien sûr, mais l’informa-tion, elle, est publique ! C’est d’ailleurs une despremières choses à connaître quand on cherche àprotéger une technologie : voir si cela n’a pas déjàété fait”, explique René Leblanc, directeur de la délégation rennaise de l’Inpi. Depuis23 ans qu’elle se trouve à Rennes, l’antennerégionale multiplie les actions visant àmieux faire connaître les démarches deprotection de l’innovation. Comme l’organi-sation, fin novembre dernier, avec le Réseaudes entreprises de propriété intellectuelle(Répi), des “journées de la propriété indus-trielle dans l’Ouest”, avec la remise destrophées Inpi de l’innovation (voir encadré).“Les grosses sociétés n’ont pas besoin de nous pourdéfinir leur stratégie. Mais les PMI/PME connais-sent peu le domaine de la propriété industrielle.Elles ont souvent peur de se lancer dans le dépôtd’un brevet. Or elles représentent une grosse partdu tissu industriel de la région.”

“Les chercheurs parlent trop !”

Le rapprochement de l’Inpi et de laRégion Bretagne a été un moment fort deces rencontres, avec la signature d’uneconvention de partenariat sur trois ans(2007-2009) renouvelable. Le Conseilrégional donne à l’Inpi les moyens de

renforcer sa présence dans le Finistère(1),d’augmenter les démarches de prédiagnos-tics ainsi que l’organisation d’actions desensibilisation par secteur, notamment versles entreprises des pôles de compétitivité.“La Région a soutenu la mise en place des pôles decompétitivité, mais pour qu’ils progressent, il fautque l’information circule de façon maîtrisée. Ledéveloppement technologique passe par le déve-loppement de la PI”, poursuit René Leblanc. Et cela concerne aussi les laboratoires. Car le grosdéfaut des chercheurs, c’est qu’ils parlent trop !”

“Nous avons changé de braquet !”

Mais les bonnes habitudes en matière depropriété industrielle finissent par seprendre aussi dans les laboratoires bretons.Notamment depuis avril dernier, date decréation de Bretagne Valorisation®, quiregroupe les services de valorisation desquatre universités bretonnes, de l’ENSCR(2)

et de l’Insa de Rennes, soit 136 laboratoireset 3 000 chercheurs. “Tous nos moyens ont été mis en commun, précise Cyrille Chapon, le responsable valorisation de Rennes. Nous disposons d’une enveloppe globale de200 000 euros - pour couvrir les frais de propriétéindustrielle - et de moyens humains supplémen-taires : une chargée de communication, un juristeet surtout six chargés d’affaires spécialisés nous ontrejoints. Les laboratoires sont mieux encadrés etnous pouvons suivre plus de dossiers. En cemoment, à Bretagne Valorisation®, nous avonsvingt licences en pourparler.”

“Avec la création de Bretagne Valorisation, nous avons changé de braquet, résume VincentLamande, le responsable valorisation

brestois. Nous avons atteint une taille critique,tout en gardant une proximité avec les chercheurs. À l’UBO, nous sommes passés du stade de la relation partenariale avec des entreprises, à lagestion d’un portefeuille de brevets en constanteaugmentation. Le trophée de l’innovation dans lacatégorie organisme de recherche, que nous aattribué l’Inpi, est pour nous une reconnaissancedu trajet parcouru.” ■ N.B.

Bretagne Valorisation® reconnuà l’échelle européenneMoins d’un an après sa création,Bretagne Valorisation® a été récom-pensé par l’association des réseauxnationaux de valorisation et de transfertde technologie : Proton Europe, àVienne (Autriche) en décembre dernier.La structure bretonne a reçu le prix dumeilleur business plan dans la catégoriestructure débutante. ■Rens.➜ www.bretagne-valorisation.fr

➜Actualité ➜

6 239/JANVIER 2007

Les trophées Inpi de l’innovation - Édition régionaleLes trophées régionaux récompensent trois entreprises et un organisme derecherche. Les lauréats de l’édition régionale 2006 sont : Olmix, Sulky-Burel, Oxxiuset le service valorisation de l’UBO. Sulky-Burel vient d’ailleurs d’être récompensédans le cadre des trophées nationaux. ■ Rens.➜ www.inpi.fr

Les laboratoires de recherchede l’UBO récompensés pour leurs efforts d’innovation

Éric Deslandes, direc-teur du Lebham(3) (àgauche) aux côtés deChristine Bodeau, dela société Sciences et

Mer, qui détient une licence exclusive duLebham, à la base d’un produit phare desa gamme : un actif anti-âge. BrunoWirtz, du laboratoire de Mathématiques(à droite), dont le logiciel de détectionen 3D de matériaux en fer comporte desapplications diverses. ■

Les lauréats des Trophées Inpi de l’innovation 2006,remis à Rennes en novembre dernier.

DR

Signature de la convention entre Philippe Laval,directeur général délégué de l’Inpi etAndré Lespagnol, vice-président du Conseilrégional en charge de l’enseignement supérieurde la recherche et de l’innovation.

DR

DR

Contacts ➜ Inpi, tél. 0 820 213 213, [email protected], ➜ Bretagne Valorisation®, tél. 02 23 23 36 16,[email protected]

(1) Basé à Rennes, l’Inpi est présent une fois par mois à Vannes (dans les locauxd’Archimex) et à Lorient (à la Chambre de commerce et d’industrie). (2) ENSCR : Écolenationale supérieure de chimie de Rennes. (3) Lebham : Laboratoire d’écophysiologie etde biotechnologies des halophytes et des algues marines.

Attention, propriété industrielle protégée !L’Inpi réunit les acteurs bretons de la protection de l’innovation

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7239/JANVIER 2007

➜Laboratoire

Le génome de l’oursin a été séquencéet 30 % des gènes ont été annotés. Lerésultat de ces travaux, qui ont mobi-lisé 240 chercheurs dans le mondeentier, a fait l’objet d’une publicationrécente dans la revue Science(1). Troislaboratoires français du CNRS(2)

étaient dans le coup, dont l’équipe“Cycle cellulaire et développement”de la Station biologique de Roscoff.Patrick Cormier, qui en est respon-sable, nous raconte l’aventure.

Sciences Ouest : Qu’apportent cesrésultats ? L’oursin n’a-t-il plus de secretspour les chercheurs ?Patrick Cormier : Oh si ! Encore beaucoup !Sur les 23300 gènes révélés par le séquen-çage*, seuls 9 000 d’entre eux, c’est-à-dire30 %, ont été annotés manuellement. Les 86 gènes annotés* par notre équipe fontpartie de ceux-là ! Mais ce qui est sûr, c’estque nous sommes en train de changer d’èreet de passer à celle du “postgénome” ! L’oursin est un superoutil pour les cher-cheurs, notamment parce qu’il produit desœufs en grand nombre, faciles à manipuler,mais aussi parce que c’est une espèceproche de l’Homme pour ce qui est despremières phases de développement del’embryon. Or, les résultats du séquençageconfirment cette similitude : 70% des gènesde l’oursin se retrouvent chez l’Homme !Cela renforce l’idée selon laquelle l’évolu-tion ne s’explique pas simplement par l’apparition ou la disparition de gènes spéci-fiques. Tout le processus est orchestré pardes régulations beaucoup plus fines quecela et le challenge, pour nous biologistes,est maintenant de comprendre commentcette orchestration est effectuée dans lecadre de mécanismes cellulaires précis.

S.O. : Comment ont débuté les travauxsur le génome de l’oursin ?P.C. : L’oursin est un modèle très utilisédans les laboratoires et des équipes dumonde entier travaillent dessus. Mais cesont des Américains qui se sont lancés lespremiers dans le séquençage de l’espèceStrongylocentrotus purpuratus. Cette opérationen elle-même n’est pas compliquée, maisnécessite des fonds importants et un maté-riel sophistiqué. Elle est aujourd’hui totale-ment robotisée et informatisée. La phasesuivante, l’annotation, est plus délicate.C’est à ce moment que les Américains ontsollicité d’autres laboratoires. Je trouve cetétat d’esprit formidable : plutôt que degarder le résultat du séquençage pour eux,ils ont ouvert le projet à l’ensemble de lacommunauté des chercheurs travaillant surles oursins, avec une volonté de transpa-rence et de communication. Cette dyna-mique collective a d’ailleurs été relayée auniveau européen par le réseau d’excellence“Marine Genomic Europe”. Les gènes ontalors été répartis dans les différents labora-toires, en fonction de leur centre d’intérêt. ÀRoscoff, nous avons “hérité” principalementdes gènes impliqués dans la régulation dela traduction*.

S.O. : Quelles sont les retombéespour votre laboratoire ?P.C. : Le fait de disposer du génome permetde mettre au point des outils moléculairespuissants. À Roscoff, nous travaillons, par exemple, sur la traduction : une grosse machinerie, qui implique au moins120 partenaires différents. Avant, nouspouvions tâtonner plusieurs années avantde remonter jusqu’à la séquence codantpour une protéine. Aujourd’hui, le faitd’avoir accès à l’ensemble du génome rend

cette recherche quasi instantanée. Laconfirmation de la similitude avec legénome humain nous conforte par ailleursdans la valorisation de nos recherches versle domaine médical. Nous étudions en effetles mécanismes de régulation de la traduc-tion qui contrôlent les mécanismes de ladivision et de la mort cellulaire, pour voirs’ils sont impliqués dans certaines patholo-gies humaines. En 2003, avec le professeurChristian Berthou, du centre d’hématologiede Brest, nous avons réussi à faire le lienavec une leucémie chez l’Homme. Ainsi,depuis deux années, nous hébergeons uncancérologue dans notre équipe qui nouspermet de faire le lien entre nos décou-vertes issues du modèle oursin et leurimplication en pathologie humaine, avecl’ambition de découvrir de nouvelles ciblesthérapeutiques. ■

Propos recueillis par Nathalie Blanc

(1) 10 novembre 2006, vol 314. (2) Les deux autres laboratoires CNRS impliqués sont situésà Banyuls et Villefranche-sur-Mer.

