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LES HOMMES DE TÉVIEC REDÉCOUVERTS La revue de l’Espace des sciences Botanique Un retour après 30 ans d’exil Chimie Du plastique produit par des bactéries www.sciences-ouest.org n°293 DÉCEMBRE 2011 Actu LES HOMMES DE TÉVIEC REDÉCOUVERTS Les lauréats de l’édition 2011 Dossier PRIX BRETAGNE JEUNE CHERCHEUR

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LES HOMMES DE TÉVIECREDÉCOUVERTS

La revue de l’Espace des sciences

BotaniqueUn retouraprès 30ans d’exil

ChimieDu plastique produitpar des bactéries

www.sciences-ouest.org n°293 DÉCEMBRE 2011

ActuLES HOMMES DE TÉVIECREDÉCOUVERTS

Les lauréats de l’édition 2011

DossierPRIX BRETAGNEJEUNE CHERCHEUR

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LES HOMMES DE TÉVIECREDÉCOUVERTS

La revue de l’Espace des sciences

BotaniqueUn retouraprès 30ans d’exil

ChimieDu plastique produitpar des bactéries

www.sciences-ouest.org n°293 DÉCEMBRE 2011

ActuLES HOMMES DE TÉVIECREDÉCOUVERTS

Les lauréats de l’édition 2011

DossierPRIX BRETAGNEJEUNE CHERCHEUR

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À L’ESPACEDES SCIENCES 19

L’AGENDA DE LA RÉDACTION 20

L’ÉPREUVE PAR 7JEAN-MARIE LEHNPrix Nobel de chimie, spécialiste de la chimie supramoléculaireUne interview non scientifique 22

DÉCEMBRE 2011 N°293 SCIENCES OUEST3

Les jeunes chercheurs partagent cette année lacouverture avec deux dames qui ont vécu sur l’îlede Téviec, dans le golfe du Morbihan, aumésolithique. Depuis 2010, les archéologues ensavent un peu plus sur cette population dechasseurs-cueilleurs et une exposition qui ouvreses portes le 13 décembre au Palais de ladécouverte, à Paris, leur est consacrée.Les huit talents sélectionnés par le jury du PrixBretagne jeune chercheur, eux, sont bien vivants :

chimistes spécialistes des verres, économiste de la zone euro, roboticien, biologiste férue de la lutteentre insectes, mais aussi chercheur enneuropsychologie, informaticien spécialisé dansles réseaux ou chercheur en physique appliquée à la dynamique des océans, leurs travauxs’inscrivent dans des situations très concrètes.

NATHALIE BLANCRÉDACTRICE EN CHEF

DÉJÀ DEMAIN LES BRÈVESCE QUE JE CHERCHEPar GWÉNAËL RABUT, biologiste« J’étudie le mécanisme de dégradation de certaines protéines de nos cellules » 4

UN RETOUR APRÈS 30 ANS D’EXIL 4DU PLASTIQUE PRODUIT PAR DES BACTÉRIES 6ÇA TREMPE DE NOUVEAU DANS LE BASSIN ! 7

DEMAIN LES ACTUSLES SQUELETTES DE TÉVIEC MONTENT À PARIS 8

COMMENT DES CELLULES CANCÉREUSESÉCHAPPENT-ELLES À LA MORT ? 9

LE DOSSIER

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n°293 DÉCEMBRE 2011

POINTE SÈCHE PAR WILLIAM AUGEL

Des recherches en phase avec leur temps

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PRIX BRETAGNE JEUNE CHERCHEUR 10 à 18

LES VERRES NOIRS S’ÉCLAIRENT 10/11DES FIBRES DE VERRE À TOUT FAIRE 12/13UN ROBOT AUX MAINS LIÉES 14QUAND LE CERVEAU S’EMMÊLE 15TOUS ÉGAUX DANS LE RÉSEAU 15ZONE EURO : PEUT MIEUX FAIRE 16TON FRÈRE TU NE TUERAS POINT 17L’EAU FROIDE VENUE DES ABYSSES 18

