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n juin, nous vous annoncions la parution prochaine d’une nouvelle publication. La voici enfin ! Emmène- mois cède volontiers la place à... Emmène-mois ailleurs ! Un clin d’œil à la décentralisation de nos activités annoncée pour une période de deux ans. Nous avons opéré quelques changements à cet outil d’information et de liaison. Devenu semestriel, Emmène- mois ailleurs se veut sobre et léger dans sa forme, mais plus pointu dans son contenu. Nous entendons vous proposer des réflexions en lien étroit avec les enjeux de cette nouvelle Maison de la Culture qui se construit, se rénove dans tous les sens du terme. Une thématique particulière sera ainsi mise à l’honneur. Elle sera le reflet de nos questionnements mais donnera aussi la parole à des associations, à des personnes extérieures à notre service, expertes ou non, ayant un propos différent, questionnant, bousculant même. Au sommaire également, un journal des travaux relatant l’évolution du chantier de la Maison de la Culture, les corps de métiers à la tâche, la métamorphose du bâtiment et de ses abords. Un focus sur une commune qui nous accueille en ces temps nomades est prévu, avec le souci de pointer les enjeux culturels défendus localement par ces partenaires de choix. Un programme brassant nos activités et événements durant les six mois concernés sera présenté de façon plus succincte. Enfin, des focus artistiques particuliers auront toute leur place dans nos pages. L’art de parler autrement des pratiques culturelles, des courants artistiques, des démarches citoyennes. Rendez-vous, pour ces différentes rubriques, en janvier 2017. Ce numéro zéro est un premier élan, une version allégée de ce que sera réellement notre publication. Nous avons, à cette occasion, rencontré Maurice Culot et Philippe Samyn, tous deux architectes. Le premier, à la genèse du programme de rénovation, nous dira les lignes directrices qui ont pu guider l’élaboration du cahier des charges. Le second nous expliquera comment il a pu s’approprier ces enjeux culturels et les traduire dans un projet architectural fort pour la ville et la province de Namur. Voire au-delà, vu l’ambition que poursuit désormais la Maison de la Culture dans le paysage culturel en Fédération Wallonie-Bruxelles. Bonne lecture ! Périodique du Service de la Culture de la Province de Namur 159 novembre - décembre 2016 A I LL URS A I LL E URS Culture Au cœur de votre culture 2016 Novembre Decembre MO S , EMM NE , E © Rino Noviello Numéro 0

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n juin, nous vous annoncions la parution prochaine d’une nouvelle publication. La voici enfin ! Emmène-

mois cède volontiers la place à... Emmène-mois ailleurs ! Un clin d’œil à la décentralisation de nos activités annoncée pour une période de deux ans.

Nous avons opéré quelques changements à cet outil d’information et de liaison. Devenu semestriel, Emmène-mois ailleurs se veut sobre et léger dans sa forme, mais plus pointu dans son contenu. Nous entendons vous proposer des réflexions en lien étroit avec les enjeux de cette nouvelle Maison de la Culture qui se construit, se rénove dans tous les sens du terme. Une thématique particulière sera ainsi mise à l’honneur. Elle sera le reflet de nos questionnements mais donnera aussi la parole à des associations, à des personnes extérieures à notre service, expertes ou non, ayant un propos différent, questionnant, bousculant même.

Au sommaire également, un journal des travaux relatant l’évolution du chantier de la Maison de la Culture, les corps de métiers à la tâche, la métamorphose du bâtiment et de ses abords.

Un focus sur une commune qui nous accueille en ces temps nomades est prévu, avec le souci de pointer les enjeux culturels défendus localement par ces partenaires de choix. Un programme brassant nos activités et événements durant les six mois concernés sera présenté de façon plus succincte. Enfin, des focus artistiques particuliers auront toute leur place dans nos pages. L’art de parler autrement des pratiques culturelles, des courants artistiques, des démarches citoyennes. Rendez-vous, pour ces différentes rubriques, en janvier 2017.

Ce numéro zéro est un premier élan, une version allégée de ce que sera réellement notre publication. Nous avons, à cette occasion, rencontré Maurice Culot et Philippe Samyn, tous deux architectes. Le premier, à la genèse du programme de rénovation, nous dira les lignes directrices qui ont pu guider l’élaboration du cahier des charges. Le second nous expliquera comment il a pu s’approprier ces enjeux culturels et les traduire dans un projet architectural fort pour la ville et la province de Namur. Voire au-delà, vu l’ambition que poursuit désormais la Maison de la Culture dans le paysage culturel en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Bonne lecture !

