initiation à l'éducation chrétienne (2e partie)

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Initiation à l’Education Chrétienne 29 LES GRANDS PHILOSOPHES Les quatre grandes écoles philosophiques de l’Antiquité: 1. L’Académie: l’école fondée par Platon à Athènes 2. Le Lycée: l'école créée par le philosophe Aristote, dirigée par son disciple Théophraste. 3. L’Ecole d’Epicure: La doctrine d'Épicure peut être résumée par ce que les épicuriens ont appelé le tetrapharmakos (quadruple-remède formulé ainsi : « Les dieux ne sont pas à craindre ; la mort ne donne pas de souci ; et tandis que le plaisir est facile à obtenir, la douleur est facile à supporter. » (Wikipedia) 4. Le Stoïcisme: une école philosophique de la Grèce antique fondée par Zénon de Kition au IV e siècle avant J. C. C'est l'une des principales philosophies de la période hellénistique, avec l'épicurisme et le scepticisme. On peut résumer cette doctrine à l'idée qu'il faut vivre en accord avec la nature et la raison pour atteindre la sagesse et le bonheur. Le nom de Stoïcisme vient du grec Stoa poikilê, un portique de l'Agora à Athènes où les Stoïciens se réunissaient et enseignaient. (Wikipedia) Socrate (470-399 av. J.C.) Sa philosophie: le moralisme Socrate était loin de la conception chrétienne du Dieu de la création. Néanmoins il croyait fermement que l’univers reflétait un ordre moral et un but bien défini. L’agnotisme des sophistes était un blasphème à ses yeux, car pour lui seul un homme véritablement moral pouvait posséder la vraie connaissance. (Gangel) Socrate se dressa en réaction vigoureuse contre les sophistes, en dénonçant le caractère formel et bassement utilitaire de leur enseignement. Il fit ressortir qu’on ne pouvait et ne devait pas soutenir n’importe quelle thèse, et que l’éloquence pouvait être dangereuse. Il montra qu’il y avait une vérité que l’homme était en état de découvrir par sa raison, pourvu qu’il s’applique à la bien conduire et à en faire la mesure de toute chose (Leif et Rustin). Nous ne devons pas confondre les ressemblances entre Socrate et Jésus, pour ainsi essayer de voir un élément biblique dans la pensée du philosophe grec. Bien qu’il dénonce le sophisme, Socrate reste et demeure un vrai rationaliste; il trouve l’approche suprême en éducation dans la méthode dite dialectique (Gangel). Sa conception de l’éducation Le rôle du maître est de stimuler le raisonnement de l’homme moyen, le secouer de sa léthargie, corriger son irrationalité et le traîner pour le faire sortir de la caverne des superstitions tribales. (Gangel)

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Page 1: Initiation à l'éducation chrétienne (2e partie)

Initiation à l’Education Chrétienne 29

LES GRANDS PHILOSOPHES Les quatre grandes écoles philosophiques de l’Antiquité:

1. L’Académie: l’école fondée par Platon à Athènes

2. Le Lycée: l'école créée par le philosophe Aristote, dirigée par son disciple Théophraste.

3. L’Ecole d’Epicure : La doctrine d'Épicure peut être résumée par ce que les épicuriens ont appelé le tetrapharmakos (quadruple-remède formulé ainsi : « Les dieux ne sont pas à craindre ; la mort ne donne pas de souci ; et tandis que le plaisir est facile à obtenir, la douleur est facile à supporter. » (Wikipedia)

4. Le Stoïcisme: une école philosophique de la Grèce antique fondée par Zénon de Kition au IVe siècle avant J. C. C'est l'une des principales philosophies de la période hellénistique, avec l'épicurisme et le scepticisme. On peut résumer cette doctrine à l'idée qu'il faut vivre en accord avec la nature et la raison pour atteindre la sagesse et le bonheur. Le nom de Stoïcisme vient du grec Stoa poikilê, un portique de l'Agora à Athènes où les Stoïciens se réunissaient et enseignaient. (Wikipedia)

Socrate (470-399 av. J.C.) Sa philosophie: le moralisme Socrate était loin de la conception chrétienne du Dieu de la création. Néanmoins il croyait fermement que l’univers reflétait un ordre moral et un but bien défini. L’agnotisme des sophistes était un blasphème à ses yeux, car pour lui seul un homme véritablement moral pouvait posséder la vraie connaissance. (Gangel)

Socrate se dressa en réaction vigoureuse contre les sophistes, en dénonçant le caractère formel et bassement utilitaire de leur enseignement. Il fit ressortir qu’on ne pouvait et ne devait pas soutenir n’importe quelle thèse, et que l’éloquence pouvait être dangereuse. Il montra qu’il y avait une vérité que l’homme était en état de découvrir par sa raison, pourvu qu’il s’applique à la bien conduire et à en faire la mesure de toute chose (Leif et Rustin).

