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ÉCRITURE EN PASTORALE 4 Il a dressé sa tente parmi nous Lecture de l’évangile de Jean 1 – 13, 35 Philippe Bacq lumen vitae

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ÉCRITURE EN PASTORALE 4

Il a dressé sa tenteparmi nous

Lecture de l’évangile de Jean1 – 13, 35

Philippe Bacq

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L’ouvrage consiste en une lecture continue de l’Évangile de Jeandepuis le prologue jusqu’au chapitre 13. L’originalité de cettelecture est de présenter l’ensemble de l’évangile comme une miseen récit du prologue qui l’inaugure: en Jésus Christ, le Verbe deDieu «advint chair et dressa sa tente parmi nous» (Jn 1, 14).Cette perspective, sans négliger les apports de l’exégèse historico-critique, conduit l’auteur à adopter une approche narrative dutexte, abordé au plus près de sa lettre et traduit aussi précisémentque possible.Pour chaque section de l’ouvrage, des questions adressées aulecteur font ressortir les enjeux du texte; elles l’aident à sel’approprier. Puis vient le commentaire qui met en évidence toutesles nuances du récit éclairées par de nombreuses notes.L’Évangile de Jean s’avère, à partir de cette lecture, théologiquementtrès élaboré. Rédigé dans des circonstances historiques données,l’Évangile de Jean présenté ici demeure éclairant pour qui le travailledans le contexte actuel.L’auteur n’a pu achever sa lecture de tout l’Évangile. Au bout de sesforces, il s’est arrêté à l’épisode du lavement des pieds, réalisantainsi, dans sa propre chair, cela même qu’il commentait: «Il lesaima jusqu’à l’extrême».

Philippe BACQ, jésuite, prêtre, est décédé le 21novembre 2016 à l’âge de 78 ans. Dès 1975, il futprofesseur au Centre International Lumen Vitae.Il en assura la direction de 1987 à 1992. Depuiscette année-là, atteint d’un cancer de la langue,il continua néanmoins avec passion son ensei -gnement et ses nombreuses sessions de formation.Rattrapé par la maladie en 2015, il poursuivitjusqu’au bout ses travaux d’écriture.

Illustration: Mylène AuquièreMaquette de couverture: Sabine MalfaitMise en page: Jean-Marie Schwartz

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ISBN 978-2-87324-582-5

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Écriture en pastorale 4

Philippe BACQ

Il a dressé sa tente parmi nousLecture de l’Évangile de Jean 1 – 13, 35

Préface d’Ignace Berten, o.p.Postface d’André Fossion, s.j.

lumen vitae

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© Éditions jésuites, 2018

ISBN : 978-2-87324-582-5

Éditions jésuitesBelgique : 7, rue Blondeau, 5000 NamurFrance : 14, rue d’Assas, 75006 [email protected]

Droits de production et de reproduction réservés pour tous pays

Illustration de couverture : Mylène AuquièreMaquette de couverture : Sabine MalfaitMaquette intérieure : Ghislaine MoucharteMise en page : Jean-Marie Schwartz

Dépôt légal : D/2018/0026/01

Imprimé en Belgique.

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Préface

Philippe Bacq et Odile Ribadeau Dumas ont publié plusieurscommentaires des évangiles dans cette collection Écriture en

pastorale : successivement un commentaire de Marc, Un goût d’Évangile.Marc, un récit en pastorale (2006), puis de Luc, Puissance de la Parole.Luc, un Évangile en pastorale, en deux volumes (2009 et 2012). Philippea entrepris ensuite de travailler un commentaire de l’évangile de Jeandans le même esprit.

Il y a plus de vingt-cinq ans, Philippe a souffert d’un cancer à lalangue : l’opération subie alors semblait l’avoir définitivement libéré dece mal. Courageusement, il a réappris à parler. Mais le cancer s’est récem-ment réactivé de façon très agressive : son visage en a été véritablementmangé. Il a poursuivi cependant son travail sur l’évangile de Jean jusqu’aubout de ses forces.

Philippe, homme de parole, mais aussi homme d’écriture. AvecChristoph Theobald, il a dirigé deux ouvrages : Une nouvelle chance pourl’Évangile. Vers une pastorale d’engendrement (2004) et Passeursd’Évangile. Autour d’une pastorale d’engendrement (2008). « La viséepremière d’une pastorale d’engendrement est de susciter la vie. Pas seu-lement la vie chrétienne ou la vie spirituelle, mais la vie dans toutes sesdimensions, physique, psychologique, intellectuelle, affective… Et toutd’abord et avant tout, la vie dans ce qu’elle a de plus élémentaire, ce quiest nécessaire chaque jour pour exister simplement en dignité humaine.Ce devrait être le premier signe distinctif des communautés chrétiennesaujourd’hui : être présentes sur les lieux où la vie est précaire et menacée ;être proches de celles et de ceux qui souffrent ou que l’histoire marginaliseou exclut ; susciter autour d’eux une dynamique de solidarité » (Une nou-velle chance, p. 17). C’est ainsi que Philippe explicitait le sens et la portéede la pastorale d’engendrement. N’est-ce pas précisément ce que signifiele pape François quand il parle d’une Église-hôpital de campagne ou d’une

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Église en sortie ? Le chemin d’une telle pastorale est la proposition del’Évangile.

Quelle figure d’Église dans cet esprit ? « Pour la percevoir, ilimporte de poser un regard évangélique sur la réalité pour y découvrirla présence cachée de cette nouvelle de bonté en laquelle tout être humaincroit tout simplement pour vivre : la vie vaut la peine d’être vécue malgrésa part d’ombre, d’obscurité, de mort. » Dans son épreuve, Philippe a étélui-même le témoin de cette expérience de la bonté de la vie. Il poursuit :« Cette conviction universelle précède l’annonce explicite de l’Évangile.De façon totalement unique, le Christ est passeur de cette bonté radicalede l’existence : par sa manière de vivre et de mourir, par sa résurrection,il l’annonce et la rend effective pour tous. À sa suite, au long de l’histoire,l’Église continue de la proclamer et de la célébrer, aidant ainsi les humainsà traverser les moments plus difficiles de leur existence personnelle et deleur histoire commune, surtout lorsque la “foi” en la vie risque de som-brer » (Passeurs d’Évangile, p. 7). Cette approche de la pastorale d’en-gendrement prend le contre-pied d’une attitude marquée par ledénigrement systématique de la culture européenne contemporaine, quine serait que décadence et opposition au message évangélique.

