Tome 2

Le sombre passé d’Asclé

Asclé est poursuivie par Juan, un esprit maléfique qui menace de la tuer. Malgré cet avertissement, elle décide d’aller en Espagne suivre un stage en herboristerie chez sa tante. Asclé et ses amis habitent un château regorgeant de fantômes de l’Inquisition. Ils y découvrent un livre : Malleus malificarum, « Le marteau des sorcières ». Ce livre explique comment identifier une sorcière, comment la torturer et comment la faire mourir sur un bûcher. De toute évidence, Asclé devra subir un nouveau procès pour sorcellerie. Le miroir magique Maya saura-t-il la protéger ou la cruelle vengeance de l’esprit malin s’accomplira-t-elle ?

Illustration de Sophie Wilkins

La vengeance

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Brigitte Marleau

La vengeance

Brigitte Marleau Tome 2

9 7 8 2 8 9 5 9 5 3 1 6 6

ISBN 978-2-89595-316-6

Brigitte Marleau

La vengeance

© 2008 Boomerang éditeur jeunesse inc.

Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut êtrecopiée ou reproduite sous quelque forme que ce soit sans lapermission de Copibec.

Auteure : Brigitte MarleauIllustration : Sophie WilkinsGraphisme : Geneviève Guénette

Dépôt légal —Bibliothèque et Archives nationales du Québec,3e trimestre 2008

ISBN 978-2-89595-316-6

Gouvernement du Québec —Programme de crédit d’impôtpour l’édition de livres —Gestion SODEC

Boomerang éditeur jeunesse remercie la SODEC pour l’aideaccordée à son programme éditorial.

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernementdu Canada par l’entremise du Programme d’aide audéveloppement de l’industrie de l’édition (PADIÉ)pour nos activités d’édition.

Imprimé au Canada

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archivesnationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Marleau, Brigitte, 1968-

Asclé – La vengeancePour les jeunes de 13 ans et plus.

ISBN 978-2-89595-316-6

I. Wilkins, Sophie. II. Titre. III. Titre: La vengeance.

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À Marie-Hélène mon amie età ses trois enfants, Jonathan,

Sandra et Philippe.

Table des matières

Chapitre 1LA CUEILLETTE DE FRAISES .......................11

Chapitre 2LA SOIRÉE OUIJA ............................................19

Chapitre 3LE STAGE EN ESPAGNE ................................. 39

Chapitre 4TORQUEMADA ................................................63

Chapitre 5LE CHÂTEAU DE MENDOZA.........................67

Chapitre 6MALLEUS MALEFICARUMLE MARTEAU DES SORCIÈRES ......................87

Chapitre 7LA CLINIQUE DE MARGUERITE.................105

Chapitre 8LE PATIENT.....................................................117

Chapitre 9LES PHÉNOMÈNES PARANORMAUX..........127

Chapitre 10LES TORTURES ..............................................149

Chapitre 11LE PROCÈS .....................................................155

Chapitre 12LE PIQUEUR ...................................................163

Chapitre 13L’EMPOISONNEMENT....................................167

Chapitre 14LES ÂMES ERRANTES .................................. 179

Chapitre 15LA FEMME FORTE .........................................193

Chapitre 16LE BÛCHER .....................................................203

Chapitre 17L’EXORCISME ..................................................207

Chapitre 18LA CACHETTE ...............................................221

Chapitre 19LA MISE EN GARDE ......................................241

Chapitre 20LA RÉSOLUTION DE FIN D’ÉTÉ ................251

Chapitre 21LE RETOUR ................................................... 257

ÉPILOGUE .......................................................265

1LA CUEILLETTE DE FRAISES

« Des fleurs magiques bourdonnaient.Les talus le berçaient.

Des bêtes d’une élégance fabuleuse circulaient.Les nuées s’amassaient sur la haute merfaite d’une éternité de chaudes larmes. »

Rimbaud, Enfance

Soudain, Asclé reçut un coup à la tête.Pourquoi sa mère la frappait ainsi ? Elle seretourna, une réplique à la bouche, mais restafigée, hébétée… sa mère se trouvait dans uneautre rangée. Elle n’avait donc pas pu lui frap-per la tête. À cette heure, il n’y avait personned’autre dans le champ sauf le propriétaire, quilui, venait de sortir de sa maison à l’autre boutde son terrain. Des frissons lui parcoururentl’échine1. Elle avait bien senti quelque chose lasurvoler et la frapper. Quelque chose de plusfort encore la frappa et la barrette qui étaitsur ses cheveux alla valser trois mètres plusloin dans le foin. Asclé n’aimait pas ça, elle sesentait agressée. Elle se demandait encorepourquoi elle avait accepté d’aller cueillir desfraises avec sa mère un samedi matin.

