induction spécifique des chitinases racinaires par des souches fongiques ectomycorhiziennes ou...
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Induction spécifique deschitinases racinaires pardes souches fongiquesectomycorhiziennes oupathogènesFrédéric Lapeyrie a , Catherine Albrecht a & SabineBrédard aa INRA, Centre de Recherches de Nancy, Laboratoirede Microbiologie forestière , F-54280 , ChampenouxPublished online: 27 Apr 2013.
To cite this article: Frédéric Lapeyrie , Catherine Albrecht & Sabine Brédard(1994) Induction spécifique des chitinases racinaires par des souches fongiquesectomycorhiziennes ou pathogènes, Acta Botanica Gallica: Botany Letters, 141:4,437-441, DOI: 10.1080/12538078.1994.10515180
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Acta bot. GaUica, 1994, 141 (1-), 437411.
Induction specifique des chitinases racinaires par des souches fongiques ectomycorhiziennes ou pathog(mes
par Frederic Lapeyrie, Catherine Albrecht et Sabine Bredard
INRA, Centre de Recherches de Nancy, Laboratoire de Microbiologie forestwre, F-54280 Champenoux
INTRODUCTION
Resume.- Alors que les memes isoformes ayant une activite chitinolytique son! induites par des champignons pathogenes ou mycorhiziens, Ia nature des inducteurs fongiques serait differente. Par ailleurs, parmi les souches symbiotiques etudiees. Ia variabilite du pouvoir inducteur observe, soit in vivo lors de Ia colonisation des racines, soil in vitro apres traitement des racines avec des extraits fongiques, serait attribuable a Ia presence en plus ou moins grande quantile d'inducteurs compatibles avec I' hOte. Des travaux u~erieurs montrent de plus que ces inducteurs mycorhiziens sont spec~iques de Ia plante-hOte.
Summary.- While the same chitinase isoforms were induced following actomycorrhizal or pathogenic colonization of Eucalyptus roots, the inducing molecules would be structurally d~ferent. Moreover among ectomycorrhizal strains of varied aggressiveness toward Eucalyptus seedling, the level of root chili· nase induction observed in vivo during root colonization or in vitro following treatment with fungal extracts, would be regulated by the availability of an inducing molecule compatible with this host. Recent results are showing that some of these chitinase inducing molecules from ectomycorrhizal fungi are host-plant specific.
Key words : chitinase · ectomycorrhizal fungi - Eucalyptus- Pisolithus tinctorius.
sous la dependance de facteur de reconnaissance plante-champignon.
Les ectomycorhizes, associations symbiotiques entre racines et champignons, sont caracterisees par Ia differenciation de tissus specialises, le manteau et le reseau de Hartig. Les mecanismes conduisant a Ia mise en place de ces struetures doivent etre fortcment regules ct
De nombreux auteurs ont suivi Ia mise en place des tissus symbiotiques pour apprecier leur variabilite specifique et intraspecifique (Debaud et al., 1988; Lei et al., 1990; Wong et al., 1990). L'expression differentielle de certains genes controles par des signaux
©Societe botanique de France 1994. /SSN 1253-8078.
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echanges entre les symbiontes doit determiner certaines des differences observees. Certains gimes de l'hote controleraient Ia croissance fongique regulant ainsi l'agressivite d'une souche symbiotique. Par ailleurs, de nombreux travaux ont permis de mettre en evidence le role des chitinases racinaires parfois associees aux glucanases lors du controle des infections pathogenes (Trudel et al., 1989; Broglie et al., 1991).
Pour comprendre les interactions precoces entre plantes et champignons ectomycorhiziens, !'evolution des activites chitinases racinaires a done ete suivie au cours des premieres heures de contact entre Eucalyptus globulus ssp. bicostata (Maid. et al.) Kirkp et des souches de Pisolithus tinctorius plus ou moins agressives vis-a-vis de cet hote. La reponse de Ia plante, detectable des 6 heures et au-dela de 7 jours apres inoculation, est d'autant plus intense que Ia souche symhiotique inoculee est agressive (Albrecht et al., 1993, 1994). Des resultats identiques ont ete obtenus lorsque les plantules sont traitees durant 24 h avec des extraits fongiques prepares a partir de ces memes souches suggerant que l'intensite de Ia reponse est partiellement determinee par la nature ou Ia disponibilite des inducteurs fongiques mycorhiziens plutot que par !'infection proprement dite (Albrecht et al., 1994).