C’est dans cet esprit que Philippe Bacq s’est attelé à proposer uncommentaire des évangiles. Il s’agit de mettre à la disposition de toutepersonne, mais surtout de tout groupe, qui en manifesterait l’intérêt, uninstrument et une méthode de lecture qui permettent de rejoindre l’Évan-gile comme bonne nouvelle pour tous à partir du travail sur le texte évan-gélique tel qu’il nous est proposé.

Philippe se situe délibérément dans la ligne de l’exégèse narrative,sans négliger pour autant les apports de l’exégèse historico-critique. Laméthode de chacun de ces livres est chaque fois la même : pour chaquesection d’évangile, une traduction aussi précise que possible, à partir dela TOB, afin de faire ressortir toutes les nuances linguistiques et séman-tiques du texte. Ensuite quelques questions qui visent à aider les lecteursà s’approprier le texte, en les invitant à une lecture attentive et en attirantl’attention sur tel ou tel point ou détail significatif du texte. Puis un com-mentaire suivi, accompagné de notes qui se réfèrent à divers auteurs, enjustifiant les options prises tout en montrant la diversité possible des inter-prétations, notes qui précisent aussi la portée du choix par le narrateur decertains mots grecs dans le texte. Des encadrés précisent l’utilisation decertaines expressions ou citent un passage d’un auteur particulièrementéclairant. Il s’agit toujours de se mettre à l’écoute du narrateur pour cher-cher à percevoir ce qu’il a voulu dire à son lecteur (le lecteur d’autrefois),mais aussi, et par là au lecteur que nous sommes. Chacun de ces livres se

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termine par un chapitre important sur les perspectives proprement pasto-rales qui s’offrent à partir de cette lecture.

Philippe a entrepris depuis quelques années et dans le même espritune lecture de Jean, texte tellement différent de ceux de Marc et de Luc.Mais le cancer l’a rattrapé. Le travail est dès lors inachevé.

Les Éditions Lumen Vitae ont heureusement jugé que l’état du tra-vail, en raison de sa qualité et malgré son inachèvement, méritait unepublication. Tous les lecteurs des commentaires évangéliques précédentss’en réjouiront. Seuls les treize premiers chapitres de Jean ont pu êtreainsi abordés. Pour l’essentiel, la rédaction était achevée pour les huitpremiers chapitres. Pour les autres, il n’y a pas toujours les points d’at-tention, le commentaire est parfois un peu plus court. Et bien sûr, Philippen’a pas eu la possibilité de s’engager dans le grand chapitre de conclusionappelé à préciser les lignes pastorales. Mais le texte tel qu’il est, dans soninachèvement (soigneusement relu et complété là où c’était nécessairepar Odile Ribadeau Dumas et André Fossion), est d’une grande richesse,d’autant plus, peut-on dire, que l’évangile de Jean est si différent dessynoptiques.

Tant dans la traduction que dans les commentaires, Philippecherche à rester au plus près du texte, et dans leurs choix interprétatifs,il opte systématiquement pour le sens qui apparaît le plus proche possiblede ce que dit le narrateur, en prenant distance par rapport à des interpré-tations théologiques ou symboliques qui ne trouvent pas d’appui directdans le texte. Il aide par là le lecteur à mieux entendre ce que dit le textelui-même.

Plus encore que pour Marc et Luc, l’option de lecture narrative,qui conduit notre auteur à parler systématiquement du narrateur et nonde Jean ou l’évangéliste, se justifie ici. Cet évangile ne se veut pas unrécit « historique » (les synoptiques ne le sont pas non plus, puisqu’ilssont chacun une lecture croyante portée par une théologie particulière,mais ils sont plus proches des événements de la vie de Jésus). Jean est unrécit construit afin de porter un message de foi dans une communautéconcrète en prenant en compte ce que vit cette communauté. D’où la difficulté d’entendre aujourd’hui ce que pouvait entendre le lecteur decelle-ci, car nous n’avons guère de données précises concernant cettecommunauté, sauf à reconstruire le contexte à partir des indices que nousoffre le texte. Deux exemples qui montrent combien cette approche peutêtre éclairante pour comprendre le récit.

Le narrateur modifie le parcours de Jésus en situant le récit de sonaction au Temple juste après le récit de Cana, et non à la fin de ce parcourscomme c’est le cas dans les trois premiers évangiles. Cette modification

PRÉFACE

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chronologique permet au narrateur d’éclairer d’une façon particulière lesens de la figure de Jésus telle qu’elle se dégage dans la suite du récit.Par ce déplacement, le narrateur relit toute la vie de Jésus à la lumière dePâques, en invitant le lecteur à faire de même ; il manifeste aussi par-làcombien, pour le croyant, la plénitude de sens du Premier Testament nese révèle qu’en Jésus. Par là même, il nous guide aussi sur le chemin d’unelecture croyante actualisante des Écritures.

La rédaction du récit manifeste clairement que la communautéjohannique affronte un double conflit. Un conflit interne dans le rapportaux observances juives : certains membres de la communauté manquentde la liberté offerte par l’Esprit, et ainsi ne s’ouvrent pas à l’offre de viedont est porteuse la foi en Jésus. Et un conflit externe avec les Juifs quise refusent à reconnaître en Jésus le véritable envoyé de Dieu, le fils duPère. En ce qui concerne ce dernier confit, les Juifs dont il est question,ne sont pas les Juifs contemporains de Jésus, mais les Juifs contemporainsde la communauté à la fin du premier siècle, Juifs auxquels elle se trouveaffrontée. Ainsi, à propos de l’aveugle-né exclu de la synagogue parcequ’il croit en Jésus, cette exclusion n’a pas eu lieu au cours de la vie deJésus, elle est bien celle que subissent les croyants de la communautéjohannique. Cette situation du récit du narrateur est importante parcequ’elle permet d’éviter de s’appuyer sur Jean pour justifier l’antisémitismechrétien en raison de son utilisation de l’expression « les Juifs ».