Nous ne devons pas confondre les ressemblances entre Socrate et Jésus, pour ainsi essayer de voir un élément biblique dans la pensée du philosophe grec. Bien qu’il dénonce le sophisme, Socrate reste et demeure un vrai rationaliste; il trouve l’approche suprême en éducation dans la méthode dite dialectique (Gangel).

Sa conception de l’éducation Le rôle du maître est de stimuler le raisonnement de l’homme moyen, le secouer de sa léthargie, corriger son irrationalité et le traîner pour le faire sortir de la caverne des superstitions tribales. (Gangel)

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Aristoclès dit “Platon” (ca. 427-347 av. J.C.) Son oeuvre maitresse: Sa philosophie: l’idéalisme Pour Platon, les formes ne sont pas des objets matériels ni de simples symboles logiques ou mathématiques. Au contraire, elles ont une existence objective et fournissent la dimension réelle pour les objets physiques dans le monde des sens, objets qui ne peuvent imiter ces formes qu’imparfaitement (Gangel) En un sens tout se centre, pour lui, sur la cité et il ne traite de l’éducation qu’en fonction de l’organisation de la cité idéale. (République, Lois)… D’où une éducation sélective à trois étages: le premier, pur apprentissage des métiers; le second, de type spartiate (guerrier); le troisième, seul comportant véritablement une éducation intellectuelle, poussée au dernier degré, pour la formation de la classe dirigeante. (Leif et Rustin)

Aristote (384-322 av. J.C.) Sa philosophie: le réalisme Son oeuvre maitresse: Le bonheur de l’homme réside dans la soumission à sa raison. Il s’agit donc d’éduquer l’homme pour la vertu. Et pour cela, il faudra essayer de modifier sa nature originelle par les bonnes habitudes qui lui permettront de se dominer et de se diriger. (Leif et Rustin) Dans la pensée d’Aristote, la vertu a le sens de perfection ou excellence dans le domaine intellectuel. La vertu est fondée sur la connaissance et porte toujours à tout faire avec modération. (Gangel)

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Education en Israel Unicité de l’éducation juive par rapport aux philosophies orientales

- ferme croyance en un Dieu qui parle à l’homme - le concept du péché pris très au sérieux

Le peuple Hébreu est appelé “le peuple du livre” . Un passage est devenu gravé dans leur conscience de peuple: le Shema dans Deut. 6:4-9

שמע ישראל יהוה אלהינו יהוה אחד׃ Les rites religieuses étaient des occasions pédagogiques. Le culte de famille devait provoquer l’émerveillement, la révérence, la joie et aussi des questions (voir De. 6:20).

L’importance de la synagogue dans le système éducatif hébreu. La synagogue devient le lieu principal pour l’instruction au 5e

siècle avant J.-C. La Torah a une place prédominante. Les scribes et les rabbins. La langue utilisée est l’araméen au lieu de l’hébreu. Méthologie orale; mémorisation et récitation

Les buts de l’éducation juive juste avant la période de Christ:

1) nationalisme 2) religion 3) universalisme

L’éducateur chrétien a une dette de reconnaissance à l’éducation hébraïque et à la théologie de l’Ancien Testament. Toutes les doctrines du NT trouvent leurs racines d’une façon ou d’une autre dans l’Ancien Testament, et la préservation de la vérité de Dieu par les prophètes, les sacrificateurs et les rois permettent aux éducateurs évangéliques d’aujourd’hui de jouir de la totalité de la révélation écrite de Dieu. Les Juifs et les Chrétiens partagent une révérence pour l’Ancien Testament, un respect sain pour l’histoire d’Israel et un engagement biblique ferme quant à leur responsabilité et leur privilège d’éduquer la prochaine génération (Gangel)

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Jean 3.1-21 Jean 4.4-30 vv. 1-2 La vie de Jésus, son témoignage et sa réputation portent Nicodème à le rechercher. Loi du Maïtre (la personne du maître).

v.2 Nicodème ne croyait pas (cf.1:11) et Jésus le savait.

v.3 Jésus étonna Nicodème par son introduction (cf. v.7) Jësus savait que Nicodème était plutôt intéressé à discuter le message du royaume de Dieu que Jésus prêchait.

v.4 L’introduction de Jésus crée une dissonance dans la pensée de Nicodème qui doit poser des questions (tout haut; pour d’autre, tout bas)

v.5 Jésus: répétition et clarification

v.8 Jésus: exemple/illustration dans la vie pour indiquer un parralèle à une réalité spirituelle.

v.9 Nicodème doit poser une autre question

vv 10-13 Jésus ne répond pas mais identifie le problème fondamental de son interlocuteur: l’incrédulité

vv. 14-21 C’est ici que Jésus répond la question posée au v.9.

