haïti en marche, édition du 27 septembre au 03 octobre...

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Haïti en Marche, édition du 27 Septembre au 03 Octobre 2017 Vol XXXI Nº 37 (ONU / p. 3) ELECTRICITE Le gouvernement disposerait-il de son propre GB ? A l’ONU Jovenel Moïse vante sa caravane, parle de corruption et demande de l’aide Le président de la République d’Haïti Jovenel Moïse a prononcé ce jeudi 21 septembre son premier discours à la tribune de l’organisation des Nations Unies à New York, lors de la 72ème assemblée générale. Au cours de sa prise de parole d’environ trente minutes, Jovenel Moïse prend un bain de foule à son retour de l’ONU (NY) mais jusqu’à ce que des jets de pierres soient venus perturber la promenade présidentielle Des opposants manifestent devant l’ONU (NY) pendant que le président haïtien délivre son message POLITIQUE Autoritarisme et totalitarisme ! (POLITIQUE / p. 4) JOVENEL MOISE A L’ONU Haïti n’a plus de poids diplomatique (DIPLOMATIE / p. 5) (ESCALADE / p. 11) (EN DANGER / p. 8) (ELECTRICITE / p. 7) La ville de Jérémie (Grande Anse, Sud) lors du passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016 CATASTROPHES NATURELLES Haïti se condamne elle-même à disparaître P-au-P, 22 sept. 2017 [AlterPresse] --- Le chef de l’État à la tête d’une manifestation pro-gouvernementale improvisée sur la route de l’Aéroport s’est buté, au carrefour de l’Aéroport, sur l’hostilité de personnes non identifiées qui ont lancé des jets de pierres, rapportent des témoins. PORT-AU-PRINCE, 20 Septembre – Personne n’est dupe, si l’ouragan Irma avait foncé droit sur nous comme sur la Floride, à l’heure qu’il est il n’y aurait plus d’Haïti. Parce que plus que jamais nous ne sommes pas un pays menacé de disparition, nous sommes au bord de disparaître. PORT-AU-PRINCE, 22 Septembre – Cela a commencé par une promesse du nouveau président Jovenel Moïse répétée à satiété qu’il fournira de l’électricité 24 heures sur 24 et dans pas plus de deux ans (24 mois). On crut d’abord à des paroles en l’air. Puis sont arrivés les Chinois (une délégation bancaire et commerciale ou, comme on dit encore, développementiste, de Pékin) faisant entre autres promesses PORT-AU-PRINCE, 23 Septembre – Le président d’Haïti, Jovenel Moïse, ne semble avoir rencontré aucun officiel étranger de haut rang pendant sa visite (une semaine entière) à New York (USA) pour participer à la 72 e Assemblée générale des Nations Unies. Le président haïtien a prononcé son allocution le jeudi 21 septembre, et paraît-il devant une salle plutôt clairsemée. Les communiqués officiels haïtiens font état de au moins trois rencontres, avec le directeur général de la BID (Banque interaméricaine de développement), Luis Alberto Moreno, avec la numéro 1 de la Banque mondiale, Christine Lagarde et enfin avec la vice- secrétaire générale des Nations- PORT-AU-PRINCE, 22 Septembre – Des individus en uniforme des Forces armées d’Haïti, mais démobilisées depuis 1995 pour cause de violations massives des droits humains, étaient parmi les alliés et amis qui se pressaient le vendredi 22 septembre écoulé à l’aéroport Jets de pierres contre le président Jovenel Moïse Jovenel Moïse à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU

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Haïti en Marche, édition du 27 Septembre au 03 Octobre 2017 • Vol XXXI • Nº 37

(ONU / p. 3)

ELECTRICITELe gouvernement disposerait-il de son propre GB ?

A l’ONU Jovenel Moïse vante sa caravane, parle de

corruption et demande de l’aide Le président de la République d’Haïti Jovenel Moïse a

prononcé ce jeudi 21 septembre son premier discours à la tribune de l’organisation des Nations Unies à New York, lors de la 72ème

assemblée générale. Au cours de sa prise de parole d’environ trente minutes,

Jovenel Moïse prend un bain de foule à son retour de l’ONU (NY) mais jusqu’à ce que des jets de pierres soient venus perturber la promenade présidentielle

Des opposants manifestent devant l’ONU (NY) pendant que le président haïtien délivre son message

POLITIQUE Autoritarisme

et totalitarisme !(POLITIQUE / p. 4)

JOVENEL MOISE A L’ONUHaïti n’a plus de poids

diplomatique

(DIPLOMATIE / p. 5)

(ESCALADE / p. 11)

(EN DANGER / p. 8)

(ELECTRICITE / p. 7)

La ville de Jérémie (Grande Anse, Sud) lors du passage de l’ouragan Matthew en octobre 2016

CATASTROPHES NATURELLES

Haïti se condamne elle-même à disparaître

P-au-P, 22 sept. 2017 [AlterPresse] --- Le chef de l’État à la tête d’une manifestation pro-gouvernementale improvisée sur la route de l’Aéroport s’est buté, au carrefour de l’Aéroport, sur l’hostilité de personnes non identifiées qui ont lancé des jets de pierres, rapportent des témoins.

PORT-AU-PRINCE, 20 Septembre – Personne n’est dupe, si l’ouragan Irma avait foncé droit sur nous comme sur la Floride, à l’heure qu’il est il n’y aurait plus d’Haïti.

Parce que plus que jamais nous ne sommes pas un pays menacé de disparition, nous sommes au bord de disparaître.

PORT-AU-PRINCE, 22 Septembre – Cela a commencé par une promesse du nouveau président Jovenel Moïse répétée à satiété qu’il fournira de l’électricité 24 heures sur 24 et dans pas plus de deux ans (24 mois).

On crut d’abord à des paroles en l’air. Puis sont arrivés les Chinois (une délégation bancaire et commerciale ou, comme on dit encore, développementiste, de Pékin) faisant entre autres promesses

PORT-AU-PRINCE, 23 Septembre – Le président d’Haïti, Jovenel Moïse, ne semble avoir rencontré aucun officiel étranger de haut rang pendant sa visite (une semaine entière) à New York (USA) pour participer à la 72e Assemblée générale des Nations Unies.

Le président haïtien a prononcé son allocution le jeudi 21 septembre, et paraît-il devant une salle plutôt clairsemée.

Les communiqués officiels haïtiens font état de au moins trois rencontres, avec le directeur général de la BID (Banque interaméricaine de développement), Luis Alberto Moreno, avec la numéro 1 de la Banque mondiale, Christine Lagarde et enfin avec la vice-secrétaire générale des Nations-

PORT-AU-PRINCE, 22 Septembre – Des individus en uniforme des Forces armées d’Haïti, mais démobilisées depuis 1995 pour cause de violations massives

des droits humains, étaient parmi les alliés et amis qui se pressaient le vendredi 22 septembre écoulé à l’aéroport

Jets de pierres contre le président

Jovenel Moïse

Jovenel Moïse à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU

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Page 2 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37

Haïti en MarchePort-au-Prince

100 Avenue Lamartinière (Bois Verna) • Tel.: 2245-1910, Fax 2221-1323

Miami173 NW 94th Street, Miami, Florida 33150

Tel. 305 754-0705 / 754-7543 • Fax 305 756-0979

New York (914 358-7559) • Boston (508 941-6897) • Montréal (514 337-1286)

email : [email protected][email protected] : www.haitienmarche.com

Library of Congress # ISSN 1064 - 3896

Printed by Southeast Offset : (305) 623-7788

EN PLUS... / EN BREF...

Millionnaire à 20 ans !

Petit-Goâve, la ville des Palmes Livres et gestes

pendant cinq jours

(EN BREF / P. 14)

Il est l’une des personnalités les plus célèbres d’Haïti. Non pas parce qu’il a même failli d’être président de la République, mais parce qu’il fait partie des musiciens les plus célèbres au monde. À la sortie de son nouveau disque Carnival Vol. III: The Fall and Rise of a Refugee, Wyclev Jean (48 ans) a accordé une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (1). Il parle de son enfance, de son arrivée

Miragoâne, Grand-Goâve et Petit-Goâve sont les principales villes qui ont hébergé Le Marathon du Livre et le festival théatral Mèt Lawouze dans une ambiance conviviale et délirante sous une pluie fine et la menace de Maria, l’ouragan annoncé par la méteo.

d’autres musiciens – par exemple Maria Maria pour Santana ou Hips Don’t Lie pour Shakira –, il est aussi connu pour son engagement en faveur des réfugiés.

À la question du journaliste de savoir s’il appellerait aujourd‘hui son orchestre The Fugees, (nom dérivé du mot anglais refugees, qui signifie réfugiés), il répond tout de go : « Certainement ! (…) Je suis arrivé aux USA comme enfant venu

La fête du livre a été orchestrée cette année par Handgod Abraham, poète, Betschnaïda Loiseau relationiste et Sadrac Jean, dramaturge trois des principaux organisateurs de cette bi-activité qui est à

(WYCLEF / p. 12)

(TI GOAV / p. 12)

La grève des syndicats de transport reportéeCette décision, indiquent des syndicats du transport en commun, a été prise en solidarité avec les zones du grand nord inondées par les dernières intempéries. La grève prévue pour les 24 et 25 septembre, a été reportée pour les 2 et 3 octobre. “Nous avons décidé de reporter la grève pour les 2 et 3 octobre prochain à cause des inondations dans le Nord, le Nord-Ouest et l’Artibonite”, a indiqué au Nouvelliste dimanche, ce responsable syndical (APCH). Selon Changeux Mehu, il faut la participation de toute la population dans la grève. Or, la population dans le grand Nord, victime des inondations, n’est pas en mesure d’entrer en grève pour le moment.Cependant beaucoup se demandent si cette décision n’est pas le résultat de tractations avec le gouvernement.

Haïti ne participe pas aux négociations sur le Venezuela“ Haïti invite toutes les parties en présence à s’engager dans la voie du dialogue et de la négociation” , (président Jovenel Moise aux Nations-Unies). Cependant notre pays ne participe pas aux pourparlers qui se déroulent en République Dominicaine. Le président dominican Danilo Medina a fait le choix de 11 pays pour l’aider à établir les règles du jeu des discussions qui reprennent chez lui, mercredi prochain Santo Domingo, dimanche 24 septembre 2017 (( HYPERLINK “http://rezonodwes.com/” \t “_blank” rezonodwes.com)).- La République d’Haïti, qui, par la voix de son président Jovenel Moise, jeudi dernier à l’ONU, a appelé de tous ses vœux à une sortie honorable de la crise actuelle au Venezuela, n’est pas partie prenante de la ronde des négociations entre le gouvernement vénézuélien et des membres de l’opposition. Le nom d’Haïti ne figure pas sur la liste des 12 pays invités à accompagner le processus de paix, lequel va réunir les antagonistes (Maduro/Opposition) à l’initiative de la République Dominicaine, notre plus proche voisin. Rezo Nòdwès a appris samedi que, selon un communiqué publié à Bogota, les ministres des Affaires étrangères de l’Argentine, du Brésil, du Canada, du Chili, de la Colombie, du Costa Rica, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Panama, du Paraguay et du Pérou ont reconnu « l’initiative de la République dominicaine de réunir le gouvernement et l’opposition vénézuéliens, ainsi que la décision des deux parties d’inviter certains pays à accompagner ce processus« . “À cet égard, poursuit le communiqué, ces 12 pays réaffirment que, pour obtenir des résultats positifs, les approches doivent être développées de bonne foi, avec des règles claires, des objectifs précis et des délais fixés, ainsi que des garanties de conformité, ce qui est essentiel pour le soutien apporté par l’international dans cette initiative”, conclut le document publié à l’issue de la rencontre tenue mercredi à Santo Domingo. Les négociations engagées en République dominicaine devraient se poursuivre le 27 septembre prochain.

36 personnes briguent le poste de représentant du Pouvoir Judiciaire au sein du CEP PermanentLe Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) a publié une liste de 36 personnes, dont 9 femmes, aspirant à briguer les trois postes comme représentants du pouvoir judiciaire au prochain Conseil électoral permanent (Cep), dans un communiqué en date du 20 septembre 2017..Cette liste des personnalités a été publiée dans un souci de transparence, souligne le Cspj.Y figurent notamment des anciens membres du Cep et des membres de l’institution électorale actuelle, d’anciens candidats à la présidence et des magistrats en fonction.On relève les noms de trois membres actuels du CEP provisoire: le président Léopold Berlanger Fils, le vice-président, Me Carlos Hercule et la secrétaire générale, Marie Frantz Joachim.Il y a aussi les noms de Me Mosler Georges, ex-directeur exécutif du (Cep), ainsi que celui de l’ancien conseiller électoral, Me Néhémie Joseph.AlterPresse ne détient pas la liste officielle de personnalités aspirant à représenter le pouvoir législatif au prochain Cep permanent (il y aurait 46 candidats sur cette liste)Suivant l’article 192 de la Constitution du 29 mars 1987 amendée le 9 mars 2011, le Cep comprendra neuf membres dont trois seront choisis, respectivement, par le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir législatif.

Moïse annonce d’autres décisions impopulaires De retour de New-York, le Président Moïse a déclaré lors d’un point de presse à l’aéroport qu’il n’entendait pas faire marche arrière sur le budget, tout au contraire affirmant « Je vais continuer à prendre des décisions extrêmement difficiles qui demandent beaucoup de courage. [...] . Vous m’avez donné le pouvoir non pour faire ce que je veux ni pour que je vous laisse faire ce que vous voulez ».Cependant Jovenel Moïse n’a pas précisé ce qu’étaient ces nouvelles mesures tout aussi impopulaires qu’il comptait prendre.

Un ancien sénateur sollicite publiquement l’assassinat de 5 éléments de la ‘bourgeoisie’ …* 18 Septembre 2017_Intervenant, le lundi 18 septembre, sur les ondes de Radio Télé Boston, Edwin Zenny, ancien sénateur du Sud-Est, a qualifié les manifestations contre le budget 2017-2018, de paravent pour cacher de gros intérêts liés au secteur de l’énergie électrique. Il n’y a qu’un petit groupe de 5 bourgeois que ça concerne, selon lui *« Ces 5 (les Vorbe et les Rouzier, entre autres) doivent libérer le pays de leurs emprises, sinon qu’on les ‘assassine’, déclare vertement Edwin Zenny au journaliste de Radio Télé Boston. Contacter par Haitiz-News, , quelques minutes plus tard, Ewin Zenny confirme et assume son appel. De l’avis de Monsieur Zenny, on ne doit plus abandonner la masse dans sa pauvreté extrême au profit de ces elements, qu’il traite de ‘vagabonds de la pire espèce.’ L’enjeu derrière les protestations contre le budget, est à chiffrer à 250 millions de dollars l’an susceptibles de ne plus renflouer les comptes de certains fournisseurs d’énergie électrique à l’Etat, affirme l’ancien sénateur, proche du palais national, connu pour être un franc… parleur.

Wyclef Jean, photo dpa

Participation au Marathon du Livre à Petit-Goâve

à Brooklyn, du racisme au quotidien et du réconfort dans la musique.

C’est dans les années 90 que Wyclef Jean s’est fait connaître avec sa bande The Fugees et par la chanson Ready or Not. Outre les succès qu’il a écrits pour

d’Haïti. Peu importe ce que tu deviens dans la vie, tu n’oublies jamais comment tu t’es senti comme réfugié. Surtout pas quand tu fais partie d’un système qui te rappelle tous

L’ouragan Maria fait

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 3L’ACTUALITE EN MARCHE

(CEP/ P. 4)

SOMMAIRE

L’EVENEMENTJovenel Moïse à l’ONU p.1

ANALYSEHaïti n’a plus de poids diplomatique p.1

POLITIQUEJets de pierres contre le cortège du président p.1

EDITORIALAutoritarisme et totalitarisme p.1

CONTRAT D’ELECTRICITELe gouvernement disposerait-il de son propre GB ? p.1

DEREGLEMENT CLIMATIQUEHaïti se condamne elle-même à disparaître p.1

ARTS & LETTRESWyclef : millionnaire à 20 ans ! p.2Petit-Goave, la ville des Palmes p.2

PAGES D’HISTOIREKennedy et Duvalier p.5

IDEESLe parlementaire de l’an 2000 ... fossoyeur du régime parlementaire p.6

ECONOMIEForum sur la compétitivité p.6

OUR ENGLISH SECTIONTPS : The Embassy of Haiti in Washington hosts Congressional Dinner p.10

DEVELOPPEMENTSommes-nous à un tournant ? p.13

PATRIMWANSiklòn : Enfòmasyon an Kreyòl Souple ! p.15

(ONU... suite de la 1ère page)

A l’ONU Jovenel Moïse vante sa caravane, ...

dans une salle presque vide, le chef de l’Etat est passé à pieds joints sur plusieurs sujets notamment les conflits au Moyen orient, le réchauffement climatique, le dossier de la corruption en Haïti et la MINUSTAH.

Comme le font les présidents des autres pays, Jovenel

P-au-P, 22 sept. 2017 [AlterPresse] --- Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj) a publié une liste de 36 personnalités, dont 9 femmes aspirant à briguer les trois postes au prochain Conseil électoral permanent (Cep), dans un communiqué en date du 20 septembre 2017.

Le Cspj doit envoyer trois membres pour le représenter au Cep permanent, conformément aux dispositions de l’article 192 suivant la Constitution en vigueur.

« Cette décision de rendre publique la liste des candidats a été adoptée suite à une résolution du Cspj, réuni à l’extraordinaire, le mercredi 20 septembre 2017 », indique le communiqué.

Cette liste des personnalités a été publiée dans un souci de transparence, souligne le Cspj.

Dans cette liste figurent notamment des anciens membres du Cep et des membres de l’institution électorale actuelle, d’anciens candidats à la présidence et des magistrats en fonction.