Pour le lecteur de l’évangile de Jean aujourd’hui, le conflit autourde la liberté de l’Esprit exprimé par le narrateur trouve un écho dans lesconflits présents au sein de l’Église, donc de la communauté chrétienneaujourd’hui, conflits qui se sont exprimés au cours du synode sur lafamille et suite à la publication de l’exhortation apostolique Amoris laetitiadu pape François. Ceci n’est évidemment pas explicité dans cet ouvrage(la rédaction en est antérieure à ces événements), mais cette approche dutexte à l’écoute du narrateur jette une lumière singulièrement éclairantesur ce présent.

Ignace BERTEN o.p.

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Le prologue 1, 1-18

1 Au commencement était la Parole et la Parole était auprès de Dieu et laParole était Dieu.2 Elle était au commencement auprès de Dieu.3 Tout advint par elle et pas une chose de ce qui advint n’advint hors d’elle.4 En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes5 et la lumière dans les ténèbres luit et les ténèbres ne l’ont pas saisie.6 Advint un homme envoyé de Dieu ; son nom était Jean.7 Il vint pour un témoignage, afin qu’il témoigne au sujet de la lumière,afin que tous croient par lui.8 Il n’était pas, lui, la lumière, mais afin qu’il témoigne au sujet de lalumière.9 (La Parole) était la lumière, la véritable, qui illumine tout homme, envenant dans le monde.10 Elle était dans le monde et le monde advint par elle et le monde ne laconnut pas.11 Dans ses biens propres elle vint et ses propres ne l’accueillirent pas.12 Or, ceux qui la reçurent, elle leur donna pouvoir d’advenir enfants deDieu, à ceux qui croient en son nom.13 Eux qui, non de sangs, ni de volonté de chair, ni de volonté d’homme,mais de Dieu furent engendrés.14 Et la Parole advint chair et elle dressa sa tente parmi nous et nous avonsvu sa gloire, gloire comme celle que tient de son Père, un Fils uniqueaccompli de grâce et de vérité.15 Jean témoigne à son sujet et il s’est écrié disant : « C’est de celui-ci quej’ai dit : celui qui vient derrière moi est passé devant moi, parce que avantmoi, il était. »16 De sa plénitude en effet, tous nous avons reçu et grâce contre grâce.

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17 Si la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par JésusChrist.18 Personne n’a jamais vu Dieu. Le Fils unique qui est vers le sein du Pèrecelui-là l’a raconté.

v. 1-2 : Repérez les mots qui se répètent ainsi que le verbe utilisé et1.son temps. S’agit-il du même « commencement » que celui de Gn 1, 1 ?Quelle est ici la relation de la Parole avec Dieu ?v. 3 : Repérez le verbe utilisé et son temps. À quelle activité de la2.Parole fait allusion ce verset ?v. 4 : Repérez le mot qui se répète ainsi que le verbe utilisé et son3.temps. Par quels symboles est caractérisée la Parole ? Repérez, auv. 5, le mot qui se répète. À quels autres mots s’oppose-t-il ?v. 6-8 : Repérez, au v. 6, le verbe principal. Dans quel verset est-il4.déjà venu ? Quelle est, au v. 7, la mission de Jean ? Pour qui est-ilvenu ? Au v. 8, quelle relation le narrateur établit-il entre Jean et lalumière ?v. 9-11 : Comment est caractérisée la lumière au v. 9 ? Qui illumine-5.t-elle ? Repérez la répétition du verbe « venir ». Sur quoi portent lesdeux négations ?v. 12-13 : Repérez le verbe « advenir » : dans quels versets est-il déjà6.venu ? Qu’advient-il à ceux qui croient ? À quoi s’oppose l’expression« être engendrés par Dieu » (v. 13) ? Quelle est la condition pour êtreengendré par Dieu ?v. 14 : Repérez le verbe « advenir ». Dans quels versets est-il déjà7.venu ? « Elle dressa sa tente en nous ». Quel lien peut-on établir avecEx 40, 34-38 ? Repérez la répétition du pronom « nous ». De qui parlele narrateur ici ? Dans ce contexte, quel est le sens du mot « gloire » ?v. 15 : Repérez les expressions « derrière moi », « devant moi »,8.« avant moi » : comment Jean se situe-t-il devant Jésus ? Pourquoi ?v. 16-17 : Dans quels versets sont déjà venus les mots : « grâce » et9.« vérité » ? À quoi s’opposent-ils ici ? Comment est nommée la« Parole » ici ?v. 18 : Comment est nommé ici Jésus Christ du v. précédent ? L’ex-10.pression « il l’a raconté » du v. 18 est le mot grec exêgêsato. Connais-sez-vous un mot français qui vient de la même racine ?

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Le prologue s’ouvre à la manière du premier récit de la créationdans le livre de la Genèse : Au commencement… 1 Le narrateur remonteici au principe même de l’acte créateur, à Dieu lui-même et il introduitle lecteur dans cette intimité divine. Comment exprimer dans des motshumains ce que la foi chrétienne fait pressentir du mystère de Dieu ? Lemot qui monte aux lèvres du narrateur est celui qui nourrit Israël depuistoujours : la Parole2. Le lecteur juif y verra spontanément la Parole deDieu du Premier Testament ; le lecteur grec pensera au « Logos » stoïcienqui gouverne le monde. Le chrétien y verra peut-être déjà la personne deJésus Christ dont l’hymne va bientôt parler, mais pas encore… Au début,le terme reste largement ouvert à plusieurs interprétations : progressive-ment, le lecteur va être conduit de plus en plus loin dans le mystère.