Périodique du Service de la Culture de la Province de Namur 159 novembre - décembre 2016

AILL URSAILLEURS

Culture

Au cœur de votre culture

2016Novembre

DecembreMO S,E M M N E

,E

© Rino Noviello

Numéro 0

Les travaux de rénovation et d’extension de la Maison de la Culture vont débuter. Le chantier durera deux ans. On est au commencement d’une grande aventure. Elle verra naître à Namur un lieu unique, où les arts se vivent, foisonnants, où la confiance est faite à l’intelligence des publics qui, c’est toute l’ambition du projet, en feront leur Maison, un lieu de vie à la confluence des âges, des origines sociales et culturelles.

Un commencement donc. Un aboutissement aussi. Plus de dix ans de discussions. Une volonté politique qui se fait jour, un calendrier et une méthodologie qui s’affinent. Rénover la Maison, d’accord, cela semble une nécessité pour cette illustre dame de plus de cinquante ans. Mais rénover pour quoi faire ? Pour répondre à quels besoins ? Quelle place prendre dans le paysage culturel namurois, wallon, belge et international ? Rénover pour quel projet, et selon quelques lignes directrices ?

Le fait n’est pas courant, la Province de Namur a confié, dès 2011, une mission préparatoire, exploratoire même, à un bureau d’architecture (Styles Architects), dirigé par Maurice Culot, président et fondateur des Archives d’Architecture Moderne, professeur renommé dans diverses écoles internationales, qui vit et travaille désormais à Paris. Aidé de deux autres architectes, Jean-Paul Tournay et Alice Verlaine, il rencontre des dizaines d’utilisateurs, passe des heures au sein des équipes, s’imprègne du lieu, de son environnement. Ce travail, appelé « marché de définition », aboutit à des conclusions, tracées en dix points. Elles inspireront le cahier des charges

élaboré pour le concours d’architecture qui sera lancé trois ans plus tard. Elles inspireront aussi le projet final retenu par la Province, déposé par Philippe Samyn, illustre architecte lui aussi.

Nous avons rencontré Maurice Culot et Philippe Samyn, à Bruxelles. Ils nous parlent de la naissance du projet.

Maurice CulotPhilippe SamynL’émergence et la mise en œuvre d’une belle idée

La nouvelle Maison de la Culture en dix points : les conclusions de Styles Architects en 2012

1. Envisager la MCN comme un grand projet pour Namur, capitale de la Wallonie.2. Permettre la renaissance de la rue des Bouchers.3. Localiser la nouvelle entrée sur cette rue piétonne.4. Achever l’immeuble, à l’arrière de la Maison.5. Augmenter l’offre culturelle et sociale sur le site pour accroître la fréquentation.6. Restructurer l’intérieur du bâtiment en ensembles fonctionnels et techniques cohérents.7. Adapter le bâtiment aux normes (sécurité, accessibilité, performances environnementales…).8. Améliorer le bien-être des utilisateurs (artistes, personnel, public).9. Aménager les abords (rue des Bouchers, parvis, halage, jardins).10. Associer intimement la MCN à son site et au paysage.

Maurice Culot : Les nombreuses rencontres que nous avons menées ont été essentielles. Nous étions loin d’imaginer l’ampleur du nombre d’intervenants qui gravitent autour de la Maison. On a vite eu le sentiment que le lieu jouait un rôle d’aimant vers tout converge. Cela nous a convaincus de la légitimité et de la pertinence du lieu.

Jean-Paul Tournay : La Maison de la Culture a bien sûr une dimension locale, provinciale, régionale. Mais sa portée peut être, doit être, également internationale. Il y a là un véritable enjeu. Nous avons été surpris par la diversité des thèmes à aborder et le nombre de gens à rencontrer avant d’aboutir à une idée globale de la réalité et des enjeux liés au lieu. C’est cet effet de surprise que je retiens avant tout. Nous disposons, au sein des archives d’architecture moderne, de tous les plans de Victor Bourgeois. Nous aurions pu nous contenter de travailler « en chambre ». Nous avons, au contraire, constitué une équipe pluridisciplinaire (NDLR : scénographe, ingénieur, urbaniste, coloriste…) et sommes partis à la rencontre de tout le monde, du concierge dans sa loge à la directrice dans les salles d’expo. Un architecte doit saisir l’odeur du terrain. Nous avons mené trente réunions, rencontré plus de deux cent personnes. Ce fut vraiment très riche.