De plus, sur gel d'electrophorese mono- ou bidimensionnel les memes isoformes ont ete observees, que le champignon soit pathogene ou symhiotique (Albrecht et al., resultats non publics). La reponse de Ia plante au contact d'un champignon symbiotique ne differe done pas qualitativement, mais seulement quantitativement de celle observee apres inoculation d'un champignon pathogene ou application des extraits fongiques correspondants.
Afin d'apprecier Ia specificitc des inducteurs issus de champignons mycorhiziens d'agressivite variable d'une part, et d'autre part des inducteurs de champignons pathogenes, Ia reponse de Ia plante a ete analysee en presence de doses croissantes d'extraits fongiques ainsi qu'apres traitement thermique de ceux-ci.
MATERIEL ET METHODES
Le materiel blologlque les graines de Eucalyptus globulus ssp. bicostata
(Maid. et a/.) Kirl<p. ont ate recoltees a Tumbarumba NSW, Australia (Seedlot : 91/24). les champignons ectomycorhiziens sont deux souches de Pisolithus tinctorius. La souche H2144 (souche agressive) a ate isolee a partir d'un carpophore recolte en Australia sous Eucalyptus (CSIRO Herbarium, Division of Forestry, Western Australia) et Ia souche 270 (non agressive vis-a-vis de I'Eucalyptus) provient d'un carpophore recolte aux USA sous Pinus. Une souche pathogene de Phytophthora cinnamomi a ate isolee sur Eucalyptus gunnii (Haute-Garonne, France). Celie souche induit des necroses racinaires apres 2 jours de co-culture puis Ia mort du plant.
Preparation des extralts fonglques et application aux racines
Les extra~s sont prepares a partir de colonies fongiques agees de 15 jours, homogeneisees dans un mortier en presence de tampon phosphate, 100 mM, pH 7 (5 JJI!nng de matiere fraiche fongique). Apres centrifugation et dilution, le surnageant est apports au contact des racines durant 24 heures, en conditions steriles comma decrit par Albrecht eta/. (1994). Des volumes croissants d'extraits ont ate apportes aux plantules : 0, 50, 100, 150, 200, 250 JJI. le volume finale de Ia solution d'incubation est complete a 300 JJI avec de l'eau dis1illee. Dans certains cas. las extraits fongiques ont ate autoclaves (20 minutes a 120°C) avant tra~ement des racines.
separation electrophoretique des chltlnases Les racines excisees sont traitees salon Albrecht et
a/. (1994). Apres separation electrophoretique en condition native des proteines racinaires, les activites chitinases sont visualisees par des plages noires (non fluorescentes sous UV), sur fond de glycol-chitina non hydrolysee et coloree au Calcofluor White M2R. les piagas de lyse correspondant a Ia seconde isoforme racinaire, Ia plus fortement stimulee au cours de !'infection, ont eta quantifiees par analyse dens~ometrique. Las resultats presentes ont ate obtenus de tac;on repetitive au cours de trois experimentations distinctes.
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RESULTATS
L'activite chitinase de Ia seconde isoforme racinaire est fortement stimulee 24 h apres application d'extrait de Ia souche agressive (H2144) (Fig. 1a). Cette activite tend cependant vers un niveau maximum, en presence de 200 JII d'extrait. Comme precedemment observe (Albrecht et al., 1994), l'extrait produit a partir de Ia souche Ia moins agressive (270) a une capacite a induire l'activite
1400
1200
1000
800
600
400
200
chitinase racinaire beaucoup plus faible lorsque 50, 100 ou 150 JII sont apportes. On observe que ce manque d'efficacite peut etre compense integralement par des apports plus important d'extrait. Ainsi pour des apports de 200 JII et 250 JII d'extrait, les deux souches (H2144 et 270) ont le meme pouvoir inducteur. La reponse de Ia plante semble alors avoir atteint un plateau maximum.
Cependant les plantes traitees avec
0~----_.------~------~----~----~
Fig. 1 a et b.- Relation entre Ia concentration en extraits fongiques (en ~I d'extrait dans 300 ~I de solution d'incubation) des solutions mises au contact de germinations de Eucalyptus globulus ssp. bicostata et l'activrte chrtinasique de Ia seconde isoforme quantifiee 24 heures apres trartement. Una souche ectomycorhizienne agressive de Pisolithus tinctorius (ll), una souche non-agressive (0) et une souche pathogene de Phytophthora cinnamomi (D) ont ete comparees.