Les paroles humaines ne révèlent jamais jusqu’au bout celui quiles prononce. Elles dévoilent tout en masquant. Elles durent seulementle temps d’un souffle ; aussitôt dites, elles s’évanouissent dans le silence.Tout autre est la Parole (v. 1-2). Depuis toujours, elle est auprès de Dieudans une proximité si grande qu’elle peut être appelée Dieu, elle aussi3.Elle ne s’identifie cependant pas à lui ; elle reste différente, mais si prochequ’elle le manifeste dans une transparence totale. Elle ne passe pas, elledemeure dans le temps ; elle était, comme Dieu lui-même, éternellement.

LE PROLOGUE 1, 1-18

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Ces deux premiers versets forment une unité littéraire grâce à la répétition, sous1forme d’inclusion, de l’expression au commencement, renforcée par la répétition deauprès de Dieu.

Le substantif grec ho Logos qui signifie en français « la Parole » est employé de façon2absolue, seulement dans le prologue (v. 1-2 et 14). Pour cette raison, certains exégètespréfèrent ne pas le traduire et conservent le mot grec ; d’autres optent pour sa tra-duction latine verbum, « verbe », d’où le français « le Verbe ». Vu l’allusion à Gn 1,rythmée par l’expression « Dieu dit », nous choisissons de traduire « la Parole ». Cettetraduction permet en outre de relier le prologue aux autres passages du récit où inter-vient le mot logos.

Au v. 1b, Dieu est écrit avec l’article (ho Theos). Celui-ci disparaît en 1c, lorsque la3Parole est appelée, elle aussi, « Dieu » (Theos). Elle diffère donc de Dieu. Elle estconsidérée ici sous son aspect fonctionnel, en lien avec la création, plus qu’avec larévélation (cf. J. ZUMSTEIN, L’évangile selon saint Jean (1–12), t. I, Labor et Fides,coll. Commentaire du Nouveau Testament, Genève, 2014, p. 69), bien qu’elle pré-existe à l’univers créé.

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La source du prologue

Selon la majorité des exégètes, ce prologue n’a pas été entièrementcomposé par l’auteur de l’Évangile. Le lecteur y trouve en effet desmots de vocabulaire qui ne se retrouveront plus dans son récit et neviennent donc probablement pas de lui ; ainsi, « la Parole », prise defaçon absolue ou les termes « grâce » et « plénitude ». Il s’agit proba-blement d’un hymne ancien qui était chanté par la communauté johan-nique lors des rassemblements communautaires. L’évangéliste lereproduit au début de son Évangile tout en lui imprimant sa marquepersonnelle. On y lit en effet aussi des thèmes et des expressions quilui sont familiers : la vie, la vérité, la lumière, le témoignage de Jean,le Fils unique, la foi en son nom… Mais il est bien difficile de préciseravec certitude les passages qui remontent au poème primitif et ceuxqu’il a rédigés lui-même. Il est cependant fort vraisemblable que lesv. 6-8 et 15, concernant le témoignage de Jean, soient de sa main. (VoirX. LÉON-DUFOUR, t. I, p. 41, note 7 ; J. ZUMSTEIN, t. I, p. 50-55.)

La création entière advint par elle dans l’imprévisible d’un événe-ment contingent, en grand contraste avec le caractère éternel de la Parole(v. 3)4. Dieu aurait pu ne pas créer ; ce n’était pas nécessaire. Mais il avoulu « prendre la Parole » et susciter l’univers entier dans une décisiontotalement libre et gratuite. Il a suffi que Dieu « dise » et le monde futdans son immense variété5. Depuis le firmament du ciel jusqu’auxhumains sur la terre, tout le réel vient à l’existence grâce à la Parole6.

Pour les humains, elle est la vie et la lumière (v. 4-5)7. Pas seule-ment la vie biologique, mais beaucoup plus largement, la vie dans toutesses dimensions, physique, psychique, spirituelle… La vie en plénitude,« une vie heureuse, riche d’avenir et qui n’est plus soumise à la mort »8.Elle est aussi la lumière qui offre sens à l’existence ; elle désigne un che-min qui ne trompe pas, une voie de bonheur. Elle la propose à tous,comme un don à recevoir. Lumière dans les ténèbres. Celles-ci n’étaient

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Ce verset 3 forme une nouvelle unité littéraire, marquée par l’inclusion « par elle »4et « hors d’elle ».

Cf. Gn 1.5

Le monde créé est donc foncièrement bon. Cf. Y. SIMOENS, « Le dualisme johan-6nique. Une question » dans Nouvelle Revue Théologique (NRT), 137, 2015, p. 183.

Les v. 4 et 5 peuvent être reliés l’un à l’autre grâce à la répétition des mots lumière7et ténèbres.

J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 58.8

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pas de toute éternité comme la Parole. Elles n’advinrent pas, comme lacréation. Aucun verbe ne précise leur origine ; elles sont simplement là.Elles jettent l’ombre de la mort sur les humains, mais elles ne disent pasle dernier mot de l’histoire, car elles n’ont pas saisi la lumière9. Elles nel’ont pas comprise, ne l’ont pas reçue ; elles n’ont pas réussi non plus às’emparer d’elle. Aujourd’hui encore, la lumière luit dans les ténèbres10 ;la « Parole » de l’Évangile brille pour le lecteur.

Jean surgit dans l’hymne de façon aussi inattendue que l’acte créa-teur (v. 6-8)11. Il advint comme la création tout entière. Marquant unenouvelle intervention de Dieu dans l’histoire, il fut envoyé pour montrer,face aux ténèbres, où est la vraie lumière. Il vint non seulement pour sonpeuple, mais il témoigne, aujourd’hui encore, pour les lecteurs du récit.Il est en effet venu pour que tous puissent croire grâce à lui. Croire, toutsimplement croire, sans aucune autre qualification, c’est-à-dire, en cetendroit du poème, recevoir la lumière en se référant au témoignage deJean.

