international seminar on capacity-building for civil...

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ED/EFA/2006/10 2004 Original: English L’Education pour tous Consultation Collective des ONG (CCONG/EPT) Séminaire international sur le renforcement des capacités aux fins d’un engagement accru de la société civile en faveur de l’EPT Rapport final

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ED/EFA/2006/102004

Original: English

L’Education pour tous Consultation Collective des ONG (CCONG/EPT)

Séminaire international sur le renforcement des capacités aux fins d’un engagement accru de la société civile en faveur

de l’EPT

Rapport final

Collective Consultation of NGOsON EDUCATION FOR ALL

Consultation Collective des ONGSUR L’EDUCATION POUR TOUS

Consultación Colectiva de las ONGEN EDUCACIÓN PARA TODOS

RAPPORT FINAL

Séminaire international sur le renforcement des capacités

aux fins d’un engagement accru de la société civile en faveur de l’EPT

7-8 décembre 2004 Beyrouth, Liban

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SOMMAIRE

Paragraphes Page

I. INTRODUCTION ........................................................................... 1-3 2

II. OUVERTURE DU SÉMINAIRE ................................................... 4-7 2 2.1. Accueil et introduction .............................................................. 4-5 2 2.2. Programme et objectifs ............................................................... 6-7 2

III. ÉLABORATION DU CADRE COLLECTIF ............................... 8-14 3 IV. ÉTUDES DE CAS RÉGIONAUX .................................................. 15-29 7 4.1. Asie et Pacifique ......................................................................... 16-18 7 4.2. Amérique latine et Caraïbes........................................................ 19-21 8 4.3. Afrique ........................................................................................ 22-24 9 4.4. États arabes ......................................................................................... 25-26 9 4.5. International ................................................................................ 27-29 10 V. LES BESOINS ET LES DÉFIS ...................................................... 30-39 11 5.1. Discussions régionales................................................................ 30-31 11 5.2. Discussions inter-régionales ....................................................... 32-39 13

VI. TRANSFORMER LES PRIORITÉS EN PLANS D’ACTION... 40-48 15 VII. SÉANCE DE CLÔTURE ................................................................ 49 18

Annexes

I. Programme de travail du Séminaire international sur le renforcement des capacités aux fins d’un engagement accru de la société civile en faveur de l’EPT................................................. 19

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I. INTRODUCTION

1. Avant la réunion annuelle de 2004 de la Consultation collective des ONG sur l’EPT (CCNGO/EFA) et en préparation de celle-ci a été organisé à Beyrouth (Liban), les 7 et 8 décembre 2004, un séminaire international sur le renforcement des capacités aux fins d’un engagement accru de la société civile en faveur de l’EPT.

2. Le séminaire a rassemblé soixante représentants d’ONG et OSC nationales, régionales et

internationales activement impliquées dans des initiatives de renforcement des capacités, ainsi que des professionnels et des personnes-ressources de l’UNESCO.

3. Il avait pour but d’offrir une plate-forme permettant de partager et d’analyser les expériences réalisées dans le domaine du développement des capacités en vue d’un engagement en faveur des politiques d’EPT, sur la base d’une évaluation collective des efforts et des initiatives existants. Il devait également permettre une planification stratégique commune du travail de renforcement des capacités des OSC, afin d’en assurer pour l’avenir l’amélioration, la continuité et l’expansion.

II. OUVERTURE DU SÉMINAIRE

2.1. ACCUEIL ET INTRODUCTION

4. Dans leurs allocutions inaugurales, M. Victor Billeh, Directeur du Bureau de l’UNESCO à Beyrouth, Mme A.T. Ndong Jatta, Directrice de la Division de l’éducation de base de l’UNESCO et M. Samir Jarrar, de l’Arab Resource Collective, ont accueilli les participants et souligné le rôle de la société civile dans la promotion de l’EPT, ainsi que la nécessité de renforcer les capacités des OSC et de leur permettre de jouer un rôle actif.

5. À la suite de ces interventions, les membres du groupe se sont présentés au moyen d’un

exercice interactif permettant aux participants de faire connaissance et d’entamer des échanges.

2.2. PROGRAMME ET OBJECTIFS

6. M. Samir Jarrar a présenté les objectifs du séminaire et le programme de travail (cf. Annexe I). L’objet du séminaire était :

• d’offrir un tableau d’ensemble des activités de renforcement des capacités de la société civile en cours dans différentes régions, en mettant en relief les enseignements tirés de ces activités, les question émergentes et les lacunes à combler ;

• de contribuer à une proposition Plan d’action visant à renforcer les capacités des ONG/OSC afin qu’elles puissent participer activement à la politique d’EPT en faisant progresser les initiatives en cours, et d’informer à l’avenir le dialogue sur les politiques avec les partenaires techniques et financiers de l’EPT.

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7. Il a également évoqué les principales questions à examiner pour parvenir à ces objectifs.

Les interventions devaient notamment :

• Présenter les différentes conceptions du renforcement des capacités dans chaque contexte régional, notamment les débats portant sur la signification du dialogue et de l’engagement en faveur des politiques,

• Examiner et analyser les cadres et les antécédents historiques de la conception et de l’élaboration des programmes actuels de renforcement des capacités, notamment en matière de stratégies de mobilisation de fonds et de participation de la société civile à ces processus,

• Partager l’expérience des initiatives en cours dans le domaine du renforcement des capacités pour l’EPT dans les différentes régions,

• Réunir et mettre en commun les différents outils et matériels utilisés dans le cadre des programmes et initiatives de renforcement des capacités,

• Examiner les possibilités de synergies et d’enrichissement mutuel des différentes initiatives, afin de continuer à soutenir les efforts de renforcement des capacités, en particulier au niveau local.

