handicapinfirmite histoire de notion de

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Anthropologie historique des notions de handicap et d’infirmité

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histoire

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  • Anthropologie historiquedes notions

    de handicap et dinfirmit

  • Notion de handicapNouvelle figure de l'infirmit (H.J. Stiker)

    XVIe/ XVIIe Maquignonnage

    XVIIIe Course de chevaux

    XIXe Sports handicap

    XXe Du cheval linfirme

    De langlais au franais

    XIVe New Fair

  • XIVe New Fair

    Sous l'il d'un arbitre, il s'agit pour deux concurrents dese disputer deux objets d'ingale valeur leurappartenant. Les trois protagonistes conviennent d'unesomme d'argent forfaitaire qui galisera la valeur vnaledes deux objets. Le hasard intervient puisqu'il s'agit detirer alatoirement d'un chapeau une reprsentation desobjets, et la somme forfaitaire d'galisation. Suivantcertaines combinaisons, qui demeurent mystrieuses, l'undes joueurs ainsi que l'arbitre peuvent gagner.

  • Fair

    SUBSTANTIF! foire! fte foraine (fun fair)! champ de foire (fair ground)

    Foire = espace social

    lieu de rencontre dexposition dchanges de ftes de jeux

  • Fair

    ADJECTIF! franc jeu (fair play)! jouer franc jeu (to play fair)! avoir des chances de (bid fair to)

    Notions de :

    comptitivit chance hasard justice, quit

  • XVIe/XVIIe Maquignonnage

    "Le handicap est d'origine irlandaise. Dans ce pays omonter cheval est l'occupation de tous les hommesindpendants par leur fortune, les ventes de chevauxentre horsemen sont trs frquentes. Pour viter desdbats ennuyeux sur la valeur du cheval, on s'en rapporte l'opinion d'un tiers. Ds qu'il a parl, l'acheteur met lamain dans sa toque ou sa casquette, en retire la sommefixe par l'arbitre, et le march est conclu. De l l'originedu mot handicap (hand in cap)".

    (Dfinition du Grand Dictionnaire Universel du XIXe siclede Pierre Larousse)

  • XVIIIe Course de chevaux

    "Tous les chevaux sont admis y prendre part, chargsd'un poids qui leur est assign par le commissaire descourses, en raison des qualits qu'on leur suppose [] Cegenre de course a t imagin afin de laisser, mme auxpropritaires de chevaux mdiocres, la chance de gagnerun prix. En effet, il peut arriver dans un handicap que telcheval connu par son mrite porte le double du poids quia t assign un cheval mdiocre, ce qui galise leschances".

    (Dfinition du Grand Dictionnaire Universel du XIXe siclede Pierre Larousse)

  • XIXe Sports handicap

    Au XIXe sicle, le concept hippique de handicaps'appliquera d'autres sports avec l'ide d'galiser leschances des concurrents, soit en imposant aux meilleursun dsavantage sous forme de poids plus importants, dedistances plus longues parcourir, de scores ngatifs, demoyens moindres, etc, soit en accordant des avantagesaux rputs moins forts. Le "dsavantage, la charge, latare" tant toujours dtermin par un tiers, un arbitre :le handicapeur, ainsi est-il nomm ds 1854.

  • XXe Du cheval l'infirmeSi le but est d'galiser les chances, "dans le turf, il s'agitavant tout de ce qui restreint les plus forts. Dans la mesureo, dans le domaine humain, on mettra l'accent sur larestriction, le glissement apparat bien s'tre produit entrele turf et la sant".

    De langlais au franais"L'antriorit de l'emploi nord-amricain pose deuxquestions : l'usage du mot en franais vient-il directementdes Etats-Unis ? Si oui, pourquoi ce dcalage importantentre une utilisation qui remonte au dbut du sicle etune adoption qui se situe dans les dcennies cinquante etsoixante ?"

  • 1940

    ! Chauvire M. (1980), Enfance inadapte, lhritage deVichy, Les Editions Ouvrires.

    ! Rossignol C. (1998), Quelques lments pour lhistoire duConseil technique de lenfance dficiente et en dangermoral 1943 Approche socio-linguistique et historique,Le Temps de lhistoire, n1.

    ! Plan Plaquevent.

    ! Enfance malheureuse, en danger moral, anormale, dficiente,dlinquante.

  • 1943

    ! Conseil technique de lenfance dficiente et en danger moral.

    Enfance irrgulire / Enfance inadapte

    rcuprable semi-rcuprable irrcuprable

    adaptable semi-adaptable inadaptable

    DpistageOffice Public dHygine Sociale

    Centres dobservations et de triage

  • 1946

    ! Cration du secteur de lenfance inadapte.

    Nomenclature et classification des jeunes inadapts :

    "Est inadapt un enfant, un adolescent ou plusgnralement un jeune de moins de 21 ans quel'insuffisance de ses aptitudes ou les dfauts de soncaractre mettent en conflit prolong avec la ralitet les exigences de l'entourage conformes l'ge et aumilieu social du jeune".

  • 1967

    ! Rapport Bloch-Lain :

    !Etude du problme gnral de linadaptation despersonnes handicapes!.

    1975

    ! Loi dorientation en faveur des personnes handicapes.

  • 1980! Stiker H.J. (1996), Handicap, handicaps, Handicap et

    inadaptation, fragments pour une histoire : notions etacteurs, Paris, Alter.

    ! Rossignol C. (1992), Classification internationale deshandicaps. Prsupposs et enjeux politiques : approchesocio-linguistique et historique, Langage et socit, n62 .

    O.M.S.

    Classification Internationale des Handicaps : dficiences,incapacits et dsavantages

    Un manuel de clarification des consquences des maladies.

    C I H -1 dite de Philippe Wood

  • Handicap

    ! Notion trop gnrique. Ex : !handicap social!

    la cause : - anomalie organique- maladie

    ! Dsigne - malformation, etc.

    la consquence : tre en situation dcartpar rapport une norme

  • LO.M.S. dcline la notion de handicapselon 3 concepts :

    !!LA DEFICIENCE

    !correspond une atteinte des organes et des fonctions.

    ! LINCAPACITE

    !caractrise la limitation des capacits dans les gestes et acteslmentaires de la vie quotidienne.

    ! LE DESAVANTAGE SOCIAL!qui en rsulte caractrise la limite ou l'interdit dans

    l'accomplissement d'un rle considr comme normal comptetenu de l'ge, du sexe et des facteurs socioculturels.

  • Dficiences 1

    ! Dficiences motrices et de lappareil locomoteur

    Type de dficience : paralysie, ankylose, amputation,incoordination, dformations orthopdiques

    Troubles du tonus, mouvements anormaux, troublesde lquilibre

    Troubles sensitifs associs Localisation : membres, tte, tronc, Appareillage / Tolrance Station debout pnible

    ! Dficiences lies lpilepsie

    Type Frquence des crises

  • Dficiences 2

    ! Dficiences psychiques et/ou intellectuelles

    Troubles de lidentit et de limage du corps Troubles psychomoteurs Perturbations du langage oral et/ou crit portant sur

    la comprhension et/ou lexpression et entravant lacommunication

    Difficults relationnelles et de comportement apprcier en particulier dans les situations de jeuxet dapprentissages

    Existence dune dficience intellectuelle (bilanpsychomtrique)

  • Dficiences 3

    ! Dficiences de laudition

    ! Dficiences du langage, de la parole et de lcrit

    dysphasie dyslexie dysorthographie dyscalculie dysarthrie dysgraphie,

    ! Dficiences de la vision

    ccit (unilatrale/bilatrale) baisse de lacuit visuelle (unilatrale/bilatrale) dficience de loculomotricit

  • Dficiences 4

    ! Dficiences de la fonction cardio-vasculaire

    Signes fonctionnels Degr dinsuffisance cardiaque Tension artrielle

    ! Dficiences de la fonction respiratoire

    Signes fonctionnels Moyens dassistance respiratoire :

    Oxygnothrapie (continue/discontinue) Assistance respiratoire Trachostomie

  • Dficiences 5

    ! Dficiences du systme immunitaire et hmatopotique

    ! Dficiences endocriniennes, mtaboliques, enzymatiques

    ! Dficiences de la fonction ou de la sphre digestive

    Troubles de la prise alimentaire Troubles du transit Troubles sphinctriens Ilostomie Rgime, mode dalimentation particulier

  • Dficiences 6

    ! Dficiences de la fonction rnale ou gnito-urinaire

    Fonction rnale : dialyse Fonction urinaire : rtention, incontinence diurne

    et/ou nocturne, sonde, couches,

    ! Dficiences esthtiques : squelles de brlure oucicatrice ayant un retentissement sur la vie sociale etde la relation Type Localisation

  • La dficience

    Son importance est apprcie par ses rpercussions :

    ! Sur les capacits fonctionnelles,! Sur lautonomie dans la vie quotidienne.

