il ne dort que d’un œil...saint-martin-du-canigou, autre bpf du département. petite visite du...

1
* Brevet des provinces françaises : brevet permanent des plus beaux sites de France, organisé par la FFCT, avec parcours libre au choix du participant (voir guide de cyclotouriste, page 44). Se promener dans Sournia, c’est découvrir l’église au typique clocher tour datant de 1660. Elle devait probablement servir de magasin ou de refuge fortifié car on y voit encore les traces d’une poivrière dans l’angle nord-ouest et de nombreuses meurtrières s’ouvrant les unes dans l’in- térieur de la nef, les autres à l’extérieur. C’est se rafraîchir auprès de l’abondante et belle Fontaine du Pou alimen- tant le village en eau potable avant de rejoin- dre un vaste réseau de canaux d’irrigation pour les jardins. C’est aussi et surtout découvrir ses habitants, ses multiples ruelles piétonnes aux noms évocateurs, c’est faire une pause à l’ombre des platanes sur la place, tradition- nellement appelée «l’aire», lieu de détente et rendez-vous des «pétanqueurs». Aujourd’hui, Sournia sait vivre avec son temps. Un havre de repos au bord de son plan d’eau nous est proposé par son village de vacances. Le cyclotouriste épicurien saura déguster les confitures issues de fruits biologiques et proposées par le Centre d’adaptation par le travail, sans oublier bien sûr les produits des vignerons des coteaux Têt Fenouillèdes. Alors, toujours endormi le village de Sournia ? Texte et photos de Michel Savarin (1) la première maison de services publics de France créée le 1 er septembre 2005 et comprenant l’agence pos- tale, la permanence du trésor public, un point EDF, la permanence du conseiller financier de la banque postale et la permanence de l’association Sauvy. Septembre 2007 Cyclotourisme 561 37 Pour en savoir plus «Mystérieuse Corbière de Sournia» d’André Carol Cet ouvrage historique raconte l’histoire d’une vallée des Pyrénées-Orientales. Au fil des pages vous découvrez Sournia et ses environs depuis la période mégalithique jusqu’aux Cathares, les Templiers, le Saint Graal, en passant par les Wisigoths, les différentes strates de civilisations constituant notre généalogie, notre culture, la compréhension de nos ancêtres, des monuments qui ont fait l’objet de patientes et minutieuses recherches, des découvertes surprenantes sur les mégalithes et les chapelles. Un parcours qui vous révélera les secrets des pierres, du culte mégalithique au Saint Graal. Commande : André Carol - 5 rue St Jean - 34540 Balaruc Les Bains (25,00 + frais de port) Province : Roussillon Département : Pyrénées-Orientales IGN : IGN : 72-G1 Le petit village endormi. La maison des services publics. La fontaine du Pou. La chapelle Saint-Michel. P etit village endormi en apparence, il suffit de deviser avec la responsa- ble de la maison des services publics (1), intarissable sur la vie de sa cité et de voir sa joie manifeste d’appli- quer le «tampon humide» sur la carte du cyclotouriste chasseur de BPF. Oui, Sournia mérite vraiment le détour. La tramontane soufflait le jour de ma visite sur la plaine roussillonnaise et pour- tant ! À l’approche de la vallée de la Désix, les forces célestes semblèrent s’atténuer. Je venais de franchir le col de Roque-Jalère qu’en un jour ancien de grosse chaleur j’avais baptisé d’un jeu de mot facile. À l’ap- proche du lieu convoité, ce ne fut que zéphyr rafraîchissant adouci par les contre- forts proches et les plis du Canigou, ce pic sacré des Catalans, et les forêts de chênes verts, cistes et résineux. De surprises en surprises Un bâtiment public avec la double ori- flamme, catalan et occitan ! Nous sommes en effet à quelques enjambées de la frontière historique entre Catalogne et Occitanie. Réconfortant œcuménisme ! Nous sommes proches du Pays Cathare, non loin de sites connus comme les châteaux de Quéribus, Peyrepertuse, Lapradelle, Puilaurens, proches également de la vallée du Conflent et de ses richesses connues comme la ville fortifiée de Villefranche-de-Conflent ou l’abbaye Saint- Michel-de-Cuxa, liée historiquement à Sournia. En effet, la première trace du village propre- ment dit se trouve dans un document de 960 stipulant que Seniofred, comte de Cerdagne, à qui appartenait la vicomté de Fenouillèdes, céda par testament ses terres de Sournia à l’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Cette der- nière possédait d’ailleurs de nombreux autres domaines comme la chapelle Saint-Michel, toujours visible de nos jours. Sournia n’en conserve pas moins des vestiges romains, romans, mozarabes, templiers. Ne pas oublier non loin d’ici, l’abbaye de Saint-Martin-du-Canigou, autre BPF du département. Petite visite du village Découvrez le Puch, la Fontaine du Pou, l’église, la place centrale. La commune se divise en deux parties distinctes : le village en lui-même, puis le Puch ou Puigt à 500 m en direction de Rabouillet. Historiquement, ce fut le premier hameau situé à côté du château. Puis au fil du temps, des maisons se construisirent tout autour pour devenir l’actuel village. Que l’on vienne de Prades, Saint-Paul-de-Fenouillet ou d’Ille- sur-Têt, il faudra mériter ce haut lieu catalan à la frontière du Fenouillèdes et du Conflent. Sournia fait partie de ces villages qu’un simple passage ne suffit pas à faire connaître. Rêve et découverte BPF* DU MOIS Sournia Il ne dort que d’un œil Cyclotourisme 561 Septembre 2007 36 “À quelques enjambées de la frontière historique entre Catalogne et Occitanie” 36_37r1.qxd 24/08/07 8:27 Page 36

