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26/03/13 17:37Inquiétude au Comptoir de la Victorine - 20minutes.fr
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culture Depuis lundi, deux collectifs artistiques sont menacés
d'expulsion à Saint-Mauron
La compagnie de théâtre L'art de vivre et le collectif de plasticiens Les pas perdus vivent
depuis lundi sous la menace d'une expulsion du Comptoir de la Victorine. Installée à
Saint-Mauron (3e), cette ancienne usine d'allumettes leur sert d'atelier et de lieu de création
depuis une vingtaine d'années.
Une pétition en ligne
En 2008, la mairie achète le bâtiment pour 2 millions d'euros. La restauration et la mise
aux normes sont estimées à 4 millions d'euros. La ville s'engage à lancer le chantier si le
conseil général et le conseil régional financent aussi les travaux. Quatre ans plus tard, le
département finit par débloquer une enveloppe de 2 millions. Dans la foulée, la région
vote, en juin, le principe d'une aide, mais sans donner de chiffre. Mais aucun chantier n'est
lancé. Lettres recommandées, constats d'huissiers, déclarations d'assurance, demandes de
rendez-vous… Rien n'y fait. De guerre lasse, les deux collectifs d'artistes cessent de verser
leur loyer, 2 000 ! par mois, et les mettent de côté. Réponse immédiate de la mairie : un
avis d'expulsion envoyé le 25 février. «Nous, ce qu'on veut, c'est trouver une solution à
l'amiable», explique Dorine Julien, directrice de production des Pas perdus. «On a reçu une
lettre d'André Malrait [adjoint au patrimoine] le 15 mars, nous indiquant qu'il était prêt à
discuter pour échelonner le loyer, explique Yves Fravega, directeur artistique de l'Art de la
rue. Mais ce n'est pas la question : qu'ils fassent d'abord les travaux ! C'est la priorité.» Pas
question, répond la mairie. «En consignant leurs loyers, ces associations se sont faites
justice elles-mêmes, et se sont mises à la faute», accuse Yves Moraine, président du groupe
UMP au conseil municipal. Pour la majorité, la responsabilité revient d'abord au conseil
régional. «On attend toujours son plan d'investissement», renchérit Yves Moraine. Une
pétition est en ligne pour sauver le Comptoir de la Victorine. Pour l'instant, elle a recueilli
1 500 signatures.
— mickaël penverne
Inquiétude au Comptoir de la Victorine
Créé le 26/03/2013 à 06h31 -- Mis à jour le 26/03/2013 à 06h31
Inquiétude au Comptoir de la Victorine — P. MAGNIEN / 20 MINUTES
L'actualité marseillaise en vidéo
26/03/13 17:05Pour rénover la Victorine, la Ville attend la région qui attend... la Ville | Marsactu
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BARBICHETTE
Pour rénover la Victorine, la Ville attend la
région qui attend... la Ville
Au nom du groupe écologiste au conseil municipal, la toujours verte Nicole Hugon a attaqué le maire
sur sa politique culturelle. "La culture n'est pas un jingle pour remplir les hôtels", a-t-elle formulé prenant
exemple sur le destin contrarié du comptoir La Victorine, dans le 3e arrondissement. Cet ancien
bâtiment industriel propriété de la Ville part doucement en lambeaux au point que certains locataires
refusent désormais de payer leur loyer.
C'est l'adjoint au patrimoine, André Malrait qui a pris la parole, rappelant qu'il avait écrit aux locataires
récalcitrants en les menaçant d'expulsion avant de renvoyer la balle à la région. En effet, à l'époque de
l'achat par la Ville de cette friche industrielle reconvertie en lieu culturel, les trois collectivités s'étaient
engagés à financer conjointement les travaux de rénovation. Or, si le conseil général a bien voté une
subvention, les deux autres collectivités n'ont pas débloqué de fonds. "Nous ne souhaitons pas être pris
en otage. Nous allons démarrer les travaux quand l'argent de la région sera arrivé".
Du côté du conseil régional, on se dit étonné : le principe d'un financement a bien été voté le 29 juin
2012. Elle se proposait alors : "d’examiner les moyens d’accompagner la Ville dans ce rôle de pilotage
et de définition du projet et de la gouvernance ; d’accepter le principe d’une aide à la réhabilitation du
site". En commentaire, la région indique qu'elle attend donc un dossier de la Ville "pour pouvoir voter
une aide". Tandis que la Ville attend les fonds pour démarrer les travaux.