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C ’est l’aboutissement d’une histoire néeil y a plus de trente ans. Le 11 décem-bre prochain, un avion va partir en

direction de l’île Maurice avec, à son bord,deux experts du Conservatoire botaniquenational de Brest (CBNB), et dans ses soutes,des plants et des graines de sept espècesvégétales, en vue d’une réimplantation. Tout a commencé en 1977,

lorsque Jean-Yves Le Soueff,créateur du CBNB, entre-prend sa premièreexpédition à Mau-rice, pour mettrehors de danger desespèces menacéespar l’expansion deschamps de cannesà sucre et le déve-loppement malcontrôlé du tou-risme. « Il en ramène

du matériel végé-tal de plusieursespèces. Notammentdes boutures d’unarbre, Dombeyamauritiana, dont ilne subsistait qu’unspécimen, mâle. » Orcette espèce a besoind’un spécimen mâle etd’un autre femelle pour sereproduire. L’essor des biotechnolo-gies dans les années 90 va sauver Dombeya.« Grâce à un traitement hormonal nous avonsféminisé une fleur de l’arbre, qui a pu être pol-linisée par une fleur mâle et donner de nouvellesgraines des deux sexes ! » D’ici peu, l’arbre àl’avenir désormais pérenne retrouvera sonsol natal. Dans les soutes, les conteneurs thermo-

régulés transporteront une autre espèce audestin incroyable. « Cylindrocline lorenceiest un arbuste de la famille des pissenlits. Lui

aussi a été brièvement décrit avant de s’étein-dre. Le matériel ramené par Jean-Yves Le Soueffa été largement diffusé dans des jardins bota-niques d’Europe, mais c’est une plante fragile,et tous les spécimens sont morts. » Dans les frigos du conservatoire brestois, quelquesgraines attendent alors de connaître leursort. « Elles ne pouvaient plus germer. Maisun test colorimétrique de viabilité a révélé qu’ilsubsistait quelques petits amas cellulaires

encore bien vivants. » Ces der-nières cellules ont été cultivées

in vitro, et ont permis le développement de nouveauxembryons, puisde plantules.« Nous avonstravaillé avec le centreV é g é n o v

pour sa mul-tiplication etnous avons pureconstituer unstock impor-

tant. » Le publicpeut même lesadmirer dans lesserres du conser-

vatoire. « Nous avons toujours

conservé l’espoir de leur retoursur l’île Maurice. Aujourd’hui

c’est possible car la préservationde l’environnement est désormais au cœur despréoccupations. Les plants vont être accueillisdans des pépinières adaptées. Et beaucoup d’efforts sont faits pour la réhabilitation de leurshabitats. » Le CBNB a également pu bénéfi-cier du soutien financier du groupe Lafarge.D’ici un an, trente espèces devraient retrou-ver leur terre natale. L’île Maurice pourra ànouveau se parer de ses plus belles plantes.

Rens. : Stéphane Buord Tél. 02 98 41 88 [email protected]

Sur l’île Maurice, trente espèces de plantes disparuesvont être réintroduites par les botanistes brestois.

Un retour après 30 ans d’exil« J’étudie le mécanismede dégradation de certaines protéinesde nos cellules »

CE QUE JE CHERCHE

GWÉNAËL RABUT, BIOLOGISTE

Déjà demain

«

4 SCIENCES OUEST N°293 DÉCEMBRE 2011

J’étudie le mécanisme de dégradationde certaines protéines de nos cellules.Toutes nos cellules contiennent desprotéines, dans leur noyau ou sur leurs

parois, par exemple. Elles sont l’expression denotre ADN. À chaque instant, certaines de cesprotéines sont dégradées par des enzymes.C’est un mécanisme naturel de régulation.Son dysfonctionnement est impliqué dans lescancers, ou les maladies neurodégénératives.