Seule la Parole est la vraie lumière qui illumine tout homme(v. 9-11)12. Il est possible de vivre à la lueur de lumières artificielles ; ellessemblent éclairer, donner sens à la vie, mais elles n’illuminent pas vrai-ment, mêlées de ténèbres, de mensonge, d’illusions. La lumière véritableelle, éclaire en venant dans le monde13. Elle prend l’initiative de venir

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En grec, comme en français, le verbe « saisir » (katalambanô) est ambivalent. Il signi-9fie aussi bien : « saisir par l’intelligence », « recevoir » que « s’emparer de », « empê-cher ». Les exégètes sont partagés entre ces deux traductions. À notre sens, elles nes’excluent pas, comme le pense J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 60.

Deux interprétations ont été proposées : soit la lumière brille désigne la Parole, pré-10sente dans le monde depuis sa création (X. LÉON-DUFOUR, Lecture de l’évangileselon saint Jean, t. I, Seuil, Paris, 1988, p. 98-99) ; soit la lumière signifie Jésus deNazareth incarné dans l’histoire (J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 59). À notre sens, letexte ouvre aux deux interprétations : le contexte de création des v. 3-4 fait penser àla Parole présente dans le monde et le refus de la lumière au v. 5 suggère la Parolefaite chair.

Ces versets 6-8 sont étroitement reliés par le verbe témoigner, répété deux fois, le11substantif témoignage et la lumière qui revient trois fois.

Les versets 9-11 peuvent être reliés grâce à une série de répétitions : venant (v. 9)…12elle vint (v. 11). Le monde (v. 9 et 10). On relève aussi une similitude : ne la connutpas (v. 10)… ne l’accueillirent pas (v. 11).

L’expression venant dans le monde peut être référée à la lumière ou à tout homme.13Il est préférable de la comprendre de la lumière comme en 3, 19 et 12, 46 et dans lesautres passages du récit qui font allusion à l’incarnation (6, 14 ; 9, 39 ; 10, 36 ; 11,27 ; 16, 28 ; 18, 37). Cf. J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 62, note 84.

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pour que chacun puisse la connaître. Chose étrange, car à proprementparler, une lumière ne vient pas. Elle s’allume, éclaire ou s’éteint… Maisici, elle vint dans le monde comme une personne vivante. Elle en étaitdéjà le secret intime, puisque le monde advint par elle. Elle n’a doncjamais cessé d’éclairer de l’intérieur les consciences. Présente dans toutdésir de mener une vie authentique, elle sous-tendait les aspirations lesplus vives de toutes14. Et cependant, lorsqu’à un moment précis de l’his-toire, elle vint dans le monde qui lui appartient en propre15, les siens nel’accueillirent pas. C’est le drame de l’humanité qui a préféré les ténèbreslorsque la lumière est entrée dans le cours du temps. Et cependant…

Tous ne l’ont pas rejetée (v. 12-13)16. Certains l’ont reçue : ils l’ontaccueillie personnellement ; désormais ils croient en son nom de façondurable. La Parole en effet, possède un nom qui la distingue parmi tousles autres, même s’il n’est pas encore prononcé. Ceux qui lui fontconfiance reçoivent en retour le pouvoir d’advenir comme enfants deDieu. Advenir, comme la création elle-même advint. Il s’agit bien d’unenouvelle naissance, non plus de chair et de sang, mais de Dieu lui-même.Car personne n’est enfant de Dieu de par son origine familiale ; chacunle devient en croyant personnellement au nom de la Parole. L’acte ducroyant qui se donne à la Parole rejoint celui de Dieu qui l’engendrecomme son propre enfant. La foi transforme ainsi profondément l’identitéde celui qui croit.

Comme la création advint, comme Jean advint, ainsi la Paroleadvint chair (v. 14). Librement, gratuitement, elle a voulu entrer dans lacondition de faiblesse humaine menacée par les ténèbres et la mort. Elle

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L’interprétation des v. 9-10 est discutée : soit il s’agit de la Parole-lumière, avant sa14venue dans la chair : elle était depuis toujours dans le monde (v. 10) (X. LÉON-DUFOUR, op. cit., t. I, p. 98.101). Soit, c’est déjà la personne de Jésus Christ qui,étant venu dans le monde (v. 9), était donc dans le monde (v. 10) (J. ZUMSTEIN, op.cit., t. I, p. 63). À notre sens, ces deux significations sont présentes. L’expression duv. 9 « en venant dans le monde » fait clairement allusion à Jésus Christ. Mais, auv. 10, l’imparfait « elle était dans le monde » opposé au passé « et le monde advintpar elle » suggère qu’elle était depuis toujours dans le monde qui fut créé par elle,comme c’est le cas aux v. 3-4.

Vu le contexte, l’expression ses biens propres (v. 11), au neutre pluriel (ta idia),15désigne plutôt le monde et non le peuple élu. Cf. J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 63,note 87. Elle est reprise juste après au masculin : ses propres, « les siens », (hoi idioi).Y SIMOENS (« Le dualisme johannique », p. 183) commente : « Qui sont dès lors “lessiens” ? Tous ceux, disciples inclus, qui n’étaient pas en mesure d’accueillir le Verbe-lumière sans un don spécial. Celui-ci survient dans le Christ, dans son propre mystèrede mort et surtout de résurrection… »

Les versets 12-13 sont étroitement reliés par les expressions : ceux qui (v. 12)… eux16qui (v. 13) et advenir enfants de Dieu (v. 12)… de Dieu furent engendrés (v. 13).

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s’est fait homme, dans son aspect de finitude et de fragilité, elle, la Parolequi était auprès de Dieu. Elle s’est rendue visible et palpable ; on a pul’entendre et la toucher. Comme la gloire du Seigneur remplissait la tentede la rencontre durant l’Exode17, ainsi la Parole incarnée a dressé sa tenteparmi nous. Elle a rassemblé tous ceux et celles qui croient en elle ; ilsforment désormais le nous de la communauté chrétienne qui témoigne àson tour. Ils ont vu la gloire de Dieu lui-même dans la Parole devenuechair. Celle-ci est désormais l’unique lieu où Dieu vient à la rencontredes humains.

