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Données sociodémographiques en bref CONDITIONS DE VIE INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC Juin 2014 | Volume 18, numéro 3 Portrait de la scolarité des immigrants du Québec à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages par Marc-André Gauthier 1 En 2011, environ 50 000 immigrants se sont établis en sol québécois (ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC, 2013 : 11). Comparativement à la population native, les nouveaux arri- vants présentent généralement un niveau de scolarité plus élevé se caractérisant par une forte proportion de détenteurs de diplômés uni- versitaires. Il est largement reconnu que l’éducation contribue à l’amé- lioration de la qualité de vie et du bien-être socioéconomique des indi- vidus. Or, les immigrants profiteraient moins des avantages associés à la scolarité, notamment en ce qui a trait aux revenus, un phénomène qui toucherait plus particulièrement le Québec (Boulet, 2014). Cette situation découlerait en somme des problèmes interreliés de la recon- naissance des qualifications et de l’intégration au marché du travail 2 . La présente analyse souhaite éclairer ces enjeux cruciaux en présentant un portrait de la scolarité des immigrants à partir des résultats de l’une des principales sources de données en la matière, l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 de Statistique Canada. TABLE DES MATIèRES Portrait de la scolarité des immigrants du Québec à partir de l’Enquête nationale auprès des ménages 1 La crainte de la criminalité : qui et pourquoi? 8 La présence ou l’absence d’emploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et l’état de santé et le niveau de stress perçus? 17 Regard sur la mobilité de la population québécoise 23 Une forte proportion d’immigrants québécois ont atteint le niveau universitaire Selon les résultats de l’ENM, le nombre d’immigrants de 25 à 64 ans présents au Québec se chiffre à 650 000 en 2011 2 . Globalement, leur profil scolaire est analogue à celui des immigrants des autres pro- vinces (données non présentées). La comparaison des profils sco- laires entre les immigrants et les non- immigrants du Québec met toutefois en relief des différences majeures (tableau 1). Les immigrants appa- raissent ainsi beaucoup plus scola- risés que la population native, ce qui est en somme largement attribuable à la politique de sélection des immi- grants appliquée par le gouverne- ment du Québec 3 . C’est du côté de la diplomation de niveau universitaire que s’illustrent le plus nettement les immigrants. Un peu plus de 37 % des immigrants du Québec en 2011 sont titulaires d’un certificat, diplôme ou grade universitaire, un pourcentage lar- gement supérieur à celui rencontré chez la population native (21 %). Plus précisément, près de 20 % des 1. L’auteur tient à remercier Marie-Eve Tremblay de la Direction de la méthodologie et de la qualité, Christine Lessard de la Direction des statistiques économiques et le ministère de la Culture et des Communautés culturelles pour leurs commentaires sur la version préliminaire du texte. 2. Ce qui représente les deux tiers de la population immigrante âgée de 15 ans et plus. 3. En ce qui concerne les implications de la politique de sélection, voir la conclusion.

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Donneacuteessociodeacutemographiques en bref

CONDITIONS DE VIE

INSTITUTDE LA STATISTIQUEDU QUEacuteBEC

Juin 2014 | Volume 18 numeacutero 3

Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages

par Marc-Andreacute Gauthier1

En 2011 environ 50 000 immigrants se sont eacutetablis en sol queacutebeacutecois (ministegravere de lrsquoImmigration et des Communauteacutes culturelles (MICC 2013 11) Comparativement agrave la population native les nouveaux arri-vants preacutesentent geacuteneacuteralement un niveau de scolariteacute plus eacuteleveacute se caracteacuterisant par une forte proportion de deacutetenteurs de diplocircmeacutes uni-versitaires Il est largement reconnu que lrsquoeacuteducation contribue agrave lrsquoameacute-lioration de la qualiteacute de vie et du bien-ecirctre socioeacuteconomique des indi-vidus Or les immigrants profiteraient moins des avantages associeacutes agrave la scolariteacute notamment en ce qui a trait aux revenus un pheacutenomegravene qui toucherait plus particuliegraverement le Queacutebec (Boulet 2014) Cette situation deacutecoulerait en somme des problegravemes interrelieacutes de la recon-naissance des qualifications et de lrsquointeacutegration au marcheacute du travail2 La preacutesente analyse souhaite eacuteclairer ces enjeux cruciaux en preacutesentant un portrait de la scolariteacute des immigrants agrave partir des reacutesultats de lrsquoune des principales sources de donneacutees en la matiegravere lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages (ENM) de 2011 de Statistique Canada

TABlE DES MATIegraverES

Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages 1

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi 8

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus 17

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise 23

Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire

Selon les reacutesultats de lrsquoENM le nombre drsquoimmigrants de 25 agrave 64 ans preacutesents au Queacutebec se chiffre agrave 650 000 en 20112 Globalement leur profil scolaire est analogue agrave celui des immigrants des autres pro-vinces (donneacutees non preacutesenteacutees) La comparaison des profils sco-laires entre les immigrants et les non-immigrants du Queacutebec met toutefois en relief des diffeacuterences majeures (tableau 1) Les immigrants appa-raissent ainsi beaucoup plus scola-riseacutes que la population native ce qui est en somme largement attribuable agrave la politique de seacutelection des immi-grants appliqueacutee par le gouverne-ment du Queacutebec3

Crsquoest du cocircteacute de la diplomation de niveau universitaire que srsquoillustrent le plus nettement les immigrants Un peu plus de 37 des immigrants du Queacutebec en 2011 sont titulaires drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire un pourcentage lar-gement supeacuterieur agrave celui rencontreacute chez la population native (21 ) Plus preacuteciseacutement pregraves de 20 des

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Marie-Eve Tremblay de la Direction de la meacutethodologie et de la qualiteacute Christine Lessard de la Direction des statistiques eacuteconomiques et le ministegravere de la Culture et des Communauteacutes culturelles pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte

2 Ce qui repreacutesente les deux tiers de la population immigrante acircgeacutee de 15 ans et plus

3 En ce qui concerne les implications de la politique de seacutelection voir la conclusion

[ 2 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Meacutethodologie

Les donneacutees du preacutesent article proviennent de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages (ENM) de Statistique Canada enquecircte qui srsquoest substitueacutee au questionnaire long des Recensements en 2011 Pour des raisons drsquoordre meacutethodolo-gique qui reacutesident principalement dans le fait que lrsquoENM soit une enquecircte agrave participation volontaire on ne peut pas tenir pour acquis que les donneacutees preacutesenteacutees dans le cadre de cette analyse soient directement comparables agrave celles des Recensements de la population (avant 20114) Drsquoautre part lrsquoabsence de coefficients de variation compromet la possibiliteacute de calcul des intervalles de confiance et donc la reacutealisation de tests statistiques Par conseacutequent les diffeacuterences entre les estimations qui affichent une grande proximiteacute exigent drsquoecirctre interpreacuteteacutees avec circonspection

LrsquoENM comporte un taux global de non-reacuteponse de 26 pour le Canada et de 22 pour le Queacutebec5 Afin drsquoeacutevaluer si les estimations produites semblaient coheacuterentes et allaient dans un sens analogue agrave celui des tendances geacuteneacuteralement observeacutees les reacutesultats ont fait lrsquoobjet de validations aupregraves de sources de donneacutees alternatives soit lrsquoEnquecircte sur la popu-lation active lrsquoEnquecircte sociale et geacuteneacuterale de 2011 et le Recensement de 2006 Par rapport au Recensement de 2006 la variable laquo statut drsquoimmigrant reccedilu raquo comporte un taux drsquoimputation semblable soit de 11 (Statistique Canada 2013 9) Crsquoest-agrave-dire que lrsquoon a imputeacute une valeur agrave un reacutepondant sur cent qui soit nrsquoa pas reacutepondu agrave la question ou soit a fourni une reacuteponse jugeacutee non valide6 La variable laquo anneacutee drsquoimmigration raquo comporte un taux drsquoimputation supeacuterieur soit de 115 pour le Queacutebec Ce taux deacutecoule probablement drsquoun laquo biais de meacutemoire raquo des immigrants qui ne se souviennent pas preacuteciseacutement de lrsquoanneacutee ougrave ils ont eacuteteacute reccedilus ou confondent lrsquoanneacutee drsquoacceptation de la demande drsquoimmigration et lrsquoanneacutee drsquoarriveacutee au pays Cela dit les taux drsquoimputation associeacutes agrave ces questions ne posent pas de problegraveme majeur relativement agrave la qualiteacute des donneacutees produites dans la mesure ougrave ils sont faibles et similaires agrave ceux du Recensement de 2006 La mecircme conclu-sion srsquoapplique en ce qui a trait aux taux drsquoimputation lieacutes aux variables laquo plus haut niveau de scolariteacute atteint raquo laquo principal domaine drsquoeacutetudes raquo et laquo lieu des eacutetudes raquo (taux drsquoimputation pouvant atteindre 15 )

La population analyseacutee est acircgeacutee de 25 agrave 64 ans soit la portion regroupant les individus ayant geacuteneacuteralement termineacute leur formation initiale et qui ont inteacutegreacute les rangs de la population active Les laquo immigrants raquo comprennent les personnes laquo qui ont deacutejagrave eacuteteacute immigrants reccedilus ou reacutesidents permanents crsquoest-agrave-dire des personnes agrave qui les autoriteacutes ont accordeacute le droit de reacutesider au Canada en permanence raquo (Statistique Canada 2013 4) Le plus haut niveau de scolariteacute est deacutefini agrave partir du plus haut certificat obtenu par la personne Ce concept renvoie agrave une hieacuterarchie des attestations drsquoeacutetudes qui ne srsquoap-plique pas agrave certains programmes offerts par les diffeacuterents types drsquoeacutetablissements scolaires7 De plus notons que cette notion de hieacuterarchie peut srsquoaveacuterer probleacutematique chez les diplocircmeacutes drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec dans la mesure ougrave le diplocircme professionnel peut ecirctre obtenu en lieu et place drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou apregraves lrsquoobtention drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires Le principal domaine drsquoeacutetudes est deacutetermineacute agrave partir du certificat diplocircme ou grade uni-versitaire et des cateacutegories de la Classification des programmes drsquoenseignement (CPE) Canada 2011 Dans la mesure ougrave le Recensement de 2006 est baseacute sur la CPE de 2001 les donneacutees de lrsquoENM sur le sujet ne peuvent pas ecirctre directement compareacutees aux recensements anteacuterieurs

La cateacutegorie laquo aucun diplocircme raquo deacutesigne les personnes nrsquoayant pas obtenu minimalement le diplocircme drsquoeacutetudes secondaires Le laquo diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat raquo comprend le laquo diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat raquo le laquo diplocircme en meacutedecine le diplocircme en meacutedecine dentaire ou veacuteteacuterinaire ou en optomeacutetrie raquo et les grades de maicirctrise et de doctorat Le laquo diplocircme drsquoune eacutecole de meacutetier raquo comprend aussi les certificats drsquoapprenti inscrit Agrave ce sujet la version fran-ccedilaise du questionnaire de lrsquoENM a vraisemblablement engendreacute un biais chez les reacutepondants du Queacutebec Contrairement agrave la version anglaise le questionnaire franccedilais speacutecifie les certificats octroyeacutes par les centres de formation professionnelle Cet ajout aurait eu pour effet drsquoentraicircner une hausse importante de la deacuteclaration du diplocircme drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec Par conseacutequent les comparaisons interprovinciales exigent la preacutecaution Une telle recommandation srsquoapplique drsquoailleurs aux estimations relatives au certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat dans la mesure ougrave les personnes interrogeacutees semblent avoir surdeacuteclareacute ce certificat (Statistique Canada 2013 b 12)

4 Agrave ce sujet voir ISQ 2013

5 Le taux global de non-reacuteponse est calculeacute agrave partir de la non-reacuteponse du meacutenage (le questionnaire nrsquoa reacutecolteacute aucune reacuteponse) et de la non-reacuteponse partielle (certaines questions sont demeureacutees sans reacuteponse) Le taux est pondeacutereacute afin de tenir compte du poids populationnel du meacutenage Agrave noter que Statistique Canada ne fournit pas drsquoinformation sur le taux global de non-reacuteponse de la population immigrante

6 Statistique Canada avance agrave cet effet que lrsquoimputation laquo ameacuteliore la qualiteacute des donneacutees en reacuteduisant les lacunes causeacutees par la non-reacuteponse raquo (Statistique Canada 2013 9)

7 Statistique Canada (2011) laquo Classification du plus haut niveau de scolariteacute atteint raquo document disponible agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccaconceptsdefinitionseducation-class02-frahtm]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 3 ]

immigrants sont deacutetenteurs drsquoun bacca-laureacuteat agrave titre de plus haut niveau de scolariteacute atteint contre 14 des non-immigrants Les immigrants titulaires drsquoun diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat sont eacutegalement beaucoup plus repreacutesenteacutes pregraves drsquoun immigrant sur cinq (18 ) deacutetient un tel diplocircme contre moins drsquoun non-immigrant sur

Tableau 1Reacutepartition de la population acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants Total

Aucun diplocircme 131 151 148Diplocircme deacutetudes secondaires 166 201 195Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 703 647 657Certificat dune eacutecole de meacutetiers 110 204 189Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 144 191 183Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 78 47 51Certificat diplocircme ou grade universitaire 371 205 233

Baccalaureacuteat 196 140 149Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 175 66 84

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 2Proportion de la population de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint le statut dimmigrant et le sexe Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

Aucun diplocircme 120 141 131 167 136 151Diplocircme deacutetudes secondaires 164 168 166 190 212 201Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 716 691 703 643 652 647Certificat dune eacutecole de meacutetiers 118 103 110 248 162 204Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 137 151 144 171 211 191Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 73 83 78 39 54 47Certificat diplocircme ou grade universitaire 389 354 371 186 225 205

Baccalaureacuteat 194 198 196 123 156 140Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 195 156 175 62 69 66

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

dix (7 ) Cette plus grande repreacutesen-tation relative des immigrants au niveau des eacutetudes universitaires contraste avec les reacutesultats des diplocircmeacutes drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec Alors que deux personnes sur dix ont atteint ce niveau de scolariteacute du cocircteacute des non-immigrants on ne retrouve qursquoune per-sonne sur dix parmi les immigrants

les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes

Dans la population immigrante les hommes semblent proportionnellement plus nombreux que les femmes agrave avoir termineacute des eacutetudes postsecondaires (72 c 69 ) (tableau 2) notamment agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (39 c 35 ) Au niveau universitaire la diffeacuterence entre les sexes srsquoexplique par le fait que les hommes sont plus nombreux que les femmes en proportion agrave avoir obtenu un diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat (20 c 16 ) En effet dans la population issue de lrsquoimmigra-tion les personnes dont le plus haut niveau de scolariteacute atteint est le bac-calaureacuteat repreacutesentent sensiblement le mecircme pourcentage chez les hommes et chez les femmes (environ 19 ) La situation diverge de celle observeacutee dans la population non immigrante ougrave en 2011 les femmes sont leacutegegraverement plus nombreuses que les hommes agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (23 c 19 )

[ 4 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

De plus les immigrantes tendent agrave ecirctre plus nombreuses en proportion que les immigrants agrave nrsquoavoir aucune qualifica-tion (14 c 12 ) reacutesultat qui srsquoop-pose encore une fois aux diffeacuterences de genre observeacutees chez les non-immi-grants (14 c 17 ) En fait crsquoest uni-quement au niveau professionnel que lrsquoon constate des divergences entre les genres semblables agrave celles noteacutees chez les non-immigrants Les hommes immigrants semblent relativement plus nombreux que les femmes agrave avoir atteint le niveau professionnel (12 c 10 ) quoique lrsquoeacutecart entre les sexes apparaicirct beaucoup moins prononceacute ici que celui constateacute chez les non-immi-grants du mecircme niveau (25 c 16 )

les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants

La reacutepartition des immigrants ayant un certificat diplocircme ou grade uni-versitaire selon le champ drsquoeacutetudes8 deacutemontre que agrave lrsquoinstar de la popula-tion native du Queacutebec la plus grande part parmi eux ont reacutealiseacute leurs eacutetudes dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo (22 ) Par contre les immigrants se distinguent au sein des trois domaines acadeacute-miques suivants laquo architecture geacutenie et services connexes raquo laquo eacuteducation raquo et laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo (tableau 3) Pregraves de 20 des immigrants diplocircmeacutes de lrsquouniversiteacute ont termineacute leurs eacutetudes dans le premier domaine contre seu-lement 9 des non-immigrants En ventilant les donneacutees de la cateacutego-rie laquo architecture geacutenie et services connexes raquo on constate que 18 des immigrants ont reacutealiseacute leur parcours en geacutenie (donneacutee non illustreacutee) La comparaison de ce chiffre agrave celui des non-immigrants (8 ) incline agrave penser que les immigrants expriment une preacute-feacuterence plus prononceacutee pour les pro-grammes drsquoingeacutenierie Or il peut srsquoagir drsquoun effet deacutecoulant de la seacutelection des immigrants en fonction de critegraveres eacuteco-

nomiques Ces groupes se distinguent drsquoautre part dans le domaine de lrsquoeacutedu-cation les non-immigrants eacutetant cette fois-ci proportionnellement plus repreacute-senteacutes que les immigrants (17 c 6 ) Enfin les immigrants ont plus souvent tendance agrave avoir reacutealiseacute des eacutetudes universitaires dans le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo 8 parmi eux ont deacuteclareacute deacutetenir un diplocircme dans ce domaine drsquoeacutetudes contre seu-lement 3 de la population native

Pregraves de la moitieacute des immigrants ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec

Le pays drsquoobtention du diplocircme repreacute-senterait un facteur qui influence la pro-babiliteacute drsquointeacutegration des immigrants au marcheacute du travail On soulegraveve agrave cet eacutegard que la reconnaissance des

8 Tels que regroupeacutes par la Classification des programmes drsquoeacutetudes Canada 2011

Tableau 3Reacutepartition de la population de 25 agrave 64 ans deacutetentrice drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire selon le domaine drsquoeacutetudes et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Agriculture ressources naturelles et conservation 18 15Architecture geacutenie et services connexes 197 91Arts visuels et dinterpreacutetation et technologie des communications 28 38Commerce gestion et administration publique 221 247Eacuteducation 63 168Matheacutematiques informatique et sciences de linformation 80 32Santeacute et domaines connexes 95 116Sciences humaines 73 69Sciences physiques et de la vie et technologies 80 49Sciences sociales et de comportement et droit 142 173Services personnels de protection et de transport 04 01Autres 00 01

Total 100 100

Note En raison de lrsquoarrondissement le total ne correspond pas neacutecessairement agrave la somme des parties

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

diplocircmes obtenus agrave lrsquoeacutetranger serait particuliegraverement probleacutematique au Queacutebec (Boudarbat 2011 13) Or pregraves de la moitieacute des personnes deacuteten-trices drsquoun diplocircme de niveau postse-condaire qui ont choisi de srsquoeacutetablir au Queacutebec ont obtenu leur diplocircme le plus eacuteleveacute dans une institution drsquoenseigne-ment queacutebeacutecoise (donneacutee non preacute-senteacutee) Crsquoest donc environ 260 000 personnes qui agrave un moment ou agrave un autre ont freacutequenteacute le systegraveme scolaire queacutebeacutecois Ainsi on peut retrouver des immigrants qui ont reacutealiseacute ou poursuivi leurs eacutetudes apregraves srsquoecirctre vu accorder la reacutesidence permanente et drsquoautres qui ont obtenu un diplocircme queacutebeacutecois en tant qursquoeacutetudiants eacutetrangers Agrave cet effet on estime qursquoenviron le tiers des eacutetudiants internationaux du Queacutebec ont fait une demande drsquoimmigration en 2008 (Chatel-DeRepentigny et coll 2011 17)

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 5 ]

La figure semble indiquer qursquoune part non neacutegligeable drsquoimmigrants pour-suit des eacutetudes postsecondaires apregraves avoir eacuteteacute officiellement reccedilus au pays Agrave cet effet les donneacutees deacutemontrent que la probabiliteacute drsquoavoir obtenu un diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires au Queacutebec augmente avec le nombre drsquoanneacutees eacutecouleacutees depuis lrsquoarriveacutee au pays Environ 70 des personnes ayant immigreacute au Queacutebec avant 1991 ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes post-secondaires le plus eacuteleveacute dans la pro-vince un pourcentage qui diminue agrave un peu moins de 50 pour celles arriveacutees entre 1991 et 2000 agrave 34 entre 2001 et 2005 puis agrave moins de 20 chez la cohorte la plus reacutecente (entre 2006 et 2011) Le jeune acircge des immigrants provenant des cohortes plus anciennes peut expliquer ces chiffres on retrouve ainsi en 2011 les enfants des immi-grants qui ont chemineacute dans le systegraveme scolaire queacutebeacutecois et qui ont mainte-nant atteint au moins lrsquoacircge de 25 ans

le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge

Agrave lrsquoexemple de la population native les jeunes immigrants sont geacuteneacuterale-ment plus scolariseacutes que leurs aicircneacutes Comme on peut lrsquoobserver au tableau 4 les immigrants les plus jeunes faisant

Figure 1Proportion des immigrants de 25 agrave 64 deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postsecondaire qui ont obtenu le plus haut diplocircme au Queacutebec selon la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Avant 1991

708

493

344

176

1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011042 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 4Reacutepartition de la population immigrante acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le groupe drsquoacircge Queacutebec 2011

25 agrave 34 ans 35 agrave 44 ans 45 agrave 54 ans 55 agrave 64 ans Total

Aucun diplocircme 84 90 151 222 131Diplocircme deacutetudes secondaires 153 135 184 206 166Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 763 775 666 572 703Certificat dune eacutecole de meacutetiers 94 107 124 117 110Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 153 147 148 125 144Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 77 88 77 66 78Certificat diplocircme ou grade universitaire 439 434 317 264 371

Baccalaureacuteat 240 229 163 135 196Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 199 204 155 129 175

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

partie des deux premiers groupes drsquoacircge preacutesentent des niveaux de sco-larisation semblables qui contrastent avec ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans Crsquoest du cocircteacute de la non-diplomation et de la scolariteacute universi-taire que se distinguent fondamentale-ment les immigrants les plus jeunes de leurs pairs plus acircgeacutes Moins de 10 des immigrants de 25 agrave 34 ans et de 35 agrave 44 ans nrsquoavaient aucun diplocircme alors que cette proportion grimpe res-

pectivement de 15 agrave 22 chez ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans La seconde distinction drsquoimportance entre les groupes se relegraveve du cocircteacute des diplocircmeacutes de niveau universitaire Ainsi plus de 40 des immigrants inclus dans les groupes drsquoacircge les plus jeunes ont deacuteclareacute deacutetenir un certificat diplocircme ou grade universitaire alors que cette proportion nrsquoatteint que 32 chez le groupe acircgeacute de 45 agrave 54 ans et 26 chez celui acircgeacute de 55 agrave 64 ans

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

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20

30

40

50

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70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

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Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

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PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 2 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Meacutethodologie

