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Histoire des Dominicaines de Trois-Rivières « C’est à moi que vous l’avez fait » Lucia Ferretti septentrion Extrait de la publication

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Histoire des Dominicainesde Trois-Rivières

« C’est à moi que vous l’avez fait »

Lucia Ferretti

septentrionExtrait de la publication

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« C’est à moi que vous l’avez fait »

Lucia Ferretti

septentrion

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Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de dévelop-pement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programmed’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pourl’édition de livres. Nous reconnaissons également l’aide financière du gouvernement du Canada parl’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nosactivités d’édition.

Photo de la couverture : Mère Marie du Saint-Esprit (à droite) lors de la cérémonie de la professiontemporaire, le 5 août 1946 : transmettre la culture dominicaine.

Photo de la couverture arrière : Mère Marie-Médiatrice à Ville-Joie Saint-Dominique, en 1947.

Révision : Solange Deschênes

Mise en pages et couverture : Folio infographie

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« Venez les bénis de mon Père,Recevez en héritage le Royaume

Car j’avais faim, et vous m’avez donné à mangerJ’avais soif, et vous m’avez donné à boire

J’étais étranger, et vous m’avez accueilliJ’étais nu, et vous m’avez habillé

J’étais malade ou en prison, et vous m’avez visité

Quand, Seigneur, t’avons-nous fait tout cela ?

Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères,C’est à moi que vous l’avez fait… »

(Matt. 25, 34-36 et 40)

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Préface

Toute institution quelque peu durable répond en principe à unenécessité sociale. Sa survivance tiendra à la qualité des personnes en

présence, au sérieux de leurs motivations, ainsi qu’à leur sens de l’adaptation.Une institution québécoise, féminine, religieuse en plus, devra subir sinonintégrer à mesure les effets inévitables de la discontinuité. Une crise religieuseadvient-elle, elle bouleverse plusieurs acquis et force des remises en question.

Fondée au début du xxe siècle par des femmes de caractère et de grandepiété, l’institution dont il est question dans ce livre vit ses premières heuresen se consacrant au service des prêtres, des prêtres enseignants pour laplupart. Plus tard, elle modifie son champ d’apostolat jusqu’à préférer, selonles urgences de l’époque, l’éducation des jeunes, le soin des enfants, l’ani-mation d’orphelinats, de dispensaires, voire d’hôpitaux. Son rayonnements’étend en Afrique, au Pérou et aux Philippines. Une page originale d’histoiresociale et religieuse est écrite. Une historienne de métier l’a perçu.

Revenons à 1900. Au Québec, au Canada français, le milieu rural s’im-pose comme lieu premier de survie ; le temps est aux familles nombreusesainsi qu’au partage des tâches les plus quotidiennes. Donner sa vie à autreque soi va de soi. Il est normal, en ces temps-là, que des jeunes femmeséprises d’altruisme songent à se donner au service des prêtres, car ces der-niers possèdent un prestige qui justifie en un sens des choix de société.Précisons qu’à la même époque, première moitié du siècle dernier, s’estdéveloppée une certaine forme de catholicisme faite de rituels, de prières etde sacrifices. Sans le salut, pensez-y bien, tout ne vous servira de rien !

Lorsque les Sœurs ouvrent leur maison, l’idéal de perfection qui leur estproposé est monastique. Qui dit perfection dit habituellement vœux, obser-vances, pénitences, prière chorale, habit religieux, silence, clôture. L’heure està la morale du devoir, du mérite, du renoncement, de l’oubli de soi jusqu’àl’état de victime. Par ailleurs, l’esprit d’équipe et le sens communautaire ytrouvent leur profit. Ces femmes consacrées ont gardé l’habitude familiale de

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se débrouiller avec peu de ressources financières. Quand il s’agit de créer, defaire fonctionner une œuvre, elles obtiennent presque des miracles. Quen’ont-elles pas réussi entre 1900 et 1960 ?

À partir des années 1960, tout se bouscule au Québec, tout change. Lesservices sociaux, les hôpitaux et les écoles seront dirigés par les gouverne-ments civils et soumis à la politique locale. L’État exige des diplômes et offredes salaires en cascade. La jeune fille découvre de nouveaux horizons de vie ;elle s’instruit, vise des postes davantage stables et rémunérés. La religieuse,même diplômée, et qui avait tout donné, se trouve marginalisée. De mêmequ’il était normal dans les années 1950 d’en appeler librement et directementà son député, à un ministre, pour ouvrir une école, créer un orphelinat,autant aujourd’hui les gouvernements ont tendance à tout gérer : et la naturede l’œuvre et sa fonction et son personnel.

