i can't get no motivation par frederik lozano

28
1 L’HOMO SAPIENS I can’t get no motivation COMMUNICATIO #05

Upload: frederik-lozano

Post on 27-Jul-2016

219 views

Category:

Documents


2 download

DESCRIPTION

motivation, émotions, confiance en soi

TRANSCRIPT

1

L’HOMO SAPIENSI can’t get no motivation

COMMUNICATIO #05

2

Frederik Lozano est Coach Professionnel, Superviseur, Psychothérapeute, Enseignant, Consultant chercheur, et créateur de L’Homo Sapiens Communicatio

3

Savez-vous vous mettre dans tous vos états ? Si nous en sommes parfaitement capables pour les sujets préoccupants, il nous arrive de négliger cette fonction des plus intéressantes de nos processus neuro-émotionnels pour stimuler positivement nos ressources. Qui n’a pas stressé pour un entretien, un rendez-vous, une situation inconnue ? Nous l’avons tous fait. Échappant à notre contrôle, l’esprit s’emballe jusqu’à parfois parasiter la moindre de nos capacités. Que peut-on y faire ? Beaucoup justement... Lorsque l’anxiété nous gagne, elle se nourrit de représentations mentales, plus ou moins perçues : on psychote ! Et si psychoter était moins compris comme un problème que comme une solution ? La représentation mentale, c’est-à-dire la manière de penser une chose, se compose d’éléments factuels et virtuels de notre base de données interne.

Vécu, mémoire, croyances, et les nombreux liens établis entre ces morceaux d’informations, dessinent un tableau servant de décor à l’idée construite : décor de rêve ou de cauchemar ! Il n’est pas si simple de croire qu’agir sur sa pensée suffirait à changer sa vie, comme on modifierait le programme d’une machine. De trop nombreux critères entrent en compte de manière variable et instable. Mais si l’on ne peut pas déraciner l’arbre, on peut orienter la pousse des nouvelles branches et de fait, façonner sa croissance, agir sur sa forme et sa place dans l’espace qui est le sien. En résumé, nous ne changeons pas notre nature, mais nous pouvons l’orienter, la comprendre, l’accepter, la préparer, en tirer un parti fécond et prospère. Bienvenue dans un monde de richesses et de forces, pour exprimer ce dont on devient capable lorsque l’on croit en soi !

Se mettre dans tous sesétats motivationnelsavec L’Homo Sapiens Communicatio

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

4

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

ACH

5

ILLEhéros à

l’inflexible motivation

5

6

Qui est Achille ? Fils de Pélée, roi de Phtie (actuelle Tessalie), et de Thétis, une nymphe, désirée par Zeus qui la contraindra d’épouser ce roi.

Une des légendes parvenue jusqu’à nous propose qu’Achille, enfant, sera plongé par sa mère dans les eaux du Styx (une déesse, fleuve parmi les fleuves des enfers) afin de le rendre invulnérable. Le tenant par le talon, seule cette partie de son corps conservera la fragilité mortelle des humains.

Achille, chef des Myrmidons fait partie des troupes du roi

Agamemnon, chef de la coalition Achéene (les grecs) partie combattre les troyens pour reprendre Hélène, fille du roi de Sparte, Ménélas, enlevée par Pâris, fils du roi de Troie, Priam, et surtout frère du grand guerrier Hector.

L’Iliade raconte, après 10 années de siège, les 6 jours et nuits décisifs avant la chute de Troie.

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

Les 6 jours de l’Iliadepetit résumé entre amis d’un poème flamboyant

pages 4-5 : Franz Matsch (1861-1942) « Le Triomphe d'Achille » vengeant la

7mort de Patrocle, en traînant le corps sans vie d’Hector.

L’Iliade est un poème de 15337

vers, divisé en 24 chants. Daté d’environ 800 av. JC, le récit situe l’action sur les côtes de

l’actuelle Turquie, à proximité de l’entrée du détroit des Dardanelles (l’Hellespont

des antiques) vers 1200 av. JC.

Sur cette plage et aux pieds des

murailles de Troie l’imprenable, un huis-clos baigné dans la fureur des hommes, attisée par la vanité des dieux, détaille l’articulation

psychologique de la motivation.

Achille est le héros d’un poème trépanant la pensée pour y trouver les passions. Poème à grand spectacle, l’Iliade se lit, se vit, à la manière d’une aventure intérieure. Les auteurs, car Homère n’en a pas l’entière paternité, l’ont transmis durant des siècles.