Les donneacutees du preacutesent article proviennent de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages (ENM) de Statistique Canada enquecircte qui srsquoest substitueacutee au questionnaire long des Recensements en 2011 Pour des raisons drsquoordre meacutethodolo-gique qui reacutesident principalement dans le fait que lrsquoENM soit une enquecircte agrave participation volontaire on ne peut pas tenir pour acquis que les donneacutees preacutesenteacutees dans le cadre de cette analyse soient directement comparables agrave celles des Recensements de la population (avant 20114) Drsquoautre part lrsquoabsence de coefficients de variation compromet la possibiliteacute de calcul des intervalles de confiance et donc la reacutealisation de tests statistiques Par conseacutequent les diffeacuterences entre les estimations qui affichent une grande proximiteacute exigent drsquoecirctre interpreacuteteacutees avec circonspection

LrsquoENM comporte un taux global de non-reacuteponse de 26 pour le Canada et de 22 pour le Queacutebec5 Afin drsquoeacutevaluer si les estimations produites semblaient coheacuterentes et allaient dans un sens analogue agrave celui des tendances geacuteneacuteralement observeacutees les reacutesultats ont fait lrsquoobjet de validations aupregraves de sources de donneacutees alternatives soit lrsquoEnquecircte sur la popu-lation active lrsquoEnquecircte sociale et geacuteneacuterale de 2011 et le Recensement de 2006 Par rapport au Recensement de 2006 la variable laquo statut drsquoimmigrant reccedilu raquo comporte un taux drsquoimputation semblable soit de 11 (Statistique Canada 2013 9) Crsquoest-agrave-dire que lrsquoon a imputeacute une valeur agrave un reacutepondant sur cent qui soit nrsquoa pas reacutepondu agrave la question ou soit a fourni une reacuteponse jugeacutee non valide6 La variable laquo anneacutee drsquoimmigration raquo comporte un taux drsquoimputation supeacuterieur soit de 115 pour le Queacutebec Ce taux deacutecoule probablement drsquoun laquo biais de meacutemoire raquo des immigrants qui ne se souviennent pas preacuteciseacutement de lrsquoanneacutee ougrave ils ont eacuteteacute reccedilus ou confondent lrsquoanneacutee drsquoacceptation de la demande drsquoimmigration et lrsquoanneacutee drsquoarriveacutee au pays Cela dit les taux drsquoimputation associeacutes agrave ces questions ne posent pas de problegraveme majeur relativement agrave la qualiteacute des donneacutees produites dans la mesure ougrave ils sont faibles et similaires agrave ceux du Recensement de 2006 La mecircme conclu-sion srsquoapplique en ce qui a trait aux taux drsquoimputation lieacutes aux variables laquo plus haut niveau de scolariteacute atteint raquo laquo principal domaine drsquoeacutetudes raquo et laquo lieu des eacutetudes raquo (taux drsquoimputation pouvant atteindre 15 )

La population analyseacutee est acircgeacutee de 25 agrave 64 ans soit la portion regroupant les individus ayant geacuteneacuteralement termineacute leur formation initiale et qui ont inteacutegreacute les rangs de la population active Les laquo immigrants raquo comprennent les personnes laquo qui ont deacutejagrave eacuteteacute immigrants reccedilus ou reacutesidents permanents crsquoest-agrave-dire des personnes agrave qui les autoriteacutes ont accordeacute le droit de reacutesider au Canada en permanence raquo (Statistique Canada 2013 4) Le plus haut niveau de scolariteacute est deacutefini agrave partir du plus haut certificat obtenu par la personne Ce concept renvoie agrave une hieacuterarchie des attestations drsquoeacutetudes qui ne srsquoap-plique pas agrave certains programmes offerts par les diffeacuterents types drsquoeacutetablissements scolaires7 De plus notons que cette notion de hieacuterarchie peut srsquoaveacuterer probleacutematique chez les diplocircmeacutes drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec dans la mesure ougrave le diplocircme professionnel peut ecirctre obtenu en lieu et place drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou apregraves lrsquoobtention drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires Le principal domaine drsquoeacutetudes est deacutetermineacute agrave partir du certificat diplocircme ou grade uni-versitaire et des cateacutegories de la Classification des programmes drsquoenseignement (CPE) Canada 2011 Dans la mesure ougrave le Recensement de 2006 est baseacute sur la CPE de 2001 les donneacutees de lrsquoENM sur le sujet ne peuvent pas ecirctre directement compareacutees aux recensements anteacuterieurs

La cateacutegorie laquo aucun diplocircme raquo deacutesigne les personnes nrsquoayant pas obtenu minimalement le diplocircme drsquoeacutetudes secondaires Le laquo diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat raquo comprend le laquo diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat raquo le laquo diplocircme en meacutedecine le diplocircme en meacutedecine dentaire ou veacuteteacuterinaire ou en optomeacutetrie raquo et les grades de maicirctrise et de doctorat Le laquo diplocircme drsquoune eacutecole de meacutetier raquo comprend aussi les certificats drsquoapprenti inscrit Agrave ce sujet la version fran-ccedilaise du questionnaire de lrsquoENM a vraisemblablement engendreacute un biais chez les reacutepondants du Queacutebec Contrairement agrave la version anglaise le questionnaire franccedilais speacutecifie les certificats octroyeacutes par les centres de formation professionnelle Cet ajout aurait eu pour effet drsquoentraicircner une hausse importante de la deacuteclaration du diplocircme drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec Par conseacutequent les comparaisons interprovinciales exigent la preacutecaution Une telle recommandation srsquoapplique drsquoailleurs aux estimations relatives au certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat dans la mesure ougrave les personnes interrogeacutees semblent avoir surdeacuteclareacute ce certificat (Statistique Canada 2013 b 12)

4 Agrave ce sujet voir ISQ 2013

5 Le taux global de non-reacuteponse est calculeacute agrave partir de la non-reacuteponse du meacutenage (le questionnaire nrsquoa reacutecolteacute aucune reacuteponse) et de la non-reacuteponse partielle (certaines questions sont demeureacutees sans reacuteponse) Le taux est pondeacutereacute afin de tenir compte du poids populationnel du meacutenage Agrave noter que Statistique Canada ne fournit pas drsquoinformation sur le taux global de non-reacuteponse de la population immigrante

6 Statistique Canada avance agrave cet effet que lrsquoimputation laquo ameacuteliore la qualiteacute des donneacutees en reacuteduisant les lacunes causeacutees par la non-reacuteponse raquo (Statistique Canada 2013 9)

7 Statistique Canada (2011) laquo Classification du plus haut niveau de scolariteacute atteint raquo document disponible agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccaconceptsdefinitionseducation-class02-frahtm]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 3 ]

immigrants sont deacutetenteurs drsquoun bacca-laureacuteat agrave titre de plus haut niveau de scolariteacute atteint contre 14 des non-immigrants Les immigrants titulaires drsquoun diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat sont eacutegalement beaucoup plus repreacutesenteacutes pregraves drsquoun immigrant sur cinq (18 ) deacutetient un tel diplocircme contre moins drsquoun non-immigrant sur

Tableau 1Reacutepartition de la population acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants Total

Aucun diplocircme 131 151 148Diplocircme deacutetudes secondaires 166 201 195Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 703 647 657Certificat dune eacutecole de meacutetiers 110 204 189Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 144 191 183Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 78 47 51Certificat diplocircme ou grade universitaire 371 205 233

Baccalaureacuteat 196 140 149Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 175 66 84

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 2Proportion de la population de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint le statut dimmigrant et le sexe Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

Aucun diplocircme 120 141 131 167 136 151Diplocircme deacutetudes secondaires 164 168 166 190 212 201Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 716 691 703 643 652 647Certificat dune eacutecole de meacutetiers 118 103 110 248 162 204Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 137 151 144 171 211 191Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 73 83 78 39 54 47Certificat diplocircme ou grade universitaire 389 354 371 186 225 205

Baccalaureacuteat 194 198 196 123 156 140Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 195 156 175 62 69 66

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

dix (7 ) Cette plus grande repreacutesen-tation relative des immigrants au niveau des eacutetudes universitaires contraste avec les reacutesultats des diplocircmeacutes drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec Alors que deux personnes sur dix ont atteint ce niveau de scolariteacute du cocircteacute des non-immigrants on ne retrouve qursquoune per-sonne sur dix parmi les immigrants

les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes

Dans la population immigrante les hommes semblent proportionnellement plus nombreux que les femmes agrave avoir termineacute des eacutetudes postsecondaires (72 c 69 ) (tableau 2) notamment agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (39 c 35 ) Au niveau universitaire la diffeacuterence entre les sexes srsquoexplique par le fait que les hommes sont plus nombreux que les femmes en proportion agrave avoir obtenu un diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat (20 c 16 ) En effet dans la population issue de lrsquoimmigra-tion les personnes dont le plus haut niveau de scolariteacute atteint est le bac-calaureacuteat repreacutesentent sensiblement le mecircme pourcentage chez les hommes et chez les femmes (environ 19 ) La situation diverge de celle observeacutee dans la population non immigrante ougrave en 2011 les femmes sont leacutegegraverement plus nombreuses que les hommes agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (23 c 19 )

[ 4 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

De plus les immigrantes tendent agrave ecirctre plus nombreuses en proportion que les immigrants agrave nrsquoavoir aucune qualifica-tion (14 c 12 ) reacutesultat qui srsquoop-pose encore une fois aux diffeacuterences de genre observeacutees chez les non-immi-grants (14 c 17 ) En fait crsquoest uni-quement au niveau professionnel que lrsquoon constate des divergences entre les genres semblables agrave celles noteacutees chez les non-immigrants Les hommes immigrants semblent relativement plus nombreux que les femmes agrave avoir atteint le niveau professionnel (12 c 10 ) quoique lrsquoeacutecart entre les sexes apparaicirct beaucoup moins prononceacute ici que celui constateacute chez les non-immi-grants du mecircme niveau (25 c 16 )

les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants

La reacutepartition des immigrants ayant un certificat diplocircme ou grade uni-versitaire selon le champ drsquoeacutetudes8 deacutemontre que agrave lrsquoinstar de la popula-tion native du Queacutebec la plus grande part parmi eux ont reacutealiseacute leurs eacutetudes dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo (22 ) Par contre les immigrants se distinguent au sein des trois domaines acadeacute-miques suivants laquo architecture geacutenie et services connexes raquo laquo eacuteducation raquo et laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo (tableau 3) Pregraves de 20 des immigrants diplocircmeacutes de lrsquouniversiteacute ont termineacute leurs eacutetudes dans le premier domaine contre seu-lement 9 des non-immigrants En ventilant les donneacutees de la cateacutego-rie laquo architecture geacutenie et services connexes raquo on constate que 18 des immigrants ont reacutealiseacute leur parcours en geacutenie (donneacutee non illustreacutee) La comparaison de ce chiffre agrave celui des non-immigrants (8 ) incline agrave penser que les immigrants expriment une preacute-feacuterence plus prononceacutee pour les pro-grammes drsquoingeacutenierie Or il peut srsquoagir drsquoun effet deacutecoulant de la seacutelection des immigrants en fonction de critegraveres eacuteco-

nomiques Ces groupes se distinguent drsquoautre part dans le domaine de lrsquoeacutedu-cation les non-immigrants eacutetant cette fois-ci proportionnellement plus repreacute-senteacutes que les immigrants (17 c 6 ) Enfin les immigrants ont plus souvent tendance agrave avoir reacutealiseacute des eacutetudes universitaires dans le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo 8 parmi eux ont deacuteclareacute deacutetenir un diplocircme dans ce domaine drsquoeacutetudes contre seu-lement 3 de la population native

Pregraves de la moitieacute des immigrants ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec

Le pays drsquoobtention du diplocircme repreacute-senterait un facteur qui influence la pro-babiliteacute drsquointeacutegration des immigrants au marcheacute du travail On soulegraveve agrave cet eacutegard que la reconnaissance des

8 Tels que regroupeacutes par la Classification des programmes drsquoeacutetudes Canada 2011

Tableau 3Reacutepartition de la population de 25 agrave 64 ans deacutetentrice drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire selon le domaine drsquoeacutetudes et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Agriculture ressources naturelles et conservation 18 15Architecture geacutenie et services connexes 197 91Arts visuels et dinterpreacutetation et technologie des communications 28 38Commerce gestion et administration publique 221 247Eacuteducation 63 168Matheacutematiques informatique et sciences de linformation 80 32Santeacute et domaines connexes 95 116Sciences humaines 73 69Sciences physiques et de la vie et technologies 80 49Sciences sociales et de comportement et droit 142 173Services personnels de protection et de transport 04 01Autres 00 01

Total 100 100

Note En raison de lrsquoarrondissement le total ne correspond pas neacutecessairement agrave la somme des parties

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

diplocircmes obtenus agrave lrsquoeacutetranger serait particuliegraverement probleacutematique au Queacutebec (Boudarbat 2011 13) Or pregraves de la moitieacute des personnes deacuteten-trices drsquoun diplocircme de niveau postse-condaire qui ont choisi de srsquoeacutetablir au Queacutebec ont obtenu leur diplocircme le plus eacuteleveacute dans une institution drsquoenseigne-ment queacutebeacutecoise (donneacutee non preacute-senteacutee) Crsquoest donc environ 260 000 personnes qui agrave un moment ou agrave un autre ont freacutequenteacute le systegraveme scolaire queacutebeacutecois Ainsi on peut retrouver des immigrants qui ont reacutealiseacute ou poursuivi leurs eacutetudes apregraves srsquoecirctre vu accorder la reacutesidence permanente et drsquoautres qui ont obtenu un diplocircme queacutebeacutecois en tant qursquoeacutetudiants eacutetrangers Agrave cet effet on estime qursquoenviron le tiers des eacutetudiants internationaux du Queacutebec ont fait une demande drsquoimmigration en 2008 (Chatel-DeRepentigny et coll 2011 17)

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 5 ]

La figure semble indiquer qursquoune part non neacutegligeable drsquoimmigrants pour-suit des eacutetudes postsecondaires apregraves avoir eacuteteacute officiellement reccedilus au pays Agrave cet effet les donneacutees deacutemontrent que la probabiliteacute drsquoavoir obtenu un diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires au Queacutebec augmente avec le nombre drsquoanneacutees eacutecouleacutees depuis lrsquoarriveacutee au pays Environ 70 des personnes ayant immigreacute au Queacutebec avant 1991 ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes post-secondaires le plus eacuteleveacute dans la pro-vince un pourcentage qui diminue agrave un peu moins de 50 pour celles arriveacutees entre 1991 et 2000 agrave 34 entre 2001 et 2005 puis agrave moins de 20 chez la cohorte la plus reacutecente (entre 2006 et 2011) Le jeune acircge des immigrants provenant des cohortes plus anciennes peut expliquer ces chiffres on retrouve ainsi en 2011 les enfants des immi-grants qui ont chemineacute dans le systegraveme scolaire queacutebeacutecois et qui ont mainte-nant atteint au moins lrsquoacircge de 25 ans

le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge

Agrave lrsquoexemple de la population native les jeunes immigrants sont geacuteneacuterale-ment plus scolariseacutes que leurs aicircneacutes Comme on peut lrsquoobserver au tableau 4 les immigrants les plus jeunes faisant

Figure 1Proportion des immigrants de 25 agrave 64 deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postsecondaire qui ont obtenu le plus haut diplocircme au Queacutebec selon la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Avant 1991

708

493

344

176

1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011042 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 4Reacutepartition de la population immigrante acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le groupe drsquoacircge Queacutebec 2011

25 agrave 34 ans 35 agrave 44 ans 45 agrave 54 ans 55 agrave 64 ans Total

Aucun diplocircme 84 90 151 222 131Diplocircme deacutetudes secondaires 153 135 184 206 166Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 763 775 666 572 703Certificat dune eacutecole de meacutetiers 94 107 124 117 110Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 153 147 148 125 144Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 77 88 77 66 78Certificat diplocircme ou grade universitaire 439 434 317 264 371

Baccalaureacuteat 240 229 163 135 196Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 199 204 155 129 175

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

partie des deux premiers groupes drsquoacircge preacutesentent des niveaux de sco-larisation semblables qui contrastent avec ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans Crsquoest du cocircteacute de la non-diplomation et de la scolariteacute universi-taire que se distinguent fondamentale-ment les immigrants les plus jeunes de leurs pairs plus acircgeacutes Moins de 10 des immigrants de 25 agrave 34 ans et de 35 agrave 44 ans nrsquoavaient aucun diplocircme alors que cette proportion grimpe res-

pectivement de 15 agrave 22 chez ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans La seconde distinction drsquoimportance entre les groupes se relegraveve du cocircteacute des diplocircmeacutes de niveau universitaire Ainsi plus de 40 des immigrants inclus dans les groupes drsquoacircge les plus jeunes ont deacuteclareacute deacutetenir un certificat diplocircme ou grade universitaire alors que cette proportion nrsquoatteint que 32 chez le groupe acircgeacute de 45 agrave 54 ans et 26 chez celui acircgeacute de 55 agrave 64 ans

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 9 ]

Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 3 ]

immigrants sont deacutetenteurs drsquoun bacca-laureacuteat agrave titre de plus haut niveau de scolariteacute atteint contre 14 des non-immigrants Les immigrants titulaires drsquoun diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat sont eacutegalement beaucoup plus repreacutesenteacutes pregraves drsquoun immigrant sur cinq (18 ) deacutetient un tel diplocircme contre moins drsquoun non-immigrant sur

Tableau 1Reacutepartition de la population acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants Total

Aucun diplocircme 131 151 148Diplocircme deacutetudes secondaires 166 201 195Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 703 647 657Certificat dune eacutecole de meacutetiers 110 204 189Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 144 191 183Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 78 47 51Certificat diplocircme ou grade universitaire 371 205 233

Baccalaureacuteat 196 140 149Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 175 66 84

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 2Proportion de la population de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint le statut dimmigrant et le sexe Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Hommes Femmes Total Hommes Femmes Total

Aucun diplocircme 120 141 131 167 136 151Diplocircme deacutetudes secondaires 164 168 166 190 212 201Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 716 691 703 643 652 647Certificat dune eacutecole de meacutetiers 118 103 110 248 162 204Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 137 151 144 171 211 191Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 73 83 78 39 54 47Certificat diplocircme ou grade universitaire 389 354 371 186 225 205

Baccalaureacuteat 194 198 196 123 156 140Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 195 156 175 62 69 66

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

dix (7 ) Cette plus grande repreacutesen-tation relative des immigrants au niveau des eacutetudes universitaires contraste avec les reacutesultats des diplocircmeacutes drsquoune eacutecole de meacutetier au Queacutebec Alors que deux personnes sur dix ont atteint ce niveau de scolariteacute du cocircteacute des non-immigrants on ne retrouve qursquoune per-sonne sur dix parmi les immigrants

les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes

Dans la population immigrante les hommes semblent proportionnellement plus nombreux que les femmes agrave avoir termineacute des eacutetudes postsecondaires (72 c 69 ) (tableau 2) notamment agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (39 c 35 ) Au niveau universitaire la diffeacuterence entre les sexes srsquoexplique par le fait que les hommes sont plus nombreux que les femmes en proportion agrave avoir obtenu un diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat (20 c 16 ) En effet dans la population issue de lrsquoimmigra-tion les personnes dont le plus haut niveau de scolariteacute atteint est le bac-calaureacuteat repreacutesentent sensiblement le mecircme pourcentage chez les hommes et chez les femmes (environ 19 ) La situation diverge de celle observeacutee dans la population non immigrante ougrave en 2011 les femmes sont leacutegegraverement plus nombreuses que les hommes agrave avoir obtenu un certificat diplocircme ou grade universitaire (23 c 19 )

[ 4 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

De plus les immigrantes tendent agrave ecirctre plus nombreuses en proportion que les immigrants agrave nrsquoavoir aucune qualifica-tion (14 c 12 ) reacutesultat qui srsquoop-pose encore une fois aux diffeacuterences de genre observeacutees chez les non-immi-grants (14 c 17 ) En fait crsquoest uni-quement au niveau professionnel que lrsquoon constate des divergences entre les genres semblables agrave celles noteacutees chez les non-immigrants Les hommes immigrants semblent relativement plus nombreux que les femmes agrave avoir atteint le niveau professionnel (12 c 10 ) quoique lrsquoeacutecart entre les sexes apparaicirct beaucoup moins prononceacute ici que celui constateacute chez les non-immi-grants du mecircme niveau (25 c 16 )

les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants

La reacutepartition des immigrants ayant un certificat diplocircme ou grade uni-versitaire selon le champ drsquoeacutetudes8 deacutemontre que agrave lrsquoinstar de la popula-tion native du Queacutebec la plus grande part parmi eux ont reacutealiseacute leurs eacutetudes dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo (22 ) Par contre les immigrants se distinguent au sein des trois domaines acadeacute-miques suivants laquo architecture geacutenie et services connexes raquo laquo eacuteducation raquo et laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo (tableau 3) Pregraves de 20 des immigrants diplocircmeacutes de lrsquouniversiteacute ont termineacute leurs eacutetudes dans le premier domaine contre seu-lement 9 des non-immigrants En ventilant les donneacutees de la cateacutego-rie laquo architecture geacutenie et services connexes raquo on constate que 18 des immigrants ont reacutealiseacute leur parcours en geacutenie (donneacutee non illustreacutee) La comparaison de ce chiffre agrave celui des non-immigrants (8 ) incline agrave penser que les immigrants expriment une preacute-feacuterence plus prononceacutee pour les pro-grammes drsquoingeacutenierie Or il peut srsquoagir drsquoun effet deacutecoulant de la seacutelection des immigrants en fonction de critegraveres eacuteco-

nomiques Ces groupes se distinguent drsquoautre part dans le domaine de lrsquoeacutedu-cation les non-immigrants eacutetant cette fois-ci proportionnellement plus repreacute-senteacutes que les immigrants (17 c 6 ) Enfin les immigrants ont plus souvent tendance agrave avoir reacutealiseacute des eacutetudes universitaires dans le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo 8 parmi eux ont deacuteclareacute deacutetenir un diplocircme dans ce domaine drsquoeacutetudes contre seu-lement 3 de la population native

Pregraves de la moitieacute des immigrants ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec

Le pays drsquoobtention du diplocircme repreacute-senterait un facteur qui influence la pro-babiliteacute drsquointeacutegration des immigrants au marcheacute du travail On soulegraveve agrave cet eacutegard que la reconnaissance des

8 Tels que regroupeacutes par la Classification des programmes drsquoeacutetudes Canada 2011

Tableau 3Reacutepartition de la population de 25 agrave 64 ans deacutetentrice drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire selon le domaine drsquoeacutetudes et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Agriculture ressources naturelles et conservation 18 15Architecture geacutenie et services connexes 197 91Arts visuels et dinterpreacutetation et technologie des communications 28 38Commerce gestion et administration publique 221 247Eacuteducation 63 168Matheacutematiques informatique et sciences de linformation 80 32Santeacute et domaines connexes 95 116Sciences humaines 73 69Sciences physiques et de la vie et technologies 80 49Sciences sociales et de comportement et droit 142 173Services personnels de protection et de transport 04 01Autres 00 01

Total 100 100

Note En raison de lrsquoarrondissement le total ne correspond pas neacutecessairement agrave la somme des parties

