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Il y a 95 ans, le génocide arménien…

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Page 1: Il y a 95 ans, le génocide arménien… · onomatopée suggérant le cri d’effroi de ce personnage face à la terrible découverte qu’il fait. Cependant, une fois de plus, il

Il y a 95 ans,le génocide arménien…

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un jeune violoniste est sous les feuxde la rampe. Il s'appelle Hasmet Erden, il estturc, fils de berger. En public il exécute unepartition inconnue « Hommage à mon Grand-Père ». Celle-ci est consignée sur un antiquecahier à fleurs.

En entendant la mélodie, un vieillard est prisde malaise. Le lendemain, dans sa chambred'hôpital, l'homme explique au musicienl'histoire de ce cahier : il appartenait à sasœur, avant avril 1915, avant que sa familleet toutes les familles arméniennes de sa villene soient déportées vers le néant.

Hasmet apprend alors une histoire que l'his-toire officielle de son pays récuse, celle del'élimination systématique d'un peuple.

Après la Shoah avec l'Envolée sauvage oula guerre d'Algérie avec Tahya El-Djazaïr,Laurent Galandon élabore un nouveaurécit autour d'un point sombre du passé :1915, en Anatolie, on éradique un tiers dela population, les Arméniens.

PARIS 1983,

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24 avril 1915. Ce jour-là, 600 notablesarméniens d'Istanbul sont exécutés.L'ordre est venu de la tête de l'État otto-man, un empire que la Première Guerremondiale achève de démanteler. C'est ledébut d'un vaste plan d'extermination desminorités chrétiennes - principalementarméniennes - qui peuplent l'Anatolie.

Comme le décrit fort bien le Cahier à fleurs, les hommes dans la force del'âge sont d'abord systématiquementéliminés. Ensuite, femmes, enfants etvieillards sont condamnés à une marcheforcée vers la mort. Le but de ce géno-cide est de former un nouveau pays peu-plé presque exclusivement de personnesde confession musulmane parlant turc.Ainsi, en 1922, Mustafa Kemal Atatürkpourra créer une république turque relativement homogène, tout en niantl'ampleur des événements de 1915.

Aujourd'hui, la réalité du génocidearménien est soutenue par la commu-nauté des historiens. Un nombre d'États

toujours plus importants - France,Canada, Union européenne, Russie,Argentine… - reconnaît officiellement lecaractère génocidaire de ces massa-cres. Cette reconnaissance politique etjuridique est capitale. D'une part, elleconstitue un élément dans les relationsentre les États qui ne peuvent trouverde coopération franche sans une visioncommune de l'Histoire. D'autre part,elle permet aux victimes et à leurs descendants de qualifier la « grandecatastrophe », voire de demander réparation devant la justice.

À l'inverse, en Turquie, selon l'article 301du code pénal, évoquer le génocidearménien est passible d'enfermementpour « atteinte à la nation turque ».Malgré cela, la société se réveille.Certains intellectuels bravent l'interdit.À l'image d'Hasmet dans le Cahier à fleurs, de nombreux citoyens ontdésormais conscience de la réelle teneur du passé. En 2008, 30 000 Turcs

ont signé une pétition d'excuses « à nos frères arméniens ». De plus, lesambitions européennes du pays l'incitent à normaliser ses relationsavec ses voisins comme la républiqued'Arménie. Un accord de rapproche-ment turco-arménien a été signé enoctobre 2009. Celui-ci comprend unvolet stipulant l'établissement d'unecommission d'historiens chargée destatuer sur les événements du passé.Pourtant, le gouvernement turc reste surune position de déni et tente d'empêchertoute nouvelle reconnaissance officielledu génocide. Or, les commémorationsde ce 24 avril seront précédées dedébats sur le sujet dans quelques parlements nationaux clés, États-Unis,Grande-Bretagne, Israël, Suède... L'enjeude mémoire n'a jamais été aussi sensiblesur l'échiquier international.

La sortie du Cahier à fleurs est unepetite pierre supplémentaire pour laconservation de cette mémoire.

95 ANS APRÈS LE 24 AVRIL 1915,LA QUESTION DU GÉNOCIDE ARMÉNIEN

PÈSE TOUJOURS SUR L'ACTUALITÉ.