Pour savoir qui doit disparaître, d’autresenzymes étiquètent les protéines cibles enmodifiant leur apparence. Je cherche à savoircomment ces enzymes sélectionnent lesbonnes protéines à éliminer, au bon moment.Sur les 600 enzymes connues impliquéesdans ce phénomène, environ 300 font partied’une même famille. Elles sont elles-mêmescomposées de plusieurs protéines qui peu-vent s’agencer différemment. Or, c’est leurforme qui va contrôler leur activité d’étique-teuse. Dans mes expériences, je cherche àcomprendre d’où viennent les différencesentre ces enzymes proches. Récemment, j’aitrouvé un élément, situé dans le noyau de lacellule, qui contrôle la mise en forme de cer-taines d’entre elles. Pour cela, j’expérimentemes hypothèses sur des levures de boulan-ger, que nous cultivons en laboratoire. Lesmécanismes cellulaires sont les mêmes,mais les levures n’ont qu’une centaine d’en-zymes impliquées dans l’“étiquetage”. Cesrecherches sont encore peu développées,pourtant elles ont un intérêt pharmaceutique.Aujourd’hui, les inhibiteurs utilisés dans letraitement de cancers bloquent toutes lesdégradations, bonnes ou mauvaises, dans lacellule. En ciblant l’étiquetage, on pourraitinhiber seulement certaines d’entre elles. Etainsi améliorer les traitements. »

PROPOS RECUEILLIS PAR CÉLINE DUGUEY

Rens. : Gwénaël Rabut Tél. 02 23 23 55 [email protected] LES ÉCHOS DE L’OUEST

ÉDUCATION

L’ÉCOLE S’OUVRE AUX MONDESPOLAIRES� L’Institut polaire français Paul-Émile-Victoret l’académie de Rennes ont signé, le 3 novembre dernier, une convention departenariat pédagogique, qui vise notammentà faciliter la mise en place de projetséducatifs liés aux activités des bases polaires.

Rens. : www.ac-rennes.fr www.institut-polaire.fr

LA HOLLANDE S’INSTALLE À PLOUFRAGAN� Le spécialiste hollandais de la génétiqueanimale, Hendrix Genetics, a inauguré sonsiège social français, installé dans lesespaces du Zoopôle de Ploufragan (22). Deux millions d’euros ont été investis dans ce site, qui sera le principal laboratoired’analyses du groupe.Rens. : www.hendrix-genetics.com

GÉNÉTIQUE ANIMALE

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Gwénaël Rabut est arrivé l’été 2009 à l’Institutgénétique et développementde l’Université de Rennes1.

Il vient de recevoir une allocationd’installation scientifique de40000€, décernée par RennesMétropole (lire p. 7) grâce àlaquelle il a pu acheter dumatériel d’expérimentation etfinancer son projet de recherche.

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DU SAUMON BIEN ÉTIQUETÉ� Le transformateur de saumon quimpéroisMer Alliance s’est lancé dans l’étiquetageenvironnemental, dans le cadre d’uneexpérimentation nationale lancée par leministère du Développement durable. Lesétiquettes indiqueront des éléments sur les gazà effet de serre, la consommation d’eau et lapollution aquatique engendrée par le produit.Rens. : www.indice-environnemental.fr

ENVIRONNEMENT

UN CHOIX CLAIRVOYANT� Choisir ses lunettes quand on est myopecomme une taupe, c’est un peu commeescalader le Mont-Blanc en tong... difficile !Alors la société rennaise SeeMeCab a mis aupoint EVA, une solution destinée aux opticiensqui permet, grâce à un support breveté, dephotographier le client lors de son essayagesous trois angles de vue différents. Ce dernierpeut alors visualiser l’ensemble des clichéssur un iPad pour faire son choix. En casd’hésitation, il peut même poster les photossur ses réseaux sociaux, et demander l’avisde ses proches ! Pour ne plus choisir seslunettes à l’aveugle !Rens. : www.seemecab.com

UN MUSÉE À L’UNIVERSITÉ� Des salles de cours, des équipements informatiques, unebibliothèque, un amphithéâtre et… un musée ! Voilà cequ’abrite le nouveau bâtiment qui vient d’ouvrir ses portes surle campus de Rennes2. Entièrement dédié aux scienceshumaines (psychologie, sciences de l’éducation, sociologie etsciences du langage), il accueille, outre les étudiants, unecollection d’objets ayant appartenu à Benjamin Bourdon, qui a fondé en 1896, à Rennes, le premier laboratoire françaisde psychologie expérimentale. Chaise tournante, chronoscopede Hipp (en photo) pour mesurer les temps de réaction, ourésonateur de Helmholtz pour l’audition, les instrumentsprésentés sont étonnants !