*Lexique● Le séquençage consiste à identifier une àune les unités de base qui constituent l’ADN,support du patrimoine génétique.● Le but de l’annotation est d’identifier les gènes, en essayant de leur attribuer unefonction.● Chaque gène code pour une protéine. Cepassage s’effectue en plusieurs temps, dontdeux grandes réactions : la transcription(passage de l’ADN à l’ARN) et la traduction(passage de l’ARN messager à la protéine).

Le génome qui a été séquencé estcelui de l’espèce Strongylocentrotus

purpuratus [2], très courant sur lescôtes américaines. Mais il est facile

de transposer les données dugénome de l’oursin américain à celui

de l’oursin violet (Sphaerechinusgranularis [1]), présent sur nos côtes

et utilisé dans l’équipe Cycle cellulaireet développement.

L'équipe Cycle cellulaire et développement (CCD) avec de gauche à droite : Robert Bellé, Nathalie Ouhlen, Patrick Cormier, Julia Morales, Odile Mulner-Lorillon, Ronan Le Bouffant, Isabelle Gauffeny, Hussam Saad, Fréderic Le Sourd et Sandrine Boulben. Absent Bertrand Cosson.

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Un modèle de recherche idéalDes Bretons participent au séquençagedu génome de l’oursin

Contact ➜ Patrick Cormier, tél. 02 98 29 23 66, [email protected]

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Un prototype de transformation dugaz naturel en hydrogène couplée àune pile à hydrogène a été présentépour la première fois en novembre2006 par l’Irma. Aujourd’hui, le centretechnique se lance dans un nouveauprogramme de recherche multicom-bustibles avec un objectif d’industria-lisation.

La consommation énergétique mondialeaugmente. Le stock de ressources

fossiles diminue. Les préoccupations envi-ronnementales s’intensifient. Dans cecontexte, les débats sur l’énergie nemanquent pas et la place de l’hydrogènecomme vecteur énergétique du futur est en pleine expansion(1). Non polluant, nontoxique, le candidat a plusieurs atouts. Seulproblème, il n’existe pas naturellement àl’état pur et sa manipulation est encoresouvent associée à une image explosive.

Un prototype 100 % français

Les industries sont très consommatricesd’hydrogène et sa production à partir degaz naturels résulte d’une série de réac-tions bien maîtrisées et utilisées depuislongtemps à grande échelle. L’originalité

du réformeur mis au point par le centretechnique breton Irma, en collaborationavec le constructeur français de pile Hélionet GDF, dans le cadre du réseau Paco del’ANR(2), vient de sa petite taille et surtoutdu fait qu’il a été pensé pour être couplé àune pile à hydrogène. Les résultats ont étéprésentés lors du dernier Congrès mondialde l’hydrogène à Lyon en juin dernier. “C’estla première fois que l’association de ces deuxéléments est 100 % française, expliqueChristian Hamon, le directeur de l’Irma.Nous avons prouvé que nous pouvions maîtrisertoute la chaîne, avec des résultats conformes aucahier des charges. Prises séparément, les réactionssont simples et connues. La difficulté majeureréside dans une intégration optimale des différentesétapes. Cela relève du génie des procédés. Une desplus grosses difficultés a été de gérer les échangesde chaleur, car certaines réactions ont lieu à800°C et d’autres à 200°C et 50°C.”

Vers des applications plus ciblées

Cette première étape bouclée fin 2006,l’Irma n’a pas attendu pour se lancer dansla suite. Un second projet vient juste dedémarrer. L’objectif : dépasser la phase duprototype pour entrer dans la réalisationd’un produit plus abouti et commerciali-sable. “Il sera moins lourd et moins coûteux,précise Christian Hamon, et pourra produire

de l’hydrogène à partir de sources variées :propane, éthanol... Mais la différence est surtoutque l’on vise des applications ciblées qui sont l’ali-mentation en énergie de sites isolés, bateaux,camping-cars...” Les partenaires de cenouveau projet sont la Snecma pour la pileet le constructeur de chaudière Auer. Le cabinet d’études, Le Moteur Moderne,est aussi de la partie. Il va étudier lesretombées possibles vers le secteur del’automobile. ■ N.B.

(1) Voir les dossiers de l’Association française de l’hydrogène sur : www.afh2.org (2) Le réseau Paco regroupe tous les projets sur les énergies renouvelables développés parl’Agence nationale pour la recherche.

L’IrmaL’Institut régional des matériauxavancés, Irma, est un centre techniquebasé à Ploemeur, près de Lorient. Crééen 1989, il développe des processustechnologiques innovants dans ledomaine de l’énergie et de l’environne-ment, en collaboration avec des indus-triels. Il compte douze personnes pourun chiffre d’affaires d’environ 1500k€. ■

➜Entreprise

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La production d’hydrogène maîtrisée à PloemeurPile à combustible : l’Irma met les gaz

Contact ➜ Christian Hamon, tél. 02 97 83 55 55,[email protected]

Première associationfrançaise d’unréformeur et d’unepile à hydrogène.Ce prototype fournit500 watts utiles.

Le réformeur de l’Irma a un rendement de 75 %.Il produit de l’hydrogèneselon un débit adapté au couplage avec la pile(1,5 Nm3/h).

Christian Hamon,directeur de l’Irma

et Sylvie Bizzaro,consultante.

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“Je pense qu’un jour, l’hydrogène et l’oxygène seront les sources inépuisables

fournissant chaleur et lumière !”Jules Verne, l’île mystérieuse, 1874.

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La pollution lumineuseÉblouissant!“J ’ai vu de la lumière, je suis entré.” La lumière artificielle nous

sauve et nous rassure, au cœur de l’hiver. Elle soignecertaines dépressions. C’est la vie même ! Aujourd’hui, ellejaillit comme une fontaine miraculeuse depuis les vitrines, lesstades de foot, les cafés, les trains, les autobus, les fenêtres des maisons, les remparts des cités ou les stations-service.Sans compter les 8,6millions de lampadaires qui illuminent laFrance ! Nous éclairons toujours plus et vivons désormais souscloche, dans un halo orangé.

Mais l’éclairage public n’a rien à voir avec le Soleil. Ilconsomme beaucoup d’énergie ! L’Ademe(1) développe desprogrammes pour éclairer de manière plus juste (p. 14). Celapermet d’économiser... et d’atténuer l’impact de nos lumièressur le ciel de la nuit. Car les étoiles disparaissent (p. 12) ! Cen’est pas anodin. Et la lumière à forte dose a des effets négatifssur la faune et l’Homme (p.11). Il y a encore peu de recherchessur ce sujet (p. 10), mais des collectivités bougent (p. 14-15).Sans attendre les scientifiques, les normes d’éclairageévoluent, en France et en Europe. Elles vont prendre encompte les nuisances dues à la lumière. Une nouvelle méthodepour estimer le halo lumineux est en cours de normalisation(p.16) tandis que, de leur côté, les éclairagistes inventent deslampadaires moins éblouissants (p.17).

Nous vivons dans l’une des zones mondiales les pluséclairées, vue de l’espace. En plus, notre région est humide, cequi favorise la diffusion de la lumière ! Mais le ciel de Bretagneest encore peu pollué (p. 10) - bien sûr, il y a certains coinsbeaucoup plus noirs que d’autres (p. 13). Ce ciel encoreglobalement pur est une chance à saisir dès aujourd’hui, àl’heure où le phénomène de pollution lumineuse démarre. Cedossier de Sciences Ouest veut sensibiliser ses lecteurs à cephénomène. Tout comme nous devons économiser l’eau(2),apprenons aussi à fermer le robinet de la lumière ! ■ N.G.

(1) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. (2) Voir page 19, notre nouvelle exposition “L’eau pour tous” vient d’ouvrir ses portes aux Champs Libres à Rennes.

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État des lieuxDossier

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Le trop-plein de lumières artificiellescache les étoiles et perturbe la vie. Les recherches sont encore rares surce sujet, mais il faut pourtant s’ensoucier dès aujourd’hui, selon LouisBertel, l’ancien délégué régional à larecherche. D’abord car une nuit illu-minée... consomme de l’énergie.

La nuit, il fait jour !Lampadaires aux

ronds-points et monu-ments illuminés, zonesindustrielles surexpo-sées, lumières qui rassu-rent les piétons : nouséclairons de plus en plus.

En dix ans, le nombre de points lumineux a augmenté de 30 % en France(1). Nous envoulons toujours plus, car c’est rassurant devoir clair. Et au-dessus des villes, les haloslumineux gonflent, comme des coupoles :c’est la partie visible de la pollution lumi-neuse. Elle naît quand les rayons lumineuxsont diffusés par les gouttelettes d’eau, lesgrosses molécules à l’état gazeux, les parti-cules solides, poussières ou fumées, quisont réparties dans l’air. La première consé-quence est de rendre invisibles les étoilesles moins lumineuses ! Les astronomes ontété les premiers à tirer le signal d’alarme.Les autres impacts sont des perturbationssur les rythmes de vie de l’Homme, desanimaux et des végétaux. Des chercheursont commencé à se pencher sur cesproblèmes... mais ce n’est pas encore à lamode.

“La pollution lumineuse est très peu considéréeen France, analyse Marc Théry(2), chargé derecherche CNRS au Muséum national d’his-toire naturelle (lire page suivante). Des scien-tifiques sont conscients de ces phénomènes, mais ilsont peu de moyens et d’incitations pour les étudier !

On compte seulement quelques études, souventmenées par des associations.” D’un côté il y ades bénévoles, surtout des astronomesamateurs, de l’autre, les collectivités, quiallument les lampadaires et sont parfoissensibles au problème, et au milieu se trou-vent les éclairagistes, qui contribuent à faireévoluer les normes... mais ne sont pasneutres ! La situation est différente auxÉtats-Unis, où l’on ne compte plus lesconférences sur l’éclairage et ses perturba-tions sur la faune.

“Aucune recherche importante”

“Aucune recherche impor-tante n’est menée sur l’impactde la lumière des villes sur lesespèces, confirme PhilippeClergeau(3), chercheur àl’Inra, à Rennes. C’est untravail qui reste à faire. Leslivres d’écologie urbaine n’en

parlent pas.” En Bretagne, un autre scienti-fique s’est penché sur la question. LouisBertel, l’ancien Délégué régional à larecherche et à la technologie (DRRT), aenquêté sur la pollution lumineuse en2005, à la demande de Bernadette Malgorn,la préfète de Région de l’époque. “C’est unproblème nouveau, d’un point de vue écologique et économique, souligne-t-il. Il est fondamentald’étudier les problèmes à leur début. Souvenez-vous de la couche d’ozone : il y a 30 ans, nousavions découvert le phénomène... sans êtrepersuadés de son importance.”