UN GUIDE PÉDAGOGIQUE POUR LES PLUS JEUNES

Parce que les événements qui ont marqué le génocide de 1915 restent méconnus, Bamboo Édition et le CCAF (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France) éditent un livret pédagogique. Ce livret illustré par des extraits du Cahier à fleurs est destiné en priorité aux scolaires. Il peut également servir de base à toute personne désirant s'informer sur

le premier génocide du XXe siècle. Il est disponible auprès du CCAF et des éditions Bamboo.

Contacts : Bamboo Édition, [email protected]

CCAF, [email protected]

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Votre album sort en avril, presque 95 ans après le début du génocide arménien. Un hasard ?

Complètement, mon cerveau n'arrive pas à raisonner selon de futures « célébrations ». Mon éditeur a décidé de cette date de publication. Je trouve son choix perspicace et cohérent.

Puisque certains doutent encore, qu'est-ce qui vous permet d'êtresûr de la réalité du génocide arménien ?

Je répondrais la même chose pour la Shoah. J'ai eu accès à suffisammentde documentations argumentées et riches pour me placer parmi ceuxqui pensent que le génocide arménien a bien eu lieu.

Ici, vous avez pris le parti de décrire les faits quitte à heurter le lecteur…

J'espère avoir su garder une certaine distance. Il n'y a qu'une scène trèssanglante dans l'album. Je voulais me démarquer du scénario del'Envolée sauvage. J'ai donc choisi d'être plus descriptif, de montrer lesexactions. Une telle approche m'a semblé « nécessaire » dans le cas desmassacres du génocide arménien, qui restent plus méconnus que lescamps nazis.

En revanche, pour l'Envolée sauvage comme pour le Cahier à fleurs,vous évoquez un génocide à travers les yeux d'un enfant...

Pour la cohérence de mon histoire, j'avais besoin de personnages quipourraient témoigner du génocide dans les années 80. Je devais doncprendre des enfants pour protagonistes.

Pensez-vous que les enfants sont plus aptes que les adultes à supporter l'inconcevable ?

Est-ce mon expérience de père de famille ? Je crois que les enfants ontune faculté de distanciation que n'ont pas les adultes. Chez eux, lestraumatismes sont moins apparents immédiatement. Au cœur de la tragédie, ils peuvent continuer à avancer quand les adultes restent parfois figés par l'effroi ou le désespoir des situations.

Pourquoi commencer votre récit par les années 80 ?

L'âge des personnages se prêtait à cette période. Mais si je l'ai choisi,c'est surtout parce qu'à ce moment le génocide arménien n'était pasencore reconnu officiellement par la France. C'est également une époque marquée par les actions de l'ASALA (Armée SecrèteArménienne de Libération de l'Arménie) qui, par ses « actions » cherchaità pousser le gouvernement turc à reconnaître le génocide et qui a connuson déclin après l'attentat d'Orly. Ce climat permet au vieux Dikran demener, à son échelle, ce combat pour la reconnaissance.

Du devoir de MémoireEntretienLaurent Galandon, scénariste

BIBLIOGRAPHIE

L'Envolée sauvage avec Arno Monin,2 tomes (2006 et 2007),Éd. Bamboo - Grand Angle

Gemelos avec Michele Benevento,2 tomes (2006 et 2008),Éd. Bamboo - Grand Angle

Quand souffle le vent avec Cyril Bonin(2009), Éd. Dargaud - Long Courrier

L'Enfant maudit avec Arno Monin,1 tome publié (2009),Éd. Bamboo - Grand Angle

Tahya El-Djazaïr avec A. Dan,2e tome à paraître en mai 2010,Éd. Bamboo - Grand Angle

Shahidas avec Frederic Volante,2e tome à paraître au troisième trimestre2010, Éd. Bamboo - Grand Angle

Le Cahier à fleurs avec Viviane Nicaise,1 tome publié en avril 2010,Éd. Bamboo - Grand Angle

Pour quelles raisons vous intéressez-vous à des sujets comme le génocidearménien, la Shoah ou la guerred'Algérie ?

