ib watkin lawrence les trois souhaits de darby o'gill 1960.doc

8/10/2019 IB Watkin Lawrence Les trois souhaits de Darby O'Gill 1960.doc

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Lawrence E. WATKIN

LES TROIS SOUHAITSDE DARBY O'GILL

COMME nul ne l'ignore en Irlande,un mortel qui a la chance de capturer unfarfadet peut lui demander, en guise de

ranon, d'exaucer trois souhaits.

ar!" O'#ill, l'homme le plus rus$de #lenmore, r$ussit % s'emparer du roides farfadets, apr&s une m$mora!le$quip$e nocturne % laquelle le mereilleuxfilm de (alt isne" a donn$ une couleur

et un mouement extraordinaires.Mais ar!" h$site au moment de

formuler ses souhaits ) n'importe quidemanderait de l'or, sans r$fl$chirdaantage. *ourtant, quand on a pourunique enfant la plus charmante fille detoute l'Irlande, en +ge de se marier, c'estune autre affaire...

uand les mortels et les farfadetseulent -ouer au plus malin, le r$sultat, %coup sr, ne manque pas de cocasserie.

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LES TROIS SOUHAITS DE

DARBY O'GILL

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DU MME AUTEUR

dans la nouvelle Bibliothque Ros

LE RANCH DES TROIS FANIONS

RETOUR AU RANCH DES TROIS FANIONS


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CE LI#RE$ PUBLI A#EC L'AUTORISATION DE WALT DISNEYMICKEY MOUSE S.A.$ A T TRADUIT DU ROMAN PARU EN LANGUE

ANGLAISE A LA DELL PUBLISHING COMPANY$ NEW YORK$ SOUS LETITRE %

DARBY O'GILL AND THE LITTLE PEOPLE

& Watt isne! "roductions# $%&%#(

Librairie 'achette# $%().

T)*+ ,)(+ , (/,*0()1$ , 2),*0()1( ,'/,/2(/()1 3+43+ 2)* ()*+ 2/5+.

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INTR*+,TI*N

IL Y a plus de dix ans que je songeais faire un film sur

lIrlande. En 1945, la lecure d!un recueil de cones iniul"ar!" O'#ill and th$ #ood *eople, d!#erminie

$empleon %a&anag', m!incia me rendre en Irlande pourjuger par moi(m)me si ses 'a*ians a&aien auan d!espri ede fanaisie que le li&re leur en pr)ai.

La r"ali" d"passa oues mes esp"rances. +e fus conquispar la genillesse des Irlandais, leur sens de l!'umour e cee

sore de candeur qui leur es propre e leur perme des!a*andonner, sans fausse 'one, aux caprices de leurimaginaion.

+!ai &oag" dans l!arri-re(pas e renconr" les &ieuxconeurs du follore. /es coneurs on fai de leur ar uneforme de di&erissemen aussi d"&elopp"e que nore '"0re.ais ils ne son pas les seuls dire des 'isoires. 2resque ous

les Irlandais on la parole facile e praiquen consammenl!"loquence.

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L!Irlande es le pas des l"gendes. 3n &oi de nom*reuxcromlec's aux inscripions "nigmaiques, e des ruines dec'0eaux fors o com*airen aurefois de fa*uleux '"ros. Il

es donc ou naurel que les farfades se soien insall"s dansces lieux pleins de ms-re.En m"rique, c'acun de ces &esiges airerai force

ourises, accompagn"s de guides, alors qu!en Irlande lepremier &enu es capa*le de &ous coner l!'isoire de cescromlec's ou de ces ruines.

L!6le d!7meraude me plu an que j!engageai &i&emen

La8rence ain faire lui aussi un &oage en Irlande pours!enreenir a&ec les coneurs e comprendre l!espri de cepas, a&an d!enreprendre le film. Il re&in "mer&eill" de cequ!il a&ai &u e enendu l(*as.

En d"pi de l!in"r) du suje, e peu()re cause de saric'esse, le film ne fu pas r"alis" cee ann"e(l. 2eu deemps apr-s, je m!aaquai, a&ec La8rence ain, 5'Ile au6r$sor e 7o!in des 8ois. :ix aures films sui&iren. Enfin,nous p;mes re&enir nore 'isoire irlandaise, e nore proje&i le jour.

Il para6 "&iden que seul un 'omme qui es all" enIrlande e a parl" a&ec les farfades puisse se risquer raconer les d"m)l"s du roi


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#5E:MO7E$tait un -oli illage d'Irlande, !lotti au fondd'un allon, isol$ du reste du monde au point que la

ciilisation moderne n'" aait pas p$n$tr$. On n'" o"aitni chemin de fer, ni t$l$phone, ni ateliers. 5es ha!itants "iaient !ien tranquilles en cultiant leurs champs.

;ne grande et !elle propri$t$ entour$e de hauts mursdominait le illage. Elle appartenait % 5ord ,comte de #lenmore. Il n'" enait que de temps % autre pourla chasse, et retournait ensuite ire % u!lin, laissant son

manoir et ses terres sous la sureillance d'un

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aller % une douce r@erie et se prenait d$-% pour lafuture maHtresse de maison quand une oix cristallinel'appela )

Entre= donc, madame #ala"J K;rsule entra et troua atie deant sa !aratte, tr&s

occup$e % fa!riquer du !eurre. 5a ieille femme sortit unetasse de dessous son ch+le et dit d'un ton larmo"ant )

atie, ma ch&re enfant, -e n'ai plus une miette de th$.Loule=Fous m'en pr@ter une pinc$eG e ous la rendrai-eudi.

B 8ien sr. Ni cela ous fait plaisir, -e ne demandepas mieux. K

atie prit dans le !uffet une grande !oHte de th$ etremplit la tasse de la ieille. *endant ce temps, ;rsulepromenait son regard aide % traers la pi&ce et le posaitsur le !uffet ouert, oA s'empilaient les assiettes de faencefleurie, les plats et les go!elets. Elle remarquait lesgraures pieuses fix$es au mur, tom!ait en arr@t deant ungros g+teau que atie enait de sortir du four, admirait lechandelier de cuire !ien astiqu$, l'$norme horloge de !oissom!re, le rouet.

;rsule reut la tasse des mains de atie et soupira,tandis que la -eune fille retournait % sa !aratte )

'$tais sre que ous ne refuserie= pas ce petitserice % une paure ieille comme moi. Et puis, a neous g@ne pas, ous ne manque= de rien, iciJ K

Ppr&s un temps d'arr@t, elle a-outa traHtreusement ) ...de rien, except$ d'un homme, auquel ous ferie= de !onspetits plats....

B e m'occupe de mon p&re et -e lui fais de !ons

petits plats, r$pondit calmement atie.

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B Mais oui, !ien sr. e oulais dire un mari.B 'ai !ien le temps d'" penser.B 5e temps n'arrange pas les filles, dit la ieille

femme, sarcastique. *lus d'une a regrett$ am&rementd'aoir attendu trop longtemps. K

atie $clata d'un rire moqueur Oh J ous poue= rire maintenant, dit ;rsule.

*ourtant, personne au illage ne songe % ous $pouser JF NuisF-e si laideGB Lous ne comprene= pas. 6ous les garons en +ge

de fonder un fo"er doient ous trouer charmante, maisqui parmi eux se risquerait % fixer son choix sur la fille del'intendant de M. le comteG Ce n'est pas pour ous passerde la pommade, mais o"e= la !elle maison que ousha!ite= et la situation enia!le que otre p&re occupeche= 5ord . *rene= par exemple mon fils *add".Eh !ien, il n'ose pas ous demander en mariage, lui quetant d$-eunes filles oudraient aoir pour $pouxJ K

atie retint un nouel $clat de rire et fit remarquer,ironique )

LraimentG 'ignorais que *add" aait un tel succ&s JB Il m'a fait ses confidences, dit la m&re.B Il n'a pas mauaise opinion de luiFm@me, % ce que

-e ois.F OhJ Il est fier, admit ;rsule.


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B :e mette= pas si ite mon p&re au tom!eau, -e ous

prieJ K dit atie, s&chement.;rsule, pa"sanne matoise, comprit son erreur et !attiten retraite.

ue ieu lui pr@te longue ieJ K s'$criaFtFelle enleant au ciel ses longs !ras maigres.

5es deux femmes entendirent des cheaux approcher.5a ieille ;rsule fut la premi&re % la fen@tre qui donnait sur

la route. C'est sans doute mon fils qui arrie.... :on, ce n'estpas lui K, ditFelle, d$ue et s'efforant de oir les traits del'arriant.

atie regarda parFdessus l'$paule d';rsule. OhJ C'est 5ord J KElle se pr$cipita dans la cour, -uste au moment oA

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l'$l$gant gentleman, qui conduisait luiFm@me deuxsuper!es cheaux !ais, franchissait la grille et s'arr@taitdeant l'$curieQ celleFci formait un angle droit aec le

paillon.;n grand -eune homme $tait assis dans la oiture, %

cRt$ du lord. Il portait un costume tout flam!ant neuf, maisdont le elours cRtel$ souffrait de la comparaison aec leteed distingu$ de .

atie s'$tonna de oir cet inconnu aec le comte et sedemanda quelle pouait @tre la raison de sa pr$sence.

8on-our, atieJ K lana , aec un sourirecordial.

atie lui fit une r$$rence, et s'$cria ) *ourquoimonsieur le comte ne nous aFtFil pas pr$enus de sonarri$eG 'aurais ouert le manoir et tout pr$par$.... K

-eta un coup d'Dil sur sa !elle maison, au!out de l'all$e !ord$e de h@tres, et secoua la t@te.

e ne reste pas ici. OA est ton p&reGB Il faut que -e r$fl$chisse K, r$pondit atie,

em!arrass$e. Elle troua ite une excuse. e l'ai entendudire qu'il oulait faucher l'her!e de la pelouse. Il a d allerau illage pour faire affter sa faux. e ais le chercher.

F C'est cela. e me prom&nerai en l'attendant. K atie

partit en courant. 5ord et son compagnonsaut&rent de leur si&ge. 5e comte s'aperut alors que le-eune homme suiait des "eux la -olie atie, qui disparut!ientRt.

atie a de grandes qualit$s, lui dit 5ord .C'est une traailleuse dont -e n'ai -amais eu qu'% me louer.*our son p&re, il en a tout autrement....

B EstFil maladeG

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B *as du tout. Il a simplement d$cid$ de prendre saretraite oici eniron cinq ans, sans -uger utile de m'eninformer. e suis sr qu'en ce moment il est % l'au!erge, tr&s

occup$ % raconter des histoires. Pucun illage ne peuts'enorgueillir d'un meilleur conteurJ C'est pourquoi -'ai faitpreue de tant de patience eners lui. *ourtant, il fautreconnaHtre que c'est un pi&tre intendantJ Lene=, nousallons -eter un coup d'Dil dans le paillon. K

uand il poussa la porte, fut !ien $tonn$de trouer la ieille ;rsule install$e deant la !aratte. Elle

lui fit un profond salut accompagn$ d'un sourire $dent$ etredou!la d'ardeur au traail.

Excuse=Fmoi, -e ne pensais pas trouer quelqu'unici J ditFil en essa"ant de se retirer.

B e suis Mme #ala", monsieur le comte, se h+tad'annoncer ;rsule. e iens souent ici pour rendreserice.