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

diplocircmes obtenus agrave lrsquoeacutetranger serait particuliegraverement probleacutematique au Queacutebec (Boudarbat 2011 13) Or pregraves de la moitieacute des personnes deacuteten-trices drsquoun diplocircme de niveau postse-condaire qui ont choisi de srsquoeacutetablir au Queacutebec ont obtenu leur diplocircme le plus eacuteleveacute dans une institution drsquoenseigne-ment queacutebeacutecoise (donneacutee non preacute-senteacutee) Crsquoest donc environ 260 000 personnes qui agrave un moment ou agrave un autre ont freacutequenteacute le systegraveme scolaire queacutebeacutecois Ainsi on peut retrouver des immigrants qui ont reacutealiseacute ou poursuivi leurs eacutetudes apregraves srsquoecirctre vu accorder la reacutesidence permanente et drsquoautres qui ont obtenu un diplocircme queacutebeacutecois en tant qursquoeacutetudiants eacutetrangers Agrave cet effet on estime qursquoenviron le tiers des eacutetudiants internationaux du Queacutebec ont fait une demande drsquoimmigration en 2008 (Chatel-DeRepentigny et coll 2011 17)

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 5 ]

La figure semble indiquer qursquoune part non neacutegligeable drsquoimmigrants pour-suit des eacutetudes postsecondaires apregraves avoir eacuteteacute officiellement reccedilus au pays Agrave cet effet les donneacutees deacutemontrent que la probabiliteacute drsquoavoir obtenu un diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires au Queacutebec augmente avec le nombre drsquoanneacutees eacutecouleacutees depuis lrsquoarriveacutee au pays Environ 70 des personnes ayant immigreacute au Queacutebec avant 1991 ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes post-secondaires le plus eacuteleveacute dans la pro-vince un pourcentage qui diminue agrave un peu moins de 50 pour celles arriveacutees entre 1991 et 2000 agrave 34 entre 2001 et 2005 puis agrave moins de 20 chez la cohorte la plus reacutecente (entre 2006 et 2011) Le jeune acircge des immigrants provenant des cohortes plus anciennes peut expliquer ces chiffres on retrouve ainsi en 2011 les enfants des immi-grants qui ont chemineacute dans le systegraveme scolaire queacutebeacutecois et qui ont mainte-nant atteint au moins lrsquoacircge de 25 ans

le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge

Agrave lrsquoexemple de la population native les jeunes immigrants sont geacuteneacuterale-ment plus scolariseacutes que leurs aicircneacutes Comme on peut lrsquoobserver au tableau 4 les immigrants les plus jeunes faisant

Figure 1Proportion des immigrants de 25 agrave 64 deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postsecondaire qui ont obtenu le plus haut diplocircme au Queacutebec selon la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Avant 1991

708

493

344

176

1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011042 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 4Reacutepartition de la population immigrante acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le groupe drsquoacircge Queacutebec 2011

25 agrave 34 ans 35 agrave 44 ans 45 agrave 54 ans 55 agrave 64 ans Total

Aucun diplocircme 84 90 151 222 131Diplocircme deacutetudes secondaires 153 135 184 206 166Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 763 775 666 572 703Certificat dune eacutecole de meacutetiers 94 107 124 117 110Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 153 147 148 125 144Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 77 88 77 66 78Certificat diplocircme ou grade universitaire 439 434 317 264 371

Baccalaureacuteat 240 229 163 135 196Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 199 204 155 129 175

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

partie des deux premiers groupes drsquoacircge preacutesentent des niveaux de sco-larisation semblables qui contrastent avec ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans Crsquoest du cocircteacute de la non-diplomation et de la scolariteacute universi-taire que se distinguent fondamentale-ment les immigrants les plus jeunes de leurs pairs plus acircgeacutes Moins de 10 des immigrants de 25 agrave 34 ans et de 35 agrave 44 ans nrsquoavaient aucun diplocircme alors que cette proportion grimpe res-

pectivement de 15 agrave 22 chez ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans La seconde distinction drsquoimportance entre les groupes se relegraveve du cocircteacute des diplocircmeacutes de niveau universitaire Ainsi plus de 40 des immigrants inclus dans les groupes drsquoacircge les plus jeunes ont deacuteclareacute deacutetenir un certificat diplocircme ou grade universitaire alors que cette proportion nrsquoatteint que 32 chez le groupe acircgeacute de 45 agrave 54 ans et 26 chez celui acircgeacute de 55 agrave 64 ans

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

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Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

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De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

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La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

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reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 4 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

De plus les immigrantes tendent agrave ecirctre plus nombreuses en proportion que les immigrants agrave nrsquoavoir aucune qualifica-tion (14 c 12 ) reacutesultat qui srsquoop-pose encore une fois aux diffeacuterences de genre observeacutees chez les non-immi-grants (14 c 17 ) En fait crsquoest uni-quement au niveau professionnel que lrsquoon constate des divergences entre les genres semblables agrave celles noteacutees chez les non-immigrants Les hommes immigrants semblent relativement plus nombreux que les femmes agrave avoir atteint le niveau professionnel (12 c 10 ) quoique lrsquoeacutecart entre les sexes apparaicirct beaucoup moins prononceacute ici que celui constateacute chez les non-immi-grants du mecircme niveau (25 c 16 )

les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants

La reacutepartition des immigrants ayant un certificat diplocircme ou grade uni-versitaire selon le champ drsquoeacutetudes8 deacutemontre que agrave lrsquoinstar de la popula-tion native du Queacutebec la plus grande part parmi eux ont reacutealiseacute leurs eacutetudes dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo (22 ) Par contre les immigrants se distinguent au sein des trois domaines acadeacute-miques suivants laquo architecture geacutenie et services connexes raquo laquo eacuteducation raquo et laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo (tableau 3) Pregraves de 20 des immigrants diplocircmeacutes de lrsquouniversiteacute ont termineacute leurs eacutetudes dans le premier domaine contre seu-lement 9 des non-immigrants En ventilant les donneacutees de la cateacutego-rie laquo architecture geacutenie et services connexes raquo on constate que 18 des immigrants ont reacutealiseacute leur parcours en geacutenie (donneacutee non illustreacutee) La comparaison de ce chiffre agrave celui des non-immigrants (8 ) incline agrave penser que les immigrants expriment une preacute-feacuterence plus prononceacutee pour les pro-grammes drsquoingeacutenierie Or il peut srsquoagir drsquoun effet deacutecoulant de la seacutelection des immigrants en fonction de critegraveres eacuteco-

nomiques Ces groupes se distinguent drsquoautre part dans le domaine de lrsquoeacutedu-cation les non-immigrants eacutetant cette fois-ci proportionnellement plus repreacute-senteacutes que les immigrants (17 c 6 ) Enfin les immigrants ont plus souvent tendance agrave avoir reacutealiseacute des eacutetudes universitaires dans le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo 8 parmi eux ont deacuteclareacute deacutetenir un diplocircme dans ce domaine drsquoeacutetudes contre seu-lement 3 de la population native

Pregraves de la moitieacute des immigrants ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec

Le pays drsquoobtention du diplocircme repreacute-senterait un facteur qui influence la pro-babiliteacute drsquointeacutegration des immigrants au marcheacute du travail On soulegraveve agrave cet eacutegard que la reconnaissance des

8 Tels que regroupeacutes par la Classification des programmes drsquoeacutetudes Canada 2011

Tableau 3Reacutepartition de la population de 25 agrave 64 ans deacutetentrice drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire selon le domaine drsquoeacutetudes et le statut drsquoimmigrant Queacutebec 2011

Immigrants Non-immigrants

Agriculture ressources naturelles et conservation 18 15Architecture geacutenie et services connexes 197 91Arts visuels et dinterpreacutetation et technologie des communications 28 38Commerce gestion et administration publique 221 247Eacuteducation 63 168Matheacutematiques informatique et sciences de linformation 80 32Santeacute et domaines connexes 95 116Sciences humaines 73 69Sciences physiques et de la vie et technologies 80 49Sciences sociales et de comportement et droit 142 173Services personnels de protection et de transport 04 01Autres 00 01

Total 100 100

Note En raison de lrsquoarrondissement le total ne correspond pas neacutecessairement agrave la somme des parties

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

diplocircmes obtenus agrave lrsquoeacutetranger serait particuliegraverement probleacutematique au Queacutebec (Boudarbat 2011 13) Or pregraves de la moitieacute des personnes deacuteten-trices drsquoun diplocircme de niveau postse-condaire qui ont choisi de srsquoeacutetablir au Queacutebec ont obtenu leur diplocircme le plus eacuteleveacute dans une institution drsquoenseigne-ment queacutebeacutecoise (donneacutee non preacute-senteacutee) Crsquoest donc environ 260 000 personnes qui agrave un moment ou agrave un autre ont freacutequenteacute le systegraveme scolaire queacutebeacutecois Ainsi on peut retrouver des immigrants qui ont reacutealiseacute ou poursuivi leurs eacutetudes apregraves srsquoecirctre vu accorder la reacutesidence permanente et drsquoautres qui ont obtenu un diplocircme queacutebeacutecois en tant qursquoeacutetudiants eacutetrangers Agrave cet effet on estime qursquoenviron le tiers des eacutetudiants internationaux du Queacutebec ont fait une demande drsquoimmigration en 2008 (Chatel-DeRepentigny et coll 2011 17)

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 5 ]

La figure semble indiquer qursquoune part non neacutegligeable drsquoimmigrants pour-suit des eacutetudes postsecondaires apregraves avoir eacuteteacute officiellement reccedilus au pays Agrave cet effet les donneacutees deacutemontrent que la probabiliteacute drsquoavoir obtenu un diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires au Queacutebec augmente avec le nombre drsquoanneacutees eacutecouleacutees depuis lrsquoarriveacutee au pays Environ 70 des personnes ayant immigreacute au Queacutebec avant 1991 ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes post-secondaires le plus eacuteleveacute dans la pro-vince un pourcentage qui diminue agrave un peu moins de 50 pour celles arriveacutees entre 1991 et 2000 agrave 34 entre 2001 et 2005 puis agrave moins de 20 chez la cohorte la plus reacutecente (entre 2006 et 2011) Le jeune acircge des immigrants provenant des cohortes plus anciennes peut expliquer ces chiffres on retrouve ainsi en 2011 les enfants des immi-grants qui ont chemineacute dans le systegraveme scolaire queacutebeacutecois et qui ont mainte-nant atteint au moins lrsquoacircge de 25 ans

le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge

Agrave lrsquoexemple de la population native les jeunes immigrants sont geacuteneacuterale-ment plus scolariseacutes que leurs aicircneacutes Comme on peut lrsquoobserver au tableau 4 les immigrants les plus jeunes faisant

Figure 1Proportion des immigrants de 25 agrave 64 deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postsecondaire qui ont obtenu le plus haut diplocircme au Queacutebec selon la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Avant 1991

708

493

344

176

1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011042 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 4Reacutepartition de la population immigrante acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le groupe drsquoacircge Queacutebec 2011

25 agrave 34 ans 35 agrave 44 ans 45 agrave 54 ans 55 agrave 64 ans Total

Aucun diplocircme 84 90 151 222 131Diplocircme deacutetudes secondaires 153 135 184 206 166Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 763 775 666 572 703Certificat dune eacutecole de meacutetiers 94 107 124 117 110Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 153 147 148 125 144Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 77 88 77 66 78Certificat diplocircme ou grade universitaire 439 434 317 264 371

Baccalaureacuteat 240 229 163 135 196Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 199 204 155 129 175

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

partie des deux premiers groupes drsquoacircge preacutesentent des niveaux de sco-larisation semblables qui contrastent avec ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans Crsquoest du cocircteacute de la non-diplomation et de la scolariteacute universi-taire que se distinguent fondamentale-ment les immigrants les plus jeunes de leurs pairs plus acircgeacutes Moins de 10 des immigrants de 25 agrave 34 ans et de 35 agrave 44 ans nrsquoavaient aucun diplocircme alors que cette proportion grimpe res-

pectivement de 15 agrave 22 chez ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans La seconde distinction drsquoimportance entre les groupes se relegraveve du cocircteacute des diplocircmeacutes de niveau universitaire Ainsi plus de 40 des immigrants inclus dans les groupes drsquoacircge les plus jeunes ont deacuteclareacute deacutetenir un certificat diplocircme ou grade universitaire alors que cette proportion nrsquoatteint que 32 chez le groupe acircgeacute de 45 agrave 54 ans et 26 chez celui acircgeacute de 55 agrave 64 ans

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

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Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

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PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

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reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

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Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 5 ]

La figure semble indiquer qursquoune part non neacutegligeable drsquoimmigrants pour-suit des eacutetudes postsecondaires apregraves avoir eacuteteacute officiellement reccedilus au pays Agrave cet effet les donneacutees deacutemontrent que la probabiliteacute drsquoavoir obtenu un diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires au Queacutebec augmente avec le nombre drsquoanneacutees eacutecouleacutees depuis lrsquoarriveacutee au pays Environ 70 des personnes ayant immigreacute au Queacutebec avant 1991 ont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes post-secondaires le plus eacuteleveacute dans la pro-vince un pourcentage qui diminue agrave un peu moins de 50 pour celles arriveacutees entre 1991 et 2000 agrave 34 entre 2001 et 2005 puis agrave moins de 20 chez la cohorte la plus reacutecente (entre 2006 et 2011) Le jeune acircge des immigrants provenant des cohortes plus anciennes peut expliquer ces chiffres on retrouve ainsi en 2011 les enfants des immi-grants qui ont chemineacute dans le systegraveme scolaire queacutebeacutecois et qui ont mainte-nant atteint au moins lrsquoacircge de 25 ans

le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge

Agrave lrsquoexemple de la population native les jeunes immigrants sont geacuteneacuterale-ment plus scolariseacutes que leurs aicircneacutes Comme on peut lrsquoobserver au tableau 4 les immigrants les plus jeunes faisant

Figure 1Proportion des immigrants de 25 agrave 64 deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postsecondaire qui ont obtenu le plus haut diplocircme au Queacutebec selon la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

Avant 1991

708

493

344

176

1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011042 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Tableau 4Reacutepartition de la population immigrante acircgeacutee de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et le groupe drsquoacircge Queacutebec 2011

25 agrave 34 ans 35 agrave 44 ans 45 agrave 54 ans 55 agrave 64 ans Total

Aucun diplocircme 84 90 151 222 131Diplocircme deacutetudes secondaires 153 135 184 206 166Certificat diplocircme ou grade postsecondaire 763 775 666 572 703Certificat dune eacutecole de meacutetiers 94 107 124 117 110Certificat ou diplocircme dun collegravege ou dun ceacutegep 153 147 148 125 144Certificat universitaire infeacuterieur au baccalaureacuteat 77 88 77 66 78Certificat diplocircme ou grade universitaire 439 434 317 264 371

Baccalaureacuteat 240 229 163 135 196Diplocircme universitaire supeacuterieur au baccalaureacuteat 199 204 155 129 175

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-010-X2011040 adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

partie des deux premiers groupes drsquoacircge preacutesentent des niveaux de sco-larisation semblables qui contrastent avec ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans Crsquoest du cocircteacute de la non-diplomation et de la scolariteacute universi-taire que se distinguent fondamentale-ment les immigrants les plus jeunes de leurs pairs plus acircgeacutes Moins de 10 des immigrants de 25 agrave 34 ans et de 35 agrave 44 ans nrsquoavaient aucun diplocircme alors que cette proportion grimpe res-

pectivement de 15 agrave 22 chez ceux acircgeacutes de 45 agrave 54 ans et de 55 agrave 64 ans La seconde distinction drsquoimportance entre les groupes se relegraveve du cocircteacute des diplocircmeacutes de niveau universitaire Ainsi plus de 40 des immigrants inclus dans les groupes drsquoacircge les plus jeunes ont deacuteclareacute deacutetenir un certificat diplocircme ou grade universitaire alors que cette proportion nrsquoatteint que 32 chez le groupe acircgeacute de 45 agrave 54 ans et 26 chez celui acircgeacute de 55 agrave 64 ans

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 9 ]

Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

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Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 6 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les immigrants reacutecemment arriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute

Parallegravelement agrave lrsquoacircge lrsquoanneacutee drsquoarri-veacutee au pays constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir les traits speacutecifiques du profil sco-laire des immigrants9 Comme on pou-vait srsquoy attendre les cohortes les plus reacutecentes (qui tendent aussi agrave ecirctre les plus jeunes) sont plus fortement scola-riseacutees que celles qui les ont preacuteceacutedeacutes un pheacutenomegravene qui se constate princi-palement du cocircteacute des non-diplocircmeacutes des diplocircmeacutes de niveau secondaire et des diplocircmeacutes universitaires (figure 2) Des personnes ayant immigreacute avant 1991 agrave celles ayant immigreacute en 2006-2011 le pourcentage de non-diplocircmeacutes passe de 18 agrave 8 Parallegravelement ces cohortes connaissent une diminu-tion de la proportion de diplocircmeacutes de niveau secondaire (de 20 agrave 12 ) ce qui se traduit eacutevidemment par une nette augmentation des personnes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade postse-condaire (62 agrave 80 ) Enfin les per-sonnes arriveacutees au Queacutebec lors de la derniegravere deacutecennie se retrouvent avec des proportions de deacutetenteurs drsquoun cer-tificat diplocircme ou grade universitaire plutocirct eacuteloigneacutees de celles afficheacutees par les cohortes anteacuterieures Ainsi une per-sonne sur deux fait partie de cette cateacute-gorie de diplocircmeacutes chez les immigrants des anneacutees 2000 alors qursquoil ne srsquoagit que drsquoune personne sur quatre chez celles issues des vagues drsquoimmigration anteacuterieures agrave 1991

Conclusion

Ce portrait du niveau de scolariteacute des immigrants queacutebeacutecois a permis de saisir agrave quel point celui-ci se dis-tingue de celui de la population native Manifestement la grande proportion de diplocircmeacutes universitaires ne peut que

Figure 2Proportion de la population immigrante de 25 agrave 64 ans selon le plus haut niveau de scolariteacute atteint et la peacuteriode drsquoimmigration Queacutebec 2011

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

Avant 1991 1991 agrave 2000 2001 agrave 2005 2006 agrave 2011

Aucun diplocircme Diplocircme deacutetudessecondaires

Certificat diplocircmeou grade postsecondaire

Certificat diplocircmeou grade universitaire

Source Statistique Canada Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages tableau 99-012-X2011048 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

retenir notre attention En 2011 37 des immigrants deacutetiennent un certi-ficat diplocircme ou grade universitaire alors que ce pourcentage nrsquoatteint que 21 chez les non-immigrants Le poids occupeacute par ces 240 000 immigrants faisant partie de cette cateacutegorie a pour effet de hausser de pregraves de 3 points le pourcentage global afficheacute par la popu-lation queacutebeacutecoise10

Le fait que les gouvernements cana-dien et queacutebeacutecois procegravedent agrave la seacutelection drsquoune large part des immi-grants peut en partie expliquer le haut niveau de scolariteacute des immigrants En vertu drsquoune entente avec le gouverne-ment feacutedeacuteral le Queacutebec est la seule province posseacutedant la responsabiliteacute exclusive en matiegravere de deacutetermination des critegraveres de seacutelection des immi-grants soit des critegraveres qui sont prin-cipalement inclus dans la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique11 Parmi ceux-ci mentionnons celui du niveau de scolariteacute du domaine de formation de lrsquoacircge et de la connaissance du fran-

ccedilais Si lrsquoon ne peut preacuteciseacutement cerner les effets de la seacutelection on peut toute-fois avancer que la priorisation de ces critegraveres eacuteconomiques aurait eu pour conseacutequence de favoriser la seacutelec-tion drsquoimmigrants fortement scolariseacutes (Boudarbat et Boulet 2010) En 2010 pregraves de 70 de lrsquoensemble des immi-grants reccedilus ont eacuteteacute accepteacutes sous la cateacutegorie de lrsquoimmigration eacuteconomique contre 58 en 2001 (MICC 2011 19) Comparativement aux autres groupes drsquoimmigrants ce sont en effet eux qui cumulent le plus grand nombre drsquoan-neacutees de scolariteacute (MICC 2011 37)

Dans un autre ordre drsquoideacutees lrsquoexa-men du niveau de scolariteacute des immi-grants nous amegravene agrave poser ce constat contrairement agrave la population non immi-grante ce sont les hommes qui tendent agrave preacutesenter un profil plus scolariseacute que les femmes Ainsi les immigrantes sont relativement plus nombreuses que les immigrants agrave nrsquoavoir aucun diplocircme Elles sont aussi leacutegegraverement moins nombreuses en proportion agrave deacutetenir un

9 Il existe une importante correacutelation entre lrsquoacircge et la peacuteriode drsquoimmigration les cohortes de lrsquoimmigration reacutecente eacutetant geacuteneacuteralement plus jeunes que celles des cohortes anteacuterieures Agrave cet eacutegard la structure par acircge des immigrants ne semble pas avoir connu une eacutevolution notable pendant les anneacutees 2000 Par exemple on constate au cours de ces anneacutees qursquoenviron un immigrant sur deux a entre 25 et 44 ans lorsqursquoil est reccedilu reacutesident permanent Voir les statistiques du MICC agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwmiccgouvqccafrrecherches-statistiquesindexhtml]

10 Agrave cet effet notons que Montreacuteal a accueilli environ les trois quarts de lrsquoensemble des immigrants arriveacutes au Queacutebec au cours des anneacutees 2000 (MICC 2011 36)

11 Le gouvernement feacutedeacuteral demeure responsable de lrsquoimmigration familiale et drsquoune certaine part de lrsquoimmigration humanitaire

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 9 ]

Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

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FERRARO Kenneth F (1995) Fear of crime Interpreting vic-timization risk Albany State University of New York 179 p

FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

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PERREAULT Samuel (2013) laquo Statistiques sur les crimes deacutecla-reacutes par la police au Canada 2012 raquo Juristat Centre cana-dien de la statistique juridique Statistique Canada

PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

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Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

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SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 7 ]

diplocircme universitaire supeacuterieur au bac-calaureacuteat La preacutesence plus grande des femmes parmi les immigrants du regroupement familial geacuteneacuteralement moins scolariseacutes pourrait expliquer du moins en partie ce constat

Du cocircteacute des champs drsquoeacutetudes des personnes immigrantes deacutetenant un certificat diplocircme ou grade universi-taire on constate qursquoenviron le quart parmi eux ont obtenu leurs qualifica-tions dans le domaine laquo commerce gestion et administration publique raquo une proportion proche de celle afficheacutee par la population native du Queacutebec Agrave lrsquoinverse ces derniers semblent peu preacutesents en eacuteducation alors que le domaine laquo matheacutematiques informatique et sciences de lrsquoinformation raquo demeure le domaine drsquoeacutetudes un peu plus sou-vent rencontreacute chez les immigrants Par

contre la proportion des immigrants se retrouvant dans les eacutetudes de geacutenie est largement supeacuterieure agrave celle des non-immigrants On peut certainement lier ce reacutesultat aux politiques de seacutelection des immigrants puisque les demandes drsquoimmigration des travailleurs qualifieacutes dans le domaine du geacutenie sont effecti-vement prioriseacutees par le MICC12

