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Groupe Partage Lettre-info n ° 27 janvier 2015 Sommaire Édito ................................................ p. 2 Notre rencontre du 13 décembre : - En revenant de Palestine...........p. 3-4 - La célébration..............................p. 5 Échos : - Sexe et genre................................p. 6 - Prière pour l’unité des chrétiens..p. 7 - Du nouveau à RCF - La maraude....p. 9 - Conférence J-C Guillebaud..............p. 10-11 - Antenne Sociale ..............................p. 12 - Des nouvelles des Vennes................p. 13 - Dates à noter ....................................p. 14 Je suis Charlie ! Des millions de ‘’Charlie’’. Je suis les crayons noirs des vic8mes tuées. Je suis l’encre versée sur le sang répandu. Je suis ample clameur du silence indigné. Je suis sourde colère, je suis de lourdes larmes, difficiles à garder. Je suis la marche lente, ce dimanche de janvier. Je suis de tous les âges et toutes les cités. Je suis des yeux d’enfants aux regards étonnés, mémoire des anciens remémorant le temps. Je suis visage juif, musulman ou chré8en, et flic également. Je suis la croix, le croissant et l’étoile. Je peux croire dans le ciel ou bien je n’y crois pas. Je suis laïcité qui crie liberté. Je suis le vivre ensemble refusant l’amalgame. Je suis l’humaine chaîne et ses panneaux brandis : Solidarité. Je suis le G 50 défilant à Paris. Je ne suis pas l’Europe simplement rassemblée, Je suis Londres et Berlin, et le lointain Moscou. Je suis Athènes et Rome, Chicago, Vancouver, Washington et Bruxelles, Jérusalem aussi. Je suis l’humanité. Je suis les trois couleurs qui floYent au cœur du peuple. Je suis La Marseillaise dans tous les coins de France. Je suis l’histoire en marche et je suis l’avenir. Je suis l’émo8on vive et la raison gardée. Je suis l’amour offert, l’espoir des lendemains Fraternité ! Etienne Fauvet, dimanche 11 janvier 2015

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Groupe Partage

Lettre-info n° 27

janvier 2015

Sommaire

Édito ................................................ p. 2Notre rencontre du 13 décembre : - En revenant de Palestine...........p. 3-4 - La célébration..............................p. 5Échos : - Sexe et genre................................p. 6

- Prière pour l’unité des chrétiens..p. 7 - Du nouveau à RCF - La maraude....p. 9 - Conférence J-C Guillebaud..............p. 10-11 - Antenne Sociale ..............................p. 12 - Des nouvelles des Vennes................p. 13 - Dates à noter....................................p. 14

Je  suis  Charlie  !  Des  millions  de  ‘’Charlie’’.Je  suis  les  crayons  noirs  des  vic8mes  tuées.Je  suis  l’encre  versée  sur  le  sang  répandu.Je  suis  ample  clameur  du  silence  indigné.Je  suis  sourde  colère,je  suis  de  lourdes  larmes,  difficiles  à  garder.

Je  suis  la  marche  lente,  ce  dimanche  de  janvier.  Je  suis  de  tous  les  âges  et  toutes  les  cités.Je  suis  des  yeux  d’enfants  aux  regards  étonnés,  mémoire  des  anciens  remémorant  le  temps.Je  suis  visage  juif,  musulman  ou  chré8en,  et  flic  également.

Je  suis  la  croix,  le  croissant  et  l’étoile.Je  peux  croire  dans  le  ciel  ou  bien  je  n’y  crois  pas.Je  suis  laïcité  qui  crie  liberté.Je  suis  le  vivre  ensemble  refusant  l’amalgame.Je  suis  l’humaine  chaîne  et  ses  panneaux  brandis  :Solidarité.

Je  suis  le  G  50  défilant  à  Paris.Je  ne  suis  pas  l’Europe  simplement  rassemblée,  Je  suis  Londres  et  Berlin,  et  le  lointain  Moscou.  Je  suis  Athènes  et  Rome,  Chicago,  Vancouver,  Washington  et  Bruxelles,  Jérusalem  aussi.Je  suis  l’humanité.Je  suis  les  trois  couleurs  qui  floYent  au  cœur  du  peuple.