    Ces rpercussions dterminent lincapacit qui sexprimeen taux.

  • AutonomieLautonomie sera value par rapport celle dun enfant

    du mme ge, non dficient.

    Lenfant est capable de :

    ! Se reprer dans le temps, les moments de la journe et les lieux! Communiquer oralement! Se comporter de faon logique et sense! Se lever/se coucher ou passer du lit au fauteuil/du fauteuil au lit! Se dplacer lintrieur : marche ou fauteuil roulant! Se dplacer lextrieur! Utiliser les transports en commun non spcialiss! Boire et manger! Shabiller et se dshabiller! Faire sa toilette! Contrler lexcrtion urinaire! Contrler lexcrtion fcale

    Normalement ou seulDifficilement ou avec une aideImpossible ou avec aide totale

    Inapprciable compte tenu de lge

  • Nature des soins

    ! Traitement mdicamenteux! Traitement chirurgical! Greffe transplantation! Soins psychothrapeutiques! Rducation! Autres

  • 1980 - 1990

    ! Classification Internationale du Fonctionnement duHandicap et de la Sant.

    C I H - 2 ou la C I F

  • CIH-2 ou C I F vs CIH - 1

    ! CIH - 1 : Classification des consquences de lamaladie. Impacts de la maladie.

    ! CIH - 2 : Classification des composantes de la sant.

    ! Les composantes de la sant dfinissent ce quiconstitue la sant, alors que les consquences sefocalisent sur limpact de la maladie ou tout tat desant qui peut en rsulter.

    ! CIH - 2 gagne en neutralit par rapport ltiologie.

  • LA C I H - 2

    ! Dcrit une vaste gamme de situations concernant lefonctionnement humain et les restrictions quil peutsubir.

    ! Organise linformation en deux parties :

    Fonctionnement et handicap. Facteurs contextuels.

  • Le Fonctionnement se rapporte

    ! Troubles des fonctions organiques.

    ! Activits de la personne.

    ! Sa participation au sein de la socit.

  • Composantes du fonctionnement etdu handicap

    ! La composante !organisme! comprend deuxclassifications :

    Les fonctions des systmes organiques. Les structures anatomiques.

    ! La composante !activit et participations! : Couvre la gamme des domaines dfinissant les

    aspects du fonctionnement de la personne : Comme individu Comme tre social

  • Composantes des facteurscontextuels

    ! Une liste de facteurs environnementaux ayant unimpact sur le fonctionnement et le handicap :

    Environnement proche Environnement gnral

    ! Les facteurs personnels : Non intgrs la CIH-2 cause des variations

    sociales et culturelles importantes qui leursont associes

  • Dfinitions des composantes

    ! Les fonctions organiques :Dsignent les fonctions physiologiques des systmes

    organiques y compris les fonctions psychologiques.

    ! Les structures anatomiques :Dsignent les parties anatomiques du corps, telles que

    les organes, les membres et leurs composantes.

    ! Dficiences :Dsignent des problmes dans la fonction organique ou

    la structure anatomique, tels un cart ou une perteimportante.

  • Dfinitions des composantes

    ! Activit :Dsigne lexcution dune tche par une personne.

    ! Participation : Dsigne limplication dune personne dans une

    situation de vie relle.

    ! Les limitations dactivits : Dsignent les difficults que rencontre une personne

    dans lexcution de certaines activits.

  • Dfinitions des composantes

    ! Les restrictions de participation :Dsignent les problmes quune personne peut

    rencontrer en simpliquant dans une situation de vierelle.

    ! Les facteurs environnementaux : Dsignent lenvironnement physique, social et

    attitudinal dans lequel les gens vivent et mnentleur vie.

  • Le Handicap dsigne

    ! Les dficiences.

    ! Les limitations dactivits.

    ! Les restrictions de participation.

    ! La CIH - 2 dresse la liste des facteursenvironnementaux qui peuvent avoir une influencesur toutes ces notions.

  • ! LA CIH-2 ne classe pas les personnes. Au contraire,elle dcrit la situation de chaque personne danstoute une srie de domaines de la sant ou lis lasant. Chaque description est faite dans le contextedes facteurs environnementaux et personnels.

  • ! La CIH-2 est une classification des tats de sant etdes tats lis la sant. Cest une classificationsociale retenue par les Nations Unies qui intgre

    les rgles pour lgalisation des chances deshandicaps (adoptes par lAssemble Gnrale desN. U. le 20/12/1993).

  • Buts de la C I H - 2

    ! Classification polyvalente :

    comprendre et tudier : Des tats de sant. Les consquences qui en dcoulent. Leur dterminants.

    Amliorer la communication entre acteurs par un langagecommun.

    Permettre la comparaison des donnes : Entre pays. Entre disciplines, services de sant. diffrents moments.

  • 3 janvier 2005

    ! Vote de la loi intitule :! !Pour lgalit des droits et deschances, la participation et la citoyennet des personneshandicapes!.

    Elle affirme :! Droit la compensation.! Limportance de laccessibilit.! La promotion de la participation des personnes handicapes et

    de leur accompagnement individuel.

    Mais :! La cration de Caisse nationale de solidarit pour lautonomie

    fonctionnant sur des enveloppes fermes introduit unecontradiction fondamentale.

  • Rcapitulation

    AEEHAAH

    AESDistance

    poidsSommedargent

    Sommedargent

    Le moyendgalisation

    MDPHCDES

    COTOREPhandicapeur

    Arbitremaquignon

    ArbitreLgaliseur

    NormeNormeCheval 2Vendeur du

    chevalObjet 2Concurrent 2

    Sujet ensituation de

    handicap

    Sujethandicap

    Cheval 1Acheteur du

    chevalObjet 1Concurrent 1

    Secteur Mdico-socialCourse dechevaux

    MaquignonnageirlandaisNew-Fair

  • Modles conceptuels

    Pour comprendre, expliquer le handicap et lefonctionnement, divers concepts trouvent leur

    origine dans une dialectisation :

    modle mdicalVs

    modle social

  • Modle mdical ou approcheindividuelle

    ! Le handicap est peru comme un attribut de lapersonne, consquence directe dune maladie, duntraumatisme ou dun autre problme de sant, quincessite des soins mdicaux fournis sous forme detraitement individuel par des professionnels.

  • Modle mdical ou approcheindividuelle

    ! Le handicap est gr pour gurir le malade, ouladapter et changer son comportement. Les soinsmdicaux sont perus comme tant la principalequestion et, au niveau politique, la principalerponse est de modifier ou de rformer lespolitiques de sant.

  • Modle social ou approcheenvironnementale

    ! La question du handicap est perue comme tantsurtout un problme cr par la socit etprincipalement comme une question dintgrationcomplte des individus dans la socit.