B e ois. Ke noueau il tenta de sortir, mais la ieille ;rsule se

pr$cipita pour l'en emp@cher. ue monsieur le comte euille !ien m'excuser. e

suis la m&re de *add" #ala". C'est lui qui conduit laoiture postale % illarne" chaque fois que le train arrie. K

$coutait courtoisement ces explications, et;rsule crut pouoir continuer. C'est un garon solide, et qui est capa!le de faire

mieux.B e n'en doute pas, dit 5ord , qui $tait

d'un aima!le naturel.B Monsieur le comte, ar!" O'#ill est un !rae

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homme, et -amais -e ne oudrais en dire du mal ,enfin, il ieillitJ uand le temps sera enu de le remplacerpar un -eune, pense= donc % mon fils, *add"J K

r$pondit qu'il n'aait pas l'intention demettre % la place de ar!" une personne trop connue desha!itants de #lenmore. ;n homme enant d'une autrer$gion sera plus respect$ K, expliquaFtFil.

;rsule se redressa fi&rement. Mon fils est plus que respect$ Q il est craint, ditFelle.

Il a ross$ tous les gars du illageJ

B 6r&s int$ressantJ K murmura 5ord .5'inflexion de sa oix et pu aertir ;rsule qu'il en

aait entendu asse= au su-et de *add". Il $tait m@me d$-% entrain de se demander ce qu'il pourrait faire pour d$!arrasserle illage de ce peu s"mpathique indiidu. Il dit d'un tonsec ) Merci J K et r$ussit enfin % gagner la porte.

Mais ;rsule l'appelait encore ) Monsieur le comteJ e ous garantis que ce n'est pas

mon fils qui laisserait la propri$t$ dans un pareil $tat, pouraller au caf$ raconter des histoires J K

5ord s'enfuit litt$ralement. 5a ieille;rsule retourna % la !aratte, les "eux !rillants de -oiemauaise.

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II

P78SO'#i55 $tait assis pr&s du po@le, dans la petiteau!erge de #lenmore oA les hommes aimaient tant %se r$unir pour !oire un peu et parler !eaucoup. C'$tait un

petit homme trapu, aec un isage aux traits accus$s et des"eux !leus p$tillants de malice, surtout dans l'exercice deson art.

;ne fois de plus, il racontait % ses amis une longuehistoire de farfadets. Pinsi que l'aait faito!serer, la $rita!le ocation de ar!" $tait celle deconteur. En Irlande, il existe des conteurs remarqua!les. Ce

sont en quelque sorte des artistes, auxquels leur p&re

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ou leur grandFp&re a appris toutes les histoires dufol>lore et la mani&re de les dire. 8eaucoup de ces histoiresse sont transmises oralement de g$n$ration en g$n$ration,

comme un pr$cieux h$ritage, depuis sept cents ans, etchaque conteur met tout son talent % les en-olierd'improisations personnelles.

ar!" connaissait un nom!re consid$ra!le d'histoiresde toutes sortes, fantasmagoriques ou non. Non succ&sdeenait triomphal dans les fa!uleux r$cits du Mo"en Pge.Il tirait des larmes % son auditoire en $oquant les

prouesses des chealiers qui affrontaient tous les dangerspar amour pour la dame de leurs pens$es.

5'hier $tait l'$poque des grands contes h$roques.Entre le /1 octo!re, date oA s'acheaient les r$coltes, et le2? mars, d$!ut du printemps, la cuisine du paillon seremplissait chaque soir de fid&les, comme un th$+tre dontl'acteur principal, ar!", interpr$tait tous les rRles.

En $t$, quand ses amis, fatigu$s par les durs traauxdes champs, allaient se coucher au cr$puscule, ar!"$ta!lissait son quartier g$n$ral % l'au!erge. Il essa"ait surles fain$ants du illage de nouelles histoires qui, apr&sune longue mise au point, enaient enrichir son r$pertoire.

6om errigan, le patron de l'au!erge, et son ami Mic>

Martin l'$coutaient tou-ours attentiement, ainsi que Moll"Mallo", la sereuse, une femme si corpulente qu'ellepouait % peine se glisser derri&re son comptoir. *endantque ar!" parlait, 6om et Mic> -ouaient aux cartes aeclui, mais sans coniction, et la partie s'$ternisait, sacrifi$e %l'histoire.

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Ilessa!ait sur les -ainants du villae de nouvelleshistoires./

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5e seul ra!atF-oie de l'assistance $tait *add" #ala",qui tenait tou-ours son fouet de cocher d'une main et sonerre de his>" de l'autre. Plors que Moll" souriait et

approuait le ieux conteur, *add" haussait les $paules etle consid$rait aec une insupporta!le ironie.

e toutes les histoires que contait ar!" O'#ill, cellesqu'il pr$f$rait relataient ses propres aentures aec le roides farfadets.

e l'ai u pour la premi&re fois dans les ruines dumont arr", commenaFtFil.

B Comment estFil fait, ar!"G K demanda Mic>Martin, d'un air tr&s int$ress$. Mic> aait entendu ladescription du personnage une !onne centaine de fois, maistenait % -ouer son rRle d'auditeur s$rieux.

ar!" r$pondit graement ) Comme les autres farfadets, Mic>, mais il porte une

petite couronne d'or sur la t@te, parce qu'il est leur roi....B PFtFil des pieds fourchus et une longue queueG K

demanda *add" d'un ton goguenard.ar!" se tourna ers lui, choqu$ d'une telle ignorance,

sans comprendre que l'autre cherchait % le ridiculiser. On dirait que tu n'as -amais entendu parler d'un

farfadet. 6out le monde sait !ien que.... K

6om arr@ta ar!" d'un geste, posa ses cartes sur lata!le, piota sur sa chaise et interpella l'insolent. *add", tu n'es pas o!lig$ d'$couter si a ne te plaHt

pas, mais tu ne dois pas te moquer de nous, ditFil.B e ous assure que -'aime entendre ces histoires,

protesta *add" d'un air innocent, et -e eux me documenter% fond sur les farfadetsJ K II tendit son erre % Moll" )

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;n autre his>"J Ppr&s, -e pourrai peutF@tre oir unfarfadet, moi aussiJ K

6ous les "eux se fix&rent sur 6om errigan, qui deint

cramoisi et se lea !rusquement de sa chaise. Il se dirigeaers le comptoir et retint le !ras de Moll" qui allait, erserle his>" demand$.

Il fit face % leur tourmenteur ) :on, tu ne !oiras pasd'autre his>" au-ourd'hui. *our te rendre un peu plussocia!le, prends donc une !onne !i&re J K

Moll" remplit tranquillement un erre de !i&re, mais

*add", d'un geste furieux, fit claquer une pi&ce de monnaiesur le comptoir.

'ai dit un his>" et rien d'autreJ K6om errigan s'approcha de *add" et le foudro"a du

regard, sans paraHtre se rendre compte que le sommet deson cr+ne arriait % peine au menton de *add".

6oi, tu aurais !esoin d'une !onne correction, ditFil. Ni-'aais dix ans de moins, -e me ferais un plaisir de te ladonnerJ

B Mais ous ae= dix ans de trop, n'estFce pasGr$pliqua *add", railleur.

B Malheureusement. *ourtant, -'ai un aantage surtoi ) -e suis che= moi, ici, alors tu as t'asseoir !ien

tranquillement dans un coin et !oire ta !i&re, sinon -edemande au r$$rend p&re Murph" de t'interdire deremettre les pieds dans mon au!erge.

B OhJ a a, a aJ K grogna *add". Il prit son errede !i&re et alla s'atta!ler % l'$cart, pr&s de la porte.

6om errigan retourna % sa place, non sans -eter desregards courrouc$s % *add", comme pour pr$enir toute

nouelle tentatie de scandale.

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II s'adressa % ar!", aec la plus grande dignit$ ) Continue, ar!"J K

*endant que le conteur toussait pour s'$claircir la oix,le r$$rend p&re Murph" entra sans !ruit. Neul *add" le itet se lea pour le saluer. 5e pr@tre lui fit signe de serasseoir.

e disais donc que ce n'$tait pas un farfadetquelconque, mais 8rian #onnor en personne, le roi desfarfadets, que -'aais rencontr$ par hasard cette nuitFl%. K

II se recueillit et poursuiit d'une oix contenue ) Lous sae= tous que, lorsque ous en tene= un sousotre regard, il ne peut s'$chapper, aussi longtemps queous l'" fixe=. uand -e is le roi 8rian, la montagne $taitno"$e dans le !rouillard, et la lune n'$clairait gu&re plusqu'une chandelle, mais cela ne l'emp@cha pas de tom!er enmon pouoir. K

5EN 67OIN NO;TPI6N E P78S O'#I55

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Il l!aissa encore le ton pour d$crire le lieu $trange etsinistre, les ruines, le roi des farfadets qui recula % la ued'un humain et finalement s'adossa % une grosse pierre,

trem!lant de rage mais redressant sa petite taille, pour nerien perdre de ses soixante centim&tres Q le manteau ro"al,d'un ert fonc$, les souliers orn$s de !oucles d'argent, lapetite couronne d'or massif aux sept fleurons, port$ecr+nement en arri&re, les cheeux longs et la !ar!e d'unroux ardent. PhJ conclut ar!", si ous l'aie= u, leisage crisp$, les "eux flam!o"ants de col&reJ K

7oi 8rian, lui disF-e, enfin -'ai r$ussi % ous attraperJMaintenant, -e ne ous rel+cherai que lorsque ous aure=exauc$ trois Dux que -e ais formulerJ

B 8on, ditFil, nous allons examiner la question. 6uprendras !ien une pinc$e de ta!ac % priserG

B :on. Nurtout, laisse= otre ta!ati&re dans otrepoche. e sais tr&s !ien que ous ae= l'intention dem'eno"er otre ta!ac dans les "eux. Mon grandFp&re m'amis au courant des ilains tours que ous ae= l'ha!itudede -ouer aux hommesJ

B 6u as un peu loin, ditFil aec arrogance. *uisqu'ilen est ainsi, tu n'o!tiendras rien de moi.

B Lous ae= le choix ) ou !ien ous exauce= mes

Dux, ou !ien -e ous emm&ne % l'$glise, pour ous faire!$nir par le p&re Murph". Ce sera drRle de ous oir ousratatiner sous l'eau !$niteJ K

5e p&re Murph", dont la pr$sence restaitinsouponn$e, fut asse= surpris du rRle qu'on lui faisait-ouer dans cette histoire, mais il ne !roncha pas. ar!"continua. Il peignit la terreur qui passa dans le regard du

petit roi, quand celuiFci se d$cida % articuler )

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'exaucerai tes souhaits, ar!". $p@cheFtoi, onm'attend dans mon ro"aume.

B 5aisse=Fmoi r$fl$chir pos$ment.

B PsFtu !esoin de tant r$fl$chirG 5es hommesdemandent tou-ours des tas d'orJ K

ar!" $tait maintenant pris luiFm@me au charme deson r$cit, et " mettait toute son +me. Chaque mouementde son corps, de ses mains, de sa t@te traduisait la col&re, lapeur ou l'ironie, comme s'il et $t$ un grand acteur ensc&ne. *arfois, il $leait la oix. *uis il la !aissait -usqu'au

murmure. Il changeait d'intonation suiant qu'il faisaitparler le roi des farfadets ou luiFm@me. Il saait $oqueraec talent son adersaire, humili$ et furieux d'@treconfondu par un mortel sup$rieurement intelligent.

Na r$ponse au roi 8rian, qui enait de lui proposer l'ortant conoit$ par les humains, tom!a aec une d$daigneuseindiff$rence )

*eutF@tre.... Mais que repr$sente l'or pour unhomme, s'il est trop malade ou trop triste pour en profiterG

B 6u es ais$.F *arfaitement J Loici mon premier Du ) Pccorde=F

moi la sant$JB 6u l'auras.