Je  suis  La  Marseillaisedans  tous  les  coins  de  France.  Je  suis  l’histoire  en  marche  et  je  suis  l’avenir.Je  suis  l’émo8on  vive  et  la  raison  gardée.Je  suis  l’amour  offert,  l’espoir  des  lendemains  Fraternité  !

Etienne Fauvet, dimanche 11 janvier 2015

De l’ombre à la lumière

Alors que l’heure était encore aux vœux de santé, de bonheur, de paix, est survenu un drame, tissé de haine et de violence, qui n’en finit pas de diffuser ses effets sanglants. Comme lors du 11 septembre 2001, ou lors du massacre perpétré, en 2012, par Merah, c’est la consternation et l’incompréhension qui dominent devant une telle violence. Chacun est atterré, et comme, en 2012, spontanément des réactions de soutien se manifestent. Spontanément, les Français se rassemblent, font corps. Les affiches « Je suis Charlie » fleurissent sur tous les murs pour dire la solidarité dans cette souffrance et dans la défense des libertés  bafouées. La marche unitaire du 11 janvier témoigne d’un vivre ensemble qui dépasse la violence.

Le surgissement a montré que la défense des libertés (liberté de penser, d’écrire, de dessiner et de se moquer…) et de la démocratie est encore chevillée au cœur des Français et des nombreuses nations, qui rapidement ont manifesté leur soutien. Ces réactions sont une lumière dans le drame, une raison d’espérer. Mais, il faudra que dans deux semaines, dans deux mois, la dynamique «  je suis Charlie » fonctionne toujours, que l’engagement ait dépassé la spontanéité. Ce que l’attentat nous a montré est la fragilité des libertés, rien n’est jamais acquis. Il nous a fait aussi percevoir ce qu’est le quotidien de violence vécu par certains pays du Moyen-Orient ou de l’Afrique, victimes de l’obscurantisme et du radicalisme.

Il nous faudra garder ce sentiment solidaire sans tomber ou retomber dans le piège des stéréotypes, qu’il s’agisse de l’angélisme ou des assimilations. Il nous faudra garder un esprit de veille sans retomber dans le découragement et la passivité, qui nous donnent aussi bonne conscience en se déclarant bien impuissants face au cours des événements. Il faut nous remettre en mouvement, en nous rappelant que :

Nous chrétiens, nous sommes engagés dans la société civile pour un vivre ensemble qui passe par la défense des libertés, des valeurs républicaines, en faisant nôtre le combat pour toujours plus de démocratie

Nous chrétiens, nous devons être acteurs dans le dialogue inter-religieux, pour faire triompher la lumière, l’espérance de la foi contre l’obscurantisme.

Bernadette Angleraud, le 11 janvier 2015

Nous empruntons au site de l’Antenne Sociale cet édito, dans lequel

nous nous sommes reconnus. Un site que nous vous recommandons : http://www.antennesocialelyon.org

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« Quelques mots

en revenant de Palestine...» A son retour de Palestine - où il s’est rendu plus de vingt fois - nous avions invité

Gérard Authelain à venir nous parler de ce qu’il fait là-bas... Il nous a généreusement partagé son expérience, ses réflexions et ses interrogations.

Gérard considère qu’il y a deux grandes formes de soutien à la Palestine : d’une part, la conscience politique de la situation et les prises de position qui en découlent, d’autre part, l’action concrète de soutien en différents domaines économiques, sociaux, culturels...

Il importe, dit-il, de tenir les deux bouts de la chaîne.

La ville de Bethlehem, celle qu’il connaît le mieux, est un site très significatif. Les touristes qui y affluent sont pris en charge par des organismes de tourisme israéliens et, après avoir visité en files serrées l’église de la Nativité, repartent dormir en Israël, sans avoir rien vu de la ville, ni participé en rien à la vie économique du lieu. A un kilomètre de là, se dresse le mur qui sépare Bethlehem d’Israël, avec tours de contrôle, check-points et militaires israéliens qui patrouillent.. Mais les itinéraires touristiques n’emmènent pas les pélerins, croyants ou non, dans ce

quartier nord où ils pourraient longer le mur qui est l’une des souillures et des meurtrissures de la ville ; on ne leur montre pas la colonie construite illégalement... Ils repartent, sans avoir rien vu de ce qui fait le scandale de la situation politique actuelle.