Les membres du Conseil électoral provisoire actuel sont au nombre de trois : le président Léopold Berlanger Fils, le vice-président, Me Carlos Hercule et la secrétaire générale, la représentante du secteur des femmes, Marie Frantz Joachim.

Il y a aussi les noms de Me Mosler Georges, ex-directeur exécutif du (Cep), qui avait démissionné de son poste le 20 mai 2016, suite à la crise électorale d’alors, ainsi que l’ancien conseiller électoral, Me Néhémie Joseph, qui avait remis sa démission le 30 septembre 2015 « pour manque de confort »..

AlterPresse ne détient pas la liste officielle de personnalités aspirant à représenter le parlement au prochain Cep permanent, une liste sur laquelle figureraient les noms de 46 candidats.

Chef de l’Etat soutient que cette dernière subtilise le fruit de l’éducation aux enfants du peuple, gangrène et atrophie l’économie, fragilise profondément la fondation politique et déstabilise le tissu social du pays.

À travers la stratégie dite Caravane du Changement, « l’Etat, jadis moribond, entreprend en série, des travaux

Conseil électoral36 personnalités briguent 3 postes de représentants

du pouvoir judiciaire

Manifestation en Haïti dénonçant la publication par le chef de l’Etat d’un budget injuste pour les petites classes

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Dans un autre registre, le Président Moise a exprimé à l’Assemblée sa volonté de créer les conditions propices à une croissance forte, soutenue, inclusive et créatrice d’emplois en Haïti. « Notre objectif, à terme, est de faire d’Haïti une destination d’investissements.» a-t-il dit du haut de la tribune de l’ONU.

Moise s’est montré concerné par la situation dans le monde qui, en axant son discours sur la prolifération des armes nucléaires, la crise en Syrie, la tension entre Palestine et Israël, appellent ainsi à l’intensification de la lutte contre le terrorisme.

Comme autre sujet d’actualité abordé, Jovenel Moise a plaidé en faveur d’actions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique.

«Depuis mon accession à la Présidence, le 7 février, mon administration n’a ménagé aucun effort pour consolider la démocratie et l’Etat de droit en déployant des efforts pour la création des conditions propices au développement socio-économique et à la stabilité politique et sociale.»

Précisant que le Gouvernement haïtien a fait de la lutte contre la corruption un point central de son action, le

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Page 4 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37UNE ANALYSE

POLITIQUE Autoritarisme et totalitarisme !

(POLITIQUE... suite de la 1ère page)

(CEP... suite de la page 3)

international de Port-au-Prince pour accueillir le président Jovenel Moïse rentrant de sa participation à la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York.

Dans son intervention à la tribune onusienne, Jovenel

chambres du Parlement.S’il n’y avait les nombreux manifestants de

l’opposition tenus à distance par un grand déploiement de la Police nationale d’Haïti (seul corps officiellement autorisé, faut-il le rappeler, à porter publiquement des armes), et manifestants venus contester la publication par le président

uniquement parce qu’ils sont au pouvoir …Mais surtout le discours présidentiel totalement

refermé sur lui-même, sans ouverture et sans esprit de conciliation, le langage autoritaire, le monologue, ’moi, je’, ‘le président a parlé’, ‘point barre’ etc …

Or qui dit autoritaire, dès que les armes apparaissent

(POLITIQUE / p. 11)

Moïse a renouvelé son intention de reconstituer l’Armée d’Haïti, qui n’existe plus depuis 1995 en tant que corps institutionnel.

A cet effet, un début de recrutement de jeunes gens avait commencé il y a quelques semaines.

Qui sont ces gens en uniforme qui ont accueilli le président vendredi ?

Sont-ce ces nouvelles recrues, alors que aucune disposition légale n’existe encore pour les habiliter à porter l’uniforme sinon l’article de la Constitution (Article 263) concernant les Forces armées et qui n’a pas été révisé ni annulé, cependant le pouvoir législatif ni aucun autre n’a encore ratifié les démarches de l’actuel exécutif à ce sujet ?

Ou étaient-ce ceux-là qui se dénomment ‘anciens militaires’ et qui mènent une campagne sans relâche, mais avec des résultats différents selon les pouvoirs successifs, pour la reconstitution de l’institution militaire.

Ou tout simplement, les deux groupes ?

En tout cas, les journalistes couvrant le retour du chef de l’Etat vendredi, ont relevé

d’un budget national combattu par de nombreux secteurs, dont les syndicats du transport en commun et ceux des ouvriers de la sous-traitance, eh bien on se serait crû sous la dictature Duvalier.

Beaucoup rappelle en effet cette époque qu’on croyait révolue.

La distance absolue entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui ne le sont pas (ces derniers parfois ne sachant même pas comment ni pourquoi !), le spectacle de ces gens portant des armes sans aucune autorisation officielle et légale mais

en des mains autres que celles autorisées à les porter, et de plus dans le cadre défini par les lois (par conséquent uniquement la Police nationale d’Haïti) - autoritaire dès lors devient totalitaire.

Le totalitarisme c’est l’autoritarisme plus des armes pouvant tuer aux ordres du régime en place.

Or qui n’a pas remarqué que les menaces de mort ont recommencé à retentir ? Et toujours de la part d’alliés du pouvoir en place !

Il suffirait d’une étincelle …Cet te semaine (mercredi 20

septembre), un jeune homme a été tué par un agent de sécurité. Cela au cours d’une manifestation devant la Direction départementale d’Education à Hinche (Plateau central).

Le Ministère de l’Education déplore et dit avoir ouvert une investigation.

On doit signaler aussi que le gouvernement, via le ministère de la Défense, a publié un communiqué le même vendredi, peu après la démonstration des hommes en armes à l’aéroport venus accueillir le président

Individus en treillis militaire dans le cortège accompagnant le président et dénoncés comme une forme de milice

Des étudiants organisent leur propre manifestation le plus souvent redoutée pour leur caractère plus radical

Jeune manifestant tué par un gardien de sécurité à Hinche pour une raison non encore élucidée

CEP: 36 personnalités briguent 3 postes

de représentants du pouvoir judiciaire

Suivant l’article 192 de la Constitution du 29 mars 1987 amendée le 9 mars 2011, ce Cep comprendra neuf membres dont trois seront choisis, respectivement, par le pouvoir exécutif, le Cspj ainsi que l’Assemblée nationale, avec une majorité de 2/3 de chacune des deux chambres.

Le parlement et le Cspj avaient mis en branle le processus de recrutement pour la formation du Cep permanent, en dépit de la grogne de plusieurs secteurs de la vie nationale.

La relance de ce processus avorté en 2012 sous l’administration de l’ancien président Michel Martelly est arrivé dans un contexte de blocage de la poursuite des élections

indirectes.Une recommandation du Sénat avait exigé « la mise

en place et l’adoption, par le parlement, d’un cadre légal approprié », avant l’organisation de ces élections.

L’absence d’un cadre légal de fonctionnement des collectivités territoriales ne devrait empêcher nullement la poursuite des élections indirectes, avait soutenu l’institution électorale actuelle.

Cette dernière est toujours en attente de la publication des résultats définitifs pour les Assemblées municipales dans le journal officiel « Le Moniteur », avant de poursuivre le processus.

Jovenel Moïse, pour déclarer que le gouvernement n’a rien à y voir.

Mais qui parle du gouvernement ? Il s’agit d’alliés du chef de l’Etat. Et qui ne se reconnaissent, dans la bonne tradition de la milice duvaliériste, que dans la personne du Chef (‘El Jefe’). Et qui donc ne reçoivent d’ordre que de ce dernier. Et encore. Car n’est pas Duvalier qui veut non plus !

De plus en plus un nouvel ordre (s’il faut l’appeler ainsi) est en train de se mettre en place : d’un côté un pouvoir

que les individus en treillis militaire sont arrivés dans les mêmes autobus que les partisans du président Jovenel Moïse venus le saluer à son retour.

D’ailleurs aucun autre secteur n’était autorisé à s’approcher de l’aéroport vendredi, que les partisans et alliés du chef de l’Etat et du parti politique au pouvoir, le Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK), également majoritaire dans les deux

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 5DE L’ACTUALITE

JOVENEL MOISE A L’ONU Haïti n’a plus de poids diplomatique

(DIPLOMATIE... suite de la 1ère page)

Unies, Amina J. Mohammed.Une photo circule sur les réseaux sociaux montrant

le couple présidentiel haïtien posant avec Mr et Mme Donald Trump. Mais on pense que c’est un faux puisque la propagande

Penser qu’après l’assassinat, en octobre 1937, d’ordre du dictateur dominicain Rafael Trujillo, de plusieurs milliers de paysans haïtiens pour ne pas être retournés en Haïti après la coupe de la canne, la nouvelle ne parut que plusieurs jours plus tard et dans un simple entrefilet dans le New York Times.

Et celui qui se considérait l’homme fort par excellence,

Papa Doc.On a l’habitude de dire que Haïti est l’un des rares

pays à être passés à côté de toutes les révolutions, dont évidemment la révolution industrielle.

Ces observateurs-là (habituellement européens), oublient, ou font semblant d’oublier, le 1er janvier 1804, le

(DIPLOMATIE / p. 11)

(JFK-PAPA DOC / p. 13)

Le général-président haïtien Paul Magloire et le dictateur dominicain Rafael Trujillo

Fidel Castro et ses compagnons savourant la victoire de la révolution

Le couple présidentiel haïtien et Mr et Mme Trump (probablement un faux circulant sur les réseaux sociaux)

Le président Jovenel Moïse dans un tour d’honneur dans les rues de la capitale mais qui prendra fin sous un bombardement à coups de pierres par des opposants

au point de s’auto-proclamer ‘kanson fè’, le général-président Paul E. Magloire (1950-1956), le seul chef d’Etat haïtien à avoir été reçu à diner officiellement à la Maison blanche, tombera lui aussi comme un fruit mûr en décembre 1956.

De la fin de l’occupation américaine (1915-1934), jusqu’au début de la Guerre Froide (1949) et même après, Haïti était uniquement connu comme le pays du vodou. Gros lézard se réchauffant au soleil des Tropiques. Le peuple qui chante et danse sa misère. Etc.

A l’ombre de dictateurs aussi intransigeants que bénévoles comparés à certains homologues dans la région, dont le diabolique Trujillo. Bien entendu, jusqu’au monstrueux

officielle haïtienne n’en a fait aucune mention.Cependant ce n’est pas la personne de Jovenel

Moïse qui est principalement en question que Haïti qui ne joue aujourd’hui aucun rôle important dans l’arène politique internationale.

Le peuple qui chante et danse sa misère …Ceci nous ramène plus de 60 ans en arrière.En ce temps-là, la seule référence internationale

à Haïti c’est quand notre pays recevait la visite de quelque grande star du cinéma mondial : l’américain Marlon Brando ou la française Martine Carole.

premier pays à s’être en tout cas débarrassé de l’esclavage, et par ses seuls moyens.

Par Alex CALAS, journaliste

Aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde, le nom de Kennedy est immortalisé comme celui d’un grand président démocrate. Pourtant, ses contemporains de la Caraïbe, dont Haïti, ont gardé un souvenir plus nuancé de sa présidence, celui notamment d’un chef d’Etat qui a tenté beaucoup et réussi peu.

Au moment de l’élection de John F. Kennedy, en novembre 1960, les États-Unis et la Caraïbe entretenaient des relations pour le moins instables. Les trois nations les plus peuplées des Antilles avaient à leur tête des gouvernements qui n’inspiraient pas confiance aux États-Unis ou étaient

ouvertement considérés ennemis du bloc occidental. A Cuba, le régime communiste de Fidel Castro s’installait de manière assurée. L’invasion de la Baie des Cochons faisait partie des stratégies américaines visant à inverser la situation.

En République dominicaine, Rafael Trujillo devenait si encombrant que la CIA recevait le feu vert de la Maison Blanche pour armer des conspirateurs pour l’assassiner.

Dans le cas le cas d’Haïti, les officiels américains savaient bien que François Duvalier était en train d’installer sa dictature, mais dans ce contexte de Guerre Froide c’était

KENNEDY ET DUVALIERJohn F. Kennedy, l’homme

qui voulait faire tomber Duvalier

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Page 6 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37DEMOCRATIE HIER ET AUJOURD’HUI

Le parlementaire de l’an 2000 En passe de devenir le fossoyeur

du régime parlementaireMontréal le 21 septembre 2017Par Gesler Jean-Gilles

Les constituants de 1987 étaient de bonne foi lorsque, au sortir de la féroce dictature de septembre 57, ils se hâtèrent de donner une nouvelle constitution au pays, dans le souci de tourner la page de la tyrannie; épargner au pays le spectre grimaçant d’un retour à un pouvoir personnel; éviter aux Haïtiens de devoir revivre le cauchemar qu’ils avaient vécu durant trente ans.

Dans la précipitation et surtout dans l’euphorie de la liberté retrouvée, ils ont rafistolé une constitution calquée sur deux modèles qui, sur le plan des mœurs politiques, du cadre étatique, de la primauté des intérêts de l’État, sont complètement à l’opposé des réalités haïtiennes.

D’un côté, un Exécutif bicéphale, mi présidentiel, mi parlementaire, dirigé par le président de la république, issu du suffrage universel et le Premier ministre, le chef du gouvernement, tirant sa légitimité de l’Assemblée nationale, la Chambre des députés. De l’autre, une présidence forte sur le plan international, affaibli néanmoins sur le plan intérieur, par le partage du pouvoir avec un Congrès puissant, jouissant de tous les privilèges, y compris celui de préparer le budget des États-Unis, allant jusqu’à couper les ressources au gouvernement.

Dans les deux situations nous sommes en présence de deux régimes de partis solidement implantés; un parti étant un regroupement d’hommes et de femmes autour d’un projet, dans lequel, la vision prime sur les humeurs personnelles, le débat interne, le renouvellement par élection du leadership…, rendent le mandarinat, le super parlementaire presqu’inconcevable. Dans l’une ou l’autre situation, l’harmonie règne entre les deux pouvoirs et conforte le pouvoir présidentiel si le parti majoritaire est aussi celui du président. On assiste par le fait même à un pouvoir présidentiel renforcé et des chambres confinées au strict rôle de caisse de résonnance du projet ou de la vision du président. Cependant, dans le cas français, lorsque la majorité présidentielle chancelle et que la fronde de quelques élus pourrait conforter l’opposition et entrainer la chute du gouvernement, le chef de cette majorité, en l’occurrence le Premier ministre, peut recourir au 49-3, l’article de la constitution de 1958, qui lui permet de passer en force et de couper court au débat.

La situation se corse pour la présidence lorsque le parti majoritaire à l’assemblée nationale ou au Congrès n’est pas celui du président. C’est la confrontation aux États-

Port-au-Prince, le 21 septembre 2017 : Le Forum sur la Compétitivité et l’Investissement a débuté sa deuxième journée ce jeudi 21 septembre par l’intervention d’un expert international de renom : le professeur Daniel Isenberg. Devant

Unis avec un Congrès conduisant son propre agenda et un président affaibli, obligé d’opposer son véto en certaines occasions. La situation est sensiblement la même en France, où le parti majoritaire forme lui-même son gouvernement et exécute le programme pour lequel il a été élu, entrant ainsi en confrontation directe avec le président. C’est la cohabitation entre deux coqs de combat, deux chefs du pouvoir exécutif, disposant chacun de sa propre légitimité.

En France comme aux États-Unis, les acteurs politiques, malgré leur différence idéologique, cultivent néanmoins une conscience aigüe de leurs responsabilités. Ils savent quand desserrer l’étau et ne sont pas prêts à engager leur pays dans une spirale d’instabilité permanente qui entrave le développement économique et culturel et plonger leurs peuples dans la pauvreté et le désarroi. D’autant que dans ces pays démocratiques, l’administration publique et les institutions de l’État restent toujours à l’abri du brigandage des politiciens.

L’exemple le plus éloquent du fonctionnement d’une administration publique à l’abri des batailles politiques, est l’Italie. Ce pays n’a jamais connu une période de stabilité politique proprement dit en 70 ans; la durée de vie d’un gouvernement dépasse rarement plus de deux ans. L’instabilité gouvernementale, n’a en revanche jamais empêché l’administration publique italienne, qui a sa logique et sa propre loi, de jouer sa partition et contribuer à placer l’Italie parmi les 7 pays les plus industrialisés de la planète.

En s’inspirant de la constitution française de la 5e république (1958) et l’américaine (une seule constitution depuis l’indépendance des États-Unis en 1776, néanmoins soumise à plusieurs amendements), les constituants avaient oublié une donnée fondamentale : les Haïtiens. La société haïtienne, revenant d’une dictature trentenaire qui s’était maintenue en exerçant une violence jamais connue dans l’histoire du pays, avait perdu l’habitude de vivre dans un État démocratique et de droit, respectueux de ses droits, entendait désormais vivre comme bon lui semble; c’est-à-dire en dehors de toute contrainte.

Les acteurs politiques de l’ère post-Duvalier ont intériorisé inconsciemment les attitudes et comportements du temps de la dictature et reproduisent les mêmes procédés antidémocratiques. Pas de débat démocratique dans le respect de la personne et de l’opinion de l’autre. L’autre, ce n’est pas l’adversaire qu’il faut convaincre par la persuasion, la pertinence de son argumentaire; mais l’homme à abattre par tous les moyens; l’ennemi que l’on doit vaincre par la violence verbale ou physique, les imprécations, les attaques

l’est aussi : « ce sont les entrepreneurs qui trouvent et créent les opportunités. Ce serait risqué de laisser un Gouvernement décider des priorités pour les secteurs d’affaires. En revanche,

ad hominem, la diffamation, le mensonge, l’intimidation, les manifestations violentes qui empiètent souvent sur le droit du citoyen de vaquer paisiblement à ses occupations et qui ne visent pas l’amélioration des conditions des Haïtiens, mais la chute du pouvoir en place, le sempiternel Ôte-toi que je m’y mette.