III. ÉLABORATION DU CADRE COLLECTIF

8. L’animateur du « premier temps » du séminaire, M. Andiwo Obondoh, du Réseau africain pour la campagne en faveur de l'éducation pour tous (ANCEFA), a appelé, dans son introduction, à démystifier le concept de « renforcement des capacités aux fins de l’engagement en faveur des politiques ». Il a ensuite proposé un exercice de remue-méninges en séance plénière afin (1) de définir le renforcement des capacités et sa signification dans la pratique, (2) d’identifier ses dimensions essentielles, (3) de s’appuyer sur les expériences et les leçons qu’on en a tirées et (4) d’examiner les stratégies de renforcement des capacités en matière de plaidoyer et d’analyse des politiques.

9. Cette introduction a été suivie de la présentation par Mme Persevera Razon, du Bureau

d’éducation des adultes pour l’Asie et le Pacifique Sud (ASPBAE), d’un document de réflexion intitulé Changing the rules of the game: Building capacity for policy engagement / Asian-South Pacific CSOs in education (annexe III). L’exposé a mis en lumière les conceptions qu’ont du renforcement des capacités les OSC d’Asie et Pacifique et a souligné que, dans la région, la formation renforçait la capacité à s’engager non seulement dans le domaine des politiques, mais aussi dans les différentes dimensions et les différentes enceintes institutionnelles de la gouvernance. Pour ces organisations, les partenariats en matière de politiques ne se limitent pas à la formulation et à l’administration des politiques, mais supposent aussi la participation à la gouvernance. Dans cette perspective, la gouvernance ne consiste pas tant à savoir « qui reçoit quoi, quand et où » qu’à « changer les règles du jeu » en définissant « qui fait les règles, quand et comment ». Cela suppose de la part des OSC un engagement différent dans les sphères sociale et politique. À cet égard, le document analysait spécifiquement les rôles de la société et de l’État et les liens structurels profonds qui les unissent. Cette analyse était illustrée par un diagramme (cf. p. 4) dans lequel la société civile/politique figure sur

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l’axe/continuum horizontal et l’économie d’État/d’entreprise sur l’axe/continuum vertical. Ce diagramme a été utilisé pour montrer les effets que peut produire le passage d’un modèle centré sur l’État et le marché à un modèle de développement centré sur la société civile. C’est en renforçant le continuum politique et civil (l’axe horizontal) qu’on peut faire évoluer efficacement la question de savoir « qui fait les règles, quand et où ».

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État

Économie d’entreprise

Activités économiques informelles

Organisations représentant des groupes d’intérêts

Société politique

Participation Représentation

Société civile

Quatre domaines de la pratique sociale (d’après John Friedmann, 1992, Empowerment:

The politics of Alternative Development)

Économie d’entreprise : sphère de la production, de la consommation et des échanges à caractère commercial,

comprenant notamment les institutions de l’entreprise et du marché

OSC de première, deuxième, troisième et quatrième générations : prestataires de services, défenseurs des politiques et partenaires

Société civile : sphère de

l’association volontaire et de

l’autonomie associative – ex.: capital social entre et au sein de CSO

éducatives et autres.

Participation : les divers espaces dans lesquels les citoyens sont en relation avec l’État, et vice versa, notamment par la participation aux programmes publics de développement, par exemple au sein de comités de projet, de groupes de service aux usagers, d’organes consultatifs, etc. Les capacités nécessaires à la participation des OSC comprennent notamment l’analyse budgétaire, le contrôle budgétaire, la collecte de données, la création d’indicateurs et de bases de données alternatifs – destinés à combler des lacunes spécifiques de la mise en oeuvre des politiques, comme la qualité du curriculum, la qualité des enseignants, l’éducation adaptée aux exclus, etc.

État : siège de l’autorité politique officielle, incluant des institutions

telles que le gouvernement (administration et pouvoir législatif

compris), l’armée et le pouvoir judiciaire.

Représentation : organes représentatifs autres que les éventuels organes législatifs

existants, conjuguant l’État et la communauté politique – par exemple le

Forum de l’EPT.

OSC de troisième et quatrième générations :

promoteurs des politiques,

partenaires

Société politique : relève du domaine de la

gouvernance, c’est-à-dire de la manière dont un système politique est

organisé pour faciliter et contrôler l’élaboration des

politiques publiques; représentée par les

institutions des organisations politiques et des mouvements sociaux – ex. : réseaux d’alliances de syndicats d’enseignants et d’autres parties prenantes de l’éducation, pression

auprès des autorités locales et influence sur les programmes des candidats

aux élections.

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10. La forte interdépendance qui caractérise ces liens implique que l’engagement des OSC se situe non seulement dans la sphère civile, mais aussi dans la sphère politique. Cela suppose de renforcer la capacité à concevoir des stratégies, à établir des relations, à négocier et à tisser des liens avec les organisations politiques et les mouvements sociaux en vue de faire progresser l’EPT. De la sorte, la nature et les termes du soutien et du financement apportés aux programmes de renforcement des capacités des OSC devraient s’adapter à ces évolutions du rôle de la société civile. Le soutien et le financement des bailleurs internationaux ont eu pour effet de légitimer le rôle d’acteurs publics joué par les OSC, mais la conditionnalité de l’aide des pays donateurs a fait peser de réelles contraintes sur le renforcement de leurs capacités.

