j'ai mangé toutes mes croûtes

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Une visite au Centre scolaire catholique Jeanne-Lajoie, pavillon élémentaire Michel Gratton COLLECTION « Je veux quon parle de no u s » 8 toutes mes c oûtes... J’ai mangé

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Une visite au Centrescolaire catholique

Jeanne-Lajoie,pavillon élémentaire

Michel Gratton

COLLECTION « Je veux qu’on parle de nous »8

toutes mesc oûtes...

J’ai mangé

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Une visite au Centrescolaire catholique

Jeanne-Lajoie

Michel Gratton

toutes mes

c oûtes…

J’ai mangé

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Nous tenons à remercier sincèrement la direction, le personnel et les élèves du Centre scolairecatholique Jeanne-Lajoie d’avoir rendu cet ouvrage possible.

Je veux qu’on parle de nous

Je veux qu’on parle de nous. Je veux qu’on parle de nos gens. De ce personnel quivit pleinement l’une des plus belles vocations de la race humaine. De nos élèvesépanouis. De nos parents engagés.

Je veux qu’on parle des milieux uniques, enrichissants et grouillants de vie que sontnos écoles. Je veux ouvrir nos portes pour que tout le monde nous voit. Que tout lemonde comprenne comment et pourquoi nous vivons chaque jour les valeurschrétiennes qui sont le fondement de toute notre action.

Parce que je suis extrêmement fière de nous.Tellement que m’est venue l’idée dedemander à une personne objective de l’extérieur d’aller voir et de nous rapporter cequ’elle avait vu. Le journaliste et écrivain franco-ontarien Michel Gratton a acceptéde partir à l’aventure dans un univers dont il n’avait finalement que des souvenirsd’enfance.

Dans ce petit livre qui en dit beaucoup, il nous raconte sa visite au Centre scolairecatholique Jeanne-Lajoie. Dans les livres de cette collection, il nous fait découvrir, uneécole à la fois, le monde passionnant et passionné du Centre-Est.

Lise BourgeoisDirectrice de l’éducationConseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est (CECLFCE)

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« Monsieur Levasseur, j’ai mangé toutes mes croûtes! »

Maïka, une mignonne petite blonde de 6 ans, tenait à le dire à son directeur en quittant latable du petit-déjeuner.

Amusé par l’incident, je regarde Daniel Levasseur en me demandant de quoi tout çaretourne.

En riant, il me confie : « Il y a des élèves qui ne mangent pas leurs croûtes au petit-déjeuner…Alors de temps en temps, je fais une annonce au micro pour dire que, s’ils veulent devenirgrands comme moi, il faut qu’ils mangent toutes leurs croûtes. »

Daniel Levasseur, ex-joueur de hockeyjunior, fait près de un mètre 90. Une figureque n’importe qui, particulièrementun enfant, pourrait trouverdangereusement imposante. Maissa douceur n’intimide personne.Ses élèves, comme les membres dupersonnel, semblent plutôt le traitercomme un grand frère protecteur.C’est un gentil géant.

C’est l’événement qu’il ne faut absolument pasmanquer : le petit-déjeuner de Jeanne-Lajoie.

C’est à ce moment-là que l’on peut prendrela pleine mesure de tout ce que représentecette merveilleuse école au cœur de la régionmajoritairement anglophone de Pembroke, nonseulement pour ses élèves, mais aussi pour toutela communauté franco-ontarienne de la région.

J’ai mangétoutes mes

croûtes!

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La pratique de servir des petits-déjeuners dans les écoles élémentaires est bien connue pourson objectif noble : s’assurer que les enfants qui n’ont pas mangé puissent le faire avant decommencer les classes. Ces petits-déjeuners sont, règle générale, offerts à tous les élèves pouréviter de stigmatiser les moins favorisés.

À l’élémentaire, le petit-déjeuner est habituellement servi dans la classe titulaire de l’élève,donc à des groupes relativement restreints.

Mais voilà, Jeanne-Lajoie a un atout majeur : une cafétéria.