vv 14-15 Jésus part du connu (le Serpent)

v. 16 Répétition avec variation du thème de salut par la foi (vv. 14-15) base du salut par la foi: la croix. v.16 motif du salut par la foi: l’amour de Dieu)

v.17 Introduction du thème de jugement par contraste à l’idée de salut (cf. vv. 14-15)

v.18 Rapport du thème du jugement à la question fondamentale pour Jésus: croire

vv. 19-21 Jésus explique des réalités par des termes concrets: lumière, lieu, oeuvre. Jésus clarifie ses explications par des contrastes “hait le mal”v.5, “agit selon la vérité”; “oeuvres mauvaises” v.3 “faites en Dieu”.

v.7 Par sa requête à boire, Jésus étonna la femme samaritaine

v.9 La femme doit poser une question

v.10 Jésus introduit son sujet: (le don de Dieu) en l’adaptant à l’intérêt de la femme (de l’eau pour ne plus venir au puits)

v.11-12 La réponse de Jésus a créé un atmosphère invitant d’autres questions de la femme.

v.12 La femme était auparavant arrivée à un état de “readiness” (préparation du coeur)

vv. 13-14 Jésus ne répond pas aux questions de la femme (d’où aurais-tu cette eau? Es-tu plus grand que Jacob?). Mais il décrit cette eau et la rend désirable aux yeux de la femme.

v.15 Effectivement la femme demande l’eau “afin qu’elle n’ait plus soif” (comme l’avait promis Jésus) et qu’elle ne vienne plus puiser ici (son vrai intéret)

v. 16-18 Jësus fait dire par la femme la cause profonde de sa hâte à vouloir recevoir l’eau: son terrible secret d’adultère.

vv.19-20 La femme avait une question pour le prophète que s’était révelé Jésus. Elle voulait aussi peut-être porter la conversation sur la religion au lieu de sa personne.

vv 21-24 Jésus répond à la question de la femme mais en mettant l’accent sur le fait que “l’heure vient” et est “déjà venue” (contrastes et répétition)

v.25 La femme fait la connexion avec la promesse du Messie.

v. 26 Jésus enfin se révèle comme le Messie promis.

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METHODE D’ENSEIGNEMENT DE JESUS: LARGE AUDITOIRE

5:12 Emploi d’une Forme (contemporaine?): µακαριοι = “Heureux...”

Paradoxe apparent – pour étonner? “Heureux les malheureux (pauvres)… ils ont les cieux” “Les affligés sont consolés” “Heureux les affamés de justice” Répétition – clarification “Heureux …. Réjouissez 5:13-16 Vous êtes sel…lumière” : Leçon de choses (provocateur!) “Avec quoi..? question de réthorique “que votre lumière luise ainsi” emphase: non cognitif mais impressif 5:17 Ne croyez pas..” Il ne continue pas la logique du discours mais il prend en considération peut-être la réaction de l’audience. “non pour…. mais pour…” contraste pour clarifier 5:18 “iota… trait de lettre” = rien absolument Jésus préfère le concret à l’abstrait Le théologien au contraire préfère l’abstraction et la conceptualisation. 5:19 Encore, Jésus préfère la représentation concrète. Contraste entre les

résultats/jugements. 5:20 Thème de l’entrée dans le royaume: comparaison avec le connu: justice

des Pharisiens. Observez le retour au thème initial du “royaume des cieux”

I. Son discours (5:2-16). Réaction du peuple II. Clarification à partir de la réaction (5:17-18) III. Liaison avec son sujet (5:19-20)

Action… récompense pour le Royaume IV. Pratique d’une justice supérieure pour hériter le Royaume (5:21)

Répétition d’une formule (pour clarté) comme repère

21-22s Vous avez entendu… Mais moi je vous dis… 27-28s Vous avez appris qu’il a été dit… Mais moi je vous dis… 31-32 Vous avez appris qu’il a été dit… Mais moi je vous dis… 33-34s Vous avez appris qu’il a été dit… Mais moi je vous dis… 38-39 Vous avez appris qu’il a été dit… Mais moi je vous dis… Progression: “Colère….>>> Aimez vos ennemis”: Justice supérieure 5:48 Conclusion: Donc, soyez parfait comme votre Père Céleste est parfait.