Rens. : www.univ-rennes2.frwww.sites.univ-rennes2.fr/crpcc/lpe/musee/page_accueil.htm

PIZZA ET SPÉCULOS� La 25e édition du concoursagroalimentaire Isogone s’estdéroulée le 24 novembredernier. La pizza à la pâte aux légumes des Délices deSaint-Léonard a remporté le prix produit, les biscuitsSpéculos de Loc Maria le prix emballage, les perles desaveurs Frozen Creativ Foodde Algues de Bretagne le prix du produit alimentaireintermédiaire et leCheesecake au caramel aubeurre salé de Marie Morin le prix du jury.Rens. : www.isogone.fr

I l y a la grande barrière de corail, avecses poissons colorés, ses eaux tropicales.Mais il y a aussi des coraux dans les

profondeurs de l’Atlantique Nord-Est. Ilss’installent par 30, 100 voir 2 000m de pro-fondeur, là où la température oscille entre2 et 14°C. Du 9 septembre au 11 octobre der-nier, des scientifiques de l’Ifremer - biolo-gistes, géologues et géochimistes - ontembarqué sur le navire océanographique lePourquoi pas ?, pour établir une cartographieprécise de ces gisements et étudier les éco-systèmes qui les entourent. Grâce au Victor6000, un robot téléopéré équipé d’une pincede prélèvements, l’équipage a pu explorerdix canyons dans les eaux françaises, etlocaliser, dans sept d’entre eux, des forma-tions coralliennes différentes : colonies,falaises, récifs... Les chercheurs ont égale-ment remonté de nombreux échantillons,dont l’analyse, couplée avec d’autresmesures effectuées à bord et lors de précé-dentes campagnes menées en 2009 et2010(1), permettra de mieux comprendre lefonctionnement, la distribution et la vulné-rabilité de ces zones coralliennes. Et, à pluslong terme, de mettre en place les mesuresles plus adaptées à leur protection.(1)Lire Sciences Ouest n°272-janvier 2010.

Rens. : Sophie Arnaud Haond, [email protected]

Les coraux aimentaussi l’eau froide!

ÇA N’EST PAS DU JUS DE POMME !� Déjà disponible dans lesboutiques de produitsrégionaux ou certainescrêperies, un cidre sansalcool a été imaginé par Paul Chemaly, dirigeant de lasociété France InternationalBeverage basée au Zoopôleet chercheur à l’IUT de Saint-Brieuc. Il est obtenu en désalcoolisant parévaporation un cidre n’ayantfermenté que quatre mois,un processus qui préserve sa saveur.Rens. : www.zoopole.com

EN CANOË À PARIS� Le 22 novembre dernier, la société Plasmor et deschercheurs de l’UniversitéBretagne Sud et de l’Ifremeront présenté, en premièrenationale, leur prototype decanoë entièrement en biocomposites, à la Maisonde la Bretagne, à Paris !L’embarcation est issue duprojet Navecomat, sur laconstruction de coques debateaux en biomatériaux(1).

(1)Lire Sciences Ouest n°256-juillet-août 2008.

Rens. : Gwenaël Le [email protected]

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Du germanium associé à dusoufre, du sélénium ou dutellure, auxquels on rajou-tera un soupçon d’arsenicpour la transparence oubien d’antimoine pourplus d’opacité, telle est labase de la fabrication des

verres de chalcogénures. « Je connaissais tousles types de verres, sauf ceux-là, la spécialité dulabo ! » Laurent Calvez se souvient avecamusement des débuts de sa thèse au labo-ratoire Verres et céramiques(1) à l’Universitéde Rennes 1. L’ingénieur matériaux s’est rattrapé depuis : ces verres noirs qui trans-mettent la lumière dans le domaine desinfrarouges et permettent de voir la nuit,

n’ont aujourd’hui presque plus de secretspour lui.