Habituée à d’autres modes de fonctionnement et de rapports humains,la femme consacrée doit transposer, changer ses réflexes et ses habitudes dansun encadrement de plus en plus bureaucratique. Précisons qu’une certaineopinion publique, plus légère qu’instruite, s’apprête à faire le procès du passéreligieux des Québécois. Beaucoup de souffrances à l’horizon. L’heure desreligieuses est à la réflexion et à des fusions, à de nouvelles répartitions desœuvres apostoliques. De toute évidence, le cadre de la vie monastique neconvient plus tellement.

La « nouvelle religieuse » s’efforce de comprendre ce qui arrive et des’adapter sans trahir l’essentiel de ses motivations. Bien sûr, l’autorité locale,moins « royale » et moins « monastique », mais toujours nécessaire, demeurela condition de survie. Qui dit tradition dit héritage, dit aussi transmissiondes valeurs. De nouveaux styles d’apostolat, d’autres modalités de gouverne-ment naissent ainsi que de nouvelles gestions des ressources humaines.Même la spiritualité prend de nouvelles formes. Bien entendu, ces religieusesdemeurent des consacrées à part entière, mais l’inspiration de leur vie quoti-dienne se fait de plus en plus biblique. Jusqu’à l’appellation de l’institutionqui change : réunies, les Dominicaines de l’Enfant-Jésus, les pionnières, et lesDominicaines du Rosaire, leurs héritières des premières heures, prennent lenom prestigieux de Dominicaines de la Trinité. « Affaire de foi et d’oblation »,dira Lucia Ferretti. Il demeure qu’une spiritualité trinitaire appelle tout desuite un rapport plus confidentiel, davantage relationnel avec la divinité.

La vie sacrificielle des années 1950 et certaines dévotions louables fontplace à l’apostolat de toute la communauté. Une vie d’offrande sur le terrainest ouverte à toutes les sœurs. Les sœurs âgées, malades, éprouvées, sansemploi connu, sont appelées à incarner, chacune à sa façon, le même man-dat : offrir sa vie, toute sa vie, à la même Parole de Dieu, au même Seigneur,

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à la même Église, à la même famille humaine, à travers le monde. Toutesensemble, elles sont au service des âmes, tel que saint Dominique l’avaitproposé au xiiie siècle. C’est l’heure divine de toute la communauté quiprêche, qui témoigne du don de soi, qui active sa présence, si silencieuse, siinvisible soit-elle, en vue du même service apostolique des âmes.

Tout cela est raconté par Lucia Ferretti, actuellement professeure d’his-toire à l’Université du Québec à Trois-Rivières. L’auteure publiait en 1992 uneétude fort remarquée sur l’histoire d’une paroisse ouvrière de Montréal ; ellesignait en 1999 une Brève histoire de l’Église catholique au Québec. L’ouvragequ’elle nous offre aujourd’hui comporte le récit attentif d’une communautéreligieuse féminine québécoise telle qu’elle a été connue et revue dans le con-texte qui l’a fait naître et progresser. Évidemment, rien ne s’explique sans laconnaissance des sociétés d’époque. D’autre part, le danger est grand de vou-loir tout raconter, tout analyser, tout justifier. L’auteure est trop expérimentéepour prétendre avoir le dernier mot jusqu’à connaître les secrets et les mys-tères de ces femmes consacrées.

