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IHEDREA NEWS Il est bien loin le temps où Naïo Technologies présentait ses premiers produits robotiques au Forum International de robotique des 29 et 30 novembre 2017. En effet, la start-up toulousaine a bien poussé en sept ans et a su faire preuve d’ingéniosité. Fini les produits de « luxe » réservés aux exploitations les plus importantes et bienvenue à la standardisation des produits jugés il y a encore une petite décennie comme « outils du futur ». Vous ne vous rendez pas compte du changement ? Regardez dans les champs et faites une comparaison avec la décennie précédente. Où sont passés les tracteurs conduits manuellement ? A la casse ! Par contre, observez comme les champs grouillent de bêtes mécanisées puissante, efficaces, économes en énergie, et qui font tout le travail des agriculteurs d’autrefois, quel changement ! Et quel progrès écologique, quel effort fait pour l’environnement. Observez comme le maraichage est devenu plus « vert », comme les pulvérisateurs s’effacent de ces champs maraichers ! En effet, les technologies comme les ca- méras 3D permettent aux nouvelles machines à désherber d’être plus efficaces et de repérer toujours plus d’adven- tices. De plus, les moteurs électriques évitent la pollution qu’il y avait autrefois. Enfin, voyez comme la robotisation et l’intelligence artificielle - bien réelle dans nos champs et nos villes- ont su at- teindre toutes les filières agricoles : des céréaliers aux vignerons en passant par les maraichers et les producteurs de betteraves et de pommes de terre, personne n’est laissé sur le côté de la route. Bref, le progrès est immense et les avancées économiques, sociales et environnementales sont bel et bien actées ! Victor Simon LES MULTINATIONALES S’ENGOUFFRENT DANS L’AGRICULTURE DE PRÉCISION ET CONNECTÉE Aujourd’hui, à l’aube du quart de ce 21ème siècle, Google et ses centaines de satellites en orbite autour du globe s’in- vestissent plus que jamais dans l’agriculture de précision et connectée. Avec le projet iFarmSat, la firme Américaine a frappé fort dans le monde agricole. L’offre iFarmSat comprend un logiciel personnalisé permettant à l’exploitant de suivre l’avancée de ses cultures en temps réel. De plus, différentes autres fonctionnalités sont disponibles comme la gestion de l’assolement, des rotations possibles, le suivi des fumures, les amendement etc… Le tarif pour l’abonne- ment annuel est quant à lui compris entre 500 euros pour la formule de base et 1200 euros pour le suivi complet afin de piloter au mieux son exploitation, de façon globale et sécurisée. Microsoft mise sur les bio-technologies Second mastodonte tout droit venu de la célèbre Silicon Valley : Microsoft, qui après huit ans de recherche et développement, met en avant le fleuron de sa « bio-tech- nologie ». Des millions de nanocellules inoffensives pour l’organisme humain sont ajoutées aux intrants épandus ou pulvérisés dans les champs afin de contrôler au mieux les besoins de la plante. Elle les absorbe afin que les robots autonomes de la même marque puissent travailler jour et nuit en fonction des besoins de chacune d’entre elles. Cela entraine une économie énorme d’intrant et de traitement phytosanitaire. La course à l’équipement agricole est lancée Comme à l’époque du plan Marshall et du redressement des pays Européens, la course à l’équipement agricole est redevenue d’actualité. Cependant, l’enjeu n’est pas le même. Hier le but était de nourrir une nation, aujourd’hui il est de nourrir la planète entière tout en la respectant. Avec la mise en place de culture dans les déserts arides et les nouvelles technologie novatrices, l’objectif semble beau- coup plus atteignable qu’il y a dix ans. Louis Marcel et Sébastien Lefeu, envoyé spécial au CES 2024 de Los Angeles. POÈME : Goutez les fruits merveilleux, Les légumes et céréales de nos champs, Observez comme leur saveur nous rend heureux, Et que les gens en sont contents, Voyez comme l’agriculture a évolué, Depuis le temps d’nos grands-parents, Et que les gens sont impressionnés, Lorsqu’ils voient les robots dans nos champs, On nous disait que jamais on n’y arrive- rait, Que nos ambitions on les ravalerait, Mais rendez-vous compte que la déter- mination, Elle a toujours servi nos ambitions, Prenez deux minutes de votre temps, Pour voir que de nos champs, Les hommes sont absents, Mais contemplez ces bêtes métalliques, Qui rendent les agriculteurs un peu plus chics, Mais surtout, n’oubliez pas de leur dire merci, Car ce sont elles qui produisent notre riz, Soyons fiers de nos agriculteurs, Qui du changement, n’ont pas eu peur. UNE JOURNÉE À LA FERME AVEC MARIE, AGRICULTRICE 4.0 Marie DUPRES, « ancienne » étudiante de l’IHEDREA âgée de 26 ans, nous a ouvert les portes de son exploitation à la pointe de la technologie. Marie gère une exploitation de 150 hectares de cultures (blé, orge colza, maïs, soja, poids, trèfle, betteraves) et un troupeau laitier de 110 vaches laitières en Picardie. Elle commence sa journée en vérifiant que ses engins électriques ont bien chargé leurs batteries toute la nuit, grâce aux panneaux solaires installés sur ses toitures de ses bâtiments, qui lui permettent d’être autosuffisante en matière d’électricité pour sa ferme. Dans la grange, plus de gros tracteurs classiques, mais des tracteurs autonomes, sans cabines, équipés de GPS dans