Et pourtant, Bethlehem, par son architecture remarquablement restaurée, par ses dédales de ruelles et d’escaliers, la multitude de ses clochers et de ses minarets, l’effervescence de ses marchés et de sa vie quotidienne, parle vraiment de ce qu’était la Palestine avant la décision d’implanter l’Etat d’Israël...

Le «droit biblique» ?Il faut dénoncer l’emprise des concepts religieux sur l’organisation politique des

territoires, ce «droit biblique» qu’invoque les colons : une imposture idéologique au nom de laquelle ils justifient le vol de récoltes, l’occupation de terrains, la destruction de maisons.

Ce qui se passe aujourd’hui au nom des religions (juive, musulmane ou chrétiennes de toutes obédiences), dans ces bassins d’histoire que sont Bethlehem, Jérusalem, Hébron, Jéricho, n’est pas à l’honneur de ces dernières. Le lien établi entre la lecture religieuse des textes et les choix politiques est un cancer à éradiquer.

Préparer un «après les armes».Gérard est arrivé en Palestine le 4 novembre 2014, chargé d’une mission confiée

par une Plateforme de villes européennes pour le développement de Jéricho. L’objectif est à la fois économique, touristique, social, éducatif et culturel. Ce dernier domaine étant celui où il intervient.

« Je tiens à préciser avec force le pourquoi de mon choix pour une action culturelle et éducative. Il s’agit bien d’une résolution politique et non d’un dérivatif altruiste pour populations en déshérence.»

La Palestine est un pays occupé : qu’en sera-t-il dans cinq, dix, vingt ans ? Palestine indépendante ? Ou guerre généralisée au Moyen Orient ? En tout cas, il faut jouer - par conviction - l’option optimiste plutôt que catastrophique. Il faut donc aider cette population à se préparer à un «après les armes».

«Quand je réunis des enfants ou des ados pour les faire chanter, je ne fais pas du délassement, du loisir... Je propose du travail, de la réflexion, de l’inventivité. Je n’apporte pas des modèles culturels occidentaux. J’aide les orientaux à pouvoir s’insérer dans un monde où la culture occidentale leur arrive massivement, par paraboles et Youtube, pour qu’ils n’en deviennent pas esclaves mais puissent aussi la maîtriser... Et surtout on leur donne la fierté de leur patrimoine poétique, musical, artistique... Quand on lit des poèmes comme ceux de Samih Al Qassim, on est dans la terrible réalité, avec une formulation qui est d’un autre ordre que les slogans proclamés au gré des manifestations.

Notre rencontre du 13 décembre...

3

Un soir, à Jéricho...Il suffit alors d’entendre, le soir du concert à Jéricho, Sarah, 16 ans, proclamant du

haut des gradins le poème «Roubama» («Je résisterai»),pendant qu’en guise de refrain, par trois fois, un groupe d’une quinzaine d’enfants et adolescents font un choeur parlé-rythmé sur ce même poème, comme l’écho d’une réalisation de la résistance en marche. Quand on a assisté à ce moment unique, on comprend que la culture est autre chose qu’une récréation ou un passe-temps.

Pour moi, culture et enfance sont indissociables. Quand on a vu la conviction avec laquelle les jeunes, âgés de 10 à 16 ans environ, ont proclamé et chanté Mahmoud Darwich, Nelson Mandela, l’hymne palestinien de 1947, et autres pièces racontant l’histoire actuelle de leur pays, en référence à la libération vécue par les autres peuples de la planète, on se dit que cette enfance n’a pas besoin qu’on la prenne en pitié. Pour moi, cette enfance a un visage autrement dynamique et mobilisateur que les images dou-cereuses de la crèche entre le boeuf et l’âne gris.

Message de Noël et prise de paroleJe pense qu’il y a là une convergence

possible avec le message évangélique délivré en filigrane à travers le récit de Noël. Le sursaut auquel on est appelé aujourd’hui, c’est d’aller au-delà du merveilleux pour retrouver ce qui nous incarne comme authentiquement humain. Or, à la source, à la naissance de toute humanité, il y a d’abord la parole.

Au commencement était le Verbe. Les réflexions sommaires sur la loi naturelle m’insupportent. La loi naturelle, c’est celle de la jungle. Israël est le plus fort et donc ce serait dans la nature d’avaler le plus faible, la Palestine.