B Mon second Du ous paraHtra insignifiant, sansdoute, mais il a une grosse importance pour moi ) eoudrais aoir une magnifique r$colte de pommes deterreJ

B Pccord$.B *our mon troisi&me Du, -e souhaite receoir une

marmite pleine de pi&ces d'or J K

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Il interrompit son dialogue pour mimer la sc&ne ) une$norme marmite remplie de pi&ces d'or apparaissait deantluiQ il plongeait les mains -usqu'aux coudes dans ce

r$cipient imaginaire et tirait des profondeurs une pi&ce qu'ilmordait.

C'$tait !ien de l'orJ*uis il reprit le rRle du petit roi, qui demanda

n$gligemment ) uel est ton quatri&me souhaitGB Mon quatri&meG

B MetsFmoi % l'$preue. 6u erras % quel point -e sais@tre g$n$reuxJ

B ans ce cas, -e ais aussi me montrer g$n$reux. Kar!" regarda ses amis, qui attendaient la suite aec

un int$r@t $ident.*eutF@tre improisaitFil pour faire plaisir % son

auditoire ) Pccorde=Fmoi une marmite d'or toute pareille %

celleFci pour mon ami 6om erriganQ une autre pour ce!rae gars de Mic> Martin, et une autre encore pour Moll"Mallo". K

Oh ar!"J, s'$cria Moll", c'est raiG Lous ae=pens$ % moiG

B 8ien srJB Plors, -e suis richeG K ar!" secoua tristement lat@te.

:ous derions tous @tre riches, mais h$lasJ -'aaisou!li$ la cons$quence d'un quatri&me Du.. P peine $taitFiltom!$ de mes l&res que ma marmite d'or disparaissait, enm@me temps que le roi 8rian. 'entendis sa oix moqueuse

r$sonner au loin )

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'exaucerai trois souhaitsPm!itieux ou timides.

;n de plus et c'en est fait )6u resteras les mains ides J

6ous soupir&rent profond$ment, ar!" plus encoreque les autres. uel idiot -'ai $t$ de tom!er dans le pi&gedu quatri&me DuJ Et pourtant mon grandFp&re m'aait!ien pr$enuJ K

6om errigan remarqua -udicieusement ) C'est tonsecond Du qui a tout g+ch$. Ni tu aais demand$ de l'or etnon des patates, nous serions tous riches comme Cr$susJ K

Moll" se lamentait ) ;ne grande marmite pleine d'orpour moiJ K

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Mic> Martin le prit tout autrement ) e n'enoudrais pas, ar!", ditFil. C'est l'or du d$monJ erefuserais d'" toucher m@me si le p&re Murph" luiFm@me

!$nissait chaque pi&ceJ K5e p&re Murph" sourit dans sa !ar!e, mais ne !ougea

pas.Mic> Martin donna quelques !ons conseils % ar!" ) :e retourne plus sur le mont arr", mon ieux. Ni

tu continues % pourchasser le roi des farfadets, il finira un-our par t'entraHner aec lui dans son ro"aume et fera de toi

son esclae. Kar!" se exa ) Me croisFtu tom!$ de la derni&re

pluieGB Il est plus malin que toi. :'ou!lie pas qu'il a cinq

mille ans et que, chaque ann$e de sa ie, il a appris unnoueau tour J

B 'en connais plus de centJB 6u es fou J P ce -euFl%, tu te feras prendre comme

un rat dans un pi&ge. En tout cas, -e ne eux pas @tre causede tes malheurs ) ne demande pas d'or pour moi J K

ar!" r$pondit ironiquement ) e donnerai ta part %l'Uglise, Mic>. K II adressa un coup d'Dil complice % 6omet % Moll", et a-outa ) Neulement, -e ne dirai pas au p&re

Murph" d'oA ient l'orJ KMoll" $clata de rire, mais quand elle se retourna pouraller % son comptoir, elle resta saisie d'$tonnement. C'estalors que chacun it le pr@tre, et se lea, asse= mal % l'aise.

5e p&re Murph" se lea aussi et s'approcha d'euxaec un aima!le sourire ) ue ieu ous ait tous en sasainte garde J

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B Et ous aussi, mon p&re K, r$pondirentFils en sesignant.

6om tenta d'expliquer ) :ous ne ous aions pas

u, monsieur le cur$.B OhJ -e ne oulais pas ous interrompreJ r$pondit

le p&re Murph" sans aucune g@ne. '$tais enu pour ousapprendre une !onne nouelle. Mon ami, le p&re O'5ear",de la ille de #reencoe, a reu de 5ord 8alling!erg unenouelle cloche pour sa paroisse, et il nous offre l'ancienne.

B #loire au NeigneurJ s'$cria Moll".

B 8rao, !raoJ K murmura ar!", quin'osait encore leer les "eux.

6om et Mic> pouss&rent ensem!le un grognementappro!atif. 5e p&re Murph" se mit % marcher de long enlarge et % parler d'un air a!sor!$, comme s'il pensait touthaut )

Oui, nous allons enfin aoir une cloche dans notre$glise. Elle est % notre disposition, mais il faut aller lachercher % #reencoe. Ni -'aais un cheal, -'irais moiFm@me, seulement oil%, -e n'ai pas de cheal.... K

II regarda *add", qui d$tourna les "eux, tandis que lepr@tre finissait son monologue ) *eutF@tre " aFtFilquelqu'un ici qui accepterait d'aller chercher la cloche aec

son cheal et sa oitureG K*add" tenait tou-ours son fouet de cocher % la main,et, pour une fois, regretta !ien de ne pas l'aoir laiss$ % lamaison. 6out le monde attendait sa r$ponse aec curiosit$.*eu gracieux, comme % l'ordinaire, il demanda au p&reMurph" )

Com!ien ce quelquVun l% toucheraitFil pour sa

courseG K

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Nans nul doute, le p&re Murph" n'aait pas enisag$ depa"er le transport de sa cloche. *ourtant, deant l'air r$solude *add", qui ne !aissait pas les "eux, il r$pondit en

soupirant ) :ous essaierons de trouer deux lires pour cela.B Ce n'est pas asse=.B OhJ -e sais que le d$rangement m$rite !ien trois

lires. Cependant, comme -e suis un paure pr@tre, -eporterai la diff$rence au cr$dit de otre +me.... K

*add" resta muet. Non air !ut$ disait clairement qu'il

n'attachait d'importance qu'aux !iens terrestres. 5e p&reMurph" sem!lait aoir perdu la partie. Il se remit %marcher % traers la salle et d$clara )

*ourtant, une si !elle action pourrait faire pardonnerun p$ch$ grae comme celui de ouloir se serir de soncur$ et de l'Uglise contre les *uissances des 6$n&!res, dansun dessein $goste.... K

II n'aait pas encore regard$ ar!". Mais celuiFcis'$cria aussitRt )

'irai chercher la cloche, mon p&re, et -e le ferai pourrienJ K

Plors le pr@tre lui dit aec un !eau sourire ) OhJ raiment, ar!", ous oule= !ien ous en

chargerG 5aisse=Fmoi r$fl$chir.... Comme r$compense,ous aure= la musique de la cloche JB 5a musique de la clocheJ... *our moi, mon p&reGB *arfaitementJ *our ous et os descendants, de

g$n$ration en g$n$ration -usqu'% la fin des si&cles. Kar!" salua profond$ment. C'est une !onne affaire, ditFil. March$ concluJ 'irai

demain. K

/?


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arb! et sa -ille taient d01 dehors.

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P ce moment atie entra en coup de ent et appela ) *apaJ K *uis elle it le pr@tre et s'adressa % lui ) e ous

demande pardon, monsieur le cur$, mais 5ord ient d'arrier et.... Kar!" ne la laissa pas acheer. Excuse=Fmoi, -e doispartir tout de suite K, !redouillaFtFil % l'adresse du p&reMurph". e ous en prie, il ne faut pas le faire attendre K, dit lepr@tre.

ar!" et sa fille $taient d$-% dehors, courant % perdrehaleine en direction du manoir...

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III

5E OMPI:E de 5ord s'enorgueillissaitd'un grand !ois de h@tres, alors que le pa"s enironnant$tait aussi chaue qu'un Duf. epuis plusieurs ann$es,

5ord trouait, lorsqu'il " enait chasser, son!eau !ois fort mal entretenu, aec des chemins encom!r$sde !ranches mortes. 8ien souent, il en aait fait lereproche % ar!", qui, chaque fois, -urait ses grands dieuxde tout remettre en ordre dans le plus !ref d$lai. Mais leschoses restaient dans le m@me $tat et 5ord ,exc$d$, enait de se r$soudre % le remplacer par le -eune

MichaWl Mac 8ride.

//


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Loici l'all$e qui conduit au manoir, dit 5ord

% son compagnon, et -e eux qu'elle soit !ien

entretenue. 5ad" attache !eaucoupd'importance % sa maison de campagne. K

MichaWl ne r$pondit pas. Il cro"ait distinguer quelquechose d'anormal et quitta l'all$e. uand lere-oignit, il $tait pench$ sur un lapin pris dans un pi&ge.

uelqu'un !raconne par ici K, remarqua MichaWl ensoupesant l'animal. Il $tait sur le point de le reposer % terre

quand son patron en d$cida autrement ) EmportonsFlecomme pi&ce % coniction K, ditFil.

Ils se remirent % marcher, et continua dedonner ses instructions )

Lous alle= mettre un terme % cet $tat de chosesQar!" est trop ieux pour d$fendre le domaine contre les!raconniers. 'ailleurs, -e le crois capa!le de les aider %poser des pi&ges. e ous pr$iens que -e ne eux pasd'histoires aec les ha!itants du illage. Ce sont de !raesgens et -e les aime !ienQ -'esp&re que ous fere= de [email protected]+che= seulement de ne pas les aimer trop.

B 8ien, monsieur le comte. *as de !raconniers.B $!arrasse=Fous aussi des renards. uand -e iens

pour chasser le coq de !ru"&re, il faut tout de m@me que-'en troue quelques sp$cimens. OhJ s'exclamaFtFil,regarde= J K

tom!ait en arr@t, constern$, deant la-ungle qui entourait sa maison, une !elle !+tisse aux lignes$l$gantes, % cRt$ d'un $tang, une retraite s"lestre oA l'ondeait aimer, l'$t$, % prendre ses repas en plein air. *uis il

s'aana dans l'her!e $paisse, et !randit d'un gestemenaant la !adine qu'il tenait % la main.

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e ne peux tout de m@me pas pa"er une arm$ed'emplo"$s pour entretenir une propri$t$ oA -e passe si peu

de temps chaque ann$e, et -e ne demande pas l'impossi!leJMais, par saint #eorges, -e ne eux pas oir l'her!e aussihaute que la maison J K

Ils entendirent des pas approcher. tendit lamain ers le lapinQ MichaWl le lui passa. 5e comte le pritpar les oreilles et le cacha derri&re son dos.

uand le ieux et g$nial conteur apparut, il -ouait le

rRle d'un intendant affair$, et portait une faux quelque peurouill$e. Il arria pr&s d'eux tout essouffl$, l'air rai de lesoir.

PhJ s'$criaFtFil. e n'osais pas esp$rer que monsieurle comte nous ferait le plaisir de reenir si tRtJ K

regarda l'her!e de faon significatie etr$pondit )

Il me paraHt $ident que ous ne m'attendie=pas. K

ar!" posa ostensi!lement sa faux contrela maison.

;n -our de plus et ous aurie= trou$ une pelouseirr$procha!le, monsieur le comte.