lequel elle insert la cartographie qu’elle a réalisée à l’aide de ses drones. Toutes ses parcelles sont surveillées afin de déterminer les besoins des plantes : besoin en amendements, stress hydrique, maladies etc… L’irrigation et la dispersion des intrants sont donc optimisées. Dans l’étable, Marie va inspecter avec minutie son troupeau. Ici, plus de salle de traite, mais seulement deux robots autonomes pour les vaches. Marie économise donc en moyenne 4 heures d’astreinte par jour (des heures précieuses pour s’occuper de sa communication et pour aller échanger sur les réseaux sociaux avec d’autres agri- culteurs connectés et les consommateurs), même si tous les jours, elle prend du temps pour s’assurer du bon fonctionnement de ses équipements. Marie est autosuffisante également pour l’alimentation de ses bêtes. Elle produit et transforme l’alimentation à partir des matières premières qu’elle cultive. Il y a un an et demi, Marie a investi dans un nouveau bâtiment, pra- tique et innovant. A l’intérieur elle y range ses outils et sur le toit, elle développe des cultures maraîchères ! Salades, tomates, fraises et herbes aromatiques poussent sur les 800 m2 de terres aménagées. Prochainement ouvrira une petite boutique à l’entrée du corps de ferme, pour développer la vente directe. Marie envisage de déve- lopper l’activité de maraîchage d’ici deux ans, étant donné le succès que cela a suscité. Elle y vendra aussi lait et produits laitiers transfor- més, en partenariat avec son voisin éleveur également. Enfin, tous les déchets issus de l’exploitation sont transformés par méthaniseur installé par un groupement d’une quinzaine d’agricul- teurs du canton. Nous souhaitons bonne chance à Marie pour la réalisation de ses projets. Clémence Legrand et Jeanne Voisin Nous sommes le 16 mai 2024, les moissons de la campagne passée ont été abondantes et la France a retrouvé sa place à l’export. Outre les signaux positifs dégagés par l’agriculture ces dernières années, les exploitations sont essentiellement marquées par une arrivée massive des nouvelles technologies. En effet les problématiques de com- pétitivité et de main d’œuvre qui planaient sur le secteur il y a 10 ans ont été résolues par la technologie. Les agriculteurs sont aujourd’hui de plus en plus indépendants dans leur prise de décision grâce à des outils toujours plus performants. La main d’œuvre est de moins en moins présente sur les exploitations. En effet l’arrivée dans le début des années 20, des tracteurs autonomes a remplacé celle-ci. En élevage, les vaches sont traites exclusive- ment par des robots et l’alimentation est également totalement automatisée. Les agriculteurs autrefois réticents à l’arrivée de ces nouveautés dans les exploitations n’ont pas eu le choix pour pallier au manque de main d’œuvre, d’investir dans ces outils. Déjà à la fin des années 10 ces bouleversements se dessinaient et se sont accélérés. Je me remémore le salon international de l’agriculture de 2018 où l’on ressentait déjà ses évolutions avec la pré- sence de plus en plus importante de start-up plus innovantes les unes que les autres. Les robots créés pour interve- nir de manière autonome mais aussi pour aider l’humain dans son travail, étaient déjà opérationnels et prêts à être commercialisés. Les agriculteurs ont pris le pas de ce changement et ont investi dans ces outils. Il y a encore peu de temps les exploitations étaient totalement indépendantes d’un point de vue des données et de l’information. Aujourd’hui, tout est heureusement mutualisé et interdépendant : la météo est enregistrée et partagée par les agriculteurs eux même, les machines sont aussi connectées et les exploitants peuvent partager leurs ré- glages en temps réel dans une recherche de performance technique et économique optimale. La performance passe par la transparence et la technologie est là pour l’accompagner. Gauthier Ledru LES VENTES D’OEUFS LOCAUX VOLANTS S’ENVOLENT A l’aube de 2025, nos œufs conquirent le ciel Français. Depuis peu, Amazon s’est accaparé le marché de la livraison d’œufs frais à domicile par drones. Et voici le parcours que vos œufs réalisent chaque matin avant d’atterrir les as- siettes des parisiens. En premier lieu les œufs sont rassemblés, nettoyés et emballés dans les exploitations agricoles partenaires, présentes dans toute l’Ile de France. Dans un second temps la flotte de drones d’Amazon entre en action. Les drones décollent de leurs différentes plateformes logistiques basées un peu partout dans le département où ils font le plein de batterie fournies par énergie solaire et où ils sont entretenus et réparés. Une fois prêt le drone se rend sur l’exploitation grâce à un système de guidage par satellite totalement autonome et fiable, et va collecter les œufs du jour pré-emballés pour ensuite les livrer aux consommateurs finaux inscrits à ce service proposé par Amazon qui compte aujourd’hui 200 clients dont de grands hôtels de luxe. Victor Burte et Guillaume de la Boissière UN NOUVEAU PAYSAGE AGRICONNECTÉ Journal ludique et un peu science-fictionnel réalisé par les élèves du Projet tutoré 2018 IHEDREA / agridées avec les élèves de 1ère et 2ème années, et leur enseignante Marie-Laure Hustache. Merci à Mahé Parisse qui a mis en forme le document. Imprimé par le robot imprimeur n°23GGRODONEDEXB12 à Paris – La Défense et livré par Drone express le 15 mai 2024 16 mai 2024