Sensibiliser des PME

Sans attendre de nouvelles recherches, il est intéressant de contrôler cette pollu-tion... car diffuser trop de lumière revient à gaspiller de l’énergie. “La préfète voulait

avoir des idées sur la pollution lumineuse, pour des raisons économiques. Car la Bretagne est défi-citaire en énergie(4) ! Récupérer de l’énergie, touten faisant preuve d’écologie, est une démarcheintéressante.” Pour mener son enquête, LouisBertel s’est tourné dans plusieurs direc-tions : les mesures du phénomène, “un pointpas aussi facile qu’il n’y paraît”, l’énergie, l’envi-ronnement et la dimension législative. Sonrapport propose des solutions techniqueset réglementaires, cite l’exemple de citésaméricaines, où des politiques antipollu-tion lumineuse ont permis d’économiserl’énergie... et de revoir la Voie lactée. “Unéclairage qui ne pollue pas, c’est un label de qualitépour une ville ou un village”, note-t-il enconclusion, avant de préciser qu’“il restebeaucoup à faire”, notamment pour “fairecomprendre le problème aux collectivités et sensi-biliser des PME à ces sujets.”

Mais pourquoi devrions-nous noussoucier de cette pollution, en Bretagne,alors que les photos satellites (voir pagessuivantes) ne dévoilent pas un littoral aussiéblouissant que sur la Côte d’Azur ? “LaBretagne n’est justement pas trop mal placée, au niveau international, en termes de pollutionlumineuse. Contrairement à l’Italie, où c’est catas-trophique ! Elle peut être une région où l’on s’eninquiète dès aujourd’hui.” En quittant récem-ment ses fonctions à Rennes, la préfète ainformé Louis Bertel du transfert de sondossier à plusieurs personnalités politi-ques, dont le président du Conseil régional.“L’énergie est de plus en plus chère. Il est normalque les autorités, quelles qu’elles soient, sepenchent sur ce problème.” ■ N.G.

(1) Ademe 2002. (2) Marc Théry est responsable de l’équipe Évolution des systèmes sociauxde l’UMR 5176 au laboratoire d’Écologie générale du MNHN, à Brunoy (Île-de-France). Il a mené des recherches sur la lumière en tant que contrainte et ressource pour lesanimaux. (3) Philippe Clergeau est responsable de l’équipe Gestion des populationsinvasives (Inra Scribe). (4) En 2004, la production d’électricité régionale représentait5,1 % de la consommation d’électricité. Selon une étude prospective réalisée parl’Ademe et le Conseil régional, la consommation bretonne pourrait augmenter de 16… à 43 % entre 1999 et 2020 (Source : www.bretagne-environnement.org).

Contacts ➜ Louis Bertel, tél. 02 23 23 62 25,[email protected]➜ Marc Théry, tél. 01 60 47 92 29, [email protected]➜ Philippe Clergeau,[email protected]

La pollution lumineuse est encore peu étudiée par les scientifiquesLa nuit noire brouillée par la lumière artificielle

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Cette photo satellite, prise de

nuit, montre lesconcentrations de

lumières urbaines.Dans dix ans,

les zones obscuresseront encore plus réduites.

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Le littoral de la Bretagne n’est pas encore inondépar la lumière, contrairement à la Côte d’Azur.

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“L’éclairage artificiel troubleles rythmes biologiques”En plus des effets économiques et environnementaux,Louis Bertel rappelle que l’éclairage artificiel trouble lesrythmes biologiques, en déréglant les horloges internesou certains processus hormonaux, y compris chezl’Homme.

“C ertains alignements de sources lumineuses (...) morcellent descontinuums biologiques et sont des pièges pour plusieurs espèces,

notamment les papillons nocturnes.” Dans son rapport sur la pollutionlumineuse, Louis Bertel distingue deux effets différents : la lumière quiattire et celle qui fait fuir. Quand elle attire, “certaines espèces s’adaptent(pigeons et étourneaux en ville). Pour d’autres, la lumière artificielle(phares de véhicule, phares maritimes, lampadaires) les attire aussiirrésistiblement que les Sirènes de l’Odyssée, entraînant leur mort (...)Quant aux insectes, ils se brûlent immanquablement sur les lampes,entraînant à plus ou moins long terme une perturbation dans la chaînealimentaire de certains animaux.”

Chez l’Homme

La lumière artificielle peut être utilisée comme traitement destroubles dépressifs, liés aux jours trop courts, par exemple dans lespays du Nord. C’est un rôle positif ! Mais quand la lumière est subie de manière incontrôlée, d’autres problèmes peuvent apparaître.“L’impact de la lumière artificielle sur l’Homme est réel, car elle perturbeles rythmes biologiques en déréglant notre horloge interne (éveil,sommeil). De récentes études ont montré que cette lumière entraîne des troubles hormonaux, notamment au niveau de la synthèse de lamélatonine, hormone responsable des rythmes biologiques.” ■ N.G.

1 100 preuves de l’impactde la lumière sur la fauneMarc Théry, du Muséum national d’histoire naturelle, a épluché 1100 références scientifiques qui analysentl’effet de la lumière sur la faune(1). Elle crée des nuisances...ou des effets positifs pour certaines espèces.

Pour plusieurs espèces animales, les ambiances et halos lumineuxont des conséquences sur “l’efficacité de la recherche alimentaire, la

reproduction, la communication ou d’autres comportements critiques pour lasurvie”, écrit Marc Théry. “Il existe de nombreux exemples d’attraction desoiseaux par les phares, les tours, les bateaux, les serres et les plates-formesoffshore se traduisant par une mortalité accrue des oiseaux migrateursnocturnes.” L’auteur cite des exemples de mesures qui réduisent lesimpacts. Pour les insectes, il met en évidence une étude qui démontreque “les lampes à vapeur de sodium haute pression, qui donnent unéclairage orange, permettent d’améliorer la conservation de la fauned’insectes en réduisant de plus de moitié le nombre d’individus capturés.”

Mais la lumière a aussi des effets inattendus. Illustrant ledéséquilibre des relations prédateur-proie, dû à la lumière, ilmentionne une publication qui s’intéresse à cette question... dansl’océan : “Les daphnies (zooplancton) se déplacent verticalement dans lacolonne d’eau, de manière à éviter la lumière et la prédation, et unéclairement correspondant à la moitié de celui de la pleine lune (<0,1 lux)suffit à influencer cette migration verticale quotidienne d’invertébrésaquatiques (...) Ce processus peut paraître anodin mais peut avoir degraves conséquences écologiques, comme le développement des algues ensurface qui peut gravement altérer la qualité de l’eau(2).” ■ N.G.

La lumière rassure les étourneauxParmi les animaux dont le comportement change sous la lumière artificielle,

l’étourneau est l’un des plus affectés. “La lumière est un facteur d’attractionpour les étourneaux, car c’est un oiseau qui voit mal la nuit.” Philippe Clergeau,de l’Inra, à Rennes, est un spécialiste de l’adaptation des animaux au milieuurbain. “La nuit, à la campagne, quand ils sont dérangés par un prédateur, unrapace nocturne ou un renard, les étourneaux ne bougent pas. En ville, ils voientparfaitement bien : ils se déplacent sans difficulté dès l’approche d’un prédateur.”Dans un dortoir à la campagne, 300000 oiseaux ne font pas un bruit. Par contre,30000 oiseaux qui dorment près d’un lampadaire... fientent toute la nuit,continuent à chanter, à crier... et dorment moins ! ■ N.G.

Chauve-souris : les lumières du crépusculeSi les papillons et autres insectes nocturnes sont les premièresvictimes de l’éclairage artificiel, les chauves-souris subissent,elles aussi, les conséquences de notre peur du noir.

Suceurs de sang, kidnappeurs d’enfants, rongeurs de boiseries... Si, pendantdes siècles, les chauves-souris ont survécu à la sulfureuse réputation

qu’on leur avait injustement attribuée, ce sont finalement les pesticides, leremembrement et l’urbanisation croissante qui se seront chargés de fairedisparaître des centainesd’espèces ces dernièresannées. Parmi les facteursméconnus de ce déclin,une place prépondéranteest tenue aujourd’hui parl’éclairage dans notreenvironnement.

Les “vampires”, quis’orientent dans l’obscuritéen utilisant les échos deleurs cris ultrasonores,détestent la lumière : “Leschauves-souris sont des espèces lumifuges, explique Josselin Boireau, chargé demission “chauves-souris” dans le Groupe mammalogique(3) breton (GMB) àSizun (Finistère). Elles trouvent généralement refuge sous les charpentes, dans desclochers ou des cavités. Si vous installez un projecteur pour éclairer toute la nuit uneéglise, par exemple, vous perturbez le rythme biologique de ces animaux qui nechassent que dans l’obscurité.” Avec un taux de reproduction déjà très bas (pasplus d’un petit par an), les populations de chiroptères subissent de plein fouetles pressions anthropiques qui désorganisent totalement leur habitat.

Concurrence entre espèces

Autre conséquence de cette luminosité galopante : la concurrence entre les espèces. Il y en a une vingtaine en Bretagne. Certaines chauves-souriscommunes, comme la pipistrelle, se sont progressivement adaptées aux garde-manger à ciel ouvert que sont les réverbères, contrairement à d’autres, commele grand rhinolophe, dont les effectifs n’ont cessé de diminuer depuis trenteans. “Les pipistrelles sont insectivores, comme toutes les chauves-souris européennes,rappelle Josselin Boireau. La nuit, les lampadaires attirent les insectes et cesdernières n’ont plus qu’à se servir. Par contre, le grand rhinolophe, une autreespèce présente en Bretagne, ne chasse que dans l’obscurité la plus totale. Il estdonc privé d’une partie de son alimentation. Les scientifiques estiment aujourd’huique cette compétition interspécifique pour la nourriture pourrait porter préjudice, àterme, à certaines espèces qui n’en avaient vraiment pas besoin.” ■ C.B.