Régulièrement cette question revient.Parfois même, insidieusement, ma légitimité à aborder de tels sujets est interpellée. Je ne suis pas juif, ni arménienet je n’ai pas connu la guerre d’Algérie.Aussi a-t-il fallu que je cherche uneréponse. Et la réponse évolue avec letemps… L’Histoire du XXe siècle m’intéresse particulièrement. Notammentdans ses résonances avec notre époque.Il ne s’agit pas de militantisme maisplutôt d’un devoir de mémoire, et, dansune certaine mesure, d’une positioncitoyenne. Avec ces récits, j’espèremodestement rappeler que non seulementces périodes ne doivent pas êtreoubliées… mais aussi qu’elles doiventaccéder à une reconnaissance légitime.Cependant, mes histoires restent avant tout celles des personnages qui les vivent :des individus « en résistance » et qui,malgré leurs situations tragiques,continuent à croire en des valeurs tellesque l’amitié et la solidarité. Et, a posteriori,je me rends compte que chacune de mes histoires se répondent ou que chaquehistoire contient les racines d'une autre.Le Cahier à fleurs par exemple me ramèneà l'Envolée sauvage par la phrase d'Hitlerqui a justifié l'invasion de la Pologne et la mise en place de la « solution finale »en disant : « qui se souvient encore du massacre des Arméniens ? »

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Cette planche constitue un bascu-lement : à partir de cet instant, le lecteur est entraîné avec les per-sonnages dans la tragédie dugénocide arménien. Jusqu’alors, lesdéportés - enfermés dans le men-songe - ne connaissent pas encorele terrible sort qui leur est réservé. Lezoom arrière des trois premièrescases permet de découvrir les diffé-rentes composantes du convoi :d’une part, il n’est constitué que defemmes, d’enfants et de vieillards et,d’autre part, il est clairement gigantes-que (case 3) : ce ne sont pas quelquesfamilles mais bien une populationentière qui est déportée : un tel « déplacement » ne peut se réaliserqu’à partir d’une organisation rigou-reuse, synonyme de génocide puisqueprévue et soigneusement orchestrée.

La planche est silencieuse, les sons s’imposent d’eux-mêmes.Chaque case génère ses propresbruits (case 1 : raclement des passur le sol ; case 2 : râle de fatigue,peur de la séparation (affirmée ici parle drap qui serre de liaison entre deuxdéportés) ; enfin, en case 3, lesbruits s’intensifient (chevaux, ordresdes gendarmes…). À l’instar desimages qui deviennent de plus enplus grandes de case en case, le brouhaha envahit la planche augmentant la tension inhérente à la situation.Enfin, la dernière case du dernierstrip - une jeune femme a quitté uninstant la colonne pour remplir d’eausa gourde vide - est particulièrementforte. Nous aurions pu intégrer uneonomatopée suggérant le cri d’effroi

de ce personnage face à la terribledécouverte qu’il fait. Cependant, unefois de plus, il nous a semblé quecréer cet « arrêt sur image » étaitplus fort : le cri s’impose sans quenous soyons obligés de le traduiregraphiquement et il n’en est alorsque plus puissant. Pour autant, il ne s’agissait pas deprovoquer de l’émotion gratuite maisbien de traduire toute la tension et laviolence latente de cette histoire etde l’Histoire.

Dans une certaine mesure, cesquelques cases composent à ellesseules un tableau de la tragédiehumaine que va connaître le peuplearménien en cette année 1915.

Page 18 commentée par Laurent Galandon

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DessinerL’indicibleEntretienViviane Nicaise, dessinatrice

Vous résidez aujourd'hui en Grèce, un pays dont le peuple a vécuune histoire parallèle avec le peuple arménien, cela vous a-t-il incitéeà dessiner le Cahier à fleurs ?

Je ne pense pas. J'ai simplement été touchée par le synopsis et surtoutpar les personnages, ces deux enfants. J'ai décidé de travailler sur cettehistoire alors qu'auparavant, j'en avais refusé une cinquantaine. Si laGrèce m'a incitée à prendre cette décision, c'est certainement pour sonsoleil. Le sujet est dur, mais avec le soleil qui règne ici, je me suis dit queje pouvais accepter le challenge.

On imagine que représenter un génocide nécessite beaucoup dedistance…

Oui, sinon c'est impossible. Au moment où je crée le dessin, je mets enmusique ce que j'ai dans la tête et je tâche d'oublier ce qui se passe. Jeme réfugie dans la technique, je me concentre sur la qualité du dessin.Généralement, je n'aime pas dessiner les scènes de violence. D'ailleurs, sil'ambiance du Cahier à fleurs est dure, oppressante, l'album comporte peude scènes de violence. Nous les avons délibérément écartées, pas ques-tion de se délecter de l'horreur qui - d'après ce que j'ai lu - était extrême.