  • Modle social ou approcheenvironnementale

    ! Le handicap nest pas un attribut de la personne,mais plutt un ensemble complexe de situations,dont bon nombre sont cres par lenvironnementsocial. Ainsi la solution au problme exige-t-elle quedes mesures soient prises dans le domaine despolitiques sociales, et cest lensemble de lasocit quil revient dapporter les changementsenvironnementaux ncessaires pour permettre auxpersonnes handicapes de participer pleinement tous les aspects de la vie sociale.

  • Modle social ou approcheenvironnementale

    ! La solution est donc une question dattitude oudidologie, qui ncessite un changement desocit, ce qui, au niveau politique, devient unequestion de droits de la personne humaine. Selon cemodle, le handicap est une question politique.

  • Oliver M. (1996), Understanding Disability : Fromtheory to practice, Londres, Macmillan.

  • Changement socialAdaptation individuelle

    PolitiqueAction

    ChoixContrle

    DroitsSoins

    ComportementAttitudes

    DiscriminationPrjudice

    Identit collectiveIdentit individuelle

    AffirmationAdaptation

    ExprienceExpertise

    Responsabilit individuelle & collectivePrdominance professionnelle

    Auto-assistanceMdicalisation

    Action socialeTraitement individuel

    Problme socialProblme personnel

    Thorie de loppression socialeThorie de la tragdie personnelle

    Le modle socialLe modle individuel

  • Processus de production du handicap

    Classification qubcoise - Patrick Fougeyrollas 1992

    !Les descriptions des variables environnementales etsocioculturelles et lanalyse de leurs interrelations avec lescaractristiques organiques et fonctionnelles des personnesmontrent comment les facteurs environnementaux etsocioculturels produisent ou prviennent les situations dehandicap!.

    Caractre multifactoriel de la situation de handicap. Vocabulaire positif. Caractre dynamique de linteraction entre facteurs. Prise en compte des habitudes de vie.

  • ! La CIH-1 repose sur le modle mdical.! Le PPH repose sur le modle social.! La CIH-2 repose sur lintgration de ces deux

    modles antagonistes.! La CIH-2 est !biopsychosociale!.! Cest une synthse de diffrentes perspectives sur

    la sant : Biologique Individuelle

    Sociale

  • ! Lide dinadaptation.! La loi du 30 juin 1975.

    ! La CIH-1.! La CIH-2.! Le PPH.

    DES MODLES DESCRIPTIFS OPRATOIRES!

    THORIE DU HANDICAP

  • Dfinitions

    ! !Une thorie scientifique est une mise en formelogique de principes et de consquences quiregroupe des rsultats prexistants.!

    ! !Il existe des faits et des laborations de ces faitsdont il faut tenter de trouver une cohrence ousubstituer une nouvelle cohrence par rapport unecohrence antrieure qui ne convient plus.! Ex : gocentrisme hliocentrisme.

  • La dmarche thorique

    ! !On pose une notion premire, une sorte daxiomeou postulat partir de quoi lon dduit une srie deconsquences que lon confronte avec des donnesque lon recueille. Lorsque la dduction ne convientplus, on repart dautres principes!.

    ! !Une thorie apporte une vision densemble dunlarge champ du savoir permettant certaineshypothses, promues au rang de principes, derendre compte des rgularits tablies parlexprience!.

  • Modle vs thorie

    ! Les classifications comme la CIH-1 ou 2 ou la PPH en tant quemodle donnent une vision dynamique des lments prsentset des facteurs agissants.

    ! Elles noffrent pas dhypothses sur ce qui commande la faondont une socit traite les personnes handicaps ou infirmes, partir desquelles on peut rendre compte dune srie dereprsentations, dattitudes, de pratiques.

    ! Un modle ne dit rien du !pourquoi! les personnes et lessituations sont prises en considration comme elles le sont.

    ! Une thorie tente de rpondre au !pourquoi!.

  • Pourquoi ?

    LA CONDITION SOCIALE FAITE AUX PERSONNES ENSITUATION DE HANDICAP

    ! Pourquoi la socit ne rsout-elle pas la question delgalisation des chances, de lintgration et desconditions de vie de ceux que linfirmit atteint ?

    ! Quel est donc, partir de l, le statutanthropologique de ces personnes ?

  • La thorie du Stigmate

    ! Goffman E. (1968), Stigmates. Les usages sociaux du handicap,Paris, Ed. de Minuit, 1975.

    ! Dans la thorie du stigmate dErving Goffman,linfirmit est conue comme un marquage parmidautres du corps et/ou de lesprit et confre son porteur une identit sociale virtuelleencombrante et mortifre dont une desconsquences est lvitement du stigmatis par lacommunaut.

  • La thorie du Stigmate

    ! !La question du handicap est rattache ici des phnomnessocio-psychologiques gnraux, pouvant sappliquer dautrespopulations. Le fait du marquage sur le corps pour indiquerune dfaveur, une disgrce, un discrdit profond, comme on lefaisait pour les esclaves, les proscrits, les prostitues, commeon lont la fait pour les Juifs, constituait une manire de voircomment une infirmit (ou monstruosit ou difformit, etc.)donnait lieu lattribution dune identit sociale virtuelle, endcalage complet avec lidentit sociale relle, au mme titreque dans le cas du stigmate de la race ou du caractre.!

    H. J. Stiker.

  • La thorie de loutsider

    ! Elias N., Scotson J.L. (1997), Logiques delexclusion, Paris, Fayard.

    ! Mme sils ne portent pas de stigmates visibles, lesinfirmes sont perus comme des outsiders pourNorbert Elias!: apprhends par un groupe tablicomme intrus, bizarres, en perptuel flagrant dlitde non-conformit, ils menacent le groupe danslide quil se fait de son identit.

  • La thorie de loutsider

    ! Cette diffrence entre established et outsiders estpour Michel Wierviorka, prfaceur de louvragedElias :!! !une situation tonnante puisquelle met nu le racisme sans race et lexclusion sansfracture conomique! (p.13).

    ! Cette analyse sociologique aborde la question duhandicap la croise de limage individuelle de soiet de limage collective du groupe, entre fantasmeet reprsentation culturelle.

  • La thorie de loppression

    ! Oliver M. (1990), The politics of disablement,Londres, Macmillan.

    ! Dans la thorie de loppression propose dans lecadre universitaire britannique par des chercheursen situation de handicap, lchec de lintgrationest prmdit et organis, car linfirmit est vuecomme une menace, un grain de sable susceptiblede coincer les rouages sociaux o le travail et laperformance sont des vertus cardinalessurvalorises.

  • La thorie de loppression

    ! Dans cette analyse, la mdecine et la psychologiedeviennent des agents dtenteurs par dlgation dupouvoir de dcider qui satisfait ou non aux normesncessaires la bonne marche de la socit.

    ! Linfirmit en soi nexiste pas ici, elle est relativeaux conditions de sa production dans une socit etune culture environnante cratrices dobstacles entous genres pour se protger et se maintenir, doloppression.

  • La thorie de la liminalit

    ! Murphy R. F. (1990), Vivre corps perdu, Paris, Plon, Coll.!Terre humaine!.

    ! La thorie du stigmate dErving Goffman est oprante, ceci prs pour Robert F. Murphy que le cadre tabli esttrop gnral pour tenir compte du statut spcifique desinfirmes et de son sens par rapport aux populations enmarge comme les minorits ethniques ou les criminelspar exemple.

    ! Si invalides, dlinquants et minorits racialessont!stigmatiss, leur!degr de culpabilit nest pas dumme ordre.

  • La thorie de la liminalit

    ! Si le dlinquant choisit son destin, il en va autrement duttraplgique ou de la personne de couleur. On ne peutmettre dans!le mme chapeau des existences oblitrespar un choix, une hrdit ou ladversit.

    ! !La conception du handicap physique comme sous-catgorie de la dviance aboutit une confusion desproblmes et conduit les sociologues une impasse!.

