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Newsletter n°2 – Déjà 4 mois ! Maligayang bagong Taon! Bonne année 2019 ! Chère famille, chers amis, J’espère que vous avez passé de belles fêtes de Noël et du nouvel an, et je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2019 ! Que cette année soit riche de nouvelles expériences, de petites joies et de grands bonheurs ! De mon côté, après ces 4 riches premiers mois de mission, j’étais très heureuse de faire une pause pour Noël et de découvrir une nouvelle face des Philippines : la version touristique, côté plages, plongée et détente ! Nous étions une dizaine de volontaires d’Enfants du Mékong à fêter Noël avec ACAY (Association Compassion Asian Youth), qui agit pour l’insertion de jeunes ayant subit un traumatisme (abus, prison…) en les aidant à se reconstruire et à trouver leur place dans la société. Quel bonheur de rencontrer ces jeunes debout, au rire si chaleureux, pour deux jours de fête

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Newsletter n°2 – Déjà 4 mois !

Maligayang bagong Taon!Bonne année 2019 !

Chère famille, chers amis,

J’espère que vous avez passé de belles fêtes de Noël et du nouvel an, et je vous adresse mes meilleurs vœux pour 2019 ! Que cette année soit riche de nouvelles expériences, de petites joies et de grands bonheurs !

De mon côté, après ces 4 riches premiers mois de mission, j’étais très heureuse de faire une pause pour Noël et de découvrir une nouvelle face des Philippines : la version touristique, côté plages, plongée et détente !

Nous étions une dizaine de volontaires d’Enfants du Mékong à fêter Noël avec ACAY (Association Compassion Asian Youth), qui agit pour l’insertion de jeunes ayant subit un traumatisme (abus, prison…) en les aidant à se reconstruire et à trouver leur place dans la société. Quel bonheur de rencontrer ces jeunes debout, au rire si chaleureux, pour deux jours de fête intenses, de 7h à 2h du matin en comptant les longs temps de trajet

Manillais, riches au-delà de toute espérance.

Puis nous avons été quelques-uns à nous envoler dès le 26 vers Coron, destination touristique à souhait, pour profiter d’une semaine de vacances.

C’est donc reposée et des projets plein la tête, nés d’un rapide bilan de mes 4 premiers mois de mission et des nombreuses discussions avec les autres volontaires, que je débute 2019.

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Mission sur-mesure

Plus l’année avance et plus je prends conscience de la touche différente que chaque volontaire apporte à sa mission. Chacun ses compétences, ses talents, ses goûts… Certains volontaires sont des animateurs nés, organisent des jeux en un claquement de doigt et ont la manière et la patience d’expliquer les règles.

En ce qui me concerne je préfère les visites de familles, temps privilégié avec le jeune et ses parents, qui permet d’apporter de l’attention même aux plus discrets.

Lors de ces visites, les conversations sont plus ou moins simples, selon le niveau d’anglais et la timidité des filleuls et de leurs parents. D’autant plus quand les parents ne parlent pas anglais et que la responsable de programme me traduit 5 minutes de discussion en waray par « she says thank you »… Parfois, il est difficile de faire parler l’enfant, ou de lui faire dire autre chose que ce qu’il pense que j’attends. Par exemple, quand je demande ce qu’elle aime faire quand elle n’a pas école, une filleule me répondra souvent d’abord : faire mes devoirs et aider ma maman. Bien que je ne doute pas que cela puisse être une réelle source de joie pour une adolescente de 14 ans, j’insiste généralement en posant la question de manière différente et finis par découvrir qu’elle est championne de débat, qu’elle lit un livre par semaine, ou qu’elle a gagné une compétition de volley ball la semaine précédente.

Souvent, ce sont de belles rencontres : le filleul est généralement fier d’être visité, et il nous accompagne pour les visites suivantes. Si bien qu’au bout de quelques familles, c’est toute une troupe qui se déplace de maison en maison, complétée par les enfants et quelques adultes croisés en chemin !