Croyez-vous qu'une femme est mieux disposée pour illustrer unetelle histoire ?

On peut croire qu'une femme serait plus adaptée pour ce scénario car elleest censée avoir une vie de famille et être plus proche des enfants. Je penseque tout est question de sensibilité et ce n'est pas une affaire de sexe.Beaucoup d'hommes savent aussi dessiner les enfants avec émotion.

BIBLIOGRAPHIE

Sang de Lune avec Jean Dufaux,7 tomes (1992 à 2007),Éd. Glénat

Loranne avec Dieter,3 tomes (1998 à 2000),Éd. Glénat

6 jours et mourir avec Dieter,2 tomes (2001),Éd. Glénat

La Vie en rose avec Dieter,3 tomes (2003 à 2004),Éd. Glénat

Post-mortem avec Romuald Pistis,1 tome (2009),Éd. Joker

Le Cahier à fleurs avec Laurent Galandon,1 tome publié en avril 2010,Éd. Bamboo - Grand Angle

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bon débarras !

Ils s’en vont ?j’ai des amies

arméniennes, moi.

La ville est à nous,maintenant !

Allez ,dehors !!

… Pardonne-nous nosoffenses, comme nous

pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés…

Cette planche est celle que j'ai volontaire-ment choisie pour démarrer le dessin decet album.Je ne prépare jamais à l'avanceles décors, le cadrage, la mise en scène…je préfère les laisser s'écouler au fil de monimagination ; juste quelques ébauches depersonnages que j'ai remises à Laurent. Le découpage est dans ma tête et j'aime lelaisser s'y modifier au fil de mes pensées, aumoment précis où je passe à la réalisation.

Cette planche ne me permettait aucunécart, elle m'obligeait à rentrer de suitedans l'ambiance de ce génocide, unefaçon d'exorciser ma propre « angoisse» face à un tel sujet. L'ambiance me sem-ble être l'élément principal de cette planche ainsi que la présentation de deuxpeuples antagonistes, des personnagesprincipaux, un avant-goût de la violence,torture et autres infamies qui s'égrènerontau fil de ces deux tomes.Les trois premiers plans en bandeaux, pourmarquer la lenteur, le silence du convoi

qui en aucun cas ne devait ressembler àune « procession ». Et je ne pouvais pasjouer la carte de la couleur sombre (pouralourdir l'ambiance) vu que le départ de laville se passe au petit matin. Il fallait doncque les personnages parlent d'eux-mêmesdans les attitudes, les expressions… le non-dit. Il ne fallait pas non plus que tous les Turcs passent pour être les « méchants » ; la façon dont Laurent aamené son découpage m'y a aidée. J'ai commencé à crayonner la case 1 quidevait à mon sens prendre un espace plusimportant que les autres (venait ensuite la 3pour la présentation des personnages).

Cette case 1 impliquait nécessairementde dévoiler au lecteur l'importance de lamasse, la lenteur, le silence, l'angoisse,le départ, la tristesse des uns, la hainedes autres… beaucoup d'éléments. J'aidonc choisi un décor simple, presque nupour mettre le convoi en évidence. J'airajouté le dôme pour situer le décor.

Chaque personnage a sa propre expres-sion, pas toujours nette et démonstrative,ceci pour laisser au lecteur la possibilitéd'en saisir son sens.Une douleur, une angoisse, une haine,sourdes, silencieuses, introverties pourrefléter l'ignorance du devenir de ces femmes, enfants, vieillards.La case 3 nous fait rentrer directementdans le vif du sujet par la présentation des personnages centraux dont la person-nalité doit apparaître d'emblée.Découpage « au buste » volontaire pourmettre en évidence, à nouveau, l’expres-sion, le drame qui s'annonce et qui est déjàprésent.

La dernière case de cette planchem'apparaît importante car elle pose desuite la question du pardon mais par-don de quoi ?... Si j'étais lecteur, je tour-nerais la page.

Page 16 commentée par Viviane Nicaise

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Cycle I (épisode 1/2)T1 - Mauvaise orchestration

Scénario Galandon • Dessins Nicaise

Prix 12,90 € • 25,40 CHFGrand Angle - 48 pages couleur

Parution le 07 avril 2010ISBN 978-2-35078-889-0

CODE HACHETTE 58 0935 5CODE BARRE 978-2-350788-890

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