Ces religieuses vivent-elles au nom du pouvoir, de l’argent, de l’autoritéou de l’affirmation d’un moi hagiographique ? Madame Ferretti choisit leplus simplement du monde la voie sacrée de l’historiographie du récit cir-constancié qui s’appuie sur la chronologie, la géographie, sur le choix despersonnes en situation. L’auteure a de la chance. Elle a accès à des sourcesécrites inédites et à des sources orales de première valeur. La voici que, enplus de vérifier auprès de plusieurs religieuses, elle lit, relit les chroniques descouvents, les annales de l’Institut, les cahiers des délibérations du Conseil, lesrapports annuels des visites canoniques, les actes des chapitres généraux, leslettres circulaires, les conférences spirituelles, les nécrologies, les textes lesplus récents de diverses conventions et d’autres encore. Elle connaît la biogra-phie rigoureuse d’Une femme au séminaire, publiée en 1987 par Giselle Huot.Le plus simplement possible, respectueuse des faits, franche et exacte, sansjouer au devin, madame Ferretti raconte. Elle raconte pour mieux com-prendre. Sans enchère théorique, elle raconte selon ce que lui dicte l’informa-tion reçue, relue, vérifiée. Bien sûr, il s’agit d’une historiographie religieuse.L’auteure se doit de noter que les religieuses sont attentives à « l’invisibleprésence de l’Esprit ». Respect et dignité s’imposent.

Le présent ouvrage, si solidement appuyé sur ses sources, rendra serviceà l’histoire sociale et religieuse du Québec. Et ce, à plusieurs titres : d’abordgrâce à sa vérité méthodologique, de sa lecture chronologique des événe-ments. On comprendra mieux à travers ces pages, jamais improvisées, leschangements obligés des années 1960 et le fonctionnement du gouvernementféminin en milieu ecclésial, alors que l’obéissance va de soi. Plus tard, la

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même docilité vertueuse devra s’adapter à des décisions « extérieures », gou-vernementales. L’heure est à la lucidité et à la prise de conscience de la libertéintérieure. Existerait-il, en fin de compte, une spiritualité du gouvernement ?Ce que peuvent réussir dans la loyauté et la fermeté des intelligences éclairéespar le souci spirituel du bien commun !

Ce livre d’histoire répond, à sa manière, à plusieurs questions de l’heuresur le chevauchement des obédiences, sur l’art de la décision et sur le besoinde retrouver l’essentiel de sa propre vie. En outre, et dans un tout autredomaine, qui n’aimerait pas connaître l’histoire vraie d’un orphelinat triflu-vien au temps mythique du premier ministre Duplessis ? Tel n’est pas en finde compte le moindre mérite de ce livre d’histoire moderne, qu’il soit rédigédans une langue sobre, correcte, et dans un style qui sert bien le sang-froid etle tact de son auteure. Pour tout résumer, l’art de condenser de multiplesinformations sans pour autant court-circuiter la continuité du récit expli-querait, à mon sens, l’élégance évidente de C’est à moi que vous l’avez fait !

Benoît Lacroix, o.p.

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Avant-propos

Les historiens sont des passeurs. Tantôt ils se font généticiens, leurfonction sociale la plus immédiatement utile et la mieux reconnue : ils

expliquent alors aujourd’hui par hier, en remontant aux origines des situa-tions contemporaines puis en retraçant dans le passé les développementssuccessifs qui y aboutissent. Mais tantôt, et c’est là leur irremplaçable manièrede servir l’humanisme, ils choisissent plutôt d’expliquer hier à aujourd’hui.En se projetant eux-mêmes et en projetant leurs lecteurs dans les pensées, lessentiments, les visions du monde des humains d’autrefois, les possibilités etles contraintes des sociétés dans lesquelles ils ont vécu, leurs actions pourassumer ou changer leur destin ; bref, en dévoilant toute l’altérité du passé,les historiens entretiennent dans nos cultures la conscience de la diversité desexpressions de l’humanité à travers les lieux et les âges et celle de la relativitéde nos certitudes actuelles, toutes deux essentielles au respect de l’altéritédans le présent.

Ce livre est un résultat d’un projet subventionné par le Conseil derecherches en sciences humaines du Canada. Il a été préparé à la demandedes Dominicaines de la Trinité à l’occasion du centenaire de l’arrivée despremières dominicaines dans le diocèse de Trois-Rivières. J’ai eu l’entièreliberté de l’écrire comme je l’ai conçu, avec celle de consulter tous les docu-ments. Mais, en même temps, je l’ai rédigé au couvent Notre-Dame en colla-boration étroite, quotidienne même, avec sœur Régina Doyon. Ce fut pourmoi une chance inestimable de m’initier à la vie communautaire, religieuse etspirituelle dominicaine. Position assez inusitée pour une universitaire, il fauten convenir, mais que l’exceptionnel sens de l’histoire de sœur Doyon, latransparence de nos échanges et de nombreuses conversations avec les autresreligieuses ont rendue favorable à une compréhension plus fine de la con-grégation que si j’avais été laissée à mes seules capacités. On aura déjà devinétoute ma gratitude envers elles. Madame Hélène Pelletier-Baillargeon, mon

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collègue Serge Gagnon de l’UQTR, le père Benoît Lacroix, o.p., et ma mèreont aussi lu et commenté des parties ou l’ensemble du manuscrit.