Contact ➜ Josselin Boireau, tél. 02 98 24 14 00, [email protected], www.gmb.asso.fr

(1) Cette étude a été réalisée pour le guide de l’Association française de l’éclairage (ADE) “Les nuisances dues à la lumière” (lire page 16). Les 1 100 références sont des articles de revues scientifiques, des comptes-rendus de conférences et des rapports d’experts étrangers. (2) Pour en savoirplus, lire la synthèse de Marc Théry, ou l’excellent article qu’il a repéré : “Ecological light pollution”, publié par Travis Longcore et Catherine Rich dans la revue Frontiers in Ecology and the Environment 2 : 191 - 198 (www.frontiersinecology.org). (3) Étude de la science des mammifères.

Le grandrhinolophe ne chasse que dans

l’obscuritétotale.

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Vue du cielDossier

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Dans les années 90, les astronomesont été les premiers à alerter l’opinionsur la pollution lumineuse. Le cielétoilé se réduit comme une peau dechagrin ! Il fait pourtant partie denotre patrimoine commun.

“S i vous voyez une centaine d’étoiles en ville,le ciel est de bonne qualité, estime Bruno

Mauguin, responsable du planétarium del’Espace des sciences. Mais pour voir les étoilesfaibles, il faut se rendre à 30 km. Le ciel ne seraparfaitement dégagé, avec plus de 3 000 étoiles,qu’à 500km de toute ville, en haut de la montagneou au milieu de la mer !” Pas facile, à notreépoque, de trouver un trou noir dans lehalo lumineux des villes. “C’est comme dudésherbant, celui qui en met finit par en répandrepartout !” Depuis les années 90, la commu-nauté des astronomes tire le signald’alarme : “Le ciel nocturne fait partie de l’êtrehumain, il suffit de lire Victor Hugo ou Saint-Exupéry pour s’en souvenir, insiste leCostarmoricain Alain Le Gué, correspon-dant régional pour la Société astronomiquede France et farouche combattant de lapollution lumineuse. Mais aujourd’hui, quandon parle aux enfants de Voie lactée ou de galaxies,ils ne les voient qu’à la télé, par procuration !”

Pour retrouver la noirceur du ciel, lesastronomes fuient les villes... ou adoptentune autre technique. Ils posent des filtressur les télescopes et les appareils photo. Lalumière orangée des lampadaires routiers,émise par des lampes au sodium bassepression, est ainsi très facile à éliminer. Saufque le ciel originel est vraiment perdu !“Quand le ciel n’est plus noir, les étoiles ont unecouleur dénaturée, poursuit Bruno Mauguin.Les lumières parasites sont photographiées enmême temps que la lumière de l’étoile. C’est commeune empreinte : pour un enquêteur, il est plus faciled’étudier une empreinte brute qu’une empreintesur laquelle tout le monde a marché. Même avecdes filtres, on n’obtiendra jamais toute l’informationqui était générée par l’empreinte originale.”Et pour voir les étoiles, sans pollution etsans filtre, il faut tenir compte d’un autreparamètre, en plus de la distance avec les

villes : l’humidité ambiante ! “Quand l’air esthumide, la lumière se diffuse davantage, rappelleBruno Mauguin. C’est pour cela qu’il n’y a pasd’observatoire en Bretagne.”

“En Bretagne, le mieux c’est l’hiver”

Alors est-il impossible de retrouver unsuperbe ciel étoilé dans notre région, mêmeà la campagne ? “Pour observer les étoiles enBretagne, le mieux c’est l’hiver, soulignePriscilla Abraham, coresponsable du plané-tarium de l’Espace des sciences. Car leslampadaires sont coupés. L’été, les communesn’éteignent pas toujours leurs lampadaires pendantla nuit ! Et il y a moins d’humidité en hiver, carmoins de différences de température entre le jour etla nuit. L’idéal, c’est quand il a gelé toute la journéeet qu’il va geler toute la nuit !” ■ N.G.

Les astronomes ont été les premiers à alerter l’opinion“Les étoiles ont des couleurs dénaturées”

Contacts ➜ Bruno Mauguin, tél. 02 23 40 66 40,[email protected]➜ Alain Le Gué, tél. 02 96 94 43 61,[email protected]

Orion, vue de Rennes... et de Trébeurden. Ces deux photographies ont été prises à 23 h,avec le même appareil photo. Pour contempler la nuit, mieux vaut éviter les villes !

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La Voie lactée au-dessusdu Finistère ! Entre Landerneauet Landivisiau, leciel nocturne resteobservable. Lesseules lumièresartificielles, surcette photo deRaphaël Berthe,membre del’ANPCN, sont deuxantennes militaireset... le halo d’unecité lointaine.

Une charte poursauver la nuitIls veulent “sauver la nuit” ! Une “Charte pour lapréservation de l’environnement nocturne” a étérédigée par plusieurs acteurs de l’astronomie,dont l’Association pour la protection du cielnocturne (ANPCN), la Société astronomique deFrance et l’Association française d’astronomie.Elle est soutenue, notamment, par HubertReeves, Albert Jacquart et la fondation Cousteau.Extrait de son préambule : “Depuis un milliardd’années, la vie sur Terre était réglée par l’alternancedu jour et de la nuit. En quelques dizaines d’années,cet équilibre naturel a été rompu par la proliférationanarchique d’un éclairage urbain trop agressif et malréparti. Il est donc urgent d’arrêter les nuisances quien résultent, en particulier : I. La disparition du cielétoilé, élément essentiel de l’environnement terrestre.II. La perturbation de la vie naturelle nocturne (respi-ration des végétaux, déplacement, migration et nour-riture des animaux nocturnes). III. Le gaspillageinutile d’énergie.” ■

Rens.➜ http://astrosurf.com.anpcn

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Pour avoir une image de la pollutionlumineuse, il y a deux moyens : laphoto satellite ou la carte de simula-tion. En croisant plusieurs sources, unastronome amateur vient de réaliserune carte intéressante.

Comment visualiser le phénomène de lapollution lumineuse ? Par une photo

satellite... ou bien une carte. Pour les astro-nomes amateurs, rien de tel pour dénicher

un coin de ciel noir, avant de prendre lavoiture avec le télescope dans le coffre !Aujourd’hui, aucune carte fiable n’a étéréalisée par des scientifiques. Il existeseulement celle de l’Association nationalepour la protection du ciel nocturne(ANPCN), et désormais celle de l’astro-nome amateur Frédéric Tapissier(1). “La cartede l’ANPCN est trop imprécise, car elle ne se baseque sur la concentration humaine, souligne-t-il.Elle ne tient pas compte de facteurs comme leszones industrielles, les ports et surtout l’altitude !C’est un facteur primordial, car l’humidité, lespoussières atmosphériques et les polluants, qui diffusent la lumière, varient en fonction de l’altitude.”

Téléchargée 200 fois par jour

Pour sa carte de France, bouclée en juin2006, il s’est basé sur la surface urbanisée, autilisé des logiciels de navigation routièrepour ajouter les routes, et récupéré sur lesite de la Nasa des données libres de droitsur l’altimétrie. Ces informations, FrédéricTapissier les a “interprétées” pour les trans-former en carte... via le logiciel Photoshop,

dont il connaît les moindres rouages. “J’aisoustrait les données altimétriques à la pollutionlumineuse, résume-t-il. Sur la carte, les lumièresen plaine ont gardé la puissance qu’elles ont surles cartes de l’ANPCN(2). Mais la zone d’influencedes lumières en altitude est amoindrie.”

Cette carte, qui n’a pas de valeur scien-tifique, représente un paysage vu du ciel “à 10 h du soir l’hiver, par 85 % d’humidité.” Bien sûr, c’est théorique : si parmi deuxcommunes voisines, l’une d’elles a équipétous ses luminaires de réflecteurs, pourrenvoyer la lumière vers le sol sans éclairerle ciel, et l’autre non, cela ne se voit pas sur la carte ! Mais c’est un outil pratique :200 internautes téléchargent cette cartechaque jour. Ce sont, note FrédéricTapissier “des astronomes qui veulent gagner du temps, des écologistes, des matheux et des cartographes.” ■ N.G.

(1) Frédéric Tapissier a présenté ses travaux lors des Rencontres du Ciel et de l’espace, le10 novembre 2006, à la Cité des sciences, après l’intervention de Pierre Brunet, del’ANPCN, sur l’état des lieux de la pollution lumineuse. (2) Même si elles ont quelquespoints communs, ces nouvelles cartes ne sont pas basées sur celles de l’ANPCN, dont lesméthodes de calculs sont différentes.

Contacts ➜ Frédéric Tapissier, [email protected]/anpcn/ et http://avex.org.free.fr

Un outil pratique pour savoir où poser son télescopeLa pollution lumineuse projetée sur une carte

L’un des meilleursendroits pourcontempler l’univers,depuis la Bretagne, se situe entre Carhaixet Guingamp !

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Cette carte de la pollution lumineuse est un outil pratique pour lesastronomes. Nombres d’étoiles visibles :blanc (0-25), magenta (25-80), rouge (80-150), orange (150-250),jaune (250-500), vert (500-1000), cyan (1000-1500), bleu (1500-2000),bleu nuit (2000-3000).

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Vue de la villeDossier

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La pollution lumineuse est synonymed’énergie gaspillée. L’Ademe etplusieurs collectivités locales l’ontbien compris. Comme le départementdes Côtes-d’Armor et la ville de Brest, qui veulent maîtriser leurséclairages… malgré notre besoin delumières rassurantes.

“La pollution lumineuse est un sujet complexe,car les émetteurs de lumière artificielle

sont très nombreux ! Dominique Fourtune(1)

est chargé de la maîtrise de la demanded’électricité pour les collectivités, àl’Ademe(2). Il y a les éclairages publics, les zones industrielles, les tours de bureaux éclairées en permanence, les phares des véhicules. C’est-à-dire un grand nombre de responsabilités !”L’Ademe se soucie indirectement de lapollution lumineuse à travers différentsprogrammes(3). “Parce que l’économie d’énergiea une conséquence directe sur la pollution lumi-neuse, souligne Nicolas Picou, de l’AdemeBretagne. Pour économiser de l’énergie, il fautveiller à ce que tout le flux lumineux n’éclaire quece que l’on souhaite.”