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Page 1: IHEDREA - agriDées€¦ · L’AGRICULTURE DE PRÉCISION ET CONNECTÉE Aujourd’hui, à l’aube du quart de ce 21ème siècle, Google et ses centaines de satellites en orbite autour

IHEDREANEWS

Il est bien loin le temps où Naïo Technologies présentait ses premiers produits robotiques au Forum International de robotique des 29 et 30 novembre 2017. En effet, la start-up toulousaine a bien poussé en sept ans et a su faire preuve d’ingéniosité. Fini les produits de « luxe » réservés aux exploitations les plus importantes et bienvenue à la standardisation des produits jugés il y a encore une petite décennie comme « outils du futur ». Vous ne vous rendez pas compte du changement ? Regardez dans les champs et faites une comparaison avec la décennie précédente. Où sont passés les tracteurs conduits manuellement ? A la casse ! Par contre, observez comme les champs grouillent de bêtes mécanisées puissante, efficaces, économes en énergie, et qui font tout le travail des agriculteurs d’autrefois, quel changement ! Et quel progrès écologique, quel effort fait pour l’environnement. Observez comme le maraichage est devenu plus « vert », comme les pulvérisateurs s’effacent de ces champs maraichers ! En effet, les technologies comme les ca-méras 3D permettent aux nouvelles machines à désherber d’être plus efficaces et de repérer toujours plus d’adven-tices. De plus, les moteurs électriques évitent la pollution qu’il y avait autrefois.Enfin, voyez comme la robotisation et l’intelligence artificielle - bien réelle dans nos champs et nos villes- ont su at-teindre toutes les filières agricoles : des céréaliers aux vignerons en passant par les maraichers et les producteurs de betteraves et de pommes de terre, personne n’est laissé sur le côté de la route.Bref, le progrès est immense et les avancées économiques, sociales et environnementales sont bel et bien actées !