L’école porte en fait le nom officiel de « Centre scolaire catholique Jeanne-Lajoie » parcequ’elle abrite aussi une école secondaire. Et, comme on le sait, les écoles secondaires onttoutes une cafétéria.

Avec le temps, l’heure du petit-déjeuner à Jeanne-Lajoie est devenue un véritable happening.Tout le monde y est invité, et la cafétéria est toujours bondée : au moins 125 élèves chaquematin. « Surtout par temps froid » me dit Daniel Levasseur.

En fait, quand on voit la demi-douzaine de bénévoles qui, chaque jour, servent des rôties etdu jus aux enfants, on a presque l’impression que c’est toute la communauté francophonequi est à ce rendez-vous quotidien. Un véritable club social.

Les portes ouvrent vers 7 h 15, mais le gros des élèves, qui arrive par autobus d’aussi loin que70 kilomètres, débarque vers 8 h 30. Le petit-déjeuner prend fin à 8 h 50 et les bénévolesbouclent le tout à 9 h 30. On y sert presque exclusivement des élèves de l’élémentaire. Or,chaque jour, toujours à la même table, on retrouve un petit groupe du secondaire. C’est la« table des grands ».

On se tromperait carrément en disant que ce petit-déjeuner est du temps de classeperdu. Quand on voit la joie, la camaraderie et l’animation qui règnent dans la cafétéria deJeanne-Lajoie, que tout se déroule dans un ordre absolu et que les élèves sont d’une politessesurprenante, on comprend que c’est peut-être là l’un des enseignements les plus importantsde la journée.

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« Fraises ou framboises? ». Norma Valiquette doit poser la question des centaines de fois parsemaine. « Framboises » répond la fillette. Norma s’exécute et remet la rôtie garnie de confitureà l’élève. « Merci » dit-elle.

Norma travaille comme bénévole deux fois la semaine pourle service du petit-déjeuner. C’est une de ces personnesactives qui semble être plus occupée maintenantqu’elle est à la retraite qu’elle ne l’était au coursde sa carrière, car elle est aussi conseillèrescolaire au Conseil du Centre-Est.

S’engager semble d’ailleurs être la normepour les retraités de cette communautéqui a lutté durant des décennies poursa survie, et qui travaille aujourd’hui pourqu’elle continue à s’épanouir comme peul’auraient cru possible.

Claude Tourigny est un de ceux-là.C’est un peu lui le « gérant » dupetit-déjeuner. « De septembreà juin de l’an dernier, nous avonsservi 26 000 petits-déjeuners »dit-il. « Ça revient à 62 cents dudéjeuner. »

Il explique qu’il s’agit là d’unebonne occasion d’enseigner auxélèves les bonnes manières à table.« On leur donne des serviettes, pour nepas qu’ils s’essuient la bouche sur unemanche. On leur demande d’enlever leurmanteau, leur foulard, leur tuque avant demanger. Ce n’est pas un truck stop ici! »

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« Tout a commencé le jour où ma femme Lucille a parlé à une secrétaire de l’ancienne écoleSaint-Jean-Baptiste » raconte Claude Tourigny, entre deux services de jus.

« C’était autour de Noël. Ma femme était à l’école, au bureau, et avait remarqué qu’un jeunegarçon avait l’air passablement bourru ce matin-là. Elle a demandé à la secrétaire ce quin’allait pas.“Il n’a pas mangé ce matin” lui a-t-elle répondu.“Comment ça?” a demandéLucille.“Il m’a dit que ce n’était pas son tour.” »

« Alors, j’ai dit : Il faut faire quelque chose… »

Monsieur Tourigny, sa femme et leurs amis du Centre des aînés francophones de Pembrokesont toujours fidèles à ce rendez-vous qu’ils se sont donné il y a une dizaine d’années et quia dépassé de loin toutes leurs espérances.

Moi, quand j’entends toutes ces choses, que je ressens cette bonté désintéressée, quandje vois ces enfants heureux d’être là, heureux d’être ensemble pour ce moment sacré de lajournée, j’en suis tout éberlué. Je n’ai jamais rien vu de tel.

Maïka se rend fièrement à l’avant du gymnase pour recevoir un certificat d’honneur. La fillettede 1re année vient d’apprendre qu’elle a été choisie comme modèle de politesse poursa classe.