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SURVOL DE L'HISTOIRE DE L'EDUCATION CHRETIENNE L'histoire de l'Eglise commence avec l'événement du Jour de la Pentecôte. Avec les milliers de personnes qui s'ajoutaient à l'église, les apôtres se sont retrouvés devant la formidable mission de faire de ce nouveaux convertis des disciples "en les baptisant et les instruisant à observer tout ce que [le Seigneur les avait] prescrits." Les disciples persévéraient dans l'enseignement des apôtres qui se dispensait de façons diverses et variées:

Explication des Ecritures Débat et persuasion Prédication Ecole Exhortation mutuelle Cantiques Rédaction de textes

Les apôtres ont fait leur temps. La relève fut assurée par les pères apostoliques et les apologistes. ST-AUGUSTIN (354-430) Aurelius Augustinus, Evêque d'Hippone en Afrique du Nord, était le plus illustre des Pères latins. Né d'un père païen et d'une mère chrétienne, Monique, il reçut une excellente éducation dans sa ville natale de Tagaste et à Madaura et à Carthage. On découvre sa pensée sur l'éducation chrétienne dans ses Confessions (397; 426-27), son Manuel d'instruction pour l'enseignant chrétien (Livres I - III: Interprétation des Ecritures; Livres IV: Techniques d'enseignement), et aussi dans De l'instruction de l'ignorant, un manuel de méthode pour l'éducation chrétienne dans sa tâche d'instruire les candidats au baptême, et ceux en quête d'information sur la foi chrétienne. Dans L'Interprétation littérale de la Genèse, Augustin traite de la re-création, la chute, l'origine du mal, la volition de l'homme. Augustin a centré son attention sur la volition puisqu'elle occupe une place importante dans ses théories de l'éducation. «Augustin a utilisé certains éléments essentiels du Platonisme pour exprimer ses vues personnelles du théisme chrétien... De cette synthèse du Platonisme et du Christianisme est sortie un idéal de l'éducation assez intéressant. Cet idéal combine un respect de l'intelligence et une appréciation des émotions et de la personalité individuelle de l'étudiant. Il voyait l'éducation en termes d'encouragement et de stimulation au lieu de coercition et contrôle autoritaire. Le professeur - le stimulus portant l'étudiant à réaliser ses propres exploration et découverte, ce qui demande un haut niveau de technique professionelle» (Gangel).

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Dans De Doctrine Christiana, Augustin laisse comprendre déjà que "toute vérité est vérité de Dieu" (All truth is God's truth), une pensée centrale pour le processus d'intégration de la connaissance selon une perspective chrétienne. EDUCATION AU MOYEN-AGE Après Augustin on entre d'emblée dans cette période de l'histoire de l'Eglise appelée le Moyen Age. Pour plusieurs c'était l'Age des Ténèbres. Cependant il convient de noter la présence et la contribution de ces points de lumières que constituaient les monastères (VIe - XIe siècle). Quelques noms Antoine d'Egypte (250-350), père du monasticisme chrétien oriental Benoit de Nursie, patriarche du monasticisme occidental Monastère de Cheny (fondé en 910) en France Dès le début les monastères s'intéressaient à l'éducation. Ils recevaient les garçons qui désiraient entrer dans l'Ordre, et vers le IXe siècle, ceux qui voulaient simplement une éducation. La discipline était sévère (prières et jeûnes obligatoires), la langue d'instruction était le latin. Le curriculum comprenait les sept (7) disciplines libérales: grammaire, rhétorique, logique (trivium), arithmétique, géométrie, astronomie, musique (quadrinium). En évaluant l'histoire des monastères, on retiendra deux principales contributions à l'éducation: 1) préservation de connaissance pour la Renaissance 2) copie et collection de manuscrits. Parmi les écoles fameuses on peut citer l'Ecole de Tours (France), de Fulda (Allemagne), Jarron (Angleterre), Monte Cassino (Italie), Iona (Ecosse), Clonmacnois (Irelande). Les monastères perdirent leurs forces quand ils devinrent riches et acquirent de grands domaines. ECOLES CATEDRALES ET EPISCOPALES Pour préparer les nouveaux adhérents au christianisme pour le baptême, l'Eglise avait dévelopé un programme de formation qui devint des écoles de catéchèse ou école catechétiques. Avec l'entrée de la doctrine catholique du baptême des enfants, cette formation de base devint de plus en plus négligée.

Monastère Ste Catherine, Mont Sinaï

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Par la suite, dans certaines églises importantes on vint à organiser des écoles pour l'instruction des intéressés. L'enseignement étant délégué à un scholasticus, un grammairien convertis. On y enseignait les Ecritures et la théologie, les lettres classiques latines et grecques, les études littéraires et philosophiques, et les mathématiques. A l'Ecole de York on offrait les disciplines libérales et le droit. Ces écoles, comme celle de Chartres (photos), étaient attachées à l'Eglise et fonctionnait sous la supervision de l'Evêque. Plus tard, des associations privées fondaient des écoles privées et entraient ainsi en compétition avec le clergé pour le droit d'éduquer les citoyens. Vers la fin du Moyen-Age apparut un nouveau phénomène dans le domaine de l'éducation. Des guilds de professeurs se formaient sous l'appelation "universités". On cite plusieurs facteurs: les croisades et le réveil du commerce qui renforcèrent les contacts de l'occident avec les études des arabes; la fondation d'ordres religieux mendiants (Dominicains, Franciscains, Augustiniens), etc. On se rappelera surtout que les universités ont produit une génération d'hommes savants tels que Anselme, Abelard, Dunn Scott, et Thomas d'Aquin. LA RENAISSANCE La Renaissance a été lancée en philosophie par Thomas d'Aquin (1225-1274); en sciences par Roger Bacon (ca. 1214-1294); en littérature par Dante (1264-1321); et en art par Giotto (ca. 1267-1337). Thomas d'Aquin (1224-1274), Saint-patron des philosophes, a laissé une oeuvre maitresse hors pair, la Summa Theologica (Somme théologique). Seule La Dogmatique de Karl Barth au XXe siècle pourra se comparer à l'étendue de la réflexion de Thomas d'Aquin.