La peacuteriode drsquoimmigration constitue une variable importante agrave consideacuterer pour saisir lrsquoeacutevolution du portrait scolaire des immigrants Les immigrants des cohortes les plus reacutecentes deacutetiennent les plus forts niveaux de scolariteacute Rappelons agrave cet effet qursquoun immigrant sur deux arriveacute au pays entre 2005 et 2011 est titulaire drsquoun certificat diplocircme ou grade universitaire alors que ce rapport srsquoeacutetablit agrave un sur trois chez les immigrants des anneacutees 1990 Enfin

nous avons vu que la probabiliteacute qursquoun immigrant ait obtenu son plus haut diplocircme dans la province est positive-ment lieacutee au nombre drsquoanneacutees eacutecou-leacutees depuis lrsquoacquisition du statut de reacutesident permanent Si cela srsquoexplique en partie par le fait que plusieurs immi-grants des anciennes cohortes soient arriveacutes en jeune acircge il peut aussi srsquoagir drsquoun pheacutenomegravene lieacute agrave la probleacutematique de la reconnaissance des diplocircmes eacutetrangers Ainsi consideacuterant que les immigrants ayant acquis leur formation postsecondaire au pays soient plus susceptibles drsquooccuper un emploi en adeacutequation avec leurs compeacutetences (Plante 2010 44) les chiffres portent agrave penser que nombre drsquoentre eux seraient inciteacutes agrave retourner sur les bancs drsquoeacutecole afin drsquoameacuteliorer leur position sur le mar-cheacute du travail

reacutefeacuterences

Boudarbat Brahim (2011) Les deacutefis de lrsquointeacutegration des immigrants dans le marcheacute du travail au Queacutebec ensei-gnements tireacutes drsquoune comparaison avec lrsquoOntario et la Colombie-Britannique Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 54 p

Boudarbat Brahim et Maude BOULET (2010) Immigration au Queacutebec politiques et inteacutegration au marcheacute du travail Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en ana-lyse des organisations 88 p

BOULET Maude (2014) laquo Travailler agrave temps plein nrsquoest pas une panaceacutee contre le faible revenu au Queacutebec encore moins pour les immigrants raquo Flash-info Institut de la statistique du Queacutebec vol 15 nordm 1 p 7-12

Chatel-DeRepentigny Joeumllle Claude Montmarquette et Franccedilois Vaillancourt (2011) Les eacutetudiants internationaux au Queacutebec eacutetat des lieux impacts eacuteconomiques et poli-tiques publiques Montreacuteal Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations 61 p

FORCIER Mathieu et Laura HANDAL (2012) Lrsquointeacutegration des immigrants et immigrantes au Queacutebec Institut de recherche et drsquoinformations socioeacuteconomiques Note socioeacutecono-mique 12 p

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUEacuteBEC (2013) LrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages de Statistique Canada Eacutetat des connaissances agrave lrsquointention des utilisateurs du Queacutebec Note drsquoinformation 13 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2013) Plan drsquoimmigration du Queacutebec pour lrsquoanneacutee 2014 Gouvernement du Queacutebec 14 p

MINISTegraveRE DE LrsquoIMMIGRATION ET DES COMMUNAUTEacuteS CULTURELLES (MICC) (2011) Caracteacuteristiques de lrsquoimmi-gration au Queacutebec - Statistiques ministegravere de lrsquoImmigration des Communauteacutes culturelles Gouvernement du Queacutebec 48 p

PLANTE Johanne (2010) Caracteacuteristiques et reacutesultats sur le marcheacute du travail des immigrants formeacutes agrave lrsquoeacutetranger Statistique Canada nordm 084 au catalogue 98 p

Statistique Canada (2013) Guide de reacutefeacuterence sur le lieu de naissance le statut des geacuteneacuterations la citoyenneteacute et lrsquoimmigration Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages ndeg 99-010-X2011008 au catalogue 10 p

Statistique Canada (2013 b) Guide de reacutefeacuterence sur la scola-riteacute Enquecircte nationale aupregraves des meacutenages n deg 99-012-X2011006 au catalogue 15 p

12 Voir le systegraveme de pointage des travailleurs qualifieacutes agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwimmigration-quebecgouvqccafrimmigrer-installertravailleurs-permanentsdemande-immigration-generalconditions-requisesdomaines-formationhtml]

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

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Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

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PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

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reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

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Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 8 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoipar Marie-Andreacutee Gravel1

Les reacutepercussions neacutegatives de la criminaliteacute sur les populations sont mul-tiples et srsquoeacutetendent au-delagrave des victimes drsquoactes criminels elles-mecircmes (Fitzgerald 2008) En effet les incidences indirectes de la victimisation touchent une part consideacuterable de la population en affaiblissant le sentiment de seacutecuriteacute provoquant ainsi une crainte de la criminaliteacute Cette peur du crime constitue une veacuteritable probleacutematique sociale au mecircme titre que la criminaliteacute proprement dite Largement documenteacutee la crainte de la crimi-naliteacute est un concept polymorphe qui ne repreacutesente pas le risque reacuteel de victimisation mais relegraveve drsquoun ensemble de facteurs personnels sociodeacutemo-graphiques ainsi que ceux lieacutes agrave lrsquoenvironnement physique et social (Ferraro 1995 Jackson 2006) En se basant sur les reacutesultats de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 sur la victimisation la preacutesente analyse vise agrave saisir les variables qui sont lieacutees agrave la peur du crime chez la population queacutebeacutecoise Une analyse de reacutegression logistique permet ensuite de deacuteterminer lrsquoinfluence reacuteelle de chacune des variables cibleacutees et ce en maintenant constant lrsquoen-semble des autres facteurs

1 Lrsquoauteure remercie Marie Beaulieu professeure titulaire agrave lrsquoEacutecole de service social de lrsquoUniversiteacute de Sherbrooke Jasline Flores de la Direction des statistiques de santeacute pour leurs commentaires sur la version preacuteliminaire du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Drsquoapregraves lrsquoindice de graviteacute de la criminaliteacute (IGC) calculeacute par Statistique Canada depuis 1998 Au Queacutebec lrsquoIGC a faibli de 374 entre 1998 (11268) et 2012 (7071) (Statistique Canada CANSIM tableau 252-0052)

lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009

Agrave lrsquoeacutechelle canadienne on constate un recul constant de la criminaliteacute tant en volume qursquoen graviteacute2 (figure 1) Cette tendance geacuteneacuterale amorceacutee au deacutebut des anneacutees 1990 est notamment impu-table agrave la diminution des comporte-ments agrave risque et agrave des changements drsquoordre sociodeacutemographique tels que la modification de la structure par acircge et lrsquoameacutelioration des conditions eacutecono-miques (Perreault 2013) Lrsquoanalyse de la criminaliteacute selon les grandes reacutegions canadiennes reacutevegravele que le Queacutebec et lrsquoOntario deacutetiennent les taux de crimi-naliteacute les plus bas au pays tandis que la reacutegion des Prairies et la Colombie-Britannique se deacutemarquent pour leur part par une criminaliteacute plus eacuteleveacutee La reacutealiteacute des provinces de lrsquoAtlantique est similaire agrave celle constateacutee pour lrsquoen-semble du CanadaFigure 1

Eacutevolution du taux de criminaliteacute selon la reacutegion canadienne 1999-2009

4 000

5 000

6 000

7 000

8 000

9 000

10 000

11 000

12 000

13 000

1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

Taux pour 100 000 habitants

Canada Reacutegion de lAtlantique QueacutebecOntario Reacutegion des Prairies Colombie-Britannique

Source Statistique Canada Tableau CANSIM 252-0051 (site consulteacute le 10 feacutevrier 2014) adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

la reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien

Tout comme la variation spatiale de la criminaliteacute la crainte qui lui est relative diffegravere selon la reacutegion canadienne de reacutesidence De maniegravere geacuteneacuterale on remarque que le nombre de personnes qui appreacutehendent le crime est toute proportion gardeacutee plus eacuteleveacute dans lrsquoouest du Canada particuliegraverement en Colombie-Britannique (figure 2) Avec pregraves de 17 de sa population qui deacuteclarent craindre pour leur seacutecu-riteacute personnelle en 2009 le Queacutebec preacutesente une proportion plus grande que celles de lrsquoOntario (12 ) et de la

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 9 ]

Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

GRAVEL Marie-Andreacutee (2014) laquo Le sentiment de seacutecuriteacute et les perceptions de la population queacutebeacutecoise agrave lrsquoeacutegard de la criminaliteacute raquo Coup drsquoœil sociodeacutemographique no 29 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec

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KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

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PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

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SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 9 ]

Deacutefinitions

la crainte de la criminaliteacute

Les inseacutecuriteacutes lieacutees agrave la victimisation criminelle se deacutefinissent comme eacutetant un sentiment exprimeacute par des comportements drsquoeacutevitement ou de protection une peur dans un environnement perccedilu comme menaccedilant ou une eacutevaluation concregravete du risque drsquoecirctre victime drsquoun crime contre la personne ou contre la proprieacuteteacute (Beaulieu et coll 2007) Ce concept est composeacute de trois dimensions distinctes soit la dimension eacutemotionnelle relative agrave la peur du crime la dimension cognitive associeacutee au risque perccedilu et la dimension comportementale exposant les divers comportements drsquoeacutevitement et de protection Le preacutesent article srsquoattarde exclusivement agrave la dimension eacutemotionnelle

Afin de mesurer la crainte relative au crime nous avons privileacutegieacute le sentiment de seacutecuriteacute des reacutepondants lorsqursquoils marchent seuls apregraves la tombeacutee de la nuit Cette variable constitue une composante importante drsquoune mesure largement utiliseacutee en criminologie soit le Worry About Victimization (WAV) (Williams et coll 2000) Malgreacute le manque de consensus sur la deacutefinition du concept drsquoinseacutecuriteacutes lieacutees agrave une victimisation potentielle ce choix srsquoavegravere coheacuterent avec la litteacuterature (Fitzgerald 2008)

Lors de la tenue de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale (ESG) la question suivante eacutetait poseacutee aux reacutepondants laquo Agrave quel point vous sentez-vous en seacutecuriteacute face agrave la criminaliteacute lorsque vous marchez seulseule dans votre voisinage quand il fait noir raquo Dans cet article comme chez Statistique Canada les personnes ayant reacutepondu laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo et laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo sont consideacutereacutees comme ayant une crainte relative agrave la criminaliteacute

le taux de criminaliteacute

Le taux de criminaliteacute utiliseacute dans cette analyse fait reacutefeacuterence au volume de crimes deacuteclareacutes agrave la police pour chaque tranche de 100 000 habitants Le calcul de ce taux se fait agrave partir des donneacutees recueillies au moyen du Programme de deacuteclaration uniforme de la criminaliteacute (DUC)

Note meacutethodologique

Cette eacutetude exploite les donneacutees recueillies lors de lrsquoESG de 20093 Cette enquecircte traite plus preacuteciseacutement de la victimisation de la population canadienne et constitue le cinquiegraveme cycle meneacute sur le sujet Tandis que la majoriteacute des donneacutees preacutesen-teacutees dans cet article srsquoappuient sur le cycle 23 (2009) les tendances eacutevolutives reacutesultent aussi de lrsquoanalyse des donneacutees du cycle 13 (1999) et 18 (2004) La population cible se compose de lrsquoensemble des Canadiennes et des Canadiens de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des habitants des territoires ainsi que des pensionnaires agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Les estimations ont eacuteteacute pondeacutereacutees et tiennent ainsi compte du plan de sondage La preacutecision des estimations tireacutees des donneacutees de 2004 et 2009 a eacuteteacute calculeacutee agrave partir des poids bootstrap tandis que celle des estimations relatives agrave lrsquoESG de 1999 a eacuteteacute eacutevalueacutee agrave partir des effets de plan moyen fournis par Statistique Canada

Aux fins de cette recherche les personnes ayant deacuteclareacute ne jamais marcher seules ont eacuteteacute exclues de lrsquoensemble des traite-ments statistiques Elles repreacutesentent environ 7 de la population queacutebeacutecoise Dans le but drsquoassurer un bon niveau de preacute-cision seules les estimations ayant un coefficient de variation infeacuterieur agrave 33 sont preacutesenteacutees dans cet article Lrsquoexistence de relations entre la crainte de la criminaliteacute et les diffeacuterentes variables a eacuteteacute veacuterifieacutee agrave lrsquoaide du test de khi-deux Aussi les intervalles de confiance ont permis de deacuteceler les diffeacuterences entre les proportions obtenues et ce agrave un seuil de 5 Les modegraveles de reacutegression logistique retenus nrsquoincluent que les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante est significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) Afin de diminuer lrsquoeffet du taux de non-reacuteponse sur les modegraveles lrsquoinformation manquante de quatre variables figure agrave titre de cateacutegorie distincte soit le revenu du meacutenage les perceptions spatiales et eacutevolutives de la criminaliteacute dans le voisinage et lrsquoeacutevaluation de la qualiteacute du travail des policiers Alors que la non-reacuteponse pour la variable du revenu semble influer sur les reacutesultats du modegravele logistique lrsquoeffet est mineur pour les trois autres variables Par conseacutequent seule lrsquoinformation manquante du revenu du meacutenage est analyseacutee dans le cadre de cette eacutetude

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4504amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 10 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutegion de lrsquoAtlantique (11 ) mais com-parable agrave celle de la reacutegion des Prairies (16 ) Les reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse de reacutegression abondent dans ce sens et exposent que le fait de reacutesider dans la reacutegion de lrsquoAtlantique ou en Ontario comparativement au Queacutebec (cateacutego-rie de reacutefeacuterence) diminue la probabiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte de la crimina-liteacute4 (donneacutees non preacutesenteacutees) Drsquoautre part la reacutegion des Prairies est la seule agrave avoir vu sa proportion de gens inquiets croicirctre entre 1999 et 2009 les autres reacutegions ayant quant agrave elles connu une diminution ou une stagnation du pheacutenomegravene

Les diffeacuterents auteurs qui srsquointeacuteressent agrave la peur du crime insistent sur le fait que quoiqursquoinfluenceacute par la preacutevalence de la criminaliteacute dans lrsquoenvironnement veacutecu ce concept est drsquoabord associeacute agrave la dimension cognitive de la peur soit

la perception du risque de victimisation (Ferraro 1995) Par exemple la crimi-naliteacute plus eacuteleveacutee dans la reacutegion de lrsquoAtlantique par rapport aux provinces du Queacutebec et de lrsquoOntario ne se traduit pas par une crainte plus reacutepandue De faccedilon contradictoire cette reacutegion preacute-sente la proportion des gens craintifs la plus faible On constate eacutegalement qursquoau Queacutebec cette mecircme proportion est significativement plus eacuteleveacutee que celle de lrsquoOntario et ce malgreacute des taux de criminaliteacute similaires et faibles

La crainte du crime eacutetant tributaire du contexte du quartier lrsquoeffet de la variable du type drsquoagglomeacuteration est significatif dans la probabiliteacute de res-sentir la peur le milieu urbain eacutetant plus propice (tableau en annexe) Ainsi les reacutesidants des grands centres (RMR et AR5) sont proportionnellement plus nombreux agrave craindre pour leur seacutecu-

4 Ces reacutesultats sont tireacutes du modegravele de reacutegression pour le Canada Ces donneacutees peuvent ecirctre obtenues en srsquoadressant agrave lrsquoauteure (marie-andreegravelstatgouvqcca)

5 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

riteacute personnelle (18 ) que les habi-tants des communauteacutes rurales ou des petites municipaliteacutes (12 ) (tableau 1)

lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques

Les femmes sont toute proportion gardeacutee consideacuterablement plus nom-breuses que les hommes agrave eacuteprou-ver une certaine peur du crime (28 c 6 ) (tableau 1) En maintenant constantes les autres variables la pro-babiliteacute drsquoappreacutehender la criminaliteacute demeure largement plus eacuteleveacutee chez les femmes (rapport de cote (RC)=646) que chez les hommes (tableau en annexe) Bien que lrsquoampleur de la pro-portion feacuteminine puisse ecirctre partiel-lement expliqueacutee par la vulneacuterabiliteacute physique des femmes ou par le pro-longement des rocircles sociaux eacutetablis certaines eacutetudes ont deacutemontreacute que les

Figure 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon la reacutegion de reacutesidence 1999 2004 2009

110

194

163143

202

159 152

103

166 157139

186

156 153

107

166

124

160

186

147 142

0

5

10

15

20

25

Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Canada Reste duCanada

1999 2004 2009

1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir laquo Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou laquo Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 1999 2004 et 2009 adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 11 ]

diffeacuterences de genre tiennent avant tout agrave la crainte drsquoune victimisation sexuelle (Ferraro 1995 Schafer et coll 2006) Chez les hommes la faiblesse du pheacute-nomegravene peut ecirctre expliqueacutee par une sous-deacuteclaration de la peur lieacutee agrave la deacutesirabiliteacute sociale (Beaulieu et coll 2007)

Cette crainte diffegravere eacutegalement selon le groupe drsquoacircge la proportion de la population de 65 ans et plus (28 ) eacutetant plus eacuteleveacutee que celle des autres groupes 15 chez les 15 agrave 24 ans 11 chez les 25 agrave 44 ans et 19 chez les 45 agrave 64 ans Les reacutesultats de lrsquoana-lyse de reacutegression montrent que lrsquoacircge est un facteur deacuteterminant quant agrave la crainte du crime La propension agrave lrsquoin-seacutecuriteacute apparaicirct ainsi plus forte chez la population de 45 ans et plus relati-vement agrave celle acircgeacutee de 15 agrave 24 ans (cateacutegorie de reacutefeacuterence) (tableau en annexe) Cette reacutealiteacute constitue un paradoxe puisque les personnes acircgeacutees affichent le taux de victimisation avec violence le plus faible agrave lrsquoeacutechelle cana-dienne (Perreault et Brennan 2010) Selon Beaulieu et coll (2003) la peur du crime chez la population acircgeacutee de 60 ans et plus peut notamment ecirctre associeacutee agrave une deacutetresse psychologique plus freacutequente

De mecircme on constate que le pheacuteno-megravene est lieacute agrave lrsquoeacutetat matrimonial un eacutecart significatif eacutetant deacutetecteacute entre les personnes marieacutees ou vivant en union libre et les personnes seacutepareacutees ou divorceacutees (16 c 22 ) Agrave lrsquoimage de cette tendance les meacutenages se composant drsquoune seule personne (22 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreux agrave ecirctre inquiets par rap-port aux meacutenages de deux personnes (18 ) et de trois personnes et plus (15 ) Malgreacute lrsquoexistence de ces asso-ciations dans lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeacutetat matrimonial et la taille du meacutenage ne srsquoavegraverent pas deacuteterminants dans la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe)

Tableau 1Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute une crainte de la criminaliteacute2 selon certaines caracteacuteristiques deacutemographiques et socioeacuteconomiques Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Sexedaggerdaggerdagger

Homme 61 487 ndash 745Femme 281 2567 ndash 3042

Groupe dacircgedaggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 146 1092 ndash 188425 agrave 44 ans 113 942 ndash 132045 agrave 64 ans 187 1656 ndash 208965 ans et plus 280 2362 ndash 3227

Eacutetat matrimonialdagger

Marieacute ou vivant en union libre 156 1397 ndash 1713Seacutepareacute ou divorceacute 216 1716 ndash 2603Ceacutelibataire ou veuf 179 1540 ndash 2044

Taille du meacutenagedaggerdaggerdagger

1 personne 223 1924 ndash 25412 personnes 178 1558 ndash 20003 personnes ou plus 146 1268 ndash 1654

Niveau de scolariteacutedaggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 112 889 ndash 1359Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non-universitaire 159 1412 ndash 1760Sans diplocircme 245 2080 ndash 2822

Revenu du meacutenagedaggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 238 1977 ndash 278130 000 $ agrave 59 999 $ 172 1452 ndash 197960 000 $ agrave 99 999 $ 132 1051 ndash 1589100 000 $ et plus 92 683 ndash 1210Non-reacuteponse3 246 2049 ndash 2865

Statut dactiviteacutedaggerdaggerdagger

Population active 127 1121 ndash 1428Population inactive 232 2072 ndash 2570

Type dagglomeacuterationdaggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 178 1624 ndash 1926Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes 120 936 ndash 1516

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une

institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte en raison du taux de non-reacuteponse eacuteleveacute4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain

Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitants

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

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FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

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Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

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reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 12 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute

Un ensemble de facteurs socioeacuteco-nomiques est associeacute agrave la crainte de la criminaliteacute Ainsi on remarque que cette peur semble ecirctre moins reacutepan-due chez les diplocircmeacutes universitaires (11 ) que chez les deacutetenteurs drsquoun diplocircme drsquoeacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire (16 ) et chez la population non diplocircmeacutee (25 ) (tableau 1) Les reacutesultats de la modeacutelisation exposent la mecircme ten-dance Ainsi les individus ayant atteint un plus faible niveau de scolariteacute en comparaison avec un diplocircme univer-sitaire (cateacutegorie de reacutefeacuterence) sont plus susceptibles de signaler une peur relative au crime (tableau en annexe) En outre les personnes qui ont refuseacute de deacuteclarer le revenu de leur meacutenage6 (25 ) ou qui ont un revenu annuel7 de moins de 30 000 $ avant impocircts et autres deacuteductions (24 ) sont toute proportion gardeacutee plus nombreuses agrave redouter une victimisation que celles qui ont deacuteclareacute un revenu compris entre 30 000 et 59 999 $ (17 ) entre 60 000 et 99 999 $ (13 ) et de plus de 100 000 $ (9 ) Lrsquoeffet de la variable du revenu sur la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute est aussi significatif cette derniegravere eacutetant plus eacuteleveacutee lorsque le revenu annuel est plus faible Agrave lrsquoimage des associations avec le niveau de sco-lariteacute et le revenu les personnes faisant partie de la population active sont pro-portionnellement moins nombreuses agrave avoir peur du crime que celles qui ne sont ni en emploi ni en recherche drsquoem-ploi (13 c 23 ) Par contre lorsque lrsquoensemble des variables est maintenu constant le statut drsquoactiviteacute nrsquoinfluence pas significativement la probabiliteacute drsquoappreacutehender le crime et nrsquoa donc pas eacuteteacute retenu pour la modeacutelisation

Ces reacutesultats nrsquoeacutetonnent pas puisque ces indicateurs socioeacuteconomiques sont deacuteterminants quant au contexte de lrsquoenvironnement Lrsquoexistence drsquoune forte correacutelation entre lrsquoineacutegaliteacute des ressources eacuteconomiques et la reacutepar-tition de la criminaliteacute et du deacutesordre social et physique sur le territoire a eacuteteacute deacutemontreacutee preacuteceacutedemment parti-culiegraverement en milieu urbain (Morenoff et coll 2001) Rappelons que la peur du crime diffegravere selon le type drsquoagglo-meacuteration la proportion de gens crain-tifs eacutetant plus eacuteleveacutee dans les grands centres (tableau 1) Outre le risque lieacute agrave une criminaliteacute accrue la seacutegreacutegation spatiale des populations deacutefavoriseacutees semble renforcer leurs perceptions et par conseacutequent leur sentiment de vul-neacuterabiliteacute relatif au crime

lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime

La perception de lrsquoeacutetat de santeacute phy-sique ou mentale est associeacutee agrave la crainte relative agrave la criminaliteacute tout comme les incapaciteacutes physiques ou mentales limitant les activiteacutes les expeacute-riences anteacuterieures de victimisation le sentiment drsquoappartenance agrave la commu-nauteacute locale et le niveau de confiance aux inconnus (tableau 2) Ainsi les personnes qui perccediloivent leur eacutetat de santeacute comme mauvais (33 ) ou bon ou moyen (23 ) sont proportionnel-lement plus nombreuses agrave deacuteclarer une certaine peur quant au crime que ceux consideacuterant leur santeacute comme tregraves bonne ou excellente (13 ) On constate la mecircme tendance quant agrave lrsquoeacutevaluation de lrsquoeacutetat de la santeacute men-tale Ainsi la crainte du crime est plus freacutequente chez les gens qui consi-degraverent leur santeacute mentale comme mau-vaise (58 ) relativement agrave moyenne ou bonne (22 ) ou agrave tregraves bonne ou excel-

lente (15 ) Malgreacute cette association lrsquoeffet de lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute physique comme mentale ne srsquoest pas aveacutereacute significatif dans la probabiliteacute de craindre pour sa seacutecuriteacute person-nelle et a donc eacuteteacute exclu du modegravele de reacutegression Drsquoautre part on constate que la peur du crime est eacutegalement plus reacutepandue chez les individus ayant des limitations drsquoactiviteacute (26 c 13 ) comme chez les personnes ayant eacuteteacute victimes drsquoun acte criminel dans les 12 mois preacuteceacutedant lrsquoenquecircte (21 c 15 )