Pas un groupe de la société n’échappe à ces méthodes coup de poing d’exprimer son opinion ou son mécontentement. Nous sommes en présence d’une situation de type tribal, où les diverses tribus, du moins ceux qui se proclament leurs leaders, ces individus qui ne peuvent pas se sentir, utilisent les armes à leur disposition pour vaincre. Rien de moins. Les dernières manifestations (12 septembre) jettent un éclairage sur cette façon bien haïtienne de régler les questions essentielles par la violence.

Le recours à la rue n’est pas une mauvaise chose : il exprime l’insatisfaction d’une partie de l’opinion face à certaines mesures de l’Exécutif. En France, les manifestations syndicales ou de toutes autres organisations de la société civile mettent souvent des millions de citoyens dans les rues des grandes villes et on a même l’impression que le Français, râleur impénitent, ne passe plus sa vie qu’à manifester. La différence entre les Français et les Haïtiens est que les premiers ne mélangent pas les revendications sociales et la politique. Ils n’appellent pas au déchouquage du pouvoir en place, mais le retrait d’une mesure ou son réaménagement. D’ailleurs, c’est très rare sous la 5e république que les rues parviennent à déchouquer un gouvernement. Au moment où nous écrivons ces lignes, le président Emmanuel Macron entame une série de réformes, notamment la réforme du code du travail, destinées à relancer l’économie stagnante qui place la France loin derrière les grandes économies de la planète. Des mesures impopulaires qui font chuter la cote de popularité du président à moins de 40% au sein de l’opinion. Pourtant, personne en France n’ose réclamer sa tête, non plus celle du gouvernement. En dehors des groupes d’extrême droite haineux et violents, et de quelques casseurs professionnels, qui utilisent la violence pour atteindre leurs objectifs, l’opposition républicaine et la société civile, prenant acte de leur incapacité à forcer un gouvernement majoritaire à revenir sur sa décision, remballent les clairons, plient les fanions et rentrent à la maison, en se promettant de remettre au gouvernement la monnaie de sa pièce aux prochaines élections. En Haïti, toute descente dans les rues, de quelques milliers de personnes et même moins, dans une capitale de près de 3 millions d’âmes, vise essentiellement le

légal, bancaire, financier, éducatif… autant d’éléments qui jouent dans le succès de l’entrepreneuriat.

Le Forum, ouvert hier par le Premier Ministre Dr. Jack Guy Lafontant a pour objectif de lancer des réformes et

Le Forum sur la compétitivité réunissant les secteurs public et privé Le Pr. Daniel Isenberg

(ECONOMIE / p. 12)

(PARLEMENT / p. 15)

développement des entreprises et entrepreneurs.Après 45 mn d’une présentation dynamique et

illustrée de faits, chiffres et de vidéos, Daniel Isenberg a répondu aux nombreuses questions de l’assistance sur son modèle de scale up, dans un échange très productif. Sur les préalables au succès économique, il rappelle que la volonté de dialoguer entre leaders des différents secteurs de l’écosystème est indispensable. Pour lui, Haïti a comme premier atout le capital humain, puis la proximité des marchés et enfin l’adversité : « car c’est dans les moments difficiles que l’on est le plus créatif » explique t’il.

Si le dialogue est essentiel, la répartition des rôles

c’est bien à l’Etat qu’il revient de créer les conditions d’un marché efficace et équitable afin de faire progresser l’économie. N’oublions pas que l’Etat est un client majeur du marché ». Le credo du Pr. Isenberg, c’est que la croissance doit se faire savoir, s’afficher, donc faire l’objet d’une communication forte et systématique. « Si je suis en mer depuis des heures sans avoir pêché un poisson et que je vois le bateau du voisin en prendre un, alors je reprends espoir et je reste confiant que la pêche sera bonne aussi pour moi », démontre-t-il à travers une parabole qui fait mouche.

Pour conclure ce résumé, il rappelle que c’est l’écosystème qui doit favoriser cette croissance : le contexte

climat favorable aux investissements productifs et générateurs d’emplois durables pour la population. L’organisation du FCI 2017 est le fruit d’une collaboration mixte, celle des institutions publiques et privées ayant contribué à préparer la version initiale du Plan. Ouvrant le FCI au premier jour, M. Bernard Craan, coordonnateur du Forum Economique du Secteur Privé a insisté sur l’importance de discuter et réfléchir de manière constructive sur les pistes de solutions durables pour lever les freins et les contraintes précédemment identifiés.

Les premières sessions du mercredi 20 septembre portaient sur l’Environnement des affaires. Les sessions

Forum sur la compétitivité et l’investissement

une assemblée mixte, composée comme la veille, de représentants des secteurs public et privé, cet expert e n é c o s y s t è m e e n t r e p r e n e u r i a l intervenai t sur les politiques publiques f a v o r i s a n t u n environnement propice aux en t r ep reneur s e t i n n o v a t e u r s . « D é v e l o p p e r l’entrepreneuriat en Haïti : une priorité nationale » (Scale up entrepreneurship in Haiti as a National Priority) » tel est le l e i t m o t i v d e s a présentation, destinée à montrer par des exemples concrets les éléments qui favorisent la croissance et le

de créer les outils de suivi de leur mise en œuvre, et notamment de permettre la réalisation des produits suivants : un Plan d’Action 2017-2020 ; un protocole d’accord entre les parties prenantes pour s’engager à travailler sur les act ions du plan ; un Secrétariat de Réformes qui fera le suivi de la mise en œuvre de ce plan.

S e l o n l e P remier Min i s t re , « le Gouvernement s ’ e n g a g e , conformément à la vision du Président de la Républ ique , à entreprendre des ac t ions concrè t e s d e v a n t f a c i l i t e r l’établissement d’un

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 7POLITIQUE & AFFAIRES

ELECTRICITE : Le gouvernement disposerait-il de son propre GB ?

(ELECTRICITE... suite de la 1ère page)de fournir de l’électricité à partir de l’énergie solaire.

Les Pékinois sont repartis. On ne connaît pas encore

plus répandu.Mais bientôt c’est une campagne de diffamation en

bonne et due forme qui se répand dans l’opinion, habilement distillée par des acteurs politiques et médiatiques, mais sans

attaquant ainsi les fournisseurs privés, quel que soit le fond de la question, quelque jusqu’où l’arrangement actuel laisse à désirer ?

Par quoi l’Etat entend-il les remplacer puisque

Le président Moïse visite une centrale électrique

Rouzier, Bonnefil.Depuis plusieurs années, n’arrivant pas à produire

lui-même toute l’électricité distribuée dans le pays, à cause de problèmes évidents de gestion, l’Etat haïtien a recours à l’initiative privée.

Elles sont au moins 5 sociétés qui produisent un important pourcentage du courant électrique nécessaire.

Celui-ci leur est acheté par l’Etat haïtien. Ce dernier en assure la distribution ainsi que la vente aux abonnés.

Avec un fort déficit sur les deux, aussi bien dans la distribution via des circuits mal entretenus ou en panne de rénovation …

Que dans la perception des créances. Haïti est probablement le pays du continent où le vol du courant est le

essayer de camoufler son origine : le palais national.Ce sont en effet des porte-parole de la présidence qui

ouvrent le feu.Bientôt suivis des barons du régime en place,

parlementaires actuels ou anciens, délégués régionaux, ou autres.

Tout est planifié, jusqu’au nom de code de l’opération : GB pour Groupe Black-Out.

Si vous ne comprenez pas : cela veut dire que ces compagnies-là nous trompent. Comme quoi, pour une heure de courant, elles nous laissent cinq heures dans le noir.

Haïti est probablement aussi le pays du continent où les pannes d’électricité sont les plus longues.

Or de quelle alternative dispose l’Etat haïtien en

du contrat public de fourniture de courant. Des menaces de mort, peut-on aller plus loin ?

Conclusion : le temps presse pour les nouveaux dirigeants, à tous les niveaux (présidentiels, parlementaires et autres), pour dédommager leurs commanditaires.

Aussi faut-il s’attendre que la campagne anti GB (Groupe Black-out) continue de plus bel.

Autrement dit, le pouvoir actuel dispose de son propre GB !

Autrement dit, on n’est pas sorti de l’auberge.Pardon, du black-out !

Haïti en Marche, 22 Septembre 2017

la suite.Ni si notre chef de l’Etat avait été

approché sur ce projet ?On dit cependant que la délégation

chinoise n’a pas été reçue en haut lieu. Du moins officiellement.

Mais voilà que la question électricité se met à gagner en ampleur. Et en amplitude. Ce n’est plus le président de la république lui-même qui est à la manoeuvre mais tout un orchestre, composé des porte-parole de la présidence donnant le la, et les plus proches alliés du chef du pouvoir de se précipiter dans la voie ainsi tracée.

Puis finalement, afin que nul n’en ignore, c’est le coup de massue ; ce qui semble apparemment des propos scandaleux échappés d’un esprit manquant de sophistication mais qui est au contraire soigneusement planifié pour produire des réactions bien précises.

C’est l’ex-sénateur du Sud-Est, Edwin Zenny, déclarant sur un média haïtien en diaspora (Etats-Unis) qu’il faudrait ‘fusiller’ ces 5 familles qui font des milliards en vendant du ‘black-out’ à l’Etat haïtien.

Mentionnant nommément les Vorbe,

c’est parce qu’il n’en a pas les moyens qui a engendré cette situation ?

Or l’Etat actuel ne dispose de toute évidence pas des moyens économiques nécessaires pour remplacer la production privée de courant. Du moins dans l’immédiat.

On ne peut pas encore considérer l’option chinoise comme une réalité.

Il ne peut donc rester qu’une option locale ? Ces 5 familles ne sont probablement pas les seules en Haïti à disposer des moyens pour accomplir la même tâche. Du moins d’autres pensent aussi pouvoir le faire.

De plus, un marché aussi intéressant ne peut ne pas soulever beaucoup de rivalités. Chacun attendant dans son coin que ses alliés politiques prennent possession du palais.

Voilà donc un des plus importants objectifs aujourd’hui du pouvoir politique.

Autrement dit le président Jovenel Moïse disposerait de ses propres alliés dans le secteur des affaires et qui en ce moment brûlent d’impatience. Comme semblerait le traduire l’intervention impromptue sur les ondes de l’ex-sénateur Zenny, appelant à ‘fusiller’ les familles bénéficiant actuellement

La Direction et le Conseil d’Administration de la société haïtienne E-Power S.A. s’étonnent et s’indignent des propos tenus par certains individus et relayés par la presse haïtienne et étrangère ces dernières semaines ; des propos qui ont attaqué directement ou indirectement la réputation et l’intégrité de notre compagnie ainsi que la personne du Président de notre Conseil d’Administration.

Pour l’édification du grand public en général et de ceux qui nous accusent à tort en particulier, nous voudrions dire ce qui suit:

E-Power est une société anonyme de droit haïtien, composée de 126 investisseurs haïtiens qui croient fermement à l’avenir de leur pays et n’ont pas hésité à investir 57 millions de dollars américains en Haïti. Cet argent a servi exclusivement à monter une usine électrique neuve afin d’exécuter un contrat signé avec l’Etat Haïtien et l’Electricité d’Haïti en 2008 à la suite d’un appel d’offres international lancé par l’Etat en 2006.

Nous avons gagné cet appel d’offres parce que nous étions les moins chers et, comme de fait, nous n’avons jamais cessé d’être les moins chers depuis cette date. En fait, nous sommes systématiquement l’usine thermique la moins chère du pays, moins chère que les usines thermiques opérées par l’EDH, paradoxalement moins chère que les usines thermiques données en cadeau par le Venezuela à Haïti.

À titre d’exemple, le mois dernier (août 2017) nous avons chargé à l’EDH un total de 14.90 centimes US/kWh pour une production effectivement délivrée de 20,444,150 kWh, que l’EDH a revendue jusqu’à 22.54 centimes US/kWh (soit 51% plus chère qu’elle n’a payé à E-Power).

De ces 14.90 centimes US, E-Power a dépensé 13.08 centimes US pour produire l’électricité délivrée à l’EDH (soit 88% du montant chargé).

La production d’électricité n’est pas donnée, elle a un coût! Les profits sur les opérations de E-Power ne sont par conséquent qu’une fraction minime des prix chargés à l’EDH!

Depuis notre inauguration, l’électricité que nous livrons sur le réseau à EDH est mesurée par deux compteurs professionnels dont l’étalonnage est vérifié par cette dernière. Depuis plus de trois ans, un troisième compteur accessible à distance a, lui aussi, été installé à la demande de la Banque Mondiale et a toujours accusé des lectures égales aux deux autres compteurs.

E-Power n’a de relations ni de près, ni de loin avec le BMPAD, encore moins avec le programme PETROCARIBE. E-Power ne reçoit directement de fuel ni de l’Etat, ni de EDH.

La nouvelle loi de finance et le nouveau budget n’ont aucune incidence directe sur E-Power.

Les chiffres et les faits présentés ici sont rigoureusement audités par une firme d’audit indépendante,

reconnue internationalement et ces chiffres sont soumis chaque année, conformément aux lois fiscales en vigueur, à la Direction Générale des Impôts de la République d’Haïti.

En outre, nous tenons à rappeler, si besoin était, qu’E-Power a toujours eu le souci d’être une société socialement responsable. Nous avons choisi d’investir nos avoirs dans la commune de Cité Soleil et nous allouons environ US$300,000 de nos revenus tous les ans pour alimenter les projets sociaux de la Cité. À date, nous avons déjà engagé US$2,162,450 dans des actions communautaires et sociales, comprenant US$1,608,000 de dépenses directes et des réserves de US$553,000 pour la construction d’un centre communautaire pour enfants dans notre cité devant débuter en 2018.

Contre vents et marées, nous demeurons irréversiblement attachés à la patrie commune et plus déterminés que jamais à travailler sans relâche pour bâtir ce qu’elle attend le plus de nous: un autre courant de pensée, un autre courant d’actions qui déboucheront sur un nouveau pays, sur une nation forte, sur une économie compétitive, sur des élites responsables, sur une société équitable et sur des citoyens enhardis et confiants qu’un avenir meilleur est à leur portée, sans exclusion et sans exclusive.

Nous croyons sincèrement que nous ne faisons pas partie du problème mais plutôt de la solution !

E-Power, un autre courant !

Mise au point d’E-Power S.A.

Lors d’une conférence de presse, en son bureau à Port-de-Paix, le mardi 19 septembre 2017, en présence de bon nombre de ses partisans, le sénateur Louis Onondieu s’est mon-tré très critique et très hostile à l’égard de ceux, dit-il, qui ma-nipulent la population afin de provoquer des chambardements dans le pays en prenant comme prétexte le budget 2017-2018. À l’instar de plusieurs autres voix proches de l’Exécutif, l’élu du Nord-Ouest croit que ce sont les responsables de diverses compagnies du secteur privé des affaires comme Sogener, E-Power, Haytrac qui ont financé les dernières manifestations contre la loi de finances 2017-2018, à hauteur de dix millions de dollars américains. Selon le sénateur Onondieu, de 2008 à 2017, ces compagnies auraient reçu frauduleusement de l’État haïtien une somme de 2 milliards 376, 000,000 $ US pour la vente du blackout et la construction de quelques kilomètres de route. Sous l’administration de Moïse/Lafontant, ces compa-gnies se voient privées de ces avantages. C’est pourquoi elles se lancent dans une dynamique de déstabilisation du pays, a dénoncé l’élu du Nord-Ouest. La surfacturation est un élément flagrant montrant le caractère frauduleux des contrats signés entre l’État haïtien et ces compagnies pour la production du courant électrique et la construction de route, selon les expli-cations du sénateur Louis Onondieu. Sous les gouvernements antérieurs, pour 1 km d’asphalte, l’État devait payer plus d’un million de dollars US, alors qu’aujourd’hui, dans le cadre de la rigueur administrative appliquée par le président Jovenel Moïse en vue de diminuer les dépenses de l’État, 1 km de route coûte entre 3 à 400,000 $ US, a-t-il précisé. Concernant la position du groupe des quatre sénateurs qui s’opposent à la publication

du budget 2017-2017, M. Onondieu n’y est pas allé de main morte: « les vrais ennemis du peuple haïtien sont les députés et les sénateurs qui se font complices des manœuvres déloyales et tendancieuses de ce petit groupe d’entrepreneurs rapaces qui veulent tout faire pour maintenir les masses populaires dans la crasse et la misère et la plus ignoble ». C’est pour la première fois, a-t-il fait savoir, qu’un budget de la République consacre plus de 60% de son enveloppe au social. Le sénateur Onon-dieu a enfn toutes les bonnes raisons du monde pour apporter son appui à la loi de finances 2017-2018 et à l’administration Moïse/Lafontant. Dans le passé, a-t-il rappelé, le département du Nord-Ouest était toujours traité en parent pauvre dans les budgets, aujourd’hui c’est différent. Un montant significatif est alloué à la construction de la route Nationale #5 reliant la ville des Gonaïves à l’Anse-à-Foleur, du barrage sur le fleuve des Trois rivières pour remembrer l’agriculture dans le bas Nord-Ouest, à la construction de l’hôpital Immaculée conception à Port-de-Paix et d’autres projets d’infrastructures. S’opposer au budget 2017-2018, c’est s’opposer au progrès et au développement du Nord-Ouest, a-t-il conclu. Soulignons que la question du budget 2017-2018 continue d’alimenter les débats dans la ville de Port-de-Paix et dans d’autres communes du département. Cependant, aucun mouvement de protestation n’a jusqu’à date été annoncé. Car les attentes de la population sont énormes. Et le président Jovenel Moïse est vu par plus d’un comme le nouveau messie qui va sauver le Nord-Ouest, sa région natale.