B e n'en doute pas,... ar!", -e ous pr$sente M.MichaWl Mac 8ride, de u!lin. 'ai d$cid$ de le mettre %otre place. K

5e sourire de ar!" se figea sur ses l&res. Nes "euxs'agrandirent de surprise. PaitFil !ien entenduG continuait )

'ai longuement r$fl$chi, ar!", cro"e=Fmoi. Lous

ae= $t$ un fid&le seriteur, mais maintenant nous aons!esoin ici d'un !onhomme plus -eune. uand on prend de

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l'+ge, il ne faut pas tant traailler. e ous mets % la

retraite. Lous touchere= d$sormais la moiti$ de otresalaireQ de plus, -e ous donnerai au illage une petitemaison, li!re de lo"er -usqu'% la fin de os -ours. K

ar!" $tait horrifi$. OhJ monsieur le comteJ uitter le paillon oA nous

aons $cu si longtempsGB Lous ous ha!ituere= % otre nouelle demeure.

B e me demande ce que atie en pensera. Et qu'estFce que -e deiendrai, moiG Mis % la retraite dans la fleur del'+geG

B Lous aure= le loisir de raconter des histoires toutela -ourn$e au caf$, et de !raconner la nuit J K dit 5ord, impatient$ par l'attitude de son intendant. Il tirale lapin de derri&re son dos et le mit sous le ne= de

/


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ar!". CeluiFci sursauta. Non trou!le en disait longQpourtant il se reprit ite.

Pec tous les renards qui mangent les coqs de

!ru"&re, monsieur le comte ne pense tout de m@me pas quece pi&geFl% $tait destin$ aux lapinsJ K

sourit en son for int$rieur. 5es ruses de sonintendant l'amusaient tou-ours.

C'est ous qui @tes un ieux renard, ar!", mais -'aide la s"mpathie pour ous. *our atie aussi. 'ailleurs,chaque fois que nous ourirons le manoir, nous ferons

appel % ses serices, comme par le pass$.B Merci, monsieur le comte. K ;ne lueur d'espoir

!rilla dans les "eux de ar!". uand deronsFnousquitter le paillonG K

se tourna ers MichaWl. *ouonsFnous lui accorder un d$lai de quin=e -oursGB *our ma part, -e n'" ois aucun incon$nient,

monsieur le comte.B ans ce cas, ce soir, apr&s otre traail, ous ire=

demander % 6om errigan qu'il ous donne une cham!redans son au!erge. K

ar!" pr$senta hum!lement une requ@te % 5ord)

N'il ous plaHt, monsieur le comte, ne dites rien %atie. 'aimerais mieux lui annoncer la nouelle moiFm@me.

B Entendu, mais souene=Fous que -'ai dit deuxsemaines, et non pas deux ans.

B Oh J !ien sr, monsieur le comte JB e reiendrai dans quin=e -ours exactement, aec

5ad" . 'Il faut qu'% ce moment nous trouions

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MichaWl Mac 8ride install$ % otre place, et que laquestion soit enti&rement r$gl$e. K

ar!" s'inclina respectueusement. *ourtant, quand il

se redressa, MichaWl it un $clair de malice passer dansl'Dil !leu du ieil intendant et en conut quelqueinqui$tude.

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I#

P78S et MichaWl regard&rent 5ord s'$loigner aec son $quipage. Il aait pris le pr$texte d'uneaffaire % r$gler d'urgence peur refuser les rafraHchissementsque lui offrait atie. Pu fond, il pr$f$rait de !eaucoup que

ar!" mHt luiFm@me sa fille au courant.:i lui ni 5ad" n'aaient -amais eu lieu dese plaindre de atie. Elle entretenait fort !ien la maison,alors que son p&re se d$sint$ressait des terres. C'$tait deplus une fille charmante et gaie, aux "eux d'un !leuprofond. 5e comte n'et pas aim$ oir de si -olis "eux seoiler de tristesse par sa faute.

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ar!" pensait % peu pr&s la m@me chose ) e ne euxpas faire de la peine % atie.... K Innocemment, il dit %MichaWl )

Ce ne serait pas !ien de otre part de laisser M. lecomte pa"er une cham!re % l'au!erge, quand il " a de laplace pour ous dans le paillon J K

5e -eune homme regarda le ieux ar!" aecattention. Il se sentait attir$ par lui et pourtant se m$fiaitd'instinct.

C'est tr&s aima!le de otre part, ditFil, mais -e ne

crois pas que 5ord approuerait cetarrangement.

B Et pourquoi doncG... Lene=, -e ais ous mettre aucourant de otre noueau traail. K

MichaWl se laissa prendre par le !ras et conduire aupaillon.

atieJ appela ar!". atieJ Kuand sa fille apparut % la porte, ar!" lui dit )

atie, ma ch$rie, -e te pr$sente monsieur... heu....B Mac 8ride. MichaWl Mac 8ride K, compl$ta le

isiteur.atie sourit en lui tendant la main, et MichaWl fut tr&s

impressionn$ par les !eaux "eux !leus.

M. Mac 8ride restera aec nous pendant unequin=aine. Mets quelques pommes de terre de plus dans lamarmite, et fais le lit dans la mansarde, ma ch$rie. K

MichaWl lui donna le choix ) :e ous d$range= pas pour moi, -e ous en prie. e

peux louer une cham!re % l'au!erge.B 7este= ici. Cela ne nous d$range nullement. K Elle

sourit de noueau. *endant que le -eune homme

0?


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r$pondait % son sourire, ar!" s'empara de la petitealise de MichaWl et la d$posa dans la maison. *uis il allachercher deux !@ches. 5e -eune homme sortit aec lui, non

sans se retourner pour regarder encore atie. CelleFci lesuiit des "eux aec curiosit$.

$-% conquis par la cordialit$ de ar!" et le charmede sa fille, MichaWl commenait % comprendre pourquoi5ord s'$tait laiss$ mener par le !out du ne=pendant cinq ans....

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#

*PSn'aait pas de chance ce -ourFl%, au caf$ de#lenmore. Ppr&s le d$part de ar!", il s'$tait tout d'a!ordtenu tranquille dans son coin, puis il aait profit$ del'inattention g$n$rale pour se glisser -usqu'au comptoir eterser une grande rasade de his>" dans son erre de!i&re. Il allait porter % ses l&res ce !reuage am$lior$quand quelqu'un le lui Rta des mains et le reposa sur lecomptoir. Il leait d$-% le poing pour frapper l'insolentpersonnage, lorsqu'il s'aperut qu'il s'agissait de sa proprem&re.

Elle le tira par la manche, si isi!lement agit$e qu'il

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renona proisoirement % ider son erre et grogna ) u'estFce qu'il " aG K

5a ieille ;rsule chuchota ) Liens aec moi. e eux

que 5ord te oie. KII la suiit % regret et demanda ) *ourquoi fautFil

qu'il me oieGB *arce que -e crois que tu peux o!tenir la place de

ar!" O'#ill. KIls $taient maintenant sortis du caf$ et seuls sur la

route. Elle a-outa triomphalement ) Imagine comme a te

poserait dans le pa"s d'@tre l'intendant de M. le comte.... KElle s'interrompit et a-outa plus !as ) ... et d'$pouser atieO'#illJ K

*add" eut un mauais rire. Ma paure m&re, ditFil, tur@es tout $eill$e J

B :on J e sais ce que -e dis J K5es "eux de la ieille ;rsule !rill&rent de col&re

deant l'incr$dulit$ de son fils, car elle ne doutaitaucunement d'aoir su int$resser 5ord .

'ai parl$ de toi % M. le comte, ce n'est plus qu'uneaffair$ de temps. K Elle ricana aant d'a-outer d'un airm"st$rieux ) *our ce qui est de atie, -e lui ai touch$ unmot.... K

5'arrogance naturelle de *add" lui dicta sa r$ponse. Enr$alit$, atie lui plaisait !eaucoup, mais il ne oulait pasl'aouer.

atieG *ourquoi te figuresFtu qu'elle m'int$resse plusque les autresG 'ailleurs, aec une situation comme celleFl%, -e n'aurai que l'em!arras du choixJ K

5a ieille ;rsule grimaa. Oui, mais atie peut

t'aider % l'o!tenir. K

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*add" ne r$pondit pas. Na m&re marquait un point. P cemoment, le trot cadenc$ des cheaux de 5ord

retentit au loin, sur la route. Pttention J 6iensFtoi droit J K commanda ;rsule.*add" fit face % la oiture qui approchait, !om!a le

torse et redressa la t@te. Nouris, mon gars, murmura ;rsule. Mais souris

doncJ K*add" d$courit ses grandes dents pendant que sa

m&re, pour o!liger le comte % s'arr@ter, se -etait auFdeantde la oiture, au risque d'@tre reners$e par les cheaux.

Loici mon fils *add", dont -'ai parl$ % monsieur lecomte. K

5e sourire forc$ de *add" s'accentua. PhJ K dit 5ord , qui cherchait quelque

chose de !anal pour ne pas s'engager et faire tout de

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m@me plaisir % la ieille femme. C'est un garon!ien !+tiJ K

;rsule poussa un soupir de satisfaction. 5e comte

a-outa aima!lement ) Teureux de ous connaHtre, *add".B Lotre seriteur, monsieur le comte. K

fouetta ses cheaux et repartit. ;rsules'agrippa au !ras de *add". PsFtu entenduG Il a dit ) C'est un garon !ien

!+tiJ K 6u as o!tenir la place J K

*add" $tait flatt$ et sa m&re exultait. Elle -eta unregard triomphant sur l'$quipage qui s'$loignait et soudainchangea d'expression.

6iens, il est seul maintenant. u'est deenu le -eunehomme qui l'accompagnaitG *ourquoi l'aFtFil laiss$ iciG

B e n'en sais rien, dit *add" aec une compl&teindiff$rence, mais, telle que -e te connais, tu ne tarderas pas% le saoirJ K

Il la planta l% et retourna au caf$ pour !oire % sa futurer$ussite.

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#I

MICTPX5traaillait aec entrain. ar!", lui, se seraitsurtout de sa !@che pour s'appu"er nonchalamment dessus,mais le -eune homme deait reconnaHtre que laconersation de ar!" faisait passer agr$a!lement letempsQ la perspectie de retourner le soir au paillon

n'$tait pas non plus pour lui d$plaire.atie $tait en train de $rifier la cuisson des pommes

de terre aec une fourchette, quand ar!" rentra dans lacuisine et la salua -o"eusement, de *air d'un homme qui a!ien gagn$ son dHner.

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Ni tu o"ais la !esogne que nous aons a!attueau-ourd'huiJ K s'exclama ar!". Il se tourna ers MichaWl eta-outa ) Lous ae= fait une !onne partie du traail, -'en

coniens. Katie regarda les deux hommes l'un apr&s l'autre et

attendit une explication au su-et de MichaWl. ar!" luifournit sa propre ersion )

M. le comte pense que -'ai !esoin d'un aide pourremettre la pelouse en $tat aant les pluies. Il sait !ien que-e ne peux pas " arrier tout seul, quoique -e fasse le traail

de dix hommes.... KMichaWl fut si surpris qu'il en resta clou$ sur place.

ar!" le prit fermement par le !ras et le conduisit ers lachemin$e, de crainte qu'il ne endHt la m&che.

Lene=, mon garon, lui ditFil, asse"e=Fous l%. eais ous -ouer un petit air en attendant que le dHner soitpr@t. K

uand MichaWl fut install$ de force % la placed'honneur, ar!" alla chercher son ieux iolon et attaquaune m$lodie.