11. Le document et l’exposé se référaient à une étude du PNUD sur les capacités, qui identifiait

certaines de ces contraintes et décrivait les raisons de l’échec du renforcement des capacités au « Sud », en grande partie du fait d’une mauvaise conception du développement de la part du « Nord », sur la base de valeurs et d’objectifs différents, et du fait également de l’inégalité des relations entre donateurs et récipiendaires. L’étude était centrée sur la modification des structures, des cultures, des lois, des stratégies, des conventions et des pratiques des donateurs visant à assurer un fonctionnement juste et équitable du système d’assistance

12. L’exposé insistait sur le fait que la gouvernance ne consiste pas à réduire le rôle du

gouvernement et à faire reculer l’État, mais à assurer un gouvernement approprié et des partenariats entre l’État et toutes les parties prenantes. La société civile devrait participer à la définition des règles, des processus et des politiques. L’orateur concluait que la société civile était dans son essence un concept politique et que le renforcement des capacités des OSC devait être compris comme le développement de leurs capacités politiques.

13. M. Andiwo Obondoh, qui animait le débat, a repris les principaux points de l’exposé en

soulignant le fait que les capacités techniques des OSC ne s’étaient que peu améliorée au cours des dernières années, et a posé la question de savoir comment améliorer ces capacités (à quelles fins et pour qui). Il a également souligné les interconnexions entre l’État, le marché, la société politique et la société civile, avant d’ouvrir le débat.

14. Depuis la salle, les participants ont évoqué l’autonomisation des ONG, le partenariat, la

disponibilité des ressources et le financement par les bailleurs de fonds.

Mme Lamine Kane, de la PAALAE, a reconnu qu’on ne pouvait parler de renforcement des capacités sans traiter certaines question pratiques : il faut, en effet, former le personnel, apprendre à mesurer et évaluer les programmes, fixer des objectifs et préparer des plans d’action. Il nous faut également apprendre à élaborer des plans d’alphabétisation et des matériels didactiques.

M. Sow, de l’ANCEFA, a souligné que le renforcement des capacités des OSC supposait que des ressources soient disponibles. Se pose ainsi la question de la pérennité des programmes de renforcement des capacités et de l’autonomie dans l’orientation des contenus de ces programmes. La communication est également un problème, car les programmes sont préparés dans des langues étrangères, ce qui en exclut de nombreuses ONG, qui ne connaissent pas ces langues. Il a également mis en rapport le renforcement des capacités et l’impact, en indiquant que la préparation

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des programmes ne prenait nullement en compte l’évaluation de leur impact sur la société et sur les politiques.

Mme Leila Iskandar, de CID (Community and Institutional Development), en Égypte, a évoqué l’économie d’entreprise et ses effets, par l’intermédiaire de la multinationalisation et de la mondialisation, sur nos besoins en termes de moyens de subsistance et d’apprentissage. Elle a également évoqué la constitution d’alliances avec les entreprises et s’est interrogée sur les expériences de partenariats avec des associations d’entreprises géantes et de petites entreprises dans la coopération avec les ministères en matière de politiques et de programmes d’éducation.

Mme Vera Razon, de l’ASPBAE, a évoqué les capacités qui doivent être abordées dans des contextes spécifiques, tels que l’Afrique ou l’Asie. S’il est vrai que des institutions multinationales et des bailleurs de fonds importants financent les gouvernements, des financements ont également été octroyés directement à des OSC. Il convient cependant de concevoir des stratégies. La plus grande partie du financement doit être souple et adaptable, de manière à pouvoir répondre à aux besoins des OSC en matière de renforcement des capacités, qui sont évolutifs et de long terme. Les OSC doivent en permanence susciter l’engagement des bailleurs de fonds et des gouvernements. À l’heure actuelle, la CCNGO/EFA est particulièrement bien placée pour réfléchir à cette question. Les OSC et les ONG doivent être impliquées également dans des programmes économiques tels que le micro-crédit et les partenariats avec les entreprises. Il nous faut trouver comment permettre à certains programmes et à certaines initiatives de coopération avec les groupes privés de transformer les structures gouvernementales. D’autres personnes ont exprimé la nécessité d’un véritable dialogue aux niveaux national, régional et international pour éviter un conflit d’intérêts entre le gouvernement et la société civile. En matière de financement, certains ont déploré que les financements apportés par les bailleurs de fonds favorisent les gouvernements, qu’ils soient encore centrés sur le développement économique et souvent encore conditionnels.

IV. ÉTUDES DE CAS RÉGIONALES

15. Cette séance était animée par Mme Monique Fouilhoux, de l’Internationale de l’éducation (IE), qui a expliqué que les exposés seraient consacrés à quatre études de cas tirées de différentes régions et à la présentation d’une perspective internationale, centrée sur le financement, le suivi, la constitution d’alliances et l’intégration des innovations. Chaque étude de cas devait mettre en lumière les enseignements retenus et les enjeux pour l’avenir.

4.1. ASIE ET PACIFIQUE

16. M. Bernie Lovegrove (ASPBAE) a présenté le cas de la région Asie et Pacifique : renforcement des capacités en vue de l’engagement des OSC en faveur de l’éducation. L’exposé se fondait sur l’expérience acquise, au niveau des pays, au Bangladesh, aux Philippines, en Indonésie et en Inde, ainsi que dans le Pacifique Sud. Le mouvement de la société civile dans le domaine de l’éducation en Asie et dans le Pacifique a été décrit comme très récent et dans une phase encore précoce dans la plupart des pays. Sa capacité à engager

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le gouvernement est très limitée, en particulier parce que sa connaissance des budgets nationaux et de l’impact des bailleurs de fonds est limitée. Ce mouvement a commencé à petite échelle, mais a connu quelques bons débuts. Il est fort aux Philippines et au Bangladesh. Afin donc que les OSC aient un impact sur le financement de l’éducation, une stratégie de renforcement des capacités est nécessaire en vue (i) en général : de développer les structures, les connaissances, les compétences et les ressources des OSC et (ii) spécifiquement : de comprendre les budgets, interpréter les statistiques et les chiffres et assurer un suivi budgétaire efficace grâce à la connaissance des acteurs principaux.