Victor Simon

LES MULTINATIONALES S’ENGOUFFRENT DANS

L’AGRICULTURE DE PRÉCISION ET CONNECTÉE

Aujourd’hui, à l’aube du quart de ce 21ème siècle, Google et ses centaines de satellites en orbite autour du globe s’in-vestissent plus que jamais dans l’agriculture de précision et connectée. Avec le projet iFarmSat, la firme Américaine a frappé fort dans le monde agricole. L’offre iFarmSat comprend un logiciel personnalisé permettant à l’exploitant de suivre l’avancée de ses cultures en temps réel. De plus, différentes autres fonctionnalités sont disponibles comme la gestion de l’assolement, des rotations possibles, le suivi des fumures, les amendement etc… Le tarif pour l’abonne-ment annuel est quant à lui compris entre 500 euros pour la formule de base et 1200 euros pour le suivi complet afin de piloter au mieux son exploitation, de façon globale et sécurisée.

Microsoft mise sur les bio-technologiesSecond mastodonte tout droit venu de la célèbre Silicon Valley : Microsoft, qui après huit ans de recherche et

développement, met en avant le fleuron de sa « bio-tech-nologie ». Des millions de nanocellules inoffensives pour l’organisme humain sont ajoutées aux intrants épandus ou pulvérisés dans les champs afin de contrôler au mieux les besoins de la plante. Elle les absorbe afin que les robots autonomes de la même marque puissent travailler jour et nuit en fonction des besoins de chacune d’entre elles. Cela entraine une économie énorme d’intrant et de traitement phytosanitaire.

La course à l’équipement agricole est lancéeComme à l’époque du plan Marshall et du redressement des pays Européens, la course à l’équipement agricole est redevenue d’actualité. Cependant, l’enjeu n’est pas le même. Hier le but était de nourrir une nation, aujourd’hui il est de nourrir la planète entière tout en la respectant. Avec la mise en place de culture dans les déserts arides et les nouvelles technologie novatrices, l’objectif semble beau-coup plus atteignable qu’il y a dix ans.

Louis Marcel et Sébastien Lefeu, envoyé spécial au CES 2024 de Los Angeles.

POÈME :Goutez les fruits merveilleux,

Les légumes et céréales de nos champs,

Observez comme leur saveur nous rend heureux,

Et que les gens en sont contents,

Voyez comme l’agriculture a évolué,Depuis le temps d’nos grands-parents,Et que les gens sont impressionnés, Lorsqu’ils voient les robots dans nos

champs,

On nous disait que jamais on n’y arrive-rait,

Que nos ambitions on les ravalerait,Mais rendez-vous compte que la déter-

mination, Elle a toujours servi nos ambitions,

Prenez deux minutes de votre temps, Pour voir que de nos champs,

Les hommes sont absents,

Mais contemplez ces bêtes métalliques,Qui rendent les agriculteurs un peu plus

chics, Mais surtout, n’oubliez pas de leur dire

merci, Car ce sont elles qui produisent notre

riz,Soyons fiers de nos agriculteurs,

Qui du changement, n’ont pas eu peur.

