halte aux sacs plastiques

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CORSE, IRLANDE, TAIWAN, AUSTRALIE, MAURICE, AFRIQUE DU SUD, BANGLADESH, PAKISTAN, INDE, OUGANDA, KENYA, SAINT BARTHÉLEMY, LA CIOTAT, ILE DE RÉ, DIJON, MONTPELLIER … La mobilisation contre la distribution de sacs plastiques prend de l'ampleur ! Des actions concrètes ont été menées par les associations, les pouvoirs publics, les distributeurs et les consommateurs de ces pays, régions ou villes afin de réduire l'impact environnemental de la distribution des sacs à usage unique. Avec succès… Mais il faut encore progresser. L e changement climatique est une réalité, le prix du pétrole flambe, les ressources halieu- tiques sont en péril, les forêts primaires et leurs immenses richesses pharmacologiques inconnues dis- paraissent, des milliers d'espèces animales sont menacées, l'eau devient une ressource rare… Certains peuvent alors se poser la question "pourquoi lutter contre les sacs plastiques ? N’existe-t-il pas des maux plus importants, aux conséquences plus graves ?" Certes ! Mais, nous disons que la dispari- tion des sacs plastiques est un acte clé dans le domaine environnemental où il est vital d'éveiller les consciences. Notre gloutonnerie consumériste ! Les sacs à usage unique distribués par les commerçants sont fab- riqués en une seconde, utilisés en moyenne par les consommateurs durant 20 minutes puis incinérés ou abandonnés dans la nature, c'est-à-dire nos champs, nos forêts, nos lacs, nos montagnes et nos océans où il leur faudra près de 400 ans pour disparaître. Incinérés en présence de matière organique, ils contribuent à la pol- lution des incinérateurs par rejet de dioxines et de métaux lourds vaporisés. Nous utilisons la matière première non renouvelable : le pétrole, malgré la déplétion annoncée, pour une utilisation fugace. Notre manière de vivre aura dilapidé en moins de trois siècles le pétrole, fruit de plus de cent millions d'années d'élaboration naturelle. En cela, le sac à usage unique est l'icône de la société du jetable. En pointant les sacs de caisse, nous Serge Orru, Président des Amis du Vent, assisté de Pascale Boyer et Cécile Jaraudias HALTE AUX SACS PLASTIQUES ! www.lefestivalduvent.com

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Page 1: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

CORSE, IRLANDE, TAIWAN, AUSTRALIE,MAURICE, AFRIQUE DU SUD,BANGLADESH, PAKISTAN, INDE, OUGANDA,KENYA, SAINT BARTHÉLEMY, LA CIOTAT,ILE DE RÉ, DIJON, MONTPELLIER …

La mobilisation contre la distribution de sacs

plastiques prend de l'ampleur !

Des actions concrètes ont été menées par les

associations, les pouvoirs publics, les distributeurs

et les consommateurs de ces pays, régions ou villes

afin de réduire l'impact environnemental de la

distribution des sacs à usage unique.

Avec succès…

Mais il faut encore progresser.

Le changement climatique estune réalité, le prix du pétroleflambe, les ressources halieu-tiques sont en péril, les forêtsprimaires et leurs immenses

richesses pharmacologiques inconnues dis-paraissent, des milliers d'espèces animalessont menacées, l'eau devient une ressourcerare… Certains peuvent alors se poser laquestion "pourquoi lutter contre les sacsplastiques ? N’existe-t-il pas des maux plusimportants, aux conséquences plus graves ?"Certes ! Mais, nous disons que la dispari-tion des sacs plastiques est un acte clé dansle domaine environnemental où il est vitald'éveiller les consciences.

Notre gloutonnerieconsumériste !

Les sacs à usage unique distribuéspar les commerçants sont fab-riqués en une seconde, utilisés enmoyenne par les consommateursdurant 20 minutes puis incinérésou abandonnés dans la nature,c'est-à-dire nos champs, nosforêts, nos lacs, nos montagnes etnos océans où il leur faudra prèsde 400 ans pour disparaître.Incinérés en présence de matièreorganique, ils contribuent à la pol-lution des incinérateurs par rejetde dioxines et de métaux lourdsvaporisés.Nous utilisons la matière premièrenon renouvelable : le pétrole,malgré la déplétion annoncée,pour une utilisation fugace. Notremanière de vivre aura dilapidé enmoins de trois siècles le pétrole,fruit de plus de cent millionsd'années d'élaboration naturelle.En cela, le sac à usage unique estl'icône de la société du jetable. Enpointant les sacs de caisse, nous

