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ADA Occitanie BP 82256, 31322 Castanet Tolosan cedex [email protected] 2 rue Brisebois Auzeville-Tolosane (31320) 05 61 75 47 36 IUT d'Avignon Université d'Avignon et des Pays du Vaucluse 337 chemin des Meinajaries, BP 1207, 84911 Avignon cedex 9 +33 (0)4 90 84 14 00 Quels sont les paramètres influençant l’acceptation lors de l’introduction de reines vierges en nucléi ? Présenté par Lucas Rousse Année 2018 Tuteur : Olivier Blight Maitre de Stage : Auréline Burc Rapport de stage pour l’obtention du DUT Génie Biologique option Agronomie

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ADA Occitanie

BP 82256, 31322 Castanet

Tolosan cedex

[email protected]

2 rue Brisebois

Auzeville-Tolosane (31320)

05 61 75 47 36

IUT d'Avignon

Université d'Avignon et des

Pays du Vaucluse

337 chemin des Meinajaries,

BP 1207, 84911 Avignon

cedex 9

+33 (0)4 90 84 14 00

Quels sont les paramètres influençant l’acceptation lors de

l’introduction de reines vierges en nucléi ?

Présenté par Lucas Rousse

Année 2018

Tuteur : Olivier Blight

Maitre de Stage : Auréline Burc

Rapport de stage pour l’obtention du DUT Génie Biologique option Agronomie

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Remerciements

Tout d’abord je tiens à remercier mon tuteur, Olivier Blight pour son suivi et ses conseils.

Je remercie particulièrement Auréline Burc, pour son accueil chaleureux, sa confiance, son

aide et le grand nombre d’informations qu’elle m’a apporté tout au long du stage. Je remercie

aussi l’ensemble de l’équipe de l’ ADA Occitanie : Virginie, Margaux, Diane, Anthony,

David, ainsi que les autres stagiaires : Charlène, Pauline, Manon et Corisande pour leur

accueil et leurs conseils.

Enfin, j’adresse mes remerciements aux apiculteurs Philippe Huau et Jean-François Mallein

pour avoir participé à cette étude.

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Table des matières I. Introduction ........................................................................................................................ 1

A. Présentation de la structure d’accueil .......................................................................... 2

1. Généralités ............................................................................................................... 2

2. Historique de L’ADA Occitanie .............................................................................. 2

3. Objectifs de L’ADA Occitanie ................................................................................ 2

4. Financement ............................................................................................................. 2

5. Les Actions de l’ADA Occitanie ............................................................................. 3

B. Contexte d’étude : le réseau d’élevage et de testage ................................................... 3

II. Matériel et méthode ............................................................................................................ 5

A. Âge des reines et poids à l’émergence ......................................................................... 5

1. Obtention des reines ................................................................................................. 5

2. Stockage des reines .................................................................................................. 7

3. Obtention des nucléi ................................................................................................ 8

4. Introduction des reines ............................................................................................. 9

B. Durée d’orphelinage .................................................................................................. 10

1. Obtention des Reines et Nucléi .............................................................................. 10

C. Analyse statistique des résultats ................................................................................ 11

III. Résultats et discussion ................................................................................................... 12

A. Âge des reines, poids à l’émergence et état de la colonie d’accueil .......................... 12

1. Influence de l’âge ................................................................................................... 12

2. Influence du poids à l’émergence .......................................................................... 13

3. Etat de la colonie d’accueil .................................................................................... 14

B. Influence de la durée d’orphelinage .......................................................................... 16

IV. Conclusion ..................................................................................................................... 18

V. Bibliographie .................................................................................................................... 19

VI. Annexes ......................................................................................................................... 22

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I. INTRODUCTION

L’abeille domestique, Apis mellifera, appartenant à l’ordre des hyménoptères et à la

famille des Apidae, est un insecte eusocial, c’est à dire que les individus de cette espèce vivent

en colonies dans lesquelles il y coopération lors de l’élevage des jeunes et une division du

travail. Cette division est liée à la fertilité, les individus stériles (les ouvrières) travaillant pour

des individus reproducteurs (la reine et les drones) (Michener, 1969).

A l’intérieur de ces colonies, la reine est le seul individu femelle féconde, elle possède donc un

cycle de vie assez particulier. En effet quelques jours après émergence, la jeune reine vierge se

rend à un point de rassemblement de mâles (appelés faux-bourdon). Là elle s’accouplera avec

plusieurs mâles, et ce jusqu’à ce que sa spermathèque (réserve de spermatozoïdes) soit pleine.