On remarque que les individus qui ont un faible sentiment drsquoappartenance agrave leur communauteacute sont aussi plus nom-breux en proportion agrave craindre la cri-minaliteacute (19 c 14 ) agrave lrsquoimage de ceux qui considegraverent que les incon-nus ne sont pas dignes de confiance (21 c 10 ) Agrave lrsquoexception de lrsquoeacutetat de santeacute physique et mentale toutes les variables symbolisant une certaine vulneacuterabiliteacute individuelle et sociale sont deacuteterminantes et font croicirctre les risques drsquoeacuteprouver la peur du crime (tableau en annexe)

Selon Ferraro (1995) la vulneacuterabiliteacute individuelle associeacutee agrave un eacutetat de santeacute deacuteteacuterioreacute agrave une limitation des activiteacutes ou agrave un certain isolement social favori-serait les inseacutecuriteacutes relatives au crime en limitant la capaciteacute des individus agrave reacuteagir devant une menace Les expeacute-riences de victimisation anteacuterieures accentueraient pour leur part le risque perccedilu

6 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Lrsquoanalyse de la non-reacuteponse montre que les groupes de 15 agrave 24 ans et les 75 ans et plus les personnes aux eacutetudes ou effectuant des travaux meacutenagers les veufs et les ceacutelibataires et les reacutepondants neacutes dans un autre pays que le Canada sont sous-repreacutesenteacutes par la variable du revenu du meacutenage

7 Dans le cadre de lrsquoESG le revenu du meacutenage correspond au revenu total de tous les membres du meacutenage provenant de toutes les sources avant impocircts et autres deacuteductions au cours de lrsquoanneacutee se terminant le 31 deacutecembre 2008

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

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[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 13 ]

la peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire

En deacutecelant les diffeacuterentes traces de la criminaliteacute dans leur environne-ment la population tente drsquoeacutevaluer le niveau de risque associeacute agrave une vic-timisation (Fitzgerald 2008) La preacute-sence drsquoinciviliteacutes souvent consideacute-reacutees comme les principaux signes de la criminaliteacute forge les perceptions et par le fait mecircme la crainte relative au crime (Ferraro 1995 Keown 2008) Conseacutequemment la proportion de

Tableau 2Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon leacutetat de santeacute et de bien-ecirctre Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Eacutetat de santeacute autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 133 1178 ndash 1474Bon ou moyen 229 2017 ndash 2560Mauvais 326 2109 ndash 4595

Eacutetat de santeacute mentale autodeacuteclareacutedaggerdaggerdagger

Excellent ou tregraves bon 150 1349 ndash 1644Bon ou moyen 217 1832 ndash 2500Mauvais 576 3279 ndash 7987

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutesdaggerdaggerdagger

Oui 260 2291 ndash 2902Non 133 1193 ndash 1474

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedentedaggerdaggerdagger

Oui 207 1774 ndash 2373Non 151 1363 ndash 1656

Confiance aux inconnusdaggerdaggerdagger

Oui 95 774 ndash 1147Non 208 1900 ndash 2264

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute localedaggerdagger

Oui 144 1239 ndash 1632Non 188 1684 ndash 2078

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

gens craintifs est plus eacuteleveacutee parmi la population qui considegravere le deacutesordre social ou physique comme un pro-blegraveme reacuteel dans leur voisinage (26 c 14 ) (tableau 3) On constate eacutega-lement que cette peur est plus reacutepan-due chez les individus qui perccediloivent le nombre drsquoactes commis dans leur voisinage comme supeacuterieur agrave celui des autres reacutegions (35 ) relativement agrave ceux qui le considegraverent similaire (21 ) ou infeacuterieur (11 ) De plus les per-sonnes qui deacutecegravelent une augmentation de la criminaliteacute dans leur voisinage au

cours des cinq derniegraveres anneacutees sont proportionnellement plus nombreuses agrave srsquoinquieacuteter de leur seacutecuriteacute person-nelle (31 ) comparativement agrave celles qui perccediloivent une stagnation (13 ) ou une diminution de la probleacutematique (11 ) Agrave lrsquoimage des reacutesultats tireacutes de lrsquoanalyse descriptive les variables de perceptions quant agrave la criminaliteacute se sont aveacutereacutees explicatives quant agrave la probabiliteacute de deacuteclarer une crainte rela-tive au crime Ainsi le fait de percevoir une criminaliteacute accrue en croissance ou de noter la preacutesence drsquoinciviliteacutes dans le voisinage augmente le risque drsquoeacuteprouver une crainte relative au crime (tableau en annexe)

Par ailleurs la proportion de crain-tifs parmi la population queacutebeacutecoise diffegravere selon les perceptions et atti-tudes quant aux services policiers et aux jugements des tribunaux peacutenaux Conseacutequemment lrsquoappreacutehension du crime est plus courante parmi la popu-lation qui considegravere comme mauvaise la qualiteacute du travail des policiers afin drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population (35 ) comparativement agrave passable (22 ) ou bonne (14 ) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee lrsquoeffet de cette variable est eacutegalement signi-ficatif dans la modeacutelisation de la pro-babiliteacute drsquoecirctre inquiet quant agrave sa seacutecu-riteacute personnelle les individus ayant des perceptions neacutegatives eacutetant plus susceptibles de craindre la criminaliteacute (tableau en annexe) La peur est aussi plus freacutequente parmi la population qui considegravere que les jugements pronon-ceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveres (18 c 13 ) Par contre cette variable ne semble pas influencer de maniegravere significative la probabiliteacute de craindre la criminaliteacute et a donc eacuteteacute exclue du modegravele de reacutegression

Drsquoapregraves Sprott et Doob (1997) ces perceptions neacutegatives deacutecouleraient entre autres drsquoune mauvaise connais-sance populaire du systegraveme peacutenal de la meacutediatisation croissante des affaires criminelles les plus graves et de la nature cruciale du devoir de ces insti-tutions soit drsquoassurer la seacutecuriteacute de la population

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

BEAULIEU Marie Nancy LECLERC et Micheline DUBEacute (2003) laquo Fear of crime among the elderly An analysis of mental Health Issues raquo Journal of Gerontological Social Work 40 (4) p 121-138

FERRARO Kenneth F (1995) Fear of crime Interpreting vic-timization risk Albany State University of New York 179 p

FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

GRAVEL Marie-Andreacutee (2014) laquo Le sentiment de seacutecuriteacute et les perceptions de la population queacutebeacutecoise agrave lrsquoeacutegard de la criminaliteacute raquo Coup drsquoœil sociodeacutemographique no 29 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec

JACKSON Jonathan (2006) laquo Introducing fear of crime to risk research raquo Risk Analysis 26 (1) p 253-264

KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

MORENOFF Jeffrey D Robert J SAMPSON et Steven W RAUDENBUSH (2001) laquo Neighbourhood inequality col-lective efficacy and the spatial dynamics of urban vio-lence raquo Criminology 39 (3) p 517 agrave 559

PERREAULT Samuel (2013) laquo Statistiques sur les crimes deacutecla-reacutes par la police au Canada 2012 raquo Juristat Centre cana-dien de la statistique juridique Statistique Canada

PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

SCHAFER Joseph A Beth M HUEBNER et Timothy S BYNUM (2006) laquo Fear of crime and criminal victimization Gender-based contrasts raquo Journal of Criminal Justice 34 p 285-301

SPROTT Jane B et Anthony N DOOB (1997) laquo Fear victimiza-tion and attitudes to sentencing the courts and the police raquo Canadian Journal of Criminology 39 (3) p 275-291

WALKS R Alan et Larry S BOURNE (2006) laquo Ghettos in Canadarsquos cities Racial segregation tehnic enclaves and poverty concentration in Canadian urban areas raquo Le Geacuteographe canadien 50 (3) p 273-297

WYANT Brian R (2008) laquo Multilevel impacts of Perceived Incivilities and Perceptions of Crime Risk on Fear of Crime Isolating Endogenous Impacts raquo Journal of Research in Crime and Delinquency vol 45 no 1 Philadelphie Temple University

[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

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reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

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WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 14 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Tableau 3Proportion de la population1 qui a deacuteclareacute craindre la criminaliteacute2 selon les perceptions Queacutebec 2009

IC 95

Total ( ) 166 1532 ndash 1793

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegionsdaggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 347 2720 ndash 4212Agrave peu pregraves la mecircme 211 1861 ndash 2356Moins eacuteleveacutee 108 923 ndash 1233

Eacutevolution de la criminaliteacute dans les 5 derniegraveres anneacuteesdaggerdaggerdagger

Augmenteacutee 307 2683 ndash 3458Diminueacutee 108 700 ndash 1578Demeureacutee la mecircme 129 1140 ndash 1432

Deacutesordre social constitue un problegraveme dans le voisinagedaggerdaggerdagger

Oui 260 2270 ndash 2926Non 135 1212 ndash 1493

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la populationdaggerdaggerdagger

Bon 135 1201 ndash 1490Passable 221 1901 ndash 2527Mauvais 354 2675 ndash 4399

Jugements prononceacutes par les tribunaux ne sont pas assez seacutevegraveresdaggerdagger

Oui 184 1675 ndash 2009Non 130 1062 ndash 1530

Total (k) 6 0025

Seuil de signification du test du chi-carreacute eacutevaluant lrsquoindeacutependance entre la variable et celle de la crainte de la criminaliteacute daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 0001 Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul en soireacutee ou la nuit agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein

dans une institution2 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son

voisinage une fois la nuit tombeacutee

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

De maniegravere geacuteneacuterale plus le risque perccedilu et la vulneacuterabiliteacute individuelle sont importants plus grande est la pro-babiliteacute drsquoeacuteprouver une crainte relative agrave la criminaliteacute Agrave lrsquoimage des constats tireacutes de la litteacuterature les reacutesultats de la modeacutelisation exposent que les femmes et les personnes acircgeacutees sont plus enclines agrave ressentir des inseacutecuriteacutes quant au crime tout comme les popu-lations ayant des conditions socioeacuteco-nomiques difficiles un certain isolement social des expeacuteriences anteacuterieures de victimisation et des perceptions neacutega-tives quant agrave la probleacutematique crimi-nelle dans leur voisinage

Bien que lrsquoanalyse des donneacutees de lrsquoESG offre la possibiliteacute de mesurer la probleacutematique drsquoune perspective sociale elle ne permet cependant pas de lrsquoeacutevaluer dans son ensemble En effet lrsquoabsence de donneacutees sur les caracteacuteristiques des quartiers telles que la proportion de meacutenages agrave faible revenu ou la proportion de membres de minoriteacutes visibles limite la capaciteacute drsquoexplication du modegravele Comme lrsquoont deacutemontreacute drsquoautres eacutetudes le contexte de lrsquoenvironnement local prend signi-ficativement part agrave lrsquoexplication de la peur du crime dans la population Soulignons toutefois que lrsquoapport de lrsquoenvironnement est moindre les carac-teacuteristiques des personnes et leurs per-ceptions expliquant une plus grande part de la variation de la peur du crime (Fitzgerald 2008 Wyant 2008)

Conclusion

Selon les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 environ une per-sonne sur six eacuteprouve une crainte rela-tive au crime au Queacutebec et ce en deacutepit de la diminution constante des taux de criminaliteacute et des forts taux de satisfaction de la population quant agrave la seacutecuriteacute personnelle (Gravel 2014) Malgreacute la similariteacute de la probleacutematique criminelle avec lrsquoOntario le Queacutebec preacutesente une proportion drsquoindividus

craintifs supeacuterieure agrave celle de son voi-sin Les reacutesultats de lrsquoanalyse descrip-tive deacutemontrent que lrsquoeacutevolution de la criminaliteacute ne se reflegravete pas de maniegravere directe dans la variation de la peur qui lui est relative La probabiliteacute de ressen-tir cette peur est plutocirct deacutetermineacutee par le contexte de lrsquoenvironnement ainsi que par les caracteacuteristiques deacutemogra-phiques socioeacuteconomiques lrsquoeacutetat de santeacute le bien-ecirctre et les perceptions de la population exposant de ce fait le caractegravere heacuteteacuterogegravene du pheacutenomegravene

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

BEAULIEU Marie Nancy LECLERC et Micheline DUBEacute (2003) laquo Fear of crime among the elderly An analysis of mental Health Issues raquo Journal of Gerontological Social Work 40 (4) p 121-138

FERRARO Kenneth F (1995) Fear of crime Interpreting vic-timization risk Albany State University of New York 179 p

FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

GRAVEL Marie-Andreacutee (2014) laquo Le sentiment de seacutecuriteacute et les perceptions de la population queacutebeacutecoise agrave lrsquoeacutegard de la criminaliteacute raquo Coup drsquoœil sociodeacutemographique no 29 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec

JACKSON Jonathan (2006) laquo Introducing fear of crime to risk research raquo Risk Analysis 26 (1) p 253-264

KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

MORENOFF Jeffrey D Robert J SAMPSON et Steven W RAUDENBUSH (2001) laquo Neighbourhood inequality col-lective efficacy and the spatial dynamics of urban vio-lence raquo Criminology 39 (3) p 517 agrave 559

PERREAULT Samuel (2013) laquo Statistiques sur les crimes deacutecla-reacutes par la police au Canada 2012 raquo Juristat Centre cana-dien de la statistique juridique Statistique Canada

PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

SCHAFER Joseph A Beth M HUEBNER et Timothy S BYNUM (2006) laquo Fear of crime and criminal victimization Gender-based contrasts raquo Journal of Criminal Justice 34 p 285-301

SPROTT Jane B et Anthony N DOOB (1997) laquo Fear victimiza-tion and attitudes to sentencing the courts and the police raquo Canadian Journal of Criminology 39 (3) p 275-291

WALKS R Alan et Larry S BOURNE (2006) laquo Ghettos in Canadarsquos cities Racial segregation tehnic enclaves and poverty concentration in Canadian urban areas raquo Le Geacuteographe canadien 50 (3) p 273-297

WYANT Brian R (2008) laquo Multilevel impacts of Perceived Incivilities and Perceptions of Crime Risk on Fear of Crime Isolating Endogenous Impacts raquo Journal of Research in Crime and Delinquency vol 45 no 1 Philadelphie Temple University

[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

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SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 15 ]

reacutefeacuterences

BEAULIEU Marie Micheline DUBEacute Christian BERGERON et Marie-Marthe COUSINEAU (2007) laquo Are elderly men worried about crime raquo Journal of Aging Studies 21 (4) p 336-346

BEAULIEU Marie Nancy LECLERC et Micheline DUBEacute (2003) laquo Fear of crime among the elderly An analysis of mental Health Issues raquo Journal of Gerontological Social Work 40 (4) p 121-138

FERRARO Kenneth F (1995) Fear of crime Interpreting vic-timization risk Albany State University of New York 179 p

FITZGERALD Robin (2008) laquo La crainte de la criminaliteacute et le contexte du quartier dans les villes canadiennes raquo Seacuterie de documents de recherche sur la criminaliteacute et la recherche Ottawa Statistique Canada

GRAVEL Marie-Andreacutee (2014) laquo Le sentiment de seacutecuriteacute et les perceptions de la population queacutebeacutecoise agrave lrsquoeacutegard de la criminaliteacute raquo Coup drsquoœil sociodeacutemographique no 29 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec

JACKSON Jonathan (2006) laquo Introducing fear of crime to risk research raquo Risk Analysis 26 (1) p 253-264

KEOWN Leslie-Anne (2008) laquo Un profil des perceptions des inciviliteacutes dans le paysage meacutetropolitain raquo Tendances sociales canadiennes no 86 Ottawa Statistique Canada

MORENOFF Jeffrey D Robert J SAMPSON et Steven W RAUDENBUSH (2001) laquo Neighbourhood inequality col-lective efficacy and the spatial dynamics of urban vio-lence raquo Criminology 39 (3) p 517 agrave 559

PERREAULT Samuel (2013) laquo Statistiques sur les crimes deacutecla-reacutes par la police au Canada 2012 raquo Juristat Centre cana-dien de la statistique juridique Statistique Canada

PERREAULT Samuel et Shannon BRENNAN (2010) laquo La vic-timisation criminelle au Canada 2009 raquo Juristat Centre canadien de la statistique juridique Statistique Canada

SCHAFER Joseph A Beth M HUEBNER et Timothy S BYNUM (2006) laquo Fear of crime and criminal victimization Gender-based contrasts raquo Journal of Criminal Justice 34 p 285-301

SPROTT Jane B et Anthony N DOOB (1997) laquo Fear victimiza-tion and attitudes to sentencing the courts and the police raquo Canadian Journal of Criminology 39 (3) p 275-291

WALKS R Alan et Larry S BOURNE (2006) laquo Ghettos in Canadarsquos cities Racial segregation tehnic enclaves and poverty concentration in Canadian urban areas raquo Le Geacuteographe canadien 50 (3) p 273-297

WYANT Brian R (2008) laquo Multilevel impacts of Perceived Incivilities and Perceptions of Crime Risk on Fear of Crime Isolating Endogenous Impacts raquo Journal of Research in Crime and Delinquency vol 45 no 1 Philadelphie Temple University

[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

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le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

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CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

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SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 16 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Sig RC IC 95

Sexe daggerdaggerdagger

Homme - -Femme 646 daggerdaggerdagger 488 ndash 856

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans - -25 agrave 44 ans 118 077 ndash 18245 agrave 64 ans 270 daggerdaggerdagger 178 ndash 41065 ans et plus 420 daggerdaggerdagger 261 ndash 673

Revenu du meacutenage daggerdaggerdagger

Moins de 30 000 $ 145 Dagger 092 ndash 23030 000 $ agrave 59 999 $ 150 dagger 100 ndash 22460 000 $ agrave 99 999 $ 128 083 ndash 196100 000 $ et plus - -Non-reacuteponse3 258 daggerdaggerdagger 167 ndash 400

Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire - -Diplocircme deacutetudes secondaires ou post-secondaires non universitaire

143 dagger 104 ndash 197

Sans diplocircme 226 daggerdaggerdagger 150 ndash 341

Type dagglomeacuteration daggerdagger

Grands centres urbains (RMR et AR4) 164 daggerdagger 114 ndash 235Communauteacutes rurales et petites municipaliteacutes - -

Incapaciteacute physique ou mentale limitant les activiteacutes

daggerdaggerdagger

Oui 158 daggerdaggerdagger 122 ndash 203Non - -

Expeacuterience de victimisation au cours de lanneacutee preacuteceacutedente

dagger

Oui - -Non 132 dagger 101 ndash 174

Sig RC IC 95

Sentiment dappartenance agrave la communauteacute locale

dagger

Oui - -Non 133 dagger 103 ndash 172

Confiance aux inconnus daggerdaggerdagger

Non 226 daggerdaggerdagger 171 ndash 299Oui - -

Criminaliteacute dans le voisinage en comparaison aux autres reacutegions

daggerdaggerdagger

Plus eacuteleveacutee 272 daggerdaggerdagger 174 ndash 427Agrave peu pregraves la mecircme 199 daggerdaggerdagger 152 ndash 259Moins eacuteleveacutee - -Non-reacuteponse 224 dagger 113 ndash 444

Eacutevolution de la criminaliteacute dans le voisinage dans les cinq derniegraveres anneacutees

daggerdagger

Augmenteacutee 217 daggerdagger 129 ndash 365Diminueacutee - -Demeureacutee la mecircme 128 080 ndash 207Non-reacuteponse 142 071 ndash 284

Deacutesordre social ou physique consituant un problegraveme dans le voisinage

daggerdaggerdagger

Oui 173 daggerdaggerdagger 131 ndash 228Non - -

Qualiteacute du travail de la police locale pour assurer la seacutecuriteacute de la population

daggerdaggerdagger

Bonne - -Passable 138 dagger 104 ndash 182Mauvaise 277 daggerdaggerdagger 173 ndash 458Non-reacuteponse 047 daggerdagger 025 ndash 088

Tableau A1Deacuteterminants de la crainte de la criminaliteacute Queacutebec 2009

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule lrsquoaugmentation (ou la baisse) des chances raquo qursquoune personne deacuteclare ecirctre craintive quant agrave la criminaliteacute en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de lrsquoeffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus susceptibles de deacuteclarer une crainte quant agrave la criminaliteacute comparativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis qursquoun RC infeacuterieur agrave 1 signifie qursquoelles le sont moins

Variable non pertinente dans le modegravele ougrave lrsquoeffet produit de cette variable sur la variable deacutependante est non significatif Autres variables testeacutees non retenues lrsquoeacutetat matrimonial la taille du meacutenage le type de logement lrsquoactiviteacute du reacutepondant lrsquoeacutetat de santeacute autodeacuteclareacute lrsquoexpeacuterience de discrimination dans les cinq derniegraveres anneacutees le statut drsquoautochtone le statut de minoriteacute visible le nombre de membres de la famille et drsquoamis dont la personne se sent proche et la perception des jugements prononceacutes par le systegraveme de justice

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 La crainte de la criminaliteacute se deacutefinit de la faccedilon suivante se sentir Pas tregraves en seacutecuriteacute raquo ou Pas du tout en seacutecuriteacute raquo en marchant seul dans son voisinage une fois la nuit tombeacutee2 Pour lrsquoensemble de la population de 15 ans et plus qui marche seul le soir agrave lrsquoexclusion des personnes qui reacutesident agrave temps plein dans une institution3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu4 Une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) est composeacutee drsquoune ou de plusieurs municipaliteacutes voisines situeacutees autour drsquoun noyau urbain Elle doit compter au moins 100 000 habitants dont au moins 50 000 vivent

dans le noyau urbain Une agglomeacuteration de recensement doit pour sa part avoir un noyau de 10 000 habitantsNote La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2009 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

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Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

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WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 17 ]

La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus

par Steacutephane Crespo1

Il est connu que le faible revenu est lieacute neacutegativement agrave la santeacute car celui-ci peut entraicircner notamment de la priva-tion mateacuterielle et de lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire Ainsi un faible revenu tend agrave diminuer la preacutevalence drsquoun eacutetat de santeacute perccedilu comme excellent (Bordeleau amp Traoreacute 2007) ou dans le mecircme ordre drsquoideacutees agrave augmenter la preacutevalence drsquoun eacutetat perccedilu comme moyen ou mauvais (Ferland 2002) Il est connu aussi que le faible revenu est relieacute au stress un maillon dans la chaicircne de causaliteacute de la deacutetresse psy-chologique (Orpana Lemyre et Gravel 2009)