UNE JOURNÉE À LA FERME AVEC MARIE, AGRICULTRICE 4.0Marie DUPRES, « ancienne » étudiante de l’IHEDREA âgée de 26 ans, nous a ouvert les portes de son exploitation à la pointe de la technologie. Marie gère une exploitation de 150 hectares de cultures (blé, orge colza, maïs, soja, poids, trèfle, betteraves) et un troupeau laitier de 110 vaches laitières en Picardie. Elle commence sa journée en vérifiant que ses engins électriques ont bien chargé leurs batteries toute la nuit, grâce aux panneaux solaires installés sur ses toitures de ses bâtiments, qui lui permettent d’être autosuffisante en matière d’électricité pour sa ferme. Dans la grange, plus de gros tracteurs classiques, mais des tracteurs autonomes, sans cabines, équipés de GPS dans lequel elle insert la cartographie qu’elle a réalisée à l’aide de ses drones. Toutes ses parcelles sont surveillées afin de déterminer les besoins des plantes : besoin en amendements, stress hydrique, maladies etc… L’irrigation et la dispersion des intrants sont donc optimisées.Dans l’étable, Marie va inspecter avec minutie son troupeau. Ici, plus de salle de traite, mais seulement deux robots autonomes pour les vaches. Marie économise donc en moyenne 4 heures d’astreinte par jour (des heures précieuses pour s’occuper de sa communication et pour aller échanger sur les réseaux sociaux avec d’autres agri-culteurs connectés et les consommateurs), même si tous les jours, elle prend du temps pour s’assurer du bon fonctionnement de ses équipements. Marie est autosuffisante également pour l’alimentation de ses bêtes. Elle produit et transforme l’alimentation à partir des matières premières qu’elle cultive.Il y a un an et demi, Marie a investi dans un nouveau bâtiment, pra-tique et innovant. A l’intérieur elle y range ses outils et sur le toit, elle développe des cultures maraîchères ! Salades, tomates, fraises et herbes aromatiques poussent sur les 800 m2 de terres aménagées. Prochainement ouvrira une petite boutique à l’entrée du corps de ferme, pour développer la vente directe. Marie envisage de déve-lopper l’activité de maraîchage d’ici deux ans, étant donné le succès que cela a suscité. Elle y vendra aussi lait et produits laitiers transfor-més, en partenariat avec son voisin éleveur également. Enfin, tous les déchets issus de l’exploitation sont transformés par méthaniseur installé par un groupement d’une quinzaine d’agricul-teurs du canton. Nous souhaitons bonne chance à Marie pour la réalisation de ses projets.

Clémence Legrand et Jeanne Voisin

Nous sommes le 16 mai 2024, les moissons de la campagne passée ont été abondantes et la France a retrouvé sa place à l’export. Outre les signaux positifs dégagés par l’agriculture ces dernières années, les exploitations sont essentiellement marquées par une arrivée massive des nouvelles technologies. En effet les problématiques de com-

pétitivité et de main d’œuvre qui planaient sur le secteur il y a 10 ans ont été résolues par la technologie. Les agriculteurs sont aujourd’hui de plus en plus indépendants dans leur prise de décision grâce à des outils toujours plus performants. La main d’œuvre est de moins en moins présente sur les exploitations. En effet l’arrivée dans le début des années 20, des tracteurs autonomes a remplacé celle-ci. En élevage, les vaches sont traites exclusive-ment par des robots et l’alimentation est également totalement automatisée. Les agriculteurs autrefois réticents à l’arrivée de ces nouveautés dans les exploitations n’ont pas eu le choix pour pallier au manque de main d’œuvre,

d’investir dans ces outils. Déjà à la fin des années 10 ces bouleversements se dessinaient et se sont accélérés. Je me remémore le salon international de l’agriculture de 2018 où l’on ressentait déjà ses évolutions avec la pré-sence de plus en plus importante de start-up plus innovantes les unes que les autres. Les robots créés pour interve-nir de manière autonome mais aussi pour aider l’humain dans son travail, étaient déjà opérationnels et prêts à être

commercialisés. Les agriculteurs ont pris le pas de ce changement et ont investi dans ces outils. Il y a encore peu de temps les exploitations étaient totalement indépendantes d’un point de vue des données et de l’information. Aujourd’hui, tout est heureusement mutualisé et interdépendant : la météo est enregistrée et partagée par les agriculteurs eux même, les machines sont aussi connectées et les exploitants peuvent partager leurs ré-glages en temps réel dans une recherche de performance technique et économique optimale. La performance passe

par la transparence et la technologie est là pour l’accompagner.

Gauthier Ledru

LES VENTES D’OEUFS LOCAUX VOLANTS S’ENVOLENT

A l’aube de 2025, nos œufs conquirent le ciel Français. Depuis peu, Amazon s’est accaparé le marché de la livraison d’œufs frais à domicile par drones. Et voici le parcours que vos œufs réalisent chaque matin avant d’atterrir les as-

siettes des parisiens. En premier lieu les œufs sont rassemblés, nettoyés et emballés dans les exploitations agricoles partenaires, présentes dans toute l’Ile de France. Dans un second temps la flotte de drones d’Amazon entre en action. Les drones décollent de leurs différentes plateformes logistiques basées un peu partout dans le département où ils font le plein de batterie fournies par énergie solaire et où ils sont entretenus et réparés. Une fois prêt le drone se rend sur

l’exploitation grâce à un système de guidage par satellite totalement autonome et fiable, et va collecter les œufs du jour pré-emballés pour ensuite les livrer aux consommateurs finaux inscrits à ce service proposé par Amazon qui compte

aujourd’hui 200 clients dont de grands hôtels de luxe.