Par Benoît Gilles, le 25 mars 2013
26/03/13 17:11La culture bientôt sur la sellette - La Marseillaise
Page 1 sur 2http://www.lamarseillaise.fr/index2.php?option=com_content&task=view&id=29885&pop=1&page=0&Itemid=39
Les Pas Perdus et la Cie l’Art de Vivre ont organisé uneréunion publique contre leur expulsion par la Ville de Marseille.
Photo migué mariotti
LA CULTURE BIENTÔT SUR LA SELLETTE
22-03-2013
Les associations pluridisciplinaires du Comptoir de la Victorine àSaint-Mauront se sont réunies contre leur expulsion. La Ville,propriétaire des lieux, nie toute responsabilité.
« L’expulsion par la Ville de Marseille provoquerait l’arrêt brutal desactivités des Pas Perdus et de la Cie l’Art de Vivre sans oublier laremise en cause de l’existence d’une dizaine d’autres structures quitravaillent sur le site », explique Dorine Julien, directrice de productionpour les Pas Perdus, lors de la réunion publique organisée cettesemaine sur le site de Saint-Mauront dans le 3e arrondissement. C’estdans un climat de désappointement général que structures, habitantset élus du secteur se sont réunis pour préserver un lieu atypique etson développement culturel et social dans le quartier le plus pauvre deFrance. En 2006 pourtant, la Ville avait préempté le site pour éviter lavente à un promoteur immobilier après la mobilisation des artistes etdes habitants du quartier. C’est finalement la Ville qui a acheté leComptoir en 2008 pour assurer la pérennité du lieu.
L’urgence des travaux de réhabilitation
Rapidement, les collectivités se réunissent autour du projet de réhabilitation du Comptoir Toussaint-Victorine, un ensemble de bâtiments profondément inscrits dans la mémoire industrielle du quartier SaintMauront /Belle de Mai. Le conseil général vote une enveloppe de 2,2 millions d’euros pour la réhabilitation des lieux tandisque la Région Paca confirme son intérêt pour le sujet. Mais aujourd’hui, les résidents de l’ensemble sont inquiets car le sitese détériore d’année en année et aucune réhabilitation ne voit le jour. Depuis février 2008, date de l’acquisition du Comptoir Toussaint-Victorine par la Ville de Marseille, les Pas Perdus etl’Art de Vivre alertent régulièrement les services du patrimoine et de la culture sur l’urgence des travaux indispensables àla sécurité des locaux et au bon fonctionnement de leurs activités. Depuis cinq ans maintenant, aucune initiative sérieusen’a été prise par ces services et les nombreuses démarches engagées par les locataires restent invariablement sansréponse significative. Une situation déplorable qui a poussé les associations culturelles à suspendre le paiement de leurloyer depuis un an. « Nous ne paierons pas nos loyers tant que les travaux d’entretien et de mise aux normes ne serontpas engagés », gronde Yves Fravega à la direction de la Cie l’Art de Vivre. C’est en date du 25 février que les services dupatrimoine de la Ville de Marseille ont signifié aux Pas Perdus et à l’Art de Vivre la résiliation de leur bail et leur expulsiondes locaux qu’ils occupent sous un mois. Une missive intolérable pour les locataires fermement décidés à former un comitéde soutien.
Emmanuelle Barret
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26/03/13 17:08Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la Victorine | Marsactu
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ARRIÉRÉS
Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la
Victorine
Racheté par la Ville en 2008 pour le sauver d'une destruction certaine, leComptoir de la Victorine est à la fois un capital culturel et un patrimoinehistorique. Alors que 2,2 millions d'euros ont été débloqués pour financer destravaux, deux associations sont menacées d'expulsion pour ne pas avoir payéleur loyer. De manière délibérée.
"Ce serait quand même une aubaine d'être expulsés en 2013 alors qu'on participe à la capitale
européenne de la culturelle", raille Catherine Charleti des Pas perdus. Le 25 février, l'association
artistique a reçu une lettre recommandée, faisant état d'une rupture unilatérale de bail et invitation à
quitter les lieux dans un délai d'un mois. La décision n'est en soi pas une surprise. Effectivement,
depuis un an, les dix associations qui occupent l'ancienne usine d'allumettes entre Saint Mauront et la
Belle de Mai ont décidé de ne plus payer leur loyer. Elles protestent contre l'absence d'entretien et de
rénovation de la part de leur bailleur et futur expulseur, la Ville.
Ce lieu culturel en a connu des mésaventures. En 2006, un promoteur immobilier s'est porté acquéreur.