Serge Orru, Président des Amis du Vent, assisté de Pascale Boyer et Cécile Jaraudias

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !

www.lefestivalduvent.com

Page 2: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

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Outre la pollution visuelle créée par les sacs, dans lanature, s'accrochant auxarbres, flottant en mer, ilfaut ajouter les con-séquences néfastes dessacs plastiques en mer eten eau douce. Il existeune mortalité induitepour la faune marine carnombre d'espèces con-fondent les sacs avec leurnourriture et meurentd'occlusion intestinale oud'étouffement. Quel est lecoût de cette mortalité ?

La stagnation de sachetsplastiques près de la sur-face de l'eau et entre lesrochers, empêche la lumièrede pénétrer et interromptla photosynthèse. Plantesaquatiques et plancton nepeuvent plus se dévelop-per, premiers maillons del’altération de la chaînealimentaire ! Il faut 450ans à 1m2 de posidonie,

algue au rôle primordial dans l'écosystème sous-marin, pour se constituer. C’est le temps que met-tra le sac plastique qui recouvre les fonds marinspour disparaître.

Des campagnes d’observations menées parl'Ifremer1 montre que les déchets de plastiquereprésentent la plus grande partie des déchets trou-vés au fond de la mer (entre 60 à 95 % des déchetsobservés selon les sites).Les fleuves (à leur embouchure), les agglomérationsurbaines situées sur le littoral, les zones touristiquesainsi que les navires (de commerce et de plaisance)sont responsables de la plupart des apports demacro-déchets sur les côtes françaises.D'après une étude d'Alister Hardy de l’Universitéde Plymouth et de Southampton et de laFoundation for Ocean Science, un tiers des partic-ules relevées au Nord-Est de l’Atlantique sont desfragments de matières plastiques. Ces chiffres sontrévélateurs et il appartient à tous de changer sescomportements pour éviter d'altérer nos océans.Outre notre intérêt évident d’insulaires pour lemilieu marin, nous voulons noter ici que ce messagede danger pour le faune et la flore marine s’estrévélé extrêmement marquant pour faire passer lemessage dans le grand public que les sacs de caisseposaient un problème d’environnement.

montrons du doigt le gaspillagequ'il engendre et l'inconscience denos modes de vie.Certains évoquent régulière-ment le fait que les sacs decaisse ont souvent une « secondevie», en général comme sacpoubelle, ou sac à déchets parti-culier (couches de bébé, ramas-sage des crottes de chien). Sanscontester ce fait, il nous fautrelever deux points essentiels :

• d’abord, ce n’est qu’une faible par-tie des sacs qui sont ainsi réem-ployés. Même ceux qui déclarent lesutiliser régulièrement avouent «purg-er» fréquemment à la poubelle dessacs en nombre vraiment trop élevé.

• ensuite, l’absence de «signal prix»au consommateur (les sacs sontsouvent disponibles par poignéesaux caisses des hypermarchés)entraîne un gaspillage très fort,

qui n’existerait pas si ces sacsétaient facturés, même un prixsymbolique, pour ceux quisouhaitent vraiment les réutiliser.Or, de fait, ces sacs ont un coût :écologique en amont (ressourcesnaturelles) et en aval (pollutionpar le déchet) ; et économique : leconsommateur les paie bel et biendans sa facture du magasin.

Il est grand temps de passer de lasociété du jetable à la société dudurable ! On ne peut se contenterde critiquer la société de consom-mation : il faut agir individuelle-ment et collectivement pourrespecter les accords de Kyoto, laCharte de l'Environnement etsurtout nos générations futures.

CCHHIIFFFFRREESS

l 17 milliards de sacs distribuéschaque année en France soit570 par seconde et 170 000tonnes de plastique, utiliséespour cet usage.

l 100 millions d'euros dépenséspour leur élimination.

l 122 millions de sacs présentssur le littoral français de façoncontinue.

l 40 % des sacs de caisse distribués en France sontimportés.

l 4 % de la productionpétrolière mondiale sert à la production des films plastiques.

Le plastique partout en mer

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !

1 Pour en savoir plus : www.ifremer.com

Page 3: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

Incinération !