Elle rentrera ensuite à sa ruche ou elle commencera à remplir son rôle principal et primordial

pour la colonie : la ponte. Une reine peut pondre entre 1500 et 2000 œufs par jour, ce qui assure

un renouvellement et un développement efficace de la colonie. Son deuxième rôle est la

production de phéromones assurant un contrôle comportemental et physiologiques des

ouvrières (Winston, 1987 & Woodward 2007). La reine est donc le centre névralgique d’une

ruche, ce qui explique la présence d’une ‘’cours’’ d’ouvrières lui prodiguant les soins

nécessaires et la nourrissant (Michener, 2000).

La reine est le pilier principal d’une ruche, en cas de séparation ou de mort de la reine, les

ouvrières essayeront d’élever une remplaçante aussi rapidement que possible. Il arrive pourtant

assez fréquemment qu’elles échouent, laissant la ruche dans une situation de déclin progressif,

ce qui pour un apiculteur représente une importante diminution de production.

La solution est donc d’introduire une reine dans la ruche afin de palier à cela

En raison de sa production de miel et de son rôle dans la pollinisation, Apis mellifera a

rapidement attiré l’attention de l’homme, les premières traces de sa domestication datant du

25eme siècle avant J.C. Elle est aujourd’hui présente sur tous les continents habités, ce qui se

traduit par une production mondiale de miel de plus de 1,2 millions de tonnes par an. En France

on dénombre près de 55 000 apiculteurs et 1,4 millions de ruches (FranceAgriMer, 2017), ce

qui représente une production annuelle de 20 000 tonnes alors que la consommation Française

atteint 40 000 tonnes par an. Près de 50 % du miel consommé en France est donc importé, c’est

donc un marché très déficitaire, ce qui explique le nombre grandissant de projet visant à

renforcer cette production au niveau national.

Ces projets sont menés par un grand nombre d’acteur tels que l’INRA, l’ITSAP ou encore les

différentes Association de Développement de l’apiculture (ADA).

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A. PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL

1. GÉNÉRALITÉS

Les ADA sont des association loi 1901 appartenant au réseau ADA France. Les ADA sont

réparties sur l’ensemble du territoire (une par région plus 2 dans les DOMTOM) (annexe 1).

Chacune de ces ADA est indépendante au niveau de sa structure, sa composition et ses actions.

Elles jouent un rôle d’interlocuteur technique, faisant le lien entre de nombreux acteurs de la

filière apicole (syndicat, institut technique, apiculteurs, …) (annexe 2).

2. HISTORIQUE DE L’ADA OCCITANIE

L’ada Occitanie résulte de la fusion de deux autres ADA ayant eu lieu en 2015 :

-L’ADAM, crée en 1990 en Ariège (sous l’action d’un centre d’études techniques

agricoles (CETA) et d’un syndicat)

-L’ADAPROLR, crée dans l’Hérault en 1998

Cette fusion a donné une ADA répartie sur 2 pôles (Auzeville (31) et Lattes (34)), pour un total

de 8 CDI, ce qui en fait l’une des plus importantes.

3. OBJECTIFS DE L’ADA OCCITANIE

Les objectifs de L’ADA Occitanie sont nombreux. Elle a pour ambition de représenté un

partenaire privilégié pour toutes les instances régionales (aussi bien politiques que

scientifiques), et regroupe pour cela les activités techniques et économiques de la filière apicole.

Elle encourage les pratiques agricoles bénéfiques pour l’abeille, via l’animation et la

communication. Elle cherche à dynamiser l’apiculture de la région Occitanie en optimisant la

production du miel et ses dérivés mais aussi leur commercialisation, en améliorant leur

identification et leur qualité.

4. FINANCEMENT

Les financements de l’ADA Occitanie sont mixtes :

-les subventions, qui représentent environ 60% du budget. Elles sont attribuées par des

financeurs tel que FranceAgriMer, l’Europe, les chambres d’agriculture, etc.

-L’autofinancement, qui représente environ 40% du budget. Il comprend les cotisations

des apiculteurs adhérents, les prestations de services (mise en place d’expérimentation, de

formation et séminaire technique) et les ventes (cheptel, matériel, consommables, etc.).

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5. LES ACTIONS DE L’ADA OCCITANIE

Les actions entreprises par l’ADA Occitanie sont réparties entre 3 axes :

Installation

Techniques et problématiques apicoles

Filières agricoles

Ces actions comprennent l’accompagnement technique des adhérents en cas de perte de cheptel,

de projet, etc., l’animation de réseau et journées de formation (installation, apiculture

biologique, sanitaire, etc.). La structure peut aussi être solliciter afin de remplir le rôle de

représentant vis-à-vis des pouvoirs publics. Elle mène aussi diverses actions de recherche et

expérimentation, notamment sur la reproduction, l’élevage et la sélection génétique

B. CONTEXTE D’ÉTUDE : LE RÉSEAU D’ÉLEVAGE ET DE TESTAGE

L’objectif principal de réseau et la sélection génétique ainsi que l’amélioration des

pratiques d’élevage de reines.