  • La thorie de la liminalit

    ! Robert F. Murphy envisage un cadre diffrent susceptible la fois de rendre compte du caractre unique de lasituation de linfirme et de la gnraliser.

    ! A partir de la notion de rite de passage o lacommunaut est implique dans la transformation delun de ses membres qui passe dune position une autreselon un schma en trois phases!: liniti est dabordisol et instruit, puis il renat rituellement pour treensuite rincorpor la socit avec un rle nouveau ,Robert F. Murphy reprend le concept de liminalit.

  • La thorie de la liminalit

    ! Pendant la priode de transition entre lisolement et larenaissance, le sujet est dans un tat liminal!: il est!sur le seuil!, maintenu dans des !limbes sociaux! endehors du systme social formel.

    ! Cette situation!spatiale!dcrit parfaitement celle delinfirme!dans nos socits : !Les handicaps longterme ne sont ni malades ni en bonne sant, ni morts nipleinement vivants, ni en dehors de la socit ni tout fait lintrieur!.

  • La thorie de la liminalit

    ! Si la maladie comme exemple dtat liminal non-crmoniel et non religieux est un tat de suspensionsociale, une transition vers la vie ou vers la mort,!linvalide, lui, passe sa vie dans un tat analogue!: ilnest ni chair ni poisson!; par rapport la socit, il vitdans un isolement partiel en tant quindividu indfini etambigu!. Pour Robert F. Murphy, le schma de laliminalit correspond mieux que celui de la dviancesociale pour rendre compte de la situation de linfirme.

  • La thorie culturaliste

    ! Lane H. (1991), Quand lesprit entend. Histoire dessourds et muets, Paris, Odile Jacob.

    ! Les reprsentations du handicap peuvent dpendrede facteurs lis des donnes religieuses,langagires et traditionnelles.

    ! Les personnes handicapes se constituent engroupes culturels avec leurs traits singuliers, partirde conditions de vie, dune histoire, etc.

  • La thorie culturaliste

    ! La communaut sourde revendique le statut decommunaut culturelle minoritaire.

    ! La surdit nest pas une limite, cest unecaractristique biologique qui a donn lieu audveloppement dune culture particulire.

  • La thorie culturaliste

    ! Largument culturel :! !Nous sommes des parlantscomme les autres parlants. Nous avons une langue faitede signes corporels et non de sons. Cest une langue part entire. Nous avons aussi par la mme une faon depenser, de nous situer, dtre au monde. Notresingularit nous rapproche de celle des communautsculturelles minores, parce que minoritaires outrangres dans une culture dominante et dominatrice.!

    ! Largument naturel : !Les sourds sont sourds commedautres sont noirs ou de la mme manire que lon esthomme ou femme. Vouloir transformer cette conditionest aussi absurde que de vouloir rendre un noir blanc ouune femme homme.!

  • La figure de ltranget

    ! Korff-Sausse S. (1996), Le miroir bris. Lenfanthandicap, sa famille et le psychanalyste, Paris,Calmann Lvy.

    ! Linfirmit est ici une figure de ce que Freudnomme linquitante tranget.

  • La figure de ltranget

    ! Inquitante tranget!: Das Unheimliche en allemand, ilsagit dun adjectif substantiv issu de la racine heim,traduisible par !chez soi!, prcd du prfixe privatifun. Au pied de la lettre cela donnerait!: le!pas commechez soi!!; cette traduction inesthtique, pourtant laplus fidle dans lide, ne sera pas adopte. Les autresformules comme !le non-familier! ou !ltrangefamilier! vitent la lourdeur de la premire maistiennent plus du commentaire que de la traduction. Danscette logique et devant limpossibilit de donner unetraduction fidle, !linquitante tranget! feralunanimit. Elle reste pourtant tout aussiinsatisfaisante, puisquelle lude la marque durefoulement de un et le ct familier de heim.

  • La figure de ltranget

    ! Linfirmit serait un miroir tendu o se refltent despuissances qui sont en tout un chacun. Cest un !miroirbris! o le sujet handicap !met nu nos propresimperfections et reflte une image dans laquelle nousnavons pas envie de nous reconnatre!.

    ! Linfirmit est une inquitante tranget avec soncortge de ractions : la sidration, le traumatisme, laculpabilit, la recherche du coupable, le dsir demeurtre, le retour sur la sexualit et le rapport auxparents, le !deuil impossible! cest dire une doubletche contradictoire : dsinvestir et investir dans lemme mouvement.

  • La figure de ltranget

    ! !Le sujet porteur dune tranget telle que le handicapne fait que rvler - en lobjectivant et en laccentuant -cette ncessit de reconnatre la part dtranget quiest le lot de chacun. Le handicap est une des figurespossibles de ltranget et ltranget une des figurespossibles du traumatisme. En ce sens il nous oblige formuler ce qui fait effroi, la rencontre avec ltrangetqui bouleverse les repres identificatoires du sujet qui yest confront, quil soit enfant, parent, psychanalyste.!(p. 87)

  • La thorie du Double

    ! Stiker H.J. (1982), Corps infirmes et socits. Essaidanthropologie historique, 3e dition, Paris,Dunod, 2005.

    ! Sur la liminalit de Robert F. Murphy.! Sur la figure de ltranget de Simone Korff-Sausse.! Otto Rank (1914), Don Juan et le Double, Paris,

    Payot, 1973.! Georg Simmel (1998), Les Pauvres, Paris, PUF.

  • La thorie du Double

    ! !Ds que le bien-tre de la socit requiert lassistanceaux pauvres, la motivation sloigne de cet objectif pourse diriger vers le donneur, sans, par consquent setourner vers le receveur! (p.46).

    ! !Le but de lassistance est prcisment de mitigercertaines manifestations extrmes de diffrentiationsociale, afin que la structure sociale puisse continuer se fonder sur cette diffrentiation. Mais puisque le butest le tout social - les cercles politiques, familiaux, ousociologiquement dtermins - il ny a aucune raisondaider le pauvre plus que ne le demande le maintien dustatu quo social! (p.49).

  • La thorie du Double

    ! Henri-Jacques Stiker met en lumire, partir de son analysedes textes de la loi dorientation du 30 juin 1975 en faveur despersonnes handicapes et de ses rcents prolongements en2005, la similitude entre le statut des personnes en situationde handicap et celui des pauvres tudi par Georg Simmel.

    ! Dans le systme dassistance rebaptis solidarit , lelgislateur ne considre pas les facteurs environnementaux etsociaux et les facteurs individuels comme au moins aussiimportants. Lobligation collective et lexercice des droits sentrouvent dautant limits. Ainsi le systme ne vise pas lespersonnes et leurs difficults mais contribue maintenirlquilibre actuel de la socit.

    ! En des termes plus triviaux, la socit centre sur elle-mme abesoin de ses pauvres comme elle a besoin de ses infirmes.

  • La thorie du Double

    ! Henri-Jacques Stiker interprte linfirmit comme unefigure du double. Linfirme serait lombre du valide bienportant, au sens o Otto!Rank!lentend : la fois signe devie et signe de mort dont on ne peut se!dbarrasser souspeine de disparatre soi-mme mais galement dont on nepeut sans cesse tre au contact.

    ! !Celui qui na pas dombre meurt, celui dont lombre estpetite ou faible tombe malade, tandis quune ombreforte prdit la sant [] Lombre signifie la mort, maisgalement elle signifie aussi la vie et les deuxsignifications reposent sur une croyance primitive ladualit de lme! (Otto Rank, 1914, pp. 59 [] 66).

  • La thorie du Double

    ! De lindividuel au collectif, nous construisons deuximages de nous-mmes. La premire nous montre !purset parfaits!, la seconde !mlangs et dfectueux! etnous les aimons et dtestons toutes deux dans le mmemouvement.