L orsque ces sacs nesont pas simple-ment abandonnésen mer ou dans lanature, ils sont pour

la plupart incinérés. Or l’inc-inération est un procédé qui poseun sérieux problème de santépublique. Le sac plastique nepermet pas d’autre traitementque l’incinération chère et pollu-ante. En effet, la combustion desmatières fermentescibles contenuesdans les sacs plastique, entraîne laproduction de dioxines (résidusclassés cancérigènes par l’Orga-nisation Mondiale de la Santé).

Ces substances toxiques, résis-tantes et bio-accumulables (elless’accumulent dans les tissus desorganismes vivants) et la vapori-sation de métaux lourds (mer-cure, plomb, cadmium, arsenic)constituent un véritable problèmede Santé Publique.

Par ailleurs, cette combustion con-duit à l’obtention de mâchefersplus ou moins contaminés. Cesderniers sont parfois valorisésdans la construction routière,mais ils contiennent encore desmétaux lourds et des composésorganiques toxiques susceptiblesde polluer les zones où ils sontutilisés, c’est-à-dire parfois à trèsgrande distante du lieu de leurproduction. Le lavage des fuméesdes incinérateurs donne aussi desREFIOM, composés encore plustoxiques que les mâchefers quidoivent être éliminés dans desinstallations de stockage dedéchets industriels spéciaux où ilsvont s’accumuler au fil du temps.En outre, incinérer les sacs decaisse ne produit pas vraimentd’énergie. En pratique, le sac àusage unique est pour les inc-inérateurs un carburant de choixpour entretenir à moindres frais

la combustion à condition de nepas contenir de fermentesciblesdont la charge aqueuse pénaliseleurs propriétés combustibles.Dans tous les cas, le bilan énergé-tique est finalement négatif.Lorsqu’un sac à usage unique estincinéré, la quantité d’énergierécupérée est équivalente au fonc-tionnement d’un ampoule de60W pendant 10 minutes. Cettequantité récupérée en fin de vieest très largement inférieure àl’énergie consommée lors ducycle de vie du sac : extraction desmatières premières, fabrication,distribution, utilisation et élimi-nation en fin de vie.De plus, l’incinération des sacs àusage unique en PE ou PP produitdu Co2 et de la vapeur d’eau, deuxgaz à effet de serre. L’incinérationdes sacs à usage unique contribuedonc au phénomène de réchauffe-ment climatique.

Et la mise en déchargePour toute la partie des déchetsqui n’est pas incinérée, la solu-tion est la mise en décharge.Même si les emplacements sontbien choisis, avec un recouvre-ment convenable des ordures, lesproduits légers comme les sacss’envolent par milliers dans lacampagne, parsemant leschamps, et «décorant» lesarbustes, branches, clôturesd’oriflammes et ban-nières aux couleurs denotre gaspillage.

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HALTE AUX SACS PLASTIQUES !Déclaration de Maathari Wangari, prix Nobel de la Paix 2004, à la conférence de Nairobi

"Les sacs en plastique jetés sur la voie publique contribuent à accélérer l'expan-sion de la Malaria. Ils bloquent les canaux dedrainage où se remplissent d'eau de pluie, offrantaux moustiques un terrain favorable."

Page 4: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

L e compostage est lemeilleur exemple !C’est un procédénaturel qui consisteà placer des pro-

duits fermentescibles dans desconditions (température, humid-ité, oxygénation, présence demicro-organismes du sol, etc.)permettant leur biodégradation.Pratiquement le système, mêmeindustrialisé, est extrêmementsimple dans son principe. Il fautau préalable que le tri sélectifcomplet ait été réalisé, c’est-à-dire que le tri des produitsorganiques de votre assiette et/oude votre jardin : déchets verts,coquilles d’œuf, épluchures,marc de café, os de poulets etc...ait été réalisé. Ce tri nécessite l’u-tilisation de sacs biodégradableset compostables.