Les apiculteurs adhérents ont la possibilité de participer à ce réseau, en fournissant leurs ruches

les plus intéressantes génétiquement, afin que des croissements soient réalisés entre elles. Les

performances des individus issus de ces croissements seront ensuite testées à travers le réseau.

Pour ce faire, des reines sont produite à partir de ces croissement et distribué vierges aux

adhérents, qui les introduiront dans des colonies et feront remonter leurs performances au cours

de la saison suivante (production de miel de la colonie, état du couvain, etc.) à l’ADA.

L’introduction de ces reines se fait dans des essaims orphelin (colonies dépourvues de reine

résultant de la séparation d’une partie de la population d’une ruche forte).

Mais l’un des problèmes rencontrés est le taux d’acceptation lors de ces introductions. En effet,

sur l’année 2017, sur les 1052 reines vierges introduites seulement 331 ont été acceptées (figure

1). Ce faible taux de réussite (31%) met bien en évidence le problème majeur lié à l’introduction

de reines vierges

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L’introduction des reines est certainement l’un des problèmes essentiels de l’apiculture,

s’accompagnant de nombreuses difficultés et échecs (Adam, 1952). De nombreux facteurs

influencent la réussite de cette opération, tout particulièrement le ‘’type’’ de reine introduite.

En effet, il a été montré que les reines vierges sont très peu acceptées par rapport à des reines

fécondes (Richard et al., 2007). L’utilisation de reine vierge est pourtant la plus avantageuse

pour l’apiculteur. L’élevage de reine est une pratique bien maîtrisée (bien que réalisé dans des

élevages spécialisés) permettant notamment diverse forme de sélections (Petit, 2002).

De plus, fournir des reines vierges permet de s’affranchir de la complexité d’une insémination

artificielle, nécessitant la présence et le renouvellement de mâles ce qui entraîne des coûts

supplémentaires, de plus les mâles sont connus pour être des hôtes préférentiels du Varroa

destructor, un acarien parasite d’Apis mellifera.

Dans cette étude nous avons donc cherché à identifier quels sont les facteurs influençant

l’acceptation lors de l’introduction d’une reine vierge en nucléi en essayeront de proposer une

solution permettant d’augmenter le taux de réussite de cette pratique.

Des recherches bibliographiques préalables ont permis une sélection de certains facteurs

susceptibles d’influencer cette acception. Les facteurs testés seront donc : l’âge des reines lors

de leur introduction, leur poids à l’émergence, la durée d’orphelinage de la colonie d’accueil

ainsi que l’état de cette dernière.

Figure 1 Taux d'acceptation des reines vierges introduites sur l'année 2017

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II. MATÉRIEL ET MÉTHODE

A. ÂGE DES REINES ET POIDS À L’ÉMERGENCE

1. OBTENTION DES REINES

Afin de limiter au maximum toute influence du génotype sur l’acceptation (Marshy et al.,

2015), toutes les reines utilisées lors des introductions sont issues d’une même souche (et de ce

fait, sont à minima des demi-sœurs), de variété Buckfast, située à Auzeville-Tolosane (31).

Elles ont été obtenues selon la méthode du greffage suivie de celle de Doolittle (Doolittle,

1846).

Des larves âgées au stade 1 jour ont été

prélevées sur des cadres d’une ruche

souche à l’aide d’un picking chinois

(figure 2 et 3).

Elles ont ensuite été déposées dans des cupules artificielles (figure 4), elles même situées sur

des barrettes pouvant accueillir jusqu’à 15 de ces cupules.

Figure 2: Picking Chinois (source : Rousse 2018)

Figure 3: prélèvement d'une larve au picking chinois (Rousse 2018)

Figure 4: dépôt d'une larve dans une cupule (Rousse 2018)

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Ces barrettes sont ensuite fixées sur des cadres adaptés et déposées, pendant une durée de 24h,

dans des ‘’starters ‘’ (figure 5) : colonies orphelines mises en place temporairement afin

d’initier l’élevage des reines à partir des larves greffées. Ces starters sont en fait des ruchettes

contenant des cadres de réserves (Pollen, eau et miel) ainsi qu’une grande population

d’ouvrières. Ces dernières sont claustrées dans la ruchette et n’ont donc pas d’autre activité

possible que l’élevage. En complément, on apporte à ces abeilles nourrices de la pâte de sucre

protéinée et du sirop de sucre (50%). Après 24h les cadres de cupules (sur lesquels des débuts

de cellules royales sont maintenant visibles) sont retirés des starters et introduits dans des ruches

éleveuses ou ‘’finisseurs’’.