Pour éviter la destruction de cette immense bâtisse et l'expulsion des artistes en résidence, les
associations s'étaient alors tourné vers la Ville qui avait fini par racheter le bâtiment pour 2,7 millions
d'euros. Le combat n'en était pas gagné pour autant car le hangar datant pour partie de 1860 aurait
besoin de sérieuses réparations. Et c'est là que tout se complique.
Menace d'expulsion
"Nous avons décidé collectivement de ne plus payer le loyer pour changer la situation", explique Dorine
Julien, directrice de production pour l'association Les Pas Perdus qui est en colocation avec son
homologue, Art de vivre dans un local de plus de 1350 mètres carrés. La charpente et la toiture sont
superbes mais cela fait fort longtemps qu'elles laissent passer l'eau. Un faux plafond gigantesque a été
installé pour cacher la misère, mais des marques d'infiltration sont bien visibles dans certains coins.
Pour des raisons de sécurité, le lieu ne peut accueillir plus de 19 personnes en même temps. On
imagine les problèmes que cela implique pour des associations artistiques destinées à accueillir du
public. Le lieu est immense, un véritable labyrinthe. En rez-de-chaussée, un très beau capharnaüm
artistique. "Depuis un an, la mairie reste sourde à nos demandes" ajoute le directeur artistique d'Art de
vivre, Yves Fabrega.
Parmi la dizaine d'associations ayant cessé de payer leur loyer, seules ces deux là ont reçu un courrier
du Service du Patrimoine les invitant à quitter les lieux stipulant :
Je vous demande de libérer le local dans le délai d'un mois, à
26/03/13 17:08Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la Victorine | Marsactu
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"Bien sûr nous savions que nous risquions l'expulsion", admet Dorine Julien même si, sur place,
personne n'ose même imaginer l'éventualité de devoir déménager. Les associations ont provisionné
leur loyer. Il s'élève à 24 000 euros par an pour les deux associations concernées. Elles sont en
mesure de payer. La situation est donc bien différente de celles d'autres associations du centre-ville
comme le Point de Bascule qui ne peuvent plus assumer leur loyer.
Préavis de grève des loyers
"C'est quand même fou que ce soit plus dur de traiter avec un propriétaire public plutôt qu'un privé",
ajoute Sam Khebizi, des Têtes de l'Art, association artistique occupant un autre bâtiment du site. Avec
les autres associations, il a même écrit en novembre 2012 à la mairie pour l'informer de la grève des
loyer. Dans ce courrier, rappelant l'état des lieux et l'urgence de travaux, les associations expliquent
leur décision :
En décembre, un second courrier a été adressé à la mairie suite à la venue d'un huissier de justice
ayant constaté le délabrement. Le faux-plafond de la salle de danse de la compagnie Itinerrances s'est
écroulé pendant un cours. Plus bas, Kunga'Ka a quasiment cessé son activité de percussion tant le
local est délabré. Il y a deux semaines, une des cheminées des locaux des Pas Perdus et d'Art de vivre
a menacé de s'écrouler. Après les pompiers, la mairie a envoyé un agent pour réparer rapidement mais
sans résoudre véritablement du problème. Tout est un peu comme ça : les toilettes sont tout le temps
bouchées car les installations souffrent de malfaçon, le portail ne ferme que difficilement, la passerelle
d'accès à un des bâtiments tombe littéralement en ruine.
Blocage institutionnel
Du côté de la mairie, on ne sait pas vraiment sur quel pied danser. "J'ai eu vent de cette affaire, précise
Daniel Hermann, adjoint à la culture, mais ce n'est pas moi qui gère ce genre de choses. Cela relève
du patrimoine". C'est effectivement le service patrimoine de la mairie qui signe les courriers. Aux yeux
de la mairie, ce lieu ne serait donc qu'un lieu comme un autre et eux des locataires ordinaires. Artistes
ou pas, les règles sont les mêmes pour tous, même en 2013.
Pourtant la pierre semble être dans le camp des politiques. En effet, des discussions ont été engagées
avec les trois collectivités concernées et une première enveloppe a même été dessinée. Mais tout ceci
en est resté au niveau du trait sur le papier. Le CG 13 a bien voté une subvention de 2,2 millions mais
compter du jour de la présente (25 février), le cachet de la poste faisant
foi.
Aussi n'avons nous eu d'autres choix que de suspendre
collectivement le paiement des loyers depuis le mois de janvier 2012.
Nous avons bien conscience que cette forme d'action n'est pas une solution
; ele est à ce jour la seule que nous ayons trouvée.