Ainsi les dangers liés àl'utilisation des sacs plas-tique sont d'autant plus

faciles à enrayer que des alterna-tives simples et favorables à l'envi-ronnement existent.Outre les solutions que lescitoyens connaissent et utilisentdepuis que le commerce existe(le chariot à roulette, le sac à dos,les cartons, la livraison ou lepanier), des alternatives pra-tiques sont aujourd'hui proposéesdirectement par la majorité desgrandes surfaces.En 2003, l'enseigne Carrefour acommandé à la société Ecobilanune analyse de cycle de vie afinde quantifier et comparer lesimpacts environnementaux dequatre options de sacs qui pour-raient être mis à la disposition deses clients : le sac jetable enpolyéthylène classique, un cabasréutilisable, un sac papier et unsac biodégradable en amidon demaïs. Les résultats ont démontréque "au-delà d’un certain nombrede réutilisations, le cabas réutilis-able est toujours meilleur que lessacs jetables étudiés. Ainsi, pourun nombre d’utilisations supérieurou égal à quatre, le cabas estmeilleur que les sacs jetablesétudiés."2

Ces résultats ont été parfois con-testés notamment concernant lessacs biodégradables en amidonde maïs dont l'utilisation neprend tout son sens quelorsqu'elle accompagne la miseen place d'une filière compost,objectif qui peut être visé dansdiverses régions de France. Maisles résultats de cette étude d’Éco-bilan ont été suivis par la plupartdes enseignes de la grande distri-bution qui, en novembre 2003,suite au succès de notre cam-pagne "Halte aux sacs plastiques"en Corse et à une forte incitationdu Ministère de l'Écologie et duDéveloppement Durable (inter-

pellation par la Ministre,Roselyne Bachelot, aux Assisesde La Baule en septembre 2003)ont décidé ensemble de mettreen place des alternatives en s’en-gageant à diminuer leur distribu-tion de sacs plastique. Le 17novembre 2003, la grande distri-bution annonçait se donner unobjectif de 15 à 20 % de réduc-tion du nombre de sacs distribuésen 3 à 4 ans. Diverses solutionsétaient annoncées : cagettes, etsurtout des sacs cabas réutilis-ables, sur le modèle de la Corse,sont donc proposés dans la plu-part des grandes surfaces depuisdébut 2004. Nous tenons aussi àrappeler et souligner l'acte pio-nnier commis par Leclerc qui apratiquement supprimé dès 1996la distribution massive des sacs àusage unique dans ses magasins.

Sans contester les bénéfices dessacs cabas réutilisables venduspar les grandes surfaces, il estimportant d'en connaître la traça-bilité et leur impact écologique :lieu de fabrication, transport,qualité des matières (dont lesencres), exclure le travail desenfants. Quid de ces cabas quandils arrivent en fin de vie ?

Un an après la déclaration de lafin 2003, la grande distribution aannoncé une diminution de 15 %du nombre de sacs plastiquedistribués : le résultat envisagésur 3 ou 4 ans – fin 2003, aussibien les associations que leMEDD avaient indiqué que c’é-tait beaucoup trop lent – a doncété atteint dès la première année,représentant une économie de2,5 milliards de sacs par an !C’est un premier succès indéni-able, mais on ne peut s'en con-tenter ! Pour nous, Amis du Vent,l'objectif avec le WWF et beau-coup d'autres associations est lafin programmée du sac jetable àcourt terme.

Des alternatives existent

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !

4 2 Résumé de l'ACV des sacs de caisse Carrefour.

Page 5: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

Les sacs fragmentables :une incertitude quant au risque pour l'environnement

A utre solution étudiée par la grande distribution, lessacs fragmentables (non étudiés dans l'ACV deCarrefour) ne sont pas une solution sûre pour l'envi-ronnement. Ces produits fragmentables ne sont pasbiodégradables3 4. Il y a confusion5. Ils peuvent, dans le

meilleur des cas, se réduire en confettis, voire en poussières totale-ment indestructibles et qui vont persister et s'accumuler dans l'envi-ronnement pendant plusieurs siècles. Quel est l'effet de ces micro-poussières sur notre santé ? Risquent-elles de passer dans la chaînealimentaire ?6 7 Ces questions sont pour l'instant sans réponse. Dansl'eau, sans photo-dégradation, ces sacs restent intacts et vont causerles mêmes dégâts à la faune marine.Lors d’un colloque consacré à ce sujet des plastiques dégradables, deschercheurs ont évoqué le fait que, dans certains cas, pour le rendredégradable, les fabricants ajoutent au polyéthylène un additif dedéstabilisation. Les fabricants restent muets sur la nature de cet additif.Quel est-il ? Des études passées et récentes ont été citées, évoquantdes produits toxiques à base de dithiocarbamates, un puissant pesti-cide, qui de surcroît peut contenir des métaux lourds.8 Ces additifsseraient libérés dans le milieu lors de la fragmentation de ces sacs.9 10

Ces mêmes études confirment clairement que ces matériaux ne sontpas biodégradables ni compostables. Dans ces conditions et devant cedébat scientifique, la position exprimée par les Amis du Vent est sansambiguïté. Nous devons constater que ces sacs ne sont par ailleurs pasconformes aux normes récentes sur les matériaux d'emballagebiodégradables11 puisqu'ils contiennent en majoritédu polyéthylène (+ de 85 %) et un ou des additifsnon biodégradables. Il est donc primordial de restervigilant afin que ces sacs fragmentables ne soientpas proposés aux consommateurs.