Et chaque lecteur (auditeur) depuis 2800 ans, a la liberté de sentir en lui, en elle, comment tout bascule dans l’âme des Hommes, quand l’agir est porté par les raisons de ce qui remplit leur coeur.

8

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

en sé

ance

av

ec Ac

hille

9

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

Notes de Psy d’un client à la destinée foudroyante

À destin peu commun, Homme d’exception ! La prise de note démarre sur un événement en forme de décision : le jeune Achille choisit sa vie : courte mais glorieuse. D’où le héros tire t-il son éclatante motivation ?

(note : à la genèse de toute détermination, se trouvent les racines capacitaires du sentiment de pouvoir agir sur soi et sur les autres).

Inflexible et sensible, voilà la polarité Achillienne. Inflexibilité, comme expression d’une puissante auto-détermination, née des effets du souhait maternel d’invulnérabilité : il a été baigné dans les eaux galvanisantes d’un fleuve des enfers. Maman Achille veut des enfants immortels. Mais Achille est l’enfant contre-oedipien, qui se veut vivre peu, mais libre et pleinement. N’en déplaise à sa

mère, qui fera tout pour l’empêcher de partir à la guerre de Troie... sans succès. La motivation est clairement autocentrée et semble affirmer : l’appel éveillé en moi sera mon guide, quoi qu’il en coûte.

(note : Avons-nous seulement un autre choix raisonnable que celui de suivre cet appel ?)

Inflexible, Achille vit au rythme de ses envies, toutes ancrées en des valeurs profondes. La négociation n’est pas son monde, si on le compare à un autre héros, Ulysse (note : à lire dans Psycho-analyse d’une humanité désarmante, en pages suivantes...). Achille est un personnage aligné : il pense, ressent, agit, en cohérence. Cela lui confère la force de ceux qui gardent leur cap. Le résultat en sera t-il meilleur ? Peu importe, le sentiment de vivre sa vie est fort, présent, nourricier.

10

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

notes de la séance avec Achille

(note : un réel sentiment de légitimité soutient celui ou celle convaincu d’agir selon sa nature).

L’effet le plus remarquable est une surcapacité à vivre les épreuves alors perçues comme choisies. Quand on a le sentiment de ne pas subir, même le pire, mais de l’affronter par choix, les chances de le dépasser grandissent. La réussite de l’épreuve décuple alors la confiance en soi.

Du coup, cette disposition mentale devient une boucle vertueuse : je choisis = je me fais confiance = je ne subis rien > le résultat est-il négatif ? = pas grave, j’ai fais pour le mieux = je garde la confiance en moi > le résultat est-il positif ? = je gagne en confiance en moi ! Mais il y a un bonus à ce processus : j’alimente l’idée génésique (boucle d’autovalidation) d’avoir orienté mes actions (manifesté

par ma devise personnelle, injonction positive) alors ancrées dans ma nature profonde : pour Achille, une vie courte mais glorieuse. Ainsi, je deviens, sinon invulnérable, moins vulnérable aux aléas du vécu. CQFD : petite leçon d’autocentrage motivationnel, merci Achille pour cette séance !

(note : résumé pour être motivé- se choisir une manière de vivre- en faire une devise- aligner son choix à son être- agir selon sa devise- garder son cap- savoir que l’on veut cela- s’écouter avant tout autre- et tenir bon : on est capable !)

La preuve de la cohérence de nos choix apparait dans le livre de notre histoire personnelle. La vie d’Achille valide pleinement ses convictions. Mais cela reste incomplet. Car le héros est aussi l’homme sensible...

11

notes de la séance avec Achille

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

(note : mais qu’est-ce qui pousse sa mère à ignorer un moyen de le plonger tout entier dans le fleuve ?).

Ce qui est beau l’est d’autant plus que le contrôle nous en échappe. Achille doit sa gloire à sa fragilité. Un héros à la seule capacité de guerre (de destruction) aurait été haï pour l’éternité. Or, sans l’erreur de sa mère (le tenir par le talon) son corps eût été parfaitement invincible. Mère aimante qui chérit doublement son enfant : 99% immortel, à la manière d’un dieu, et 1% mortel... mais humain. Dans l’inconscient de Thétis peut-être survie une haine du divin (Zeus l’ayant «sacrifiée» à épouser Pélée). Par ce geste, elle donne à son fils les moyens de sa nature unique, mais sans lui ôter sa part d’humanité. Elle laisse à l’enfant les rênes de sa propre destinée, ainsi qu’une mort certaine.