26/03/13 17:08Fin de la trêve hivernale au Comptoir de la Victorine | Marsactu
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l'argent n'a pas bougé. Maire du secteur et vice-présidente du Conseil général, Lisette Narducci s'en
explique : "Nous avons mené la bataille en 2006 pour conserver ce lieu culturel. Une des conditions
que la Ville a posée au moment du rachat du lieu était que les investissements soient paritaires".
Or pour que cet argent soit versé, il faut qu'un plan de réhabilitation soit approuvé par les trois
financeurs. La région s'était engagée à participer au financement mais sous réserve d'un engagement
de la Ville à ses côtés. Lisette Narducci précise : "il faut mettre les locaux aux normes mais pour cela
les collectivités doivent s'accorder", ajoutant que "le conseil général veut bien faire office de médiateur".
Les trois collectivités se regardent donc en chien de faïence, l'eau tombe du toit et les huissiers
menacent.
Par Clémentine Vaysse, le 12 mars 2013
26/03/13 17:52La Région va s'engager à sauver le Comptoir de la Victorine | Marsactu
Page 1 sur 3http://www.marsactu.fr/culture-2013/la-region-va-sengager-a-sauver-le-comptoir-de-la-victorine-28252.html
SOS
La Région va s'engager à sauver le Comptoir de
la Victorine
Le conseil régional devrait donner ce vendredi en séance plénière son accord de principe pour
participer au financement et au projet de réhabilitation du Comptoir de la Victorine, propriété de la
mairie, pour laquelle le conseil général a déjà débloqué une subvention de 2,2 millions d'euros. Cela,
d'après Patrick Mennucci, vice-président du conseil régional délégué à la culture, "sous réserve que la
mairie s'engage à solliciter la région tant sur le projet culturel que sur l'ensemble des projets de
réhabilitation du Comptoir Toussaint-Victorine."
Par Elodie Crézé, le 28 juin 2012
26/03/13 17:43Le Comptoir Toussaint-Victorine, la mort à petit feu | Marsactu
Page 1 sur 3http://www.marsactu.fr/culture-2013/le-comptoir-toussaint-victorine-la-mort-a-petit-feu-27643.html
S.O.S
Le Comptoir Toussaint-Victorine, la mort à petit
feu
Le Comptoir Toussaint-Victorine réunit une quinzaine de collectifs dans uneancienne manufacture réhabilitée. Les résidents entendent préserver ce lieuatypique coûte que coûte, menacé par la dégradation alors que 2,2 millionsd'euros viennent d'être débloqués pour sa réhabilitation. Reportage.
Pénétrer dans le Comptoir de la Victorine, à la limite du quartier de la Belle de Mai et celui de Saint
Mauront relève du parcours du combattant. Après la traversée d'un hangar sombre aux allures de site
industriel désaffecté, l'on débouche sur une sorte de grenier recelant des merveilles: des objets
lumineux, des livres entassés dans une brouette, une cabane en bois destinée à la projection de
films...Et derrière une porte, une salle de théâtre, le grand rideau rouge flashant sur les voûtes de cette
caverne d'Ali-Baba. Le site, créé en 1860, a d'abord abrité une manufacture d'allumettes de marque
Caussemille, avant de devenir en 1910 la Société Planchon Bourget - une herboristerie et un lieu de
transformation et de conditionnement d'épices. En 2006, la vente du site à un promoteur immobilier a
été annoncée, mais face à la mobilisation des artistes et des habitants du quartier, c'est finalement la
ville qui a acheté le Comptoir deux ans après, assurant la pérennité du lieu.
Aujourd'hui, le Comptoir Toussaint-Victorine réunit un collectif d'artistes et se scinde en deux parties
indépendantes mais liées: le Comptoir de la Victorine et le Comptoir Toussaint. Le Conseil Général 13
vient de voter une enveloppe de 2,2 millions d'euros pour la réhabilitation du site tandis que la Région
Paca a confirmé son intérêt pour le sujet. Pourtant, les résidents de l'ensemble sont inquiets car le site
se détériore petit à petit par manque d'entretien. Les stigmates de l'altération sont à peine visibles pour
l'heure mais des fissures, des petites infiltrations d'eau apparaissent ici et là. Les associations ne sont
pas autorisées à réaliser des aménagements essentiels et déplorent surtout le fait de ne pas être
davantage consultées. L'avenir du Comptoir n'est plus directement menacé comme il l'était en 2006,
mais les artistes regrettent d'assister, impuissants, à la lente agonie d'un lieu emblématique de la
culture à Marseille.