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !

3 A. Calmon. Evaluation objective de labiodégradabilité des matériaux :mise au point d’une méthode et d’undispositif expérimental. Thèse del’INP de Toulouse, 09 Juillet 1998

4 Labelling biodegradable products, Contract SMT 4 CT97-2167, Final report, 2002

5 P. Feuilloley. Ce plastique faussementbiodégradable. La Recherche, N° 374, Avril 2004

6 Des particules de 10µm ont étéretrouvées dans des sols (travaux en cours à l'université de Lorient)

7 R.C. Thomson et al. Lost at the sea:where is all the plastic ? Science, vol 304, 7 may 2004

8 P. Feuilloley, G. César, L. Benguigui,Y. Grohens, H. Bewa, S. Lefaux.Biodégradation des films enpolyéthylène, conjecture ou réalité?Colloque "Matériaux biodégradableset environnement", Rouen, Mai 2003

9 J. Fritz. Strategies for detectingecotoxicologic effect of biodegrad-able polymers in agricultural appli-cation. Macromol. Symp. 2003, 197, 397-409

10 J. Fritz. Degradation of naturaland synthetic polymers in compostand soil environment. CEN TC 249 WG9, N°109, 2004

11 Norme européenne EN NF 13432.Exigences relatives aux embal-lages valorisables par compostageet biodégradation. Sept. 2000

La réussite de "Halte aux sacs plastiques" Ces initiatives mises en place par la grande distribution en Franceont été provoquées par la campagne "Halte aux sacs plastiques"lancée depuis la Corse par l'association Les Amis du Vent en 1999.L'Ile de Beauté, forte d'une conscience environnementale, a étéexemplaire lors de la mise en place de cette action. Grande distri-bution, institutions, consommateurs et médias ont agi avec dis-cernement. Un fort relais assuré par les médias a ensuite assuré lapropagation du thème.

Récit de la campagne : En 1999, l'association Les Amis du Vent lance un appel à signer"Halte aux sacs plastiques" lors de sa 8ème édition du Festival duVent à Calvi. Il s'agissait d'obtenir un résultat précis et concret dansle domaine de l'environnement et de pointer clairement les gaspillages

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Page 6: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

dont nous sommes tous respons-ables. Pendant 4 ans, nous avonsréalisé une campagne impor-tante auprès de la population etdes médias afin d'informer et desensibiliser sur ce sujet. Nousavons inlassablement rencontrétous les décideurs économiqueset institutionnels afin de les con-vaincre et fait de nombreusesrecherches et études auprès despécialistes et scientifiques surles avantages environnementauxdes différentes alternatives auxsacs à usage unique.En 2002, l'Irlande mettait enplace une taxe sur les sacs plas-tiques et parvenait en un an àréduire de 80 % le nombre desacs distribués. À la lumière decette expérience qui prouvaitqu'un résultat était possible, lesAmis du Vent ont continué leuraction de conseil et de persua-sion auprès de la grande distri-bution insulaire, des institutionset de la population. Avec succès !En 2002 et 2003, deux motionsont été votées à l'unanimité afinde prescrire le remplacement dessacs plastique à usage unique enCorse : la première par le ConseilEconomique, Social et Culturelde la Corse et la seconde par

l'Assemblée de Corse. Des parte-naires et amis des Amis du Vent,tels la Foire de Bocognano, laFoire de Venaco, l’ODARC,l’Hôtel La Villa, le groupe Avis /Ollandini et la Corsica Ferries,convaincus par nos arguments,adoptent progressivement dessacs en mater-bi ou en papierdans leurs activités relayant ainsiconcrètement notre action.