    ! !Lorsque limage infirme de nous est devant nous dansla ralit empirique nous ne pouvons, individuellementet socialement, que la rejeter et laccepter tout lafois. Nous construisons les espaces de liminalit,mentalement, institutionnellement, politiquement!(p. 223).

  • Une figure de la mort

    ! O. R. Grim (2008), Mythes, monstres et cinma,Grenoble, PUG.

    ! La liminalit de Robert F. Murphy.! Eros et Thanatos.! Lanthropologie historique dHenri-Jacques Stiker.

  • Une figure de la mort

    ! Si Eros et Thanatos subissent des traitements variablesdune culture lautre, lquation o la vie et lamoursopposent la mort et lalination constitue un thmecentral universel dont linfirmit se trouve tre unemtaphore forte.

    ! LHomme confre linfirmit une vritablesignification, Robert F. Murphy est on ne peut plus clairsur cette question!: linfirmit est !une mtaphore de lamort et un commentaire sur la vie! ou encore!:!Linertie du paralytique est symbolique de la mort elle-mme, il est la ngation de la vie [] cest comme unemort prmature au sein mme de la vie!.

  • Une figure de la mort

    ! Dans la multitude de ces reprsentations dont la psych de lindividuel au collectif est avide, linfirme prsenteune qualit rare qui le rend extrmement prcieux pourla communaut!: il est vivant. Et nous touchons auparadoxe!: tre de chair et de sang, travers par la vieet transperc par la mort, il est unique dans la fort desreprsentations de mort.

    ! cette valeur se voit augmente dune autre plus rareencore!: il est un missaire de linconnaissable, cest--dire un survivant venu ou revenu des territoires suppossstendre en de de la naissance et au-del de la mortet dont le commun des mortels ne sait rien car telle estson indpassable condition.

  • Une figure de la mort

    ! Si Robert!F.!Murphy comme anthropologue claire lestatut social cach des infirmes par son concept deliminalit et dclare sans dtour comme personneen situation de handicap!: la figure de linfirme estune reprsentation de mort, paradoxalement il nefait pas de lien direct entre les deux propositions :

    ! linfirme est socialement en situation de liminalitparce quil est une reprsentation de mort.

  • Une figure de la mort

    ! Comme les facettes dune pierre taille passeentre les mains de plusieurs diamantaires!: lesfigures du stigmatis, de loutsider, de lopprim,de ltranget, du double confin!dans un espacede liminalit rendent compte de la complexit de lasituation de handicap, figure historique delinfirmit. En tant que dnominateur commun, lafigure de linfirme comme reprsentation de mortfdre toutes ces thories car, sans tre rduites ce seul terme, toutes y conduisent.

  • ! Grim O.R. (2000), Du monstre lenfant,anthropologie et psychanalyse de linfirmit, Paris,Editions du CTNERHI/PUF.

    ! Grim O.R., Herrou C., Korf-Sausse S., Stiker H.J.(2001), Quelques figures caches de lamonstruosit, Paris, Editions du CTNERHI/PUF.

  • Infirmit 1

    ! Notion qui insiste sur :- la faiblesse- pathologie dordre physique

    ! Non technicise.! Neutre historiquement et socialement.! Atemporelle.

  • Infirmit 2

    ! Racine latine FIRMUS = ferme au moral et au physique

    ! Racine classique INFIRMUS = faible physiquement et moralement

    ! XIe infirmus " enferm(e) : faible, malade! XIIIe adjectif infirme (rfection denferm)! XIVe infirmit (rfection denfermet) : indisposition

    srieuse, faiblesse physique! XVIIe - infirme : personne atteinte dune ou plusieurs

    infirmits- sens moderne : maladie, accident, faiblesse qui rend infirme

  • Infirmit 3

    ! Racine latine FIRMUS

    ! Latin classique FIRMARE rendre ferme, solide

    FERMER INFIRMIER(E)

    ENFERMERIE INFIRMERIE(ancien franais)

  • Infirmit 4

    INFIRME INFIRMITE INFIRMIER INFIRMERIEChamp smantique de la Vocabulaire hospitalierpathologie et de la maladie ! infirme, ! enfermer

    maladieEnfermement faiblesse

    infirmit

    lieu o lon traite - les faibles- les malades

    Infirmerie - les infirmes

    lieu o lon enferme

  • INFIRMITE HANDICAP

    enfermement rejoindreisolement ! lemise lcart groupe

  • Les Thories des Anciens

    ! Sendrail M. (1980), Histoire culturelle dela maladie, Toulouse, Privat.

  • Lunivers msopotamien

    ! Lunivers est peupl de dieux et de dmons qui gnrentheurs et malheurs.

    ! La maladie, linfirmit sont vcues comme unemaldiction.

    ! Dans la trame confuse de la souffrance se diffrencientles maladies. A la fin du 3e millnaire, identifies pardes symptmes, elles reoivent un nom. A chaquemaladie correspond un dmon.

    ! !La science apprend du mythe lart de classer! (p. 21).

  • Lunivers msopotamien

    ! Les mdecins parlent de !la!main Qt!, de !la maindIshtar!, de !la main de Shamash!.

    ! !Si les muscles de ses tempes, de ses mains, de sespieds sont tumfis et quil se renverse dans son lit,main de Shamash, il a eu commerce avec une femmemarie!.

    ! Pourquoi le dieu a-t-il frapp ? Lhomme a pch :adultre, inceste, impie, sacrilge. Sil se croit innocent,il a d, lui ou sa ligne, transgresser son insu un tabou.Pour dloger de son corps lhte pervers quil hbergesans le savoir, il lui faut donc chercher dans sa mmoireou dans lhistoire de sa ligne, le crime inconnu quilfaut expier.

  • Lunivers msopotamien

    ! Diagnostic et pronostic reposent sur une confession, uninterrogatoire destins sonder toute la vie intrieure dumalade.

    ! La maladie peut tre galement le rsultat dun sortilge :absorption dun philtre, maldiction, etc.

    ! La maladie rsulte de causes naturelles : froid, scheresse,vents de poussires, etc.

    ! La mdecine babylonienne distingue parfaitement les!maladies de lme! : nvroses, psychoses perversions.

  • Lunivers gyptien

    ! Les Babyloniens ne conoivent pas de vie au-del dela vie. En Egypte, lhomme apprend nier la mort.Au bout de chaque mort est promise unersurrection.

    ! Contrairement aux Babyloniens, dont seule la chairpouvait tre offerte en expiation au courrouxjusticier des dieux et dmons, les Egyptiens nereconnaissent aucunement dans la maladie lechtiment du pch.

  • Lunivers gyptien

    ! Le monde est le thtre du conflit o sopposentdans des zones occultes de lunivers les forcessalutaires de la trinit bnfique (Isis, Nephtys etOsiris) et les forces nocives (Seth). Lhomme estlenjeu drisoire des conflits o sopposent lesdieux.

    ! La maladie et linfirmit apparaissent aux Egyptienscomme lexpression humaine dun dramemtaphysique.

  • Lunivers gyptien

    ! La maladie ou linfirmit ne prend pas sa source dans la vieintrieure du patient mais lui est impose de lextrieur.

    ! !Le souffle de la vie entre par loreille droite, celui de lamort par loreille gauche! dit le papyrus Ebers.

    ! Le soin est ici dordre magique. Cest un ensemble demoyens naturels pour maintenir lquilibre vital dans sesmultiples et indivisibles composantes : Khet (le corps, sesorganes, ses instincts) et le ka (la force vitale).

    ! Lhomme, dans une vision unitaire, souffre et participe laventure cosmique.

  • Lunivers hbraque

    ! !Cest moi, Iahv, moi seul qui gurit!(Ex, 15, 22-26).

    ! !Cest moi qui fait prir et qui fait vivre. Quandjai frapp, cest moi qui rends la sant et personnene dlivre de ma main! (Deut., 32-39).

    ! LEternel est lunique auteur des biens et des maux.

  • Lunivers hbraque

    ! Le mal physique est peru comme tat spirituel.