L'influence du Thomisme La philosophie de Thomas d'Aquin maintient les principes de base de la métaphysique et de l'épistémologie d'Aristote (Réalisme naturel). En éducation il accorde la primauté des disciplines libérales et des sciences dans l'élaboration du curriculum. Il s'est également fait un champion du raisonnement par syllogisme.

Tous les hommes sont mortels, Socrates est un homme,

Donc, Socrates est mortel.

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EDUCATION POUR THOMAS D'AQUIN Thomas d'Aquin croyait en un univers ordonné sous le contrôle d'un Dieu personnel. L'homme cultivé devait donc pouvoir réaliser l'unification de la foi et la raison, la science et la théologie, le présent et l'avenir. La recherche scientifique, cependant, devrait avoir pour but l'explication de la nature et non le contrôle de ses forces. Enfin, pour Thomas, enseigner, c'est se faire médiateur entre Dieu et l'homme, faire passer l'idéal de l'église, glorifier Dieu dans le développement aussi bien de sa capacité intellectuelle que de celle des autres.

EDUCATION DANS LA RENAISSANCE Pour le mouvement de la Renaissance on retiendra le nom de quelques éducateurs remarquables tels que Gerald ou Geert Groote 1340-1384), Vittoriano da Feltre (1378-1446), François Rabelais (1483-1553) et surtout Desiderius Erasmus appelé encore Erasme de Rotterdam (1466-1536). ERASME DE ROTTERDAM (1466-1536)

Érasme (Desiderius Erasmus Roterodamus), né en 1469 à Rotterdam et mort en 1536 à Bâle, est un humaniste et un théologien néerlandais, l'un des plus représentatifs de la Renaissance (Wikipedia). Il est considéré par plusieurs comme le prince des humanistes, dans ce sens qu'il conférait à l'être humain une valeur essentielle. Il faut toutefois préciser qu'Erasme tenait à l'humanisme chrétien qui n'est pas la même chose que l'humanisme séculier (athée) en vogue actuellement dans les milieux intellectuels. L'humanisme séculier déclare que l'homme est la mesure de toute chose.

Eduqué par les frères de la vie moyenne, Erasme est passé dans l'histoire comme un pacificateur, un procureur de la paix. Il a été aussi le détracteur de Luther dans leur polémique sur la souveraineté de Dieu et le libre arbitre de l'homme. Erasme a écrit L'éducation libérale des garçons où il s'est révélé le précurseur de Comenius, Froebel et Pestalozzi. Il était furieux contre la façon dont on maltraitait les jeunes élèves. Il prévoyait le rôle important du jeu et de l'exercice en éducation. Il préfèrait la louange et la récompense à la punition corporelle. Pour lui la tâche du maitre n'était pas d'étaler son érudition mais plutôt d'aider ses élèves. Erasme réclamait la formation systématique pour le métier de professeur.

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LA REFORME PROTESTANTE MARTIN LUTHER La théorie des deux épées (pouvoirs). L'Eglise doit reconnaitre qu'elle est une Eglise sous la croix (le pouvoir temporel). C'est donc la responsabilité des princes reformés de prendre en main l'éducation chrétienne de leurs sujets. Du temps de Luther, le prince et le fonctionnaire publique en général, se savait redevable envers Dieu. Luther plaçait la plus grande importance dans la formation dispensée à la maison. «Selon mon opinion, il n'y a d'offense publique qui aux yeux de Dieu soit aussi lourde pour le monde, et mérite des peines aussi graves, que la négligence d'éduquer les enfants». Contributions de Luther Education des masses obligatoires Emphase sur l'éducation familiale Discipline modérée par l'amour La centralité des Ecritures dans le curriculum

L'importance de la musique ( Participation de l'assemblée dans les chants) Encourage l'emploi d'images, illustrations, la répétition

Conception utopique de la relation entre l'Eglise et l'Etat. Elévation de la profession d'éducateur. Litterature pour enfants et adultes Vernaculaire à l'église JEAN CALVIN

• Institutions de la religion chrétienne • Le Calvinisme: souveraineté de Dieu, la dépravité totale

de l'homme, la prédestination • Se rattache à Augustin (comme Thomas d'Aquin à

Aristote) • Fonda l'Académie de Genève Schola privata ( -16 ans)

Schola publica (université) «L'enseignement des enfants doit être une instruction de la vie qui est selon la piété».