La gloire de Dieu ! Dans le livre de l’Exode, elle était force et puis-sance. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre toute rem-plie de la gloire de Dieu ! Mais dans la Parole faite chair, elle devient laprésence aimante du Père dans la relation à son Fils, l’unique engendré18.Dans la grâce et la vérité19, ils offrent leur union à tous ceux et celles quicroient au nom du Fils. Don inépuisable qui introduit dans la relationfiliale avec le Père.

Jean de nouveau le certifie (v. 15). Il s’est écrié jadis pour ses con -temporains et il témoigne encore aujourd’hui20 : celui qu’il atteste est entrédans l’histoire des humains derrière lui, comme son disciple et cependant,il était avant lui, il lui préexistait. Voilà pourquoi, il est passé devant lui :Jean s’est mis à son école.

Seul le Fils Unique est source de la grâce qui vient du Père(v. 16-17). Lui seul en effet est la plénitude de sa présence parmi leshumains. Sans compter, il donne grâce contre grâce dans un échange detotale réciprocité. Le premier, il offre gratuitement la grâce qui vient deDieu ; celui qui la reçoit suscite en échange une nouvelle communicationde grâce. Ce mouvement d’accueil et de don en retour est sans fin. Il repro-duit, au cœur de la communauté chrétienne, la relation qui existe depuistoujours entre le Père et le Fils.

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Cf. Ex 40, 34-38 : « La nuée couvrit la tente de la rencontre et la gloire du Seigneur17remplit la demeure. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la rencontre car lanuée y demeurait et la gloire du Seigneur remplissait la demeure. »

Tel est le sens littéral de l’expression grecque Monogenês au v. 14 et 18.18

Selon J. ZUMSTEIN, op. cit., t. I, p. 66, la vérité est « la réalité divine comme fonde-19ment du monde et de l’histoire humaine ». Selon M. GOURGUES (op. cit., p. 135),elle est « la révélation définitive faite en Jésus Christ ». C’est la signification quenous privilégions Cf. I. DE LA POTTERIE, La vérité dans saint Jean, P.I.B., coll. Ana-lecta Biblica nos 73 et 74, Rome, 1977, p. 117-241.

Le jeu de langage entre le présent : Jean témoigne et le parfait : il s’est écrié, est signi-20ficatif. En grec, le parfait désigne le résultat présent d’une action accomplie. Jeans’est écrié et son cri demeure encore aujourd’hui.

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Voici enfin prononcé, tout à la fin de l’hymne, le nom du Filsunique de Dieu : Jésus ! C’est le prénom humain de la Parole qui existedepuis toujours auprès du Père et qui est la lumière et la vie. Il est leChrist21, celui qu’avaient annoncé les prophètes, le roi parfaitement justeaux yeux de Dieu, l’espérance de tout son peuple. À tous ceux qui croienten lui, il communique la grâce et la vérité, bien différentes de la Loi quifut donnée par Moïse. Celle-ci aussi fut donnée par Dieu, mais elle nepeut instaurer ce mouvement d’accueil et de don en retour qui nousadvient par Jésus Christ. La loi indique où est le don. Elle révèle aussiles refus du don et en cela, elle est un reflet de la lumière. Mais elle necommunique pas la gratuité de l’amour à l’intime des consciences. Cedon de grâce advient par le Christ seul.

À la fin de l’hymne, le narrateur revient en son commencement(v. 18). Dieu échappe à toute prise ; il est à jamais hors d’atteinte ; il estautre, tout Autre, personne ne l’a jamais vu. Les humains ne peuvent pasle connaître, sauf s’il prend l’initiative de se révéler à eux. Or il a pris laParole en son Fils unique qui, depuis toujours, est tourné vers son sein.Vivant dans l’intimité avec lui, il le connaît et peut le révéler ; de fait, ill’a raconté durant sa vie, dans ses paroles et ses gestes d’homme. Litté-ralement parlant, il en a donné l’exégèse, il l’a interprété pour les lecteursdu récit. Tout l’Évangile qui suit raconte le Père pour celui qui accueilledans sa vie Jésus Christ, son Fils unique.

En présentant cet hymne comme porche d’entrée de son récit, lenarrateur manifeste clairement la visée qu’il poursuit. Il ne cherche pas,comme les auteurs des évangiles synoptiques, à introduire son lecteurdans un itinéraire de foi qui le conduit progressivement à la découvertedu Christ, le Fils de Dieu. Il s’adresse d’emblée à un lecteur déjà croyantet il approfondit sa foi en lui montrant que Jésus est la Parole de Dieudevenue chair22. Il est la seule et unique lumière, il est la vraie vie. Grâceà lui tous les humains peuvent advenir « enfants de Dieu ».

Mais avant de mettre son lecteur en présence du Fils lui-même, lenarrateur le place devant Jean, le témoin qu’il a cité deux fois dans le pro-logue. Il le situe clairement à un moment de l’histoire, tout en actualisantson témoignage. Jean est aussi le témoin du Christ qui, dans le récit, vientà la rencontre du lecteur.

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Christ est dérivé du grec et signifie « celui qui est oint ». Il traduit le mot hébreu21mashiah, en français, Messie.

Il y a consensus aujourd’hui sur ce point. Cf. D. MARGUERAT, Le Dieu des premiers22chrétiens, Labor et Fides, Genève, 2011, p. 189.