Marc Edy Ossam

N-O : Campagne contre le groupe GB

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Page 8 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37CATASTROPHES NATURELLES

Haïti se condamne elle-même à disparaître

Porto Rico “anéanti” par Maria et menacé par les inondations

Mexico City secouée par un séisme de magnitude 7.1 le mercredi 20 septembre écoulé, bilan : 217 morts

L’ouragan Maria laisse Porto Rico à genoux : 13 morts, 72.000 évacués à cause de la menace d’éclatement d’un barrage et pas d’électricité pendant probablement plusieurs mois

Et comme on dit d’un navire qui a coulé à pic. Avec armes et bagages. Tout.

Irma a détruit à 95 pour cent les îles Saint Martin, Saint Barthélémy, Barbuda et fait en Floride plus de 50 morts,

San Juan (AFP) - Porto Rico se préparait jeudi à affronter des inondations potentiellement “catastrophiques” après le passage de l’ouragan Maria qui a “anéanti” l’île caribéenne, détruisant la plupart des infrastructures et le réseau

Mornes et montagnes ‘do kale’ c’est-à-dire rasées totalement, sans un brin d’herbe, et les flots qui ‘déboulinent’ en ‘lavalas’ (avalanche) sur les constructions, les quelques infrastructures et les routes en contrebas.

Il en résulte des villes qui protègent moins que les grottes du temps de l’homme des Cavernes. Certainement

endroits.“Si vous le pouvez, montez vers les hauteurs

MAINTENANT”, a lancé jeudi à l’aube dans un tweet le service météorologique national, parlant d’inondations

conscience, oui Haïti, selon les experts, est aujourd’hui le troisième pays le plus vulnérable aux catastrophes naturelles.

Ce n’est pas le Mexique qui connaît deux séismes majeurs en l’espace d’une semaine, un de magnitude 8.2 (au début du mois), et un second, le mardi 19 septembre écoulé, magnitude 7.1, causant plus de 200 morts.

beaucoup moins.Certes, si les îles Saint Martin, Saint Barthélémy,

Barbuda, la Dominique sont menacées de disparition au cas où la saison cyclonique continuerait d’être aussi brutale d’année en année comme cela semble désormais possible, cela dû apparemment au phénomène dit du réchauffement climatique, par contre Haïti ce n’est pas une question de petite taille mais c’est parce qu’elle est la plus maltraitée de toutes, et par les Haïtiens eux-mêmes.

Nous sommes les seuls responsables de notre disparition annoncée.

Et ce n’est pas un jeu de mots. Haïti - chose inimaginable mais seulement pour les

Haïtiens eux-mêmes puisque nous nous conduisons comme si nous n’étions faits que pour détruire sans même en avoir

(EN DANGER... suite de la 1ère page)

même qui se condamne à disparaître.Même des fourmis (soi-disant ‘foumi fou’) ne se

conduisent pas ainsi.Dès lors, numéro 3 parmi les plus vulnérables : oui

parce que la plus grande menace pour Haïti c’est l’Haïtien lui-même.

Les Irma, Maria et même Matthew, ne jouent qu’un rôle secondaire.

Ne sont (comme d’habitude chez nous) que de simples prétextes pour continuer à nier notre propre responsabilité. Notre totale irresponsabilité.

Mélodie 103.3 FM, Port-au-Prince

rapidement Punta Cana, la principale station touristique chez nos voisins dominicains tandis que nos populations de la côte Nord (Nord-Est, Nord et Nord-Ouest) sont, comme la semaine précédente, avec Irma, soumis à la force des vents, des inondations et des ras de marée accompagnant le monstre.

Certains disent bien entendu : Bon Dieu bon !, voilà pourquoi nous avons été épargnés jusqu’à présent cette année.

Ne les écoutez pas, parce que l’Eternel dit aussi : Aide toi le Ciel t’aidera !

Or nous ne faisons rien pour nous aider.Pour aider l’Eternel à nous protéger.Nous faisons plutôt tout le contraire.Nous avons détruit tout ce que la Nature a créé pour

protéger notre soi-disant ‘Haïti chérie’.Couverture forestière réduite à 1,5 pour cent.

gouverneur de Porto Rico, Ricardo Rossello.“Nous avons encore beaucoup d’inondations, et des

risques de glissements de terrain à cause des grandes quantités de pluies qui sont tombées”, a-t-il expliqué.

- Pillages -Selon le centre américain des ouragans, les pluies

pourraient atteindre 50 à 75 cm d’ici samedi, voire 90 cm par

“catastrophiques”.Maria, oscillant entre les catégorie 4 et 5 lorsqu’il a

touché Porto Rico, a fait d’énormes dégâts et des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans des refuges. Des pillages ont eu lieu dans plusieurs quartiers de San Juan, la capitale, malgré un couvre-feu instauré de 18H00 à 06H00 locales. Selon le gouvernement, 10 personnes ont été arrêtées

dans la nuit.“Je ne peux pas croire qu’après l’entraide que l’on a

connu pour Irma, nous avons maintenant à subir les pillages”, a affirmé à l’AFP Alex Garcia, un volontaire qui sillonnait

ajoutant que “de nombreuses parties de San Juan sont complètement inondées”.

“Le San Juan que nous connaissions hier a disparu”, a-t-elle lancé.

Au vu des dégâts, l’île de 3,5 millions d’habitants pourrait être privée d’électricité “pendant quatre à six mois”, a-t-elle prédit, citée par NBC.

jeudi matin la zone touristique d’Ocean Park totalement inondée, pour s’assurer que les habitants réfugiés dans les étages supérieurs des immeubles allaient bien.

Autour de San Juan, plusieurs dizaines de familles ont dû fuir pendant la nuit la montée des eaux.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par une résidente du quartier de Toa Baja montre les flots atteignant le deuxième étage de sa maison. “Nous sommes pris au piège, Dieu ne nous aide pas, nous ne pouvons rien faire”, déplore cette femme. “Nous ne pouvons pas grimper (sur le toit) à cause du vent, regardez les vagues d’eau”, lance-t-elle.

Maria est “la tempête la plus dévastatrice” du siècle, selon les autorités de l’île. En 1928, l’ouragan Okeechobee, connu aussi comme San Felipe Segundo, avait fait 300 morts.

La dévastation est “pratiquement absolue”, a témoigné en pleurs la maire de la capitale, Carmen Yulin Cruz, dans un refuge,

électrique.L’ouragan, désormais classé en catégorie

3 (sur une échelle de 5), devait passer jeudi à une centaine de kilomètres au nord de la République dominicaine, et continuer sa route vers les îles britanniques Turques-et-Caïques.

Au total, Maria a tué 10 personnes après son passage en Guadeloupe et sur l’île de La Dominique où le bilan matériel et humain est très lourd avec 15 morts.

“Porto Rico est absolument anéanti”, a déclaré M. Trump en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. L’île “est dans un état très, très, très délicat... Le réseau électrique est détruit”, a-t-il ajouté, confirmant une visite prochaine sur le territoire des Grandes Antilles.

La veille, il avait décrété l’état de catastrophe naturelle, qui permet de libérer des fonds fédéraux pour l’aide d’urgence et la reconstruction à Porto Rico.

En attendant, “nous avons besoin de générateurs, d’eau potable, de vivres”, a affirmé sur CNN Carlos Mercader, le porte-parole du

du jamais vu dans cet Etat américain depuis les années 1930-1940.

Ernest Hemingway a laissé un reportage unique, remontant depuis Key West où il avait sa résidence jusqu’à Miami, avec la horde des résidents des Keys fuyant un ouragan comme Irma.

Après Irma, venant tout de suite dans presque le même parcours, et à peine une semaine après, c’est Maria.

Ce jeudi (21 septembre), celui-ci débouche sur l’île d’Haïti (République dominicaine et République d’Haïti) après avoir détruit totalement l’île de la Dominique et causé d’importants dommages à la Guadeloupe et à Porto-Rico.

16 morts dans la Caraïbe, et 1 à Porto-Rico. Il faudra plusieurs mois pour rétablir l’électricité dans ce territoire associé aux Etats-Unis.

Cependant l’ouragan Maria semble devoir nous épargner lui aussi sa vraie force de frappe.

Comme avant lui Irma, Maria avait été prévu pour passer très au large et au nord d’Haïti, nous épargnant sa gigantesque force de frappe.

Même s i on a dû évacuer

Ni le Japon qui ne passe pas un trimestre sans être secoué de tout son corps. Etc.

Non c’est Haïti le plus vulnérable.Eh bien, la réponse c’est parce que

nous sommes le peuple le plus négligent avec le plus grand bien que nous ayons reçu, le beau pays qui s’appelle Haïti, la ‘Perle des Antilles’, Kiskeya, c’est parce que tous les autres ont appris ou apprennent désormais à protéger leur morceau de planète (pour répéter la belle chanson de Jean Jean Roosevelt ‘J’ai à cœur ma planète’), cela parce que du pôle Nord au Pôle Sud, de l’Est à l’Ouest, c’est la nature elle-même qui se révolte contre le traitement qu’on lui a fait. Et comme nous restons sourds malgré tout cela, malgré tous ces avertissements, normal que notre disparition soit désormais plus avancée que celle, éventuellement, des autres.

Haïti condamnée à disparaître. Mais Haïti se condamne elle-même à la disparition.

Sa propre disparition.Contrairement aux malheureuses

petites îles des Caraïbes (Saint Barthélémy, Barbuda, la Dominique) c’est Haïti elle-

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 9BANQUE NATIONALE DE CREDIT

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Page 10 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37WHAT’S UP LITTLE HAITI ? with Pascale E. Taddeo

the Caribbean Community (CARICOM), it would organize a regional conference aimed at establishing an inter-State commission that would devise a strategy for addressing climate issues, such as the availability of climate insurance.

More broadly, he said Haiti has taken steps to consolidate democracy and the rule of law, having made significant efforts to promote development and political stability. Noting that corruption has “infected” and eroded Haiti’s economy, and compromised its political situation, he said it is time that official development assistance (ODA) and domestic resources upheld the interests of the Haitian nation. In the meantime, Haiti’s new leaders are waging an unwavering struggle against corruption.

Addressing two phenomena stemming from the UN presence in Haiti – heinous sexual abuse and exploitation by peacekeepers and other personnel, and the cholera epidemic – he said the Organization is morally obliged to provide the recourses to ensure that cholera left the country.

Improving Haiti’s health system, including by eradicating cholera, is a Government priority for his Despite some progress, the number of cholera victims stood at 10,000 people and continued to grow. Further, there were tens of thousands of cholera orphans. The United Nations must live by and give tangible form to its noble ideals, including the announced ‘new approach’ to dealing with cholera, he stressed, by shouldering all its responsibilities to remedy the situation, which had caused grave harm to the Haitian people.

President Moïse is assaulted with rocks – The police has to evacuate the head of state

While attending an improvised pro-governmental rally on the road to the Airport, President Jovenel Moïse got caught at an intersection near the Airport, where unidentified people threw stones at him, according to witnesses.

The rocks were aimed at the president’s procession. This provoked deep tensions in the area, in spite of a strong police presence.

Returning from New York after his participation in the 72nd General Assembly of the United Nations, the Head of State walked from the Toussaint Louverture International Airport at the head of a crowd of sympathizers of the Haitian Party Tèt Kale (Phtk). He was quickly evacuated from the tense environment.

Passers-by, small shopkeepers, and students who were heading home were also victims, following an intervention by the police.

Upon his arrival, the president was accompanied by several members of his government, in particular Aviol Fleurant, Secretary of Planning and External Cooperation.

A crowd of sympathizers of the Head of State came to welcome him, some of whom wore shirts with his picture.

There were also several individuals in military fatigues, claiming to be members of the Armed Forces of Haiti, who came to support Moïses. The Haitian Armed Forces of Haiti has been defunct for more than 20 years. In a later press release, the Ministry of Defense expressed regret for this display.

Protest against President Jovenel Moïse last

Wednesday night in Brooklyn, and on Thursday

in front of the United Nations headquarters in Manhattan

Brooklyn, September 21st 2017-(AHP) - Everything had apparently started well at l’Eglise Chrétienne Croisade Evangélique of Pastor Nicholas, who is presumed to be close to President Jovenel Moïse.

Moïse was able, on apparently friendly territory, to attack his opponents and to praise the 2017-2018 budget rejected by almost all of the sectors of the country. This budget, he said, is going to boost the economy of the country, by attacking those whom he tried to present as corrupt.

As a result, he promised to intensify the fight against corruption under the applauses of a hand-selected public, which already supported his cause. He also praised the fact that today, in Haiti, there are 16 points where passports are delivered, compared to only one previously, he said.

Jovenel Moïse praised his good relationship with the parliament, a parliament which voted for “forty laws” in 7 months, but which also voted with blindfolds for the text of the financial law which penalizes the poorest, according to numerous sectors, and which puts him, the president, in an extremely complicated situation.

But, barely out of the partisanship atmosphere of Pastor Nicholas’s church, the Head of State fell in a bees’ nest with about a hundred people who waited for him, shouting of “Down with Jovenel!” “Cancel your budget, assassin.” “Return our $1.50.”

They also made it known that President Moïses is going to pay dearly for his arrogance and his refusal to compromise.”

Several protestors denounced the complicity which exists between Moïse and former Senator Edwin Zenny who called to assassinate members of five families from the private business sector, among whom are the Vorbes and Rouzier, whom he holds responsible for financing protests throughout the country.

The Embassy of Haiti Hosts Congressional Dinner to

Address the Renewal of TPS for Haitians

In the framework of the Haitian government’s efforts to encourage the U.S. government to renew the Temporary Protected Status (TPS) granted to Haitians following the January 2010 earthquake, a status which is slated to expire on January 22, 2018, the Embassy of Haiti in Washington, D.C. hosted members of Congress for a working dinner on the evening of Tuesday, September 12. In addition to the elected officials, the dinner brought together representatives of civil society organizations engaged in the movement to renew TPS for Haitians.

According to Ambassador Paul Altidor, this initiative, both by the profile of the guests and the depth of the conversations, reflects the Haitian government’s desire to create a synergy between the various forces advocating for the renewal of TPS. The members of Congress in attendance expressed their willingness to provide their full support to the TPS dossier. Massachusetts Senator Ed Markey, a member of the U.S. Senate Committee on Foreign Relations, declared that Haitians in general are exemplary citizens, and he is therefore ready to provide his unwavering support to the TPS renewal movement.

and Senate Minority Leader Charles Schumer are putting pressure on President Donald Trump to come up with a solution for recipients of the Temporary Protected Status program, which benefits people from countries experiencing humanitarian crises.

TPS, which is run by the U.S. Department of Homeland Security, provides sanctuary and work authorization to foreign nationals fleeing disaster or violence at home. Amid the push to protect the Deferred Action for Childhood Arrivals program for undocumented youth brought to the United States in their early childhood, congressional Democrats have been looking to formulate a strategy to get Trump to extend TPS.

On Monday, acting Homeland Security Secretary Elaine Duke announced that Sudanese recipients will have to leave the U.S. by November 2, 2018 on the grounds that “conditions in Sudan no longer support its designation.” She said that extending Sudan’s TPS status for another year will allow “for an orderly transition.” But she extended South Sudan’s designation until May 2, 2019 due to the fact that the “ongoing armed conflict and extraordinary temporary conditions” that brought about the 2016 TPS pre-designation have continued.

Both countries’ TPS statuses were set to expire on November 2.

Clarke, the first congresswoman of Caribbean descent, told the Observer at “Moment of Truth: Where America Stands on Immigration,” a forum in Manhattan earlier this week, that she had a conversation with Schumer and that he understands TPS “intimately” because many of his constituents are currently protected under TPS.

Big change in the process for U.S. visas

In a document transferred to U.S. embassies around the world, Secretary of State Rex Tillerson announced that from now on, visitors who need a visa to enter the United States will have to declare what they plan to do during their stay in the United States, which may not exceed three months.

During these three months, the recipients of a tourist visa can only do what they declared during their interview to obtain their visa. They cannot marry American citizens, go to school, or work, if they don’t want to be considered as individuals who came to United States with the intention to lie, or deceive immigration officials.

If fraud is discovered, they would be liable to deportation.

And that’s not all!Somebody who comes to the United States as a tourist,

falls in love and gets married within 90 days, and proceeds to asks for a green card will have their application turned down, according to Diane Rish, Deputy Director of Governmental Relations for the American Immigration Lawyers Association. “This is a significant change of policy.”

These measures are within the framework of Donald Trump’s strategy to significantly reduce the flow of illegal and legal immigrants in the United States. These new rules do not however apply to the citizens of 38 countries - including Europe, Australia, New Zealand and Japan - which do not need visas to return in the USA.

Haitian President backs Paris climate accord, calls on UN to honour commitments

on tackling choleraUN News Centre - 21 September 2017 – Addressing

the United Nations General Assembly today, Jovenel Moise, President of Haiti, expressed deep commitment to the environmental targets in the global goals on sustainable development and said his island nation is seeking to build its resilience against the natural disasters and extreme weather events that consistently beleaguer its people and other countries in the Caribbean.

Haiti Washington Ambassador Paul Altidor

President of Haiti, Jovenel Moise

According to some of Haiti’s most prominent and veteran advocates in the U.S. Congress, among them representatives Eddie Bernice Johnson and Alcee Hastings, defending the Haitian cause in the United States has never been easy. For this reason, in addition to their own political support, the elected officials expressed the need for a strong engagement of the Haitian Diaspora in the TPS matter.

The members of Congress also pointed out that in the context of the upcoming 2018 legislative and local elections in the United States, the Haitian Diaspora must put their weight in the balance, even those who are not directly affected by TPS. Congressman Sanford Bishop, Representative of Georgia’s 2nd District, stated that Haitians are an undeniable force in some states and districts, and must use this as an asset for the TPS renewal campaign. Congresswoman Sheila Jackson Lee, Representative of Texas’s 18th District and member of the U.S. House Committee on Homeland Security, asserted that the business community, academia, churches, healthcare workers, and airport workers must make their voices heard to mobilize support for the renewal of TPS.