Ce qui est humain, c’est que la parole justement peut inverser cette loi dite naturelle et rétablir une plus juste organisation des modes de vie sur terre. Et la prise de parole, c’est justement ce qui définit la culture, la maîtrise de la pensée humaine sur la fatalité. En Palestine comme en France,je me bats pour qu’il n’y ait pas de sélection parmi les jeunes avec qui on va monter un spectacle. Tous ont droit à exprimer ce qu’ils portent, à condition qu’ils se donnent la peine de travailler au meilleur moyen de le transmettre.

On pourrait aisément dire que pour beaucoup de Palestiniens présents lors du concert, le verbe de Samih Al Qassim s’est fait chair par la parole de cette jeune Sarah, du haut des gradins surplombant la foule au pied de laquelle coulait l’eau de la source alimentant Jéricho.»

Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison Tu pilleras peut-être l'héritage de mes ancêtres Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens Mais je ne marchanderai pas O ennemi du soleil Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veinesje résisterai.

Je résisterai. 

Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère 

Tu falsifieras peut-être mon histoire Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs 

Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes O ennemi du soleil 

Je jure que je ne marchanderai pas Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines 

Je résisterai

Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas

Je travaillerai peut-être à la carrière comme porte faix, balayeur des rues

Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être nu et affamé

Mais je ne marchanderai pas O ennemi du soleil

Et jusqu'à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai

S.C.

4

Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière,

afin que tous croient par lui.Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière...

(Jean (1, 6-8, 19-28)

Quelques passages de notre commentaire de l‘Evangile qui s’est appuyé sur le message du pape François lors de la Rencontre mondiale des mouvements populaires (24 octobre 2014).

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas » Au milieu de notre monde, ce Messie, par notre témoignage, est-il mieux connu ?

« Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la lumière.» Au milieu de notre monde, sommes-nous de ceux qui rendent témoignage à la lumière ?

Jean Baptiste, étonne, interpelle ses contem- porains. Un Messie est attendu. Serait-ce lui ? Chaque homme porte en lui une attente, qu’on n’arrive pas toujours à formuler. Arrive un homme vrai et sincère : la question se réveille.

« Chaque homme porte en lui un désir très concret, dit le pape François, un désir qui devrait être à la portée de tous. Pourtant, ce désir, cette espérance semble de plus en plus éloigné pour la majorité des gens qui attendent une terre, un toit, un travail. C’est étrange, mais si j’en parle, certains disent que le Pape est communiste. Ils ne comprennent pas que l’amour des pauvres est au cœur de l’Evangile. Une terre, un toit, un travail, ce sont des droits sacrés pour tout être humain. Exiger cela n’est pas du tout étrange, c’est la doctrine sociale de l’Eglise.»

« Je suis la voix qui crie dans le désert » répond Jean-Baptiste à ceux qui l’interrogent. Et moi, suis-je sincère, suis-je vrai ? Assez vrai pour interpeller, pour déranger ?Suis-je témoin ? Saurai-je dire à mes collègues ou interlocuteurs : « Il est au milieu de vous, il est même au-dedans de vous, dans vos désirs profonds, de partage, de solidarité ».

« La solidarité, dit le pape François, c’est lutter contre les causes structurelles de la pauvreté, l’inégalité, le manque de travail, de terre et de logement, le déni des droits sociaux et du travail. « La solidarité c’est affronter les effets destructeurs de l’empire de l’argent« Quel beau changement que de voir les peuples en mouvement, en particulier leurs membres les plus pauvres et les jeunes. Alors, oui, on sent le vent de la promesse qui ravive l’espoir d’un monde meilleur. Mon désir est que ce vent se transforme en un ouragan d’espérance.»

« Celui qui se tient au milieu de vous, vous ne le connaissez pas »,lance Jean-Baptiste aux prêtres et aux lévites, des spécialistes en religion dont l’esprit et le coeur brillaient par leur absence. Si nous le désirons, si nous sommes disponibles, Jésus peut être là, au cœur de nos vies.Saurai-je répondre si on m’interroge ? Si j’aime le Christ, ça se voit, ça se touche.

Le pape François encourage ainsi les « mouvements populaires » : « Continuez votre marche, vous faites du bien à nous tous. C’est une bénédiction de l’humanité. »

Léonard de Vinci

Jean le Baptiste

La célébration du 13 décembre..