La conception de l'éducation de Calvin a eu une plus grande influence que celle de Luther: En Ecosse avec John Knox, en France avec les Huguenots, en Hollande avec le Prince d'Orange (Guillaume), en Amérique avec les Puritains.

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CONTRE-REFORME IGNACE DE LOYOLA (1490-1556) Fondateur de la Société de Jésus (les Jésuites) en 1534. «Ad majorem Dei gloriam» «A la plus grande gloire de Dieu» Ignace était un éducateur contrairement aux Jésuites beaucoup plus militants. Il voyait la Réforme de l'Eglise arriver par une emphase sur l'éducation théologique. Leur thème central: la discipline de soi.

JEAN AMOS COMENIUS (1592-1670)

Est né 100 ans après que Colomb découvrit Haiti Le premier éducateur moderne Le prophète de l'éducation moderne Timbre Ouest-Allemand commémorant le 300e aniversaire de sa mort (1670-1970) Entre 16 et 22 ans, il étudie à l'université de Prague et l'université de Heidelberg 1614 retourne en Moravie (Tchecoslovaquie) et rejoint l'assemblée Unitas Fratrum (Eglise Morave)

la paix de Westphalie met fin à la Guerre de 36 ans (1618 -1648) où il perd sa femme enceinte et son fils. Effectivement, “homme de douleur il fut.” oeuvres: Didactique, Labyrinthe, Janua Croyances de bases - pas trop fort sur la doctrine de la dépravation totale - précurseur du processus d'intégration - facteurs internes: le développement se fait de l'interieur - facteurs externes: le maitre , les livres - approches souples mais régimentés pour aider l'enfant à devenir rapidement, plaisamment, et complètement éduqué dans les Ecritures, pure en morale, formé sans la piété, et de cette façon instruit dans tout ce qui est nécessaire pour la vie présente et la vie à venir. L'idéal de Comenius 4 institutions dans son système éducatif - l'école de la jambe maternelle - l'école vernaculaire (langue maternalle)

- l'école latine (études avancées et langues : grec, latin, hébreu; sciences, littérature et arts.)

- l'école de l'université et du voyage (érudits ceux qui peuvent porter une contribution à la vie de l'Eglise et de la communauté)

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Méthodologie - Comme Platon, Comenius croyait que l'éducation avait la fonction sociale de réformer la société. - rôle du maître: faire l'application pratique de la vérité (connaissance) dans la vie de chaque jour. - haute opinion de l'homme comme créé à l'image de Dieu - Oppose la punition corporelle; prône l'éducation des filles - l'enseignement: on apprend en faisant, par l'action leçons de choses, image. «C'est en forgeant qu'on devient forgeron» - le premier à publier un livre de texte avec des images comme moyen pédagogique. Orbis Pictus (le monde en image, 1657)

LE MOUVEMENT PIETISTE Selon Charles Poissset Romain, les églises évangéliques contemporaines ont pour précédents historiques d'une part le mouvement fondamentaliste qui mettait l'accent sur l'infaillibilité de la Bible, et d'autre part le mouvement piétiste avec son emphase sur la dévotion personnelle privée. Nous retenons comme contribution de ce mouvement à l'éducation chrétienne l'oeuvre de A. H. Francke. AUGUST HERMANN FRANCKE (1663-1727) - Elève de Jacob Spener, l'organisateur des Collegia Pietates - Après 2 ans d'études, et 2 ans de reflexions, hors de l'entourage académique, il retourna en 1669 à l'île de Leipzig (Allemagne) un porte-parole articulé des principes piétistes. Réalisations - Ecole de Glancher pour les pauvres (1692) - Ecole des orphelins (1695) soutenu par les dimes - Seminarium praeceptorum (Ecole normale) (1705) - Ecole privée préfac avec pension ( - Maison d'édition préparant des livres bibliques - Une infirmerie - Maison pour les veuves - Pension pour étudiants Théologie - Oeuvre: Traité bref et simple sur l'éducation chrétienne - Le but de l'éducation est de glorifier Dieu

- Doctrine de séparation: accent sur la vie sainte et la séparation d'avec les activités mondaines telles que "les dances, les cartes, le théâtre».

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Education

- La Parole de Dieu était enseignée pour amener l'étudiant à la foi et ensuite les édifier dans la vie spirituelle.

- But: honorer Dieu avec la tête, le coeur et les mains - Beaucoup d'importance à l'éducation familiale. - Le rôle du maitre * une vie marquée par l'amour * in loco parentis * discipline, et à la rigueur la punition corporelle * sa préparation doit être adéquate.