Victor Burte et Guillaume de la Boissière

UN NOUVEAU PAYSAGE

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BIENVENUE À LA FERME

MONTPARNASSE

Ce week-end, plus de 500 per-sonnes y compris le Président de la République et de la Mi-nistre de l’agriculture et de l’ali-mentation sont venus à l’inaugu-ration de la tant attendue « tour Montparnasse version 2024 ». Jamais l’agriculture n’avait été aussi présente dans les villes. La Tour Montparnasse inaugu-rée en 1973, a connu en 2019 sous l’ère Macron le lancement d’un ambitieux projet de rénova-tion. Ce projet vient d’être ter-miné comme promis en 2024 à l’occasion des Jeux Olympiques organisés en France. Ce pro-jet a pour but de rendre cette tour économe et de réduire sa consommation en énergies. Au programme : panneaux pho-tovoltaïques sur le sommet du gratte-ciel, collecteurs de pluie, ventilation naturelle grâce aux vents à 70%, et jardin d’hiver. Une serre agricole de 18 mètres de haut, afin de pratiquer l’agri-culture urbaine hors sol, fournira des produits issus de ce potager destinés aux restaurants de la tour. Autre innovation : la « ferme Montparnasse » construite en partie sur le toit afin de retrou-ver un climat naturel, ce terrain sera disponible à la clientèle sur le principe de la cueillette. Ce projet a été entièrement finan-cé de manière privé et réalisé par une équipe d’architectes tous reconnus pour avoir réa-lisé des projets d’exceptions : Franklin Azzi, Frédéric Chartier, Pascale Dalix, Mathurin Har-del, Cyrille Le Bihan de la so-ciété AOM (agence pour l’opé-ration Maine-Montparnasse).

Cléa Carrée

INTERVIEW EXCLUSIVEArnono Amidulysse a

répondu à nos questions !

Dans l’intimité de la salle de rédaction de l’IHEDREA News, un évènement exceptionnel est en train de se produire : l’interview d’un des plus reconnus et fabuleux penseur de l’agriculture de de-main. Embarquez dès maintenant dans l’aventure avec nous, celle du futur, celle de nos espoirs et de nos rêves les plus fous. Pour l’instant, elle n’appartient qu’à nous. Bientôt, ce sera celle de nos vies quotidiennes, à tous. Eh oui, vous l’aurez sans doute compris, nous avons l’honneur et le privilège de recueillir les propos d’Arnono Amidulys-se, notre actuel et tout Premier Secré-taire d’État en charge de la robotique agricole de toute l’histoire de la Répu-blique Française, auprès de la Ministre de l’Agriculture et de l’alimentation ! Nous avons le plaisir de vous présenter un extrait de notre riche conversation : - Bonjour M. le Ministre et bienvenue dans les locaux de l’IHEDREA News. Merci d’avoir répondu à notre invitation. - C’est moi qui vous remercie. - Tout d’abord, je voulais évoquer votre nomination auprès du ministre que vous connaissez bien. On rappelle à nos lecteurs que vous êtes le tout pre-mier secrétaire d’Etat en charge de la Robotique agricole. Pensez-vous que la création de ce poste était une nécessité ou était-il trop tôt ? - Eh bien voyez-vous, je pense que le Président de la République a pris une décision ambitieuse et que les évolu-tions récentes dans le domaine agricole favorisent cette initiative. Je vais prendre deux minutes pour justifier mon propos. Premièrement, il n’y a jamais eu autant de lancement de nouvelles technologies dans toute l’histoire du monde. Si on compare avec ce que nos grands-pa-rents et nos arrières grands-parents ont connu, on peut observer qu’il y a beaucoup moins, voire plus du tout de main d’œuvre agricole dans les champs. Prenons un exemple, simple et précis, les betteraves montées. Autrefois, nom-breux étaient les jours où les agriculteurs sillonnaient leurs champs à pieds avec leur famille et employés pour arracher les betteraves montées de leurs par-celles. Aujourd’hui ? Je n’en vois plus ! Ce que je vois, ce sont des machines, des robots guidés par le système GPS. On est même allés plus loin que ce que l’on imaginait il y a encore une dizaine d’années puisque désormais, la pré-sence de l’agriculteur n’est pas néces-saire pour assurer le fonctionnement des machines à moteur : le GPS s’en charge. Deuxièmement, la robotique agricole étant un sujet complexe, nou-veau et important, il semble évident que ma présence au gouvernement soit justi-fiée. Alors oui, je pense qu’il était temps de créer ce poste de secrétaire d’Etat au

