ides: le sdang - aulnaycap.files.wordpress.comenqu a te portables,wi-fi ... d'impact sanitaire...

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A 'ENQU TE PORTABLES, WI-FI ••• LE IDES: SDANG En pleine installation de la 4G~ les risques sanitaire aux nouvelles technologies divisent les spécialis e Portables, micro-ondes, tablettes ... Et si ces objets devenus incontournables étaient moins inoffensifs qu'on ne le cr - .; PAR BENYAHIA-KOUIDER Iles sont inodores et incolores. Mais sont-elles pour autant inoffensives? Les ondes électro- magnétiques sont partout. Téléphones por- tables, sans fil, wi-fi, tablettes, consoles de jeux ... Et plus les radiofréquences envahissent notre quotidien, plus elles suscitent méfiance et inquiétude. Alors que les opérateurs de téléphonie sonr en train de déployer la 4G qui permet de télécharger en quelques secondes des films sur son mobile et de desser- vir toutes les zones rurales, les associations enviro e- mentales et les écologistes se désolent qu' e étude d'impact sanitaire n'ait été lancée à ce jour. Pour ne pas gêner les industriels? La 4G, ce sont des milliards d'inves- tissements, la survie des trois opérateurs talonnés par Free sur le marché du mobile et des mil- liers d'emplois. Et pour réduire la fracture numérique, devenue une priorité nationale, on imposera à la population une augmentation de 5()';i de l'exposition aux ondes. Com- ~être sûr que cette nouvelle tech- nologie n'aura aucun effet sur la samé ? Pour les maires, le sujet est devenu explosif, surtout à l'approche des municipales. Souvent interpel- ées dès qu'un opérateur veut instal- ler une antenne-relais devant une crèche ou une école, les communes Le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin (photo), a annoncé que le rapport très attendu de l'Anses, Agence nationale de Sécurité sanitaire de 11\lirnentation, de l'Environnement et du Travail, dirigée par Marc Mortureux, serait présenté le 15octobre. Les experts mandatés par rétablissement public doivent donner leur avis sur toutes les études scientifiques produites dans le monde depuis2009. LE NOUVEL OBSERVATEUR26SEP'I'EMBRE2Ol3-I--255l 18 nu~~~_~~.~~:ei~~rnœsur la sanzé _ =.:-c....-=--::..=:- -'" :=a:iecine nuclézire ~ - :-.=.:-:= il est catéga:5 ; *'Ides en double - . dans le monde 7", ti que les pt:II:ÏErZ ;es effets desontizs..~ iiesexpli- cations ;. uernet et se raccro - ibilite comme _-_~ :!?posé, le professeer :::e :;apornme, 70 ans, ~ ce pro- . ère que l'électJl)5e::.5aS::=~,~:::·li='" des nou-

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A

'ENQU TE

PORTABLES,WI-FI •••

LEIDES:

SDANGEn pleine installation de la 4G~les risques sanitaire

aux nouvelles technologies divisent les spécialis ePortables, micro-ondes, tablettes ... Et si ces objets devenusincontournables étaient moins inoffensifs qu'on ne le cr - .;

PAR BENYAHIA-KOUIDER

Iles sont inodores et incolores. Mais sont-ellespour autant inoffensives? Les ondes électro-magnétiques sont partout. Téléphones por-tables, sans fil, wi-fi, tablettes, consoles dejeux ... Et plus les radiofréquences envahissentnotre quotidien, plus elles suscitent méfiance

et inquiétude. Alors que les opérateurs de téléphonie sonren train de déployer la 4G qui permet de télécharger enquelques secondes des films sur son mobile et de desser-vir toutes les zones rurales, les associations enviro e-mentales et les écologistes se désolent qu' e étuded'impact sanitaire n'ait été lancée à ce jour. Pour ne pasgêner les industriels? La 4G, ce sont des milliards d'inves-tissements, la survie des trois opérateurs talonnés par Free

sur le marché du mobile et des mil-liers d'emplois. Et pour réduire lafracture numérique, devenue unepriorité nationale, on imposera à lapopulation une augmentation de5()';i de l'exposition aux ondes. Com-

~être sûr que cette nouvelle tech-nologie n'aura aucun effet sur lasamé ? Pour les maires, le sujet estdevenu explosif, surtout à l'approchedes municipales. Souvent interpel-ées dès qu'un opérateur veut instal-ler une antenne-relais devant unecrèche ou une école, les communes

Leministre de l'Ecologie, Philippe Martin (photo), a annoncéque le rapport très attendu de l'Anses, Agence nationalede Sécurité sanitaire de 11\lirnentation, de l'Environnementet du Travail, dirigée par Marc Mortureux, serait présentéle 15octobre. Les experts mandatés par rétablissement publicdoivent donner leur avis sur toutes les études scientifiquesproduites dans le monde depuis2009.