    ! La maladie est, comme Babylone, la sanction dun pchou dune simple inobservance dun rite. Les descendantsdAdam par le dogme du pch originel sont touscoupables. La crature nat avec le mal attach sontre, corps et me.

    ! Ce nest plus simplement une expiation, elle est aussi unepreuve, cf. Job.

    ! Job est dans la situation du juste qui la grce a manqu.Il ne peut quimplorer humblement quelle lui soit rendue.

  • Lunivers hbraque

    ! La loi de rciprocit entre les consciences. Chaque foisque nous pchons, nous versons le sang dun juste.Inversement, la souffrance de linnocent jouit dumystrieux pouvoir de racheter le coupable.

    ! Pris dans la relativit du temps, le prsent peut rparerle pass. La maladie, en plus dtre une preuve, estgalement un sacrifice o la gurison est le signe dupardon, cest une manifestation sacre.

    ! Le rle de la mdecine est ici amoindri. Il faut senremettre lEternel. La vie quotidienne est rgie par loimosaque qui distingue le pur de limpur.

  • Lunivers grec

    ! La rflexion grecque sur la maladie et linfirmit estdouble :

    ! Lcole hippocratique : la maladie est un phnomnenaturel qui affecte la ralit sensible. Lexprience et laraison permettent de dfinir lexpression clinique etparfois de conjurer les effets.

    ! La mdecine est une techn, un savoir positif, qui fondeson action sur la connaissance du dterminisme morbide.

  • Lunivers grec

    ! En parallle existe ds les temps homriques et autravers des tragiques, une mdecine sacerdotale o lemalade est une victime de la colre ou de lamalveillance des dieux.

    ! Comme les Babyloniens, les Grecs savouent responsablesde leur dtresse et se reconnaissent victimes dunchtiment inflig par les puissances surnaturelles queleurs fautes ont justement irrites.

    ! !Les hommes choisissent eux-mmes leurs maux!,Pythagore.

    ! Seule une purification physique peut effacer la souillureainsi contracte par le patient.

    ! Le Lomos = le flau.

  • Lunivers romain

    ! Dans la Rome impriale, on fait fi de la maladie etde linfirmit. On ne sinterroge pas sur le mal pasplus que sur le monde et les dieux dans leursessences et leurs fins. Seul compte le culte de lacit et de la personne impriale.

    ! On pouvait nanmoins faire appel la bienveillancede gnies mineurs. Febris : les fivres Mefitis : les miasmes

  • Lunivers romain! Avec Caton lancien, la mdecine positive invente par les Grecs

    est qualifie !dart fallacieux destin corrompre lantiquepuret des murs romaines!. Le malade a tout pouvoir de segurir lui-mme pour peu quil laisse son corps obir soninstinct.

    ! Face la ralit des maladies, la sollicitation cet !art pervers!est nanmoins invitable.

    ! A lapoge de lEmpire Romain, Celse dans le droit fildHippocrate crit dans De Re Medica : Je pense que lamdecine doit tre rationnelle, quelle doit rechercher les causesvidentes et rcuser les causes obscures!.

    ! Face cette mdecine positive la thrapeutique reste magique :lpilepsie samende en buvant le sang chaud dun gladiateur quelon vient dgorger. On se prserve de langine en mangeant unpetit dhirondelle.

  • Lunivers romain

    ! Avec Galien (120-200) il sagit !driger la mdecine enscience exacte!. Dans son trait !De lutilit desparties! sa doctrine est finaliste : !chaque lment ducorps tmoigne dune adaptation prvue par la sagessesans pareille des forces qui animent lunivers!.

    ! Cependant Galien inscrit sa doctrine dans unmonothisme implicite : !Je pense que la pitvritable consiste, non immoler des hcatombes, non brler de lencens, mais connatre dabord et ensuite enseigner nos semblables combien grandes sont lasagesse, la puissance et la bont du crateur!.

  • Lunivers romain

    ! Pour les Msopotamiens et les Hbreux des origines, lemalade est un pcheur.

    ! Pour Galien le pcheur nest rien dautre quun malade.

    ! Pour les Grecs , la souillure matrielle dont tait affectle malade trahissait une impuret morale : lthiquesexprime dans une physique.

    ! Pour Galien la physique fournit lthique ses seulesassises et ses seules justifications. La maladie perd toutcaractre personnel et se rsout dans le drglement desressorts de la mcanique corporelle.

    ! Cest une conception organiciste de la pathologie.

  • Lunivers romain

    ! A Rome comme en Grce les progrs dunemdecine positive nexcluent nullement le recours une mdecine sacerdotale et aux pratiquessuperstitieuses.

    ! Les mages, par lusage des incantations, desconjurations, du pouvoir des mystres, se flattentde gurir et de procurer le salut dans lau-del.

  • Lunivers gaulois

    ! Prvalence des influences celtes.

    ! Le !thrapeute! est issu du clerg : druides etovates pratiquent la mdecine, les enchantements,les arts divinatoires.

    ! Si les Romains pensent historiquement etjuridiquement, les Celtes pensent mythiquement.Au matrialisme des premiers soppose lamtaphysique des seconds.

  • Lunivers gaulois

    ! La croyance dans la vie doutre-tombe et larincarnation est prpondrante. Elle fera le lit dela foi judo-chrtienne. Dans De bello gallico (IV,14) Csar crit :!!!Le point essentiel delenseignement des druides cest que les mes neprissent pas, mais quelles passent dun corps dansun autre. Cette foi est le meilleur stimulant ducourage, parce que le combattant na plus peur dela mort!.

  • Lunivers gaulois

    ! Cette foi rend lacte mdical moins pressant et invite la rsignation devant linvitable. Elle encourageleuthanasie. Dans le Morbihan il tait une colline sainteo se faisaient porter les vieillards afin que les prtresleur dispensent le trpas en les frappant au front dunmarteau de pierre pour favoriser lenvol de lme.

    ! A ct de ces pratiques, il existe tout un panthon dedieux gurisseurs. La mdecine est !lart de Blnos!.

    ! La prfrence va aux gnies des sources que les maladesviennent implorer pour soulager leurs maux. Les eaux ontune vertu divine.

  • Lunivers gaulois

    ! A ct du pouvoir salutaire des eaux, les peuples desGaules se sont avises des vertus curatives des plantes etdveloppent toute une pharmacope.

    ! On accorde une large confiance aux talismans etamulettes.

    ! On procde parfois des sacrifices de substitution o lemal du patient est transfr sur un animal ou un objet deprix, immol ou dtruit en offrande aux dieux.

  • Lunivers gaulois

    ! Ces sacrifices sont parfois humains : !Ils pensent quonne saurait apaiser les dieux immortels quen rachetantla vie dun homme par la vie dun autre hommeLorsquils nont pas des criminels ou des prisonniers deguerre, ils vont jusqu sacrifier des innocents!sindigne Csar dans De bello gallico.

    ! On retrouve lantique concept de la maladie tenue pourun chtiment divin combin! lide dune espce decommunion surnaturelle o la victime innocente expiepour le pch dautrui.

  • ! Pour Marcel Sendrail, au fil du temps deux faces de lamaladie et de linfirmit sopposent :

    !Celle que scrute le mdecin attentif la juger dudehors, comme une lsion concrte, lie une causedfinissable par lexprience et la raison!.

    !Celle que peroit le patient, au plus vif de lui-mme, comme un drame obscur, un vnement de saconscience profonde o se trouve engag lessentielde sa destine singulire.! (p. 159).

  • Lunivers chrtien

    ! Les vertus de gurisseur du Christ courent tout au long desEvangiles. De nombreuses infirmits et maladies sontguries pour dmontrer la puissance divine et signifier letemps venu dune nouvelle Alliance.

    ! Tertullien, Clment dAlexandrie, Origne, les apologistesdes premiers sicles parlent du !Christ mdecin!.