sein du gouvernement car la robotique agricole prend une place qu’elle n’a jamais prise auparavant et est devenue prépondérante. - Justement, la robotisation de l’agri-culture a été importante ces dernières années : pensez-vous que la croissance va se poursuivre ou s’essouffler ? - Le génie de l’homme est immense mais cela ne peut empêcher que désor-mais toutes les pratiques agricoles sont robotisées et qu’il devient très compliqué de créer une machine qui ait une nou-velle fonction. Seulement, ces machines on peut les perfectionner. Par exemple, ce qui n’est pas automatique peut être automatisée, ce qui est lent peut devenir rapide, ce qui couvre une petite surface peut en couvrir une plus grande. Mais surtout, ce qui est le plus important selon moi dans l’époque où nous vivons, c’est de faire en sorte que toutes les innova-tions futures respectent plus que leurs prédécesseurs l’environnement. C’est-à-dire moins de consommation d’énergie fossile. Pour ce faire, de nombreuses pistes sont aujourd’hui étudiées. Alors, pour synthétiser un peu ma réponse, je dirais que l’on risque de voir moins de nouvelles machines révolutionnaires mais plus d’évolution des machines existantes. - Vous évoquez l’aspect environnemen-tal de la robotisation de l’agriculture et il me vient à l’esprit une interrogation : le progrès technologique a-t-il permis de réduire les intrants chimiques et pro-duits phytosanitaires comme cela était envisagé il y a 10 ans ? -Votre question vient à point puisque le rapport annuel de l’organisme en charge de la sécurité sanitaire des productions végétales est paru la semaine dernière. Le constat est sans appel : la présence de produits phytosanitaires dans le sol est toujours d’actualité mais les doses sont plus infiniment plus faibles qu’au-paravant. Il ne fallait pas se leurrer, nous savions pertinemment que l’inno-vation technologique ne suffirait pas à annihiler complètement la pulvérisation de produits phytosanitaires dans les champs. Seulement, nous savions que l’usage de drones, de capteurs et de nombreuses autres technologies permet-traient de mieux réguler l’apport de ces produits. De plus, de nouvelles pratiques culturales, plus économes en produits chimiques, à base de biosolutions se sont associées à cette robotisation et ont donc permis de répondre aux attentes étatiques : réduire en masse l’usage des produits phytosanitaires. (…)-Merci beaucoup M. le Ministre d’avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions et d’être venu. -Ce fut un réel plaisir.

Propos recueillis par Victor Simon, et pris en note par son robot-assistant

L’ESSOR DES FERMES SOUTERRAINES DE LEGUPARISL’année passée a été très fructueuse concernant les productions de légumes et de champignons dans les caves de Paris. La surface de production a atteint des sommets, et l’on recense pour la société Le-guParis près de 115 hectares culti- vés sur l’ensemble de l’agglomération parisienne. En effet, la superficie ne cesse d’aug- menter avec près de 40 nouveaux hectares mis à disposition par des sociétés mais aussi par des particuliers dus à la vacance des parkings souterrains. La sup- pression des véhicules circulant dans la capitale depuis 2023 a laissé place dans certains de ces emplacements à diverses cultures, qui se font dans des bacs de 250 litres en carbone.La volonté qu’a eu cette so- ciété de réintégrer l’agriculture en ville est saluée puisque l’idée de consommer local séduit les franciliens, qui, au demeurant ne mettent pas longtemps à vider les rayons des magasins. Imbriquer le monde urbain et l’agriculture n’a pas été une mince à faire pour les fonda- teurs de LeguParis, selon eux, c’est un défi qu’ils avaient à relever. Les deux fondateurs, tous deux sortis de l’IHE-DREA, ont su faire face grâce à la formation qu’ils ont reçue, aux principales problématiques d’ordre juridique et économiques qui se sont posées à eux. La so-ciété se développe en ce moment à vitesse grand V sur le site de la Défense (92) en accroissant ses capacités de productions verticales. La simple végétalisation des tours est dépassée et les techniques déve-loppées par LeguParis permettent en effet la culture en grandes quantités de légumes comestibles, et ce verticalement. Il a été développé dans les tours de bureaux des systèmes de plateaux qui viennent et ce successivement bénéficier du soleil durant une dizaine de minutes. L’électricité consommée pour faire fonctionner le mécanisme des plateaux est assuré par des panneaux solaires présent sur les toits et certaines vitres équipées des tours du centre d’affaires.