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Judith Butler

Un nom d’abord : celui d’une philosophe américaine, née en 1956, Judith Butler, qui se situe au confluent du féminisme à l’américaine et de la théorie des « queers » (mot qui signifie « bizarre », « étrange » et qualifie les personnes qui revendiquent leur marginalité de gays, de transsexuels, etc.).Le livre de Judith Butler, paru en 1990 et traduit en français en 2005 a pour titre : « Troubles dans le genre – Le féminisme et la subversion de l’identité ». L’auteur va au bout de la nécessaire distinction entre le sexe biologique, donné par la nature, et le marquage social, qui vient de la culture.Son cadre de pensée est très hétéroclite et elle s’appuie beaucoup sur des situations à la marge, des cas particuliers. Il ne s'agit pas de les rendre normatifs ! Mais elle donne à penser. La souffrance des personnes concernées, prises dans des rapports de domination ou d'exclusion, est réelle et mérite notre attention.

D’où vient ce courant de pensée ?

Il s'agit d'un champ de recherche né aux Etats-Unis, en lien avec la réflexion féministe, beaucoup plus poussée et revendicative qu'en France. Elle fait suite au constat de l'extrême variété des pratiques culturelles propres aux humains : de grandes différences existent dans la répartition des rôles selon les sexes, l'organisation de la parenté, la ritualisation autour de la puberté, le statut des jeunes, etc.Se pose alors la question : qu’est-ce qui est « naturel » et qu’est-ce qui ne l’est pas ?

« Sexe et genre », pas de panique !

C’était le titre de la conférence donnée par Marie Christine Bernard, invitée de Chrétiens de l’Ain en Recherche. Nous avons retrouvé, avec plaisir et intérêt, cette théologienne laïque, spécialisée en anthropologie, enseignante à la faculté catholique d’Angers et auteur de plusieurs livres.

Elle était déjà venue en novembre 2013 nous encourager : « Cette Eglise que nous sommes, vivons-la ! » (V. La Lettre-Infos n° 21).

Cette fois-ci, elle est venue nous informer - et nous rassurer ! - sur un nouveau courant de pensée qui en surprend et en inquiète beaucoup.« Depuis deux ou trois ans, déferle sur notre pays un vaste courant de pensée et de recherche gravitant autour de la question

du « gender » (dite du « genre », en français). On ne peut pas l’ignorer. Il importe que les chrétiens soient au rendez-vous des grandes questions d’avenir, et aient le courage d’aborder celles qui concernent l’être humain.» Voici quelques « flashes » sur cette conférence, donnée à Bourg, le 22 novembre, à la Maison J-M-Vianney.

Il ne s’agit pas d’indifférenciation sexuelle ! Au plan biologique, sauf exception, il reste de l’humain/mâle et de l’humain/femelle. Prendre en compte la réflexion sur le genre ne signifie pas changer cela ! Mais tirer les conséquences du caractère relatif de la distribution des rôles, de la définition du féminin et du masculin et progresser vers une meilleure reconnaissance pratique de l’égale dignité de l’un et de l’autre. Il faut sortir du rapport de domination toujours plus ou moins larvé. Le lien de parité dans la différence reste à inventer.

La nature de l’être humain, c’est d’être culture. L’inné et l’acquis seront toujours indissociables. Au mieux, on repère des dispositions « naturelles ». Mais ce qui en résulte est produit de culture. Et ce que percevons comme « naturels » est ce qui relève de notre culture familière.Par exemple, on sait maintenant que l’intuition se développe chez ceux qui ont dû se construire dans l’adversité. C’est le cas des femmes dans un monde dominé par et organisé pour les hommes, ou des homosexuels dans un milieu qui leur est hostile.

Il n’y a pas de « théorie du genre » mais des recherches sur le genre.

Il faut remettre en cause les définitions a priori de : «être homme», «être femme». Cela ne convient plus à leur égalité de dignité. Il faut sortir de la domination toujours présente de l’homme sur la femme.

Tout va-t-il changer ?...

Nature ou culture ?