La commande de la Direction généraledes armées (DGA), qui finançait sa thèse,était pourtant corsée : arriver à rendre cesverres noirs plus transparents pour faciliterle contrôle qualité, mais surtout renforcerleur solidité, tout en faisant baisser le prixde la fabrication. « Les applications possiblessont nombreuses et pas seulement militaires,explique Laurent Calvez. Certains véhiculeshaut de gamme en sont déjà pourvus. Mais leurprix freine pour l’instant leur diffusion. L’idéeserait de pouvoir équiper toutes les voitures.Cette technologie pourrait aussi être utile auxpompiers, pour les aider à voir à travers unefumée épaisse. »

Pour traiter la question de la solidité, Lau-rent Calvez a commencé par tester diffé-rentes compositions de verres, en essayantd’y inclure des microparticules inférieures à10µm.

Instables par nature

« On sait que cela renforce les propriétésmécaniques, poursuit-il. Mais la réalisation esttrès complexe quand on travaille sur les verrescar ce sont des matériaux, par nature amorphes,c’est-à-dire qui ne contiennent pas de cristaux.On arrive cependant à faire naître des micro-particules grâce à un chauffage contrôlé et trèslent. » Après bon nombre de tâtonnements,entre 300 et 400 essais, le jeune chercheur afini par sélectionner quatre recettes (compo-

LES VERRES NOI COMPOSITION, FABRICATION : DEUX RÉVOLUTIONS EN COURSDANS LE DOMAINE DES VERRES NOIRS, QUI PERMETTENT DE VOIR LA NUIT.

10 SCIENCES OUEST N°293 DÉCEMBRE 2011

LE PRIX BRETAGNE JEUNE

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RS S’ÉCLAIRENTsition optimale du verre associée à une tem-pérature et un temps de cuisson spécifiques).« Une est particulièrement sortie du lot », pré-cise-t-il. Protégée par un brevet au nom duCNRS en 2005, elle fait toujours l’objet derecherches menées dans le cadre d’une nou-velle thèse encadrée par Laurent Calvez.

Dans les cellules photovoltaïques

« J’encadre aussi une autre étudiante sur unecomposition un peu différente, poursuit-il. Nousjouons ici sur la nature des microparticules. Nousavons eu l’idée d’utiliser des terres rares, qui sontdes éléments chimiques capables de capter lalumière dans le proche infrarouge et de laréémettre dans le domaine du visible. » Der-rière ces phénomènes optiques se cache uneautre application de taille : l’augmentationdu rendement des cellules photovoltaïques.

Mais les bonnes pistes ne s’arrêtent pas là ! Si Laurent Calvez n’avait pas obtenu de

P.10À13CatégorieChimie verte, chimie bleue, chimie responsable

P.15Le champ des biocarburantsP.14/15CatégorieSciences, technologies et interdisciplinarités

DÉCEMBRE 2011 N°293 SCIENCES OUEST11

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Mettre à l’honneur lajeune génération de

scientifiques de la région(1),tel est l’objectif del’événement organisé tousles deux ans à l’initiative duConseil régional depuis1995: le Prix Bretagnejeune chercheur.Soixante et un dossiers ontété examinés, répartisdans quatre catégories :Chimie verte, chimie bleue,chimie responsable (thèmede l’année internationale2011) ; Sciences,technologies et

interdisciplinarités ;Identités, patrimoine, liensocial, gouvernance ;Développement durable,climat, mer, littoral. « De l’avis général, leniveau des lauréatsretenus est excellent,souligne Jacques Lucas,président du jury. Les avisont donc convergé très viteet ceci malgré la diversitéculturelle des experts (voircomposition du jury p.18).Nous avons juste regrettéle faible nombre decandidats ayant la maturité

requise en chimie, dontc’était pourtant l’annéeinternationale. Questiond’autocensure ? D’annéecreuse au niveau deseffectifs ? Ou les bonscandidats sont-ils àl’étranger ou dansl’industrie et donc peucontactables ? »Les huit heureux élus(2)

sont à découvrir dans cedossier. NB

(1)Ils doivent avoir soutenu leur thèse depuismoins de cinq ans dans un établissementbreton. (2)Les quatre premiers prix reçoiventchacun 6 000 € et les quatre mentionsspéciales, 2000€.

Les nouveaux jeunes chercheurs

CHERCHEUR - ÉDITION 2011

P.16Catégorie Identités, patrimoine, liensocial, gouvernance

P.17/18CatégorieDéveloppement durable,climat, mer, littoral