Upload: others

Post on 25-Aug-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Il ne dort que d’un œil...Saint-Martin-du-Canigou, autre BPF du département. Petite visite du village Découvrez le Puch, la Fontaine du Pou, l’église, la place centrale. La

* Brevet des provinces françaises : brevet permanent des plus beaux sites de France, organisé par la FFCT, avec parcours libre au choix du participant (voir guide de cyclotouriste, page 44).

Se promener dans Sournia, c’est découvrirl’église au typique clocher tour datant de 1660. Elle devait probablement servir de magasin ou de refugefortifié car on y voit encoreles traces d’une poivrièredans l’angle nord-ouest etde nombreuses meurtrièress’ouvrant les unes dans l’in-térieur de la nef, les autresà l’extérieur. C’est se rafraîchir auprès del’abondante et belle Fontaine du Pou alimen-tant le village en eau potable avant de rejoin-dre un vaste réseau de canaux d’irrigationpour les jardins. C’est aussi et surtout découvrirses habitants, ses multiples ruelles piétonnesaux noms évocateurs, c’est faire une pause àl’ombre des platanes sur la place, tradition-nellement appelée «l’aire», lieu de détente etrendez-vous des «pétanqueurs».

Aujourd’hui, Sournia sait vivre avec sontemps. Un havre de repos au bord de sonplan d’eau nous est proposé par son village

de vacances. Le cyclotouristeépicurien saura déguster lesconfitures issues de fruitsbiologiques et proposéespar le Centre d’adaptationpar le travail, sans oublierbien sûr les produits des

vignerons des coteaux Têt Fenouillèdes.Alors, toujours endormi le village de

Sournia ? �Texte et photos de Michel Savarin

(1) la première maison de services publics de Francecréée le 1er septembre 2005 et comprenant l’agence pos-tale, la permanence du trésor public, un point EDF, lapermanence du conseiller financier de la banque postaleet la permanence de l’association Sauvy.

Septembre 2007 Cyclotourisme 56137

Pour en savoir plus«Mystérieuse Corbière de Sournia» d’André Carol

Cet ouvrage historique raconte l’histoire d’une vallée desPyrénées-Orientales.