Alice Verlaine : Toutes ces rencontres ont permis de faire évoluer la réflexion au fil des réunions. Nous n’avions pas d’idée préconçue sur la nécessité de rénover le lieu. Notre conviction est née en cours de processus.

Maurice Culot : Nous nous sommes en effet posé la question : faut-il vraiment rénover cette Maison ? Si on analyse bien le lieu, on se rend compte

que la réalisation, qui date de 1964, était au fond très ancrée dans une tradition venue d’Allemagne de l’Est. Le programme de construction originel est très typique de ces années-là, de la volonté d’offrir une forme de luxe au peuple, ou plutôt aux représentants du peuple. L’autorité n’était pas remise en question. Après la mouvance de 68, le bâtiment était subitement devenu vieillot. La culture ne devait plus venir d’en-haut, mais du bas. Ce fut une véritable révolution copernicienne. Il fallait adapter l’infrastructure à cette nouvelle donne.

Le bâtiment avait vieilli dans son fonctionnement, il lui fallait une transformation radicale. Victor Bourgeois lui-même (décédé avant l’inauguration de la Maison de la Culture), ne se serait pas opposé à cette évolution. Lui qui fut mon professeur, reconnu alors comme seul architecte belge de dimension internationale, avait une personnalité atypique. Il aurait compris les enjeux de 68 et se serait probablement inscrit dans cette évolution. Il n’était pas statique. Selon Bourgeois, la vie était plus forte que l’architecture, vision que

La nouvelle Maison de la Culture en dix points : les conclusions de Styles Architects en 2012

1. Envisager la MCN comme un grand projet pour Namur, capitale de la Wallonie.2. Permettre la renaissance de la rue des Bouchers.3. Localiser la nouvelle entrée sur cette rue piétonne.4. Achever l’immeuble, à l’arrière de la Maison.5. Augmenter l’offre culturelle et sociale sur le site pour accroître la fréquentation.6. Restructurer l’intérieur du bâtiment en ensembles fonctionnels et techniques cohérents.7. Adapter le bâtiment aux normes (sécurité, accessibilité, performances environnementales…).8. Améliorer le bien-être des utilisateurs (artistes, personnel, public).9. Aménager les abords (rue des Bouchers, parvis, halage, jardins).10. Associer intimement la MCN à son site et au paysage.

« Selon Bourgeois, la vie était plus forte que l’architecture. »

Maurice Culot, Jean-Paul Tournay,Alice Verlaine : la Maison dans la ville

© Styles Architects, Alice Verlaine

Maison de la Culture en 1964 crédit photographique APN

Un marché de définition, ça se construit, pierre après pierre, des fondations aux combles, par une démarche participative. Elle fut au cœur de la méthode proposée par Styles Architects.

n’aurait pas partagée un Victor Horta qui conférait à la moindre pierre une dimension historique. Bourgeois était un homme du mouvement. La Maison de la Culture fut pour lui une œuvre tardive, dont il ne verra d’ailleurs jamais l’achèvement. Ses esquisses préparatoires rendent compte des difficultés auxquelles il a été confronté : le relief, l’implantation sur un site peu propice, très abîmé par la guerre. Le bâtiment était à l’origine tourné vers la Sambre puis il a pris la configuration actuelle, transformant peu à peu le bord de rivière en chancre. Un des grands enjeux de la rénovation sera de rendre sa vitalité à la rue des Bouchers. C’est pourquoi nous préconisions d’y installer l’entrée principale.

(NDLR : le projet de Philippe Samyn y prévoit une entrée secondaire, l’attractivité du bord de Sambre étant assurée, entre autres, par l’installation de commerces et d’un restaurant avec terrasse).

C’est précisément sur l’enjeu d’intégration du bâtiment à la ville que Maurice Culot insiste : On ne doit pas considérer que l’intérieur du lieu. Il faut refaire lien avec l’environnement, le paysage. L’enjeu culturel n’est pas dissocié de l’enjeu urbain : la rue des Bouchers, le Grognon, la Place d’Armes forment un ensemble. Il faut rendre le parcours vivant, lisible, cohérent, dans le bas de la ville. C’est un élément essentiel du marché de définition.