During the dinner, participants also discussed the idea that TPS holders must express themselves and tell their personal stories in order to sensitize ordinary American citizens who are not familiar with the issue, so they know that TPS recipients are their neighbors, classmates, co-workers, fellow churchgoers, and healthcare providers. The representatives of the civil society organizations advocating for TPS renewal, among them the Service Employees International Union (SEIU), the Catholic Legal Immigration Network, Inc. (CLINIC), the Haitian Lawyers Association (HLA), and the Open Society Foundations, all affirmed the merits of such a strategy.

The members of Congress reiterated their willingness to put all their political weight in the balance to help the Haitian government obtain an extension of TPS for 18 months. For instance, Congresswoman Yvette Clarke, Representative of New York’s 9th District, informed the group that she plans to reach out to the Congressional Hispanic Caucus and other entities within Congress to enlist their support.

This working dinner held at the Embassy of Haiti was the first of a series of such activities to be hosted at the Embassy with key stakeholders as the TPS renewal movement intensifies. It was also the first major meeting between the various actors advocating for the renewal of TPS since the announcement by the Embassy of the creation of a TPS Taskforce and the setting up of a hotline to provide legal guidance to TPS beneficiaries. TPS, which was granted to Haitians following the earthquake of January 12, 2010, expires on January 22, 2018. The U.S. Department of Homeland Security must announce its decision on the renewal of TPS for Haitians at the end of November 2017.

New York Congresswoman Says Push to Defend

Temporary Protected Status Underway

U.S. Rep. Yvette Clarke (D-Brooklyn) says that she

“My Government is committed to the Paris Agreement on climate change,” Mr. Moise told delegations gathered for the Assembly’s annual general debate, adding that he wished to see those countries most responsible for greenhouse gas production contribute the resources necessary for implementing that accord.

In the Caribbean, recent back-to-back extreme weather events had drawn attention to the ways in which climate affects Haiti. “Such weather phenomena are due to the impact of humans on the environment,” he stressed, and noted that in January 2018, when Haiti assumed the presidency of

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 11HAITI DANS LE MONDE

La révolution Cubaine …Mais ce n’est pas tant la Guerre froide qui changea

la situation, ni l’arrivée au pouvoir de François ‘Papa Doc’ Duvalier (1957) que c’est la révolution Cubaine (1959).

Non seulement cette dernière survient la porte à côté,

Moïse n’a été reçu ni par le ministre américain des affaires étrangères Rex Tillerson, ni même par l’ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU … ne serait-ce que par le maire de New York où vit la plus importante communauté d’expatriés haïtiens au monde (en tout cas aucune référence n’en est faite dans les feuilles de propagande du pouvoir haïtien) mais nous ne semblons pas avoir plus d’impact apparemment dans d’autres

Avant la Guerre froide, Haïti vivait de ses exportations de café. Outre que celles-ci ont aussi servi à payer à la France la Dette pour notre indépendance en 1804 (150 millions de franc or – pratiquement le budget annuel de la France à l’époque – qui sera ramené 13 ans plus tard à 90 millions mais cela n’en fait pas moins des dizaines de milliards de dollars ou d’euros au taux actuel).

Haïti n’a plus de poids diplomatique

Le président Jovenel Moïse lors d’une apparition dans une église haïtienne à Brooklyn, NY Manifestation par des opposants au président haïtien

Et le même café qui servira aussi à rembourser l’Occupant américain de 1915, pour les travaux réalisés dans notre pays.

Cependant aussi Haïti n’a plus 4 millions d’habitants comme dans les années 1940, mais aujourd’hui plus de 11 millions.

Pour une démocratie plus participative …Nous voici donc à nouveau face à nos démons. Et

tout seuls. Y compris de nouveaux qui s’appellent : catastrophe environnementale, famine, immigration de masse, absence de production nationale – y compris le café et le cacao, trafics humains, trafic de drogue, corruption généralisée etc.

Sans oublier, et c’est peut-être le plus grand changement de tous, un peuple plus éveillé et plus averti qu’autrefois.

Mais les pouvoirs haïtiens eux ne semblent pouvoir (ni vouloir) divorcer de leurs réflexes conditionnés comme le fameux ‘Nou pran l, nou pran l nèt’ (le pouvoir est à nous, pas de pitié !) … même quand les temps ont depuis longtemps changé et indiquent la direction contraire : une démocratie plus participative.

Haïti en Marche, 23 Septembre 2017

coins du monde comme les blocs de pays rassemblés sur des problèmes communs, soit économiques, commerciaux, environnementaux ou autres.

Fin de la Guerre froide …Mais encore une fois la faute n’en est pas au président

d’Haïti (aujourd’hui Jovenel Moïse) que dans la nouvelle conjoncture. La Guerre froide est terminée depuis 25 ans, mais nous vivons comme si pour nous elle ne l’était pas.

Le gouvernement haïtien actuel a toutes les peines du monde à bâtir un budget acceptable pour un peuple qui craint d’être écorché vif, parce que l’on continue à attendre les prébendes internationales.

La communauté internationale ne sait comment nous l’expliquer que c’est fini, les temps ont changé. Aujourd’hui les points chauds du globe ce n’est pas la Caraïbe mais le Moyen Orient, la péninsule coréenne etc.

Or à force de se laisser aller au farniente de l’aide en tout genre (aide publique, ONG etc), le fameux gros lézard haïtien n’a plus aujourd’hui que la peau et les os.

Evidemment impossible d’empêcher nos pouvoirs d’être toujours tentés de revenir aux temps-longtemps de nos dictateurs grandiloquents, inconstants autant que pauvres en réalisations (et que la littérature internationale a qualifié de roi nègre), mais une chose encore plus essentielle a changé : comme disent nos paysans, le café haïtien ne fait plus de prix.

mais Cuba traverse, avec armes et bagages, dans le camp du pire ennemi de Washington et du monde capitaliste : l’Union soviétique, la patrie du communisme.

Dès lors Haïti entra dans l’Histoire, de manière indirecte, comme allié essentiel des Etats-Unis pour empêcher le communisme (ou le castrisme) de se répandre dans la Caraïbe.

Dès lors, tous les faits et gestes du dictateur haïtien (Papa Doc, 1957-1971, puis Baby Doc, jusqu’à la chute du régime en 1986) trouvent un écho dans le monde diplomatique international.

François Duvalier sut tirer si bien parti de cette situation, qu’il n’hésita pas, pour montrer sa force stratégique, lors d’une confrontation avec l’administration Kennedy qui ne lui était pas entièrement acquise, à déclarer un ambassadeur américain persona non grata (1962, l’ambassadeur Raymond Thurston … ).

L’aide internationale coule à flot …Evidemment c’est de ce temps-là que date aussi

l’habitude pour les dirigeants haïtiens de vivre au-dessus de leurs moyens et sans se préoccuper du lendemain. Autrement dit l’aide internationale commença à couler à flot, Haïti devant être récompensée pour son rôle vital pour contenir l’influence du communisme soviéto-cubain dans la région.

Aujourd’hui non seulement le président Jovenel

(DIPLOMATIE... suite de la page 5)

(POLITIQUE... suite de la page 4)

(ESCALADE... suite de la 1ère page)

qui se veut fort et sûr de lui-même, qui d’épreuve en épreuve (salaire minimum, reconstitution de l’Armée, vote du nouveau budget national) préfère le camp de la force à celui du dialogue, et (très important) dont des partisans cachent mal leur impatience ; de l’autre côté une opposition faible en organisation mais qui se nourrit des frustrations toujours plus nombreuses d’une population faisant face à une parole gouvernementale dure, sans apprêt et qui ne lui laisse aucune illusion.

Le président n’a-t-il pas déclaré à son retour vendredi qu’en matière de décisions brutales, on n’a encore rien vu !

Or qui parle de reconstruire le parlement, voire le palais national quand le peuple de Port-au-Prince (plus de 3 millions d’habitants sur une population de 11 millions) dort au Champ-de-Mars à la belle étoile et le ventre creux !

Enfin, un troisième élément de cet ensemble : c’est l’administration publique, le cadre administratif professionnel, ceux-là dont la tâche est de servir quotidiennement la population (et non le gouvernement quel qu’il soit)…

Et que toute politique gouvernementale aussi refermée sur elle-même, flirtant avec le totalitarisme, place dans une position inconfortable, voire dangereuse.

Est-ce un retour au vieux concept duvaliériste : qui n’est pas avec moi est automatiquement contre moi ?

POLITIQUE : Autoritarisme et totalitarisme !Or en tête de ces institutions dites a-politiques, se

trouve la Police nationale d’Haïti. Seule institution admise (dans le cadre actuel des lois) à faire usage officiellement de la force armée. Donc qui doit être obligatoirement au-dessus des partis.

Si dans un tel contexte des rapports de forces, un gouvernement arrivait à prendre le contrôle de la police (en plus de l’administration publique), c’est la dictature. Ni plus ni moins.

Prochaine étape : chaque citoyen devra alors en tirer ses propres conclusions.

Haïti en Marche, 22 Septembre 2017

Les jets de pierres ont visé le cortège du président, a-t-on appris. Ce qui a provoqué de vives tensions dans la zone, en dépit d’un fort dispositif de sécurité mis en place par les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh).

Rentrant de New-York après sa participation à la 72e assemblée générale de l’ONU, le Chef de l’État, qui a marché depuis l’aéroport international Toussaint Louverture à la tête d’une foule de sympathisants du Parti haïtien tèt kale (Phtk, a été rapidement évacué, dans un climat tendu.

Des passants, des petits commerçants ainsi que des écoliers qui s’apprêtaient à regagner leurs maisons ont été également victimes, suite à l’intervention de la Pnh à grands jets de gaz lacrymogènes.

Étaient sur place plusieurs unités spécialisées de la police nationale: des agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn), de Cat-Team, du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid), de la Police administrative ainsi quelques agents de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah).

À son arrivée, le Président était accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, notamment Me Aviol Fleurant, ministre de la Planification et de la coopération externe.

Une foule de sympathisants du chef de l’État, dont certains portant des maillots avec son effigie, étaient venus l’accueillir.

Il y avait aussi la présence de plusieurs dizaines

d’individus en treillis militaires, se réclamant des Forces armées d’Haïti (Fad’h) démobilisées depuis plus de 20 ans, et venus pour supporter le président Moïse.

Une initiative qu’a déplorée le ministère de la Défense dans un communiqué émis un peu plus tard.

Plusieurs centaines de manifestants avaient, de nouveau, défilé, le jeudi 21 septembre 2017, dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour continuer d’exprimer leurs désaccords avec la publication du budget 2017-2018.

La veille, un jeune manifestant a été abattu par balles par un agent de sécurité à Hinche (chef-lieu du département du Plateau central, Est), lors d’une mobilisation anti-budget.

Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) dit déplorer l’incident.

Jets de pierres contre le président Jovenel Moïse

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Page 12 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37ARTS & LETTRES

Millionnaire à 20 ans !(WYCLEF... suite de la page 2)

(TI GOAV... suite de la page 2)

(ECONOMIE... suite de la page 6)

Wyclef Jean

les jours que tu es un immigré ». Il fait ici allusion à ce qui se passe maintenant aux

USA où « les partisans de la suprématie blanche sortent dans les rues pour propager la supériorité de la race blanche. La

ceux qui sont en Haïti encore ont besoin de notre protection ». À plusieurs reprises, lors d’apparitions publiques, le

chanteur a demandé au président américain Donald Trump de revoir sa décision. Mais celui-ci n’a pas réagi. Malgré tout, Wyclev Jean ne se laisse pas décourager. « Ce ne sont que 4 ans. Je ne vois jamais que le mauvais côté des choses : je préfère

Il avoue avoir été à la fois « excité » et « apeuré ». Cette énorme machine qui était si lourde allait-elle voler ? Et tous ces visages étrangers... Arrivé à New York, il voit ses parents et pense que ce sont des allogènes. Il ne les a pas reconnus. Son père était parti pour les États-Unis quand il avait un an. Sa mère l’a suivi quelques temps après. « Ils ont essayé

essayer de faire mieux ». Une petite pique de la journaliste : « Mais il y a 7 ans, vous vouliez devenir président d’Haïti et vous avez bien échoué ! ». À cette petite piqûre de rappel, il rétorque qu’à l’époque, il avait arrêté la musique alors qu’il était parvenu au sommet de sa carrière. Il l’appelle sa « période John-Lennon », tout en rappelant sa chanson-culte Give Peace A Chance (1969). « Ainsi on n’échoue jamais ! »

La journaliste fait rebondir les critiques des mauvaises langues selon lesquelles son engagement pour Haïti et pour les réfugiés se recouperaient souvent avec ses intérêts personnels. « Regardez-moi à 19 ans. Je n’étais pas encore un adulte et comment s’appelle mon premier album ? Blunted on Reality, et ce avant d’avoir gagné le moindre dollar. Et qu’est-ce que nous avons déjà dit comme enfant ? Dans tout l’album, il s’agit de discrimination, de racisme et une nouvelle génération qui refuse ça. L’argent n’est pas important pour moi. Enfant, j’étais très pauvre mais j’étais heureux ».

« J’ai grandi dans un petit village »L’occasion pour l’intervieweuse de nous plonger

dans l’enfance du chanteur. Il se souvient très bien du jour où il a quitté Haïti. Surtout parce que c’était la première fois qu’il voyait un avion. « J’ai grandi dans un petit village. Nous n’avions ni électricité ni d’eau courante, je ne connaissais pas tout ça. L’avion ressemblait pour moi à un Ovni ».

Interrogé sur le sens du titre de son nouvel album The Fall and Rise of a Refugee (Le soir et l’aube d’un réfugié), qui ne va pas avec sa nature optimiste, il objecte que chacun peut essuyer un revers. « L’album a beaucoup à voir avec moi. Nous tous pouvons connaître une rupture. L’avenir peut quand même être reluisant. Mais pour cela on doit travailler dur. »

La dernière question concerne les répercutions de ses chansons. Le nombre des gens en fuite de par le monde augmente. « Cela fait plus de 20 ans que vous chantez sur les problèmes des réfugiés et sur l’immigration ? Avez-vous constaté un changement au cours de ces années ? » Il ne se défait pas de son optimisme invétéré : « Quelqu’un a dit à Martin Luther King : “Tu fais tout ça et rien ne change”. King a alors répondu : “C’est bien possible que pour le moment, on ne voit rien, mais le jour du changement viendra” ». Pour Wyclef Jean, il y a des progrès, citant Barack Obama : « Si nous abandons et ne faisons plus rien, avertit-il, alors vos enfants et mes enfants et nos petits-enfants seront dans une situation plus grave encore ».

Huguette Hérard

N.d.l.r.(1) Süddeutsche Zeitung, 19 septembre 2017.

Interview réalisée par Anne Backhaus.

« L’argent n’a pas d’importance pour moi ! »Pour le chanteur, ce dont nous avons besoin, ce

sont des gouvernements qui se penchent sur le problème de l’immigration de manière sensée, qui pensent à l’avenir et qui intègrent les immigrés. Et il faut aussi que les citoyens soient empathiques, souhaite-t-il. « Pourquoi ça devrait m’intéresser si une personne a à manger ou non ? Parce que cette personne est un être humain, comme moi ».

La brûlante question des 60.000 Haïtiens qui, après le tremblement de terre de 2010, vivent sous le Temporary Protected Status (TPS), le statut de protection temporaire, a été abordée. Le délai de ce soutien a pris fin en juillet dernier et John Kelly, le ministre américain pour la sécurité intérieure, en avait annoncé une prolongation mais seulement jusqu’en janvier 2018 « afin que tous les Haïtiens puissent organiser ainsi leur “départ ultime” ». Jean estime que c’est de la « folie totale ». « Ils ne se sont pas tous réveillés un bon matin en se disant : “maintenant nous partons”, s’agace Jean. C’est le tremblement de terre, l’épidémie de choléra et une sécheresse de trois ans qui les y ont conduits ».

Après l’ouragan Irma et ses nouveaux dégâts et la tempête Maria qui n’a pas été non plus des plus clémentes, renvoyer les gens chez eux serait un « désastre ». « Je vous garantis que 80 % ne survivront pas, présage Wyclef Jean. Et

police tire sur des enfants noirs en plein jour : ils les tiennent en joue et pow !».

Il y a quelques mois, Wyclef Jean s’est fait arrêté par la police de Los Angeles et a été menotté parce qu’on l’a pris pour un voleur en fuite qui venait d’attaquer une station-service. Il portait un foulard, un bandana haïtien, autour de la tête. On suppose que c’est la raison pour laquelle on l’a alpagué. Il confie que ça a été pour lui un « choc ». « Je connais toute cette merde – pauvreté, sang et violence. Lorsque la police m’a arrêté, c’était clair que ce que je portais sur la tête n’avait pas d’importance, de même le fait que je suis Wyclef Jean : je suis tout simplement un membre d’un gang qui a attaqué une station-service ». Point barre ! Dans la nuit, il a parlé de l’incident sur twitter. Cette mésaventure l’aura porté à réfléchir. « Quand tu es là et toutes les armes sont dirigées vers vous, ton premier instinct est alors de courir. Même si tu es un adulte et tu sais que c’est dangereux. Imaginez combien d’enfants ont dû simplement avoir cet instinct et qui ont été abattus ! »

Lorsque l’afro-américain de 17 ans Trayvon Martin (1995-2012) a été tué par balles il y a 5 ans, Jean avait chanté la chanson Justice (If You’re 17) où il rappelle que ce jeune homme « aurait pu être le prochain président ». Il explique à la journaliste ce qu’il voulait signifier, en citant son propre cas. « Je suis devenu millionnaire à 20 ans. Avec plus d’argent que je ne peux compter. Et j’ai quitté Haïti pour venir aux États-Unis à l’âge de 10 ans. Ceci s’est passé dans l’intervalle de 10 ans. La vie est donc pleine de possibilités. Et de plus en plus de réfugiés vont venir ici comme je suis venu ».

de nous construire une vie meilleure », justifie-t-il. Wyclef a alors vécu chez la sœur de sa tante maternelle et ne savait pas qui étaient ses parents. Lorsque sa tante lui a dit que sa mère allait venir le chercher après le vol, il lui a répondu : « Mais... c’est toi, ma mère ». Elle lui avait toujours parlé de ses parents, mais il était trop petit pour comprendre.