17. L’exposé consacré à l’Asie et au Pacifique a présenté des aperçus de l’expérience de certains

pays en matière de renforcement des capacités, des orientations de recherche et des documents de réflexion, ainsi qu’un schéma d’analyse des budgets de l’éducation du point de vue du genre. Il a également signalé les ateliers nationaux et régionaux prévus pour le renforcement des capacités et identifié les questions éducatives prioritaires, les stratégies de plaidoyer des OSC et leurs besoins en matière de renforcement des capacités. Pour ce qui concerne le Pacifique Sud, l’exposé était particulièrement consacré au programme de Stratégies de Real World, qui couvre plusieurs pays d’Asie du Sud, d’Asie du Sud-Est et du Pacifique. Le programme, financé par le gouvernement néerlandais pour la période 2003-2006, vise à mettre en place des alliances nationales d’OSC dans le domaine de l’éducation et à promouvoir une aide et un soutien structurés aux groupes de la société civile dans le domaine du plaidoyer en faveur des politiques éducatives. Les résultats du programme sont notamment des alliances nationales d’OSC dans le domaine de l’éducation, des ateliers nationaux et régionaux sur la politique éducative, des documents de réflexion, la constitution d’alliances et un dialogue régional avec les responsables gouvernementaux du Pacifique.

18. Les commentaires suivants ont été formulés :

(i) L’implication des OSC dans le financement de l’éducation doit se situer au niveau d’un renforcement d’ensemble à long terme des capacités des OSC, de la constitution d’alliances et de la mobilisation de ressources ;

(ii) Le plaidoyer des OSC en faveur du financement de l’éducation doit prendre en compte non seulement la politique gouvernementale, mais aussi l’impact des bailleurs de fonds et des institutions financières internationales et celui de la privatisation de l’éducation.

4.2. AMERIQUE LATINE ET CARAÏBES

19. L’exposé consacré à l’Amérique latine et aux Caraïbes a évoqué l’histoire du processus de renforcement des capacités et les obstacles qu’il a rencontrés – notamment, dans de nombreux pays, les interventions de dictatures militaires visant à contrôler les OSC et à limiter leur rôle et leur impact. Il a identifié des changements nécessaires dans les politiques éducatives, en termes : (i) de responsabilité et de transparence des gouvernements, afin d’éliminer la corruption et l’inefficacité, (ii) de démocratisation des institutions et des politiques d’éducation, qui suppose notamment l’implication de la société civile dans la définition des politiques, (iii) de promotion d’une nouvelle culture politique en faveur de l’EPT et (iv) de réorientation de la politique éducative en faveur des masses. Cette proposition de révision des politiques exige un suivi de la politique éducative dans la région, en s’attachant particulièrement au contrôle de la dépense publique, à la coopération

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internationale dans le domaine de l’éducation, à la gestion de l’éducation et à la législation relative à l’éducation.

20. L’exposé a souligné certaines des leçons retenues, principalement quant à la nécessité

d’acquérir une connaissance des mécanismes de l’État et de leurs méthodes de travail, au besoin de développer les compétences en matière de négociation et à l’importance de renforcer les capacités en matière de formulation et de soumission de propositions de projets.

21. Les défis auxquels est confrontée la région Amérique latine ont été mis en rapport avec les

politiques mises en œuvre dans les domaines politique, économique et social, notamment pour ce qui concerne la démocratisation de la politique éducative et l’intégration de la société civile dans le processus décisionnel, la pérennité des programmes de formation et de renforcement des capacités et la mise en œuvre d’une réflexion systématique sur l’expérience et les besoins du renforcement des capacités.

4.3. AFRIQUE

22. M. Limbani Nsapato, coordonnateur de la Civil Society Coalition for Quality Basic

Education (CSCQBE), a résumé les efforts du Malawi pour réaliser l’EPT et a souligné l’implication minime de la société civile, le manque de volonté politique, les problèmes de financement, l’inefficacité du système scolaire, l’importance des taux d’analphabétisme, l’impact du VIH/sida et la faible qualité de l’éducation en général.

23. L’exposé était consacré à l’expérience, dans ce pays, de la société civile, qui relativement

active en termes de prestation de services et d’implication aux niveaux national, régional et international. L’orateur a également identifié les enjeux en termes d’implication proactive croissante dans la formulation de politiques, de suivi et de plaidoyer, de renforcement de la coordination et de l’échange d’informations, de capacités en matière de plaidoyer, de recherche et d’analyse des politiques, ainsi que de mobilisation des ressources adéquates.

24. Les conclusions étaient les suivantes :

Il y a de lents progrès pour assurer une éducation de base de qualité pour tous au Malawi ;

La présence de la société civile est la conscience qui permet au gouvernement de concrétiser son engagement en faveur de l’éducation ;

La société civile a toutefois besoin de renforcer dans une large mesure ses capacités pour que ses activités de suivi et de plaidoyer en faveur d’une éducation de base de qualité soient couronnées de succès.