(note : la relation mère-fils n’est-elle pas ici magnifiée par le choix du jeune héros : une vie courte mais glorieuse ?). Sensible à la vie et à ses vibrations, Achille vit de tout son corps au travers de l’action, et de tout son coeur avec les autres. Là encore, ses positions sont celles de l’engagement : la chute de Troie aura lieu car Hector tue Patrocle en croyant tuer Achille... qui vengera la mort de son ami par la prise de Troie où lui-même mourra. Ce qui le conduit à sa fin, c’est le lien interrelationnel : la perte de l’ami est une déchirure le conduisant à l’expression ultime de son humanité, sa mort, paradoxe causal et flamboyant de son immortalité mythologique. Achille aime, comme un Homme.

(note : aimer sa vie est la plus forte des motivations !).

12

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

« Or Patrocle était près d’Achille, pleurant des larmes chaudes comme une source à l’eau noire qui d’une roche escarpée laisse couler l’eau triste. En le voyant, le divin Achille en eut pitié ; lui parlant, il dit ces mots qui ont des ailes : «pourquoi pleurer, Patrocle, comme une fille toute petite, qui court après sa mère, veut qu’on la prenne dans les bras ; elle agrippe la robe, s’accroche à celle qui s’éloigne ; elle pleure et la regarde, pour qu’on la prenne dans les bras. Tu es comme elle Patrocle, tu pleures des larmes douces. Tu as quelque chose à faire voir aux Myrmidons ? à moi ? Une nouvelle est venue de chez nous, pour toi seul ? (...) Parle, ne cache rien, pour que tous deux nous sachions.» Chant XVI-2

Achille, attentif et tendre ami

12

13

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

« Les Myrmidons (...) ; comme des loups qui mangent la viande crue et dont la force est indicible, qui tuent dans les montagnes un grand cerf cornu, puis le dévorent ; ils ont le museau plein de sang ; en bande ils vont d’une fontaine à l’eau noire laper avec leur langue étroite l’eau noire, à la surface en vomissant le sang ; leur coeur dans leur poitrine est intrépide, mais leur ventre est lourd...» Chant XVI-155

Achille, chef des redoutables Myrmidons

13

14

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

Bénigne Gagneraux (1756-1795)« L'éducation d'Achille »

Achille éduqué par le centaure Chiron, réputé pour sa sagesse, qui lui apprend les arts de la guerre, la musique, et la médecine.

1515

16

Psycho-d’une. désarFR

EDER

IK L

OZA

NO, L

’HO

MO

SAP

IENS

CO

MM

UNIC

ATIO

© #

5

17

analysehumanité mante

17

18

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5 Psycho-analyse d’une humanité désarmante

Dans l’Odyssée, Homère fait un usage répété d’épithètes à propos : Athéna la déesse aux yeux pers, Sa Sainteté et Sa Force Alkinoos, le blond Ménélas… le divin Ulysse.

Au cours d’une semaine de nos jours, Ulysse «le commun» a fait usage des épithètes nécessaires à sa qualité de triste héros contemporain. La suite numérique 1.64.04.75.456.731 afin obtenir le remboursement d’une dépense de santé. L’identifiant H8bn4EspX pour héberger son site web. Le code 9019 afin de consulter sa messagerie téléphonique. Le numéro 5870.5560.0585.5748 code 315 pour télépayer son inscription à un séminaire. À quoi tient la valeur d’un Homme ? Nos épithètes épilées manqueraient-elles piteusement de virilité ? Lorsqu’il reçoit un appel « inconnu », il ne répond pas. Un nom sans chiffre : c’est personne. Personne d’identifiable, personne à

rappeler, personne à qui jeter la pierre ou lancer un rocher ! Personne est une personne dont il est prudent d’envisager le pire.

Le Cyclope Polyphème, éborgné par le divin Ulysse à l’aide d’un pieu d’olivier durci au feu, crie l’alerte à ses voisins :

« Le chœur des Cyclopes :

Polyphème, pourquoi ces cris d’accablement ? Pourquoi nous réveiller en pleine nuit divine ? Serait-ce ton troupeau qu’un mortel vient te prendre ? Est-ce toi que l’on tue par la ruse ou la force ?

De sa plus grosse voix, Polyphème criait du fond de la caverne...