Son premier souvenir des USA? « Tout était différent, un choc culturel. Je venais d’un extrême de la pauvreté et me retrouvais dans un autre ». Ils vivaient à huit dans un petit appartement à Brooklyn. Leur logement se trouvait dans les Marlboro Projects. C’étaient des HLM, un ghetto fait de gratte-ciels. « Dans ma réalité, j’étais devenu brusquement riche. Ces constructions sociales mal fichues étaient véritablement impressionnantes. Ces grandes maisons... avec des robinets d’eau ». Mais la vie n’y était pas facile. Quand il devait aller le matin à l’école, il devait passer devant trois grands immeubles. Cela signifie pour lui rencontrer au moins trois gangs. « Chaque immeuble était une zone de guerre propre ».

Il a senti qu’il a vraiment « atterri » le jour où il a trouvé le gang hip-hop qui l’a accepté. On l’a « adopté » non pas parce qu’il était violent, tient-il à faire remarquer. « Tout fonctionne, explique-t-il, via breakdance, graffiti et le battle-rap ». À travers la culture du hip-hop, les amis du ghetto trouvaient un réconfort dans cet environnement difficile. « Le sentiment d’appartenance est un sentiment dont tous les migrants ont besoin. Tout comme notre musique, nous étions un mélange : des frères et sœurs qui venaient de partout, de Colombie, d’Haïti, de la Jamaïque, de Trinidad. »

son énième édition dans une ville ouverte sur les pages, les gestes et les signes.

L’ouverture de la fiesta du livre s’est faite devant un public très attentif et surtout à vocation universitaire. Du 20 au 23 septembre, de jeunes travailleurs culturels ont ouvert la fiesta par les séances de lecture et de causeries qui ont suscité un grand intérêt. A l’inauguration de cette 4ème édition de la manifestation littéraire, Miragoâne la ville de Saint-Jean le Baptiste, cette ville du précurseur du Christ a accueilli des activistes littéraires imprégnés des arts et des lettres. Grand-Goâve, la ville de Saint-Francois d’Assise, a été le site de lancement du Marathon dans la région des Palmes comprenant : Gressier, Léogâne, Grand-Goâve, Petit-Goâve. Des lectures ont entrainé des jeunes élèves au fil des pages imprimées.

La cité de Faustin 1er du second empire a abrité – via les écoles – des conférences, des causeries, des ateliers de lecture et d’écriture, étaient animés par des figures de la république des lettres haïtiennes tels que: Guy Régis Junior, Dominique Batraville, Jean Emmanuel Jacquet, Jean James Junior Rolph, Coutechève Lavoie Aupont, l’auteur du texte majeur « Le Doute de la main », salué par le prix René Philocthète. Le poète en question a participé au dernier festival Etonnants Voyageurs à Saint-Malo, en France. Il était question de l’importance de la lecture pour les jeunes. Le roman Gourverneurs de la rosée de Jacques Roumain était conseillé aux jeunes comme première lecture autant que La famille des pitite-caille de Justin Lherisson. Jean James Junior Rolph enseignant et responsable culturel à Espace FM et aussi opérateur culturel au Centre Culturel Araka est allé dans un sens plus internationaliste. Il a abordé la littérature russe, américaine, anglaise et brésilienne avec craie en main.

La clôture du Marathon a attiré des invités de marque

comme le romancier poète et alter-mondialiste, Lyonel Trouillot ; la romancière et la directrice BHDA, Emmelie Prophète ; le poète et journaliste-acteur Frantz Dominique Batraville ; le journaliste de Le National Carl-Henry Pierre.

Le débat de la clôture était vif et intense. Lyonel Trouillot a parlé de la représentativité de l’écrivain au Sud comme au Nord. Pour l’auteur de La belle amour humaine, « le livre vaut beaucoup plus que l’écrivain ».

Emmelie Prophète, la romancière de Mémoire d’encrier était de cet avis. Batraville lui pour sa part, a abordé de manière frontale l’audience / la lodyans théorisée par le géographe-écrivain, Georges Anglade de regrettée mémoire . Genre littéraire haïtien, investigué par Justin Lhérisson et Ignace Nau, problématisé par Jacques Stephen Alexis (Narrer en liberté) dans Prolégomènes, popularisé par Maurice Sixto à travers ses audiences radiophoniques très prisées sur 33 tours.

La dernière journée a permis à des éditeurs de montrer et de vendre des ouvrages pondus par des auteurs en quête de large lectorat. En marge de ce festival, s’est déroulé dans une fièvre contagieuse le festi-théatre Mèt Lawouze, monté depuis 5 ans par le dramaturge-riverain, Sadrac Jean, ancien journaliste à Radio Quisquéya.

La commune de Petit-Goâve, située à 68 km de Port-au-Prince, a reçu du 21 au 24 septembre 2017, la 5ème édition du festival national des arts scénique en Haïti, baptisé Mèt Lawouze. « C’est en effet un festival de théâtre de danse et de musique qui s’est réalisé dans les rues et dans les écoles depuis sa création en 2013 » a déclaré Sadrac Jean.

Pour la dernière manifestation, six villes étaient au rendez-vous : Port-au-Prince, Jacmel, Jérémie, Cap-Haitien, Gonaïves et Petit-Goâve. Mèt Lawouze fait référence à « Gouverneurs de la rosée », le célèbre roman de Jacques Roumain, connu à travers le monde.

Handgod Abraham, Betschnaïda Loiseau et Sadrac Jean tiennent à remercier l’élite de la ville de Dany Laferrière, qui a soutenu avec force détails cette double activité sur le plan culinaire et hôtelier.

La cité de Soulouque ne peut plus être considérée comme « le tombeau des arts et des sciences » comme l’aurait prétendu l’historien de Saint-Domingue, Moreau de Saint-Méry.

Frantz Dominique Batraville

Livres et gestes pendant cinq jours

(ECONOMIE / p. 14)

abordées ce jeudi 21 traitaient plus spécifiquement de secteurs : l’Agriculture et agro-industries, Tourisme et Culture, Construction et développement immobilier. Chaque session, structurée en trois temps, commence par une mise en contexte par l’institution étatique représentant le secteur, puis le point de vue du Parlement et enfin celui du secteur privé, représenté par des professionnels pouvant partager leur expérience. A la suite de ces panels, les participants confrontent leurs réflexions public/privé et les consignent sur les matrices collectées par les organisateurs.

Forum sur la compétitivité

et...

Page 13: Haïti en Marche, édition du 27 Septembre au 03 Octobre ...ufdcimages.uflib.ufl.edu/UF/00/09/88/09/00785/09-27-2017.pdf · Maria pour Santana ou Hips Don’t Lie pour Shakira –,

Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 13HAITI QUEL DEVELOPPEMENT !

Je suppose que mes lecteurs, ou lectrices (j’espère qu’on me pardonnera ce qui peut paraître de l’outrecuidance, mais je pense que si une personne lit un de mes articles, je peux dire qu’elle est « ma » lectrice, ou « mon » lecteur) ont été relativement surpris de voir à la page 13 de la dernière édition de Haïti en Marche un article daté du lundi 6 février 2017 (voir Une nouvelle politique économique, pour un nouveau gouvernement in : HEM Vol. 31 # 04 du 08-14/02/2017). Non, ce ne fut pas une erreur mais une contrainte imposée par dame Maria dont on avait annoncé le passage.

La rédaction nous a demandé de finir le plus vite possible avec nos papiers, or je n’avais même pas encore commencé ! « Eh bien, envoie un ancien texte. » Je ne me le suis pas fait dire deux fois, car c’était l’occasion de faire un petit travail auquel je pensais depuis quelque temps. Vous avez sans doute remarqué que cet article est le 4ème de l’année, mais ce qui est important c’est qu’il est le premier d’une série de 24 articles tournant autour de la politique agricole et qui, au moins pour le moment, se termine avec une série sur des cultures jugées intéressantes (voir HEM vol 31 # 26 – 35.

Ce n’est pas la première fois que je me lance dans ce genre d’exercice. L’année dernière, la nouvelle était tombée que « Dans le but d’apporter un soulagement aux enfants d’Haïti qui souffrent de la faim et la malnutrition, le gouvernement des Etats Unis a décidé d’envoyer 500 tonnes de pistaches dans le pays ». Ce geste a été interprété comme une attaque contre l’agriculture haïtienne et c’est dans ce sens que j’avais fait un

papier (voir Attaque contre l’agriculture familiale in : HEM Vol. 30 # 14 du 20-26/04/20160. Et sur cette lancée, je me suis penché sur certaines cultures qui ont joué, jouent encore ou auraient pu jouer un rôle important dans notre économie, je veux parler de la banane, le mangue et la canne-à-sucre (voir HEM Vol. 30 # 17, 18, 20, 26, 27 et28).

Cette fois-ci la démarche est assez différente ; il ne s’agit pas de réagir à une information, mais de poursuivre une idée formulée à la suite du tremblement de terre de 2010. À l’époque, la FONHDILAC (Fondation Haïtienne pour de Développement Intégral Latino-Américain et Caraïbéen) avait sorti un Plaidoyer pour une refondation de l’’Etat d’Haïti selon une vision haïtienne dans lequel nous insistions sur la nécessité de la décentralisation et proposions de la lancer à partir de « pôles de croissance-développement », un par arrondissement, qui se développeraient à partir des ressources locales.

Dans mon esprit, cette idée a reçu une grosse « bourrade » quand le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et le MCI (Ministère du Commerce et de l’Industrie) ont entrepris d’organiser une série d’ateliers pour l’identification et la systématisation des produits locaux dans une perspective d’amélioration de la qualité et de commercialisation (voir Identification et Systématisation des Produits Locaux in : HEM Vol. 26 # 50 du 02-08/01/2013). Depuis lors, chaque fois qu’il a été question de cette démarche, je me suis efforcé d’être présent et d’en parler dans ce journal (voir Valorisation des produits locaux (1, 2, 3) in : HEM Vol.

27 # 41, 42, 43, et Produits typiques d’Haïti in : HEM Vol. 29 # 13 du 15-21/04/2015).

Et puisque j’aborde le sujet des « produits locaux » ou « produits typiques », je dois ajouter que, d’avoir accompagné, même de loin, la démarche visant l’identification, la valorisation, de ces produits m’a ramené au rapport de la Commission Présidentielle sur la compétitivité et de ses recommandations concernant les racines et tubercules car nous sommes bien là en présence de « produits locaux », « produits typiques » malheureusement dédaignés par tous ceux que le virus de la « modernité » a mués en singes de tout ce qui se fait de plus ridicule « chez le blanc ».

J’avais donné pour titre à l’article qui avait ouvert cette série et que j’ai repris la semaine dernière : Une nouvelle politique économique, pour un nouveau gouvernement. C’était il y a près de 7 mois. Entre temps ce nouveau gouvernement n’a pas semblé vouloir choisir une nouvelle politique économique. S’il veut rester dans les chemins battus qui nous ont conduits dans l’impasse dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, c’est son affaire, même si, pour nous, cela veut dire encore plus de problèmes, mais pour ma part, je crois percevoir des signes qui me font me demander Sommes-nous à un tournant ?

Bernard EthéartLundi 25 septembre 2017

Sommes-nous à un tournant ?

(JFK-PAPA DOC... suite de la page 5)

l’anticommunisme du régime qui pesait dans ses relations avec les États-Unis. John F. Kennedy héritait donc d’une situation fragile quand il prêtait serment en Janvier 1961. Dès le lendemain de son élection, Kennedy confiait à une commission spéciale, désignée comme la Task Force on Immediate Latin American Problems, la tâche d’évaluer les relations interaméricaines et proposer une feuille de route à la nouvelle administration pour la mise en œuvre de sa

financière américaine. Les États-Unis accordaient des budgets plus importants à l’USAID en Haïti et prenait des dispositions pour la construction de la route du sud, reliant la ville des Cayes à Port-au-Prince. Le principal chantier que Duvalier s’attendait à inaugurer était la construction de l’aéroport de Port-au-Prince. Dans ses négociations avec le secrétaire d’Etat haïtien aux Affaires étrangères, René Chalmers, le secrétaire d’Etat américain, Dean Rusk, en avait fait la promesse. Cependant, affirme Arthur Schlessinger Jr., le biographe de Kennedy, « suite à de nouveaux problèmes, nous n’avons

Parallèlement, ils exprimaient leur appréhension concernant les éléments communistes qui occupaient des fonctions importantes dans le gouvernement de Duvalier. En définitive, la Maison Blanche considérait que la présence de Duvalier au pouvoir alimentait dans tous les sens la menace rouge en Haïti.

Ajouté au danger communiste, l’administration Kennedy se montrait concernée par les principaux éléments qui caractérisaient le régime de Duvalier, la violence aveugle et la perpétuation au pouvoir. Kennedy était très sensible aux apparences de démocratie dans la région. Le 13 mars

John F. Kennedy, l’homme qui voulait faire tomber Duvalier

John Kennedy et François Duvalier

1961, il annonçait l’établissement de l’Alliance pour le Progrès. Il s’agissait d’un vaste programme de développement économique financé par les Etats-Unis dans le but d’améliorer la qualité de vie des peuples de la région. L’Alliance pour le Progrès était une arme politique. Kennedy avait donné le ton dès son lancement en annonçant que ce serait un pacte entre gouvernement démocratique. Il citait nommément Cuba et la République Dominicaine comme deux nations qui ne faisaient pas partie de la society of free men. Mais pour certains de ses conseillers, dont Adolph Berle, il y avait un troisième Etat anti-démocratique dans la région : Haïti.

Les Etats-Unis pouvaient ne pas se préoccuper des dérives de Duvalier si ses victimes n’étaient que des éléments de gauche. Ils seraient alors des victimes de la Guerre Froide. L’administration Kennedy reconnaissait d’ailleurs que, dans la lutte contre la subversion communiste dans les pays-sous développés, les armes étaient inséparables des routes et des écoles. En clair, pour atteindre les objectifs de

politique en Amérique latine et dans la Caraïbe. Le 4 janvier 1961, la commission soumettait au président Kennedy deux recommandations sur la politique à adopter vis-à-vis d’Haïti. Dans la première recommandation, présentée sous le thème Personnel Changes, la commission prônait un renforcement du personnel de l’ambassade des États-Unis en Haïti puisque « ce pays pouvait exploser à tout moment » et tout changement instantané de gouvernement pourrait ouvrir la voie au chaos, à l’invasion du pays par Cuba ou la République dominicaine. Dans la deuxième recommandation, intitulée Emergency situations requirent immédiate action, les rapporteurs suggéraient au Département d’État d’avoir une « left hand », une solution alternative, à Duvalier.

L a c h u t e p o s s i b l e d u gouvernement de François Duvalier constituait donc l’élément essentiel de ce rapport qui servait de cadre aux relations américano-haïtiennes sous Kennedy. Les différentes tendances de l’administration Kennedy étaient d’avis qu’il fallait avoir un œil particulier sur un pays instable comme Haïti, situé dans le voisinage de Castro et Trujillo. Dès les premiers jours de Kennedy, les États-Unis se préparaient à la chute de Duvalier, considérée comme imminente par les experts de l’administration Kennedy. Cependant, le régime qu’on croyait sur le départ renforçait sa stature en mai 1961, Duvalier se donnait un nouveau mandat de six ans. John Kennedy niait ce nouveau mandat. Tous les ans, l’ambassadeur américain était rappelé à Washington la veille du « Jour de la reconnaissance nationale », le 22 mai, commémorant la réélection de Duvalier. Kennedy souhaitait le départ de Duvalier au 15 mai 1963, à la fin de son premier mandat constitutionnel. En attendant, Duvalier, aussi encombrant fut-il, restait l’allié des Etats-Unis dans la lutte contre le communisme. Il renouvelait à Kennedy son souhait de voir les Etats-Unis établir une base militaire en Haïti en remplacement de celle de Guantanamo. Lors de la crise des missiles, il autorisait les navires américains à patrouiller dans les eaux territoriales haïtiennes afin de faire appliquer le blocus contre Cuba. C’est surtout grâce à son vote que Kennedy obtenait sa plus grande victoire interaméricaine contre Castro : l’expulsion de Cuba de l’OEA lors de la conférence de Punta del Este, en janvier 1962.

Au cours de l’été 1961, Kennedy avait gelé l’aide des Etats-Unis à Haïti ; pas parce que Duvalier foulait aux pieds la démocratie, mais parce qu’il ne respectait pas ses dettes envers des compagnies américaines. Après le deal de Punta del Este, les relations se stabilisaient entre Washington et Port-au-Prince. Duvalier jouissait de nouveau de l’aide

jamais construit l’aéroport ». Les duvaliéristes ne faisaient que constater amèrement que « l’Oncle Sam ne respecte pas son engagement ».

La normalisation des relations entre Kennedy et Duvalier était de très courte durée. Dès le mois de mai, un article du Miami Herald faisait état des exigences de Kennedy pour la suppression de la milice et le départ de Duvalier du pouvoir en 1963, en respect de la constitution de 1957. Duvalier ignorait les exigences de Kennedy. Le 1er juin 1962, l’aide américaine à Haïti était à nouveau gelée. Cette fois, l’ensemble des relations américano-haïtiennes se trouvait dans l’impasse. Les États-Unis arrivaient à la conclusion que le régime de Duvalier constituait une menace pour l’hémisphère occidental.