Les "occasionnels de l'art"
Dorine Julien, directrice de production pour l'association Les Pas Perdus explique l'originalité de son
collectif : "il s'agit d'un groupe d'artistes et de plasticiens qui ont vocation à travailler avec des non
initiés, des personnes qui ne sont pas artistes mais seulement intéressées par l'art et que nous
appelons dans notre jargon les occasionnels de l'art". Le collectif cohabite au Comptoir de la Victorine
avec l'association l'Art de vivre et plus récemment avec la troupe Cartoun Sardine théâtre.
Régulièrement, des orchestres et des fanfares viennent répéter et s'enregistrer dans un studio mis à
leur disposition. Le collectif des habitants de La Belle de Mai et de Saint Mauront Brouette et
compagnie investit provisoirement les lieux. Il organise des trocs de livres dans des brouettes, des
aménagements urbains…Au rez-de-chaussée siège une cartonnerie, touche détonnante dans un tel
endroit a priori dédié à la culture: "Il est intéressant de réunir dans un même lieu des structures qui
26/03/13 17:43Le Comptoir Toussaint-Victorine, la mort à petit feu | Marsactu
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possèdent une logique différente, qui ne sont pas uniquement culturelles. Cela créé des dynamiques,
empêche l'entre-soi. Et puis c'est plus représentatif de la vie du quartier, à la fois culturelle mais aussi
économique" estime Dorine Julien.
Si des vols sont à déplorer de temps à autre, ce sont les problèmes de vieillissement des charpentes et
de la toiture qui affectent réellement le comptoir. D'après les normes de sécurité, il ne devrait pas y
avoir plus de vingt personnes en même temps sur les lieux, chose impossible au vue du nombre
d'associations et des visiteurs qui passent régulièrement. La plupart des associations entretiennent en
effet une relation participative avec les habitants du quartier, mais n'ont pas vocation à faire du social.
Ainsi, la directrice de production des Pas Perdus précise que " l'idée du collectif est de trouver des
points de rencontre où l'on peut s'associer avec les habitants, collaborer avec eux autour d'une
hypothèse de travail. Nous créons un langage esthétique avec la dimension poétique de la personne,
sa part la plus individuelle, plutôt que de nous attacher à l'histoire de sa famille ou de ses origines."
C'est d'ailleurs dans cette logique que Les Pas Perdus ont lancé "Le Chantier tunning d'appart" : "Nous
sommes partis du constat que les personnes jettent leurs meubles dans la rue pour s'en débarrasser.
Des artistes et des techniciens se sont mis au service des habitants - vingt participants durant trois ans
- pour réinventer des nouveaux meubles à partir de ceux qu'ils avaient jetés. C'était à la fois une
démarche empirique mais aussi très philosophique car les personnes devaient parler d'elles, de leur
manière de vivre, de leurs goûts, leur rapport à la vie. Nous voulions créer une sorte de mobilier à leur
image." Ainsi, un lampadaire cassé a rééclairé le quartier avec des chaises lumineuses, un aquarium a
été inséré au coeur d'une armoire…
26/03/13 17:43Le Comptoir Toussaint-Victorine, la mort à petit feu | Marsactu
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L'art autrement
Au Comptoir Toussaint, séparé par une cour du Comptoir de la Victorine, la compagnie de danse
contemporaine Itinérrances existe depuis près de vingt ans et s'est implantée dans l'ancienne
manufacture dix ans plus tôt. Impulsée par la chorégraphe Christine Fricker, elle organise des cours de
danse gratuits un soir par semaine, anime des ateliers de danse contemporaine pour les habitants du
3ème arrondissement. Chaque association cultive ainsi sa singularité, bien affirmée autour d'une
identité commune, celle d'une "fabrique d'art et de culture pour un art autrement avec les habitants
autour de l'articulation entre patrimoine et création" explique d'une traite Dorine Julien. "La ville
souhaiterait peut-être davantage d'unicité dans les structures, elle aimerait peut-être en faire un
ensemble tourné uniquement sur la culture, et avoir son mot à dire sur la programmation. Mais nous
n'avons pas besoin d'une deuxième Friche de la Belle de mai !"
La Bicoque des anciens propriétaires du site, vieille bâtisse vestige du XIXe siècle demeure pour
l'heure une coquille vide, où seuls résonnent les pas des fantômes d'autrefois, faute de réhabilitation.
Alors que les nouvelles structures architecturales fleurissent, parant la ville de nouveaux atours en vue
de Marseille-Provence 2013, la Bicoque abandonnée sonne le glas d'un patrimoine industriel et culturel
florissant.
Par Elodie Crézé, le 11 avril 2012