EDUCATION MODERNE

JEAN-JACQUES ROUSSEAU (1712-1778) Pour la littérature française, le XVIIIe siècle c'est le Siècle des Lumières. En 1739, John Wesley et George Whitefield prêchaient la dépravité de l'homme et que son salut se trouve seulement en Jésus. D'un autre côté, les philosophes avançaient que l'homme est né bon et n'a besoin d'autre sauveur que lui-même. Dans ce deuxième groupe on peut placer Jean-Jacques Rousseau, l'auteur de L'Education d'Emile, Le Contrat social, et La Nouvelle Eloïse. Selon Rousseau, l'homme doit subordonner sa volonté à celle de la communauté, et la religion naturelle doit être la base pour une moralité moderne.

Rousseau est un adepte du naturalisme: émotion, nature, bonté de l'homme. Cependant Lagarde et Michard reconnaissent qu'on "ne peut suivre Rousseau jusqu'au bout si l'on n'admet l'idée initiale de la bonté originelle de l'homme." Nonobstant toutes les réserves du chrétien sur la pensée et la morale personnelle de Rousseau, on notera dans ses oeuvres certaines idées excellentes: adaptation de l'enseignement aux facultés des enfants, la portée de la connaissance sensible et du travail manuel, les vertus de l'observation, l'enseignement actif, et l'incidence des méthodes pédagogiques sur la formation morale.

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JOHANN HEINRICH PESTALOZZI (1746-1827) Pestalozzi est retenu comme un practicien compétant, non seulement un théoricien. Il a été grandement influencé par Rousseau et à son tour il a inspiré plusieurs grands éducateurs de l'époque: Friedrich Froebel, père du mouvement des kindergaten, John Dewey, père du système éducatif américain moderne (pragmatisme). Son oeuvre: Léonard et Gertrude (1781), Comment Gertrude enseigne ses enfants (1801). Voici en résumé les principaux points de sa phlosophie de l'éducation:

1) Le mal vient d'une société chaotique 2) L'Education est la plus sure méthode de croissance personnelle et de

reflexion sociale 3) Bonne éducation doit développer les facultés morale, intellectuelle et

physique que naturelle 4) Education morale commence à la maison où l'enfant répond au soin et à la

tendresse de la mère. 5) Education sensible et vocationnelle formera des individus économiquement

stables et indépendants

EDUCATION AMERICAINE EDUCATION DANS LES COLONIES - Influence calviniste - L'homme est pécheur, méchant � apprendre la Bible - Education est obligatoire, pour enseigner bibliquement et théologiquement - Discipline sévère, punition fréquente, faible tolérance - L'enfant est un adulte en miniature HORACE BUSHNELL (1802-1875)

o Dès leurs premiers états, les parents doivent élever leurs enfants comme s'ils étaient chrétiens.

o Parents: modèles honnêtes o Histoire bibliques, chants et instructions religieuses adaptés au niveau

du langage de l'enfant o La méthode de la socialisation dans la formation chrétienne o Précurseur du modernisme théologique aux USA.

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JOHN DEWEY En 1859, Charles Darwin publie De l'origine des espèces avançant la théorie de l'évolution. Spécifiquement la théorie de l'évolution est l'idée qui veut que les espèces vivantes soient apparues par hasard, il y a des millions d'années, qu'elles dérivent toutes les unes des autres et se soient transformées d'une manière profonde, par complexifications succesives, dans le sens d'un progrès conduisant à l'espèce humaine, couronnement d'une longue et lente ascension.

Le fait important à noter c'est la mise à l'écart dans les 3 derniers siècles de l'enseignement biblique, de l'éducation qui reconnait l'autorité de la Bible. John Dewey a contribué largement à cet état de chose avec la vulgarisation de l'humanisme séculier codifié dans le Manifeste Humaniste qu'il a lui-même rédigé. Sa doctrine pédagogique est l'instrumentalisme, "doctrine selon laquelle intelligence et théories sont des instruments destinés à l'action" (QUID 1984, p. 474).

Kenneth Gangel, dans son livre History and Philosophy of Christian Education fait la critique suivante de la pensée de Dewey:

L'Instrumentalisme en tant que philosophie conduit à un renforcement du sécularisme, une adoration de la science, une croyance en la bonté intrinsèque de l'homme, le rejet de tout absolu ou de vérité fixe, l'absence d'objectif pédagogique en dehors de l'individu et de la société ainsi que des implications politiques plutôt sinistres. D'un autre côté, les valeurs de l'Instrumentalisme de Dewey en tant que méthodologie pédagogique sont les suivantes: une emphase sur la signification (relevance), une vue pratique et expansible du curriculum, activité et participation de l'élève dans le processus d'apprentissage, des techniques de résolution de problème, un effort à la démocratisation de l'éducation, l'intérêt porté sur l'enfant en tant qu'individu, et un accent sur la créativité.