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Le genre littéraire du prologue

On pourrait dire du quatrième évangile qu’il est un prologue devenurécit. Le narrateur raconte, tout au long de l’Évangile, comment leprologue s’est réalisé dans l’histoire. Jésus a manifesté, par ses paroleset ses gestes, qu’il était bien la Parole incarnée et le Fils unique duPère, communiquant à la communauté croyante grâce en échange degrâce. Ceci ne veut pas dire que le prologue est un « résumé » del’Évangile ; il n’aborde pas explicitement tous les thèmes qui s’y ren-contrent, par exemple, le procès injuste de Jésus, sa mort sur la croixet son réveil d’entre les morts. Mais lorsque le lecteur abordera cesépisodes au cours de sa lecture, il se souviendra des images du pro-logue qui pouvaient y faire allusion : les ténèbres étaient présentesdans le monde, mais elles n’ont pu empêcher la lumière de briller. Lessymboles de ce poème sont ouverts : le récit leur donne une consis-tance historique précise.Il est donc très délicat de préciser le genre littéraire du prologue. D’unepart, il est une réflexion sur l’histoire qui sera racontée. Il en dévoiled’emblée « l’enjeu et la signification ». Mais d’autre part, le récit rejaillitsur lui et lui confère une coloration narrative : le narrateur évoque laParole créatrice et la montre à l’œuvre dans l’histoire jusqu’à sa venuedans la chair. Et cependant, il ne procède pas de façon lisse et continue.En introduisant le témoignage de Jean dès le v. 6, il évoque déjà impli-citement Jésus, tout en ne mentionnant son incarnation qu’au v. 14.Comment préciser cette finesse d’expression en une catégorie littéraireprécise ? Le mieux est de suivre le texte pas à pas en respectant à lafois son caractère réflexif et son aspect narratif. C’est ce que tente lecommentaire présenté ici. (Voir J. ZUMSTEIN, t. I, p. 49-50.)

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Ouverture

Du témoignage de Jeanaux premiers disciples de Jésus 1, 19-51

Cette première unité s’ouvre par deux témoignages de Jean et seconclut par l’engagement des premiers disciples à la suite de Jésus. Jeantémoigne d’abord devant les autorités religieuses de Jérusalem (1, 19-28) : il n’est ni le Messie, ni le prophète de la fin des temps. Jean montreensuite Jésus en disant qui il est (1, 29-34) : voici l’agneau de Dieu quiprend sur lui le péché du monde. Sur ce témoignage, deux de ses disciplesle quittent pour suivre Jésus ; ils sont les premiers d’une série de compa-gnons qui deviendront eux aussi ses disciples (1, 35-51). Cette premièreséquence vise à montrer l’immense différence entre Jean-Baptiste et Jésus.À terme, le lecteur ne peut plus les confondre : Jésus seul est la Parolefaite chair, Jean est son témoin. Le prologue se réalise déjà dans le concretde l’histoire. Une petite expression, le lendemain, rythme la progressionde la révélation du Fils.

Jean témoigne devant les prêtres et les lévites de Jérusalem 1, 19-2819 Et voici le témoignage de Jean lorsque les Juifs de Jérusalem envoyèrent[vers lui] 23 des prêtres et des lévites pour l’interroger : « Toi, qui es-tu ? »20 Et il confessa et il ne nia pas et il confessa : « Moi, je ne suis pas leChrist. »21 Et ils l’interrogèrent : « Quoi donc ? Es-tu Élie ? » Et il dit : « Je ne suispas. » « Es-tu le prophète ? » Et il répondit : « Non. »

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Les mots entre crochets, dans la traduction, manquent dans certains manuscrits.23

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En lecture partielle…

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Table des matières

PRÉFACE, Ignace BERTEN, o.p.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

LE PROLOGUE 1, 1-18. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

OUVERTURE. DU TÉMOIGNAGE DE JEAN AUX PREMIERS DISCIPLES DE JÉSUS1, 19-51 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

Jean témoigne devant les prêtres et les lévites de Jérusalem 1, 19-28 . . . 19Jean témoigne pour le lecteur du récit 1, 29-34. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22De Jean à Jésus : les premiers disciples 1, 35-51. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

PREMIER ENSEMBLE. ENTRE LES DEUX SIGNES DE CANA, JÉSUS SE RÉVÈLE ;CERTAINS CROIENT EN LUI 2, 1 – 5, 47 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

Premier moment. Le premier signe de Cana et l’avènement du nouveauTemple à Jérusalem 2, 1-22 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34

Les noces de Cana 2, 1-12. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Jésus chasse les vendeurs du Temple 2, 13-22 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

Deuxième moment. Jésus se révèle à Nicodème, Jean professe sa foi2, 23 – 3, 36. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Jésus se révèle à Nicodème 2, 23 – 3, 21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44Jean professe sa foi 3, 22-36 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53

Troisième moment. En Samarie, Jésus est reconnu comme le sauveurdu monde 4, 1-42 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Le dialogue entre Jésus et une Samaritaine 4, 1-42. . . . . . . . . . . . . . . . . . 57Quatrième moment. Le deuxième signe : À Cana, Jésus donne la vie4, 43-54 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

À Cana, la guérison du fils d’un officier royal 4, 43-54 . . . . . . . . . . . . . . 68Cinquième moment. À Jérusalem… L’autorité du Fils. Jésus donne lavraie vie et jugera tous les hommes 5, 1-47 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

Jésus restaure un homme couché, un jour de sabbat 5, 1-18. . . . . . . . . . . 72Le Fils œuvre au nom du Père et reçoit de lui l’autorité de juger 5, 19-30 . 78

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Les témoins de Jésus 5, 31-40 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82Jésus accuse ses adversaires : ils sont jugés par les Écritures 5, 41-47 . . . 85

DEUXIÈME ENSEMBLE. EN GALILÉE : LE PAIN DE VIE 6, 1-71 . . . . . . . . . . . . . . 89Premier moment. Jésus partage des pains et marche sur la mer 6, 1-21 . . 89

Le partage des pains 6, 1-15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90Jésus se manifeste à ses disciples sur la mer 6, 16 -21 . . . . . . . . . . . . . . . 96

Deuxième moment. Jésus enseigne la foule : il est le pain de vie 6, 22-59 . 98La foule cherche Jésus et le trouve 6, 22-25 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98L’œuvre de Dieu : croire en celui qu’il a envoyé 6, 26-29 . . . . . . . . . . . 100Que fais-tu, toi, comme signe, pour que nous croyions ? 6, 30-34 . . . . . 101Moi, je suis le pain de la vie 6, 35-40 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103Personne ne peut venir à moi si le Père ne l’attire 6, 41-47 . . . . . . . . . . 106Le pain que je donnerai est ma chair pour la vie du monde 6, 48-51 . . . 107Manger sa chair, boire son sang 6, 52-59 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109