4.4. ÉTATS ARABES

25. Mme Seham Negm, Secrétaire générale de l’Arab Network for Fighting Illiteracy and Adult

Education, a mis en lumière, dans son exposé, les évolutions politiques de la région et leur impact sur les OSC arabes. Le conflit israélo-palestinien et le bourbier irakien ont eu une influence sur la gouvernance dans la région et épuisé des sources qui auraient pu être consacrées au développement. Bien que les organisations arabes de la société civile soient

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plus de cent mille, la majorité d’entre elles se consacrent à l’aide sociale. L’exposé a également indiqué que le concept de partenariat a été mal compris et s’est limité à l’implication dans certains projets gouvernementaux de portée limitée. En outre, la législation existante n’était pas propice à ce que la société civile joue un rôle plus important. L’exposé a brièvement analysé les activités des OSC arabes dans le domaine du renforcement des capacités et a identifié des enjeux en termes de financement – celui-ci ayant toujours été au bénéfice des gouvernements –, de recrutement et de formation des enseignants pour l’éducation des adultes, de renforcement des capacités des OSC dans le domaine de l’informatique et des technologies y afférentes, et de renforcement des capacités de la société civile pour l’établissement de liens entre les programmes d’EPT et les programmes de développement humain durable. Les besoins prioritaires des OSC arabes consistent ainsi à établir un mécanisme commun entre les gouvernements, à assurer la coordination et la complémentarité entre le secteur privé et la société civile, à promouvoir la recherche et les études liées à la société civile et à l’EPT, ainsi qu’à diffuser une compréhension pertinente du concept de partenariat.

26. Certains participants sont intervenus depuis la salle et ont principalement abordé la question

du financement, commune à toutes les OSC, et l’ont exprimée en termes de gestion appropriée des fonds et d’efforts à réaliser pour parvenir à l’autofinancement en vue d’atteindre les objectifs de l’EPT.

4.5. INTERNATIONAL

27. Dans l’exposé final, M. Fulgence Kone, représentant de l’Office international de

l’enseignement catholique (OIEC), a souligné l’importance de la consolidation des OSC et du renforcement de leurs capacités en matière d’éducation pour la paix, de réconciliation et de coexistence. Après quelques aperçus du statut et des objectifs de l’Organisation, l’orateur a présenté le contexte des programmes de l’Organisation en Afrique, où la restauration de la paix et la réconciliation sont un besoin impératif. L’exposé a souligné le fait que l’école est une voie et un moyen de l’éducation et du plaidoyer pour la paix. M. Kone a également évoqué un séminaire de formation de formateurs africains qui aura lieu à Dakar du 7 au 14 août 2005.

28. Le débat s’est ouvert sur une invitation de la modératrice à se demander pourquoi, pour qui

et comment le renforcement des capacités pouvait autonomiser les ONG et les OSC. Elle a rappelé aux participants la difficulté de constituer des partenariats, du fait des obstacles relevant des politiques des gouvernements et des bailleurs de fonds internationaux.

29. La discussion s’est concentrée sur l’approche de l’EPT fondée sur les droits. L’éducation de

base pour les enfants – filles et garçons – et l’éducation des adultes ont été identifiées comme des droits plutôt que comme des besoins, ce qui requiert une internalisation de la vision de l’EPT et la mise en place d’une culture de l’apprentissage qui insiste sur l’éducation pour la paix et s’adresse aux parents aussi bien qu’aux décideurs politiques et aux bénéficiaires. Certains sont revenus sur le problème du financement des OSC dans le domaine de l’éducation et ont recommandé de recourir à des actions conjointes et à des alliances plutôt que de se livrer à une concurrence entre groupes d’intérêts. Concevoir des voies et moyens permettant de résoudre le problème du financement, et notamment du financement destiné au renforcement des capacités, est essentiel pour permettre une

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implication pertinente de la société civile dans la réalisation des objectifs de l’EPT. D’autres personnes ont évoqué le besoin de connaître les traités et programmes d’action internationaux relatifs à l’éducation.

V. LES BESOINS ET LES ENJEUX

5.1. DISCUSSIONS REGIONALES

30. M. Bernie Lovegrove (ASPBAE), qui jouait le rôle de modérateur de la séance, en a

présenté l’objectif. Il a montré l’importance du document intitulé « Quatre domaines de la pratique sociale » (cf. p. 12)1, qui avait été diffusé et qu’il a utilisé pour expliquer/rappeler le diagramme présenté dans la première partie du séminaire et composé de quatre quadrants représentant l’État, la société civile, l’économie d’entreprise et la société politique.

31. Il a été demandé aux participants d’utiliser ce diagramme pour représenter le travail de

renforcement des capacités existant, identifier les besoins en matière de renforcement des capacités et définir des priorités d’action pour l’avenir. Sur cette base, les participants ont été répartis en groupes de discussion régionaux. Les groupes régionaux devaient nommer chacun deux rapporteurs chargés d’exposer les résultats de la discussion dans les deux groupes parallèles de discussion inter-régionaux.

1 Le document, destiné au travail des groupes régionaux, comportait des parties colorées :

(i) verte : les activités de renforcement des capacités actuellement en cours seront indiquées dans le quadrant correspondant ;

(ii) grise : les besoins en matière de renforcement des capacités seront indiqués en relation avec le quadrant correspondant ;

(iii) rose : les priorités et stratégies pour l’avenir seront indiquées dans le quadrant approprié.

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Error!