EDUCATION CHRETIENNE ET EGLISE EVANGELIQUE ASSOCIATIONS D'EDUCATION CHRETIENNE

- Ecole du Dimanche: Robert Raikes, - Ecole du Dimanche américaine: Stephen Paxton - Des centaines d'écoles du dimanche - Les organisa en association d'arrondissement, de département, niveau national - 1872: leçon uniforme - Autres associations: YMCA, Youth for Christ, Campus Crusade

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PENSEURS ET AUTEURS DU MOUVEMENT D'EDUCATION CHRETIENNE Franck Gaebelein - Pattern of God's Truth - Stony Brook School à Long Island - Intégration Lois E. Lebar - Education that is Christian (1958) - Créativité dans l'enseignement de la Bible - S’oppose à Herbart - Prône Comenius Lawrence Richard a contribué dans la réflexion théologique sur le ministère d’enseigner à l’église. Il est l’auteur de Creative Bible Teaching (Moody, 1970) et A Theology of Christian Education (Zondervan, 1975). Howard Hendricks est un leader reconnu internationalement pour sa contribution à l’éducation chrétienne. Il a écrit Heaven Help the Home et The Seven Laws of the Teacher. Il a été pendant plusieurs années le chairman du département d’éducation chrétienne à Dallas Theological Seminary (DTS). Il a été un grand motivateur pour le mouvement. Kenneth Gangel a remplacé Hendricks à la tête du département d’éducation chrétienne à DTS. Il a contribué à la rédaction de plusieurs ouvrages dont le Christian Educator’s Handbook on Teaching. Jim Hoyt est l’auteur de Christian Education and the Search for Meaning. Selon Gangel, c’est l’un des ouvrages les plus importants écrits sur le sujet dans les années 80. Robert Pazmino est professeur d’éducation chrétienne à Andover Newton Theological School, Newton Centre, Massachussetts. Il définit l’éducation chrétienne comme un effort à la fois humain et divin, délibéré, systématique et soutenu en vue de faire part ou de s’approprier la connaissance, les valeurs, les attitudes, les habiletés, les sensibilités et les comportements qui sont conformes à la foi chrétienne. Il facilite le changement, le renouveau, et la réforme des personnes, des groupes et des structures par le pouvoir du Saint-Esprit de rendre ceux-ci conformes à la volonté de Dieu telle qu’ex-primée dans l’Ancien et le Nouveau Testament et de façon prééminente dans la personne de Jésus-Christ. L’éducation chrétienne désigne aussi tout résultat de cet effort. En Europe de nos jours, le mouvement de l’éducacation chrétienne évangélique n’est pas aussi développé comme en Amérique. Le mouvement de l’éducation chrétienne est arrivée en Afrique, en Amérique Latine et dans le reste du monde grâce à l’activité des missionnaires.

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En Haiti il est interessant de noter que des enseignants chrétiens ont essayé d’établir des initiatives de formation religieuse très tôt dans notre histoire de peuple, comme en témoigne le livre de Edner Brutus intitulé Instruction Publique en Haiti. Il y a eu l’école lancastérienne dans l’empire du Roi H. Christophe. Les méthodistes ont fondé le Collège Bird. Sous Boyer, le pays a accueilli des Américains Noirs qui ont fondé des oeuvres de formation. A Jacmel il y avait l’Ecole Siloé. Cependant le mouvement est confronté à la pauvreté de ressources et la tendance des leaders évangéliques a toléré la médiocrité pour des initiatives religieuses. Presque toutes les églises ont institué l’Ecole du Dimanche. Le mouvement des camps a été introduit par les missionnaires de l’UFM (aujourd’hui CrossWorld) travaillant avec l’Union Evangélique Baptiste d’Haïti (UEBH). Beaucoup de leaders évangéliques ont accepté le Seigneur dans des Cours d’Eté ou Ecole Biblique d’Eté pour les enfants. Plusieurs nouveaux ministères spécialisés sont basés dans le pays: Association pour l’Evangélisation des Enfants (AEE), AWANA etc. Les écoles bibliques dispensent des cours d’éducation chrétienne et le STEP avait lancé un programme de diplôme en éducation chrétienne. A partir de 2008 le STEP offre une spécialisation en Education Chrétienne dans son programme de Licence. Pour transformer les personnes et les communautés et inculquer les valeurs chrétiennes et protestantes qui ont contribué au progrès d’autres sociétés, l’éducation chrétienne sera d’une grande utilité pour la vie de l’église dans ce nouveau millénaire.

Building Toirac, bâtiment principal du campus du STEP, qui porte le nom du fondateur du séminaire, ci-devant Ecole Evangélique de la Bible

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