Ces ruches sont séparées en 2 compartiments : le premier contient la reine en ponte et le second

est dit ‘’orphelin’’ car la reine ne peut pas y avoir accès. A l’interface entre ces deux

compartiments, une grille à reine verticale permet aux ouvrières de librement se déplacer mais

isole la reine. Les phéromones responsables de l’inhibition du comportement d’élevage étant

situés au niveau des tarses de la reine et déposés sur les cadres lorsqu’elle s’y déplace (Prost &

Le Conte, 2005), cette pratique permet donc à l’élevage royal de se poursuivre dans le

compartiment orphelin. A la sortie du starter, les cellules royales sont donc introduites dans le

compartiment orphelin de la colonie éleveuse et laissées 6 jours (figure 6) avant d’être déplacées

en couveuse à 34°C et ce jusqu’à leur émergence.

Figure 5: Un starter (Rousse 2018)

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A l’émergence, les reines sont pesées à l’aide d’une balance de précision et classées selon 4

classes de poids : <220mg (classe 1), [220-240[mg (classe 2), [240-260[mg (classe 3), >260mg

(classe 4). Après pesée elles ont été marquées à l’aide de pastilles numérotées (figure 7) de

couleur vive, facilitant ainsi leur suivi et leur identification dans la colonie.

2. STOCKAGE DES REINES

Les reines ainsi obtenues n’étant pour certaines pas introduite directement après émergence,

elles seront stockées selon l’une des méthodes de stockage ayant le plus grand taux de survie,

décrite par Bigio et al (2012).

Après marquage, les reines sont donc déposées dans des cagettes d’introduction

NicotPlast®, en présence d’abeilles accompagnatrices et de pain de sucre candi (figure 8). Les

cagettes sont ensuite stockées en couveuse à 28°C jusqu’à l’introduction des reines. Afin

d’assurer un bon entretien des reines, les accompagnatrices sont changées tous les 3 jours.

Figure 7: Une reine marquée (Rousse 2018)

Figure 6: Cellules royales obtenues après 6 jours en ruche éleveuse

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3. OBTENTION DES NUCLÉI

Dans cette expérience, le format de nucléus choisi est le format haussette Dadant 6 cadres,

ce qui correspond environ à un quart de la taille d’une colonie classique.

Les Nucléi ont été constitués à partir de ruches fortes dans lesquelles ont été prélevés des

cadres de réserves, de couvain, des abeilles et la reine d’origine. Toutes les reines utilisées sont

issues d’une même reine souche, de variété Buckfast (toujours dans une optique de limiter au

maximum toute influence génotypique). Les deux souches qui sont utilisées pour produire les

reines de l’expérimentation sont supposées géographiquement suffisamment éloignées pour ne

pas avoir de liens de parenté (Page & Erickson 1986, Breed et al., 1981).

Les nucléi ont été formés de telle sorte que leur composition initiale en couvain, réserves et

abeilles soit globalement homogène.

Tous les nucléi ainsi formés ont ensuite été disposés sur une seule station expérimentale,

situé à Auzeville-Tolosane afin d’exclure toute influence liée à l’environnement.

Les nucléi sont orphelinés sept jours avant l’introduction des reines vierges. L’orphelinage

correspond au retrait de l’ancienne reine afin de préparer la colonie à l’accueil de la nouvelle.

Le choix d’une durée d’orphelinage de sept jours s’explique par plusieurs raisons :

Premièrement, c’est la durée habituellement choisie par les apiculteurs de la région. Ensuite,

une telle durée permet de s’assurer que la colonie n’a plus accès à du couvain suffisamment

jeune pour débuter un élevage royal une fois la nouvelle reine introduite. Et pour finir, l’absence

de reine pendant une aussi longue période assure l’absence totale de phéromones royaux

appartenant à l’ancienne reine au moment de l’introduction de la nouvelle reine (Prost & Le

Conte, 2005).

Figure 8: Une cagette d'introduction NicotPlast® (Rousse 2018)

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4. INTRODUCTION DES REINES

Les introductions ont eu lieu entre le 29 Mai et le 29 Juin 2018, deux séries d’introductions

ont été réalisées.

Les reines ont été introduites selon quatre modalités d’âge : 0j, 3j, 6j et 10j. Onze reines ont

été introduites pour chaque modalité et chaque série, soit au total 45 reines par série.