Dans cet article on se demande principalement dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et la per-ception de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress est influenceacutee par le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi Autrement dit le non-emploi amplifie-t-il lrsquoeffet neacutegatif deacutejagrave observeacute du faible revenu Pour reacutepondre agrave cette question nous avons retenu les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans soit le noyau principal de la population active sur le mar-cheacute du travail Lrsquoeacutechantillon est tireacute des fichiers maicirctres de lrsquoEnquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR)

1 Lrsquoauteur tient agrave remercier Linda Cazale de la Direction des statistiques de santeacute pour ses commentaires et suggestions sur la version preacuteliminaire du manuscrit

2 Voir Statistique Canada (2014) Signalons que les preacutevalences estimeacutees de ces deux variables diffegraverent de celles estimeacutees agrave partir de lrsquoEnquecircte sur la santeacute des collectiviteacutes canadiennes (ESCC) Ces diffeacuterences sont dues agrave la deacutefinition donneacutee aux reacutepondants de ce qursquoest un problegraveme de santeacute (ou de stress) dans ces deux enquecirctes de mecircme qursquoagrave la formulation des questions et des cateacutegories de reacuteponse Les preacutevalences de santeacute deacutefavorable et agrave plus forte raison de stress eacuteleveacute tendent agrave ecirctre sureacutevalueacutees avec lrsquoEDTR par rapport agrave lrsquoESCC Mais dans la preacutesente eacutetude cette sureacutevaluation ne pose pas problegraveme car comme nous le verrons il ne srsquoagit pas ici drsquoestimer des preacutevalences mais plutocirct de deacuteceler des eacutecarts dans ces preacutevalences en fonction du faible revenu et du non-emploi

3 On ne doit pas confondre la cateacutegorie laquo pas drsquoopinion raquo avec les modaliteacutes de non-reacuteponse suivantes laquo ne sait pas raquo et laquo refus raquo Cette cateacutegorie constitue une reacuteponse valide Dans la preacutesente analyse lrsquoabsence drsquoopinion srsquointegravegre agrave la cateacutegorie de stress laquo faible ou absent raquo puisqursquoelle suggegravere que ce stress nrsquoest pas important aux yeux du reacutepondant

4 Le seuil varie selon la province et la taille des reacutegions de reacutesidence Par exemple le seuil de faible revenu pour une famille composeacutee de deux adultes et de deux enfants reacutesidant dans la ville de Queacutebec eacutetait de 32 101 $ en 2011 Une personne est agrave faible revenu MPC si son revenu familial apregraves impocircts et deacutepenses non relieacutees agrave la consommation est infeacuterieur au seuil MPC preacutevu pour la taille de sa famille et sa reacutegion de reacutesidence Pour une deacutefinition deacutetailleacutee de ce critegravere voir Statistique Canada (2013)

5 Notons que cette variable nrsquoest pas redondante par rapport agrave la variable de faible revenu car toutes les personnes agrave faible revenu ne sont pas neacutecessairement sans emploi le pheacutenomegravene des travailleurs agrave faible revenu en atteste (Crespo 2010)

Quelques deacutefinitions

Au total quatre variables doivent ecirctre deacutefinies lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu le niveau de stress perccedilu le faible revenu et le non-emploi Parmi les questions poseacutees dans lrsquoEDTR les deux sui-vantes reposent sur lrsquoauto-eacutevaluation que les personnes font de leur santeacute geacuteneacuterale et de leur niveau de stress 1) laquo En geacuteneacuteral comment deacutecririez-vous votre eacutetat de santeacute Diriez-vous que votre santeacute est excellente tregraves bonne bonne passable mauvaise raquo 2) laquo Diriez-vous qursquoil y a dans votre vie beaucoup de stress un niveau de stress modeacutereacute relativement peu de stress pas du tout de stress pas drsquoopi-nion 2 raquo Afin de simplifier lrsquoanalyse ces

variables ont eacuteteacute regroupeacutees en deux cateacutegories Les modaliteacutes laquo passable raquo et laquo mauvaise raquo forment la cateacutegorie drsquoun eacutetat de santeacute laquo deacutefavorable raquo et les trois autres sont regroupeacutees sous lrsquoappellation laquo favorable raquo De mecircme les modaliteacutes laquo beaucoup de stress raquo et laquo niveau de stress modeacutereacute raquo indiquent un stress laquo eacuteleveacute ou modeacutereacute raquo tan-dis que les autres incluant la moda-liteacute laquo pas drsquoopinion3 raquo sont regroupeacutees dans la cateacutegorie laquo faible ou absent raquo

La variable du faible revenu repose sur le critegravere de la Mesure du panier de consommation (MPC) Ce critegravere est le coucirct drsquoun panier de biens et de services correspondant agrave un niveau de base (nourriture habillement transport loge-

ment etc) pour combler les besoins de subsistance et drsquointeacutegration sociale des personnes4 Enfin nous avons distingueacute les personnes laquo en emploi raquo au cours de lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence de celles laquo sans emploi5 raquo On considegravere qursquoune personne est en emploi si elle a exerceacute au moins un travail contre reacutemu-neacuteration salarieacutee ou autonome que ce soit agrave temps plein ou agrave temps partiel avec ou sans eacutepisodes de chocircmage ou drsquoinactiviteacute Au contraire on considegravere qursquoelle est sans emploi si elle a eacuteteacute en chocircmage toute lrsquoanneacutee inactive toute lrsquoanneacutee ou encore si elle a combineacute un ou plusieurs eacutepisodes de chocircmage et drsquoinactiviteacute mais sans aucun eacutepisode drsquoemploi au cours de lrsquoanneacutee

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

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Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 18 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutemarche drsquoanalyse

Notre question rappelons-le consiste agrave savoir dans quelle mesure la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et le niveau de stress perccedilu est influenceacutee par lrsquoemploi ou le non-emploi Pour y reacutepondre lrsquoanalyse pro-cegravede en deux eacutetapes 1) estimation de lrsquointensiteacute de la relation dans deux sous-groupes soit les personnes en emploi et celles sans emploi 2) estimation de lrsquoeacutecart drsquointensiteacute de cette relation entre ces sous-groupes On dira que lrsquoemploi ou lrsquoabsence drsquoemploi influe sur la rela-tion entre le faible revenu et la santeacute et le stress si lrsquoeacutecart calculeacute agrave la seconde eacutetape est significatif

Pour la premiegravere eacutetape la statistique syntheacutetique du laquo rapport de cotes raquo ci-apregraves deacutesigneacutee par lrsquoacronyme laquo RC raquo a eacuteteacute utiliseacutee Une relation est significa-tive si le RC diffegravere de lrsquouniteacute6 Pour un RC significatif plus celui-ci srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquointensiteacute de la rela-tion est eacuteleveacutee Pour la seconde eacutetape des ratios entre les RC ont eacuteteacute calcu-leacutes Un eacutecart est significatif lorsque le ratio diffegravere de lrsquouniteacute7 et dans ce cas plus le ratio srsquoeacuteloigne de lrsquouniteacute plus lrsquoeacutecart est eacuteleveacute (Pour plus de deacutetails sur la meacutethodologie voir lrsquoencadreacute agrave la page 21)

reacutesultats

Le tableau 1 agrave la page suivante preacute-sente les effectifs les preacutevalences et le RC associeacutes aux donneacutees croisant le faible revenu avec en premier lieu lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu (partie gauche) et en

second lieu le niveau de stress perccedilu (partie droite) Dans le volet 1 on dis-socie les personnes en emploi de celles sans emploi Dans le volet 2 les don-neacutees ne tiennent pas compte du fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi

le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi

Au Queacutebec en 2011 parmi les per-sonnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans le faible revenu est relieacute significativement agrave une santeacute deacutefavorable tant pour les per-sonnes en emploi (RC = 259) que pour celles sans emploi (RC = 380) Ainsi parmi les personnes en emploi 12 de celles qui sont agrave faible revenu ont deacuteclareacute une santeacute deacutefavorable contre 5 de celles qui ne sont pas agrave faible revenu soit plus du double De mecircme parmi les personnes sans emploi les preacutevalences respectives sont de 51 et 22 soit plus du double pour les personnes agrave faible revenu (tableau 1 volet 1) Sans eacutegard agrave la preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi ces preacutevalences respectives sont de 32 et de 8 (tableau 1 volet 2)

Le ratio entre le RC relatif aux per-sonnes sans emploi et le RC relatif agrave celles en emploi est supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (147 = 380 259) Ce ratio semble indiquer que lrsquoabsence drsquoemploi ren-force la relation entre le faible revenu et une santeacute deacutefavorable Toutefois comme ce ratio nrsquoest pas significati-vement diffeacuterent de lrsquouniteacute on ne peut lrsquoaffirmer

Cela dit cela ne signifie pas que lrsquoab-sence drsquoemploi est sans conseacutequence sur lrsquoeacutetat de santeacute Au contraire le fait de ne pas avoir drsquoemploi est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable En effet seu-lement 6 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un eacutetat de santeacute deacutefavo-rable contre 30 pour les personnes sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre lrsquoabsence drsquoemploi et une santeacute deacutefavorable est estimeacute agrave 732 et est significatif (donneacutees non illustreacutees8) Degraves lors on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi agrave deacutefaut de renforcer lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute exerce son propre effet sur cette derniegravere crsquoest-agrave-dire indeacutependamment de lrsquoeffet du faible revenu9 Par conseacute-quent les effets neacutegatifs du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi srsquoaddi-tionnent crsquoest pour cette raison drsquoail-leurs que le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et sans emploi est relieacute agrave une preacutevalence de santeacute deacutefavorable plus eacuteleveacutee que 1) le fait drsquoecirctre agrave faible revenu et en emploi (51 c 12 ) 2) le fait drsquoecirctre sans faible revenu et sans emploi (51 c 22 ) La premiegravere partie de ce reacutesul-tat a drsquoailleurs eacuteteacute observeacutee dans la lit-teacuterature canadienne10 Par ce caractegravere additif des effets (du faible revenu et de lrsquoabsence drsquoemploi) on explique aussi la diffeacuterence importante dans les preacute-valences de santeacute deacutefavorable entre les personnes en emploi et nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu (5 ) et les personnes sans emploi et agrave faible revenu (51 ) Cependant si nous avions pu affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce lrsquoeffet du faible revenu sur la santeacute en plus de comporter son propre effet sur cette derniegravere la diffeacuterence aurait eacuteteacute plus importante

6 Pour le veacuterifier on a utiliseacute la reacutegression logistique simple avec le faible revenu comme variable indeacutependante

7 On a utiliseacute la reacutegression logistique multiple avec les variables indeacutependantes suivantes le faible revenu le non-emploi et le terme drsquointeraction entre ces deux variables Crsquoest ce terme drsquointeraction qui repreacutesente le ratio des RC Par conseacutequent si ce terme est significatif le ratio des RC est diffeacuterent de lrsquouniteacute

8 Ce RC se calcule drsquoapregraves les estimations de preacutevalences qui viennent drsquoecirctre citeacutees 732 = (303divide(100ndash303)divide(56divide(100ndash56))

9 Cette affirmation a eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen drsquoune reacutegression logistique avec deux variables indeacutependantes le faible revenu et le non-emploi Dans ce modegravele les RC relatifs agrave ces deux variables sont significatifs (donneacutees non montreacutees)

10 Fortin (2008) a distingueacute deux sous-groupes de Canadiens agrave faible revenu en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoemploi ceux du welfare poor (agrave faible revenu et sans emploi) et ceux du working poor (agrave faible revenu et en emploi) En utilisant les donneacutees du cycle 31 de lrsquoESCC celle-ci a montreacute notamment que sur les trois indicateurs de santeacute suivants les preacutevalences eacutetaient plus eacuteleveacutees dans le groupe welfare poor que working poor preacutesence drsquoau moins une limitation chronique de santeacute (76 c 65 ) santeacute perccedilue comme convenable ou mauvaise (28 c 10 ) et sentiment que la santeacute srsquoest deacuteteacuterioreacutee au cours de la derniegravere anneacutee (17 c 9 )

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 19 ]

Tableau 1Eacutetat de santeacute et niveau de stress perccedilus selon le faible revenu et le fait drsquoecirctre en emploi ou sans emploi personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans Queacutebec 2011

Eacutetat de santeacute Niveau de stress

Favorable Deacutefavorable Total1 Faible ou absent

Eacuteleveacute ou modeacutereacute

Total1

Volet 1 Selon la preacutesence ou non drsquoun emploi

En emploi Faible revenu

Non Effectif n 2 819 400 152 100 2 971 500 713 200 2 252 500 2 965 800Preacutevalence 949 51 1000 240 760 1000IC 939 ndash 959 41 ndash 61 223 ndash 258 742 ndash 777

Oui Effectif n 191 200 26 700 218 000 47 600 170 400 218 000Preacutevalence 877 123 1000 218 782 1000IC 819 ndash 935 65 ndash 181 142 ndash 294 706 ndash 858

Total Effectif n 3 010 600 178 800 3 189 400 760 800 2 422 900 3 183 700Preacutevalence 944 56 1000 239 761 1000IC 934 ndash 954 46 ndash 66 221 ndash 256 744 ndash 779 Rapport de cotes (RC) 259daggerdagger 113

Sans emploiFaible revenu

Non Effectif n 441 000 121 500 562 500 261 800 297 300 559 100Preacutevalence 784 216 1000 468 532 1000IC 742 ndash 826 174 ndash 258 419 ndash 517 483 ndash 581

Oui Effectif n 115 000 120 400 235 400 60 900 174 500 235 400Preacutevalence 489 511 1000 259 741 1000IC 387 ndash 590 410 ndash 613 181 ndash 336 664 ndash 819

Total Effectif n 556 000 241 900 797 900 322 700 471 900 794 600Preacutevalence 697 303 1000 406 594 1000IC 649 ndash 744 256 ndash 351 358 ndash 454 546 ndash 642

Rapport de cotes (RC) 380daggerdagger 252daggerdagger

Ratio des rapports de cotes

147 223daggerdagger

Volet 2 Sans distinction du statut drsquoemploi

TotalFaible revenu

Non Effectif n 3 260 400 273 600 3 534 000 975 100 2 549 900 3 524 900Preacutevalence 923 77 1000 277 723 1000IC 912 ndash 933 67 ndash 88 258 ndash 295 705 ndash 742

Oui Effectif n 306 200 147 100 453 300 108 500 344 900 453 400Preacutevalence 675 325 1000 239 761 1000IC 601 ndash 750 250 ndash 399 185 ndash 294 706 ndash 815

Total Effectif n 3 566 600 420 700 3 987 300 1 083 500 2 894 800 3 978 300Preacutevalence 894 106 1000 272 728 1000IC 882 ndash 907 93 ndash 118 254 ndash 291 709 ndash 746

Rapport de cotes (RC) 573daggerdagger 122

daggerdagger p le 001 dagger 001 lt p le 005Les valeurs p sont les seuils observeacutes des tests dont lrsquohypothegravese nulle est qursquoun rapport de cotes ou un ratio de rapports de cotes est eacutegal agrave lrsquouniteacute (1) Les intervalles de confiance pour les preacutevalences sont au niveau de 95 Les erreurs-types ont eacuteteacute calculeacutees agrave partir de la meacutethode drsquoauto-amorccedilage (bootstrap) agrave partir drsquoun ensemble de 500 poids reacutepliques1 Les effectifs de lrsquoanalyse concernant lrsquoeacutetat de santeacute ne correspondent pas exactement agrave ceux de lrsquoanalyse concernant le niveau de stress parce que lrsquoampleur de la non-reacuteponse varie leacutegegraverement drsquoune analyse agrave lrsquoautre

Source Statistique Canada Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) fichiers maicirctres adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 20 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi

Les donneacutees preacutesenteacutees dans la sec-tion droite du tableau 1 permettent de constater que pour les preacuteva-lences drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute on nrsquoobserve parmi les personnes en emploi aucune diffeacuterence significative entre celles qui sont agrave faible revenu et celles qui ne le sont pas (78 c 76 RC = 113) De plus la preacutevalence est relativement eacuteleveacutee dans les deux cas Au contraire parmi les personnes sans emploi la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress est nettement plus importante pour les personnes agrave faible revenu que pour celles ne lrsquoeacutetant pas (74 c 53 ) Dans ce cas la relation entre le faible revenu et le stress est significa-tive (RC = 252)

Les donneacutees permettent drsquoailleurs drsquoinfeacuterer que la relation entre le faible revenu et le stress est significativement plus forte pour les personnes sans emploi Le ratio des RC srsquoeacutelegraveve agrave 223 (223 = 252 divide 113)

Des preacutecisions srsquoimposent quant agrave la relation speacutecifique entre lrsquoabsence drsquoemploi et le niveau de stress En soi lrsquoabsence drsquoemploi nrsquoaugmente pas la preacutevalence drsquoun niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute Au contraire elle la diminue peu importe la situa-tion par rapport au faible revenu 76 des personnes en emploi ont deacuteclareacute un niveau de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute contre seulement 59 de celles sans emploi (tableau 1 volet 1) Le RC de la relation entre le non-emploi et un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute est estimeacute agrave 0459 et est significatif (donneacutees non illus-treacutees) Agrave lrsquoinstar des reacutesultats concer-nant lrsquoeacutetat de santeacute on peut affirmer

que lrsquoeffet du non-emploi sur le niveau de stress srsquoexerce indeacutependamment de celui du faible revenu11 Mais alors que lrsquoabsence drsquoemploi augmente la preacuteva-lence drsquoun eacutetat de santeacute deacutefavorable elle diminue la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute

En deacutefinitive le fait drsquoecirctre sans emploi agit sur le stress de deux maniegraveres opposeacutees Drsquoun cocircteacute il contribue indi-rectement agrave augmenter la preacutevalence drsquoun stress eacuteleveacute ou modeacutereacute par sa cooccurrence avec le faible revenu De lrsquoautre pris isoleacutement le non-emploi concourt agrave diminuer la preacutevalence drsquoun tel niveau de stress

Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011

Les reacutesultats preacutesenteacutes jusqursquoici font reacutefeacuterence agrave lrsquoanneacutee 2011 Afin drsquoeacuteprou-ver leur robustesse12 les donneacutees de lrsquoensemble de la deacutecennie 2002-2011 ont eacuteteacute analyseacutees agrave partir des preacute-valences moyennes13 Les mecircmes constats que ceux observeacutes pour lrsquoan-neacutee 2011 ressortent

Conclusion

Chez les personnes acircgeacutees de 25 agrave 64 ans au Queacutebec le faible revenu est associeacute agrave lrsquoeacutetat de santeacute perccedilu et au niveau de stress perccedilu Mais les reacutesul-tats de la preacutesente eacutetude ont mis en eacutevidence que cette relation jusqursquoagrave un certain point est influenceacutee par le fait drsquooccuper ou non un emploi

Tant parmi les personnes en emploi que celles sans emploi les preacutevalences drsquoun eacutetat de santeacute passable ou mauvais sont plus eacuteleveacutees parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles ne lrsquoeacutetant pas Le faible revenu est donc

relieacute agrave une santeacute plutocirct deacutefavorable Bien que lrsquoon ait observeacute que lrsquointensiteacute de cette relation est plus eacuteleveacutee parmi les personnes sans emploi que celles en emploi lrsquoeacutecart nrsquoest cependant pas significatif On ne peut donc affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi renforce la relation entre le faible revenu et un eacutetat de santeacute deacutefavorable En revanche on peut affirmer que lrsquoabsence drsquoemploi est lieacutee agrave un eacutetat de santeacute deacutefavorable de maniegravere indeacutependante du faible revenu

En ce qui concerne les preacutevalences drsquoun niveau de stress perccedilu eacuteleveacute ou modeacutereacute nos reacutesultats montrent qursquoelles ne varient pas selon la preacutesence ou non du faible revenu parmi les personnes en emploi elles sont dans les deux cas relativement eacuteleveacutees Mais parmi celles sans emploi ces preacutevalences sont plus eacuteleveacutees en situation de faible revenu Enfin lrsquoabsence drsquoemploi combineacutee au faible revenu augmente le stress alors que prise isoleacutement lrsquoabsence drsquoemploi diminue le stress

11 Pour le veacuterifier le mecircme modegravele que celui deacutecrit agrave la note 9 a eacuteteacute testeacute mais avec comme variable deacutependante le niveau de stress

12 La robustesse des reacutesultats pour lrsquoanneacutee 2011 a aussi eacuteteacute veacuterifieacutee au moyen de reacutegressions logistiques incluant les variables suppleacutementaires suivantes le sexe lrsquoacircge (25-44 ans 45-64 ans) le niveau de scolariteacute (sans et avec diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires) et le fait de vivre seul ou non Tous les reacutesultats concernant le rocircle du non-emploi dans la relation entre le faible revenu lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress sont demeureacutes intacts

13 Une preacutevalence moyenne se deacutefinit ici comme la moyenne des preacutevalences annuelles (c-agrave-d des anneacutees de la peacuteriode 2002-2011) pour les variables de santeacute ou de stress pondeacutereacutee par les parts que repreacutesentaient les effectifs annuels dans la somme des effectifs de toutes les anneacutees de la peacuteriode 2002-2011 Les effectifs annuels correspondent aux univers des reacuteponses valides

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

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Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

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les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 21 ]

Meacutethodologie

Pour deacutefinir le RC prenons lrsquoexemple de la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute Drsquoabord on calcule la cote de santeacute deacutefavorable pour deux situations agrave faible revenu et sans faible revenu Cette cote srsquoobtient en divisant la preacutevalence de santeacute deacutefavorable par la preacutevalence de santeacute favorable Ensuite le RC est calculeacute en divisant la cote pour les personnes agrave faible revenu par celle pour les personnes sans faible revenu

Le RC varie theacuteoriquement entre 0 et lrsquoinfini Un RC supeacuterieur agrave lrsquouniteacute (c-agrave-d agrave la valeur laquo 1 raquo) indiquerait que cette cote est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu que parmi celles nrsquoeacutetant pas dans cette situation Cela indiquerait en mecircme temps que la preacutevalence de santeacute deacutefavorable est plus eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu On pourrait alors en deacuteduire que le faible revenu est lieacute agrave une santeacute deacutefavorable Inversement un RC infeacuterieur agrave lrsquouniteacute (mais supeacuterieur agrave 0) indiquerait que cette cote de santeacute deacutefavorable est moins eacuteleveacutee parmi les personnes agrave faible revenu ou encore que la preacutevalence (toujours de santeacute deacutefavorable) est moins eacuteleveacutee parmi ces derniegraveres comparativement agrave celles qui ne sont pas agrave faible revenu Dans ce cas le faible revenu serait lieacute agrave une santeacute favorable Enfin un RC eacutegal agrave lrsquouniteacute indiquerait que cette cote ne diffegravere pas en fonction de la preacutesence ou de lrsquoabsence drsquoun faible revenu il en est de mecircme de la preacutevalence Il y aurait alors absence de relation entre le faible revenu et la santeacute