Cela s’avère souvent très pratique : ce sont autant d’interprètes qui suggèrent un mot en anglais ou complètent une traduction…

Essayer de faire sourire une petite fille visiblement impressionnée par l’amerikana…

Ou céder à la mode du selfie avec une filleule et ses frères beaucoup plus à l’aise !

Les voisines participent à la discussion avec Sister Remy et la maman d’une filleule

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A la fin de notre discussion, je prends généralement une photo de la famille pour le parrain. Et je ne m’étonne désormais plus de voir apparaitre des frères et sœurs, le papa, un oncle et la grand-mère alors que je pensais qu’il n’y avait que la maman et 2 ou 3 de ses enfants dans la petite maison…

Mon objectif à chacune de ces visites est de valoriser l’enfant : lui faire exprimer ses réussites et le féliciter, en prenant à témoin les parents qui rayonnent alors de fierté – ce qui est bon à voir pour leur enfant car rarement exprimé... J’essaie aussi de collecter un maximum de détails sur sa vie pour pouvoir le raconter à son parrain, à qui j’écris une lettre à l’issue de la plupart des visites afin de partager avec lui des nouvelles récentes sur son filleul et sa famille.

Deux rencontres : Liezel et Rowel

Liezel est élève de Grade 11, l’équivalent de la 1ère. Elle a la chance de recevoir souvent des lettres de sa marraine. Elle en est si fière que lorsque je lui ai expliqué que j’allais envoyer des nouvelles et des photos à sa marraine, elle s’est mise en devoir d’illustrer son quotidien en posant dans la blouse qu’elle porte en cours de « food processing ». Elle m’a montré chacune des cartes postales qu’elle a reçues de France, bien rangées dans une boite avec les autres papiers importants de la famille.

Liezel vit avec ses parents et ses 5 frères et sœurs dans une maison de 2 chambres et une cuisine en terre battue. Sa maman est femme au foyer, elle fait la cuisine au feu de bois et les lessives à la main, bien sûr, avec l’eau puisée à quelques dizaines de mètres de la maison. Son papa est conducteur d’habal-habal (moto-taxi) et ne gagne que 1500 pesos par mois, soit environ 25 euros.

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Rowel est un garçon brillant de 17 ans. Lors de ma visite chez lui, il était en train de réviser la trigonométrie pour participer à une compétition de mathématiques. Il a une moyenne générale de 96 sur 100 mais pense qu’il fera mieux au second semestre. Il fait ses devoirs assis sur le lit qui occupe la majeure partie de l’une des deux pièces de la maison où il vit avec ses parents et ses 6 frères et sœurs.

Rowel m’a fait prendre conscience du lien privilégié que l’on peut créer avec un filleul lorsqu’on lui rend visite chez lui. Généralement assez réservé, il est venu me voir à la dernière activité avec tous les filleuls de sa ville, simplement pour discuter. C’est assez rare pour que cela m’ait touchée, de la part de Rowel ou de tous les filleuls ! Cela implique notamment de se détacher du groupe, ce qui n’est culturellement pas habituel aux Philippines.

Défier la fatalité

Il arrive que des filleuls abandonnent leurs études avant d’être diplômés – par exemple, une adolescente qui tombe enceinte, ou un garçon qui commence à travailler et disparait purement et simplement. C’est une occasion manquée pour le filleul et sa famille qui avaient là une chance unique de sortir du cercle de la pauvreté, et c’est toujours vécu comme un échec par la responsable de programme. On pense aussi à la déception du parrain qui le soutient depuis plusieurs années. C’est parfois décourageant...

Donna Rosa a donné naissance à Isario l’année dernière alors qu’elle était en dernière année de lycée. Heureusement, elle est toujours motivée pour étudier, et elle est soutenue pour cela par sa famille et sa marraine EDM : elle commencera donc en juin des études pour devenir enseignante pendant qu’Isario sera gardé par sa grand-mère.

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Heureusement, pour un qui arrête, il y en a tant qui réussissent ! Et quelle joie d’apprendre qu’un ancien filleul a trouvé un emploi, d’entendre leurs témoignages et leurs conseils aux plus jeunes, ou de les voir s’investir à leur tour pour permettre à plus de filleuls de réaliser leurs rêves !