L’introduction s’est déroulée en plusieurs étapes. Tout d’abord, les nucléi d’accueil ont été

visités afin de retirer toutes les éventuelles cellules royales présentes, cette vérification est

primordiale car si l’une de ces cellules venait à donner une nouvelle reine vierge, elle rentrerait

en conflit avec la reine introduite, ce qui entrainerait un combat à mort entre les deux reines

(dans lequel la reine la reine issue de la cellule serait avantagée car soutenue par une partie des

ouvrières de par sa proximité génétique, voir Page et Erickson. 1986).

En parallèle, une estimation de l’état des nucléi a été réalisé en utilisant la méthode du

ColEval© mise en place par l’UMT Prades d’Avignon (Maisonnasse et al. 2016). Cette

méthode consiste en une estimation visuelle de l’occupation des cadres en pollen, miel, couvain

et abeilles. Le biais expérimentateur lié à cette méthode est très important (puisqu’il s’agit d’une

estimation visuelle sur le terrain), de ce fait, un expérimentateur unique, préalablement entrainé

sur l’application informatique d’auto-formation, a réalisé les ColEval© sur chacun des Nucléi.

L’estimation de l’occupation en abeille via cette méthode étant très largement critiquée, seule

une estimation de l’occupation en couvain et en miel a été réalisée. Cette estimation a permis

de classer les nucléi selon leur « force » relative pour chacun de ces deux paramètres : fort,

moyen et faible. Ainsi, l’influence de l’état de la colonie d’accueil sur la réussite de

l’introduction a pu être testée.

Une fois la visite des nucléi effectuée, les reines ont été introduites après retrait de la

languette de la cagette, à l’avant de la ruche et entre deux cadres de couvain ; position à laquelle

la température est la plus stable (Lensky, 1964) (figure 9).

Figure 9: introduction d'une reine en cagette NicotPlast® (rousse 2018)

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Le retrait de la languette (figure 10) permet aux abeilles de la colonie d’accueil de venir

dégrader le candi les séparant du compartiment contenant la reine, assurant ainsi une libération

progressive de celle-ci.

On sait que les comportements agressifs de rejet à l’encontre d’une reine introduite ont lieu

dans l’heure suivant la libération. De plus, on sait que cette libération peut prendre jusqu’à 24h.

Le contrôle de l’acceptation a donc eu lieu 48h après introduction, toute reine observée libérée

et se déplaçant librement dans la ruche a été considérée comme étant acceptée. Inversement,

une reine non vue a été considérée comme étant rejetée. Ces contrôles ont été réalisés le matin

afin de ne pas avoir lieu lors d’un possible vol de fécondation de la reine (évitant ainsi tout

risque de considérer une reine en vol comme rejetée), en effet, ces vols ont lieu en milieu de

journée (GDSA, 2008).

B. DURÉE D’ORPHELINAGE

1. OBTENTION DES REINES ET NUCLÉI

Les méthodes d’obtention des nucléi, des reines et d’introduction sont homologues avec

celles présentées précédemment, aux exceptions près que les nucléi utilisés sont au format

Kieler (figure 11), un format plus petit (environ 1/10eme d’une ruche Dadant classique) et que

cette expérimentation a été réalisée chez un apiculteur partenaire du Tarn, l’environnement du

rucher ainsi que les expérimentateurs sont donc différents. De plus les reines seront toutes

introduites dans les 24h suivant leur émergence, elles ne seront donc pas stockées en couveuse.

Figure 10: languette de cagette NicotPlast® (Rousse 2018)

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Les modalités ayant été testées pour ce paramètre sont : 0j, 3j, 6j, 8j et 10j d’orphelinage.

Aucune estimation de la force des nucléi n’a été réalisée ici, car comme dit précédemment, la

méthode du ColEval entraine un biais expérimentateur trop important.

Un total de 65 introductions (soit 13 introductions par modalités) ont été réalisées.

C. ANALYSE STATISTIQUE DES RÉSULTATS

L’ensemble des données a été analysé à l’aide du logiciel R (R Core Team (2018). R :

A language and environment for statistical computing. R Foundation for Statistical Computing,

Vienna, Austria. URL : https://www.R-project.org). La distribution des données étant

binomiale, l’analyse a été faite en utilisant les test GLM.

Figure 11 : : Nucléus format Kieler (source :

http://www.willapi.biz/?page_id=1166)

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III. RÉSULTATS ET DISCUSSION

A. ÂGE DES REINES, POIDS À L’ÉMERGENCE ET ÉTAT DE LA COLONIE D’ACCUEIL

Aucune interaction significative entre les différents facteurs n’a pu être mise en évidence (p =

0.567), ils seront donc supposés indépendant et traités séparément.