Charles Bellenger-Piedelievre, henri Gallois et Rémy de la Chaise

100% DES FRITES MCDONALD’S SONT BIO !

Un défi relevé par le géant des fast-food qui s’adapte aux besoins et propose désormais des

frites 100% Bio dans toutes ses enseignes.

La demande des consommateurs en produits provenant de l’agriculture biologique a considéra-blement augmenté ces dernières années. En effet, 70% de la population française mange minimum

un produit bio par jour. C’est pourquoi McDonald’s a choisi de répondre à l’attente de sa clientèle et de proposer 100% de ses frites dans ses 2000

magasins français provenant de pommes de terre cultivées en agriculture biologique, c’est-à-dire sans ajout de produits phytosanitaires de synthèse. De-puis 2013, toutes les frites provenaient de pommes

de terre McCain cultivées en France. Dans la continuité de ce changement, McDonald’s conti-nue de travailler avec McCain et son système de certification blockchain pour le déploiement de ce

grand changement : ainsi les frites proposées dans ce fast-food seront 100% Bio et 100% françaises,

de quoi développer encore plus cette conduite culturale en France. Autre nouveauté 100% durable : terminé le plastique ! Les jouets des HappyMeal

sont désormais en bois et matière totalement recy-clables.

Suzie Terrier

SURVEILLANCE DES TROUPEAUX AFRICAINS ET DES PARCELLES

AVEC DES OUTILS 100% AFRICAINSTour d’Horizon sur l’Agtech africaine qui n’est pas en reste tant ce continent est en voie d’entériner son indépendance

croissante dans ce secteur majeur du XXIème siècle. Depuis quelques années, des chercheurs et chefs d’entre-prise africains ont fait un retour fracassant dans leur pays d’origine, à l’image des fondateurs de la startup “Robica”

crée en 2023 et véritable vivier d’innovation dynamique au Sénégal.

Aujourd’hui, le survol et le contrôle des parcelles cultivées de Mustafa s’effectue ainsi depuis son bureau grâce aux nouveaux drones qui durant toute la nuit ont repéré les

zones à problèmes et les ont analysées dans le but de lui faciliter les traitements sur son exploitation. À quelques

pas de là, Ali vient de recevoir la notification sur son por-table qu’une des chèvres de son troupeau, partie brouter sous le contrôle de son DOT (Dog-Bot), commençait à

dangereusement s’éloigner de l’itinéraire pré programmé du DOT. Mais il n’y a aucune raison de s’inquiéter en ce début de matinée car grâce aux capteurs sur ses brebis, il sait exactement où se trouvent celles-ci...et anticiper les mises en danger et les fugues. Un peu plus loin on

retrouve Moussa qui après cette journée commence à ran-ger tout son matériel. Quelques secondes plus tard, nous voyons arriver ses tracteurs autonomes qui prennent la

direction du hangar, ses drones de veille et de contrôle qui reviennent au point de charge avant de repartir collecter des informations durant la nuit. Ses DOT ramènent aussi les troupeaux aux étables. Assez perfectionniste, l’agricul-teur fera un dernier tour de toute sa ferme connectée afin

de s’assurer que tout est en ordre.Il est courant depuis peu de voir dans les exploitations

en Afrique ces robots automates qui approvisionnent les exploitations en eau et en nourriture pour les animaux,

mais aussi ces fameux DOT destinés à la surveillance des précieux troupeaux, les tracteurs autonomes et les drones fabriqués et commercialisés en Afrique par des Africains.

Charlemagne Tchamsi IA : Intelligence Agricole- Jan Lagardère