Économie d’entreprise

Socété civile

Participation Représentation

État

Société politique

Organisation représentant des groupes d’intérêts

Activités économiques informelles

OSC de première, deuxième, troisième et quatrième générations, prestataires de services, innovateurs, défenseurs des politiques et partenaires

OSC de troisième et de quatrième

generations; promoteurs des

politiques, partenaires

Veuillez inscrire ici les activités/interventions existantes dans le domaine du renforcement des capacités :

Veuillez indiquer ici les besoins en matière de renforcement des capacités :

Veuillez indiquer ici les priorités futures en matière de renforcement des capacités :

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5.2. DISCUSSIONS INTER-REGIONALES

32. Un groupe rassemblait la région Asie et Pacifique et les États arabes, l’autre la région Amérique latine et Caraïbes et la région Afrique. La présentation des rapports régionaux au sein des groupes inter-régionaux a été suivie d’une discussion centrée sur (1) les besoins et priorités communs ; (2) les réponses internationales appropriées aux besoins régionaux identifiés. Ont ensuite été préparés deux rapports inter-régionaux présentés lors d’une séance plénière dont le modérateur était M. Carlos Zarco (CEAAL), avec le soutien de Mme Vera Razon.

33. Les besoins et les priorités de la région Asie et Pacifique et des États arabes ont été résumés

comme suit : • Construction de réseaux durables à tous les niveaux et capacité à la mobilisation

autonome de fonds, en vue d’assurer la solidarité en faveur de l’éducation dans la région, de populariser l’EPT et de constituer des mouvements locaux ;

• Capacité à constituer des groupes de pression et à négocier avec les gouvernements et les décideurs politiques, ainsi qu’avec les bailleurs de fonds et le secteur privé, à tous les niveaux, y compris local ;

• Renforcement des capacités en matière d’analyse des politiques, d’enquêtes, de cartographie et de recherche, afin d’être en mesure de produire des rapports officieux à des fins de suivi et d’évaluation ;

• Renforcement du rôle catalyseur de l’UNESCO pour rassembler les OSC et faciliter les relations avec les gouvernements nationaux et la communauté des bailleurs de fonds ;

• Mise en place au sein des OSC d’un personnel dévoué et compétent chargé du plaidoyer, capable de :

- Mobiliser des fonds pour pérenniser le travail et le concentrer sur le plaidoyer en faveur des politiques

- Développer la capacité à reformuler le cadre juridique (lois, règlements, etc.). 34. Le groupe réunissant l’Afrique et l’Amérique latine et les Caraïbes a utilisé le diagramme de

l’ASPBEA (cf. p. 14) pour identifier les besoins, les priorités et les réponses apportées au niveau international à ces priorités en vue de soutenir le travail de renforcement des capacités. Le diagramme faisait apparaître les besoins dans chaque quadrant en fonction des interrelations entre la société civile, l’État, la société politique et l’économie d’entreprise. Les grandes priorités pour l’avenir en matière de renforcement des capacités étaient résumées en deux points : impliquer les communautés dans la gouvernance scolaire et établir des liens, du niveau local au niveau mondial.

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Développer une culture du dialogue et de la négociation et une conscience de la diversité sociale, culturelle et linguistique (capacité de traduction) AL : Conscience de l’État en tant que bien commun Développer l’interaction avec et l’influence sur les partis politiques en faveur du programme de travail dans le domaine de l’éducation et des objectifs de l’EPT

Manque de responsabilité Manque de contrôle social Nécessité de concevoir des politiques d’éducation à long terme

Confusion entre État et gouvernement Manque de sens de la responsabilité publique chez les fonctionnaires Faible visibilité de l’éducation dans la société Faible crédibilité des partis politiques L’éducation figure parmi les priorités en période électorale Clientélisme : pratique d’achat des suffrages

Régions : Afrique et Amérique latine

Analyse, diffusion et gestion du budget Suivi et évaluation AL : Politiques et priorités de financement A : Plaidoyer, recherche et influence sur les politiques Mobilisation de ressources Fonds du secteur privé Fonds destinés au renforcement des capacités

Connaissance du fonctionnement de l’État dans le système éducatif Reconnaissance du droit à l’éducation et à sa mise en pratique Besoin de plus d’interaction et de dialogue avec le secteur privé

Enceintes de la société civile nationale Expérience des entreprises qui pérennisent l’éducation

Veuillez inscrire ici les activités/interventions existantes dans le domaine du renforcement des capacités :

Veuillez indiquer ici les besoins en matière de renforcement des capacités :

Impliquer les communautés dans la gouvernance scolaire Établir des liens du niveau local au niveau mondial A: Élaborer un système régional de formation (comprenant notamment un vivier de formateurs et des centres de ressources)

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35. La gouvernance, qui a été un thème récurrent du débat, recouvrait des thèmes tels que la corruption, la visibilité et la transparence, non seulement au niveau gouvernemental, mais aussi à celui des OSC. À cet égard, il a été souligné que la décentralisation était un moyen d’améliorer la gouvernance et de concevoir des plans nationaux pertinents pour l’EPT. La formulation de tels plans impliquait, selon certains participants, une approche orientée du bas vers le haut : du niveau national aux niveaux sous-régional, régional et, enfin, international. En outre, il a été noté qu’une gouvernance décentralisée faciliterait la participation des ONG non seulement à la définition des politiques, mais aussi à la mise en œuvre des programmes.