Troisième moment. Jésus interpelle ses disciples : la profession de foide Pierre 6, 60-71 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

De nombreux disciples se retirent 6, 60-66 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112Au nom des Douze, Pierre professe la foi 6, 67-71. . . . . . . . . . . . . . . . . 114

TROISIÈME ENSEMBLE. À JÉRUSALEM : LES FÊTES DES TENTES ET DE LADÉDICACE 7, 1 – 10, 42 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117

Ouverture de la séquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120La liberté de Jésus vis-à-vis de ses frères 7, 1-9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

Premier moment. La fête des Tentes 7, 10-53 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122Lors de la fête des Tentes, Jésus enseigne au Temple 7, 10-53 . . . . . . . 122

Deuxième moment. La femme adultère 8, 1-11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132Les pharisiens en appellent à la Loi de Moïse : Cette femme doitmourir 8, 1-11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

Troisième moment. Jésus est la lumière du monde : il préexiste àAbraham 8, 12-59 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

Moi, je suis la lumière du monde 8, 12-20 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, vous connaîtrez queje suis 8, 21-30. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140Nous sommes de la descendance d’Abraham 8, 30-38 . . . . . . . . . . . . . . 142Si vous étiez enfants d’Abraham vous feriez les œuvres d’Abraham8, 39-47 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144Avant qu’Abraham n’advienne, moi je suis 8, 48-59 . . . . . . . . . . . . . . . 146

Quatrième moment. La guérison d’un aveugle de naissance 9, 1-41 . . . 150Cinquième moment. Le bon pasteur 10, 1-21. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

Le voleur et le vrai pasteur 10, 1-6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161Je suis la porte des brebis… Je suis le bon pasteur 10, 7-21 . . . . . . . . . . 163

Sixième moment. Le Père est en moi, je suis dans le Père 10, 22-42. . . 166

TABLE DES MATIÈRES

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Moi et le Père nous sommes un 10, 22-31 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167Croyez… que le Père est en moi et moi dans le Père 10, 32-42 . . . . . . . 169

QUATRIÈME ENSEMBLE. LE RETOUR DE LAZARE À LA VIE, LA DÉCISION DETUER JÉSUS ET L’ONCTION À BÉTHANIE 11, 1 – 12, 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

La réanimation de Lazare signe de sa résurrection 11, 1-46 . . . . . . . . . . 173La décision de tuer Jésus 11, 47-54. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187L’onction à Béthanie 11, 55 – 12, 11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189

CINQUIÈME ENSEMBLE. L’ENTRÉE DE JÉSUS À JÉRUSALEM 12, 12-50. . . . . . . 193L’entrée à Jérusalem 12, 12-19 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193Quelques Grecs désirent voir Jésus 12, 20-50. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195

SIXIÈME ENSEMBLE. LE LAVEMENT DES PIEDS ET UN COMMANDEMENTNOUVEAU 13, 1-20.34-35. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201

Le geste prophétique de Jésus 13, 1-5 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201Jésus, Pierre et Judas 13, 6-11 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203L’enseignement de Jésus 13, 12-20. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205Un commandement nouveau 13, 34-35. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

POSTFACE. HOMÉLIE DE L’EUCHARISTIE D’ACTION DE GRÂCE ET D’ADIEU,André FOSSION, s.j. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207

TABLE DES ENCADRÉS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211

BIBLIOGRAPHIE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213

TABLE DES MATIÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

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Achevé d’imprimer le 25 janvier 2018sur les presses de l’imprimerie Bietlot à 6060 Gilly (Belgique)

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ÉCRITURE EN PASTORALE 4

Il a dressé sa tenteparmi nous

Lecture de l’évangile de Jean1 – 13, 35

Philippe Bacq

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L’ouvrage consiste en une lecture continue de l’Évangile de Jeandepuis le prologue jusqu’au chapitre 13. L’originalité de cettelecture est de présenter l’ensemble de l’évangile comme une miseen récit du prologue qui l’inaugure: en Jésus Christ, le Verbe deDieu «advint chair et dressa sa tente parmi nous» (Jn 1, 14).Cette perspective, sans négliger les apports de l’exégèse historico-critique, conduit l’auteur à adopter une approche narrative dutexte, abordé au plus près de sa lettre et traduit aussi précisémentque possible.Pour chaque section de l’ouvrage, des questions adressées aulecteur font ressortir les enjeux du texte; elles l’aident à sel’approprier. Puis vient le commentaire qui met en évidence toutesles nuances du récit éclairées par de nombreuses notes.L’Évangile de Jean s’avère, à partir de cette lecture, théologiquementtrès élaboré. Rédigé dans des circonstances historiques données,l’Évangile de Jean présenté ici demeure éclairant pour qui le travailledans le contexte actuel.L’auteur n’a pu achever sa lecture de tout l’Évangile. Au bout de sesforces, il s’est arrêté à l’épisode du lavement des pieds, réalisantainsi, dans sa propre chair, cela même qu’il commentait: «Il lesaima jusqu’à l’extrême».

Philippe BACQ, jésuite, prêtre, est décédé le 21novembre 2016 à l’âge de 78 ans. Dès 1975, il futprofesseur au Centre International Lumen Vitae.Il en assura la direction de 1987 à 1992. Depuiscette année-là, atteint d’un cancer de la langue,il continua néanmoins avec passion son ensei -gnement et ses nombreuses sessions de formation.Rattrapé par la maladie en 2015, il poursuivitjusqu’au bout ses travaux d’écriture.

Illustration: Mylène AuquièreMaquette de couverture: Sabine MalfaitMise en page: Jean-Marie Schwartz

9 782873 245825

ISBN 978-2-87324-582-5

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