Interpreacuteter lrsquointensiteacute drsquoune relation agrave lrsquoaide drsquoun RC ne va pas de soi Pour en simplifier la lecture deux options peuvent ecirctre envisageacutees lors de la premiegravere eacutetape de lrsquoanalyse la comparaison des preacutevalences de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) entre les personnes agrave faible revenu et celles qui ne sont pas agrave faible revenu (option ndeg 1) la comparaison des preacutevalences de faible revenu entre les personnes de santeacute deacutefavorable (ou de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute) et celles de santeacute favorable (ou de stress faible ou absent) (option ndeg 2) Quelle que soit lrsquooption choisie on comprend que plus lrsquoeacutecart entre les preacutevalences est eacuteleveacute plus la relation entre les deux variables preacutesente une intensiteacute eacuteleveacutee

Toutefois chaque option repose sur une relation causale distincte Avec lrsquooption ndeg 1 on suppose que le faible revenu est un deacuteterminant (ou une laquo cause raquo) de la santeacute comme du stress Ainsi le faible revenu surtout le faible revenu chronique contribue agrave lrsquoaugmentation de la preacutevalence drsquoune santeacute deacutefavorable ou de la preacutevalence du stress par lrsquointermeacutediaire drsquoef-fets neacutefastes associeacutes agrave la privation mateacuterielle ou lrsquoinseacutecuriteacute alimentaire par exemple Plusieurs eacutetudes empiriques en font eacutetat agrave plus forte raison chez les enfants (Seacuteguin et coll 2003 Wood 2003 Spencer 2008) Avec lrsquooption ndeg 2 on suppose plutocirct que la santeacute ou le stress sont des deacuteterminants du faible revenu Par exemple une santeacute deacutefavorable peut augmenter la preacutevalence du faible revenu parce qursquoelle compromet la participation au marcheacute du travail et donc la capaciteacute agrave geacuteneacuterer des revenus14 ce processus est habituellement deacutesigneacute sous le nom de laquo reacutetrocausaliteacute raquo ou reverse causation en anglais

Ces deux formes de relations causales sont plausibles Mais lrsquoeacutetat actuel des connaissances semble montrer que le faible revenu serait beaucoup plus une laquo cause raquo qursquoune laquo conseacutequence raquo drsquoune santeacute deacutefavorable (Phipps 2003) Dans le cas du stress on peut davantage deacuteduire que le faible revenu engendre le stress plutocirct que le stress engendre le faible revenu Drsquoailleurs dans la plupart des eacutetudes on considegravere le faible revenu comme un deacuteterminant de lrsquoeacutetat de santeacute et du niveau de stress plutocirct que le contraire Crsquoest pourquoi lrsquooption ndeg 1 a eacuteteacute choisie dans la reacutealisation des analyses et comme mode de preacutesentation des reacutesultats15 En reacutesumeacute les preacutevalences de santeacute passable ou mauvaise puis de stress eacuteleveacute ou modeacutereacute seront compareacutees entre les personnes agrave faible revenu et celles nrsquoeacutetant pas agrave faible revenu

14 Dans le cas du stress on suppose qursquoun stress (trop) eacuteleveacute en diminuant lrsquoaptitude au travail fait augmenter la preacutevalence du faible revenu

15 Par le choix de cette option il ne faut cependant pas conclure que la causaliteacute est unidirectionnelle agrave savoir que le faible revenu est toujours un deacuteterminant de la santeacute et du stress Lrsquoeffet de la santeacute et du stress sur le revenu est aussi possible pour une partie de la population

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

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SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 22 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

reacutefeacuterences

BORDELEAU M et I TRAOREacute (2007) laquo Santeacute geacuteneacuterale santeacute mentale et stress au Queacutebec Regard sur les liens avec lrsquoacircge le sexe la scolariteacute et le revenu raquo Zoom Santeacute juin 2007 version reacuteviseacutee 4 p

CRESPO S (2010) laquo Les modaliteacutes de participation au mar-cheacute du travail et le faible revenu raquo Donneacutees sociodeacutemogra-phiques en bref vol 15 ndeg 1 pp 7-8

FERLAND M (2002) Variation des eacutecarts de lrsquoeacutetat de santeacute en fonction du revenu au Queacutebec de 1987 agrave 1998 Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 78 p

FORTIN M (2008) ldquoHow (Un)Healthy Are Poor Working-Age Canadiansrdquo Policy Options September 2008 p 71-74

ORPANA H L LEMYRE et R GRAVEL (2009) Revenu et deacutetresse psychologique le rocircle de lrsquoenvironnement social Ottawa Statistique Canada Rapports sur la santeacute vol 20 ndeg 1 9 p

PHIPPS S (2003) The Impact of Poverty on Health A Scan of Research literature Ottawa Canadian Institute for Health Information 29 p

SEacuteGUIN L et coll (2003a) laquo Conditions socioeacuteconomiques et santeacute Section I Pauvreteacute et santeacute des enfants queacutebeacutecois raquo Eacutetude longitudinale du deacuteveloppement des enfants du Queacutebec (EacuteLDEQ 1998-2002) De la naissance agrave 29 mois Institut de la statistique du Queacutebec vol 2 ndeg 3 p 19-44

SPENCER N (2008) Health Consequences of Poverty for Children Document de travail publieacute par lrsquoorganisme ldquoEnd Child Povertyrdquo 17 p

STATISTIQUE CANADA (2013) Les lignes de faible revenu 2011-2012 Ottawa Statistique Canada 40 p

STATISTIQUE CANADA (2014) Enquecircte sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) Questionnaire de lrsquoentrevue preacuteliminaire de lrsquoentrevue sur le travail et le revenu pour lrsquoanneacutee de reacutefeacuterence 2011

WOOD D (2003) ldquoEffect of Child and Family Poverty on Child Health in the United Statesrdquo Pediatrics ndeg 112 p 707-711

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 23 ]

Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoisepar Marie-Andreacutee Gravel1

Marqueacutee par les transformations sociales et urbaines des derniegraveres deacutecennies la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise srsquoest consideacuterablement accrue et modifieacutee (Vandersmissen 2006) Lrsquoeacutetalement urbain propre aux agglomeacuterations nord-ameacutericaines et lrsquoaugmentation de la preacutesence feacuteminine sur le marcheacute du travail sont notamment responsables des changements notables On remarque conseacutequemment la motorisation massive des meacutenages agrave lrsquoeacutechelle queacutebeacutecoise une croissance de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et de veacutehicules en cir-culation parallegravelement agrave une certaine bonification et diver-sification de lrsquooffre de transport collectif (SAAQ 2013)

Malgreacute les probleacutematiques associeacutees agrave ces nouvelles reacutea-liteacutes notamment lrsquoaugmentation de la congestion routiegravere et les deacutefis relatifs agrave la mobiliteacute durable la deacutependance queacutebeacutecoise agrave lrsquoautomobile demeure (Brisbois 2010 Vivre en ville 2013) En srsquoappuyant sur les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 cet article vise principalement agrave eacutevaluer lrsquoaccegraves et lrsquoutilisation de la population queacutebeacute-coise des divers modes de transport ainsi qursquoagrave saisir les diffeacuterents facteurs sociaux eacuteconomiques et environnemen-taux qui deacuteterminent lrsquoutilisation reacuteguliegravere des transports en commun

1 Lrsquoauteure remercie Marie-Heacutelegravene Vandersmissen professeure au deacutepartement de geacuteographie de lrsquoUniversiteacute Laval sa collegravegue Suzanne Asselin pour leurs commentaires sur la version initiale du texte ainsi que Luc Belleau pour son soutien meacutethodologique

2 Dans le cadre de cette eacutetude la population urbaine est deacutefinie comme eacutetant lrsquoensemble des individus reacutesidant dans une reacutegion meacutetropolitaine de recensement (RMR) ou une agglomeacuteration de recensement (AR) Pour plus de deacutetails concernant les deacutefinitions veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [wwwstatcangccapub93-600-x2010000definitions-frahtm]

Figure 1Reacutepartition de la population1 selon le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute et la reacutegion de reacutesidence 2010

790 807 809 747840dagger 811

133dagger 139dagger99 171dagger

104 116

77dagger 54dagger 93 83 55dagger 74

0

20

40

60

80

100

Canada Reacutegion delAtlantique

Queacutebec Ontario Reacutegion desPrairies

Colombie-Britannique

Accegraves complet Accegraves partiel Pas accegraves agrave un veacutehicule

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation du Queacutebec au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute est plus eacuteleveacute dans les reacutegions canadiennes moins urbaniseacutees

Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus on note que lrsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute varie selon la reacutegion canadienne de reacutesidence (figure 1) Ainsi la propor-tion de la population queacutebeacutecoise qui nrsquoa aucun accegraves agrave un veacutehicule est supeacuterieure agrave celle de la reacutegion de lrsquoAtlantique et des Prairies Cette ten-dance pourrait ecirctre expliqueacutee par une plus faible proportion de population urbaine2 dans ces reacutegions comparati-vement agrave celle du Queacutebec par la diver-siteacute de lrsquooffre en transport collectif plus grande en milieu urbain ainsi que la proximiteacute des services eacutetant plus faible en milieu rural Soulignons que lrsquoaccegraves complet agrave un veacutehicule est plus faible en Ontario la province preacutesentant la plus forte proportion de population urbaine au pays (donneacutees non preacutesenteacutees)

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 24 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Deacutefinitions

Type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute

Le type drsquoaccegraves deacutepend de la freacutequence agrave laquelle un individu dispose drsquoun veacutehicule priveacute Un individu ayant toujours un veacutehicule agrave sa disposition est consideacutereacute comme ayant un accegraves complet tandis que lrsquoaccegraves restreint correspond aux individus qui ont parfois ou rarement un veacutehicule agrave leur disposition (figure 1) Les donneacutees de lrsquoESG ne permettent pas de deacuteterminer la possession ou la location agrave long terme drsquoun veacutehicule tout comme le nombre de veacutehicules par meacutenage

Principaux modes de transport

Lors de la tenue de lrsquoESG les reacutepondants sont interrogeacutes sur le moyen de transport le plus souvent utiliseacute lors drsquoune semaine type (figure 2) Lrsquoensemble de la population queacutebeacutecoise de 15 ans et plus est cibleacute par cette variable

Besoin drsquoaccompagnement

Les individus ayant des besoins drsquoaccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelqursquoun pour les conduire quelque part (rendez-vous commissions etc) (tableau 1) Ces personnes peuvent avoir accegraves ou non agrave un veacutehicule les raisons du besoin pouvant varier

Utilisation reacuteguliegravere du transport en commun

Dans cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier de transport en commun lorsqursquoil lrsquoutilise au moins quelques fois par mois Afin de bien saisir les comportements de mobiliteacute adopteacutes par la population seuls les individus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute soit agrave distance de marche ont eacuteteacute consideacutereacutes (tableaux 2 et 3)

Note meacutethodologique

Les reacutesultats preacutesenteacutes dans cet article sont tireacutes des donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 20103 Tenue par Statistique Canada cette enquecircte a pour principal objectif de suivre lrsquoeacutevolution des modes de vie et du bien-ecirctre de la population canadienne Les individus acircgeacutes de 15 ans et plus constituent la population cibleacutee agrave lrsquoexception des reacutesidents agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels et de la population des territoires canadiens En 2010 lrsquoeacutechantillon agrave lrsquoeacutechelle canadienne est de 15 390 reacutepondants dont 2 277 provenant du Queacutebec Les estimations preacutesenteacutees dans cette eacutetude sont pondeacutereacutees et tiennent eacutegalement compte du plan de sondage Leur preacutecision a eacuteteacute calculeacutee agrave partir de la meacutethode de lrsquoautoamorccedilage (de lrsquoanglais bootstrap) et les intervalles de confiance sont preacutesenteacutes dans lrsquoensemble des tableaux Les diffeacuterences signi-ficatives entre les variables ont pour leur part eacuteteacute deacuteceleacutees par lrsquoutilisation du test du khi-deux et ce au seuil de 5 Pour inclure le plus grand nombre de reacutepondants lrsquoinformation manquante de la variable du revenu du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte Outre cette exception lrsquoensemble des variables utiliseacutees preacutesentent un taux de non-reacuteponse partielle de 5 et moins

Afin de cibler les variables explicatives de la probabiliteacute drsquoutiliser reacuteguliegraverement le transport en commun lorsque disponible agrave proximiteacute une analyse de reacutegression logistique a eacuteteacute privileacutegieacutee Lrsquoensemble des variables qui se sont aveacutereacutees lieacutees agrave lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun lors de lrsquoanalyse bivarieacutee a eacuteteacute testeacute lors de la modeacutelisation Par contre seules les variables indeacutependantes dont lrsquoeffet sur la variable deacutependante eacutetait significatif agrave partir du seuil de confiance de 90 (Dagger p le 01) ont eacuteteacute retenues

3 Pour plus de deacutetails sur le cycle 23 de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale veuillez consulter la documentation agrave lrsquoadresse suivante [En ligne] [www23statcangccaimdbp2SV_fplFunction=getSurveyampSDDS=4503amplang=frampdb=imdbampadm=8ampdis=2]

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 25 ]

les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement

Pour diverses raisons les deacuteplace-ments accompagneacutes peuvent srsquoaveacuterer une alternative quant agrave la satisfaction des besoins de mobiliteacute mecircme pour la population ayant accegraves agrave un veacutehicule Agrave la lumiegravere des reacutesultats obtenus les femmes sont proportionnellement plus nombreuses agrave avoir reacuteguliegraverement besoin que quelqursquoun les conduise quelque part pour un rendez-vous ou des commissions par exemple Ainsi pregraves du quart des femmes ont deacuteclareacute avoir souvent ou parfois besoin drsquoecirctre accompagneacutees (23 ) tandis que cette proportion ne srsquoeacutelegraveve qursquoagrave un peu plus drsquoun homme sur dix (12 ) Chez les hommes comme chez les femmes ces besoins sont lieacutes agrave lrsquoacircge Le besoin drsquoaccompagnement est plus reacutepandu parmi les 15 agrave 24 ans des deux sexes une reacutealiteacute qui pourrait srsquoexpliquer par le fait que la freacutequence drsquoaccegraves agrave un veacutehicule priveacute de ce groupe est plus restreinte par une plus faible proportion de deacutetenteurs de permis de conduire et des besoins de mobiliteacute en eacutevolution (SAAQ 2013) En effet selon Bachiri (2012) la mobiliteacute des adolescents en comparaison agrave celle des enfants plus jeunes se traduit par une croissance de leur territoire drsquoaction et la modi-fication de leurs habitudes comme les heures de leurs deacuteplacements par exemple Bien que dans une moindre mesure que chez les jeunes de 15 agrave 24 ans les besoins reacuteguliers en accom-pagnement sont aussi plus freacutequents chez les personnes acircgeacutees de 65 ans et plus comparativement agrave la popula-tion de 25 agrave 64 ans La diminution de la proportion de deacutetenteurs de permis de conduire agrave partir de 75 ans conju-gueacutee agrave lrsquoaugmentation des incapaciteacutes expliquent probablement la croissance du besoin drsquoaccompagnement Par ail-leurs les personnes de 65 ans et plus sont particuliegraverement preacutesentes dans les premiegraveres banlieues des agglomeacute-rations reacutesultat des premiegraveres vagues drsquoeacutetalement urbain datant du milieu du XXe siegravecle Leurs aspirations quant au vieillissement agrave domicile doubleacutees de

leurs habitudes centreacutees sur lrsquoauto-mobile repreacutesentent un deacutefi quant agrave leurs besoins de mobiliteacute (Lord et coll 2009)

Parmi la population ayant deacuteclareacute avoir reacuteguliegraverement besoin drsquoaccompagne-ment dans ses deacuteplacements une large majoriteacute de ces besoins eacutetait com-bleacutee de maniegravere reacuteguliegravere soit tout le temps ou parfois (93 ) La satisfaction des besoins drsquoaccompagnement nrsquoest pas lieacutee de faccedilon significative au sexe mais bien au groupe drsquoacircge Il semble alors que les populations jeunes (95 ) et acircgeacutees (98 ) soient proportionnel-lement plus nombreuses agrave voir leurs besoins combleacutes de faccedilon reacuteguliegravere comparativement agrave ceux des 25 agrave 64 ans (89 )

lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport

Au Queacutebec lrsquoautomobile demeure le mode de transport le plus largement uti-liseacute par la population (figure 2) En effet pregraves de huit personnes sur 10 lrsquoutilisent comme principal mode de transport dans une semaine la grande majoriteacute comme conducteur (70 ) Lrsquoutilisation de lrsquoautomobile comme conducteur est plus freacutequente chez les hommes (77 c 61 ) tandis qursquoon retrouve une plus forte proportion de passagers chez les femmes (14 c 5 ) On note le mecircme eacutecart significatif entre les sexes pour le transport en commun les femmes eacutetant proportionnellement plus nom-breuses agrave lrsquoutiliser comme principal mode de transport (16 c 11 ) Pour

Tableau 1Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant besoin drsquoecirctre accompagneacutee dans leurs deacuteplacements selon le groupe drsquoacircge et le sexe 2010

Besoins daccompagnement2

Besoins daccompagnement combleacutes3

IC 95 IC 95

Hommes 118 968 ndash 1389 899 8325 ndash 945615 agrave 24 ans 316 2377 ndash 3941 930 8123 ndash 984325 agrave 64 ans 71 515 ndash 946 842 7080 ndash 930765 ans et plus 131 855 ndash 1884 968 8319 ndash 9992

Total (k) 3 2365 3803 3120 ndash 4485

Femmes 232 2055 ndash 2574 943 9082 ndash 967315 agrave 24 ans 402 3110 ndash 4929 967 8807 ndash 996625 agrave 64 ans 164 1347 ndash 1938 906 8390 ndash 951665 ans et plus 338 2859 ndash 3900 985 9466 ndash 9982

Total (k) 3 3289 7728 6857 ndash 8600

Ensemble de la population 176 1590 ndash 1922 929 8985 ndash 951915 agrave 24 ans 358 2986 ndash 4180 950 8882 ndash 983625 agrave 64 ans 117 996 ndash 1353 887 8289 ndash 930465 ans et plus 247 2113 ndash 2827 981 9437 ndash 9965

Total (k) 6 5655 1 1531 1 0433 ndash 1 2630

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les individus ayant des besoins daccompagnement sont ceux qui ont deacuteclareacute avoir tout le temps ou parfois besoin de quelquun pour les

conduire quelque part (rendez-vous commissions etc)3 Les individus dont les besoins en accompagnement sont combleacutes sont ceux qui ont deacuteclareacute ecirctre tout le temps ou parfois conduit par quelquun

lors de besoins

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[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

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Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 26 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

lrsquoensemble de la population queacutebeacute-coise la part du transport en commun est drsquoenviron 13 Ce reacutesultat aug-mente agrave 19 chez la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en com-mun agrave proximiteacute (donneacutees non preacutesen-teacutees) De faccedilon geacuteneacuterale un peu plus drsquoune personne sur vingt (6 ) opte pour la marche ou la bicyclette comme principal mode de transport dans une semaine type Lrsquoutilisation des trans-ports actifs soit la marche et le veacutelo ne diffegravere pas significativement entre les sexes

la possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transport en commun

La population cibleacutee par cette section est lrsquoensemble des individus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau agrave distance de marche Les raisons quant agrave la non-utilisation ne sont pas mutuellement exclusives

De maniegravere geacuteneacuterale les raisons asso-cieacutees au faible besoin sont les plus freacute-quemment invoqueacutees par la popula-tion agrave lrsquoeacutetude quant agrave la non-utilisation du transport en commun particuliegravere-ment la possession drsquoune automobile (figure 3) Ainsi plus de six personnes sur dix nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois ont deacuteclareacute que la possession drsquoune automobile constitue une des raisons (63 ) Suivent les raisons lieacutees agrave la qualiteacute et la diversiteacute de lrsquooffre en trans-port soit lrsquohoraire (16 ) ainsi que les circuits qui ne conviennent pas (10 ) Outre lrsquoincapaciteacute physique ou mentale limitant lrsquoutilisation du transport en com-mun (3 ) la qualiteacute des estimations quant aux raisons drsquoordre personnel ne nous permet pas de les diffuser

lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes

Parmi la population ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave proxi-miteacute les femmes sont toutes propor-tions gardeacutees plus nombreuses agrave lrsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere (37 c 31 )

Figure 2Reacutepartition de la population1 queacutebeacutecoise selon le principal mode de transport utiliseacute dans une semaine type selon le sexe 2010

0

20

40

60

80

100

773609dagger 704

52142dagger

100

109 158dagger 134

65 60 62

Hommes Femmes Total

Transports actifsTransport en communAuto - PassagerAuto - Conducteur

dagger Diffeacuterence significative avec lrsquoestimation des hommes au seuil de 5 1 Parmi la population de 15 ans et plus agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Les transports actifs comprennent la marche et le veacutelo

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Figure 3Proportion de la population1 queacutebeacutecoise ayant accegraves au transport en commun selon la raison de la non-utilisation du transport en commun 2010

625

48

78

18

159

99

30

F

F

74

0 10 20 30 40 50 60 70

Pas besoin ndash Possegravede une auto

Pas besoin ndash Proximiteacute des services

Pas besoin ndash Autre

Arrecircts trop loin

Lhoraire ne convient pas

Les circuits ne conviennent pas

Incapaciteacute physique ou mentale

Coucirct trop eacuteleveacute

Preacuteoccupeacute par sa seacutecuriteacute personnelle

Autre raison

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus nrsquoayant pas utiliseacute le transport en commun dans les 12 derniers mois et ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport

en commun agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnelsNote Les raisons pour ne pas utiliser le transport en commun ne sont pas mutuellement exclusives Il se peut donc que la somme des parties

ne soit pas eacutegale agrave 100

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(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

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en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

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drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 27 ]

(tableau 2) Par ailleurs un peu plus de six individus acircgeacutes de 15 agrave 24 ans sur dix utilisent de faccedilon reacuteguliegravere le transport en commun (61 ) compa-rativement agrave environ 31 chez les 25 agrave 64 ans et seulement 22 parmi la population de 65 ans et plus Aussi on retrouve une plus forte proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers chez les indivi-dus faisant partie drsquoune famille mono-parentale (48 ) ou chez les personnes seules (41 ) Les familles monopa-rentales eacutetant consideacutereacutees comme lrsquoun des groupes les plus deacutefavoriseacutes de la socieacuteteacute leur deacuteficit de mobiliteacute carac-teacuteriseacute entre autres choses par un accegraves restreint agrave un veacutehicule priveacute explique leur utilisation accrue du transport en commun (Lopez-Castro et coll 2014) De plus la proportion drsquoutilisateurs reacuteguliers est plus faible parmi les indi-vidus ayant trois enfants ou plus acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans leur meacutenage comparativement agrave ceux nrsquoayant aucun enfant (17 c 36 ) Enfin les indivi-dus faisant partie des minoriteacutes visibles sont en proportion beaucoup plus nombreux agrave utiliser le transport en com-mun que ceux nrsquoen faisant pas partie (64 c 31 )

Soulignons la forte proportion drsquoindivi-dus utilisant le transport en commun chez les diplocircmeacutes universitaires (41 ) Fait non surprenant on remarque une certaine diminution de la propor-tion drsquoutilisateurs reacuteguliers agrave mesure que le revenu du meacutenage augmente Toutefois une remonteacutee est observeacutee pour les meacutenages ayant deacuteclareacute un revenu de 100 000 $ et plus La plus grande utilisation des transports en commun parmi les personnes agrave haut revenu ou ayant une scolariteacute universi-taire illustre la disponibiliteacute accrue des ressources en transports dans les quar-tiers favoriseacutes souvent localiseacutes pregraves des grands axes routiers Ainsi tandis que ces conditions favorisent le trans-port en commun son utilisation par les populations deacutefavoriseacutees pourrait rele-ver drsquoune contrainte lieacutee agrave leur faible motorisation