36. L’éducation et la formation en vue du renforcement des capacités ont également été

fortement mises en valeur par les participants. Les écoles ont été identifiées comme des centres permettant de sensibiliser les parents, les enseignants et les élèves et, de ce fait, de promouvoir l’EPT. Elles pourraient jouer un rôle de centres de ressources offrant des matériels de formation. Toutefois, l’éducation formelle ne suffit pas. Il est nécessaire d’adopter des programmes d’éducation informelle pour atteindre les pauvres et la population rurale lorsque l’analphabétisme est abondant et persistant. En outre, toutes les formes d’éducation doivent respecter les habitudes et les traditions culturelles. Qui plus est, pour ce qui est du renforcement des capacités des OSC, des programmes de formation et de recherche sont très nécessaires pour mettre en place des formateurs compétents et des matériels adéquats en afin de promouvoir l’EPT.

37. Les financements et les partenariats ont été à nouveau évoqués lors de la discussion en

séance plénière. Des stratégies de mobilisation de ressources devraient être élaborées. Cela suppose un renforcement des capacités de suivi des budgets nationaux et des budgets des ministères de l’éducation et des autres ministères apparentés. En outre, le suivi des budgets des bailleurs de fonds internationaux doit être utile non seulement pour la mobilisation de ressources, mais aussi en vue de stratégies de partenariat. Cela suppose une conscience et une connaissance des évolutions qui se manifestent aux niveaux politique, économique et social.

38. L’UNESCO a été citée au cours de la discussion comme susceptible de faciliter le dialogue

avec les gouvernements et les bailleurs de fonds et comme un acteur et un catalyseur du renforcement des capacités des ONG. L’UNESCO pourra également contribuer à sensibiliser les gouvernements et les organisations régionales et internationales au rôle des OSC pour atteindre les objectifs de l’EPT.

39. Un point commun à toutes les régions, tel qu’il s’est exprimé au cours de la discussion, est

le besoin d’un renforcement des compétences en matière de négociation et de lobbying pour permettre aux OSC de mobiliser des ressources et de participer à l’élaboration des politiques.

VI. TRANSFORMER LES PRIORITÉS EN PLANS D’ACTION

40. Cette séance était présentée par Mme Monique Fouilhoux (IE). Les participants à la séance

plénière devaient se partager en quatre groupes thématiques régionaux pour tirer des leçons

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de l’analyse initiale des besoins, des enjeux et des priorités internationales (séance III) et formuler des recommandations régionales pour un Plan d’action. L’objet de cet exercice était de transformer les enseignements tirés de l’expérience du renforcement des capacités en recommandations à caractère régional en vue d’une action internationale. Chaque groupe thématique régional examinait les politiques possibles en vue de formuler des recommandations sur la base des tableaux et questionnaires distribués et d’un exposé présentant des questions destinées à guider la formulation des recommandations régionales. Les discussions régionales ont été consacrées (1) à la mobilisation des ressources en vue du renforcement des capacités, (2) à la constitution de réseaux et le partage des ressources pour le renforcement des capacités, (3) à l’élargissement et l’évolution des paradigmes, (4) à l’engagement en faveur des politiques et (5) à la définition d’objectifs stratégiques et d’actions et partenaires possibles.

41. Les groupes régionaux ont présenté leurs recommandations en séance plénière, en tant que

contribution à la formulation d’un plan d’action international. 42. Le plan d’action de l’Amérique latine a relevé que la perspective politique et la participation

de mouvements sociaux étaient au cœur de tout le processus visant à avoir une incidence sur l’éducation de qualité pour tous. Il a recommandé une stratégie intégrant trois composantes : (i) le renforcement des réseaux et des acteurs régionaux, ainsi que de la recherche, (ii) la pérennisation des ressources/financements, qui suppose des liens avec le secteur privé et un accès aux fonds publics et internationaux ; (iii) le dialogue politique avec les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux. Un tel dialogue doit comprendre des campagnes destinées à l’opinion publique et le suivi d’observatoires citoyens de l’éducation (FLAPE). Certaines recommandations ont souligné le rôle de l’UNESCO en tant que promoteur de l’interaction entre les gouvernements et la société civile et ont demandé à l’UNESCO de considérer les OSC comme des fournisseurs d’information valides, susceptibles de fournir autant d’informations que les gouvernements.

43. Le plan d’action pour l’Asie et le Pacifique a mis en relief les acteurs du renforcement des

capacités et a identifié des lacunes liées à l’inadéquation des ressources, des programmes et des institutions de renforcement des capacités. Il a insisté sur la nécessité de susciter une plus grande volonté politique en faveur de l’EPT. Il a également proposé une stratégie prévoyant des actions spécifiques en vue d’établir des réseaux viables, de générer une capacité à faire pression sur les gouvernements et à négocier avec eux, et d’identifier davantage de ressources.

44. Le plan d’action pour l’Afrique a examiné les activités et les initiatives en matière de

renforcement des capacités, ainsi que les institutions et les partenaires qui soutiennent le travail de renforcement des capacités en Afrique. Il a également identifié les besoins et les priorités pour l’avenir en matière de renforcement des capacités, notamment (1) l’établissement d’un mécanisme de suivi, de contrôle et d’évaluation, (2) la promotion de la recherche et de l’analyse des politiques par l’intermédiaire des universités et de réformes du système éducatif, afin que l’éducation soit mieux adaptée aux cultures et aux besoins linguistiques et (3) la mobilisation de ressources et de financements, avec notamment la mise en place de fonds régionaux plus souples et soumis à une moindre conditionnalité.