1. INFLUENCE DE L’ÂGE

Les résultats présentés en figure 12 correspondent à l’influence de l’âge des reines vierges

sur leur taux d’acceptation. Il existe une différence significative en la modalité 0 jours et les

modalités 6 et 10 jours, les reines âgées de 0 jour sont donc significativement plus acceptées

que celles des deux autres modalités (p = 0.045 et p = 0.039, N=90). Il n’existe pas de différence

significative entre les modalités 6 et 10 jours (p = 1.00). De plus la modalité 3 jours n’est pas

significativement différente des autres.

Ces résultats peuvent s’expliquer par la composition des phéromones royaux. En effet il a

été montré que chez certaines variétés d’abeilles la composition de ces phéromones royaux

varie en fonction de l’âge de la reine. Il a été observé que 24 heures après émergence, la quantité

de l’un des composant de cette phéromone, le 9ODA, va progressivement augmenter, avant de

se stabiliser entre le 6ème et 7ème jour (Buchler et al.,2013, Wossler et al., 2005, Butler, 1960).

L’augmentation de ce composant s’accompagne d’une évolution de la réponse des ouvrières à

la reine. Au plus la quantité de 9ODA produite par la reine est importante au plus les ouvrières

seront attirées vers cette reine. Ceci a pu être vérifié pendant les introductions des modalités 6

Figure 12: taux d'acceptation des reines introduites à différentes modalités d'âge (en jours)

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et 10j, lors du dépôt des cagettes contenant les reines, une grande quantité d’ouvrière se sont

rapidement regroupée autour de celles-ci. Mais ce composant serait aussi responsable de

l’agressivité des ouvrières envers les reines introduites et donc leur rejet. Cela expliquerait

pourquoi les reines âgées de 0 jour ont été mieux acceptées.

Il faut tout de même noter que ces données sont issues de publication traitant des variétés

A.m. carpensis et A.m. carnica. Bien que les résultats obtenus soient similaires entre les deux

variétés et qu’ils permettent d’expliquer avec ceux obtenus lors de nos expérimentations, des

spécificités liées à la variété étudiée sont envisageable. Un complément d’étude sous la forme

d’une analyse chimique de la composition des phéromones royaux de la variété Buckfast serait

nécessaire.

2. INFLUENCE DU POIDS À L’ÉMERGENCE

Les résultats sont présentés en figure 13. Il n’existe pas de différences significatives entre les

modalités testées (p = 0.884, N = 90).

Il a été montré que le poids à l’émergence d’une reine est étroitement corrélé avec la

taille de sa spermathèque et donc avec son potentiel reproducteur (Akyol et al., 2008). De plus

les ouvrières semblent avoir la capacité d’estimer ce potentiel lorsqu’elles rencontrent une

nouvelle reine (Orlova et al., 2013). On pourrait donc s’attendre à ce que le poids à l’émergence

Figure 13: taux d'acceptation des reines vierges introduites en fonction de leur poids : <220mg (classe 1), [220-240[mg

(classe 2), [240-260[mg (classe 3), >260mg (classe 4).

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d’une reine influence son acception, chose que démontrer sur les variétés A.m. lamarckii, A. m.

carnica et A. m. ligusticica (Masry et al. 2015). L’influence de ce paramètre a aussi été discuté

sur des abeilles africanisées (Szabo, 1977).

Bien que nos résultats soient contraires à ce qui peut être retrouvé dans la littérature, il faut

noter que les classes de poids choisies sont différentes. En effet, là où notre classe la plus faible

correspond aux abeilles de moins de 220 mg (la plus faible pesant 198 mg), les publications

retrouvées ont pour classe de poids le plus lourd 160-200mg (Masry et al. 2015) et 200-220mg

(Akyol et al., 2018). Il pourrait donc exister une discrimination envers les reines de faible poids

à l’émergence, mais elle ne peut pas être mis en évidence ici (nos reines ayant toutes un poids

à l’émergence globalement élevé).

3. ETAT DE LA COLONIE D’ACCUEIL

Etat du couvain

Les résultats présentant l’influence de l’état du couvain de la colonie d’accueil sur le

taux d’acceptation des reines vierges sont présentés en figure 14. Il n’existe pas de différence

significative entre les modalités ‘’faible’’ et ‘’moyen’’ (p = 0.983), En revanche ces deux

modalités sont significativement différentes de la modalité ‘’fort’’ (p = 0.005 et p = 0.041). Il

apparait donc que les colonies possédant une grande quantité de couvain acceptent plus

difficilement une reine vierge introduite.

Figure 14: taux d'acceptation des reines introduites en fonction de l'occupation relative en couvain des colonies d'accueil

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On sait que l’introduction d’une reine vierge dans une ruche standard orpheline est dans

la majorité des cas vouée à l’échec (Adam, 1952). Une colonie en bon état se montre plus

sélective lors d’un remplacement de reine.