Polyphème :

La ruse, mes amis ! La ruse ! Et non la force ! Et qui me tue ? Personne ! »

Le divin Ulysse, l’homme aux mille ruses, n’a pas fait mentir l’épithète topique. Le divin

19

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

Ulysse est un héros. C’est quelqu’un ! Et il le fait savoir :

« Ulysse : 

Cyclope, auprès de toi, si quelqu’un des mortels vient savoir le malheur qui t’a privé de l’œil, dis-lui qui t’aveugla : c’est le fils de Laërte, oui ! Le pilleur de Troie, l’homme d’Ithaque, Ulysse. » (Odyssée IX, 502).

Ulysse «le commun» aurait été dans l’obligeante indigence de déclarer : « 06.78.56.03…, auprès de toi, si quelqu’un des abonnés téléphonie mobile vient savoir le malheur qui t’a privé de l’œil, dis-lui qui t’aveugla : c’est le fils du 06.66.77.88… oui ! Le pilleur de N.39°59’27’’ et E.26°14’20’’, l’homme de N.38°21’49.02’’ et E.20°43’11.477’’, le 06.89.35.01… ».

Ça a d'la gueule, non ? Non ça n’en a pas... Cela n’a précisément pas la gueule de l’emploi. Une gueule c’est une bouche animale, pas un clavier

azerty. La gueule c’est la partie de la tête qui mord, ingurgite, grogne, aboie, hurle. Le lien entre la vie grouillante du monde extérieur, et les entrailles digérant le prélèvement vital. Cette gueule ouverte comme un gouffre avale la vie des autres. Qu’elle soit bordée de dents comme le monstre Scylla : « douze pieds qui ne sont que des moignons, six cous géants, six têtes effroyables, avec chacune en sa gueule trois rangées de dents, toutes pleines des ombres de la mort » (Odyssée XII, 89), ou vomissant et engouffrant comme Charybde : « elle engloutie l’onde noire : elle vomit trois fois par jour, et trois fois, ô terreur ! Elle engouffre » (Odyssée XII, 104). La gueule, le plus souvent, hérissée de pieux perforant, coupant ou broyant, ramène l’être dont elle fend la tête en sa largeur, à sa viscéralité, dans une promesse qu’il est sage de ne pas ignorer : si vous entrez

Psycho-analyse d’une humanité désarmante

20

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

dans ma gueule, vous finirez dans mes entrailles. Nous sommes tous des laboratoires de transformation, mandatés par l’Évolution. Tout ce qui vit est mis en abîme. Une gueule humaine c’est l’animalité, la force physique, la violence. Fût-ce par les mots seuls. Le gueulard aboie sur l’autre. Les personnages usant de la gueule, du coup de gueule, mêlent cette part monstrueuse au signifiant de leur personnage. Un être hybride, une outrance, voilà qui fait vibrer le son et l’image, l’onde et l’écran. Les gueulards sont des ogres. Ils fascinent, c’est-à-dire stoppent, immobilisent, pétrifient, par une force mi terreur, mi admiration. Le monstre fait autant peur qu’il ne séduit intimement par son outrage, par sa transgression. Celui qui enfreint la règle de la domestication gagne une part de reconnaissance chez celui resté à la niche. Le transgressif croque un morceau de «même pas peur» dans le Conscient

collectif. Celui qui a la gueule, et pas que d’la gueule, montre les dents et mange sa part de vie sur l’autre. L’ogre est un anthropophage enthymèmatique : le vivant se nourrit du vivant. La gueule est une arme offensive. Faire la gueule est une prise d’otage brutale.

Le divin Ulysse gueule t-il ? Il fait mieux que cela ! Le héros ne cesse de tuer. Il se fait l’éternel guerrier. Circé à Ulysse envisageant de tuer Scylla : « Pauvre ami ! Tu ne vois toujours que guerre et lutte. Tu ne veux même pas céder aux Immortels ? Scylla ne peut mourir ! C’est un mal éternel, un terrible fléau, un monstre inattaquable ! La force serait vaine ; il n’est de sûr moyen contre elle que la fuite. » (Odyssée XII, 116). L’acceptation du repos par le guerrier semble n’être corrélée qu’à sa fatigue. Ulysse à Pénélope : « Elle est douce, la terre, aux vœux des

Psycho-analyse d’une humanité désarmante

21

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

naufragés. » (Odyssée XXIII, 234).

Nous faut-il donc avoir naufragé pour faire le choix raisonnable de la douceur ? L’avènement d’un état de conscience réside souvent dans le seul épuisement des résistances ayant dénié son objet. Le divin Ulysse est un aventurier, un héros d’endurance, un fort en gueule. Seuls les morts la lui font fermer. Il reçoit cette réponse d’Achille, après l’avoir loué de supporter une mort sans tristesse : « Oh ! Ne me farde pas la mort mon noble Ulysse !... J’aimerais mieux, valet de bœufs, vivre en service chez un pauvre fermier, qui n’aurait pas grand-chère, que régner sur ces morts, sur tout ce peuple éteint ! » (Odyssée XI, 488).