P rai dire, MichaWl n'$couta pas tr&s attentiement. Ilsuiait des "eux la gracieuse -eune fille qui allait et enaitdans la cuisine.

Connaisse=Fous le nom de ce morceauGB #ommentG dit MichaWl.B e ous demande si ous ae= d$-% entendu cet air.B :on, dit MichaWl. C'est une noueaut$ pour moi.B Il s'appelleLa onagne en ?eu.B uelle !elle musique, et comme ous la -oue=

!ienJ F Nans doute, mais -e peux faire mieux. K

*endant que air!" calait le iolon sous son menton,

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MichaWl $tudia la ph"sionomie du ieil homme. Ilaait une !onne figure, un teint ros$, une !ouche !iendessin$e Q ses mains h+l$es $taient rest$es -eunes. Neul, son

cou trahissait son +ge. Il -ouait aec recueillement et faisaitpreue d'une iacit$ et d'une pr$cision $tonnantes.

5'int$r@t que MichaWl portait % ar!" n'existait pas enregard de la fascination que ce dernier exerait sur sa fille.Plors qu'elle $tait en contemplation deant ar!", ellesentit sur elle le regard de l'$tranger et tourna la t@te erslui. Il lui sourit. Elle r$pondit, !ieneillante parce qu'il

sem!lait admirer son p&re. MichaWl put mieux oir ses -olis"eux, non pas d'un !leu de porcelaine, comme on enrencontre souent, mais !leus paillet$s d'or, ce qui leurdonnait du caract&re et de l'expression. Elle regarda denoueau tendrement son p&re. MichaWl ne pouaitsouponner tout ce qu'il repr$sentait pour elle. ar!",mari$ tard, $tait un ieux papa pour une -eune fille commeatie. *eutF@tre pour cette raison lVaimaitFelle daantage.Leuf apr&s quelques ann$es d'union, il lui aait patiemmentr$$l$ tout un monde po$tique et mereilleux, appris desers et des chansons, et tout le ga$lique qu'elle connaissait.

Ce fut encore ar!" qui dirigea son instruction. Ellese souenait que, lorsqu'elle rentrait de la petite $cole de

M. Mac Carth", son p&re lui faisait r$citer ses leons etsaait les rendre iantes, les $ga"er de d$tailspittoresques.

5e premier soir, il lui aait demand$ ) 6e plaisFtu % l'$coleGB OhJ papa, -'aime !eaucoup cette $cole. F EstFce que

le maHtre ous a appris du latinG

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B Il ne l'a pas fait. YPucun enfant irlandais n'emploie-amais oui K ou non K.Z Il nous a parl$ de l'Irlande.

B PhJ u'estFce que M. Mac Carth" raconte sur

l'IrlandeG Katie aait aspir$ profond$ment aant de d$!iter cette

longue tirade ) 5'Irlande est un tr&s grand pa"s, d'eniron cinq cents

>ilom&tres de long sur trois cent cinquante de large. Elleest !ord$e au nord par l'oc$an Ptlantique. Elle est !ord$eau sud par l'oc$an Ptlantique. Elle est !ord$e % l'ouest par

l'oc$an Ptlantique. Elle est !ord$e % l'est par la merd'Irlande.

B 8rao J ue d'eau, que d'eau JB EstFce rai, papaG aaitFelle demand$, m$fiante.

EstFce que l'Irlande est !ien !ord$e comme on me l'aapprisG

B Oui, ma ch$rie. 'ailleurs, c'est parfait ainsi. Maisqu'" aFtFil au milieu de cette Irlande de cinq cents>ilom&tres de long sur trois cent cinquante de largeGuelqu'un d'entre ous aFtFil song$ % le demanderG

B u!lin. Kar!" fit la grimace et ferma les "eux comme s'il

formulait silencieusement une pri&re B ou quelques

affreux -urons B puis soupira ) 'aurais pu me douter de la r$ponse. EnfinJ Continue.B 5'Irlande est un pa"s agricole. Elle exporte

principalement du !$tail et du !l$. Elle importe du fer, duchar!on et toutes sortes de minerais, car elle n'en a pas.

B Elle n'a pas quoiGB u fer, de l'argent, de l'or....

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Elle tait en conte23lation devant arb!.

?


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B ieu nous prot&ge de la pauret$. e l'or,raimentG Et l'or des farfadetsG 5a montagne de arr" quien est pleineG OhJ Ppr&s tout, peu importeJ K

6out % coup, il l'aait enle$e dam ses !ras et assisesur une chaise. 6el un orateur, il s'$tait mis % faire les centpas, les mains derri&re le dos et les "eux au ciel.

atie, commenaFtFil, il " a deux sortes d'@treshumains sur terre ) ceux qui lisent dans les lires, et ceuxqui oient aec leurs "eux. ans ma -eunesse, quand -'$taisun garon ind$pendant, l'enie m'a pris de o"ager, et -'ai

suii des chaudronniers am!ulants. Ensem!le, nous aons parcouru l'Irlande en tous

sens, du cap Malin au cap Mi=en, d'Pchill % u!lin. 'ai ucent illes et mille illages, les -ours de foire. 5aisseFmoi tedire ceci, ma petite fille ) l'Irlande, c'est plus qu'une [carteerte et rouge, !ord$e comme ci et comme a. UcouteFmoi!ien, -e ais t'expliquer ce que c'estJ K

ar!" parla longtemps. uand il s'arr@ta, l'enfantsoupira )

uel dommage que l'instituteur n'ait pas $t$ faireun o"age aec les chaudronniers J K

II lui fit comprendre qu'elle deait t$moigner durespect % son instituteur, et % toute autorit$ sup$rieure. Il

s'engagea % suire de pr&s les leons donn$es par M. MacCarth" et conclut en souriant ) 5e !alai neuf nettoie !ien, mais le ieux !alai

connaHt mieux les coinsJ Kar!" fit !eaucoup plus que de rendre iant le

maigre et terne enseignement qu'elle receait dans lapaure petite $cole de #lenmore. Il nourrit son

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imagination, $eilla sa curiosit$, l'int$ressa auxmereilles de la nature et lui ourit le monde enchant$ dusurnaturel. Elle ne lut point de contes de f$es, mais les

$couta, aec raissement. Elle n'aait pas !eaucoup dechemin % parcourir pour aller oir le fort construit -adis parles anois, et passer deant les dolmens, les tumulus, lesmenhirs et les cromlechs B sans parler des ruines dequelques $glises et de ch+teaux de l'$poque romane.

uelquesFuns de ces estiges dataient de l'+ge de fer,d'autres d'une inasion espagnoleQ et qui et pu dire le nom

des premiers chr$tiens qui a-out&rent des croix auxformida!les !locs de pierre plant$s de!out dans la terre,dont l'origine se perdait dans la nuit des tempsG Neul,ar!" pouait tout expliquer et connaissait une histoirepour chacun de ces t$moins du pass$. 'ordinaire, lesfarfadets -ouaient un grand rRle dans ses r$cits, maispuisque les pierres aaient gard$ leur secret pendant troismille ans, ne pouaientFelles pas @tre consid$r$es commedes Dures surnaturellesG

C'$tait -uste aupr&s du grand tumulus que l'arri&reFgrandFp&re de ar!" aait $t$ captur$ par Cliodna, la reinedes f$es, et retenu par elle pendant sept ans. Yu moins$taitFce l'explication qu'il aait donn$e % tous en rentrant

che= lui.Z Et l%, sur la droite, ar!" aait une nuit aperu laMessag&re d$ la Mort, % l'affreux isage, re@tue d'unlinceul couleur de safran. atie ne pouait pas passer sur le pont :euf K, qui en-am!ait la rii&re depuis deux si&cles,sans se rappeler qu'% cet endroit MichaWl oole" aait $t$tu$ d'un coup de fusil % la suite d'une partie de cartes oA ils'$tait laiss$ aller % tricher. Non fantRme se promenait l% et

reiait sa mort

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aec d'affreux g$missements, sur le coup de minuit.atie se souenait encore des amusantes histoires que sonp&re lui racontait en la mettant au lit. epuis le moment oA

ar!" commenait par la formule consacr$e )

Pu temps oA les petits oiseaux nichaient dans la

!ar!e des ieux messieurs, et oA les dindons fumaient lapipe.... K -usqu'% la conclusion )

Ils $curent heureuxEt nous ferons comme eux J elle restait immo!ile, les

"eux agrandis, $coutant aec un int$r@t passionn$....

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MichaWl ne pouait pas saoir tout cela. Il ne pouaitpas deiner que ar!" aait -ou$ du iolon pendant desheures et des heures pour calmer une enfant souent

agit$e.... Noudain, il r$alisa qu'il entendait une musiqueinha!ituelle, tour % tour m$lancolique et gaie. uand ce futfini, il demanda % ar!" )

Comment s'appelle ce morceauG Kar!" r$pondit m"st$rieusement ) Ceux qui me l'ont

appris ne lui donnaient pas de nom.B OA l'ae=Fous entenduG K

ar!" !aissa la oix ) ans les ruines, en haut dumont arr".... Ils dansaient dans le clair de lune, sous mes"eux....

B Lraiment, ils n'ont peur de rien J Kar!" $tait insensi!le % l'ironie. :on. Ils sont hardis

et tr&s malins. e les connaisJ ;ne fois, -'ai attrap$ le roi8rian luiFm@me, et il m'a donn$ de l'or.... e n'en aais pas!esoin % ce momentFl%, et -e me suis laiss$ rouler par lui. KII a-outa un ton plus !as ) Maintenant, -'en ai !esoin.... K

MichaWl approua d'un signe de t@te, et quand ar!"tourna le dos, le -eune homme rencontra les "eux de atie.Il lui sourit d'un air complice, comme un adulte sourit de lanaet$ d'un enfant, en regardant un autre adulte. atie le

consid$ra froidement. 5e dHner est pr@t K, ditFelle d'uneoix s&che.Elle ne lui dit pas un mot pendant le repas, malgr$ les

compliments qu'il lui adressa au su-et de sa cuisine.MichaWl, tout penaud, constata que la col&re la rendaitencore plus -olie.

5a nuit tom!ait quand les deux hommes quitt&rent

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la maison et entr&rent dans la remise, oA ar!" allumaune lanterne. Il prit un licou et expliqua % MichaWl ) emain, % l'au!e, -e dois aller % #reencoe chercher une

cloche pour la chapelle. Il faut que -e fasse rentrer la-ument ce soir aant qu'elle ne se saue trop loin dans lamontagne.

B e ais aec ous.B Teu.... e comptais sur ous pour faire le tour du

manoir et $rifier si les portes et les fen@tres sont !ienferm$es.

B 'accord, dit MichaWl aec !onne humeur, maisquand -'aurai termin$, -'irai coucher % l'au!erge.

B *ourquoi oule=Fous faire aGBe ne peux pas accepter l'hospitalit$ dans ces

conditions. Il faut que ous quittie= la place dans quin=e-ours, et otre fille n'en sait rien.

B e ais la mettre au courant.B Plors, pourquoi lui aoir racont$ que -'$tais ici

pour ous aider % couper l'her!eG Kar!" r$fl$chit quelques instants et r$pondit

graement ) Elle est n$e dans le paillon, et pendant ingt ans

elle " a $cu. Imagine=Fous sa peine, quand elle sauraG 5e

fait d'ha!iter dans la propri$t$ de 5ord nousaut la consid$ration de tout le pa"s.... Enfin, rassure=Fous, -e lui dirai tout, le moment enu. Il faut prendrequelques pr$cautions pour lui annoncer cette mauaisenouelle....