Comme dit précédemment, le potentiel reproducteur d’une reine est estimé par les

ouvrières lors de son introduction. Elle sera comparée avec l’ancienne reine de la colonie sur

ce critère. Une colonie forte traduit une reine d’origine forte possédant un fort potentiel

reproducteur. De plus une colonie forte, bien qu’orpheline, privilégiera l’élevage royal plutôt

que d’accepter une reine introduite.

Il serait intéressant de pousser l’étude de ce paramètre plus loin, notamment en étudiant

la quantité d’abeilles présente dans la colonie mais aussi l’état sanitaire de celle-ci.

Ces résultats permettent aussi d’expliquer pourquoi les taux d’acception de reine vierge,

introduites dans des paquets d’abeilles, que l’on peut retrouver dans la bibliographie sont si

élevés (voir les résultats de Page & Erickson 1986, Tarpy & Flatcher, 1997).

Il est intéressant de noter que ces résultats vont à l’encontre des pratiques habituelles en

apiculture, qui consistent à réaliser des essaims très ‘’forts’’ en vue de l’introduction de reines

vierges. Cela pourrait en partie expliquer pourquoi le taux d’acceptation de reines vierges est

actuellement si faible.

Il faut toutefois noter que la formation de nucléi trop faible n’est pas viable dans

l’optique d’une introduction de reine vierge. En effet, son vol de fécondation ne sera pas réalisé

avant 7 à 10 jours (en supposant que la reine ait été introduite le jour de son émergence), à cette

durée ce rajoute le délai entre fécondation et début de l’oviposition pouvant prendre jusqu’à 3

jours Enfin le cycle de développement de l’œuf à l’abeille adulte dure 21 jours (Winston, 1993).

Les nucléi formés devront donc être suffisamment populeux et riche en couvain afin d’assurer

l’entretien de la colonie pendant cette période.

Etat des réserves

Les résultats sont présentés en figure 15. Il n’existe pas de différence significative entre

les différentes modalités testées (p = 0.09, N=90). On ne peut donc pas conclure sur l’impact

de la quantité de réserves de la colonie sur le taux d’acceptation.

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Ces résultats sont contraires à ceux attendus. En effet de bonnes conditions de miellée

ainsi qu’une importante quantité de réserves favorisent l’acceptation d’abeilles, d’œufs et de

reines étrangères (Marshy et al., 2015, Gabka et al., 2014, DeGrandi-Hoffman et al., 2014,

Fresnaye 1963). La grande quantité de littérature présentant ce paramètre comme influençant

l’acceptation d’individus étrangers à la colonie remet donc fortement en question ces résultats.

Un suivi du poids des colonies pendant la période d’orphelinage aurait pu mieux nous

renseigner sur les conditions de miellée (augmentation ou diminution de la quantité de

réserves).

B. INFLUENCE DE LA DURÉE D’ORPHELINAGE

Les résultats sont présentés en figure 16. Aucune différence significative n’a pu

être mise en évidence entre les différentes modalités (p = 0.183, N = 65). Il n’est donc

pas possible de conclure sur l’influence de ce paramètre.

Bien que la littérature présente des expériences avec des durée d’orphelinage très variables,

allant de 2 jours (Perez-Sato et al., 2008) à 10 jours (Rateb et al., 2010), et des taux d’acceptation

assez similaire, d’autres publications attestent de l’influence de ce paramètre (Mantilla &

Gonçalves, 1987).

Figure : 15 taux d'acceptation des reines introduites en fonction de l'occupation relative en réserves des colonies d'accueil

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De plus on sait qu’une colonie commence à se sentir orpheline environ une heure après

le retrait de sa reine. Elle sera considérée comme complètement orpheline 24 à 48h après, lors

du début du comportement d’élevage royal (Prost & Le Conte, 2005). Il est donc surprenant

qu’il n’existe pas de différence significative entre la modalité 0 jour et les autres, car

l’introduction a eu lieu dans les minutes suivant le retrait de la reine d’origine.

Il est donc nécessaire ici de réitérer ces manipulations, afin d’obtenir un effectif plus important.

Il faut aussi prendre en compte que cette expérimentation a été réalisée sur un rucher différent

(donc dans un environnement différent) et dans un format de nucléi différent.

Figure 16: taux d'acceptation des reines introduites en fonction de la durée d'orphelinage (en jour) de la colonie d'accueil

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IV. CONCLUSION

Premièrement il est important de noter que la météo a été défavorable (orages fréquents,

précipitations importantes) pendant la période d’introduction. Les conditions météo ayant un

impact sur le comportement des abeilles, particulièrement sur leur agressivité (Riessberger &

Crailsheim, 1997, Southwick & Moritz, 1987 et Colins, 1981).