1 Colonne vertébrale.

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Sa mère et elle habitaient un modesteappartement àMontréal. Il était beaucoup plusfacile pour elles d’aller au marché acheter desfraises que de se taper une heure d’automo-bile pour aller se faire dévorer par des marin-gouins affamés au beau milieu des fraisiers.Le temps était au gris, une matinée idéale pourtraîner au lit, pour flâner devant la télévisionou pour écouter de la musique. Au lieu de cela,Asclé traînait les casseaux que samère remplis-sait lentement, trop lentement. Asclé se mit àregarder autour d’elle. Il y avait des fraisiers àperte de vue et au loin deux montagnes poin-taient jusqu’au ciel. Asclé ne détestait pas lacampagne, mais elle était une fille de ville. Uneodeur de fumée la sortit de ses pensées. Elleplissa ses grands yeux verts et en chercha laprovenance. Le propriétaire du lieu avait alluméun feu pour se débarrasser de ses vieillesbranches. Sa mère la regarda et dit :

— Asclé, si tum’aidais, nous finirions beau-coup plus vite !

Sa mère avait raison. Plus vite elles rempli-raient les casseaux, plus vite elles seraient deretour en ville et plus vite elle appelleraitMarianne et Étienne. Étienne et Marianne

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étaient ses meilleurs amis du secondaire, maisles liens s’étaient resserrés après leur voyage auMexique. Depuis, ils ne se quittaient presqueplus. Asclé déposa les casseaux par terre etattacha ses longs cheveux bruns. En sepenchant pour ramasser ses premières fraises,son miroir magique maya, pendu à son cou,l’incommoda. Elle décida donc de l’enlever etde le mettre dans sa poche. Asclé avait retrouvéce pendentif au Mexique lors d’un voyage quis’était soldé par un enlèvement. Ou plutôt,comme l’avait expliqué Doña Paz, une vieilleet sageMexicaine, Asclé et le pendentif s’étaientretrouvés. Asclé ne vit pas la pierre obsidienne2

se teinter de rouge, signe évident que quelqu’un,en ce moment même, lui voulait du mal. Àl’instant où Asclé cueillit son premier fruit, ellesentit sa tête tourner et tourner.

Asclé se retrouva dans une clairière. Elle seregarda et vit qu’elle portait une étrange robeblanche en lin, brodée de motifs noirs en laine.Elle tenait dans ses mains un large panier enosier garni de fraises. Sa mère, souffrant d’unemaladie du foie, était alitée. Elle avait demandé

2 Roche volcanique très cassante.

3 Fraise.

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à Asclé d’aller cueillir la fragaria vesca3, excel-lent remède contre les troubles hépatiques. Ascléet sa mère habitaient dans la forêt. Sa mère luiavait enseigné tout ce qu’elle savait sur les planteset leurs effets thérapeutiques. Asclé avait rapi-dement dépassé sa mère et trouvé d’autresremèdes d’une efficacité miraculeuse. Ellesoignait beaucoup de femmes du village, elleavait même aidé à donner naissance à un enfant.La mère de cet enfant avait fait une criselorsqu’elle avait vu qu’il n’avait qu’une jambe etavait refusé de prendre son fils. C’est Asclé quiavait lavé et bercé l’enfant, avant de convaincrela mère de l’allaiter. Asclé adorait soigner lesgens. Il n’y avait rien de plus beau que le sourirede quelqu’un qui retrouvait la santé. Quand ellesrentraient le soir dans leur maison, la mère et lafille avaient l’impression d’avoir fait le bien,d’avoir apporté un peu de bonheur dans la viede pauvres paysans. Dans ces temps-là, la vieétait très dure. Tous devaient travailler très fortpour n’avoir en retour qu’un peu de nourrituresouvent de très mauvaise qualité. Asclé étaitperdue dans ses pensées lorsque soudain elleeut un mauvais pressentiment. Un serrement

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au cœur l’empêchait de respirer. Elle ne se sentaitpas bien. Quelle en était donc la cause?