B uand compte=Fous lui parlerG insista MichaWl.B &s que l'occasion se pr$sentera.

B Plors, faitesFle ite.


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B OhJ so"e= tranquille, -e le lui dirai. KIls sortirent de la remise. ar!" regarda du cRt$ du

mont arr". uelle !elle nuit J ditFil. ;ne nuit comme ils

les aiment....K;ne lueur passa dans son regard de ieux prospecteur

sr qu'il " a de l'or dans la montagne. Il !aissa la oix ) ui sait ce que -e ais trouer l%F!asG K murmuraFtFil

en s'$loignant. Il se retourna et lana au nouel intendant ) Pttention aux !raconniersJ KMichaWl sourit. *ourtant, il $tait inquiet de oir le ieil

homme partir % la chasse aux fantRmes, dans la nuit. ueles saints le pr$serent J

ar!", pour sa part, n'aait aucune appr$hension. Iloulait rattraper sa ieille -ument et ensuite faire un petittour dans les ruines, sur le mont arr". Mais Cl$op+tre, cesoirFl%, se montra d'humeur capricieuse. Elle refusa de selaisser re-oindre.

Liens, Cl$op+tre, iens, ma mignonne K, appelaar!", de sa oix la plus suae, en s'approchant d'elle. 5a-ument le regarda enir et, d&s qu'il tendit le !ras, elle partitau galop, en direction du arr"Q elle $tait d$-% grimp$e %miFchemin quand il r$ussit % la rattraper pour la secondefois. Pllons, sois gentille, Cl$op+treJ K ditFil doucement,

mais la coquine poussa un long hennissement moqueur etrepartit du plus ite qu'elle put dans le rude sentier demontagne.


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,lo34tre se livrait 1 des 2ani-estations bru!antes.

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!ru"antes. Il essa"a de l'approcher en se dissimulantderri&re les piliers de l'ancien ch+teau. u moins disaitFonqu'% cette place s'$leait autrefois un ch+teau. 5a l$gende

oulait qu'il ft deenu plus tard le Clu! de l'Enfer K, oAles mem!res gardaient tou-ours un si&ge disponi!le pour NaMa-est$ le ia!le, pendant leurs parties de cartes. ;n soiroA la ta!le $tait entour$e de nom!reux -oueurs, un hommede grande taille, maigre et !run, tout de noir @tu, r$clamala chaise li!re. Pu cours de la partie, un autre -oueur laissatom!er une carte et se pencha pour la ramasser. Il remarqua

alors, sous la ta!le, un pied fourchu. Il fit le signe de lacroix, et le noueau enu s'enfuit par le toit en flammes....uoi qu'il en ft, l'$difice !rla. ar!" attachait peu de foi% l'histoire et pourtant ce soir il pensait, en regardant par la!r&che d'un des murs, que le dia!le luiFm@me et pu faire,en s'enfu"ant, une pareille trou$e.

5a lune fut o!scurcie par un nuage. es chauesFsouris ol&rent lentement auFdessus de lui. u moinssem!laientFelles @tre des chauesFsouris, mais leursululements r$sonnaient $trangement et rappelaient lam$lodie que ar!" enait de -ouer pour MichaWl. Il n'en futpas surpris. :'$taitFce pas en ce lieu que, pour la premi&re

fois, cette musique l'aait charm$G Il continua d'aancer.5a lune se montra de noueau, et il it Cl$op+tre arr@t$e au!ord d'un ancien puits. 6u eux donc te casser une patte,sale !@teG K ditFil % miFoix, exasp$r$.

5a ieille -ument tourna la t@te ers lui, puis se remit %contempler le fond du puits. On et -ur$ qu'elle l'initait %enir oir quelque chose. Il aana sur la pointe

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des pieds et constata qu'une lumi&re !lafarde sortait dupuits, tandis que la musique se pr$cisait. Il s'approcha, nonsans crainte.

Oh J ditFil apr&s un regard au fond du puits, commec'est curieuxJ K

II reporta les "eux sur sa -ument et recula, frapp$d'horreur. Uclair$e par la lumi&re surnaturelle, Cl$op+tres'$tait chang$e en cheal fantRme aux "eux terrifiants, quisoufflait du feu par les naseaux....

Elle se mit % ruer de faon inqui$tante, cherchant %

atteindre ar!", et, tandis que la musique allait crescendo,poussa un hennissement qui lui glaa le sang. Elle se ca!ra.Il tenta de s'$carter et de prot$ger sa t@te, au moment oA lessa!ots menaants retom!aient sur lui.... Ce qui se passaensuite resta tou-ours impr$cis dans l'esprit de ar!".

*ris de ertige, il se rendit aguement compte qu'iltom!ait, tom!ait, tom!ait, -usqu'% ce qu'un choc iolent luifHt perdre totalement conscience.

uand il rourit les "eux, il distingua des om!resconfuses % traers une sorte de !rouillard.

Il entendit des oix, % hauteur de sa t@te. Ces oixparlaient de lui. ar!" referma les paupi&res, fit le mort et$couta.

C'est ar!" O'#ill, disait l'une.B e me demande pourquoi Na Ma-est$ a oulu faireentrer ici cette ieille carcasse, qui n'a plus un souffle deie K, disait l'autre.

ar!" soulea impercepti!lement une paupi&re etaperut, tout pr&s, deux farfadets entrus.

Il doit @tre ire, K, dit le second farfadet, qui portait

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une este marron et ar!orait une !elle plume !lanche %son chapeau. 5es hommes ne saent pas !oire J

B Ou !ien il est ire, ou !ien il est profond$mentendormi, ou !ien il est mortJB :ous n'allons pas tarder % le saoirJ KIls sortirent du champ isuel de ar!", qui ne put les

oir grimper sur une grosse pierre, derri&re sa t@te, etprendre leur $lan, mais quand il les reut l'un apr&s l'autresur l'estomac, il fut si furieux qu'il se dressa sur son s$ant

et s'empara de son !+ton. PssassinsJ criaFtFil.B *rends garde % ton !+tonJ K dit le premier des

farfadets, sans s'$mouoir. En effet, le !+ton le$ parar!" se retourna contre lui et se mit % taper % \coupsredou!l$s sur sa paure t@te. Il fallut qu'il le saisHt % deux

?


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mains pour s'en d$!arrasser. Il regarda les deuxfarfadets aec une inqui$tude empreinte de respect.

5e second ordonna )

Liens par ici, ieux farceur, nous allons te conduire% notre roi. K

ar!" se lea et suiit les farfadets % traers unesom!re grotte. Il ne se sentait gu&re rassur$. 6ous troisd$!ouch&rent ensuite dans une grande salle, oA l'$clat del'or $!louit ar!". C'$tait une sorte de mine, oA unedou=aine de lutins remplissaient des marmites en puisant %

la pelle dans d'$normes tas de pi&ces d'or.ar!" ne se rendit pas compte qu'il exprimait tout haut

sa pens$e ) :om d'une pipeJ En oil% des richessesJK5'un des traailleurs s'arr@ta et poussa du coude son

oisin. 7egarde donc le drRle de !onhomme que nousam&nent *adraig Og et 7oderic 7uadh. ui estFce,*adraigG

B Il s'appelait ar!" O'#ill K, r$pondit le premier deses guides.

ar!" troua fort d$plaisant qu'on us+t du pass$ enparlant de lui. *our com!le, son second guide, 7oderic7uadh, lui fit remarquer aec impatience )

Liens donc J 5'or n'a plus d'int$r@t pour toi. Ce sont

les humains qui s'en serentJB Plors, qu'estFce que -e suis, d'apr&s ousG grognaar!".

B :ous ne le saons pas encore. Na Ma-est$ te ledira. K

ar!" les suiit, mal % son aise. Ils traers&rent untunnel et p$n$tr&rent dans une troisi&me caerne. Pu milieu

se trouait un grand $ta!li de cordonnier, aec

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une dou=aine de farfadets en ta!liers de cuir quis'affairaient autour. Ils s'arr@t&rent de traailler etexamin&rent curieusement ar!". *adraig Og commena )

Ici nous aons.... Kar!" lea la main. e sais K, ditFil. Il sourit d'un air

entendu, et r$cita )

*an, pan, pan J o"eux lutin,6apant du soir au matin,isFmoi % quoi tu t'appliquesG

B e fais des souliers magiques J

5es farfadets le regard&rent aec ahurissement,comme s'ils n'aaient -amais entendu pareille sottise, et$clat&rent tous de rire. *adraig se remit en route. ar!"suiit, tr&s ex$.

e tristes pens$es hant&rent son cereau. *endant desann$es, il aait fait autorit$ en mati&re de l$gende et def$erie, et maintenant, qu'allaitFil deenirG 5es farfadets letueraientFilsG :e reerraitFil plus -amais sa ch&re atieG

5e chemin que prenaient ses guides montait une penteasse= raide et a!outissait % une super!e cascade. En o"antcela, ar!" s'arr@ta. Ni les farfadets oulaient le no"er, il

$tait pr@t % d$fendre ch&rement sa ieJ Mais *adraigs'approcha des eaux grondantes, leur adressa quelques motsen ga$lique, et aussitRt la cascade se partagea en deux,comme un rideau.... ;ne fois de plus, ar!" entendit lamusique m"st$rieuse. Il franchit la cascade % pied secQ ellese referma derri&re lui, et il se troua dans la salle du trRne.

C'$tait une grotte immense orn$e de stalactites et de

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stalagmites, d'oA partaient des passages conduisantdans les profondeurs de la montagne. 5es farfadets enaaient fait un lieu dont la splendeur d$passait

l'imagination, 5es parois $taient ein$es d'or. es colonnesd'un calcaire transparent comme de la glace s'$leaient-usqu'au plafond, sculpt$es en forme d'ar!res et portantd'innom!ra!les s"m!oles m"stiques irlandais. 5e plafondluiFm@me $tait d'un !leu de nuit, et des diamants groscomme des Dufs de cane " figuraient les $toiles.

5e roi 8rian $tait assis sur un trRne d'orQ il portait le

m@me costume que ar!" lui aait u lors de leurpremi&rerencontre. *eu soucieux de la grandeur ro"ale, il -ouait unair entraHnant sur une minuscule cornemuse, pendant queses su-ets, tous ha!ill$s de ert, dansaient deant lui.

ar!" remarqua, autour du trRne, quelques o!-ets faitsde la main de l'homme ) une harpe, une $p$e, un canon du]LIesi&cle, une coupe g$ante % deux anses et un coffre. Ilse retourna pour parler % ses guides, mais ne it pluspersonne. Celui qu'on nommait *adraig Og s'approchait duroi. 8rian se pencha ers lui pour l'entendre, tout encontinuant de -ouer de la cornemuse, mais, lorsque *adraigd$signa ar!" d'un geste, la musique s'arr@ta et lesdanseurs aussi. 5e cDur de ar!" fit de m@me, -usqu'% ce

que le roi l'appel+t, d'un ton -oial ) ar!" O'#illJ e suis rai de te oir.B Lotre Ma-est$ est trop !onne, dit ar!".B PpprocheJ Kar!" traersa la grande salle, et les farfadets

s'$cart&rent pour le laisser passer. uand il fut mont$ sur

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Le roi Brian 0ouait un air entra5nant.

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la plateFforme, deant le trRne, il regarda autour de lui. C'est !eau che= ous J ditFil aima!lement.