Réguler l’éclairage public

L’éclairage public coûte cher et repré-sente 45 % de la consommation totaled’électricité des communes. Pourtant, uneenquête réalisée pour l’Ademe, EDF et Gazde France en 2001 a montré que si 76% descommunes ont régulé l’éclairage public...seulement 6 % d’entre elles ont mis enplace des lampes à économie d’énergie ! Il y a ainsi 3,3 millions de lampes à vapeur

de mercure en France, à remplacer par des lampes au sodium, qui consommentmoins. Mais il n’y a pas que l’aspect éner-gétique “pur” à améliorer : il faut aussisurveiller la forme des lampadaires ! C’est-à-dire éviter qu’ils n’éclairent trop vers lehaut, veiller à ce qu’ils aient un réflecteurqui focalise la lumière vers le sol. Etsupprimer ces luminaires qui créent uneambiance sympathique, mais envoient dela lumière tous azimuts : les boules lumi-neuses ! La France en compte encore860000, qui représentent 5% des éclairagespublics.

Pour améliorer leurs éclairages, lescollectivités peuvent utiliser un documenttechnique : le Schéma directeur d’aména-gement lumière (SDAL). “Un maire peut s’appuyer sur ses prescriptions pour encadrer leséclairages sauvages, explique DominiqueFourtune. Mais les élus ne sont pas prêts d’avoirl’audace d’utiliser ce document pour limiter lesexcès de lumières de leurs commerçants !” C’estvrai qu’il y a d’un côté l’encadrement théo-rique... et de l’autre la surenchère commer-ciale : “Quand on est au milieu d’autrespersonnes, on est obligé d’élever la voix. Enlumière, c’est pareil : plus il y en a, plus il en fautpour se faire identifier dans un flot ! Donc lescommerçants ont l’obsession de l’éclairage.”

Brest et Vitré

En Bretagne, Brest et Vitré ont été lespremières villes à s’intéresser à leur envi-ronnement lumière. Daniel Alanou est leresponsable lumière de Brest, où lepremier plan lumière date de 1991. Il y a

29 930 points lumineux à Brest MétropoleOcéane (4) (+1,5% par an). En 1989, un pointlumineux correspondait à une consomma-tion de 180 watts, aujourd’hui de 130 watts.

“Nous faisons de gros effortsde recherche et expérimen-tons de nouvelles lampes,précise Daniel Alanou.Grâce à la technologie desréflecteurs, la puissance desampoules a été réduite de

25 %. D’ici quelques semaines, nous allonsprocéder à de nouveaux tests, avec la mise enservice de lampadaires équipés de microréflecteursde 70 watts dans deux rues du centre-ville.” Lesboules lumineuses, quant à elles, sont reti-rées des rues.

Dans les Côtes-d’Armor, toutes lescommunes(5) ont transféré leur compétenceen éclairage public à un seul opérateur. Le Syndicat départemental d’électricité(SDE 22) gère l’éclairage public de 356 communes, soit 91 000 points lumi-neux. “Nous sommes conscients du problème des nuisances lumineuses, explique PierreGouzi, vice-président du syndicat(6). Nousintervenons d’une part sur le matériel, qui a beau-coup évolué. Nous n’avions avant que des ballons,qui éclairaient autant vers le haut qu’en bas !D’autre part sur les économies d’énergie, avecnotamment des réducteurs de puissance et desballasts électroniques.” Pierre Gouzi, égalementadjoint au maire de Lannion, soulignetoutefois “la demande forte de particuliers, quiveulent que l’on éclaire la nuit, pour plus de confortet de sécurité. C’est le syndicat qui «pose lesampoules», mais ce sont les maires qui «appuientsur le bouton» en décidant l’allumer tel quartier, tel rond-point entre 20h et telle heure de la nuit.”

“Les boules lumineuses, c’est terminé”

Dans la prescription de matériel, “lesboules lumineuses, c’est terminé depuis 10 ans,sauf dans certains cas”, note Didier Arz, ledirecteur adjoint du SDE 22. Le problèmese pose lors de l’extension d’une rue oud’un lotissement, où il y avait déjà desboules : il faut veiller à ne pas en mettre denouvelles, même si cela crée une disconti-nuité. Cela n’est pas anodin dans les Côtes-d’Armor, car il y a une très forte demande enlotissements... qui contribuent à augmenterle nombre de points lumineux (3 000 deplus chaque année). Ces nouveaux pointssont des éclairages au sodium : les ballons

Les collectivités locales veulent maîtriser leurs éclairagesVilles et villages : le flux lumineux contrôlé à

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la source

Le surplus de lumière n’arrive passeulement des lampadaires routiers,des enseignes publicitaires ou deséquipements sportifs. L’illuminationdes monuments et les lumières deNoël font aussi briller nos villes.

De nouvelles technologies permettent dediminuer les pertes en énergie. Mais

cela ne suffit pas pour réduire toute lapollution lumineuse ! “L’éclairage public, cesont aussi les illuminations festives tapageuses et,de plus en plus, la mise en valeur du patrimoined’une commune, note Dominique Fourtune.Dans le domaine de l’éclairage architectural,souvent conçu pour être éclairé du bas vers le haut,même avec des équipements consommant peud’énergie, on est impuissant !” Emmanuel Griot,directeur du SDE 22, confirme que “pour l’illumination des bâtiments, le travail est moinssimple. On voit encore des projecteurs au sol, quibalancent toute la puissance sur le clocher. Il ontquand même tendance à disparaître, pour desprojecteurs plus petits, qui lèchent les murs et vontvers le bas.”

À Brest, pour la mise en lumière des bâti-ments, les puissances ont été réduites.“Auparavant, nous utilisions des projecteurs à3 000 watts, à 360 °, rappelle Daniel Alanou.

La tendance était de placer deux ou trois projec-teurs sur un monument, pour restituer l’aspectqu’il avait dans la journée. Aujourd’hui nous utili-sons des sources de lumières avec des couleurs diffé-rentes, à 70watts, bien orientées pour ne pas toutéclairer et garder des ombres.” Une meilleuregestion des points lumineux a égalementcontribué à adoucir l’architecture, souventrugueuse, de la cité brestoise : qu’il s’agissedu pont de Recouvrance ou de la place dela Liberté, Brest “by night” a trouvé un beléquilibre coloré.

Des diodes dans les arbres

Pendant les fêtes de fin d’année, où lasurenchère lumineuse a tendance àaugmenter, Brest s’était paré d’un manteaud’illuminations. “Auparavant, les arbres de laville étaient équipés de guirlandes lumineuseséclairées d’ampoules classiques dont la consomma-tion atteignait 2600 watts, complète DanielAlanou. Aujourd’hui, nous utilisons des diodesélectroluminescentes (DEL) sur chaque arbre, pourune consommation n’excédant pas les 36 watts !”Elles envoient moins de lumière, mais bril-lent autant et semblent magiques ! ■

N.G. et C.B.

Des éclairages à régler précisémentLa ville illuminée !

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Pour ses illuminationset ses monuments,

Brest utilise desampoules basse

consommation et éviteles gros projecteurs.

fluorescents, c’est-à-dire des lampes aumercure, qui constituent la moitié despoints lumineux costarmoricains, sontsystématiquement remplacés. “Quand nousrénovons les éclairages, nous remplaçons leslampes au mercure par des lampes à iodure métal-lique, plus proches de la lumière naturelle et quiconsomment moins, précise Didier Arz. Ou pardes lampes à sodium haute pression, qui donnentun éclairage plus jaune... mais on y gagne enpuissance. Et tous les luminaires sont équipés deréflecteurs.”

En plus du matériel, l’économied’énergie est aussi liée à la durée de l’éclai-rage public. Dans les Côtes-d’Armor, lapuissance est réduite, tard dans la nuit, cequi permet de faire des économies de 30 à35 % sur la consommation. La tendancen’est toutefois pas encore à une diminutionde la durée des éclairages : en 1990 enFrance, les petites communes éclairaient933 heures en moyenne... puis 2621 heuresen 2000(7). Le besoin de sécurité “psycholo-gique” nous commande encore de laisserallumé ! ■ N.G. et C.B.

(1) Dominique Fourtune anime le programme Greenlight de l’Ademe. Ce programmeeuropéen encourage les organismes privés et publics à développer une démarchevolontaire pour améliorer leurs systèmes d’éclairages en réduisant leursconsommations. Site Web : www.eu-greenlight.org. (2) Agence de l’environnement et de lamaîtrise de l’énergie. (3) Pour les collectivités locales, l’Ademe a mis en place le service“Conseil en énergie partagé”. L’agence apporte un appui technique et unaccompagnement financier au cours des trois premières années de fonctionnement. Lireaussi le document “Éclairer juste” publié par l’Ademe et le Syndicat de l’éclairage,téléchargeable sur www.ademe.fr/bretagne. (4) BMO est composée de huit communes :Brest, Guilers, Gouesnou, Bohars, Plouzané, Le Relecq Kerhuon, Plougastel Daoulas,Guipavas. (5) 370 communes sur les 373 du département. (6) Pierre Gouzi est intervenulors de la réunion de l’AFE Bretagne du 28 novembre à Langueux (lire page 16). (7) Les communes de 500 à 2 000 habitants. Enquête Sofres/Ademe 2000.

Contacts ➜ Ademe Bretagne, tél. 02 99 85 87 00,www.ademe.fr et www.ademe.fr/bretagne➜ Daniel Alanou, tél. 02 98 33 54 02,[email protected]➜ Didier Arz, tél. 02 96 01 20 20,[email protected], www.sed22.fr

Pierre Gouzi et Emmanuel Griot, du syndicatdépartemental d’électricité des Côtes-d’Armor,ont écouté les conseils de Christian Remande,spécialiste des nuisances lumineuses, le 28 novembre à Langueux (lire page 16).

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pVue du lampadaireDossier

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La lumière des lampadaires est réflé-chie par le sol, avant d’être diffuséedans l’atmosphère. Ce sol est trèsimportant dans le calcul du halo lumineux ! Le spécialiste ChristianRemande le démontre dans un guidepratique.