Jean-Paul Tournay : Un autre enjeu du projet réside dans la capacité qu’il aura à rétablir le lien avec le public et les utilisateurs. La Maison de la Culture doit devenir un lieu de vie où les gens se sentent à l’aise. Le lieu doit être ouvert et offrir des espaces de liberté où le public peut lui-même inventer, créer. Dans le même esprit, le chantier ne doit pas être fermé, il doit être approprié par le public.

Ces différents principes ont guidé la rédaction du cahier des charges, pour lequel le marché de définition aura constitué une étape indispensable. Maurice Culot : Cette étape n’est pas toujours nécessaire, elle ne l’est par exemple pas lorsqu’il s’agit de poser un geste architectural sans enjeu spécifique. Mais ici à Namur, la démarche aura permis de resituer les enjeux dans leur contexte historique et de répondre au mieux aux attentes des utilisateurs. Sans elle, les projets architecturaux seraient sans doute partis dans tous les sens… Et Jean-Paul Tournay de rappeler que le Conseil provincial fut finalement assez prompt à approuver, à l’unanimité, les conclusions déposées par les trois architectes. Le projet pouvait poursuivre sa route.

« L’enjeu culturel n’est pas dissocié de l’enjeu urbain. »

Maurice CulotAlice Verlaine

Jean-Paul TournayBernadette Bonnier

à Bruxelles

On lui doit, parmi ses réalisations les plus spectaculaires, la Base Antarctique Princesse Elisabeth, la rénovation de la Maison de la Radio à Flagey, plus récemment le nouveau siège du Conseil Européen, la Caserne des pompiers de Charleroi… Philippe Samyn est, comme Maurice Culot qu’il connait et apprécie depuis les plus jeunes années, un architecte de renom. Cet ingénieur civil en construction, Académicien, ne quitte jamais un nœud papillon savamment noué, comme pour mieux souligner les deux facettes du personnage : le créateur et le scientifique. Chez Philippe Samyn, les sciences exactes, les technologies, ne sont jamais loin du geste architectural inventif.

Son projet pour la Maison de la Culture a bien compris les enjeux définis par Maurice Culot et son équipe. Le bord de Sambre est revitalisé (commerces, restaurant, salle de spectacle, accès secondaire à la Maison), le paysage est magnifiquement exploité (jardins en toitures offrant une vue exceptionnelle sur la Citadelle), les fonctions culturelles sont accrues et modernisées (trois salles de spectacle, un espace muséal, une vaste salle d’exposition, des studios d’enregistrement et de répétitions, des salles de formations, des résidences d’artistes…).

Voilà pour le programme. Mais ce qui caractérise aussi le projet, l’identifie dans l’imaginaire, c’est la construction

d’un cylindre, autrement appelé « tambour de proue », sur l’esplanade, au-devant de la Maison. Une geste architectural audacieux ?

Philippe Samyn : À l’audace, je préfère l’impertinence. L’audace est orgueilleuse, conquérante. Il faut de l’audace pour faire la guerre, développer les industries, étendre un pouvoir. L’impertinence est cultivée, elle est une liberté, mais une liberté fragile qui nous oblige sur le plan moral. L’impertinence est une liberté et une éthique. Elle appelle à la modestie, elle demande à se moquer de soi-même, à

ne tenir rien pour vrai. Ne croire en rien, mais jouir de tout, en amoureux de la planète et de l’humanité. L’architecture est un antidote à l’ennui : on chasse l’erreur et on recherche « l’émotion raisonnable ».

L’émotion raisonnable ? Celle sans doute qui ne s’impose pas, qui laisse l’esprit divaguer, qui offre cette liberté-là, mais donne, dans le même temps, les garanties de la raison. Sentir, librement, en sécurité. On est bien, chez Philippe Samyn, entre l’art et la technique.

« L’architecture est un antidote à l’ennui : on chasse l’erreur et on recherche l’émotion raisonnable. »

Philippe Samyn, l’architecte impertinent

Philippe Samyn

on projet pour la Maison de la Culture est celui que la Province a retenu, à l’issue d’un appel d’offres international. L’accouchement ne fut pas aisé.