Les reacutesultats de lrsquoanalyse bivarieacutee montrent que le genre de logement est lieacute de faccedilon significative agrave lrsquoutilisation du transport en commun Lrsquoutilisation de la variable relative au logement vient partiellement pallier le manque drsquoinfor-mation sur le contexte de lrsquoenvironne-ment local des reacutepondants de lrsquoESG de 2010 On peut associer les maisons individuelles agrave une plus faible densiteacute tandis que les appartements dans un immeuble de cinq eacutetages et plus eacutevoquent une densiteacute plus forte Ainsi on observe que les utilisateurs reacuteguliers sont moins nombreux lorsque la densiteacute est plus faible (23 )

Sans grande surprise le fait de deacutetenir ou non un permis de conduire est relieacute agrave lrsquoutilisation du transport en commun tout comme le type drsquoaccegraves agrave un veacutehi-cule priveacute Tandis qursquoenviron le quart des deacutetenteurs de permis de conduire utilisent reacuteguliegraverement le transport en commun agrave proximiteacute plus des trois quarts de la population sans permis adoptent le mecircme mode de transport Aussi seulement un individu ayant un accegraves complet agrave un veacutehicule sur cinq utilise reacuteguliegraverement le transport en commun Cette proportion grimpe agrave environ 80 chez les individus nrsquoayant aucun accegraves agrave un veacutehicule Rappelons que ces donneacutees ne reacutefegraverent qursquoagrave la population ayant accegraves au reacuteseau de transport en commun agrave proximiteacute

Le marcheacute potentiel principal des agences de transport en commun est constitueacute des individus et des meacutenages motoriseacutes en leur offrant une alternative agrave lrsquoautomobile Selon Vandersmissen et coll (2004) la population ayant un accegraves restreint et discontinu pourrait par contre constituer un groupe plus disposeacute agrave modifier ses comportements de mobiliteacute et agrave opter pour le trans-port collectif comparativement agrave ceux ayant un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule

les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun

Lrsquoanalyse de reacutegression montre au tableau 3 que le groupe drsquoacircge le revenu du meacutenage le niveau de sco-lariteacute le nombre drsquoenfants de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage le genre de logement le type drsquoagglomeacuteration le lieu de lrsquoactiviteacute principale le statut de minoriteacute visible le permis de conduire et le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule sont deacuteterminants dans la probabiliteacute drsquouti-liser de maniegravere reacuteguliegravere le transport en commun Quoique lrsquoexistence drsquoune association ait eacuteteacute deacutemontreacutee par lrsquoana-lyse bivarieacutee le sexe ne semble pas influencer de maniegravere significative cette mecircme probabiliteacute et a donc eacuteteacute exclu du modegravele tout comme la distance entre le domicile et le travail et le type de famille Rappelons que la modeacutelisa-tion porte uniquement sur la population ayant accegraves au transport en commun agrave proximiteacute

Les reacutesultats deacutemontrent une certaine diminution des probabiliteacutes drsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun selon lrsquoacircge les jeunes de 15 agrave 24 ans eacutetant largement plus susceptibles drsquoecirctre des utilisateurs reacuteguliers que les individus de 65 ans et plus (RC=56) Toutes choses eacutetant eacutegales par ailleurs les minoriteacutes visibles sont agrave lrsquoimage des populations jeunes plus enclines agrave lrsquoadoption de ce comportement de mobiliteacute durable Les reacutesultats quant au revenu preacutesentent deux tendances dis-tinctes Ainsi la probabiliteacute drsquoadopter le transport en commun est plus forte chez les individus ayant deacuteclareacute un revenu du meacutenage de 30 000 $ et moins tout comme ceux ayant deacuteclareacute 100 000 $ et plus Comme il a eacuteteacute men-tionneacute auparavant ces reacutesultats portent agrave croire que la raison de lrsquoutilisation dif-fegravere Ainsi on peut supposer que les meacutenages agrave faible revenu pourraient utiliser le transport en commun pour des raisons drsquoordre financier et une plus faible motorisation alors que les meacutenages mieux nantis sont localiseacutes de faccedilon plus favorable pour le trans-port en commun notamment dans les

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Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

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Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

[ 28 ] Donneacutees sociodeacutemographiques en bref | Volume 18 numeacutero 3 Institut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Total ( ) 342 3163 ndash 3686

SexeHomme 307 2657 ndash 3482Femme 374 3392 ndash 4097

Groupe dacircge15 agrave 24 ans 610 5247 ndash 695725 agrave 64 ans 311 2803 ndash 342565 ans et plus 218 1706 ndash 2646

Type de familleCouple seulement 223 1811 ndash 2655Famille intacte 359 3083 ndash 4103Famille recomposeacutee 296 1723 ndash 4451Famille monoparentale 483 4024 ndash 5634Personne seule 408 3574 ndash 4585

Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenageAucun 355 3240 ndash 3855Un 299 2218 ndash 3853Deux 362 2691 ndash 4547Trois enfants et plus 172 850 ndash 2947

Niveau de scolariteacuteDiplocircme universitaire 407 3535 ndash 4608Diplocircme deacutetudes post-secondaires 262 2143 ndash 3106Diplocircme deacutetudes secondaires 344 2848 ndash 4024Sans diplocircme 374 3120 ndash 4364

Tableau 2Proportion de la population1 queacutebeacutecoise utilisant reacuteguliegraverement le transport en commun selon certaines caracteacuteristiques sociodeacutemographiques et eacuteconomiques 2010

Coefficient de variation entre 15 et 25 interpreacuteter avec prudence Coefficient de variation entre 25 et 33 estimation impreacutecise fournie agrave titre indicatif seulementF Donneacutee peu fiable ne peut ecirctre diffuseacutee1 Parmi la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport collectif agrave proximiteacute agrave lrsquoexception des reacutesidants agrave plein temps des eacutetablissements institutionnels2 Un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsqursquoil utilise le transport collectif au moins quelques fois par mois3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les personnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable srsquoeacutelegraveve

agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lrsquoInstitut de la statistique du Queacutebec

Utilisateurs reacuteguliers du transport en commun2

IC 95

Revenu du meacutenageMoins de 30 000 $ 537 4662 ndash 607430 000 $ agrave 59 999 $ 294 2471 ndash 340760 000 $ agrave 99 999 $ 232 1773 ndash 2870100 000 $ et plus 321 2596 ndash 3823Non-reacuteponse3 424 3589 ndash 4892

Minoriteacute visibleOui 639 5168 ndash 7484Non 313 2865 ndash 3403

Lieu de lactiviteacute principaleHors du domicile 384 3505 ndash 4181Au domicile 258 2175 ndash 2976

Genre de logementMaison individuelle 233 1964 ndash 2689Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages

462 4068 ndash 5171

Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus

433 3168 ndash 5487

Autre4 479 4139 ndash 5445

Permis de conduireOui 265 2372 ndash 2923Non 719 6605 ndash 7769

Accegraves agrave un veacutehiculeAccegraves complet 201 1738 ndash 2273Accegraves restreint 763 6836 ndash 8313Aucun accegraves 799 7322 ndash 8553

Total (k) 4 1414

centres Les reacutesultats quant au niveau de scolariteacute appuient cette piste de reacuteflexion Ainsi le fait drsquoecirctre deacutetenteur drsquoun diplocircme universitaire compara-tivement agrave aucun diplocircme augmente consideacuterablement les chances drsquoutiliser le transport en commun

Drsquoautre part le nombre drsquoenfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans vivant dans le meacutenage influence significativement la probabi-liteacute drsquoutiliser le transport en commun de faccedilon reacuteguliegravere Ainsi le fait de nrsquoavoir aucun un ou deux enfants fait croicirctre les chances drsquoadopter ce comporte-ment de mobiliteacute en comparaison agrave

trois enfants ou plus Plus le nombre drsquoenfants vivant dans le meacutenage est eacuteleveacute plus le caractegravere contraignant des deacuteplacements en transport en com-mun ressort et influence le choix modal Selon Vandersmissen (2011) les deacutepla-cements pour lrsquoaccompagnement drsquoen-fants en milieu urbain queacutebeacutecois sont

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
  • Pour plus de renseignements
  • Deacutepocirct leacutegal
  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

Institut de la statistique du Queacutebec Volume 18 numeacutero 3 | Donneacutees sociodeacutemographiques en bref [ 29 ]

en tregraves grande majoriteacute effectueacutes en automobile permettant de ce fait aux parents drsquoecirctre maicirctres de leur mobiliteacute et de profiter du temps de deacuteplacement comme drsquoun moment familial

Aussi le fait de reacutesider dans un grand centre urbain tel que les reacutegions meacutetro-politaines de recensement (RMR) et les agglomeacuterations de recensement (AR) fait croicirctre les chances drsquoecirctre un utili-sateur reacutegulier du transport en com-mun Ce reacutesultat reflegravete bien la dispo-nibiliteacute la diversiteacute et la plus forte offre de transport en commun en milieu urbain tout comme la localisation des meacutenages et des individus non motori-seacutes principaux usagers de ce mode de transport Drsquoautre part le fait de reacutesider dans un appartement peu importe le nombre drsquoeacutetages ainsi que dans une maison jumeleacutee en rangeacutees dans un duplex ou une maison mobile augmente les chances drsquoecirctre un utilisateur reacutegulier comparativement aux personnes vivant dans des maisons individuelles Par ail-leurs le fait de devoir sortir du domicile pour exercer son activiteacute principale soit travailler ou eacutetudier par exemple aug-mente la propension drsquoutilisation du transport en commun

Loin drsquoeacutetonner le fait de ne pas deacutetenir de permis de conduire fait croicirctre les probabiliteacutes drsquoadopter reacuteguliegraverement le transport en commun On remarque eacutegalement que le type drsquoaccegraves agrave un veacutehicule influence largement cette mecircme probabiliteacute Lrsquoaccegraves restreint agrave un veacutehicule (RC=101) tout comme lrsquoabsence drsquoaccegraves (RC=90) augmente donc de faccedilon significative la propen-sion agrave utiliser le transport en commun

Conclusion

Les donneacutees de lrsquoEnquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 ont permis de confir-mer la preacutepondeacuterance de lrsquoautomobile quant agrave la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise Ainsi approximativement huit personnes sur dix ont un accegraves complet et continu agrave un veacutehicule tandis qursquoun peu plus des trois quarts de la population de 15 ans et plus deacuteclarent lrsquoautomobile comme eacutetant leur princi-pal mode de transport Conseacutequence

Tableau 3Deacuteterminants de lrsquoutilisation reacuteguliegravere1 du transport en commun2 Queacutebec 2010

Sig RC IC 95

Groupe dacircge daggerdaggerdagger

15 agrave 24 ans 563daggerdaggerdagger 280 ndash 113425 agrave 44 ans 209dagger 115 ndash 37845 agrave 64 ans 147 086 ndash 25365 ans et plus -Revenu du meacutenage daggerdagger

Moins de 30 000 $ 193dagger 111 ndash 33730 000 $ agrave 59 999 $ 112 072 ndash 17560 000 $ agrave 99 999 $ -100 000 $ et plus 193daggerdagger 120 ndash 310Non-reacuteponse3 138 079 ndash 244Niveau de scolariteacute daggerdaggerdagger

Diplocircme universitaire 356daggerdaggerdagger 191 ndash 666Diplocircme deacutetudes post-secondaires 121 065 ndash 222Diplocircme deacutetudes secondaires 144 080 ndash 261Sans diplocircme -Nombre denfants acircgeacutes de 0 agrave 14 ans dans le meacutenage dagger

Aucun 291dagger 112 ndash 758Un 170 062 ndash 466Deux 290dagger 107 ndash 790Trois enfants et plus -Genre de logement daggerdaggerdagger

Maison individuelle -Appartement dans un immeuble de moins de 5 eacutetages 201daggerdaggerdagger 136 ndash 297Appartement dans un immeuble de 5 eacutetages et plus 139 067 ndash 288Autre4 236Dagger 152 ndash 369Type dagglomeacuteration dagger

Grands centres de population urbains (RMRAR) 640dagger 136 ndash 3016Reacutegions rurales et petits centres de population -Lieu de lactiviteacute principale Dagger

Hors du domicile 152Dagger 097 ndash 238Au domicile -Statut de minoriteacute visible daggerdagger

Oui 294daggerdagger 148 ndash 586Non -Deacutetenteur de permis de conduire daggerdaggerdagger

Oui -Non 294daggerdaggerdagger 149 ndash 423Accegraves agrave un veacutehicule daggerdaggerdagger

Accegraves complet -Accegraves restreint 1006daggerdaggerdagger 631 ndash 1604Aucun accegraves 900daggerdaggerdagger 552 ndash 1470

RC Rapport de cote Le rapport de cote calcule laugmentation (ou la baisse) des chances quune personne utilise reacuteguliegraverement le transport en commun en fonction de la valeur de la variable indeacutependante testeacutee et de leffet des autres variables du modegravele Un RC supeacuterieur agrave 1 indique que les personnes preacutesentant une caracteacuteristique donneacutee sont plus suceptibles dutiliser de faccedilon reacuteguliegravere les transports en commun com-parativement agrave la cateacutegorie de reacutefeacuterence tandis quun RC infeacuterieur agrave 1 signifie quelles le sont moins La cateacutegorie de reacutefeacuterence de chacune des variables indeacutependantes est en italique

Note Seules les variables dont leffet produit sur la variable deacutependante est significatif ont eacuteteacute retenues dans le modegravele de reacutegression Variables testeacutees non retenues le sexe la distance entre le domicile et le travail et le type de famille

Seuil Dagger 01 dagger 005 daggerdagger 001 daggerdaggerdagger 00011 Dans le cadre de cette eacutetude un individu est consideacutereacute comme un utilisateur reacutegulier lorsquil utilise le transport commun au moins quelques fois

par mois2 Parmi lensemble de la population de 15 ans et plus ayant accegraves agrave un reacuteseau de transport en commun agrave lexclusion des personnes qui reacutesident agrave

temps plein dans un eacutetablissement institutionnel3 Lrsquoinformation manquante sur le revenu total du meacutenage figure agrave titre de cateacutegorie distincte afin que lrsquoon puisse inclure dans lrsquoanalyse les per-

sonnes qui nrsquoont pas reacutepondu La non-reacuteponse partielle pour cette variable seacutelegraveve agrave 243 4 La cateacutegorie Autre raquo comprend les maisons jumeleacutees ou doubles en rangeacutees les duplex ainsi que les maisons mobiles

Source Statistique Canada Enquecircte sociale geacuteneacuterale de 2010 fichier de microdonneacutees agrave grande diffusion adapteacute par lInstitut de la statistique du Queacutebec

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

Ce bulletin est reacutealiseacute par la Direction des statistiques sociodeacutemographiques

Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

Pour plus de renseignements Sylvie Rheault coordonnatrice des statistiques sur les conditions de vie et le vieillissement 200 chemin Sainte-Foy 3e eacutetage Queacutebec (Queacutebec) G1R 5T4

Teacuteleacutephone 418 691-2406 (poste 3111) Teacuteleacutecopieur 418 643-4129 Courriel enbrefstatgouvqcca

Deacutepocirct leacutegal Bibliothegraveque et Archives Canada Bibliothegraveque et Archives nationales du Queacutebec 2e trimestre 2014 ISSN 1715-6378 (en ligne)

copy Gouvernement du Queacutebec Institut de la statistique du Queacutebec 1996

Toute reproduction autre qursquoagrave des fins de consulta-tion personnelle est interdite sans lrsquoautorisation du gouvernement du Queacutebec wwwstatgouvqccadroits_auteurhtm

  • Donneacutees sociodeacutemographiques en bref juin 2014 ndash Volume 18 numeacutero 3
  • Ce bulletin est reacutealiseacute par
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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
            • Quelques deacutefinitions
            • Deacutemarche drsquoanalyse
            • Reacutesultats
            • Le faible revenu est relieacute agrave une santeacute deacutefavorable mais cette relation nrsquoest pas accentueacutee par lrsquoabsence drsquoemploi
            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
            • Des reacutesultats comparables pour lrsquoensemble de la peacuteriode 2002-2011
            • Conclusion
            • Meacutethodologie
            • Reacutefeacuterences
              • Regard sur la mobiliteacute de la population queacutebeacutecoise
                • Deacutefinitions
                • Note meacutethodologique
                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
                • Conclusion
                • Reacutefeacuterences

drsquoun accegraves restreint agrave un veacutehicule les jeunes et les personnes acircgeacutees sont pro-portionnellement plus nombreux agrave avoir besoin drsquoecirctre accompagneacutes dans leurs deacuteplacements

Agrave lrsquoeacutechelle de la province environ 13 de la population considegraverent le trans-port en commun comme principal mode de transport Le faible besoin manifesteacute agrave lrsquoeacutegard du transport en commun notamment lieacute agrave lrsquoaccegraves eacuteleveacute de la population agrave un veacutehicule priveacute semble miner la populariteacute du transport en commun Son utilisation semble aussi

reacuteduite par la qualiteacute et la diversiteacute limi-teacutee des services offerts Deux constats diffeacuterents ressortent des reacutesultats de lrsquoanalyse descriptive quant agrave lrsquoutilisa-tion reacuteguliegravere du transport en commun Ainsi les groupes de population pour qui le transport en commun consti-tue une neacutecessiteacute comme les jeunes ou les individus deacuteclarant un revenu du meacutenage de moins de 30 000 $ par exemple sont tous en proportion plus nombreux agrave utiliser ce mode de trans-port de faccedilon reacuteguliegravere Drsquoautre part on remarque une preacutesence marqueacutee des populations preacutesentant des carac-

teacuteristiques eacuteconomiques favorables mesureacutees par la scolariteacute et le revenu Pour eux lrsquoadoption du transport collec-tif malgreacute leur forte motorisation peut ecirctre lieacutee aux nombreuses ressources en transport disponibles dans les quartiers favoriseacutes Les reacutesultats de la modeacutelisa-tion abondent eacutegalement dans ce sens Autrement dit lrsquoutilisation du transport en commun est plus importante en milieu urbain dense ainsi que parmi les populations ayant un accegraves plus res-treint agrave lrsquoautomobile

reacutefeacuterences

BACHIRI Nabila (2012) 15 ans et la ville devant soi Les deacuteplacements actifs dans la mobiliteacute quotidienne des adolescents de Queacutebec Queacutebec Universiteacute Laval Eacutecole supeacuterieure drsquoameacutenagement du territoire thegravese de docto-rat 324 p

BRISBOIS Xavier (2010) Le processus de deacutecision dans le choix modal importance des deacuteterminants individuels symboliques et cognitifs Grenoble Universiteacute de Grenoble 258 p

LOPEZ-CASTRO Marco Antonio Marius THEacuteRIAULT et Marie-Heacutelegravene VANDERSMISSEN (2014) laquo Lrsquoeacutevolution de la mobi-liteacute des membres de familles monoparentales dans la reacutegion meacutetropolitaine de Queacutebec de 1996 agrave 2006 raquo article soumis aux Cahiers de geacuteographie du Queacutebec

LORD Seacutebastien Florent JOERIN et Marius THEacuteRIAULT (2009) laquo Eacutevolution des pratiques de mobiliteacute dans la vieil-lesse un suivi longitudinal aupregraves drsquoun groupe de banlieu-sards acircgeacutes raquo Cybergeo European Journal of Geography Systegravemes Modeacutelisation Geacuteostatistiques document 444 consulteacute le 9 avril 2014

SOCIEacuteTEacute DrsquoASSURANCE AUTOMOBILE DU QUEacuteBEC (2013) Donneacutees et statistiques 2012 Queacutebec Gouvernement du Queacutebec 28 p

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2011) laquo Deacuteplacements drsquoaccompagnement drsquoenfants en milieu urbain au Queacutebec Une expeacuterience peacutenible raquo Articulo ndash Journal of Urban Research 7 (2011)

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene (2006) laquo Forme urbaine comportements de localisation et mobiliteacute quotidienne raquo Cahiers de geacuteographie du Queacutebec 50 (141) p 545-552

VANDERSMISSEN Marie-Heacutelegravene Marius THEacuteRIAULT et Paul VILLENEUVE (2004) laquo What about effective access to cars in motorised households raquo The Canadian Geographer 48 (4) p 488-504

VIVRE EN VILLE (2013) laquo Reacuteunir les modes raquo Collection Outiller le Queacutebec 116 p

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Ont collaboreacute agrave la reacutealisation Esther Fregraveve reacutevision linguistique Marie-Eve Cantin mise en page Direction des communications

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  • Portrait de la scolariteacute des immigrants du Queacutebec agrave partir de lrsquoEnquecircte nationale aupregraves des meacutenages
    • Une forte proportion drsquoimmigrants queacutebeacutecois ont atteint le niveau universitaire
    • Meacutethodologie
    • Les hommes issus de lrsquoimmigration sont plus souvent deacutetenteurs drsquoun diplocircme universitaire que les femmes
    • Les immigrants sont plus souvent diplocircmeacutes de programmes de geacutenie que les non-immigrants
    • Pregraves de la moitieacute des immigrant sont obtenu leur diplocircme drsquoeacutetudes postsecondaires le plus eacuteleveacute au Queacutebec
    • Le niveau de scolariteacute des immigrants varie selon lrsquoacircge
    • Les immigrants reacutecemmen tarriveacutes au pays ont tendance agrave preacutesenter un plus haut niveau de scolariteacute
    • Conclusion
    • Reacutefeacuterences
      • La crainte de la criminaliteacute qui et pourquoi
        • Lrsquoeacutevolution du taux de criminaliteacute entre 1999 et 2009
        • La reacutepartition de la crainte relative agrave la criminaliteacute sur le territoire canadien
        • Deacutefinitions
        • Note meacutethodologique
        • Lrsquoappreacutehension du crime selon les caracteacuteristiques deacutemographiques
        • Les conditions socioeacuteconomiques de la population et la crainte relative agrave la criminaliteacute
        • Lrsquoinfluence de la vulneacuterabiliteacute individuelle sur la crainte relative au crime
        • La peur du crime et les perceptions quant agrave la criminaliteacute et au systegraveme judiciaire
        • Conclusion
        • Reacutefeacuterences
          • La preacutesence ou lrsquoabsence drsquoemploi a-t-elle une influence sur la relation entre le faible revenu et lrsquoeacutetat de santeacute et le niveau de stress perccedilus
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            • Le faible revenu est relieacute agrave un stress eacuteleveacute ou modeacutereacute mais uniquement parmi les personnes sans emploi
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                • Les jeunes et les personnes acircgeacutees ont davantage besoin drsquoaccompagnement
                • Lrsquoautomobile domine largement parmi les principaux modes de transport
                • La possession drsquoun veacutehicule priveacute freine lrsquoutilisation du transpor ten commun
                • Lrsquoutilisation reacuteguliegravere du transport en commun entre conditions favorables et neacutecessiteacutes
                • Les facteurs sociodeacutemographiques et environnementaux influencent lrsquousage du transport en commun
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