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nu~~~_~~.~~:ei~~rnœsurla sanzé _ =.:-c....-=--::..=:- -'" :=a:iecinenuclézire ~ - :-.=.:-:= il estcatéga:5 ; *'Ides endouble - . danslemonde 7", ti quelespt:II:ÏErZ ;eseffetsdesontizs..~ iiesexpli-cations ;. uernet etse raccro - ibilitecomme _-_~:!?posé, leprofesseer :::e:;apornme,70 ans, ~ ce pro-

. ère quel'électJl)5e::.5aS::=~,~:::·li='" des nou-

velles maladies environnementales,au même titre que les pathologiesdues à l'amiante, aux pesticides etautres perturbateurs endocriniens. Atous ceux qui l'accusent de charlata-nisme, il rétorque : « Pasteur aussiétait regardé avec méfiance par sesconfrères jusqu'à ce qu'il découvre lesmicrobes !»

''Tchennobile''Président de l'Artac (Association

pour la Recherche thérapeutiqueanticancéreuse), Dominique Bel-pomme a ouvert une consultationpour tous ceux qui ne trouventaucune réponse à leurs souffrances.Les patients viennent de tout l'Hexa-gone et même de l'étranger commeAnne- Laure, traductrice pour uneorganisation internationale àGenève. La première séance dure engénéral une heure trente. Le pro-fesseur Belpomme interroge lespatients sur leurs intolérances

Pour lesmaires,le sujet estdevenuexplosif,surtout àl'approchedes muni-cipales.

alimentaires, d'éventuels antécé-dents psychiatriques, leur mode devie, leur dernier téléphone, leursalliages dentaires et même les mor-sures de tiques, qui peuvent attaquerle système nerveux. Atteinte de sclé-rose en plaques, Anne-Laure souffrede migraines, de picotements aubout des doigts et de la langue, desensations de brûlure au visage, denausées, vertiges, douleurs abdo-minales, allergie aux produits d'en-tretien, crises d'asthme ... « Je vaissans doute remettre en cause ce dia-gnostic, lui explique-t-il. Il sepeut quevous souffriez d'une forme particu-lière de MCS (Multiple Chemical Sen-sitivity). Les patients qui en sontatteints sont souvent plus sensibles àune exposition prolongée aux ondes. »Outre la suppression définitive duportable et un déménagement,Dominique Belpomme ordonne à laGenevoise des tests sanguins et deséchographies du cerveau.

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Quand on parle de rayonnement, ilfaut distinguer les ondes émises parles téléphones portables de celles desantennes-relais. Plusieurs études ontmontré que l'utilisation excessive(plus d'une heure par jour pendantcinq ans) du téléphone portable sansoreillette peut augmenter les risquesde tumeur au cerveau et avoir deseffets négatifs sur la fertilité mascu-line. En 2010, on avait parlé de«Tchermobile », jeu de mots macabrerappelant qu'après la catastrophe deTchernobyl le nombre de cancers dela thyroïde avait explosé. Rien decomparable avec les portables. Lesusages ont changé. Les utilisateursenvoient plus de SMS et passentmoins de temps l'oreille vissée auportable... et les constructeurs sesont appliqués à fabriquer des télé- \phones moins nocifs. Bien insuffi-sant pour les associations environne-mentales et certains élus qui exigent ~une meilleure information des-/

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rIl1 !1 !. '

L'ENQUÊTE

Comme beaucoup de médecins, le PrMarc-Vergnes estime que l'on n'a pasencore pu prouver de lien direct entrel'hypersensibilité et les ondes. En .revanche, il est certain que « cespatients ne relèvent pas de lapsychia-trie », Contrairement au sentimentqui a pu se dégager de reportages pré-sentant comme des ilhnninés certainsréfractaires aux ondes partis se cacherau fin fond de cavemes..

Cette pathologie affecte aussi lestechnophiles. Ainsi eronika Gie-secke, une très belle femme de 56 ans,dessinatrice et infographiste de for-mation, n'est-elle plus capable de tra-vailler sur un ordinateur que quelquesheures par jour. Lorsqu'elle se renddans le centre de Tours, où elle habite,elle se déplace avec un voile de pro-tection ann-ondes qui lui onne unair d'apicultrice. ••J'adore les techno-logies.j'adore aller au cinéma m'el: desamis, etj'adore me maquiller.': îepro-mener dans cet: accoutrement nem'amuse pas du UJtlI, -elle, Jen'ai strictement . - de quit-ter cette ville po installerdans une grotte. ~r éeri-vain Jean-Yves Cendres; ~~_ ie lerécit de son cauchemardans .5i:Sl pro-chain roman intitulé •(voir p. 136), est toStéphane Cagnot,Dédale, une agence _les innovations urbaines er'!es i:Q;:!:Xde la ville verte etinstallé dans son apparœraznrCharenton des rideauxpœrprcrégerses deux enfants de l'antenne-relaisinstallée juste en face. En 2008, il aperdu son fils de ;:;ans, atteint d'uneleucémie. TI s'interroge sur la nocivitéde cette antenne. Tous fous? Tousdésireux de mettre leurs angoisses surle dos des ondes électromagnétiques?