En mai 2003, les 4 enseignesprésentes en terre insulaire(Géant Casino, Système U,Champion et Carrefour) organ-isaient dans leurs magasins, avecl'aide de l'Office de l'Environ-nement de la Corse, une consul-tation auprès de leurs clients afinqu'ils soient partie prenante duchoix de la solution de remplace-ment des sacs plastique. Il fautsouligner le rôle déterminant deMonsieur Charles Capia, directeurdu groupe Casino-Géant enCorse qui a su nous écouter et,convaincu, a pu unifier la grandedistribution insulaire. Lesvotants avaient le choix entre unsac cabas réutilisable en polypro-pylène échangeable gratuitementà vie dans toutes les grandes sur-

faces, un sac en papier et un

sac biodégradable en amidon demaïs. Les résultats sont claire-ment en faveur du sac réutilis-able avec plus de 61 % des suf-frages. Le sac papier arrive endeuxième choix avec 20 % dessuffrages. Depuis le 1er août2003, on ne distribue plus desacs en plastique dans lesgrandes surfaces corses. Le saccabas et le sac papier sont pro-posés en vente à toutes les caisses.À titre d'exemple, en août 2002,les deux supermarchés de Calvidistribuaient 50 000 sacs decaisse par jour, en août 2003,zéro ! Et les consommateurs ontadopté sans problème cette nou-velle pratique qui permet enfinde passer concrètement dujetable au durable.

Ayant atteint une étape, notreassociation a souhaité étendreson action aux autres continentset notamment aux îles de laPlanète et plus largement auxcontinents puisque c'est la Terrequi est une île dans l'infini del'Univers.

"Halte aux sacs plastiques dans les îles"

Parce que les îles possèdent une spécificité géographique et culturelle,parce qu'elles ont une relation particulière et un fort impact sur lesmers qui les entourent, les problématiques environnementales y ont unécho plus important. Les conséquences dans les milieux insulaires sontd'autant plus dramatiques qu'elles touchent un milieu vulnérable entreterre et mer. Nous croyons les insulaires sensibilisés aux dangers quitouchent leur environnement et prêts à changer leurs habitudes. Il estaujourd'hui primordial de les informer sur les méfaits du jetable, d'in-sister sur la courte durée d'utilisation de certains produits et de la dif-ficulté de leur retraitement en tant que déchets. Cette nouvelle cam-pagne, soutenue par Hubert Reeves et son association ROC, a étérelayée par des associations amies avec des résultats probants à l'Ile deRé et à Saint Barthélemy et se propage inéluctablement.

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !

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Page 7: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

Taiwan a interdit les sacs plastique de plastiqueà usage unique dès 2002. En 2003, c'est autour de l'île Maurice de prendre des mesures.En 2003 également, les Corses ont décidéd'imiter ces comportements responsables.Déjà, l'Irlande a instauré une modeste taxepour inciter les gens à prendre l'habitude dufilet, du cabas ou de réutiliser les anciens sacs,par souci d'économie. Et ça marche !

Voilà donc des îles en avance sur les autres quivont vouloir, je l'espère, rattraper leur retard.

• Non seulement parce que ces dérivés pétroliersreprésentent un gaspillage d'énergie(non renouvelable) pour leur fabrication.

• Non seulement parce que leur dispersionenlaidit les paysages.

• Mais aussi parce que de tels sacs ont une util-isation éphémère et deviennent en l'espaced'une journée des déchets jetés à la poubelleou aux quatre vents et polluant la naturepour quelques siècles!

Et je suis horrifié à la lecture de la liste de leursvictimes que la Ligue ROC me fournit concer-nant surtout les espèces marines (cétacés,tortues, et thons par exemple). Ces animaux les

confondent avec des proies ou les absorbentavec elles, et meurent par étouffement. Or lesdéchets solides, dont 95 % seraient des sacsen plastique, sont de plus enplus nombreux dans la mer !Bien sûr, il faut desmesures transitoires pourpermettre des reconversionsdes entreprises de fabrica-tion. Mais vienne le tempsdes envols de cerfs-volantset d'oiseaux, à l'exclusion deceux de sacs en plastique !

C'est pourquoi notre LigueROC et moi-même nous asso-cions à votre campagne.

Chaleureusement.

Hubert Reeves, Astrophysicien,

Président de la Ligue ROCpour la préservation de la faune sauvage.