La gueule ultime c’est la porte de la mort. L’abîme est ce gouffre noir avaleur des vivants : tomber dans les entrailles du

monde. La mort digère les Choses, les Êtres, et le Temps. La fascination morbide de l’ogre c’est le risque de se faire manger si l’on bouge. Terreur primordiale par excellence. L’effroyable gueule est un lieu de transgression, une porte vers la digestion de l’autre. Le divin Ulysse est un corps agissant toute gueule ouverte. Le pilleur de Troie tue, vole, combat. Il se débat sans cesse pour éviter les gueules innombrables. Quand on est gueule contre gueule, tout est utile pour survivre. Le divin Ulysse, l’homme aux mille ruses, est un affamé de malice. Le rejeton des dieux invoque, prie, narre, promet, ment à volonté. Athéna lui en fait la critique : « Pauvre éternel brodeur ! N’avoir faim que de ruses !... Tu rentres au pays et ne penses encore qu’aux contes de brigands, aux mensonges chers à ton cœur depuis l’enfance… » (Odyssée XIII, 293). Mais peu importe, entre épreuves et orgueil, il fait

Psycho-analyse d’une humanité désarmante

22

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

des choix qui impriment sa volonté sur les événements. Il est l’ogre civilisé qui dévore de bon droit les monstres surnaturels. Il se bat. De facto, on l’épithète. C’est un récit vivant. C’est un héros.

Ulysse «le commun», L’Homme moderne, est cet élève, bon au mauvais, de qui l’école, le travail, l’institution, la règle, et la loi, n’attendent pas de choix, mais impriment sur lui des consignes de mise en conformité. De facto, on le note ! La valeur numérique tient lieu d’épithète à la multitude sans gloire. Le héros politiquement correct se doit de rester anhéroïque. L’héraldique moderne tient dans des séries de chiffres, d’indicateurs marchands, et de signalétique de masse.

C’est dire si la valeur d’un Être ne peut attendre d’être éclairée des seuls regards extérieurs que l’on veut bien lui accorder. Agir selon soi c’est dire qui l’on est.

Psycho-analyse d’une humanité désarmante

22

23

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

Il arrive un moment dans la vie où un homme veut poser sur le sol une plante de pied large, un pas qui ne soit point léger. Non pas pour l’écraser, mais pour le charger de tout son corps.

Erri de Lucca, Acide Arc-en-ciel, page 25

23

24

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

25

TECHNIQUE POUR CROIRE EN SOI & BOOSTER SA MOTIVATION

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

26

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5

La technique de l’ancrage : laIsolez-vous un instant, au calme, confortable...

Choisissez une expérience positive, dans vos souvenirs... fermez les yeux, c’est parti !

Revivez-la ! Prenez votre temps pour la faire revenir à la manière d’un petit film...

Rendez-la plus forte en voyant bien les images, en entendant les sons, et ressentant les sensations... chaque détail est important !

Amplifiez vos sensations, comme si vous y étiez !

Dans votre tête, choisissez un mot-clé associé à ce bon souvenir et faites un petit geste (avec la ou les mains) associé à ce moment...

1

2

3

4

5

1

6

26

27

Ouvrez les yeux, faites quelques pas, tournez sur vous-même puis reprenez votre place initiale.

Fermez les yeux, dites votre mot-clé, faites votre petit geste, et laissez venir le reste...

Votre souvenir vous revient ? Vos émotions aussi ? Bravo, vous venez de créer un ancrage.

Reprenez une dernière fois à partir du point 7 pour bien installer l’ancre : expérience positive + image + son + sensation + mot-clé + petit geste...

Pour renforcer votre ancrage, répétez-le durant les jours suivants, et activez-le aussi souvent que possible. Un ancrage ne s’use que si l’on ne s’en sert pas !

mémoire du positif dans la peau7

8

9

10

27

etc.

28

Frederik Lozano, L’Homo Sapiens Communication°2 rue Deyron F-30000 Nîmeswww.frederik-lozano.frwww.frederik-lozano-therapie.fr

renseignements + réservations : [email protected]+33 (0)4.66.29.21.47

FRED

ERIK

LO

ZANO

, L’H

OM

O S

APIE

NS C

OM

MUN

ICAT

IO ©

#5