Les raisons pour lesquelles l’administration Kennedy avait décidé de compter avec Duvalier devenaient les motifs selon lesquels son départ était souhaité. Auparavant, les conseillers de Kennedy avaient trouvé en Duvalier un allié contre Castro et le communisme, en dépit des pratiques dictatoriales de son régime. Ils argumentaient beaucoup sur le fait qu’un départ précipité de Duvalier pourrait ouvrir la voie à l’intervention en Haïti de Castro ou Trujillo. Ce dernier est assassiné en mai 1961 par des opposants armés par la CIA. Il n’y avait plus de menace de ce côté.

Par contre, Castro continuait d’obséder les États-Unis. Ils craignaient à présent que le caractère dictatorial du régime de Duvalier ne facilitât l’établissement en Haïti d’un pouvoir communiste, de la même manière que, selon le secrétaire d’État américain, Batista avait préparé la voie pour Castro à Cuba.

l’Alliance pour le Progrès, un gouvernement fort était même souhaitable. Cependant, les actions de Duvalier n’étaient pas inscrites dans ce cadre. Il s’en prenait tant aux éléments de gauche que de droite et même beaucoup plus aux éléments de droite (bourgeoisie, église et armée) que de gauche. Dans cet état de fait, il n’était question en Haïti ni de liberté politique ni de liberté d’entreprise, alors que l’Alliance visait la démocratie et le développement économique. A partir de l’été 1962, Kennedy voulait non plus attendre mais provoquer le renversement de Duvalier. Les méthodes utilisées pour atteindre cette fin étaient révélées par le secrétaire d’État Rusk dans une audition au sénat américain en 1975. « Nous avions entrepris tout type d’efforts pour apporter un changement en Haïti. Nous avons utilisé la persuasion, l’aide, la pression et à peu près toutes sortes de techniques de débarquement de forces extérieures, mais le président Duvalier était extraordinairement résistant ». La liste de Ruck est assez exhaustive. Les recherches montrent cependant que, face à la résistance de Duvalier, Kennedy était extrêmement hésitant. Les sanctions économiques étaient improductives parce que Duvalier était prêt à diriger le pays avec les caisses vides. L’essentiel était de garder le pouvoir. A mesure que s’approchait la date du 15 mai 1963, les États-Unis privilégiaient de plus en plus l’option militaire. Ils mettaient en place des plans d’urgence contenant des provisions autour de l’utilisation de la force. Il y allait de l’envoi de flottes dans les eaux haïtiennes au déploiement de troupes terrestres selon

(JFK-PAPA DOC / p. 14)

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Page 14 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37LES JEUX DE BERNARD

Visitez Haiti en Marche sur Internet au www.haitienmarche.com

18 LES JEUX DE BERNARD

C A C A O SC A L A O SC A L A I SB A L A I SB E L A I SB E L A I TB E L A N T

SCRABBLEArrangez les sept lettres ci-dessous

pour former un mot français

Solutions de la semaine passéeTUYERES

V E R L A N

M A L L E S

N E s A A U G

Solutions de lasemaine passée:LES JEux dE BERnARd

Allez de VERLAN, à MALLES, en utilisant des mots du du vocabulaire français, et ne changeant qu’une lettre par ligne.

Mots Mélés

Touvez les 30 villes ou se sont déroulés les Championnats du monde de cyclisme sur route de 1988 à 2017 dans le carré ci-dessus

B A L A G U E R EI N A D A P T E SR # M I L # H I PM # E P I S O D EA # C E L A S # RN U Q U E S # C EI # U S E S # L EE P E E # E R E S

Solutions de la semaine passée:

E F A U Q U E M O N T E A A Z GH A S S E L T E E G N H Y C M EB S L U G A N O R O O I T O H EE O A P Q N X U R D M B F P A LR S J I O O B E F O D E L E G OG L T B N N V K N T U N O N R NE O S U E T F U G F I I R H I GN I A K T T S E W V T D E A G YL T L T U T Z E R P A O N G E RF A T K U H G O B R M R C U N IV M A D R I D A L A A M E E T CC H A M B E R Y R D S D T S E HM E L B O U R N E T E T A G E ML P L O U A Y M E N D R I S I OY S A L Z B O U R G G F W E F NH A M I L T O N R E N A I X N D

(EN BREF / p. 16)

En Bref... (... suite de la page 2)

(JFK-PAPA DOC... suite de la page 13)

(ECONOMIE... suite de la page 12)

John F. Kennedy, l’homme qui

voulait faire tomber Duvalier

l’OEA. Elle restait au stade de consultation à Washington et dans certaines capitales latino-américaines. Kennedy, obstiné à obtenir le parapluie de l’OEA, ne franchissait jamais le pas qui consistait à ordonner le débarquement des marines en vue de déloger Duvalier. Le 15 mai arriva et Duvalier était toujours aux commandes. Les relations entre les États-Unis et Haïti étaient plus que « relâchées », pour reprendre l’expression d e D u v a l i e r . L’ a m b a s s a d e u r d e s Etats-Unis, Raymond Thursto, était déclaré persona non grata. Haïti à son tour rappelle l’ambassadeur Louis Mars de Washington. A la mi-novembre, l’administration Kennedy reconnaissait l’échec de sa politique vis-à-vis d’Haïti. Elle décidait alors de renouer des relations, même « froides », avec Duvalier. Les spécialistes au Département d’Etat avisaient qu’être absent d’Haïti empêcherait aux Etats-Unis de jouer un rôle important dans le futur de ce pays et surtout laisserait un vide que Cuba pourrait combler. Cette idée est approuvée par la Maison Blanche. Les États-Unis convenaient de designer un nouvel ambassadeur et de se dissocier de toute tentative d’invasion d’Haïti par des exilés ou tout complot visant à assassiner Duvalier. Mais Kennedy n’eut pas le temps de mettre en application sa nouvelle politique. Il est assassiné environ une semaine après l’avoir approuvée.

la situation.Dans son projet d’utiliser la force

armée contre Duvalier, l’administration Kennedy trouvait un allié de taille dans la région. Il s’agissait de la République dominicaine, dirigée par Juan Bosch. A l’approche du 15 mai, des bateaux de guerre américains étaient dans les eaux territoriales haïtiennes et les forces armées dominicaines étaient mobilisées sur la frontière dans l’objectif de renverser le gouvernement de François Duvalier. Mais Kennedy ne voulait pas passer à la phase décisive d’intervenir en Haïti, sans l’aval de l’OEA. L’hésitation de Kennedy doit être comprise dans le contexte de sa politique latino-américaine. Le président américain voulait changer l’image de son pays dans la région en établissant avec eux l’Alliance pour le Progrès. Par ce nouveau pacte, Kennedy voulait traiter l’Amérique latine en partenaire et non plus comme « l’arrière-cour des États-Unis ». C’était, en quelque sorte, la fin de la Doctrine Monroe. Aussi, intervenir unilatéralement en Haïti remettrait en question toute la démarche entreprise par Kennedy depuis son arrivée au pouvoir. Kennedy voulait bien se débarrasser de Duvalier, mais il n’était pas prêt à mettre en péril le climat de confiance qu’il commençait à établir avec les pays de l’hémisphère. D’ailleurs la question de l’invasion d’Haïti, telle qu’elle apparaît dans les archives, n’était jamais officiellement soulevée dans un débat à

treize morts à Porto Rico, trois en HaïtiLa situation à Porto Rico ne cesse d’empirer. Le bilan est passé d’un à treize morts, le vendredi 22 septembre, et de nouvelles pluies torrentielles étaient attendues sur l’île. « Des parties de l’île sont encore sans communication, donc ce chiffre de 13 n’est qu’un bilan préliminaire », a prévenu le gouverneur, Ricardo Rossello. Le bilan de l’ouragan s’élève donc désormais à 33 morts, dont 15 à l’île de la Dominique, qui paie pour l’instant le plus lourd tribut.

Ouragan Maria: Haïti pointe la responsabilité du changement climatiqueAFP - Les autorités haïtiennes se préparaient au passage de l’ouragan Maria, au large de la côte nord du pays, mais tout en soulevant la question de la responsabilité du changement climatique aux effets dévastateurs dans les Caraïbes.«Nous, les pays de la Caraïbe, nous ne sommes pas les grands émetteurs de gaz à effet de serre mais aujourd’hui c’est nous qui payons les pots cassés», a déploré le jeudi 21 septembre devant la 72e Assemblée générale de l’ONU, à New York, le président haïtien, Jovenel Moïse.«Je travaille en tant que prochain président de la Caricom (Communauté des Caraïbes, ndlr) pour qu’une importante commission soit créée avec l’ensemble des pays de la Caraïbe, afin qu’on puisse défendre nos droits en ce qui a a trait au changement climatique», a-t-il déclaré.Partiellement ravagé par l’ouragan Irma au début du mois, le bassin caribéen a été à nouveau sous la menace directe de Maria, un cyclone de catégorie 5, le niveau maximal.

Politique : Des jets de pierres contre une manifestation pro-gouvernementale conduite par Jovenel MoïseP-au-P, 22 sept. 2017 [AlterPresse] --- Le chef de l’État à la tête d’une manifestation pro-gouvernementale improvisée sur la route de l’Aéroport s’est buté, au carrefour de l’Aéroport, sur l’hostilité de personnes non identifiées qui ont lancé des jets de pierres, rapportent des témoins.Les jets de pierres ont visé le cortège du président, a-t-on appris. Ce qui a provoqué de vives tensions dans la zone, en dépit d’un fort dispositif de sécurité mis en place par les agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh).Rentrant de New-York après sa participation à la 72e assemblée générale de l’ONU, le Chef de l’État, qui a marché depuis l’aéroport international Toussaint Louverture à la tête d’une foule de sympathisants du Parti haïtien tèt kale (Phtk, a été rapidement évacué, dans un climat tendu.Des passants, des petits commerçants ainsi que des écoliers qui s’apprêtaient à regagner leurs maisons ont été également victimes, suite à l’intervention de la Pnh à grands jets de gaz lacrymogènes.Étaient sur place plusieurs unités spécialisées de la police nationale: des agents de l’Unité de sécurité générale du Palais national (Usgpn), de Cat-Team, du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), de la Brigade d’opération et d’intervention départementale (Boid), de la Police administrative ainsi quelques agents de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation d’Haïti (Minustah).À son arrivée, le Président était accompagné de plusieurs membres de son gouvernement, notamment Me Aviol Fleurant, ministre de la Planification et de la coopération externe.Une foule de sympathisants du chef de l’État, dont certains portant des maillots avec son effigie, étaient venus l’accueillir.Il y avait aussi la présence de plusieurs dizaines d’individus en treillis militaires, se réclamant des Forces armées d’Haïti (Fad’h) démobilisées depuis plus de 20 ans, et venus pour supporter le président Moïse.Une initiative qu’a déplorée le ministère de la Défense dans un communiqué émis un peu plus tard.Plusieurs centaines de manifestants avaient, de nouveau, défilé, le jeudi 21 septembre 2017, dans les rues de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, pour continuer d’exprimer leurs désaccords avec la publication du budget 2017-2018.La veille, un jeune manifestant a été abattu par balles par un agent de sécurité à Hinche (chef-lieu du département du Plateau central, Est), lors d’une mobilisation anti-budget.

Vendred i 22 e s t a t t endu l e célèbre Michael Porter, expert le plus reconnu au monde dans le domaine de la compétitivité, qui présentera ses réflexions sur comment rendre Haïti plus compétitive dans la région. Le Président de la République, S.E.M Jovenel Moise, clôturera l’événement.

Michael Porter est professeur à la Harvard Business School. Il est l’un des experts les plus reconnus et respectés dans les domaines de la stratégie d’entreprise et de la compétitivité des pays et des régions. Il a travaillé avec de nombreux gouvernements, grandes entreprises et groupes académiques à travers le monde et préside le programme de la Harvard Business School destiné aux nouveaux PDG d’entreprises. Il a décrit le

modèle des Cinq Forces de Porter dans son premier article de la prestigieuse Harvard Business Review paru en 1979, et intitulé « How Competitive Forces Shape Strategy ».

Daniel Isenberg, est fondateur et directeur du Babson Global’s new Entrepreneurship Ecosystem Project (BEEP), après avoir enseigné pendant 11 ans à Harvard, Columbia et autres. Il a été lui-même entrepreneur pendant 15 ans, en Israël et au Japon, un venture capitalistpendant 5 ans, et un business angel pendant 10 ans. Il a conseillé des leaders de 43 pays, dont la Maison Blanche, pour lancer Start Up America. Il est persuadé qu’il est possible de créer délibérément des régions propices aux start-ups.

... et l’investissement

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Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37 Page 15TI GOUT PA TI GOUT ak Jan Mapou

(PARLEMENT... suite de la page 6)

Le parlementaire de l’an 2000 : En passe de devenir le fossoyeur du régime parlementaire

Mwa Novanm ane sa a pa senp. Se pa de tansyon. Se pa de kouri. Se pa de tribilasyon tou. Depi kèk tan, zòn Florid la yon tijan kalma-kalma. Move tan, ouragan, siklòn, toubouyon.., fè nou filalang men, yo pa bliye nou. Se konsa, depi sezon-an ete rive, touris sot toupatou, plonje vin nan Florid la pou pran bonjan beny solèy, al laplaj, vizite South Beach ak kèk bèl moniman istorik. Ane sa a, pou cho, fè cho. Men, detanzantan tan an demwazèl ak yon ti awozay lafrechè pou plant yo ak gazon yo layite kò yo.

Pou ane 2017 la, otorite metewolojik yo te anonse gen anpil siklòn nan Atlantik la ki ka fòme. Ladan yo, gen ki ka danjre pou Etazini; men moun Florid se Sen Toma, se lè yo wè, yo kwè. Yo relaks. Yo bay save yo vag.

Anplis de sa, siklòn se pa jwèt timoun. Se vre move tan ap frape latè depi lantikite men lè syantis yo analize frap yo, dega yo, yo remake gen yon chanjman ki lakòz transfomasyon sa yo. Yo rele chanjman sa-a «Global Warming», (Rechofman Glob Teres la) ; yon chanjman syantis yo di se noumenm menm lèzòm ki lakòz sou fason n ap maltrete lanati.

Bwa Kayiman mwa dawou 1791Gen anpil siklòn ki pase deja. Yo brase nan Atlantik

la, pran fòs nan Karayib la epi woule grenn je yo pou mache kraze-brize. Lè m’ap aprann sa ki te pase nan kongrè Bwa Kayiman-an, mwen pa ka retire nan tèt mwen 14 dawou 1791, fòk te gen yon kokennchenn ouragan ki te pase nan zòn nò peyi a ; paske kèlkeswa istwaryen Ayisyen osnon etranje, lè y’ap rakonte sa ki te pase nan Bwa Kayiman, gen yon deskripsyon lanati ki ankadre mouvman seremoni mistik sa a; Yo fè konprann nan mitan kout tanbou ak chante, yon lwa vole sou yon kochon. Li plonje yon kouto anba gagann li, rekeyi san nan yon kui, pou li te bay lidè ki te la yo lakominyon ; Kominyon sa a, se te yon fason pou yo fè kwa sou bouch yo, pou pawòl ki sot pale yo pa ni fuite, ni repete anvan 21dawou ; jou pou yo te koumanse revolisyon-an. Tèks Thomas Madiou-a nan liv Histoire d’Haiti a, se yon bèl tranch pwezi nan sans sa a, ki merite ankadre.

Non siklòn yo Nan laboratwa syantis yo nan peyi Etazini, yo bay

tout kalite non. Nan ane 1800 yo, se te non Sen yo te konn bay yo tankou Santa Ana ki te frape zile Pòtoriko 26 Jiye 1825. Sen Felipe 1 (1876) Sen Felipe 2 (1928). Toulede siklòn sa yo, te frape Pòtoriko. Se an 1978 yo chanje sistèm non sen yo. Yo ba yo non fanm ak gason espesyalman siklòn ki soti nan zòn Pasifik la. An 1979, yo adisyone Atlantik ak Golf Meksik. Depi lè sa-a yo ba yo non kretyen vivan, kòmkwadire, non moun sa yo se yon bann dyab k ap simaye laperèz, kraze brize, detui lavi lòt moun.

Premye siklòn, mwen gen konsyans mwen viv nan vil Okay se te siklòn Azèl (Hazel). Se te nan lane 1954. Mwen te gen 13 lane. Jenn tibway, nan lakou Plètil, mwen tande granmoun yo ap pale de move tan ki nan wout. Depi lapli-a te koumanse ap yenyen, tibout tanga-m sou mwen, mwen ak yon ekip zanmi nan katye-a, n ap benyen, kouri monte desann. Syel la te lou ak yon nyaj fonse. Poul ap kakaye, Zwazo ap kache nan twou bwa yo. Chen ap jape. Mwen kouri rantre lè Grann mwen, Madan Moyiz, leve lavwa pou li mande-m pou mwen soti nan lapli-a:

« Titalè konsa w a vin kanhank kanhank…Al seche kò ti gason » Grann Moyiz di mwen.

. Li te minui, mwen pantan nan dòmi paske yon bann etajè ki te gen kivè ak asyèt anfayans sot tonbe sou` planche kay la, kraze an miyèt moso.

Mwen leve voup, m al jwenn Grann mwen. Li di:« Tigason mete-w ajenou, reponn wozè-a. Epi

li tonbe resite je vous salue Marie pleine de grace… Kay

la tranble ankò. Se lè sa a Grann Moyiz ap esplike se yon tranblemanntè anvan siklòn nan rive.

Tout nan nuit gwo van ap vante. Tèt kay la rache. Dlo anvayi. Se nan yon kwen kay la, nou krab kòn nou. Mwen vlope kò m nan wòb Grann Moyiz, m ap tranble ak laperèz.