À la différence d’une thèse, une histoire institutionnelle n’est pas le lieupour poser un problème ni soutenir une démonstration. Aux sœurs domini-caines, ce livre rappellera des souvenirs. Il pourra peut-être aussi, dans lafoulée de l’historiographie récente, nourrir la réflexion sur la place qu’onthistoriquement occupée les religieuses dans l’Église et dans la société québé-coise, sur le soutien apporté aux enfants et aux familles pauvres en l’absencede vigoureuses politiques étatiques de redistribution de la richesse collective,et sur ce qu’a été puis est devenue la culture dominicaine comme formespécifique de la vie religieuse. Enfin, peut-être permettra-t-il de faire saisir« de l’intérieur », en quelque sorte, quelques-unes des dimensions de la spiri-tualité catholique.

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chapitre i

Filles de Dominique et de l’évêque

Depuis quelques jours, les adieux ont été d’autant plus pénibles qu’oncroit la séparation définitive. Mgr François-Xavier Cloutier, évêque de

Trois-Rivières, a en effet posé formellement cette exigence. Le 30 juin 1902,lorsque mère Marie de la Croix et ses quatre compagnes quittent leur couventau séminaire de Québec, leurs sœurs des Dominicaines de l’Enfant-Jésus etleur prieure, mère Marie de la Charité, ce n’est donc pas seulement pourassumer les travaux domestiques au Séminaire Saint-Joseph mais bien pourposer les fondations, dans le diocèse trifluvien, de ce qui deviendra unenouvelle congrégation religieuse.

Des dominicaines à Québec :le charisme d’une femme et les circonstances d’une époque

Fondées en 1850, les sœurs du Bon-Pasteur de Québec s’étaient vite aperçuesque le recours à des domestiques leur permettrait de se libérer davantageelles-mêmes pour leurs missions principales. Trop pauvres pour pouvoirembaucher des laïques, elles avaient inauguré au sein de leur institut, en1874, une soi-disant fraternité du tiers ordre de Saint-Dominique. C’estcette société qu’a joint Philomène Labrecque en 1878. Ni l’habit ni les règlesde cette fraternité ne correspondant à ceux du tiers ordre dominicain, unevoix intérieure lui disant par ailleurs qu’elle-même contribuerait à fonderune congrégation de religieuses dominicaines au Québec, et un père del’Ordre lui ayant prédit en 1885 la réalisation de son projet, sœur Catherine-Philomène a su reconnaître, voire susciter les circonstances favorables. Lesplus décisives se sont finalement présentées en 1887. En retour de l’exclusivitédes services de la communauté pour la direction de la cuisine et de l’entretienménager du séminaire de Québec, le procureur de cet établissement a en effetaccepté d’aider la jeune femme dans son projet de fondation. C’est ainsi que

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sont nées les Dominicaines de l’Enfant-Jésus, formées au départ de quatorzedes tertiaires du Bon-Pasteur. Sœur Catherine-Philomène a alors pris le nomde Marie de la Charité.

Comme le remarque Giselle Huot1, sa biographe, la démarche de mèreMarie de la Charité est originale au moins sous deux rapports. D’abord, faitrare parmi les congrégations nées au xixe siècle, c’est elle-même qui est l’insti-gatrice de la fondation plutôt qu’une autorité religieuse, prêtre ou évêque.Ensuite, mère Marie de la Charité veut fonder une congrégation non pasavant tout pour répondre à un besoin social, mais pour vivre pleinement lavie dominicaine. Du séminaire de Québec, en effet, elle a obtenu l’engagement

1. Les renseignements sur Marie de la Charité et la fondation des Dominicaines del’Enfant-Jésus sont tirés de Giselle Huot, Une femme au séminaire, Montréal, Bellarmin,1987, 525 p. ; pour les sources des citations dans ce paragraphe, 137. Voir aussi de la même,« Labrecque, Philomène », Dictionnaire biographique du Canada, vol. XIV, 619-620.