B Oui, ce n'est pas mal K, r$pondit le roi. Il lui

d$signa le coffre. PssiedsFtoi l%. Kar!" oulut ra!attre le couercle, et resta $!loui par

le contenu du coffre ) il $tait plein -usqu'au !ord dediamants, de perles et de !i-oux d'or cisel$, si pr$cieux qu'ilne pouait en d$tacher les "eux.

Ce n'est qu'un ieux coffre plein de -o"aux, dit le roi.


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5e roi $tait enchant$ de montrer ses tr$sors % unconnaisseur tel que le ieil intendant. CeluiFci ne cachaitpas son admiration, 8rian d$signa l'$p$e pos$e sur une

marche du trRne, une arme deux fois plus grande que le roiluiFm@me.

Et oici l'$p$e de 8rian 8oru, qui a chass$ lesanois.... K

ar!" $tait trop $mu pour exprimer ses sentiments,mais le roi poursuiait )

Et la harpe.... K

ar!" l'arr@ta. :e me le dites pas J K priaFtFil. *uis ilse mit % r$citer )

... Tarpe qui d$ersa l'+me de la musique Et quicharma 6ara, dans son palais antique....

B 8rao J K dit le roi en souriant. Et, pour la premi&refois, ar!" r$pondit % son sourire, tout % fait % l'aisemaintenant.

e suis sr que lorsque -e raconterai au caf$ tout ceque -'ai u ici, mes amis ne me croiront pasJ K

5e roi s'assit sur le !ras de son trRne, et prit un airgrae.

6u n'iras plus distraire tes amis, ar!". Celui quientre che= nous ne peut plus en sortir.

B Mais -e dois retourner aupr&s de atieJB :e t'inqui&te pas pour atie. Elle te fera un !elenterrement, et puis elle t'ou!liera.

B Comment poue=Fous parler ainsi de ma filleGs'exclama ar!" en serrant les poings de rage.

B CalmeFtoi K, dit le roi.


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Mais il $tait trop tard. ar!" ne pouait plus secontenir.

u'estFce que -e ous ai faitG criaFtFil.

B 7ien, ar!".B ui estFce qui conte os exploits aux humainsGB 6oi, ar!".F ui rappelle aux femmes de mettre une tasse de lait

deant leur porte, pour que ous puissie= ous rafraHchir,ainsi que os su-ets, quand ous ous promene= la nuitGui leur demande de ne pas -eter l'eau sale n'importe oA,

parce que ous @tes souent inisi!lesGB 6oi, ar!".B ui o!tient des hommes qu'ils soul&ent

respectueusement leur casquette quand passe untour!illonG

B 6oi J 6u as fait du !on traail, ar!".B *ourtant, ous ae= chang$ mon cheal en spectre,

ous ae= us$ de ruse pour me capturer et m'amener icicontre ma olont$J IngratJ Nans cDurJ K

5es farfadets, outr$s qu'un simple mortel os+t insulterleur roi, se pr$cipit&rent sur ar!" comme un essaimd'a!eilles irrit$es. *adraig Og et 7oderic marchaient ent@te, et lui criaient des in-ures en ga$lique, ce qui donnait %

peu pr&s ceci ) Nale ieux !ouc J ue les cornes du dia!lete pr$c&dent partoutJ KIls allaient le mettre en pi&ces quand le roi 8rian les

apaisa d'un geste. ar!", lui, ne se calma pas pour autant. Ilcria au roi )

itesFleur de m$nager leurs expressions J e connaisle ga$lique, moi aussi J K II se retourna ers les farfadets )

Ecoute=Fmoi, ous tous J

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B :onJ rugit le roi. C'est toi qui as m'$couterJ Kar!" se tut, d$contenanc$ par la !rusque col&re du

roi. CeluiFci se reprit et expliqua pos$ment )

*adraig Og, mon lieutenant, $tait assis sous uneau!$pine, en face du manoir, quand 5ord t'aannonc$ la mauaise nouelle. &s que -'ai appris que tuaais de graes ennuis, -e me suis -ur$ de te tirer de l%. Et situ es !ien tel que -e l'imagine, tu m'en t$moigneras de lareconnaissanceJ K

ar!" s'assit, $cras$ % la fois par la consid$ration que

lui t$moignait le roi et par le sentiment de sa propre mis&re. On ous a dit que -'$tais dans la peine, et ous ae=

d$cid$ de m'amener iciG demandaFtFil.B *arfaitement.B Lous @tes un $rita!le ami. e m'$tais tromp$ sur

otre compte.B :e sois donc pas triste. 6u peux dire adieu aux

chagrins et aux larmes du monde ext$rieur. ans monro"aume, tu ne troueras que r$-ouissances et distractionsde toutes sortes. ue d$siresFtu pour commencerG LeuxFtu-ouer de la cornemuseG demanda 8rian en lui tendant sonminuscule instrument.

B Comment le pourraisF-e, deant ousG 'ai entendu

les meilleurs -oueurs de cornemuse B ils sont tousaeugles, except$ un seul B, mais il m'a sem!l$, en ous$coutant ce soir, que -'entendais -ouer de la cornemuse pourla premi&re fois de ma ie.... K

8rian fut sensi!le au compliment. *eutF@tre -ouesFtude la harpeG hasardaFtFil.

B :on K, dit ar!". Noudain, une id$e lui int, qu'il

soumit au roi aec enthousiasme ) Mais donne=Fmoi

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mon ieux iolon, et -e ous -ouerai un air dont ousme dire= des nouellesJ

B 6r&s !ien J K dit le roi.

ar!" se lea, d'un air innocent. Loule=Fous aoirla !ont$ de m'indiquer comment on peut sortir d'iciG 'iraichercher mon iolon % la maison et.... K

5e roi ferma les "eux et secoua la t@te. Inutile deruser, ar!". 'ai dit qu'il te fallait rester iciJ K Il rourit les"eux. Mais nous pouons faire quelque chose pour toi. K

II appela *adraig Og, son lieutenant. *adraig accourut

pr&s du trRne. Nire, qu'" aFtFil pour otre sericeGB La chercher le iolon que tu as rapport$ d'Italie,

lorsque -e t'ai eno"$ isiter le Monde de l'Est J K*adraig disparut et reint !ientRt aec un iolon

presque aussi gros que lui. Il $tait fait d'un tr&s !eau !oissom!re, et intrigua ar!" car il pr$sentait des diff$rencesaec son propre instrument, notamment dans la forme desoues. *endant que ar!" le tournait et le retournait, le roilaissa tom!er, d'un ton faussement indiff$rent )

Ntradiarius, 1319. Kar!" hocha la t@te. e n'ai -amais entendu parler de

cet hommeFl%.B C'est sans importance. oueJ

B 'aimerais mieux mon iolon.B CeluiFci peut suffire. Pllons, ar!", essaieFle J K5es doigts de ar!" trem!laient un peu lorsqu'il cala leiolon sous son menton. Il n'attendait pas grandFchose decet instrument !i=arre. Mais % peine eutFil commenc$ un airde danse que ses "eux s'agrandirent de surprise, tant lessons qui s'$chappaient du iolon $taient

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6uand arb! i2ita le son du cor# ce -ut un dcha5ne2ent.

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harmonieux ) il s'arr@ta et regarda le roi, dont les piedsmarquaient d$-% la mesure.

Continue. oueFnous ce que tu connais de mieux J K

lui dit celuiFci.ar!" eut une inspiration, mais il !aissa les paupi&res,

de peur de la laisser deiner. Pe=Fous d$-% entendu La /'asse au @enardA

demanda((il.B :on.B Mon grandFp&re m'a tou-ours affirm$ que les

farfadets raffolaient de trois choses ) la danse, le his>" etla chasseJ

B Il ne se trompait gu&re, dit le roi.B Plors, -e ais ous -ouer cet air. 6out d'a!ord, ous

entendre= le rassem!lement des chasseurs et lesa!oiements des chiens. K

6ous le regardaient aec curiosit$. ;n, deux, trois J KcomptaFtFil en tapant du pied, et il attaqua aec igueur.&s les premi&res notes, les farfadets se sentirent pris d'une$trange agitation. Ils se mirent % danser et % gam!ader deplus en plus ite, pendant que retentissaient les $chos d'unechasse % courre. uand ar!" imita le son du cor, ce fut und$chaHnement.

5'am!iance deint fr$n$tique. Plors que le iolonfaisait r$sonner dans la salle du trRne le galop des cheauxet les a!oiements des chiens, les farfadets poussaient descris d$lirants. ar!" risqua un coup d'Dil ers le roi.e!out sur son trRne, une lueur de folie dans le regard, iltournait comme une toupie, alors qu'auFdessous de lui sessu-ets sautaient et ca!riolaient.... uelquesFuns grimpaient

sur la harpe et se laissaient glisser tout du long de

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l'instrumentQ d'autres, % califourchon sur le canon,marquaient la mesure de leurs talons nereuxQ d'autresencore dansaient sur le !ord de la coupe de Cormac, sans

m@me regarder de temps % autre si l'un d'eux n'$tait pastom!$ au fond. uand l'agitation fut % son com!le et que ladanse leur parut un exercice trop mi&re, ils sepr$cipit&rent tous dans les profondeurs des grottes etreinrent sur des pone"s !lancs comme neige. *adraigamena la monture ro"ale. 'un !ond, 8rian se mit en selleet fit galoper son cheal % traers la salle, sautant tous les

o!stacles aec une aisance et une gr+ce qui $tonn&rentar!".

*lus fort J Encore plus fort J K cria le roi, et il raclales cordes de la harpe aec le manche de son fouet, pendantque les chasseurs se rassem!laient autour de lui.

ar!" lana les notes qui $oquaient les longsa!oiements des chiens. 6ransport$s, les caaliers se mirent% pousser des cris sauages, et le roi, apr&s aoir ex$cut$un saut magnifique auFdessus du canon espagnol, s'arr@tanet. Non cheal se ca!ra. 8rian se retourna et fit claquerson fouet sur la paroi de la salle du trRne. ;n gigantesque$clair en -aillit, qui fendit en deux la montagne.... 5alumi&re laiteuse de la lune s'$pandit sur la salle. Plors tous

les farfadets em!ouch&rent le cor qu'ils portaient attach$ %leur selle et se ru&rent ers le monde ext$rieur, car leurpropre uniers ne pouait plus les contenir....

uand ar!" cessa de -ouer, il trem!lait de tous sesmem!res et dut se reposer un moment aant de pouoirmarcher ers la li!ert$. Il se mit en routeQ soudain, lesrichesses contenues dans le coffre lui reinrent % l'esprit, et,

-ugeant l'occasion trop !elle, il retourna sur ses pas.

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Il se h+ta de remplir sa poche droite de perles et dediamants. Il replongeait les mains dans le coffre quand ungrondement formida!le l'interrompit. 5es deux moiti$s de

la montagne se refermaient. Plors il se mit % courir, nepensant plus qu'% s'$chapper, sans se rendre compte qu'illaissait derri&re lui une traHn$e de diamants.... Il passa de-ustesse % traers la creasse qui diminuait % ue dVDil. Ellese souda aec un craquement sinistre d&s qu'il fut horsd'atteinte. 5a montagne aait repris son aspect familier,mais des pierres du sommet se d$tach&rent et roul&rent

autour de ar!", qui s'aplatit contre la paroi -usqu'% la finde l'aalanche. Il $tait li!reJ Et richeJ Il mit la main dans sapoche et, % sa grande stup$faction, ses doigts pass&rent autraers,... Plors il se souint que la eille il aait demand$% atie de r$parer sa poche trou$e. Pn$anti par ce coup dusort, il repartit lentement, la t@te !asse. ;n hennissementfamilier retentit. Cl$op+tre $tait l%, riant de toutes ses dents.Elle aait retrou$ son apparences ordinaire, c'estF%Fdirecelle d'une ieille -ument fatigu$e. EsFtu au serice desfarfadets, ou au mienG K lui demanda son maHtre en luipassant le licou. Elle ne paraissait pas comprendre. Ppr&stout, peutF@tre aaitFil r@$....