Professeur de physique à l'univer-sité Pierre-et-Marie-Curie et membrede l'Académie des Sciences depuis2000, Pierre Encrenaz se méfie depuistoujours des téléphones portableset des antennes-relais. Depuis sonbureau de l'Observatoire, dans le14"arrondissement de Paris, il pointela tour Eiffel, en droite ligne devantlui : « Son rayonnement est très puis-sant. » Sa défiance s'appuie notam-ment sur les découvertes d'Alim-Louis Benabid. Le neurochirurgs 5:

biophysicien de Grenoble a tnveméune méthode très particulière

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1:

J'iIl:1

Ii : ~ consommateurs. Comme le précise: 1 ~ Laurence Abeille, députée Europeil Ecologie-les Verts, « la téléphonie

mobile n'estpas seule en cause, toute latechnologie sans fil est concernéecomme les téléphones, le wi-fi, etd'autres objets de la vie courante tels lesmicro-ondes, les babyphones, certainsnouveaux jouets ou même des appa-reils médicaux. » (Voir encadré p. 22.)

Aujourd'hui, la guerre se porte surles antennes-relais. « Il ny a pas eusuffisamment d'études épidémiolo-giques », estime Janine Le Calvez, pré-sidente de Priartem (Pour uneRéglementation des Implantationsdes Antennes-Relais de Téléphoniemobile). « On peut toujours faire plusde recherche. Mais je crains que lascience ne soit au bout de cequ'ellepeutapporter, rétorque Anne Perrin, pré-sidente de la section Rayonnementsnon ionisants de la SFJU>(Sociétéfrançaise de Radioprotection). Près de2 600 études ont été publiées sur leseffets des fréquences de téléphonie etwi-fi. Désormais le terrain est déblayé.Comme pour lesOGM,ce n'estplus unequestion scientifique, mais une ques-tion de société. » Insupportables pro-pos pour les « anti-ondes » qui ont vitefait d'accuser certains scientifiques detravailler en sous-main pour les opé-rateurs. Certes, le Pr Aurengo a bienété membre du conseil scientifique deBouygues Telecom, « mais à titrebénévole », précise-t-il. Sa positionn'est, selon lui, liée à aucune compro-mission. L'académicien comme AnnePerrin et bon nombre de leursconfrères sont catégoriques. Pour euxla méthodologie des essais cliniques

LENOUVELOBSERVATEUR26SEPTEMBRE2013-~2S51

est, infaillible et ils savent - c'est leurmétier i.d~stinguer les bonnes étudesdes mauvaises. Au nom du progrèsscientifique, ils sont aussi pro-nucléaire, pro-OGM et pro-gaz deschiste. POlireux, les électrosensibles

1:.1 ' 1 Il

ont: développé une « phobie desondes » qJi s'est propagée dans lasociétécornme les rumeurs.

Il

De$électro-hypersensiblesPour étayer leur thèse, ils s'ap-

puient sur les premiers résultats déli-vrés par l'éfude nationale menée parl'équipe du Pr Dominique Choudat àl'hôpital Cochin. Pourtant cette expé-rience risque de rester inachevée.Mécontentes du protocole mis enplace, les associations environnemen-tales ont ènleffet recommandé à leursadhérents' de la boycotter au motif

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que le questionnaire avait uneapproche plus psychiatrique que bio-logique. « Dans ces conditions, je nesais pas si Cochinpourra allerjusqu'aubout de l'étude, regrette le neuro-psychiatre Jean- Pierre Marc-Vergnes,car elle a mis en observation davan-tage de sujets âgés. Cespatients consul-tent moins lessites des associations queles.plus jeunes. » Le neuropsychiatrele regrette car il comptait s'appuyersur ce groupe de patients pour menersa propre étude sur les ERS (lesélectro-hypersensibles) alors que l'ob-jectif de Cochin était principalement

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de prenfire les malades en charge.i ,.

Denombreusescommuness'équipentd'un appareilde mesurepourcontrôlerle niveaud'expositionaux ondes. Laloi françaisefixe le seuilmaximalentre 41et 61volts/mètre.Mais lesassociationssouhaitentramener ceseuil à 0,6.

Le 31 mai 20U,l'OMS a classéles champsélectro-magnétiquescommepoten-tiellementcancérogènes.

Sur; Francé:lhfo retrouvez

LES èfQù~ DU« NOUYB. OBSERVATEUR)) I-InfoLe jeudi en~re 9h15 et 9h30 par Olivier EmondEt sur francelrfo.fr

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