0 100
Dose d'eliciteur (Jll)
Dose d'eliciteur (Jll)
200
Fig. 1 a and b.- Relationship between concentration of cellfree fungal extract (in ~I made up to 300 ~I final volume of incubation solution) set in contact with Eucalyptus globulus ssp. bicostata seedlings and roots chitinase activity (second isoform) assessed 24 hours later. Aggressive ectomycorrhizal strain of Pisolithus tinctorius strain (t>), a non-aggressive one (0) and a pathogenic strain of Phytophthora cinnamomi (D) were compared.
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Fig. 2.- Activit~ chitinase de racines d'Eucalyptus apr~s s~paration ~lectrophor~tique des prot~ines natives acides sur gel de polyacrylamide (15 %) (PAGE). La fl~che indique Ia seconde isoforme. les racines ont ~t~ incubees durant 24h en presence d'extraits fongiques autoclaves (20 min., 120°C) de Pisolithus tinctorius (souche agressive : 2144) et de Phytophthora cinnamomi (souche pathog~ne : P63). Trois volumes d'extrans ont ~t~ apport~s (50, 100 and 150 ~JI) dans Ia solution d'incubation (volume final, 3001)1). Chaque ~chantillon contient 0,8 mg poids frais de racines.
Fig. 2.- Chitinase activities of Eucalyptus roots after native 15% polyacrylamide gel electrophoresis (PAGE) for acidic proteins. Arrow indicates the second isoform. Roots were incubated for 24 h with heat-treated (20 min., 120°C) cell-free fungal extracts from an aggressive strain of Pisolithus tinctorius (2144) and a pathogenic strain of Phytophthora cinnamomi (P63). Three concentrations of cell-free fungal extracts were set in contact and compared (50, 100 and 150 IJI in 300 IJI final volume of incubation solution). Samples contained 0.8 mg fresh weight root material.
des extraits de Ia souche pathogene presentent one activite chitinase maximale de Ia seconde isoforme 4 fois superieurc a celle observee apres induction par des extraits de souches symbiotiques (Fig. 1b).
Apres autoclavage, alors que l'extrait du champignon symbiotique (souche 2144) est toujours capable d'induire une forte reponse de Ia plante queUe que soit Ia dose apportee (50, 100 ou 150 JJI), Ia reponse de Ia plante traitee avec un extrait de souche pathogene est a peine detectable, meme en presence de 150 Jll d'extrait fongique (Fig. 2).
DISCUSSION
S'agissant d'extraits fongiques non purifies, !'induction des chitinascs obscrvecs ici peut resulter de Ia presence de plusieurs molecules inductriccs distinetes, presentee simultancment ct even-
tuellement associees a des suppresseurs de l'induction. L'interpretation des resultats doit done etre prudente tant que ces inducteurs ou suppresseurs n'auront pas ete purifies.
Les resultats presentee suggerent que le pouvoir inducteur contraste des souches 270 et H2144 observe soil in vivo lors de Ia colonisation racinaire par les hyphes, soil in vitro apres traitement des racines avec des extraits fongiques, serait attribuable a Ia pauvrete de Ia souche isolee sous Pinw (270), en inducteurs compatibles avec Ia racine d'Eucalyptw. Elle ne serait pas due a Ia presence d'un suppresseur en exces, ou d'inducteurs structurellement inadaptcs et nc pouvant induirc que des reponscs particlles de Ia plante.
lei, Ia rcponsc de Ia plante, aprcs contact avec des extraits de champignons symbiotiqucs, n'excede pas un certain seuil quclles que soient les do-
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ses d'extraits apportees. II semble done que Ia capacite de Ia plante a percevoir un signal et/ou sa capacite a y repondre soient saturees. Par contre, Ia reponse de Ia plante ne semble pas connaitre les memes limites en presence d'extraits d'une souche pathogene. Ceci suggere que les modes d'action des inducteurs pathogenes ou symbiotiques sont distincts, bien que les memes isoformes soient induites par les champignons pathogenes ou mycorhiziens. Cette hypothese est confortee par le fait que seuls les inducteurs symbiotiques sont thermoresistants.
Des travaux ulterieurs (Albrecht et al., resultats non publies) ont permis de montrer par ailleurs que les inducteurs mycorhiziens sont egalement specifiques d'une plante-hote.
Le role endogene de ces chitinases lors de Ia differenciation des tissus racinaires symbiotiques (Broglie et al., 1991 ; DeJong et al., 1992, 1993) ou exogene en direction du champignon, soit pour controler sa croissance et orienter son developpement, soit pour participer a Ia generation de nouvelles molecules signal (Staehelin et al., 1992), reste a determiner.
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