5'$cho lointain d'un cor de chasse r$sonna dans la

all$e. ar!" regarda de ce cRt$ et un spectacle fantastiques'offrit % ses "eux ) les minuscules caaliers descendant dela montagne galopaient ers le illage !aign$ de clair delune. Il les it prendre leur $lan auFdessus des haies, sauterle mur du cimeti&re et foncer parmi les tom!es, franchir %une allure folle le ieux pont couert de lierre...

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;n sourire am!igu se dessina sur ses l&res. 5e -eu n'est pas fini, murmuraFtFil tout en tirant

Cl$op+tre par la !ride. PhJ ahJ roi 8rian, aant le leer du

-our on erra qui de nous deux est le plus malinJ K

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#II

;P:ar!" ramena Cl$op+tre % l'$curie, il -eta enpassant un coup d'Dil sur sa maison. :ul rai de lumi&re nefiltrait aux fen@tres. Pucun !ruit ne lui parint.

MichaWl aait !ien remis la lanterne % sa placeQ ar!"l'alluma. Il conduisit la -ument dans son !ox et referma leportillon sur elle. *uis il se h+ta de faire ses pr$paratifs, caril saait que le temps lui $tait mesur$. Il se hissa sur lapointe des pieds pour atteindre une poutre et en descenditune grosse !outeille de gr&s.

Cl$op+tre le regarda d'un air r$pro!ateur, parFdessus leportillon.

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B Et qu'asFt fait d&s que -'ai tourn$ le dosGB e suis seulement enu chercher ma cornemuse.K

ar!" prit l'instrument dans un coin et le montra au roi.

Lous ne pense= pas r$ellement que -e souhaite rester ici,n'estFce pasG K II se mit % rire et se h+ta d'a-outer ) Comment un homme qui a eu la chance de p$n$trer dansotre ro"aume pourraitFil d$sirer ire ailleursG En$rit$, -amais -e n'ai u si !ien danser... ni entendu -ouer dela cornemuse aec tant de talent... ni eu entre les mains uniolon si extraordinaire.... K

5e roi $tait perplexe, mais ar!" saait @treconaincant )

OhJ Ma-est$, -amais dans mes r@es les plusaudacieux -e ne me suis u assis sur des diamants J :on,ous poue= me croire, il n'" a qu'une chose que -eregrettais ) ma !onne ieille cornemuse.... K

II l'$lea en l'air pour !ien lV$clairer aux "eux du roi,et rie put s'emp@cher de rire silencieusement derri&re.

C'est !on, dit 8rian. En tout cas, nous ne pouonspas te laisser entrer et sortir % ta guise de notre ro"aume. K

ar!" regarda tout autour de lui. :on, ditFil, il n'" arien d'autre sur terre qui m'int$resse. K

'un geste indiff$rent, il prit la grosse !outeille de

gr&s et fit sem!lant de ouloir la remettre % sa place, en$quili!re sur la poutre. Comme il tournait le dos au roi, iladressa un clin d'Dil % Cl$op+tre. 5a ieille -ument hochala t@te et disparut derri&re son portillon. Elle d$cida de sereposer [un peu, en attendant de oir quelle tournureprendraient les $$nements.

ue tripotesFtu l%G K demanda le roi.

ar!" se retourna, la !outeille encore dans les mains,

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et dit d'un ton d$tach$ ) OhJ ce n'est que duhis>".... Il est tr&s ieux. e me ferais un plaisir de ousen offrir, mais -e crains qu'il ne soit pas asse= !on pour le

palais du roi des farfadets....B CroisFtuG 'aimerais en -uger moiFm@meJB Il ne ous plaira pas K, dit ar!" d'un air

faussement modeste.Il prit deux go!elets et les plaa l'un pr&s de l'autre sur

le si&ge de sa ieille charrette. Il en remplit un. *endantque 8rian s'en emparait % deux mains et le portait

goulment % ses l&res, il lea le go!elet ide et attendit.8rian !ut % longs traits, et quand il eut fini, ar!" faisaitsem!lant de !oire aussi.

" ous ait plu K, dit

ar!" en souriant. Il re!oucha la !outeille. *artons,maintenant. 'ai h+te de retourner l%F!as pour entendre de lamusique et !ien m'amuser....

B EstFce que nous ne nous amusons pas iciG Kdemanda le petit roi. Il s'assit sur un !illot et tendit songo!elet. ar!" le remplit de noueau, en hochant la t@ted'un air compliceQ il laissa son go!elet ide, mais le tintcomme s'il $tait plein, en s'asse"ant sur un grand panier

reners$. P otre sant$ J dit ar!" en leant son go!elet.B P la tienne, mon ieuxJ K r$pondit 8rian, -oial. 5e

roi !ut. ar!" se contenta de faire sem!lant.uand 8rian lea les "eux ers lui, ar!" prit le

!ouchon et le lana au loin. ;n homme g$n$reux -ette tou-ours le !ouchon,

ditFil.

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B Loil% ce qui s'appelle parlerJ K

ar!" ersa une nouelle rasade de his>" % sonisiteur, qui poussait des gloussements de -oie. :ous sommes tr&s !ien ici, dit le roi. Et si tu eux de

la musique, chantons JB C'est une !onne id$e. Connaisse=Fous la


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Nire, -e oudrais chanter*our f@ter otre pr$senceMais oil%, quand -e commencee ne peux plus m'arr@terJ

Il regarda son compagnon ) *oue=Fous continuerGK5es "eux du petit roi !rill&rent de malice. Il toussa pour

s'$claircir la oix aant d'attaquer )

Chanter est si !on parfoisEt !oire n'est pas un crime.

5e !on his>" nous ranime,8uons un erre... % la fois J

ar!" proua qu'il saait ha!ilement manier la louange )

e oudrais @tre po&tePfin de ous tenir t@teCar le roi des farfadetsNait faire de !ons couplets J

8rian lui rendit la politesse )

&s que tu as ouert le !ec6u as su charmer mon oreille.Mais comme -'ai le gosier sec

5aisseFmoi prendre la !outeille J

oignant le geste % la parole, il essa"a de souleer lagrosse !outeille. ar!" dut l'aider., 5e petit roi, d$-% aux troisquarts ire, se ersa ce qu'il appelait modestement unegoutteK de his>" et qui $tait en r$alit$ un plein go!elet.

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ar!" annona ) Encore un couplet J K Et il chanta )

e oudrais @tre le patron

'un ca!aret sur la colline.8rian Connor et ses luronsS iendraient ider des chopines.

5e roi r$pliqua )

ar!" O'#ill, cher compagnon,Loil% une id$e magnifique J

Nois certain que tous nous iendronsans ton ca!aret s"mpathique J

Ppr&s cet effort, le petit roi eut soif. Encore unegoutteJK priaFtFil. ar!" le fit attendre un moment, le temps deremplir son propre go!elet.

5e isiteur aait le cereau si trou!l$ par les fum$es de

l'alcool que son hRte put tranquillement $changer les go!elets,et tendre % 8rian celui qui $tait plein, sans " aoir touch$ luiFm@me.

P peine le roi eutFil !u cette nouelle rasade qu'il tom!aire mort.

ar!" le coucha gentiment sur des sacs empil$s et leeilla le reste de la nuit, pr@t, s'il se r$eillait, % lui offrir

aussitRt un autre his>". e longues heures plus tard, ilentendit un grattement auFdehors et soulea le carton qu'ilaait eu soin de placer deant la fen@tre. C'$tait un coq quiescaladait le tas de fumier, derri&re l'$curie. 5e cielcommenait % rougeo"er % l'est. uelques minutes encore etar!" allait gagner....

Il reint ers sa ictime, qui choisit ce momentFl% pours'asseoir !rusquement. 5e cDur de ar!" s'arr@ta

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de !attre. Ne forant % sourire, il mit un go!elet dans lamain du roi.

P quel couplet en sommesFnousG demanda 8rian

d'une oix p+teuse.B Pu soixanteFdixFneui&me, dit ar!".B Plors, oici le quatreFingti&me K, annona le roi

des farfadets )

5es humains seraient agr$a!lesNi tous ressem!laient % ar!".

5orsqu'il !oit !eaucoup de his>"Il est encore plus aima!le J

uatreFingt et uni&me couplet J K annona ar!" )

e oudrais que tous en IrlandeNachent !oire comme ce roi,Car s'il ne !oit pas plus que moi,

Na !onne olont$ est grande J

ue disFtuG rugit 8rian. MoiG e ne !ois pas plusque toiG 6u aurais le temps d'@tre ire, dessol$ et ire denoueau aant que -e.... K

eant la face hilare de ar!", il s'interrompit et semit % rire aussi.

ar!" cherchait % gagner du temps et guettaitanxieusement le premier chant du coq. e ne saais pasque ous aimie= tant les -eux po$tiques, ditFil.

B C'est mon passeFtemps pr$f$r$ K, r$pondit 8rian.uste % ce moment, tous les coqs du illage se mirent %chanter J

ar!" se pr$cipita ers la fen@tre et arracha le carton.5e soleil $pandit autour d'eux ses premiers ra"ons. Pec

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un large sourire, ar!" fit remarquer ) Loil% le -our,

ami 8rianJ K5e ton et l'expression du isage de son compagnonalarm&rent le roi !ien plus que les paroles ellesFm@mes.

Noudain d$gris$ par la peur, il sauta sur ses pieds,courut ers la porte et prit son $lan pour passer au traers.Mais le !ois dur le re-eta sur le sol, tout $tourdi. Il se releaet fit face % ar!" )

Oure la porte J commandaFtFil, trem!lant de col&re.B 6u peux passer au traers, persifla ar!". Essaieencore J

B OseraisFtu ioler les lois sacr$es de l'hospitalit$Gtonna le roi 8rian.

B Mais oui, r$pondit tranquillement ar!".

5EN 67OIN NO;TPI6N E P78S O'#I55

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B ue diraisFtu si -e te rendais !ossuGB P ton aiseJ K dit ar!".Comme il ne lui poussait aucune !osse, il taquina le

paure 8rian ) En $rit$, tu es incapa!le d'exercer tes mal$fices en

plein -our. e l'ai !ien compris quand -'ai u que tu nepouais franchir cette porte ferm$e J

B Mis$ra!leJ uand mes forces reiendront aec lanuit, -e me engeraiJ e te doterai d'une t@te d'$l$phant etd'une !osse de dromadaireJ 6u marcheras % quatre pattes et

mangeras de l'her!e qui ne te nourrira pas, -usqu'% ce que tumeuresJ

B 6ra la la, la laireJ chantonna ar!". *arle poliment% ton sup$rieur, -e te prie. K.

5e destin, qui lui $tait faora!le, lui eno"a alorsMoustache, un $norme chat tigr$. CeluiFci, du re!ord de lafen@tre, sauta dans la remise. ar!" s'adressa % luigentiment )

8on-our, Moustache. 6u iens demander tond$-eunerG K

5e chat int se frotter en miaulant contre les -am!es dear!", qui lui' d$signa 8rian ) Loil% un !on morceau pourtoiJ K

Moustache se dirigea ers 8rian. 5e petit roi recula,s'a!rita derri&re l'une des roues de la charr

ib watkin lawrence les trois souhaits de darby o'gill 1960.doc

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