C’est la journée du mois où l’on parle des vertus fondées sur lesvaleurs chrétiennes que sont l’amour et le respect des autres.Avant même que commencent officiellement les classes, tousles élèves se rassemblent au gymnase pour l’occasion. Octobreétait le mois de la politesse.

« On veut vous dire merci d’être polis, non seulement avec lesadultes de l’école, mais aussi avec les amis » dit Madame Lynne,l’enseignante qui anime l’événement. Un élève de chaqueclasse recevra un certificat.

On apprend que novembre sera le mois de la reconnaissance.Septembre était celui du courage. Madame Lynne expliquebrièvement ce qu’est la reconnaissance, mais le gros de cet

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enseignement se fera par chacun des enseignants, dans leur classe respective. On lerépétera au cours du mois, suivant les valeurs chrétiennes sur lesquelles repose toute laphilosophie du Conseil des écoles catholiques de langue française du Centre-Est.

Et, entre les mots et les chiffres, on parlera ainsi dans toute l’école des choses les plusimportantes. Ces choses intangibles mais puissantes qui font la différence : les valeursqui forgent un milieu, une société où il fait bon vivre et où chacun peut s’épanouir.

« C’est correct… ils ont gagné hier. »

Daniel Levasseur vient de faire le commentaire au jeune garçon que nous venons de croiseret qui porte un chandail des Canadiens de Montréal. « C’est mon fils. Je lui ai dit qu’il pouvaitporter un chandail des Canadiens seulement s’ils avaient gagné un match la veille. »

Toute l’affaire est devenue un gag récurrent entre le directeur et ses élèves. Il ricane : « Quandles Canadiens gagnent, je prends le temps de l’annoncer au micro le lendemain matin. »

Inutile de dire que ça soulève les passionsdes fans d’autres équipes, comme lesSénateurs d’Ottawa et les Maple Leafs deToronto. Il y a d’ailleurs au moins un autregarçon qui porte fièrement son chandaildes Maple Leafs le lendemain d’unevictoire, avec la permission expresse dudirecteur qui semble s’amuser fermeavec la dynamique qu’il a ainsi créée.

On est loin de la grande ville. Et je trouveça drôlement rafraîchissant, parce qu’iciles gens et les choses sont simples.

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« Pensez-vous qu’il les étudiait ses verbes, lui, en 3e année? »

Madame Julie parle de moi. Elle explique à ses élèves ce qu’est un auteur.

Je me tourne vers les élèves. Ils sont en rang, prêts à quitter la salle de classe. Ils me regardenttous avec un large sourire.

On me présente ensuite aux élèves de la classe de Madame Caroline, enseignante en2e et 3e année, qui corrige alors les devoirs de mathématiques.

« On aime la visite » dit spontanément un élève pour me souhaiter la bienvenue.

S’il y a une chose que l’on ressent à tout moment, à Jeanne-Lajoie, d’un bout à l’autrede l’école, c’est que c’est d’abord et avant tout un endroit d’un sympathique naturelincomparable, unique, même.

Bien que l’instruction en langue française soit offerte depuis des décennies dans la régionde Pembroke, le Centre scolaire catholique Jeanne-Lajoie est une école relativement jeune.Elle a ouvert ses portes en 2005, résultat de l’amalgamation de trois écoles élémentaires(Saint-Jean-Baptiste, Sainte-Jeanne-d’Arc et Colonel Forbes, de la base militaire de Petawawa)et de l’école secondaire Jeanne-Lajoie de Pembroke – qui partageait un édifice avec l’écolesecondaire de langue anglaise Bishop Smith.

La nouvelle école est sise sur un site enchanteur de 30 acres dont la cour arrière donne surla majestueuse rivière des Outaouais.

La communauté francophone, qui a vu ses enfants étudier dans des locaux souventinadéquats, en est, et avec raison, extrêmement fière. Même les anglophones de Pembrokeque j’ai rencontrés disent que c’est une très belle école. Ils en semblent fiers, eux aussi.

Un signe que les choses changent, peut-être, pour les deux communautés linguistiques.