Rive demen maten se te yon dezas total. Kay kraze. Pye bwa tonbe. Lakou a tounen yon larivyè. Vwazen ap tyeke vwazin…Mwen te apiye nan yon kwen ak dlo nan zye, paske mwen te gen yon bèl manman poul nan yon kalòj ki t ap kouve 8 ze. Mwen jwenn li mouri nan kalòj la. Tout ze yo kraze. Kè m t ap rache. Manman poul sa a se te zanmi mwen. Depi mwen nan kay la, Li vole sou janm mwen, li beke grenn pitimi nan men m, Se nan plan men m pou li bwè dlo. Depi mwen fè « kit-kit » ak lang mwen nan fant dan m, li kouche plat atè . L ap tann mwen pran l pou mwen karese-l. Jou maten sa a, Mwen kriye kon ti bebe. Se Grann Moyiz ki konsole-m.

Se depi lè sa-a non Azèl sa a kole nan memwa mwen tankou yon sikatris. E pafwa m ap mande mwen, poukirezon siklòn ki pi move yo, se non Fi yo pote. Nan menm ane 1954 la, te gen Kawòl tou ; 1955 vin gen Koni, Dyàn, Janèt… 1960 Dona, 1961 te gen kala, Ati, 1963 te gen Flora ki te devaste peyi-a tou… Se chak ane prèske tout siklòn yo gen non medam yo : Dora, Ilda, Betsi, Inès, Edna, Selya, Kamèn, Eloyiz, Anita… Rita…Wilma…Katrina… Jounen jodi-a Irma…

Yon Manman Lorin Siklòn nan WoutDepi nan kòmansman mwa septann lan, s on sèl

koze nan tout radyo ak televizyon. Yon Manman lorin Siklòn nan wout pye pou pye ak Ave ki ratibwaze yon eta nan peyi Etazini ki rele Tekzas (Texas). Otorite yo karyonnen zorèy popilasyon-an maten, midi, aswè. Yo pa menaje bouch yo. Yo mande pou moun evakye kote ki pi danjre yo. Yo di : “kite… kite kay la, kite zon nan ...pran yon ti valiz nesesite epi jete nou.” Yo di dlo pral monte men wotè. Yo di van pral vante 160 mil alè. Yo di yo pa responsab pesonn depi siklòn nan rive, nan pwen ni lame, ni volontè ki pral riske vi yo pou vin ede osnon sove pesonn. Yo di estoke lamanjay. Estoke dlo nan boutèy. Mete barikad devan kay yo… Se te yon panik jeneral. Majorite boutik yo, gwo biznis tankou Home Depot, Publix… vid nan mwens pase 24-è. Moun ap kouri monte desann. Tèt yo cho kon vè lanp Gazolin fini. Men longè liyn machin yon an estasyon gaz yo. Fòk ou depanse yon ka tank nan latant, anvan pou ranpli tank ou ragagann… Timounn ap yenyen nan kò manman ak papa. Yo pè. Y ap tranble. Y ap mande paran yo pou yo ale…Kite kay la. Ale kibò ? Yo pa menm konnen. Gen paran ki kouri pran avyon, al jwenn zanmi osnon fanmi nan Nouyòk, nan Boston, nan Kanada…Panik total-kapital. Siklòn Irma, kategori ouragan 5 nan wout toutboulin.

Anpil kè sou biskèt. Laprès pale, ekri, medya sosyal fwa sa-a te fè travay yo san mete dlo nan bouch yo. Sèl moun nou ta di ki p a te byen konnen sa k ap pase, se sanzabri yo. Pòdyab ! Y ap viv nan Lari. Yo pa gen kay. Yo pa gen ni radyo ni televizyon. Yo pa gen lajan pou yo al achte manje ak dlo... S on bann abandone nan sosyete a ki tonbe kouri rantre anba pon paske yo wè « moun ki moun » ap kouri ; ensten yo te mande pou di pye sa m manje m ba ba w.

Ansòm Li te enpòtan pou laprès te byen fè travay yo. Miyami gen esperyans. Esperyans siklòn Andrew ki te devaste zòn Homestead la toujou fre nan memwa yo. Siklòn sa-a te detui tout yon popilasyon e lakòz anpil fanmiy te pèdi tout zafè yo. Awi, lagè avèti pa touye kokobe. Otorite nan eta Florid la te fè mesaj la te pase.

Kominote Ayisyen Nan Tout Florid laNan tout bouhaha sa-a, nou konstate, kominote

ayisyen-an te neglije anpil. Nou ta di menm yo te bliye l. Nan televizyon ak radyo, enfòmasyon yo te bay nan de lang : Angle ak Panyòl. Kit se te Gouvènè ; kit se te Majistra, majistra konte, majistra lavil, tout delivre nan de lang. Pa gen okenn ti tradiksyon kreyòl pou kominote ayisyen yo.

Nan ane pase yo, depi gen siklòn, yo toujou gen yon tradiktè pou enfòme kominote ayisyen nan Miyami, ki se twazyèm pi gwo kominote. Dayè, depi sou ansyen Majistra Alex Penelas, yo te pase lòd pou Miami-Dade bay enfòmasyon nan 3 lang (Angle-Panyòl-Kreyòl pou penmèt konte a sèvi pi byen kominote ayisyen an. Pou siklòn Irma-a, pa te gen tradiktè e lè nou kontakte Komisyonè Jean Monestime, li reponn pou l di: « Konte-a toujou ofri tradiksyon, pafwa se mwen ki li vèsyon kreyòl la ».

Fwa sa-a Ayisyen ki pa pale Angle, si yo pa t gen moun lakay yo pou tradui pou yo, yo t ap pran nan twa wa. Gen yon vye lide ki vle fè konprann Ayisyen entelijan, Ayisyen pale tout lang, Ayisyen rantre Ozetazini l al lekòl... Wi se vre, gen anpil Ayisyen ki fè jefò pou yo beke kèk grenn mo Angle ; men se pa tout gwo koze syantifik yo konprann non. Sò Yaya, Grann Dede, Frè Adriyen nou wè ki chita devan televizyon-an, se imaj y ap gade wi. Lè imaj yo ri. Yo ri. Lè imaj yo kriye, yo chagren. Sa pa vle di yo konprann tout bagay 100 pou 100 non. Lè syantis chanèl 6 pa ekzanp ap fè demonstrasyon pou di gen yon tralye toubouyon k ap frape zòn Bwòwad la ; epi tonbe esplike popilasyon-an nan ki moman toubouyon yo pral frape and nan ki zòn, fòk ou ka konprann bon Angle wi pou konnen kijan pou chape poul ou.

Lòt bagay ankò, nou remake òganizasyon leta yo tankou prive yo òganize yo pou yo ede moun ki viktim nan siklòn nan. Little Haiti se youn nan kominote ki viktim yo. Enben, se nan Facebook, ak imel sou entènèt, sou What’s-app, y ap envite popilasyon-an vin pran glas, vin pran manje, `vin pran dlo. Anplis desa, enfòmasyon yo ap bay an Angle. Kibò pou Ayisyen ki rantre nan Florid la nan ane 70-80 yo nan kondisyon nou tout konnen, an majorite analfabèt... ak de men, de pye ; ki kote yo pral jwenn konpitè pou yo konnen y ap envite yo pou y al manje. Si nou wè pèp la ap voye monte nan what’s app, majorite nan yo sou blof wi. Bonkou Ayisyen se blofè. Se sèl veyikil ki penmèt yo viv. Viv nan yon monn ki depase yo. Lè ou kenbe yo, yo di w yo bliye linèt yo, osnon ti lèt yo twò fen yo pa ka wè yo.. e blablabla… Reyalite-a sèke yo pa konn ni li ni ekri. Pitit yo montre yo kijan pou yo resevwa osnon voye what’s app... Enben depi yon mesaj rantre; yo vole l bay 50-100 zanmi pafwa san konnen sa ki ladann… Entenèt gratis, Telefòn gratis ...Y ap balibwa. Alos , Zot mete nan tèt yo se sou medya sosyal pou yo envite yo vin chache dlo, vin pran manje gratis... Adyeee !

Lang Kreyol pi bon Zouti pou Kominike ak Ayisyen

Nou tout konnen bonjan zam pou yon pèp ki dèyè kamyonèt evolisyon-an, se lang li. Se lang nan ki penmèt li defann li nan lavi-a. Lang li pale a. Lang li konprann lan. Lang sa yo pale-l nan radyo ak nan televizyon ayisyen yo. Kidonk se meyè fason pou gouvennman ak òganizasyon ayisyen kou etranje itilize pou ede pèp la nan sikonstans difisil sa yo. Pep la bezwen tande lang pa li nan zòrèy li. Li bezwen wè Moun pa li k ap di l sa li pou fè. Nou mande lidè Ayisyen yo pou yo pi veyatik. Se pou yo ensiste pou nan sikonstans ijans yo, otorite yo mande volontè oubyen anplwaye pwofesyonèl ayisyen pou tradui enfòmasyon yo pou kominote ayisyen an. Nou peye taks. Se pou yo ban n sèvis menmjan ak kominote panyòl yo.

Jan Mapou([email protected])

Enfòmasyon an Kreyòl souple !

déchouquage du pouvoir en place, avec en tête du peloton des politiciens qui ne peuvent plus aspirer au pouvoir que par une agitation, une mise sous tension permanente des esprits tout en se moquant du processus électoral et de ses résultats. Les rues de Port-au-Prince se permettent de décider à la place du reste du pays et se sentent seuls responsables du destin de la république. À propos des dernières violences contre le budget de la république qui ont créé la panique dans les esprits à Port-au-Prince, nous pensons que les médias devaient remplir leur fonction de formation, d’éducation, de pédagogie, loin de toute partisannerie, sans sanctifier les positions des uns et jeter aux flammes celles des autres. C’était le moment pour les médias de Port-au-Prince de mettre à profit leurs services économiques pour analyser le budget, offrir à la nation les explications pertinentes lui permettant de comprendre où se trouvent les intérêts de l’État et ceux de la société.

Étant issu de notre société, le parlementaire reproduit dans l’enceinte de l’honorable institution les mêmes comportements, la même façon d’exprimer un désaccord. Le parlement, haut-lieu de notre soi-disant démocratie, où devrait se faire le débat démocratique sur les grands enjeux de l’État, est devenu le lieu de toutes les combines, des agissements les plus déshonorants, sans égard pour l’honorabilité et la dignité de l’institution.

Le parlementaire de l’an 2000 semble être le personnage central du système politique haïtien, le super parlementaire, l’élu qui n’a de compte à rendre à personne et à qui toutes les institutions de l’État doivent répondre. Il est partout, empiète sur les autres pouvoirs. Il est le Parlement (ne l’entend-on pas souvent dire qu’il va convoquer le premier ministre, un ministre). C’est Superman qui s’estime plus légitime que tout autre élu. Le président de la république n’est à ses yeux qu’un élu comme un autre et ne se déplace pas sans qu’il soit encadré par un parlementaire, comme un adulte entourant les premiers pas d’un bambin. Il ridiculise le chef de l’État ou le chef du gouvernement, les agonise d’insultes lorsqu’il se sent écarté de certaines décisions et menace de recourir à tout moment au déchoucage d’un président aux côtés duquel il a mené campagne (la dernière sortie du sénateur du Centre Joseph Willot à l’encontre du président de la république). Il est aux premières lignes dans la désignation du Premier ministre et la composition du gouvernement auquel il veut imprimer sa marque en intégrant au moins un protégé; même démarche pour la fonction publique, la diplomatie qu’il remplit de sa famille, des proches de sa belle-famille ou de tout autre citoyen de sa commune qui a usé d’un peu violence pour l’aider à réaliser ses rêves. Il s’érige en gestionnaire des projets de sa commune ou de son département, se substituant aux administrations locales. Il est aussi celui qui distribue la

justice, condamne l’adversaire ou absout le proche. Quand un collègue se trouve en contravention avec la justice, il opère un raid sur le lieu de l’infraction et, avec le concours de quelques partisans soudoyés, l’arrache des mains de la justice.

Il impose ses vues dans la préparation du budget. Haïti est sans doute le seul pays d’Amérique, mis à part les États-Unis, où la majorité gouvernementale doit négocier avec l’opposition pour faire passer le budget lequel, doit-on le rappeler, est une prérogative de l’Exécutif et qui traduit dans les faits la vision du chef de l’État. En tout autre pays démocratique, l’opposition parlementaire n’a qu’une chose à faire : retarder au maximum le vote en multipliant les interventions à la tribune; tenter d’infirmer le quorum… Une fois le vote tenu, on passe à autre chose et la rue n’y peut rien. La fois où un gouvernement doit composer avec l’opposition se trouve uniquement dans la situation d’un gouvernement minoritaire, particulièrement dans le système britannique, où le parti vainqueur des élections n’obtient pas la majorité des sièges que détiennent les partis d’opposition, mis ensemble. Alors le gouvernement n’est plus maitre de son destin et se trouve constamment en danger, à la merci de l’opposition qui peut à tout moment le renverser. Le gouvernement n’a pas d’autres choix que la démission, provoquant automatiquement de nouvelles élections ou qu’il se soumette aux quatre volontés de l’opposition.

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Page 16 Mercredi 27 Septembre 2017Haïti en Marche • Vol XXXI • N° 37BACK PAGE

En Bref... (... suite de la page 14)Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) dit déplorer l’incident.

Appel au dialogue par Youri LatortuePar Davidson Alcimé Au moment où les manifestations de l’opposition s’intensifient, Youri Latortue, Sénateur et Président de l’Assemblée nationale, invite le Président de la République à choisir la voie du dialogue. Si dialoguer constitue l’un des plus sûrs moyens pour mettre ensemble des belligérants aguerris, quand tous ceux qui participent dans l’édification d’une œuvre, divergent dans leur vision, à plus forte raison, pourquoi les citoyens d’Haïti, une nation qui n’est pas en état de guerre, ne peuvent se mettre ensemble pour travailler sur des sujets d’ordre vital, cruciaux et d’intérêt national, dont dépend la stabilité du pays. Depuis l’avènement du nouveau régime au pouvoir, l’opposition était en veilleuse voire réduite au silence. Toutefois, la publication du budget 2017-2018 lui servir de ‘prétexte fallacieux’ pour se réveiller.

L’Association professionnelle des magistrats appelle les juges à poursuivre la grève P-au-P, 19 sept. 2017 [AlterPresse] --- L’Association professionnelle des magistrats demande aux juges de continuer à observer scrupuleusement l’arrêt de travail dans les cours et les tribunaux de la république d’Haïti, jusqu’au vendredi 22 septembre 2017.Lancé le mercredi 13 septembre 2017, cet arrêt de travail vise à forcer les pouvoirs politiques à donner plus de moyens au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).Si les principales revendications des magistrats ne sont pas prises en compte, l’arrêt de travail sera observé de « façon illimitée » après la rentrée judiciaire en octobre prochain, met en garde l’Association professionnelle des magistrats, dans une note de presse, en date du lundi 18 septembre 2017, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.Parmi ses revendications, figurent l’octroi d’une couverture d’assurance maladie fonctionnelle en faveur des magistrats, la dotation d’une allocation budgétaire adéquate au pouvoir judiciaire, la dotation des tribunaux et cours des moyens logistiques et matériels de travail suffisant.

Page 16 Mercredi 24 Août 2016Haïti en Marche • Vol XXX • N° 32BACK PAGE

En Bref... (... suite de la page 14)

autres.D’autres dépenses concernent la gestion du dépôt de candidatures, le tirage au sort, les accréditations, les centres de votes, le personnel électoral, la campagne d’éducation et d’information.Certaines rubriques se rapportent au fonctionnement du centre de tabulation des votes, à l’assistance technique, à l’appui à la coordination et à la gestion du processus électoral.En 2016, la république d’Haïti ne cherchera pas de financements de l’extérieur pour les prochains scrutins, dans l’objectif de rapatrier le processus électoral dans un pays souverain, comme le revendiquent de nombreuses voix nationales.Dans le cadre des changements à opérer dans la machine électorale, le Cep procède à un concours pour recruter les superviseurs électoraux et à des tirages au sort pour sélectionner les membres des bureaux de vote.Le Cep a aussi publié les résultats définitifs des élections législatives du 25 octobre 2015 pour la circonscription de Borgne (département du Nord).Le candidat à la députation de la plateforme Verite, Gérard Saint-Jean, arrive en tête de ces résultats, avec 50.01% de votes, suivi de celui du Parti haïtien tèt kale (Phtk), Jude Charles Faustin, avec 49.00% de votes.

Les Nations Unies reconnaissent enfin leur responsabilité dans l’introduction de l’épidémie du choléra en HaïtiPar Emmanuel Marino BrunoP-au-P, 18 août 2016 [AlterPresse] --- Pour la première fois, depuis le 18 octobre 2010, l’Organisation des Nations unies (Onu) a finalement admis sa responsabilité dans l’introduction de l’épidémie du choléra en Haïti, indique un communiqué de l’Institut pour la justice et la démocratie en Haïti (Ijdh) et du Bureau des avocats internationaux (Bai), publié le 18 août 2016.Le porte-parole de l’Onu, Farhan Haq, a reconnu la nécessité pour l’organisation de faire beaucoup plus en ce qui concerne son implication dans le déclenchement de cette épidémie et les souffrances des personnes touchées par celle-ci, rapporte le communiqué.Une « nouvelle réponse sera présentée au public, dans les deux prochains mois, une fois qu’elle a été entièrement élaborée, en accord avec les autorités haïtiennes et les États membres ».L’annonce de l’Onu a été faite, en réponse à un rapport critique d’un éminent conseiller de l’Organisation, Philip Alston, un des nombreux experts des droits humains des Nations Unies qui ont utilisé leur position pour appeler à une réponse juste de l’organisation depuis 2014, souligne le communiqué, citant le journal américain le New York Times.