    ! Matthieu, Marc, Luc et Jean tmoignent du soin apportaux paralytiques, comateux, possds, sourds et/oumuets, boiteux, estropis, pileptiques, lpreux,eczmateux et aveugles dont, pour ces derniers, lesoccurrences sont les plus nombreuses.

  • Lunivers chrtien

    ! Dans son Evangile, Jean consacre le chapitre IX en sonentier, soit 41 versets, la gurison dun aveugle denaissance. Au del du discours sur la condition daveugle,deux plans au moins sont toujours mls.

    Ces atteintes somato-psychiques sont soignesmiraculeusement pour dmontrer la toute puissancedun ordre divin.

    Ces gurisons sont le signe dune imprieuse ncessitde concevoir une nouvelle vision de lhomme dans sonrapport lui-mme, lautre et la divinit.

  • Lunivers chrtien

    ! Si la maladie et linfirmit restent des mystres que la raisonhumaine est incapable de percer, ces mystres sont destins tre rsolus au-del des temps.

    ! Les approches du divin pour les anciens sont commandes parla peur. Lhomme est seul face une nature indiffrente ouadverse.

    ! Avec le Christ, le fidle se tourne vers le divin avec confianceet amour.

    ! Cet amour nest pas lros hellnique fait de dsir et deconcupiscence, il est lagap : ltre en tat de besoin et deprivation qui aspire leffusion vers ltre en tat deplnitude. Cest lamour, grce et charit.

  • Lunivers chrtien

    ! A linverse de la premire Alliance, Jsus nie le liende cause effet entre un tat morbide et le pch.

    ! Il procde en deux temps pour soigner leparalytique de Carpharnum. !tes pchs te sontremis!, puis !lve-toi et marche, prends tongrabat et va dans ta maison!. Si le premier avaitt gnrateur du second, absoudre le premieraurait suffi pour annuler du mme coup le second.

  • Lunivers chrtien! La maladie et linfirmit ne naissent pas du pch. Cependant

    pch et morbidit apparaissent tous deux dans la trame duneexistence comme des dsordre connexes. Toute maladiesinsre dans lhistoire dun individu, elle possde un sensbiographique et drive pour une part dune laboration activeet inconsciente.

    ! Jsus transmet ce pouvoir aux aptres (cf. les Actes), Pierregurit un mendiant impotent, Paul rend la sant unparaplgique, etc).

    ! La pense chrtienne incite dcouvrir sur les chemins de lasouffrance une voie de perfectionnement intrieur.

    ! Le sens de la maladie vue comme une preuve et de lamdecine a volu. On suggre au malade loffrande de sestribulations, au mdecin celle de sa charit.

  • Lunivers chrtien

    ! Avec lexpansion de lEglise, dbute lhistoire des hpitaux.

    ! Patronn par Saint Lazare, Saint Basile le Grand fonde lepremier hpital en 360 Csare de Cappadoce.

    ! A Byzance, linstigation des Empereurs, se multiplient asiles,lproseries, fondations charitables lintention des maladesdshrits.

    ! En Gaule, rpute barbare, la premire Domus Dei voit le jour Lyon en 542.

    ! Beaucoup plus tard, les socits lacises reprendront encharge lassistance, longtemps assure par le clerg, lesconfrries et les ordres monastiques. Les Htel-Dieu mutent encentres de soins.

  • Lunivers musulman

    ! Dans lunivers chrtien !le verbe sest fait chair!,dans lunivers musulman !le verbe sest fait livre!.

    ! LIslam nest pas une glise et nadmet pas desacerdoce. La foi musulmane se dfend de pntrerles secrets du Crateur. Il nest pas permit dimiterson acte de cration. Lart se rfugie danslabstraction et dguise la beaut formelle sous unecalligraphie.

  • Lunivers musulman

    ! Mahomet inspir par Dieu est aussi prsent commemdecin. Il soigne et prescrit.

    ! Dans sa prdication, le problme spirituel de lamaladie et de linfirmit ne compte pas autant quedans celle du Christ.

    ! Pour le Coran, seul Dieu est matre des biens et desmaux. Il commande autant la sant, qu lasouffrance et la mort.

  • Lunivers musulman

    ! Le croyant doit donc recevoir la maladie comme unepreuve envoye den haut. Il doit la supporter avecrsignation (Islam = soumission) pour allger sesfautes et gagner la vie ternelle.

    ! La mort nest que !changement dtat!, !ce bas-monde nest que prison pour le croyant!.

    ! Lesprit de lIslam des origines se prte mal audveloppement dune pense scientifique. A chaquepourquoi, une seule rponse : Dieu.

  • Lunivers musulman

    ! A partir du VIIe sicle se noue un lien entre lascience grco-romaine et la socit musulmane,notamment par les lites politiques qui se fontsoigner par des mdecins forms aux doctrineshippocratiques et galiennes.

    ! Sur le modle byzantin, la Perse multiplie lesfondations hospitalires o les mdecins et leurslves soignent en compagnie de troupes demusiciens et de chanteurs qui viennent divertir lesgrabataires et revigorer les convalescents.

  • Lunivers musulman! En dpit de ses fructueuse avances, il manque la pense

    musulmane une rflexion originale sur le concept mme demaladie. Ce sera luvre de Abou-Ali Hosan Ibn Sina.

    ! Les Hbreux lappelrent Aven Sina et les latins Avicenne. N Boukhara en 980, mort en 1037 Hamadan, il se tourne versla mdecine 16 ans, 2O ans il devient mdecin itinrant.De la Perse la Msopotamie, de lIndus lEuphrate on lesurnomme : !Cheikh-Erreys! : le Prince des mdecins.

    ! Travers par un Islam mystique de la plus belle eau :!!Tombedu plus lev des cieux, une colombe est en toi. Nul voile ne lacache et pourtant nul regard ne la voit! il est galement unlibertin qui ne ddaigne ni le commerce des femmes ni celuides hommes, la consommation de breuvages enivrants duchanvre et du pavot : !si parmi les savants tu me cherches, tumy trouveras ; parmi les buveurs tu my trouveras aussi!.

  • Lunivers musulman

    ! A lappui de la mdecine grco-romaine, Avicennervolutionne la philosophie mdicale.

    ! Il tente dapprhender lhomme dans sa totalit biologique etdans ses relations avec lUnivers. Il part des origines et deslments constitutifs du monde pour aboutir lhomme sainpuis lhomme malade. !Dune cosmogonie il tire uneanthropologie et une pathologie!.

    ! Tout vient de lEtre Premier (lalif), tout y revient. !Si lonidentifie la Cration un flux dintelligence o tout mane delEtre Premier, on est amen tenir la science pour unsystme cohrent dans lequel rien nchappe au contrle de lapense. Il nest pas de question sans rponse. Rien napparatcomme le fruit du hasard. Chaque chose, chaque organe porteen soi sa fin!. (p. 195)

  • Lunivers musulman

    ! La sant : la cohsion des organes, linterdpendance desfonctions, lunit et lharmonie de ltre physique et mental =ltat naturel des hommes.

    ! La maladie : un accident, une privation au sein de lordreprtabli. Spontanment la nature tend la restauration de lasant. Se gurir et carter la maladie sont indices delaptitude que dtient lme de se soustraire elle-mme unecalamit!.

    ! Un sentiment tragique de la condition humaine : !chaque foisque nat un enfant, sa mre lallaite au lait du malheur!.!Nous sortirons de la vie sous la contrainte, comme!nous ysommes entrs, pareils au lzard forc dans son refuge!.

  • Lunivers musulman

    ! Mohamed Ibn Rushd (1126-1198), n Cordoue, plus connusous son nom latin : Averros, doit sa renomm lampleur deses connaissances thologiques, juridiques, astrologiques etmdicales.

    ! Honor avec rvrence, il use de termes dune grande duretpour qualifier les prophtes et leurs religions qui lui vaudrontla disgrce, la prison et dencourir de mortels dangers.