Une influence de la météo sur l’acceptation des reines vierges introduites est donc envisageable.

Afin de palier à cela, il serait intéressant de réitérer cette étude à la même période lors d’une

année future (ce qui de plus apporterait un effectif plus important).

On peut tout de même, grâce à cette étude, apporter des pistes afin d’obtenir un meilleur taux

d’acceptation lors de l’introduction de reines vierges. Privilégier la formation de nucléi plus

faibles en vue de ces introductions semble être un point important. En effet comme dit

précédemment, la tendance actuelle est la formation de nucléi possédant une grande quantité de

couvain, ce qui, d’après nos résultats, n’est pas la solution la plus judicieuse.

Une alternative à ce problème serait le paquet d’abeilles, Le principe du Paquet d'abeilles est

de précipiter pêle-mêle des abeilles accompagnatrice dans une caisse sans cadres, dans laquelle

on introduira une reine, vierge ou fécondée (abeille et nature, 2016)

L’âge de la reine peut aussi facilement être pris en compte. Privilégier l’obtention de reines

vierges les plus jeunes possibles et les introduire le plus rapidement possible (idéalement le jour

de leur émergence), semble être un bon moyen d’obtenir de meilleur taux d’acceptation. Cela

implique une certaine proximité géographique avec le producteur de reine afin de récupérer

directement les reines vierges (évitant ainsi le délai d’envoi de la poste). De plus, cela rajoute

une contrainte d’organisation supplémentaire, il faut prévoir son calendrier d’orphelinage en

fonction des naissances de reines chez l’éleveur. Un problème important de cette solution est la

sélection génétique. En effet, privilégier un éleveur ‘’local’’ diminue les possibilités de choix

de génétiques, chaque éleveur ayant souvent un nombre limité de ruches souches à disposition.

Une autre option pour les apiculteurs serait de pratiquer un élevage directement sur leur

exploitation, bien que cela implique d’y dédier des ruches éleveuses ainsi que l’achat d’une

couveuse et des frais supplémentaires.

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VI. ANNEXES

Annexe 1 : Cartes des ADA de France

Annexe 1: Cartes des ADA de Frances (d'Après www.adafrance.org)

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Annexe 2 : Position des ADA dans la filière apicole

Annexe 2: Organigramme de la filière apicole (ADA Occitanie, 2017)

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Résumé :

L’introduction de reines vierges en nucléi est une pratique clé en apiculture. Elle assure le

remplacement de la reine d’une colonie en s’affranchissant des problèmes liés à sa fécondation.

Pourtant cette pratique n’est pas complètement maîtrisée et résulte souvent en un échec,

s’accompagnant de la mort de la reine, rejetée par les ouvrières.

Dans cette étude nous avons cherché à mettre en évidence certains des facteurs influençant

l’acceptation lors de telles introductions. Une influence de l’âge de la reine lors de son

introduction ainsi qu’une influence de l’état du couvain de la colonie d’accueil ont pu être mises

en évidence. En revanche, le poids à l’émergence de la reine, la quantité de réserve de la colonie

d’accueil ou encore sa durée d’orphelinage ne semblent pas influencer l’acceptation des reines

vierges introduites. Ces résultats apportent un début de solution au problème que représente

l’introduction de reines vierges et permetent de proposer des modifications dans les pratiques

apicoles actuelles.

Toutefois les conditions météo ayant été inhabituelles pendant la période d’expérimentation, il

serait intéressant de réitérer cette étude afin de s’affranchir de tout effet lié à ces conditions

météo, permettant de confirmer ou d’invalider les résultats obtenus.

Mots-clés : Abeilles, Reine Vierge, Introduction, Nucléi, Acceptation

Abstract

The introduction of virgin queens in nuclei is a key process in beekeeping. It guarantees the

replacement of the queen without having to inseminate it.

But this process is not fully mastered and often results in failure and death of the introduced

queen, rejected by the workers.

In this study, we tried to identify some factors affecting the outcome of such introductions. An

effect of the queen’s age as well as an effect of the receiving colony’s strength had been

demonstrated. Whereas, the queen’s weight at emergence, the queenlessness duration of the

nuclei and their food storage don’t seem to have any effect on the introduction’s outcome.

These results bring a partial solution to the problem and suggest some modification of the

current apicultural methods.

But, the weather was quite unsual during the experimentation, a reiteration may prove to be

relevant to avoid any effect of the weather, thus confirming or invalidating our results.

Key words : Honeybee, Virgin Queen, Nuclei, Introduction, Acceptance