Les attentats du 13 novembre 2015 ont marqué à jamais les mémoires. Le monde entier s’est réveillé avec Paris dans le coeur. Les images et les vidéos ont inondé les médias et les réseaux sociaux… Parmi ces instants saisis, celui d’un jeune homme jouant du piano devant le Bataclan, boulevard Voltaire, a soulevé une vive émotion. Chacun s’en souvient.Chorégraphe québécoise, Guylaine Bourdages a posé ses valises en France depuis plusieurs années. « J’ai été profondément touchée par ces évènements », confie-t-elle. « Tous les Québécois ont été. meurtris. Et quelques jours plus tard, la vidéo d’un homme qui interprétait Imagine de John Lennon, au piano, devant la salle de spectacle a circulé sur Internet. C’était simple, émouvant, sa musique allait droit au coeur. J’ai eu un flash. Il fallait que je fasse quelque chose sur cette chanson. »

Guylaine ne souhaite pas écrire la chorégraphie toute seule. «  C’est quelque chose qu’il fallait partager », estime t elle. « J’ai beaucoup d’amis dans le milieu. Je suis très proche de Guillaume Richard. Tous les deux, nous avons la même sensibilité. Je lui ai écrit sur Facebook. Guillaume m’a aussitôt répondu qu’il avait eu la même idée. Nous étions sur la même longueur d’onde. C’était plutôt bien parti ».Les deux amis travaillent à distance. «  J’ai commencé à écrire la chorégraphie et il a continué. Chacun donnait son avis sur les pas, les comptes, la position du poids du corps. Tour à tour, on essayait chacun de notre côté les enchaînements.» Très vite, la danse prend forme. « On connait bien le job. Si on parle de coaster step du pied gauche ou de sailor step, on sait tout de suite ce que cela veut dire. La chorégraphie s’est faite presque naturellement, comme une évidence ».En ressort une sincérité qui donne la chair de poule.«  Certes, cette danse est née suite aux événements de Paris », ajoute Guylaine. « Mais, il

y a tellement d’agressions, partout, que, désormais, quand je l’enseigne, je le fais pour la paix dans le monde. Imagine a cette force extraordinaire de toucher chacun d’entre nous et de nous apporter un peu de paix intérieure. »Une petite pierre dans un océan, mais une petite pierre fédératrice. D’ailleurs, la danse s’est

largement répandue hors de l ’Hexagone. «  Comme une traînée de poudre  », remarque Guylaine, encore surprise de l’engouement suscité par la chorégraphie. « Beaucoup de pays ont été bouleversés par ce 13 novembre français. Et cette danse traduit cette émotion. De partout, o n m ’ é c r i t p o u r m e r é c l a m e r l a fi c h e chorégraphique d’Imagine. J’ai alors eu l’idée de demander aux uns et aux autres de m’envoyer une vidéo de leur performance. J’en ai reçu plein ! De l’Île de la Réunion, du Québec sous la neige, de Madagascar, et même de Chine ».Reste à Guylaine à rassembler tous ces instants dans un clip vidéo… Comme un hommage.

Trois générations pour admirer le talent de la chorégraphe Guylaine Bourdages : Marie-Ange Bellier, sa fille Harmonie et son petit-fils Louis.

Imagine… une chorégraphie pour la paixLa première est québécoise, le second français, les chorégraphes Guylaine Bourdages et Guillaume Richard ont signé à quatre pieds une chorégraphie sur le standard de John Lennon, Imagine. Un hymne à la paix. Rencontre avec Guylaine Bourdages, à l’occasion d’un séjour country à Carqueiranne, dans le Var.

du Québec à Madagascar

une évidence

Catherine Tellier