    ! Sa thse : !La double vrit! : la rvlation coranique et lascience aristotlicienne exprime en termes diffrents lunicitdu rel. Il fait la part au mystre :!!Lintelligence nest pasmoins incapable de saisir Dieu que les yeux des chauves-sourisle sont de voir le soleil!.

  • Lunivers musulman

    ! Pour Averros, le monde est ternel, sans commencement nifin, les sphres y tournent depuis toujours et jamais dans unciel immuable. En Dieu sidentifie simplement lEtre et leconnatre. Il ny a pas eu dacte crateur, ni aucuneintervention providentielle.

    ! Lme donne forme au corps et disparat avec lui. Elle nestquun principe vital qui anime passagrement la chair. AvecAristote il y a trois sortes dmes :

    La vgtative, manifeste dans les plantes La sensitive, dont sont gratifis les animaux Lintellective, privilge des hommes.

    ! Cependant Averros sinterroge avec insistance :!pourquoilme humaine est-elle apte connatre lunivers ? Commentsopre la jonction entre lintelligence et lintelligible ?

  • Lunivers musulman

    ! Il professe la prexistence dune matire incre,nie la possibilit dune survie individuelle aprs lamort et la rtribution des uvres dans lau-del.

    ! Par ce matrialisme il est tax, dans lAndalousiemdivale, dimpit par ses coreligionnaires etplus encore par les chrtiens. Ptrarque le qualifiede !chien enrag!.

  • Lunivers musulman

    ! Mose Manonide, surnomm!!le guide des gars!, n Cordoue (1135-1204) sut trouver les lments et lesconditions dun accord entre la science et la foi.

    ! Il appuie sa mdecine sur Hippocrate, Dioscoride etAvicenne : le corps et lesprit forment une ralitindivisible, !la thrapeutique dpend de ltude desvertus par les philosophes et ceux qui soccupent delthique!.

    ! La sant est subordonne lvitement des excs entous genres et lapplication dun correctif sesdfauts : !lorgueilleux devra se vtir de haillons!.

  • Lunivers musulman! !Lme est dite bien-portante quand ses diffrentes

    facults sont dans la disposition voulue pour accomplirce qui est noble et beau, et on la dit malade quand sesfacults sont enclines faire constamment ce qui esthonteux et laid [] Ceux dont lme est malade, cest dire les hommes mchant et vicieux, se reprsentent lemal comme tant le bien et le bien comme tant lemal! (Maladies de lme).

    ! Mdecine psychosomatique.

    ! Les rudits, les sages et les mdecins de lIslam, ontrecueilli lhritage de lHellnisme pour le communiquer lOccident.

    ! !Entre un Hippocrate et Dante il y aura toujours unAvicenne!.

  • Lunivers des Lumires

    ! Le grand Sicle (XVIIe) et celui des Lumires (XVIIIe) sontle thtre de guerres incessantes avec leurs cortges demorts innombrables et de mutils.

    ! Il faut ajouter les pidmies : peste, variole, typhus,typhode, dysenterie, paludisme, fivre jaune qui fontdes millions de morts travers toute lEurope.

    ! Les maladies infantiles : scarlatine, rougeole, diphtrie,coqueluche, varicelle (en 1700, 50% des dcs).

  • Lunivers des Lumires

    ! Les maladies individuelles : fivre puerprale (denombreux enfants blesss la naissance par desmatrones ignorantes, devenaient infirmes), lesmaladies vnriennes, la phtisie, le ttanos, la rage,le scorbut.

    ! Les maladies mentales mal tiquetes. A causesinconnues, on invoque la puissance divine, le diable,les sorcires, etc.

  • Lunivers des Lumires

    ! Au dbut du XVIIe, Descartes se trouve partag entre unidalisme mtaphysique et un matrialisme scientifique.

    ! Au XVIIe, linfluence religieuse et thologique estconsidrable. Cf. linquisition. La maladie est considrecomme un mal envoy par Dieu pour punir les hommesde leurs pchs. LEglise soppose tout progrsconcernant le mal : il est lexpression de la volontdivine.

    ! Tout en subsistant, ce type de pense perd du terrain. Ala fin du XVIIIe, les philosophes et les encyclopdistesremettent en cause le rle punitif de Dieu et lexistencemme de ce dernier est discute. La raison finit parlemporter et ltude des faits commence tenir uneplace essentielle.

  • Lunivers des Lumires

    ! la Lettre sur les aveugles de Denis Diderot (1713-1784).Lors de sa parution, Diderot fut emprisonn. La teneurde lcrit a de quoi dplaire aux autorits de lpoque.Cest en effet une conception nouvelle de la vie qui estexpose, ainsi quune prise de position hardie sur laquestion de Dieu.

    ! Le renversement est radical!: il avance lide duneternit de la matire et dune origine chaotique de lacration. Lordre nest pas premier, il nest que lersultat dun quilibre prcaire. La vie est toujours enmouvement, elle est mtamorphose. Elle nest pasorganise ds lorigine, elle sorganise progressivement.Elle est spcifique et na pas trouver dexplicationshors delle-mme (Cf. Averros).

  • Lunivers des Lumires

    ! Si lhomme est le fleuron de la vie, linfirme, lemonstre en sont une production naturelle au mmetitre. Elles sont seulement plus rares. Pourquoi laNature ne produirait-elle que du mme!?

    ! Ltre humain est naturalis et linfirme et lemonstre ne sont ni une anomalie, ni une dviance,ni une erreur, encore moins le produit dune volontdivine. Ils sont une variation anthropologique.

  • Lunivers des Lumires

    ! Les phnomnes biologiques sont des cas particuliers dela mtaphysique. Lme humaine nest que la rgulatricedes fonctions du corps (Stahl, Boissier de Sauvages,etc.).

    ! Les thories mcanistes (Borelli, Hoffmann Brown, etc.).

    ! Les phnomnes normaux et pathologiques sontexpliqus par des ractions chimiques. Les facultsspirituelles sont rduites des phnomnes chimiques(Willis, Wolfgang, Wedel, etc.).

    ! Comme les botanistes et les zoologistes, les mdecins selancent dans des classifications abusives.

  • Le collectif ancien hante lindividueldaujourdhui.

  • Rcapitulation

    MythiqueMtaphysique!gaulois!

    Positif/MagiqueMatrialiste!romain!

    HumanismeVariation

    anthropologique!des Lumires!

    SacrEpreuve!musulman!

    Mystiquesubjectivit!chrtien!

    Tragique/RationnelCalamit/naturel!Grec!

    SacrEpreuve, sacrifice!Hbraque!

    MagiqueDrame cosmique!Egyptien!

    Dsordre moralChtiment!Msopotamien!

    Reprsentationordre

    Conception de lanature de linfirmit

    Univers

  • Bibliographie 1

    ! Chauvire M. (1980), Enfance inadapte, lhritagede Vichy, Les Editions Ouvrires.

    ! Grim O.R. (2000), Du monstre lenfant,anthropologie et psychanalyse de linfirmit, Paris,Editions du CTNERHI/PUF.

    ! Grim O.R., Herrou C., Korf-Sausse S., Stiker H.J.(2001), Quelques figures caches de la monstruosit,Paris, Editions du CTNERHI/PUF.

    ! Rossignol C. (1992), Classification internationale deshandicaps. Prsupposs et enjeux politiques :approche socio-linguistique et historique, Langage etsocit, n62 .

  • Bibliographie 2

    ! Rossignol C. (1998), Quelques lments pourlhistoire du Conseil technique de lenfancedficiente et en danger moral 1943 Approche socio-linguistique et historique, LeTemps de lhistoire, n1.

    ! Stiker H.J. (1996), Handicap, handicaps,Handicap et inadaptation, fragments pourune histoire : notions et acteurs, Paris, Alter.