En décembre, lors de la visite d’un programme, j’avais à peine mis un pied dans l’école que la Sœur responsable de programme m’annonçait fièrement que Limuel, diplomé de l’université en mai dernier, avait obtenu l’examen de certification pour devenir enseignant. Il avait reçu les résultats la veille, et elle en était si fière que je l’ai entendue en parler à toutes les personnes que nous avons rencontrées au cours des 2 jours suivants.

C’était le week-end de la « Christmas Party » du programme, à laquelle la Sœur l’avait invité, et qui s’est rapidement transformé en « Limuel Celebration » pour le plus grand bonheur de tous les filleuls. Il est pour eux une preuve vivante qu’il est possible de « réussir » même si on a grandi dans les conditions les plus difficiles qui soient, et il a naturellement pris ce rôle très à cœur. Travailler, persévérer, même quand c’est difficile à la maison… il ne manquait pas de conseils à prodiguer aux plus jeunes et son témoignage était touchant de simplicité et d’optimisme !

Quelques photos !

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Concours de création de crèches en collage avec les parentsFête de Noël des filleuls de Gandara.En cadeau : de la nourriture pour le repas de Noël

Les jeux ont toujours beaucoup de succès !

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En 2019 : laisser de la place pour l’imprévu

Jusqu’ici une de mes préoccupations était de « m’organiser » : j’avais donc dès mi-octobre un planning bien rempli quasiment jusqu’à fin décembre. Cela m’a d’abord semblé très bien, rassurant, efficace… C’était surtout un reflexe très occidental ! Un grand nombre de mes projets du mois de décembre ont donc été annulés quelques jours avant. J’ai été frustrée à la première annulation, vexée à la seconde... à la troisième j’ai commencé à prendre conscience que ma manière de faire mettait trop de pression sur les responsables de programme, qui n’ont pas de visibilité sur leurs autres impératifs si longtemps à l’avance.

Grâce à ce temps subitement libéré, j’ai aussi pu prendre conscience des avantages à laisser un peu de mou à la corde : garder du temps pour l’imprévu, être plus disponible, plus réactive pour m’adapter aux besoins des responsables et des filleuls – et non l’inverse.

Je ne vais pas vivre pour autant complètement au jour le jour ! Au cours des prochains mois, j’ai prévu une formation pour les élèves de lycée sur le thème « être maître de sa vie », avec une journée sur l’orientation, et une journée sur la vie affective. Puis en mai et juin viendront les « camps d’été » : d’une durée de 3 ou 4 jours, ils permettent de rassembler les filleuls de plusieurs programmes pour des activités sur un thème spécifique, comme la responsabilité ou la communication. Je souhaite aussi développer le réseau des anciens filleuls diplômés, pour maintenir le contact et favoriser leurs liens avec les futurs jeunes diplômés.

Concert de tous les prêtres du Diocèse. Chants religieux, tubes du moment avec chorégraphies : ils savent tout faire !

! Compassion pour les gauchers

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J’ai hâte de vivre tout ça et j’aurai la joie de vous le raconter dans mes prochaines newsletters !

Merci pour votre soutien, n’hésitez pas à m’envoyer quelques nouvelles de France !

A très bientôt, Marie

Jepoy, Charlie, Sherilyn et tant d’autres jeunes attendent un parrain aux Philippines et dans les autres pays d’Asie du Sud Est !Pour parrainer un enfant, rendez-vous sur parrainage.enfantsdumekong.com !

Et pour soutenir ma mission, c’est toujours possible, et c’est ici : bit.ly/MDBPhilipinnes !

Recherche lecture désespérément !« Do you have a book ? » : au foyer, nous n’avons ni télévision, ni internet… et donc pas mal d’espace de cerveau disponible !Si vous avez des livres en anglais auxquels vous souhaitez offrir une seconde vie, mes étudiants sont toujours en recherche de lecture…Contactez-moi pour les détails pratiques !