Mère Marie de la Charité.Son idéal : être « une vraie dominicain e».

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que la congrégation sera libre de s’affilier à l’Ordre, d’adopter sa spiritualité etde se vouer à des œuvres correspondant à l’esprit de saint Dominique. Nova-teur, son projet l’est donc sans conteste. Voilà qui explique qu’il lui a fallu unedécennie pour le mener à terme, sans réussir pour autant à obtenir l’indépen-dance de l’Institut. C’est en effet seulement parce que le séminaire formait lacongrégation « à ses propres frais et sous sa dépendance immédiate » que lecardinal Taschereau, qui ne voulait pas d’une autre communauté de « quê-teuses » dans son diocèse, a finalement agréé la fondation.

Au départ, donc, la fondation de mère Marie de la Charité se présente àla fois comme celle d’une communauté de femmes aspirant avant tout à lavie religieuse dominicaine et comme celle d’une congrégation créée pour etpar le séminaire de Québec, employeur auquel elle est totalement liée. Pourparticulière qu’elle soit dans la forme qu’elle a prise, cette naissance s’inscritnéanmoins dans un mouvement d’ensemble nettement perceptible à cetteépoque. En effet, des trois autres communautés féminines nées au Québecdans les années 1880, deux, les Petites Sœurs de la Sainte Famille et les Sœursde Sainte-Marthe, se consacrent elles aussi au service du clergé dans les pres-bytères ou les séminaires. Une seule accomplissait cette œuvre jusqu’alors, lesPetites Filles de Saint-Joseph, fondées en 1857. Par ailleurs, cinq ans après lafondation dominicaine, une première congrégation de tertiaires franciscainesnaît à Baie-Saint-Paul, pour tenir un hospice2. Congrégations rattachées auxfamilles religieuses anciennes ou dédiées au service du clergé : on sent bien,dans les années 1880, que l’Église du Québec, après presque un demi-siècled’expansion, a atteint un nouveau seuil de développement.

L’essentiel des besoins sociaux de base, tels que les soins aux malades etaux indigents, est en effet désormais comblé partout, sauf peut-être dans lesrégions de colonisation. Y répondre fut la priorité des associations de laïquescroyantes dès les années 1830, puis celle des congrégations de sœurs activesfondées ici, car la révolution industrielle, en même temps qu’elle engendraittant de misère, déstructurait les réseaux d’aide familiaux traditionnels. Dansles années 1880, aussi, un grand nombre de congrégations féminines s’occu-pent de l’instruction des filles des élites dans les petites et grandes villes et, unpeu partout dans les campagnes, de celle des enfants des cultivateurs.Comme, par ailleurs, de plus en plus de jeunes femmes répondent à l’appelqu’elles entendent de servir Dieu et l’Église, il devient donc possible auxévêques et aux autorités des séminaires diocésains, préoccupés par lasituation financière toujours précaire de ces maisons, de songer à créer une

2. Marguerite Jean, s.c.i.m., Évolution des communautés religieuses de femmes auCanada de 1639 à nos jours, Montréal, Fides, 1977, 319-324.

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nouvelle génération de communautés religieuses, pour y remplacer la main-d’œuvre laïque employée jusqu’alors auprès des prêtres et des élèves3. C’estaussi cet afflux de vocations, bien au-delà des besoins des congrégations desœurs actives, qui convainc finalement les évêques de consentir à ce que desjeunes femmes puissent suivre leur inclination à une vie plus contemplative,ce qu’ils ont refusé d’encourager tant que les congrégations de sœursconsacrées à l’enseignement, aux soins hospitaliers et aux œuvres caritativesont eu peine à suffire à la tâche4.