Les professionnels de l’éclairage sesentent concernés par la pollution lumi-

neuse. L’Association française de l’éclairage(AFE) Bretagne a clôturé son assembléegénérale du 28 novembre à Langueux(Côtes-d’Armor) par une conférence-débatavec Christian Remande, spécialiste de lalumière. L’ancien président de la sociétéComatelec(1) a présenté l’ouvrage qu’il vientde cosigner avec l’AFE et plusieurs auteurs :Éclairages extérieurs. Les nuisances dues à lalumière.

“Ce guide est un outil pour ceux qui ont desdécisions à prendre dans le domaine de l’éclairagepublic. C’est une méthode de calcul pour estimer leflux alimentant le halo lumineux.” En 96 pages,le guide donne la parole à différents acteursdu débat, notamment des astronomes, des concepteurs de lumières, des écolo-gues... et les éclairagistes eux-mêmes. “Le halo lumineux n’est pas seulement le fait degaspillages ou d’erreurs techniques, résumeChristian Remande. Car une grande partie duhalo est constituée du flux réfléchi par les surfaceséclairées ! Voici une méthode de calcul mathéma-tique du flux maximum potentiellement perdu.”

Choisir ses surfaces à éclairer

Pour un éclairage d’ambiance, parexemple, quel sera le flux perdu vers le ciel,d’une part si le luminaire est muni d’un

réflecteur, ou non, d’autre part s’il est plantésur du béton ou de l’enrobé ? “Pour des éclai-rages fonctionnels, sportifs ou d’ambiance, le halolumineux, calculé par notre formule mathéma-tique, est tout à fait différent en fonction de l’éclai-rement souhaité, de la luminance, de l’uniformitéet de l’éblouissement. L’éclairagiste doit le connaîtrepour optimiser son choix.” Le maître d’ouvragedoit donc bien choisir ses surfaces àéclairer... tout en maintenant les niveauxd’éclairement ou de luminance, définis parune norme européenne en fonction descaractéristiques des voies et des tâchesvisuelles à accomplir.

L’AFE participe à la rédaction des normeseuropéennes de l’éclairage. Mais de soncôté, la Commission internationale del’éclairage(2) (CIE) ne prend pas en compte,actuellement, les propriétés photométri-ques des surfaces éclairées, pour calculer lacontribution de l’éclairage au halo lumi-neux. “L’AFE va plus loin que la CIE, car lalumière réfléchie par le sol est aussi gênante,estime Jacques Lecocq, coauteur de l’ar-ticle, ingénieur éclairagiste chez Thorn (lireci-contre) et membre du comité techniquequi élabore les normes européennes(3). Nousvoulons faire passer cette idée au niveau interna-tional. C’est pour cela que nous avons créé unnouveau critère de référence, l’UFR(4), qui tient

compte de cette lumière réfléchie. Pour l’éclairageroutier, par exemple, même si le flux direct vers lehaut tend vers zéro, il y aura toujours de la lumièrerenvoyée par le sol, de manière importante.Suffirait-il que tous les luminaires éclairent vers lebas pour qu’il n’y ait pas de problème ? Non, c’estfaux !”

Le guide a été traduit en anglais etprésenté en décembre à la CIE. Mais avantde faire évoluer les normes, il peut déjàservir concrètement. “Ce guide a quelquesmois, il faut que nous le digérions, noteEmmanuel Griot, directeur du Syndicatdépartemental d’électricité des Côtes-d’Armor. Nous allons travailler dessus. Il apportenotamment des réponses techniques pour choisirles matériels. C’est en train de démarrer, mais lasensibilisation à la pollution lumineuse était déjàacquise.” Le premier intérêt de ce livre est dedémontrer que les nuisances lumineuses, àla croisée de plusieurs disciplines etmétiers, ne se combattent pas seulementen penchant la tête des réverbères ! ■ N.G.

(1) Au sein du groupe Schreder, Comatelec est une société spécialisée dans l’éclairagepublic, urbain, sportif et industriel. (2) Site Web : http://www.cie.co.at/ (3) Jacques Lecoq estl’animateur européen du groupe de travail sur la norme d’éclairage pour les sports. (4) Upward Flux Ratio. L’UFR représente, pour chaque solution d’éclairage, “le pourcentagede flux irréductible contenu dans le flux maximal potentiellement perdu.”

Contact ➜ Christian Remande, tél. 01 48 54 43 67,[email protected]

Un guide pour faire évoluer les normes de l’éclairage publicDes calculs pour minimiser le halo lumineux

Christian Remandeinsiste sur

l’importance de la lumière réfléchie

par le sol dans lapollution lumineuse.

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Le flux directement émis parle luminaire est composé

d’ULOR (Upward light outputratio) et de DLOR (Downwardlight output ratio). Mais pour

calculer le halo lumineux, il faut aussi considérer le flux

réfléchi par la surfaceprincipale et par les abords

de cette surface !

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17239/JANVIER 2007Le mois prochain : Des sociétés savantes aux réseaux scientifiques sur Internet : évolution des systèmes d’organisation

Des lumières rasantes ou calculées en fonction du sol à éclairerLes réverbères innovants...la mettent en veilleusePour réduire la pollution lumineuse, il faut aussi remonter à la source : lefoyer lumineux ! Les lampadairesde dernière génération évitent lessurplus de lumière, comme lemontrent les innovations des éclaira-gistes Thorn et Comatelec.

Comment produire moins de nuisanceslumineuses ? Une partie de la solution

est dans le point lumineux lui-même. Les responsables de l’éclairage public ontbeaucoup plus de choix qu’auparavantpour leurs luminaires. Ils achètent leurmatériel à de grandes entreprises d’éclai-rage public, comme Mazda (PhilipsEclairage), Thorn ou Comatelec. Thornvient de lancer un nouveau luminaireroutier, baptisé Orus. L’originalité de cetteinnovation, mise au point dans son labora-toire des Andelys (27), près de Rouen, estdans la hauteur d’installation : à 90 cm dusol ! “Le défi consistait à envoyer la lumière rela-tivement loin du luminaire, mais sans éblouir,explique Jacques Lecocq, l’ingénieur à l’ori-gine du projet. Nous éclairons, depuis un lumi-naire posté à 90 cm du sol, une route de 8 m delarge... éclairée traditionnellement par un lumi-naire perché à 8 m de haut !”

Il y a moins d’énergie consommée, car le luminaire utilise des lampes(1) de petitepuissance, 35 ou 70W, à la lumière blanche.Et l’éclairage est rasant : “Le luminaire est en dessous de l’axe visuel et n’éblouit pas lesconducteurs. Il y a moins de pertes, car la lumièreest arrêtée par les obstacles.” Cela veut-il diremoins de nuisances ? “Oui, car si vousn’éclairez que la route et ses abords immédiats,vous envoyez moins de lumière ailleurs. De plus, une route éclairée par une lumière rasanterenverra moins de lumière que lorsqu’elle tombe à la verticale, où la lumière a alors tendance àremonter vers le ciel.” Cet éclairage est notam-ment intéressant dans les zones sensiblesaux nuisances lumineuses, par exemple les

abords des aéroports et des observatoires.Sa structure légère permet aussi d’éclairerles ponts... sans brouiller le paysagenocturne alentour. Orus a déjà été planté à Nice, mais n’a pas encore poussé enBretagne.

Lauréat du Prix de l’innovation

Un autre luminaire, proposé parComatelec, vient de recevoir un prix de l’innovation, au Salon des maires et descollectivités locales, le 26 septembre 2006.L’originalité du luminaire Furyo consiste àadapter son éclairement... en fonction durevêtement du sol à éclairer ! Il est associéà un réflectomètre, baptisé Memphis, quifait des mesures au préalable, avant deplanter le lampadaire. “Il y a besoin de moinsde lumière si le revêtement est clair, résumeMichel Charrance, directeur de la prescrip-tion chez Comatelec. Aujourd’hui, pourconnaître la qualité de réflexion du revêtement, il faut faire un carottage, par exemple sur unerocade. C’est long et cela coûte cher ! AvecMemphis, les caractéristiques de la chaussée, parune technique optoélectronique, sont connuesinstantanément. On adapte alors le projet, parexemple en réglant la puissance à 100 W au lieude 140.” Conséquence directe : la pollutionlumineuse est contrôlée. Trois mille exem-plaires de ce produit, lancé avant l’été 2006,ont été vendus en France. En Bretagne, unepetite dizaine ont poussé dans une avenueet un giratoire à Quimper, une quinzaine à Iffiniac, quelques autres vont grandir àLorient. Une goutte d’eau dans un océande lumière, mais nos yeux s’en portentmieux ! ■ N.G.(1) Lampes compactes aux iodures métalliques.

Contacts ➜ Jacques Lecocq, tél. 02 32 21 48 17,[email protected]➜ Michel Charrance, tél. 01 48 16 17 88,[email protected]

L’originalité d’Orus est de n’éclairer que la route, sans inonder le paysagede lumières inutiles.

Pour ensavoir plussur le Web

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■ Le prochain événementorganisé par l’UnescoInternational Conference in Defence ofthe Quality of the Night Sky and theRight to Observe the Stars. La Palma(Les Canaries), les 19 et 20 avril. ➜ http://www.starlight2007.net

■ En FranceL’Association nationale pour laprotection du ciel nocturne (ANPCN)lutte contre la pollution lumineuse et la protection de l’environnementnocturne. ➜ http://astrosurf.com/anpcn

■ Dans le mondeInternational Dark-Sky Association.➜ http://www.darksky.org

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Espace des sciences

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Exposition

Le temps passe vite ! Après neuf moisd’affiche, depuis l’ouverture desChamps Libres en mars 2006,l’exposition “L’heure du temps” atourné la page pour laisser place à“L’eau pour tous”, inaugurée endécembre dernier.