Philippe Samyn : La forme du concours ne permet pas de s’imprégner du lieu. Connaître un lieu est d’ailleurs une chose sans fin : son passé, sa réalité urbanistique, la trajectoire du soleil, les vents, les témoins qui le vivent… La brièveté du temps qui nous était imparti fut toutefois compensée par l’excellence du dossier. Le marché de définition et le cahier des charges, précis, détaillé, indiquaient une vision claire de ce qu’attendait le commanditaire. Là où la plupart des concours sont mal définis, ce qui rend au final la tâche d’un jury arbitraire, voire impossible, nous étions ici face à un dessein clair, à des enjeux parfaitement exprimés. La responsabilité de la réussite du projet incombe désormais, nous en avons conscience, à l’auteur de projet. Tout son travail a consisté et consistera à créer le lien entre le grand dessein et le génie du lieu. Un génie avec quelques faiblesses.

Philippe Samyn : La première chose qui m’est apparue est que la Maison de la Culture semblait être un ovni, planté là, avec cette esplanade vide, incongrue, inachevée, où figurait juste cette magnifique sculpture de Félix Roulin qui n’était d’ailleurs, à mon sens, pas à sa place (NDLR : le projet prévoit son intégration en bord de rivière). Il fallait reconstruire à cet endroit, jadis bâti. L’idée du cylindre est apparue comme une évidence. La forme géométrique répond à la courbe dessinée par Victor Bourgeois, comme le yin et le yang. Cette intime conviction fut confortée par les historiens puisque le cylindre fait écho, par sa forme et ses dimensions, aux tours médiévales qui parsèment la ville. Je suis tout sauf un formaliste, je cherche le beau mais ai surtout le goût de l’harmonie et de la chose juste.

« Je suis tout sauf un formaliste, je cherche le beau mais ai surtout le goût de l’harmonie et de la chose juste. »

Un mot aussi sur la rue des Bouchers, aujourd’hui cloaque dans le bas de la ville, qu’il fallait impérativement repenser. Elle redeviendra rue animée, offrira des espaces de détente uniques en bord de Sambre. Des espaces où pourront se jouer des spectacles en plein air. Et c’est là, aussi, qu’est prévue l’entrée des artistes.

Philippe Samyn : J’ai une vision romantique de l’entrée des artistes. C’est à ce moment déjà, avant l’entrée en scène, que tout se joue. L’artiste n’est pas encore sur scène, mais il est déjà dans son rôle. L’entrée doit accueillir cela. Dans un projet comme celui de la Maison de la Culture, tout le monde est important : l’artiste, le visiteur, le technicien, l’artisan, le restaurateur, le commerçant, le badaud. Ils forment une chaîne de solidarité. L’espace doit être digne, harmonieux, tenir compte de chacun. Le temps dira si nous avons eu raison dans les choix posés.

Art, technique, harmonie, tout est toujours question de justesse et d’équilibre. Entre passé et avenir aussi. Du passé, il garde ce qui fait encore valeur, la courbe esquissée par Bourgeois, les matériaux nobles qu’il

réemploie, le travail sur la lumière quis’inspire de la sagesse des anciens. De l’avenir, il souscrit aux objectifs de performance énergétique, il imagine la fabrication de sièges en acier – wallon bien sûr – ultraléger…

Philippe Samyn: La porte de Sambre et Meuse est un bel exemple de cet équilibre. Elle est un vestige du passé, mais au-delà de cela, rien ne justifie sa présence. La coiffer d’une verrière lui donnerait une nouvelle fonction : attendre, protégé, la navette fluviale. On lui rendrait ainsi le meilleur des hommages.

L’architecte ne fait pas l’architecture conclut Philippe Samyn. Il définit un contenant mais doit s’abstenir de donner un contenu. Le geste initial ne suffit pas, ce qui habite l’espace n’appartient pas à l’architecte, il n’a aucun pouvoir dessus. Je veux juste que le lieu respecte les gens, les rendent amoureux, leur mettent des étoiles dans les yeux. La Maison de la Culture doit être joyeuse, belle, ouverte, tolérante. C’est à ces conditions qu’elle sera, à son tour, respectée et aimée.

© Philippe Samyn et Associés, architectes et ingénieurs

© Philippe Samyn et Associés, architectes et ingénieurs

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