Le mouvement, du reste, s’observe aussi dans les pays européens. Aumoment où Philomène Labrecque rêve de devenir une « vraie dominicaine »,plus de la moitié des congrégations féminines fondées en France entre 1870et 1880 se rattachent aux familles religieuses anciennes de Saint-François,surtout, et de Saint-Dominique5. On sent là, d’une part, un grand désir derenouer avec une tradition d’humilité, bien visible dans les noms choisis,notamment celui de « Servantes », retenu aussi pour les Dominicaines del’Enfant-Jésus6. Cette efflorescence s’explique de plus par le fait que ces con-grégations de spiritualité mendiante permettent à celles qui les joignent devivre harmonieusement l’idéal religieux féminin de leur époque, fait pour-tant d’impératifs contradictoires. En effet, comme l’Église ne reconnaîtencore officiellement pour les femmes que le modèle conventuel, avec vœuxsolennels et clôture, Rome et les évêques imposent aux congrégations actives,

3. Absorbées par leurs œuvres éducatives et sociales, des congrégations fémininescommencent par se doter de fraternité de tertiaires, pour accomplir les travaux domestiquesdans la communauté : c’est justement le cas des Sœurs du Bon-Pasteur, en 1874. Desdétachements de tertiaires peuvent à l’occasion aller prêter main-forte dans certainsséminaires, comme le firent sœur Catherine Philomène et quelques compagnes à Chi-coutimi à partir de 1881. Dans les années 1880, outre les congrégations nées pour le servicedes prêtres, apparaît plus fréquemment une classe de sœurs converses dans les congrégationsféminines. Voir entre autres Thomas Couet, o.p., La Mère Marie de la Charité et les sœursdominicaines de Québec, Québec, L’Action sociale, 1925, 38. Ces nouveaux développementssont à mettre en rapport avec l’augmentation continue des vocations féminines.

4. Les seules congrégations strictement contemplatives fondées ou implantées auQuébec avant la fondation des Dominicaines de l’Enfant-Jésus sont les Sœurs adoratrices duPrécieux-Sang, à Saint-Hyacinthe en 1861 et les Carmélites, en 1875 à Montréal. Dans lesdeux cas, et surtout dans le second, les fondatrices durent surmonter bien des obstacles. VoirT. Couet, op. cit., 105-106.

5. Claude Langlois, Le Catholicisme au féminin. Les congrégations françaises à supérieuregénérale au xixe siècle, Paris, Cerf, 1984, 776 p. ; William A. Hinnebush, Brève histoire del’Ordre dominicain, Paris, Cerf, 1990 (1re édition en anglais, 1975), 291 p.

6. Le premier nom de la congrégation est Servantes de l’Enfant-Jésus du Tiers Ordrerégulier de la Pénitence de Saint-Dominique du Séminaire du Québec, voirG. Huot, op. cit., 147.

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dans la seconde moitié du siècle, de nombreuses pratiques d’inspirationmonastique, notamment le silence, mais qui apparaissent plaquées sur leurstyle de vie essentiellement tourné vers le monde. Au contraire, dans les tiersordres courants, une prière contemplative intense nourrie par des sièclesd’une riche liturgie soutient, comme une respiration, l’engagement dans lesœuvres. Certes, les tertiaires ne sont pas des moniales, et les emprunts qu’ellespeuvent faire à la vie conventuelle restent limités par leur vie active : leuroraison occupe forcément moins d’heures chaque jour, leur jeûne est moinssévère, leur étude moins assidue, leur clôture moins totale ; il reste qu’au prixd’un mode de vie ne laissant aucune place à l’oisiveté ni à l’aisance les con-grégations des tiers ordres usuels peuvent combler plus pleinement que lesautres celles qui aspirent à une vie au moins partiellement contemplative.

La fondation des Dominicaines de l’Enfant-Jésus apparaît donc commela résultante à la fois du charisme propre de mère Marie de la Charité et del’état de développement dans lequel se trouve l’Église de son temps. Le rêvedominicain que ses compagnes et elle-même veulent vivre sans compromis,elles le réalisent en adoptant à leur tour la règle de saint Augustin, desconstitutions préparées à partir de celles des congrégations dominicaines

C’est Dominique lui-même qui a fondé le monastère des dominicainesde Prouilhe, en 1206, de qui a été reprise la devise.

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françaises de Grammond et de Bar7, le coutumier et le costume de celles deChâtillon, ainsi que le cérémonial et la devise, Oratio et Labor, des domini-caines de Prouilhe, monastère fondé en 1206 par Dominique lui-même.