T raiter du thème de l’eau n’est pas une première à l’Espacedes sciences. Mais, comme l’a rappelé Michel Cabaret lors

de l’inauguration de l’exposition le 14 décembre dernier, c’estla première fois que le sujet est abordé selon une approcheplanétaire et non pas de façon locale. “En Bretagne, on parlesouvent du problème des nitrates. Mais il est important de ne pas traiteruniquement des aspects négatifs, souligne Paul Trehen. Dans cetteexposition, la qualité de la ressource est bien sûr abordée, mais aussi lagestion de sa consommation et ses répercussions économiques et sociales.”Le thème de l’eau est un sujet propice au croisement desregards et des approches scientifiques. “Aucun phénomène nepeut s’expliquer par une seule discipline”, a rappelé Edmond Hervé à l’inauguration. C’est un sujet qui nous concerne tous mêmesi : “Les Bretons n’arrivent pas à imaginer qu’ils puissent un jourmanquer d’eau, avec ce sapristi crachin !”, a conclu le président deRennes Métropole. ■ N.B.

“L’eau pour tous”D’une approche locale à une vue planétaire

Kako

(1) “L’eau pour tous” est une coproduction entre la ville de Marseille, le site du Pont du Gard, le Conseil général de Rhône-Alpes, la Cité des sciences et de l’industrie et l’Espace des sciences.

Les prochains mardis de l’Espace des sciences■ Le 23 janvier/Le cancer du côlon : peut-on leprévenir ? Peut-on le guérir ? Par Jean Faivre,gastroentérologue, directeur du Centre d’épidémiologie depopulation et du registre bourguignon des cancers digestifset Jacqueline Godet, du Centre de génétique moléculaire etcellulaire de l’Université de Lyon I et directeur scientifiquede la Ligue contre le cancer.

■ Le 30 janvier/Entre passé et futur : archéologie etnouvelles technologies. Par Jean-Pierre Mohen,directeur du département du patrimoine et des collectionsdu musée du quai Branly.

■ Le 6 février/Les robots dans la vie quotidienne etl’industrie. Par Philippe Coiffet, directeur de recherche auCNRS, laboratoire de robotique de Versailles.

Rens.➜ Aux Champs Libres, salle Hubert-Curien, à 20 h 30. Entrée libre.

Au Pays de Morlaix

■ Le 26 janvier/Les manchots et les secrets des Pôles.Par Gérard Jugie, directeur de l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor.

Rens.➜ Dans l’amphithéâtre de l’IUT Gaco, à 20 h, entrée libre.

Conférences

Version bretonne/E brezhonegTrois des ouvrages publiés par l’Espace des sciences auxéditions Apogée existent maintenant en version bretonne !■ Le phénomène des marées/Ar mareoù■ Du Big Bang à nos jours/Adalek ar Big Bang

betek hiziv■ Le système solaire/Koskoriad an Heol

Rens.➜ Toutes les publications de l’Espace des sciences sont en vente à la boutique des Champs Libres, boulevard Magenta, à Rennes.

Publications

Rens.➜ Retrouvez les informations pratiques sur les animations et toutel’actualité de l’Espace des sciences sur notre site Web.

L’inauguration de“L’eau pour tous” a eu lieu le 14 décembre 2006.Michel Cabaret etPaul Trehen, directeuret président del’Espace des sciences,étaient entouréspar Edmond Hervé,président de RennesMétropole etJean-François Hébert,président de la Cité des scienceset de l’industrie,coproductrice del’exposition(1).N

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agendaagenda

20 239/JANVIER 2007

(1) IUEM : Institut universitaire européen de la mer.

■ Conférences

23 janvier/Chirurgieesthétique : pourquoil’engouement actuel ?■ Rennes - Cette conférence seradonnée par le professeur Wattier et ledocteur Aillet, dans le cadre des mardissanté du CHU À 18 h, amphithéâtreBretagne, centre des congrès, hôpitalPontchaillou.Rens.➜ www.chu-rennes.fr

31 janvier/Surprise d’unchantier derestauration...■ Brest - “Surprise d’un chan-tier de restauration : la décou-

verte des inscriptions latines de lagalerie des Glaces à Versailles”. Cetteconférence sera donnée par FlorenceVuilleumier Laurens (UBO, littératurefrançaise), dans le cadre des mercredis“Histoire, littérature et antiquité” de lafaculté des lettres et sciences socialesVictor-Segalen. Amphi 3 de 18 h à 20 h.Rens.➜ Marie-Thérèse Cam, tél. 02 98 01 65 29, [email protected]

1er février/La plate-formerennaised’imageriescientifique■ Rennes - Quelle offre de

service et de prestation de recherchepour les entreprises concernant la plate-forme rennaise d’imagerie scientifique ?Tel sera le thème de cette Matinale deRennes Atalante. De 8 h 15 à 10 h 15(lieu à confirmer).Rens.➜ Rennes Atalante, tél. 02 99 12 73 73, www.rennes-atalante.fr

6 février/La maîtrise du monde microscopique :

de Pasteur à nos jours■ Nantes - Conférencedonnée dans le cadre des

mardis Muséum par Berthe MarieImbert, directrice du laboratoire géné-tique des interactions hôte-micro-organisme, de l’université de Nanteset Stéphane Tirard, maître de confé-rences en épistémologie et histoire des sciences, du centre François-Viète

à Nantes. À 20 h 30 dans l’amphi-théâtre du muséum de Nantes. Entréelibre.Rens.➜ Muséum d’histoire naturellede Nantes, tél. 02 40 99 26 20,www.museum.nantes.fr

7 février/D’hier etd’aujourd’hui : des photosdu littoral inédites

■ Brest - Proposéepar l’Ifremer, cette

conférence sera animée par le géomati-cien Michel Bellouis. À 15 h 30, dans lebâtiment Bougainville de l’Ifremer,Pointe du diable, à Brest.Rens.➜ Service communication, tél. 02 98 22 40 07.

9 février/Les industriesde l’attention■ Rennes - Donnée par DominiqueBoullier, professeur en sociologie àl’Université Rennes 2, cette conférence a lieu dans le cadre des “Petits déj’recherche” organisés par FranceTélécom en partenariat avec l’ENSTBretagne. À 9 h aux Jardins de l’inno-vation de France Télécom. Inscriptionsobligatoires.Rens.➜ [email protected] en ligne sur ➜ http://enquetes.rd.francetelecom.com/COM-COL/petitsdejrecherche/

25 janvier/4e CarrefourOuest-genopole

■ Angers - Après Brest enjanvier 2006, où il a réuniplus de 200 participants, le

Carrefour revient en territoire ligérien en2007. Il présentera les avancées scien-tifiques et fera le point sur les offresdes plates-formes technologiques deOuest-genopole®. Au programme :conférences scientifiques et sessionspratiques en groupes. Une conférenceouverte au public est également prévueen fin de journée. À la faculté de droitd’Angers.Programme et inscriptions en ligne sur➜ www.ouest-genopole.org

1er février/Impactdu phosphore dansl’environnement■ Rennes - Organisée par l’Associationfrançaise pour l’étude des sols (Afes) etle conseil scientifique de l’environne-ment de Bretagne, cette journée abor-dera l’étude des mécanismes detransfert des sols en eaux et la gestion duphosphore à l’échelle du bassin versant.Elle se tiendra dans le cadre du Carrefourdes gestions locales de l’eau, Parc desexpositions à Rennes - Saint-Jacques.Rens.➜ Josette Launay, tél. 02 23 48 56 32,[email protected]

Du 5 au 7 février/1er Forum du littoral

■ Boulogne-sur-Mer - Des ateliers tech-niques et scientifiques sur des thémati-ques de travail relevant du droit deszones côtières, de l’environnementlittoral et marin et des collectivités terri-toriales sont proposés dans le cadred’une démarche partenariale originaleet innovante entre Nausicaa (Centrenational de la mer), l’Université dulittoral de la côte d’Opale, l’Associationnationale des élus du littoral (Anal),Rivages de France, le Conservatoire dulittoral, la commission gestion desécosystèmes et la commission droit del’environnement du comité françaispour l’Union mondiale pour la nature(UICN).Rens.➜ Nausicaa, Ingrid Picquart, tél. 03 21 30 99 99,[email protected],www.nausicaa.fr

■ Colloques

Adria■ 25 janvier, Paris/Responsabilités juridiques des IAA

et des dirigeants ■ 25 et 26 janvier, Quimper/Analysesmicrobiologiques en IAA ■ 30 et 31 janvier, Nantes/Communication qualité ■ 7 et 8 février, Rennes/1er rendez-vousdes managers de l’innovation en IAARens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr

■ 5, 6 et 7 février, Paris/Distillation : maîtrise et optimisation des procédésRens.➜ Service formation, tél. 02 97 47 97 35, [email protected], www.archimex.com

Irpa■ 6 et 7 février, Lanvallay (22)/Intérêt du développement

de pratiques sportives en pleine nature dans le respect desespaces naturelsRens.➜ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31, www.irpa-bretagne.org

■ Formations

Vagues d’échanges sur le littoral■ Brest - Le littoral est victime de son succès : on y vit, on ytravaille, on s’y divertit et on le dégrade ! Comment concilierles activités économiques et de loisir sans nuire àl’environnement ? C’est le thème de la 3e édition des “Vagues

d’échange sur le littoral”. Au programme : trois tables rondes, organiséespar les étudiants du Master Expertise et gestion de l’environnement littoral,de l’IUEM(1) :

23 janvier/Le démantèlement des navires : vers lamise en place d’une filière industrielle ?

30 janvier/Pêche professionnelle et pêche récréativecôtière : entre cohabitation et compétition ?

6 février/Le déferlement des sports de glisse sur le littoral : une gestion restrictive ou permissive ?

Amphithéâtre 1 de la faculté de lettres Victor Segalen, 20, rue Duquesne, à 20 h.