Au fil des pages vous découvrez Sournia et ses environs depuis lapériode mégalithique jusqu’aux Cathares, les Templiers, le SaintGraal, en passant par les Wisigoths, les différentes strates de

civilisations constituant notre généalogie, notre culture, la compréhension denos ancêtres, des monuments qui ont fait l’objet de patientes et minutieusesrecherches, des découvertes surprenantes sur les mégalithes et les chapelles.

Un parcours qui vous révélera les secrets des pierres, du culte mégalithique auSaint Graal.

Commande : André Carol - 5 rue St Jean - 34540 Balaruc Les Bains(25,00 € + frais de port)

Province : RoussillonDépartement : Pyrénées-OrientalesIGN : IGN : 72-G1

Le petit village endormi.

La maison des services publics.

La fontaine du Pou.

La chapelle Saint-Michel.

Petit village endormi en apparence, il suffit de deviser avec la responsa-ble de la maison des servicespublics (1), intarissable sur la vie de

sa cité et de voir sa joie manifeste d’appli-quer le «tampon humide» sur la carte ducyclotouriste chasseur de BPF. Oui, Sourniamérite vraiment le détour.

La tramontane soufflait le jour de mavisite sur la plaine roussillonnaise et pour-tant ! À l’approche de la vallée de la Désix,les forces célestes semblèrent s’atténuer. Jevenais de franchir le col de Roque-Jalèrequ’en un jour ancien de grosse chaleurj’avais baptisé d’un jeu de mot facile. À l’ap-proche du lieu convoité, ce ne fut quezéphyr rafraîchissant adouci par les contre-forts proches et les plis du Canigou, ce picsacré des Catalans, et les forêts de chênesverts, cistes et résineux.

De surprises en surprises

Un bâtiment public avec la double ori-flamme, catalan et occitan! Nous sommes eneffet à quelques enjambées de la frontière historique entre Catalogne et Occitanie.Réconfortant œcuménisme ! Nous sommesproches du Pays Cathare, non loin de sitesconnus comme les châteaux de Quéribus,Peyrepertuse, Lapradelle, Puilaurens, proches

également de la vallée du Conflent et de sesrichesses connues comme la ville fortifiée deVillefranche-de-Conflent ou l’abbaye Saint-Michel-de-Cuxa, liée historiquement à Sournia.En effet, la première trace du village propre-ment dit se trouve dans un document de 960stipulant que Seniofred, comte de Cerdagne,à qui appartenait la vicomté de Fenouillèdes,céda par testament ses terres de Sournia àl’abbaye de Saint-Michel-de-Cuxa. Cette der-nière possédait d’ailleurs de nombreux autresdomaines comme la chapelle Saint-Michel,toujours visible de nos jours. Sournia n’enconserve pas moins des vestiges romains,romans, mozarabes, templiers.

Ne pas oublier non loin d’ici, l’abbaye deSaint-Martin-du-Canigou, autre BPF dudépartement.

Petite visite du village

Découvrez le Puch, la Fontaine du Pou,l’église, la place centrale. La commune sedivise en deux parties distinctes : le villageen lui-même, puis le Puch ou Puigt à 500 men direction de Rabouillet. Historiquement,ce fut le premier hameau situé à côté du château. Puis au fil du temps, des maisons se construisirent tout autour pour devenirl’actuel village.

Que l’on vienne de Prades, Saint-Paul-de-Fenouillet ou d’Ille-sur-Têt, il faudra mériter ce haut lieu catalan à la frontière duFenouillèdes et du Conflent. Sournia fait partie de ces villages qu’un simple passage ne suffit pas à faire connaître.

Rêve et découverte

BPF* DU MOIS

� Sournia

Il ne dort que d’un œil

Cyclotourisme 561 Septembre 200736

“À quelques enjambées de la frontière

historique entre Catalogne et Occitanie”

36_37r1.qxd 24/08/07 8:27 Page 36