La fondation à Trois-Rivières8

Une négociation ardue

Le séminaire de Québec s’était engagé à soutenir les dominicaines. Contrel’exclusivité de leurs services toutefois, ce qui pèsera sur les possibilitésd’expansion de la congrégation jusqu’à ce qu’elle acquière son autonomie, en1913. Seul Mgr Louis-Nazaire Bégin réussit en 1899 à obtenir quelquesreligieuses pour son archevêché. Mais il faut bien dire qu’il est à la fois lesupérieur des prêtres du séminaire et celui des sœurs ! Toutes les autresdemandes de fondation, celles-ci ont dû les refuser. Or quand, de passage àQuébec en 1896, l’abbé Hermyle Baril, supérieur du séminaire de Trois-Rivières, annonce à mère Marie de la Charité, alors prieure, qu’il souhaiteentretenir la communauté d’une éventuelle fondation, il fait naître en elle undésir d’accepter qui ne la quittera plus jusqu’à ce que le projet se réalise, en1902.

La première occasion, néanmoins, fait long feu. Est-ce opposition habi-tuelle du séminaire de Québec ? Est-ce plutôt que celui de Trois-Rivières et lacongrégation jugent, l’un trop onéreuses, l’autre insuffisantes, les conditionsposées par l’autre partie ? Mère Marie de la Charité a réclamé qu’un couventpouvant accueillir une vingtaine de religieuses soit réservé pour la com-munauté trifluvienne. Soutenue par toutes ses conseillères, elle a aussi exigél’autonomie de celle-ci, c’est-à-dire son indépendance vis-à-vis des autoritésdu Séminaire ; comme l’écrira plus tard mère Marie de la Croix, « pour lessœurs, c’était bien entendu qu’elles voulaient gérer elles-mêmes leursaffaires»9 ! Toujours est-il qu’à Trois-Rivières on choisit, en 1899, de faireappel aux sœurs de la Sainte Famille.

7. Ces premières constitutions, préparées par le conseil du séminaire de Québec, sontremplacées en 1892 par celles des dominicaines de Châtillon-sous-Bagneux, copiées enFrance par l’abbé Jolicœur. Ce sont celles qu’apportent les cinq fondatrices à Trois-Rivières.

8. Tous les détails de la fondation trifluvienne sont rapportés dans G. Huot, op. cit.,261-298.

9. ADT (Montréal), Notes recueillies par notre Vénérée Mère Marie-de-la-Croix,fondatrice, touchant la fondation et les débuts de l’établissement des Sœurs Dominicaines duRosaire aux Trois-Rivières, [ca 1936-1937], 10 p. [ Désormais, lorsque le dépôt d’archives nesera pas mentionné au début de la note, il s’agira toujours des archives de la maison généraledes Dominicaines de la Trinité, à Montréal].

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Joyal, Renée, L’Évolution de la protection de l’enfance au Québec, des origines à nosjours, Sainte-Foy, PUQ, 2000, 227 p.

Juteau, Danielle et Nicole Laurin, « La sécularisation et l’étatisation du secteurhospitalier au Québec de 1960 à 1966 », dans Comeau, Robert, dir., Jean Lesageet l’éveil d’une nation, Sillery, PUQ, 1989, 155-167.

Langlois, Claude, Le Catholicisme au féminin. Les congrégations françaises à supé-rieure générale au xixe siècle, Paris, Cerf, 1984, 776 p.

Laurin, Nicole, Danielle Juteau et Lorraine Duchesne, À la recherche d’un mondeoublié. Les communautés religieuses de femmes au Québec, de 1900 à 1970,Montréal, Le Jour, 1991, 424 p.

« Le Séminaire célèbre le 125e anniversaire de ses origines», Le Ralliement, X, 19, mai1985, 20 p.

Malouin, Marie-Paule, dir., L’Univers des enfants en difficulté au Québec entre 1940 et1960, Montréal, Bellarmin, 1996, 458 p.

Marie de la Paix, o.p., Louons le Seigneur. Histoire des dominicaines de Québec, Québec,Maison Mère, 1952, 201 p.

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Plante, abbé Hermann, « Les sœurs », Le Ralliement, IX, 6, mars 1977, 4.

San Pedro, Josephina C., Coup d’œil historique, 1947-1987. Région des Philippines,[s. éd.], 1987, 66 p.

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Table des matières

Préface 9

Avant-propos 13

chapitre 1Filles de Dominique et de l’évêque 15

chapitre iiL’essor 45

chapitre iiiLa force de l’âge 79

chapitre ivUn temps de bouleversements et de recherche 133

conclusionSuivre le Christ aujourd’hui 163

Bibliographie 171

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