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45. Le plan d’action pour les États arabes a souligné l’importance de la coordination au niveau national et régional, ainsi que la nécessité de la sensibilisation au travail en réseau, à la coopération et à la constitution d’alliances. Les besoins de la société civile en matière de renforcement des capacités, tels qu’ils ont été présentés, comprennent : (1) la négociation avec les gouvernements, les décideurs politiques et les bailleurs de fonds en vue de peser sur l’élaboration d’une législation appropriée, (2) la capacité à coordonner les études et recherches de terrain appropriées, (3) la capacité à prendre part à la planification, au suivi et à l’évaluation. Les stratégies consistaient notamment (i) à introduire la perspective de l’EPT au sein des institutions publiques et privées, (ii) à prêter une attention particulière au rôle des médias de masse, de l’informatique et des communications électroniques, en particulier pour l’organisation de campagnes. Elles consistaient également à renforcer les capacités en matière de mobilisation de fonds, d’autofinancement et de recherche. La stratégie couvrait également le renforcement des capacités en matière de lobbying par un meilleur accès à l’information, à la formation et aux ressources.

46. Les exposés ont été suivis d’un débat en séance plénière, en vue de synthétiser les

recommandations régionales pour définir les composantes principales d’un plan d’action international. Ces composantes, telles que définies par le coordonnateur, comprenaient :

(1) La perspective d’un programme de renforcement des capacités, mettant en lumière les changements de paradigmes

(2) Des plans : (i) Stratégie opérationnelle permettant la participation de la société civile aux

politiques d’EPT aux niveaux international, régional et national (principales activités, calendrier, partenaires institutionnels, etc.)

(ii) Mobilisation des ressources, constitution de réseaux et partage de ressources en vue du renforcement des capacités

(iii) Résultats et produits attendus 47. La discussion s’est centrée sur la nécessité de clarifier la signification des politiques,

d’adopter une approche du renforcement des capacités qui se situe au niveau de la base et d’identifier un petit nombre de thèmes communs en vue de l’élaboration d’une stratégie internationale.

48. En clôturant les débats, le coordonnateur a observé que la mise en œuvre des objectifs de

l’EPT repose, fondamentalement, sur les niveaux national et régional. Dans cette perspective, le renforcement des capacités devrait avoir lieu à tous les niveaux où les politiques sont élaborées : ministères, écoles et OSC. Apparaît ainsi l’importance des ressources nécessaires au renforcement des capacités aux niveaux national et local. Une modalité possible en ce sens serait d’affecter des fonds aux bureaux hors Siège de l’UNESCO. Cependant, compte tenu de la multiplicité des acteurs en concurrence, aux niveaux national et régional, pour des fonds ou pour un rôle, il conviendrait que ce mécanisme ne fasse pas double emploi avec des processus en cours, mais se fonde sur ces derniers d’une manière qui leur ajoute de la valeur, au lieu de gaspiller des ressources limitées. Par ailleurs, les bureaux hors Siège de l’UNESCO doivent s’engager plus efficacement auprès des OSC locales. De la sorte, il est nécessaire de clarifier le rôle des bureaux hors Siège de l’UNESCO à tous les niveaux – régional et national. Si l’UNESCO n’est pas une institution de financement, du moins peut-elle jouer un rôle de catalyseur et de lien entre les ONG et les bailleurs de fonds.

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VII. SÉANCE DE CLÔTURE

49. Au cours de la séance de clôture, M. Samir Jarrar a pris acte des délibérations du séminaire et des plans d’action régionaux, les considérant comme un apport majeur à l’élaboration du plan d’action international prévue dans le cadre de la réunion annuelle de la Consultation collective des ONG sur l’EPT (CCNGO/EFA) qui devait se tenir à Beyrouth (Liban) du 9 au 11 décembre 2004.

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Annexe I

PROGRAMME DE TRAVAIL du Séminaire international sur le renforcement des capacités aux fins d’un engagement accru

de la société civile en faveur de l’EPT (7-8 décembre 2004 Beyrouth, Liban)

Première journée – Mardi 7 décembre 9h00 Séance d’accueil Maître de cérémonies M. Samir Jarrar, Point focal régional de la CCNGO/EFA (Arab Resource

Collective) Orateurs M. Victor Billeh, Directeur du Bureau de l’UNESCO à Beyrouth

Mme A.T. Ndong Jatta, Directrice de la Division de l’éducation de base (Siège de l’UNESCO)

9h15 Présentation des participants

9h40 Présentation du programme du Séminaire

10h00 Élaboration du cadre collectif Modérateur : M. Andiwo Obondoh (ANCEFA)

11h30 Pause

11h45 Présentation d’études de cas tirés des régions Mme Monique Fouilhoux (Internationale de l’éducation)

13h30 Déjeuner

15h00 Besoins et enjeux Modérateur : M Bernie Lovegrove (ASPBEA)

16h30 Pause

17h00-18h30 Discussion inter-régionale Définir des priorités internationales communes sur la base de besoins communs

Deuxième journée – Mercredi 8 décembre 9h00 Séance plénière – Rapports et synthèse sur les priorités communes

Modérateur : M. Carlos Zarco (CEAAL)

10h00 Transformer les priorités en plans d’action – Discussion régionale (i) Mobilisation de ressources pour le renforcement des capacités ; (ii) Constitution de réseaux ; (iii) Partage des ressources pour le renforcement des capacités ; (iv) Élargissement et évolution des paradigmes/cadres du renforcement des capacités ; (v) Engagements en faveur des politiques ; (vi) Définir les objectifs stratégiques et les actions et partenaires possibles

11h00 Pause

11h15 Transformer les priorités en action Modérateurs : Mme Monique Fouilhoux ; M. Andiwo Obondoh

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Séance plénière – Rapports sur les plans d’action – Discussion ouverte sur les plans d’action et le rôle de la CCNGO/EFA - Recommandations pour la réunion annuelle de la CCNGO

13h00-13h30 Séance de clôture