Rens.➜ Maud Bernard, tél. 06 86 98 89 41, [email protected]

Pour paraître dans le prochain➜ Tél. 02 23 40 66 66 - Fax 02 23 40 66 41 - [email protected]

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21239/JANVIER 2007

■ ExpositionsJusqu’au 31 janvier/L’arbre,la haie, les hommes

■ Rennes -Des chênesémondés (ou“ragosses”)aux haies, enpassant parles différentese s s e n c e straditionnellesdu bassin de

Rennes, leurs qualités et leurs usages,cette exposition retrace l’histoire dubocage haut breton. Objets et pratiquesanciennes associées y sont égalementprésentés.Rens.➜ Écomusée du Pays de Rennes,tél. 02 99 51 38 15, www.ecomusee-rennes-metropole.fr

Jusqu’en mars/Fabuleuxmonstres marins

■ Brest - Océanopolis fait revivre lechant des sirènes à travers une exposi-tion mélangeant le mythe et la sciencerépartie en trois thèmes sur trois sitesdifférents “le bestiaire fabuleux” sousle chapiteau, “les baleines gigantes-ques” dans le forum, “les sirènes” dansle pavillon tempéré au niveau 1. Rens.➜ Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40,www.oceanopolis.com

Jusqu’en avril 2007/La radiodiffusion■ Rennes - La nouvelle expositiontemporaire de l’Espace Ferrié, muséedes Transmissions, a pour thème laradiodiffusion. Souvent traitée pour la partie réception, la radiodiffusion estici abordée sous l’angle plus originalde l’émission, notamment au traversdes travaux du général Ferrié. C’est en

effet lui qui a sauvé la Tour Eiffel de ladestruction en lui trouvant un usagenouveau pour l’époque : celui de sited’émissions radiophoniques.Rens.➜ Espace Ferrié, tél. 02 99 84 32 43,www.espaceferrie.fr

Jusqu’au 30 juin 2007/En quête de nos ancêtres

■ Vannes -Pour partir àla recherchedes tracesdu passé etd é c o u v r i r nos lointainsancêtres etleurs modes

de vie. Cette exposition retrace l’évolution de l’Homme, depuis lesaustralopithèques jusqu’à l’Homosapiens. Présentée à l’Espace enfancede la Caisse d’allocations familialesdu Morbihan, pour les enfants de 6 à 12 ans.Rens.➜ Caf du Morbihan, Espace enfance, [email protected],www.espace-enfancecaf56.com

Jusqu’à fin 2007/Grand-pèreraconte-moi la pêche

■ Le Guilvinec(29) - La nouvelle e x p o s i t i o nproposée par l’es-pace découvertede la pêche enmer, Haliotika,retrace 50 ansd ’ a v e n t u r eh u m a i n e et l ’évolut ion du mét ie r de

pêcheur (techniques, commerce,avenir). Une évolution retracée à travers des documents, des objets etdes vidéos.Rens.➜ Philippe Gredat, tél. 02 98 58 28 38,www.leguilvinec.com

■ Appels à projetsAide à la création d’entreprises de technologies innovantesÉdition 2007■ Le 9e concours national d’aide à la création d’entreprises de technologiesinnovantes, organisé par le ministère délégué à l’Enseignement supérieur et à larecherche et Oséo Anvar, est lancé ! Les candidats peuvent concourir dans deuxcatégories : ● Les projets en “émergence” peuvent bénéficier d’une subvention de 45 000 € pour financer leur maturation technique, économique ou juridique. ● Les projets “création-développement” peuvent recevoir 450 000 € pour financerleur programme d’innovation.Les dossiers de participation sont disponibles sur ➜ www.recherche.gouv.fr etwww.oseo.fr. La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 15 février.En Bretagne, les contacts sont ➜ Nelly Le Roy-Crété, Oséo Bretagne, tél. 02 99 38 45 45, [email protected]➜ Jean-Marie Haussonne, Délégué régional à la recherche et à la technologie,tél. 02 99 87 43 30, [email protected]

Transplantation■ Le congrès Nantes - Actualités -Transplantation (Nat) est une réunion annuelle de deux jours destinée aux spécialistes dans le domaine de l’immunologiefondamentale appliquée à l’allo et à la xénotransplantation. L’édition 2007 de Nat sera consacrée aux “Marqueurs précoces de la survie du greffon” et les conceptsles plus avancés seront directement présentés par des orateurs de réputationinternationale. Ce congrès se déroulera les 14 et 15 juin 2007 à la Cité des congrèsde Nantes. Les participants sont invités à soumettre des communications ou desposters avant le 1er avril 2007. Rens.➜ Valérie Châtellier, tél. 02 40 08 74 10, www.nat.nantes.inserm.fr/

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“I saw the light and I came in”.Artificial light saves andreassures us in the depths ofwinter. It treats certain types of depression. It is life itself!In the modern world, it is like

a miraculous fountain, spilling out of shopwindows and filling football stadiums,cafés, trains, buses, the windows of houses,the walls round mediaeval towns and petrolstations. Then there are the 8.6 millionstreet lamps that light up France! We areusing lighting more than ever before and wenow live in a sort of goldfish bowl, within ahalo of light.Public lighting, however, has nothing to dowith the Sun and it uses a great deal ofenergy! Ademe(5) is developing programmesto provide a fairer type of lighting (p. 14),which would save money - and lessen the

effect of our lights on the night sky becausethe stars are disappearing (p.12), a fact thatmust not be ignored. High-level lightinghas negative effects on animals and people(p. 11). Not much research has been doneso far into this subject (p.10) but local andregional authorities are beginning to take steps (p. 14-15). Without waiting forscientists, lighting standards are changing,in France and in the rest of Europe, to takeaccount of the nuisance resulting fromlight. A new method of estimating the haloeffect is currently being standardised (p.16)while, for their part, lighting specialists areinventing less dazzling street lights (p.17).We live in one of the world’s most brightly-lit areas, seen from space. Moreover, ours is a damp region and this helps to diffuselight! However, Brittany’s skies are, as yet,suffering from only a very low level of

pollution (p. 10) although, of course, thereare certain areas that are much darker thanothers (p. 13). This generally pure sky,though, is an opportunity that should betaken advantage of today, while the lightpollution phenomenon is still in its infancy.This article in Sciences Ouest will increasereaders’ awareness of the phenomenon.Just as we are learning to save water(6), so wemust learn to turn off the “tap” and savelight! ■

(1) Based in Rennes, Inpi is present once a month in Vannes (in premises belonging toArchimex) and Lorient (at the Chamber of Commerce and Industry). (2) 10th November 2006,vol 314. (3) The other two CNRS laboratories involved are located in Banyuls and Villefranche-sur-Mer. (4) The Paco network brings together all the projects involving renewable energiesdeveloped by the Agence nationale pour la recherche (ANR, national research agency). (5) Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Environmental and energy-savingagency). (6) Notre nouvelle exposition “L’eau pour tous” a ouvert ses portes, le 12 décembre,aux Champs Libres à Rennes.

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These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers inFrench Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the researchcarried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issueof Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: [email protected]

Brittany Regional Councilis providing financial backingfor this service.

Research and innovation in Brittany

Abstracts for the international issue

January 2007 ■ N°239

FEATURE P.9/17Light pollution

SPOTLIGHT ON THE NEWS P.6Inpi brings together Brittany’sprotectors of innovationInpi in Rennes (Institut National de la PropriétéIndustrielle) hosted the “Industrial PropertyDays” last November, an opportunity for thesignature of a partnership agreement withBrittany Regional Council for a three-yearperiod (2007 - 2009) with the possibility of a further extension. By signing theagreement, the Regional Council gave Inpithe means of increasing its presence in Finistère(1), increasing its pre-diagnosticactivities and organising actions designedto increase sectoral awareness, especiallyamong companies in competitivenessclusters. “The Regional Council supported theintroduction of competitiveness clusters but they willnot progress unless information can be circulated ina controlled manner. Technological developmentrequires the development of industrial property,”explained René Leblanc, Director of the Inpioffice in Rennes. Inpi presented regional innovation trophiesto three companies (Olmix, Sulky-Burel andOxxius) and one research organisation(UBO’s enhancement centre). For thecentre, this award constituted recognitionfor the progress made since 2003. Theenhancement departments of Brittany’sfour universities and two engineeringcolleges (ENSCR and Insa) have now beenbrought together under one umbrella.Known as “Bretagne Valorisation”, it draws on joint financial and human resources. ■

SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.7Bretons are involved in thesequencing of the sea urchin genomeThe genome of an American species of seaurchin (Strongylocentrotus purpuratus) hasbeen sequenced and 30% of its genes havebeen annotated. The result of this work,which has involved 240 researchers from allover the world led by an American team,has been the subject of an article in thereview Science(2). Three laboratories withinthe CNRS(3) in France were part of the group,including the “Cell Cycle and Development”team at the Biological Research Station in Roscoff. Sea urchins are a marvelloustool for researchers, mainly because theyproduce a large number of eggs that areeasy to handle but also because, as aspecies, they bear a close resemblance toMan as far as the early stages of embryonicdevelopment are concerned. In fact, theresults of the sequencing confirmed thissimilarity: 70% of sea urchin genes are to befound in Man! This gives even morecredence to the idea that evolution cannotsimply be explained by the appearance or disappearance of specific genes. Theconfirmation of this similarity hasstrengthened Patrick Cormier’s team inBrittany and given added weight to theirresearch in the medical sector. Moreover, the availability of the genomewill also enable researchers to developpowerful molecular tools. ■

SPOTLIGHT ON BUSINESSES P.8Reformer and hydrogen battery - a 100% Irma combinationA prototype that turns natural gas intohydrogen, coupled with a hydrogen battery,was displayed for the first time in November2006 by the Institut régional des matériauxavancés (Irma, Regional advanced materialsinstitute) in Lorient (Morbihan). The projecthas been undertaken jointly with the Frenchbattery manufacturer Hélion and Gaz deFrance (GDF) as part of the ANR’s Paconetwork(4). It is unusual for its compactness(1 metre tall for a width of 60 centimetres)and for the fact that it has been designed tobe connected to a hydrogen battery. “This isthe first time that the combination of these twoelements is 100% French,” explained ChristianHamon, Director of Irma. The next stage ofthe project is already underway. Its aim is togo beyond the prototype phase and begincreating a more complete, marketableproduct. It will be lighter, less expensiveand capable of producing hydrogen fromseveral different sources e.g. propane,ethanol etc. However, the main difference isthat it is targeting specific applications viz.the provision of power to isolated sites,boats and camper vans. This time, thecentre in Morbihan has joined forces withSnecma for the battery and boilermakingcompany, Auer. The design office, LeMoteur Moderne, is also involved. It will bestudying the possible applications in theautomobile sector. ■

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Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à : Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes..

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L’infoscientifique et technique du grand Ouest

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