Les Amis du Vent se sont associés auWWF France et à l'agence de conseilen développement durable et en éco-conception O2 France pour créer lacampagne "Du jetable au durable" oùla problématique des sacs à usageunique en est le socle. Notre associa-tion est actuellement en contact avec lagrande distribution notamment au tra-vers de la Fédération des entreprises duCommerce et de la Distribution (FCD)afin d'accélérer la réduction du nombrede sacs plastique déjà enclenchée. Elleparticipe également au groupe de tra-vail du Ministère de l'Ecologie et duDéveloppement Durable sur ce thèmeet rencontre régulièrement les indus-triels du film plastique afin d'inclureleurs problématiques dans sa réflexion.

Nous voudrions aussi voir étendue laquestion aux «sacs de magasin» (sacsdes grands magasins, boutiques,libraires, marchands de vêtements oud’électronique…), certes distribuésmoins généreusement, mais plus lourdset moins souvent réutilisés. Ilsreprésentent également plusieurs mil-liards d’unités par an en France, etn’ont pas été visés jusqu’à présent parles actions menées en France (alors quepar exemple, la loi Irlandaise les con-cerne également). Les problèmes sig-nalés (ils servent de publicité, voired’aide contre les vols) peuvent êtrerésolus. Et leur non-récupérationactuellement par les collectes sélectivesd’emballages proposées aux partic-uliers (Eco-Emballages les refuse car

trop légers et réputés souillés alors queleur poids est du même ordre que celuides bouteilles plastiques) est une raisonde plus de s’y intéresser.

À ce jour, la suppression des sacs àusage unique n'est pas seulementsouhaitable, elle est à portée de main etnotre énergie, ainsi que celle de nospartenaires, est dirigée vers cet objectifà atteindre dans les mois à venir. Ce quiest possible sur l’Île de Beauté l'est surle continent et sur toutes les îles et nousvoudrions que cet exemple puisse aiderà bannir les sacs de caisse, symbole denotre gloutonnerie consumériste.

HALTE AUX SACS PLASTIQUES !Le soutien d'Hubert Reeves aux Amis du Vent

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Nos objectifs à court et moyen termes

Page 8: HALTE AUX SACS PLASTIQUES

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UX SACSHALTE

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8

Le souffle du VentLe Festival du Vent aime tout ce qui vole sauf les sacs plastiques. Ainsidébute l'appel "Halte aux sacs plastiques" lancé par l'association Les Amisdu Vent en septembre 1999. Nous sommes une association qui organise le Festival du Vent, événementpluridisciplinaire qui allie l'Art, la science, le Sport, l'Ecologie et les DroitsHumains. Chaque année, depuis 1992, vers la fin octobre, Festiventurassemble plus de 700 personnalités qui provoquent un bouquet d'activitéspour les 40 000 passagers du vent qui assistent aux conférences etforums ; concerts ; théâtre de rue ; cirque ; expositions ; espace ludique etéducatif ; créations et performances de plasticiens ; cerf-volant ; mont-golfière ; ULM ; voiles ; édition d'un journal…

Outre la réalisation de cette manifestation qui promeut ardemment ladiversité et le pluralisme de pensée, nous avons lancé différentes actionsenvironnementales et citoyennes (Halte aux sacs plastiques, Sème pas tesPiles, Oui au Papier recyclé). Nous agissons fortement sur la promotion desénergies renouvelables et du développement durable et viable et prônonsla création d'un prix Nobel de l'Environnement.Événement que l'on dit citoyen, le Festival du Vent s'inscrit durablementdans la grande distribution… d'idées.

LES AMIS DU VENTLa Petite Folie, Chemin de Grottazalda, 20260 CALVILe Festival du Vent, 22 rue de Douai, 75009 PARIS T : 01 53 20 93 06 / F : 01 53 20 93 05http://www.lefestivalduvent.com - [email protected] Nous sollicitons votre confiance si vous souhaitez que nous puissions prolonger nosutiles et civiques actions. Merci d'adhérer à notre Association (31 euros) ou de faireun don à votre convenance.

WWF FRANCE188, rue de la Roquette, 75011 Paris T : 01 55 25 84 84 / F : 01 55 25 84 74www.wwf.fr / dujetable-audurable-2004/5.php

02 FRANCEBasile Gueorguievsky31, rue de la Folie Méricourt, 75011 ParisT : 01 43 57 92 02 / F : 01 43 57 94 [email protected]

COMITE FRANCAIS POUR LA BIODEGRADABILITÉ (COBIO)Professeur Françoise Silvestre, Présidente / franç[email protected]

ENSIACETProfesseur Antoine GASET / [email protected]

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