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Le pavillon élémentaire de Jeanne-Lajoie comptait cette année388 élèves. Environ 30 % sont des enfants de familles militairesde Petawawa. Et il y a à l’heure actuelle 10 % d’entre eux dontun parent est affecté à la guerre en Afghanistan. C’est unedure réalité qui exige une empathie et un engagementencore plus grands de la part d’un personnel qui sedépasse déjà.

Autre particularité de l’école Jeanne-Lajoie : elleaccueille même des élèves de la petite municipalité deRapide-des-Joachims au Québec, où il n’y a pas d’écolede langue française à proximité, selon une ententeparticulière avec la province voisine.

En novembre dernier, tous les élèves de l’école ont été convoqués au gymnase pour« l’annonce d’une grande surprise » raconte Daniel Levasseur.

« C’est là que j’ai annoncé, sous les applaudissements de tout le monde, que les élèves de1re année avaient appris à lire » dit le directeur. C’est-à-dire qu’ils étaient alors capables de liredes phrases complètes et non seulement des mots.

Jeanne-Lajoie met beaucoup l’accent sur l’importance de la lecture en français, surtoutdepuis les deux dernières années.

Et les résultats sont probants. Les élèves de Jeanne-Lajoie ont fait des progrès remarquablesdans ce domaine si l’on se fie aux résultats des tests annuels du ministère de l’Éducation del’Ontario.

Pour la compréhension de la lecture, les élèves de 3e année sont passés d’un taux de réussitede 59 % à 75 %; ceux de 6e année, de 60 % à 87 %. Pour l’écriture, les élèves de 3e année ontatteint un taux de réussite de 81 % et ceux de 6e, de 83 %.

Ils sont forts en mathématiques, aussi : 93 % chez les élèves de la 6e année. Mais, dans unerégion comme Pembroke, un excellent apprentissage du français n’est pas important,il est vital.

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Ça roule à un train d’enfer. C’est la classe de 3e année de « lecture explicite » de MadameJulie. Comme enseignante, c’est une véritable dynamo.

« Je ne reste jamais plus de cinq minutes sur un même sujet. On zappe de façon à garderl’attention des élèves » dit-elle.

D’ailleurs, il n’est pas permis de lever la main pour répondre dans sa classe. « Je choisisn’importe lequel d’entre eux. L’élève doit alors donner une réponse sur-le-champ. »

À un moment donné, elle donne une instruction tellementrapide que je ne comprends pas. Mais soudainement,tous les élèves se mettent à lire le même texteà tue-tête. C’est un peu cacophonique, maisl’important est qu’ils lisent tous ensemble.

Il faut voir Madame Julie en action pour lecroire. Elle circule constamment dans la salle declasse. Elle tient dans ses mains un large bocalrempli de pièces de monnaie en plastique –du genre que l’on utilise pour enseigner lesmathématiques.

On récompense les élèves en leur remettantces pièces de monnaie chaque fois qu’ilsdonnent une réponse satisfaisante. « Le butn’est pas de récompenser seulement selon laqualité de la réponse, mais de récompenserl’effort. Si l’élève est à la tâche, on le récompense. »

Ça sert à quoi de la monnaie en plastique, aussiréaliste soit-elle? « À la fin de la semaine, les cinq élèvesqui ont accumulé le plus de pièces peuvent aller choisirune récompense dans une grosse boîte… une peluche,une petite voiture... »

Et elle a mis en place un système qui permet ultimement à tous les élèves de la classede choisir une récompense dans la boîte aux trésors. « Les cinq meilleurs retombent

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automatiquement à zéro, pendant que le reste des élèves continuent d’accumuler.Tout lemonde finit par obtenir une récompense. »

La leçon porte ensuite sur le mot clocher, qui se trouve dans le texte. L’enseignante demandece qu’il signifie.À l’élève qui donne la bonne réponse, elle demande ensuite : « Quellestratégie as-tu utilisée pour en trouver le sens? »

Je n’en crois pas mes oreilles. En 3e année, une telle question aurait été du chinois pourmoi. Quel enfant comprendrait le mot stratégie? Or, ils comprennent tous. Plus tard, elledemandera à une autre élève combien de « critères » s’appliquent au travail demandé.