En un instant, elle sentit que quelque chosen’allait pas. Les oiseaux avaient arrêté de chan-ter et s’étaient envolés, paniqués. Une odeur defumée vint subitement lui piquer les narines.Du feu… quelque chose dans la forêt flambait.Asclé courut en direction de chez elle, échap-pant une grande partie de sa récolte de fraises.Arrivée à mi-chemin, elle s’arrêta. La fumées’épaississait et des cris la terrorisèrent. Samaison était en flammes. Les cris des hommes,mêlés aux hurlements de sa mère, résonnèrentà ses oreilles :

— À mort les sorcières ! Trouvons sa fille !

— Asclé ! Asclé ! Est-ce que ça va? criait samère.

— Non! Non!— Asclé ! Lève-toi ! C’est maman!— Maman?Couchée sur le dos, Asclé était en sueur.

Elle avait le visage barbouillé de suie. Son cœurbondissait encore dans sa poitrine. Elle s’assit

lentement. Elle regarda autour d’elle. Desdizaines de fraises étaient éparpillées par terre.Elle jeta un coup d’œil à sa mère.

— Beau travail ! dit sa mère, contrariée.— Je vais tout ramasser, dit Asclé, timide-

ment.— D’où sors-tu ce panier en osier Asclé

Laplante? Comment peux-tu être couverte desuie ? J’espère que tu ne te drogues pas? ditsa mère avant de poursuivre sa cueillette.

— Mais non !Heureusement que sa mère n’attendait

jamais de réponse aux questions qu’elle posait.Elle finissait tout simplement par se répondreà elle-même.

Asclé passa sa manche de chemise sur sonvisage. Une trace noire salit le tissu. Elle fouilladans sa poche à la recherche d’un mouchoir,mais mit la main sur son miroir magique. Ellele sortit et le regarda attentivement. Pas dedoute, il était bien rouge. Et maintenant, enchangeant de couleur, ce collier envoyait unmessage à Asclé ; une mission les attendait.

Asclé se leva, accrocha le miroir magiqueà son cou et se mit à ramasser nerveusementles fraises qui jonchaient le sol. Elle se

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demandait si le miroir magique de ses amisavait aussi changé de couleur. Elle le sauraitbien assez vite.

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2LA SOIRÉE OUIJA

« Les fantômes, quand minuit sonne,viennent armés de pied en cap ;Biorn, qui malgré lui frissonne,

salue en haussant son hanap4. »Théophile Gauthier, Le souper des armures

Marianne arriva la première à l’apparte-ment d’Asclé. Elle était rayonnante commed’habitude. Ses yeux bleus brillaient d’unelueur taquine et ses cheveux soyeux flottaientsur ses épaules. Elle tenait dans ses mains unsac fourre-tout brun avec des cercles turquoise.Asclé savait ce que contenait ce sac et elle avaitprévenuMarianne de ne pas sortir le jeu devantsa mère. Marianne suivit donc Asclé jusqu’àsa chambre. En fait, ce n’était pas une vraiechambre, mais plutôt un large corridormenantau balcon. Asclé avait au moins convaincu samère de lui poser des rideaux pour avoir un peud’intimité. Sa mère et elle n’avaient pas beau-coup de sous, mais sa mère débordait d’ima-gination. Arrivée dans la pièce, Asclé tira levieux rideau de douche brodé de poissons

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4 Grand vase à boire médiéval en métal.

Tome 2

Le sombre passé d’Asclé

Asclé est poursuivie par Juan, un esprit maléfique qui menace de la tuer. Malgré cet avertissement, elle décide d’aller en Espagne suivre un stage en herboristerie chez sa tante. Asclé et ses amis habitent un château regorgeant de fantômes de l’Inquisition. Ils y découvrent un livre : Malleus malificarum, « Le marteau des sorcières ». Ce livre explique comment identifier une sorcière, comment la torturer et comment la faire mourir sur un bûcher. De toute évidence, Asclé devra subir un nouveau procès pour sorcellerie. Le miroir magique Maya saura-t-il la protéger ou la cruelle vengeance de l’esprit malin s’accomplira-t-elle ?

Illustration de Sophie Wilkins

La vengeance

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Brigitte Marleau

La vengeance

Brigitte Marleau Tome 2

9 7 8 2 8 9 5 9 5 3 1 6 6

ISBN 978-2-89595-316-6