« Pourquoi le hibou tourne-t-il la tête pour regarder? Qu’est-ce que je cherche à savoir enposant cette question? »

Un élève répond : « la raison » et enchaîne avec la bonne réponse. « Lorsque je demande“quand?”, qu’est-ce que je cherche à savoir? » Un élève répond : « À quel moment? ».

« On ne peut donner la réponse si l’on ne comprend pas la question » dit Madame Julie.

Et c’est précisément l’objectif de la « lecture explicite » : aider l’enfant à comprendre cequ’elle ou il lit, plutôt que lui apprendre à lire machinalement des phrases.

Je m’arrête quelques instants dans une classe de 1re année où Madame Sylvie donne aussiun cours de français. Elle écrit des phrases au tableau où elle déforme intentionnellementcertains mots. Les élèves rient et corrigent.

Là aussi, l’enseignement est un feu roulant.

Un peu dépassé par tout ce que j’ai vu, je me tourne vers Daniel Levasseur pour dire :« Ce n’est pas facile d’enseigner le français aujourd’hui! » Il hoche la tête en souriant.

Madame Julie me confiera : « Je vous jure que je n’ai pas besoin d’aller au gym après uneséance d’enseignement explicite de la lecture! »

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À l’école Jeanne-Lajoie, on croit qu’aucun élève ne doit être laissé pour compte.

Est-ce que tous les élèves sont capables d’apprendre? « Oui » répond Madame Manon,enseignante de 6e année à cette question fondamentale à la base de la philosophie duConseil du Centre-Est. « Il faut les rejoindre dans ce qui les intéresse. Il faut les observer,les écouter… »

« Nous avons des outils pour apprendre à décoder leurs talents et de nouvelles façons degérer le comportement des élèves » ajoute Madame Lise, de 4e année. « Moi, je me demandetoujours : Si c’était mon enfant, quelle sorte d’intervention je choisirais? Si c’était mon enfant,comment est-ce que je lui parlerais? »

« Il faut s’assurer de jeter un pont entre soi et l’élève » dit Madame Josée, enseignanteen 5e année. « Moi, je veux les amener à l’aéroport. Je leur dis : Je ne peux pas t’amenerà l’aéroport si tu n’es pas là. Et je veux que tout le monde arrive à l’aéroport en mêmetemps. »

« Pour nous, tous les élèves de l’école sont nos élèves, ajoute Madame Lise. On travaillebeaucoup en équipe. »

« C’est comme sur une base militaire, dit Madame Édith, professeure d’éducation physique :on forme une grande famille. »

« D’abord et avant tout, il faut que les enfants soient heureux, qu’ils se sentent aimés.Lorsqu’on y parvient, le reste suit » explique Madame Julie.

Jeanne-Lajoie est une école en pleine effervescence, au plus fort de son cheminementvers l’excellence. Elle mérite qu’on en parle le plus souvent possible. Parce que les gensqui y travaillent ou qui la fréquentent, tant ses bénévoles que son personnel et ses élèves,ont des choses importantes à dire. Des choses qui pourraient nous en apprendre.

C’est une école qui n’a pas fini de nous en faire voir!

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Édition et impression : Centre franco-ontarien de ressources pédagogiques, 2009.

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8 J’ai mangé toutes mes croûtes...Une visite au Centre scolaire catholique Jeanne-Lajoie

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J’avais une petite idée de ce que jecherchais. Mais je ne savais vraiment pasce que j’allais trouver.

J’ai trouvé des écoles en effervescence.J’ai trouvé des gens d’un dévouement total.Mais j’ai surtout trouvé des élèves heureux.Des élèves aux yeux brillants, gonflés d’espoiren l’avenir et de confiance en eux.

Et j’ai compris.

J’ai compris que c’est possible. Qu’on ne rêve pas lorsqu’ondit que chaque élève peut réussir. Et, qu’aux yeux de monordinaire, j’avais peut-être la chance de voir en mouvementles meilleures écoles… au monde.

– Michel Gratton