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Niveau 3 : L’orientation sexuelle.Le modèle qui nous rassure, c’est celui d’un homme et d’une femme qui se désirent mutuellement.Le problème, c’est que la sexualité n’est pas exclusivement cela. L'attirance peut être homo ou bi-sexuelle, et la répulsion hétéro, sans que cela relève d'un choix. Car la relation sexuelle est distincte du projet de procréation : une distinction qui n’appartient qu’à l’être humain.Notre identité est toujours en cours d’achèvement : on peut avoir des séquences homosexuelles au cours de sa vie, c'est souvent le cas pendant l’adolescence. Si ces situations se vivent désormais au grand jour, il reste que la souffrance n’a pas disparu. Le mal-être social des personnes homosexuelles est encore très actuel, et le taux de tentatives de suicide reste élevé chez elles.

Niveau 1 : Le sexe biologique, qui n’est pas remis en cause, ni les fonctions physiologiquement différentes quant à la procréation qui y sont liées.

Niveau 4 : Même dans le cas de l'hétérosexualité, on peut être attiré par le masculin ou le féminin de l’autre. Une femme de genre masculin peut être attirée par le côté féminin de l’homme…C'est difficile pour un homme d’intégrer son féminin, pour une femme d’intégrer son masculin, quand faire cela est considéré autour d'eux comme une perte de leur identité. C'est pourquoi il est important de s'approprier ces questions, ce champ de recherche, très stimulant. Lorsque l’hétéro-sexualité revendique l'exclusivité en vertu de la nécessaire procréation…cela pose question : car l’être

humain ne doit jamais être utilisé pour autre chose que pour lui-même.

Niveau 2 : Le genre.Il n'est pas naturel, mais défini culturellement. Ainsi, chez nous, serait de genre

masculin : l’autorité, le goût de l’exercice physique, la recherche de la réussite sociale…et de genre féminin : la sensibilité, le sens de l’écoute, le goût du soin…

Or, tout humain est un mélange de tout cela, quel que soit son sexe biologique. Ainsi, chacun est d'un genre dominant : on peut être une femme de genre féminin ou de genre masculin, idem pour un homme/mâle. Dans ce sens il y a du masculin et du féminin en chacun de nous. Nous serions beaucoup plus épanouis si nous laissions vivre en nous l’un et l’autre.

On lit dans nos bibles qu’Adam demande à Dieu une aide. Mais le mot hébreu signifie « Au secours ! ». Avoir besoin les uns des autres fait partie de l’identité humaine : c’est ce rapport qui nous constitue. La différence sexuelle est la matrice de la différenciation : l’homme se découvre tel grâce à la femme qui se découvre telle grâce à l’homme.

Si Dieu se révèle à travers l’humain, c’est à partir de la manière d’être de

Jésus. Or, dans l’épisode de la Cananéenne, Jésus accueille même ce qu’il n’avait pas prévu. Il commence par répondre qu’on ne jette pas aux chiens (les païens) le pain des enfants (Israël). Puis, plein d’admiration devant la foi de la femme, le juif Jésus met en cause les repères hérités de sa propre cutlure : il découvre que le Dieu d’Israël se révèle au monde entier…N’ayons pas peur, nous non plus, lorsque nos propres lignes bougent !

C’est tout un champ de réflexion qui s’ouvre pour les chrétiens et il importe d’être au rendez-vous de ces questions. Or l’Eglise a pris beaucoup de retard. Il reste beaucoup de peurs. Un document nuancé est paru sur le sujet, mais il faudrait que l’Eglise traduise la miséricorde non seulement dans la pastorale, mais aussi dans le magistère. La foi et la raison doivent aller ensemble. L’Eglise cantonne encore les femmes dans des rôles prédéfinis. Elle a du mal à leur donner leur place et reste attachée à la notion rassurante mais inadéquate de complémentarité. Comme si l’homme et la femme étaient déjà préconstitués et qu’il suffisait qu’ils « s’emboîtent » ! C’est grotesque. La relation homme/femme est en fait dialectique : l’un fait l’autre et réciproquement, et toujours dynamique. L’un s’invente par l’autre et réciproquement. Dès qu’on veut figer cela, il y a violence.

V i v o n s n o t r e b a p t ê m e , e n

nourrissant notre réflexion, en la partageant avec des amis et en faisant remonter tout cela, avec respect, à l’autorité. Que notre analyse devienne une énergie pour toute l’Eglise.Continuons à être veilleurs, attentifs à ce que nous dit le monde d’aujourd’hui, soucieux de la dignité de l’être humain et confiants dans son épanouissement.

« N’ayons pas peur » !

Parce le sexe est un lieu de démaîtrise ;il révèle qu’on n’est pas tout. Il demande de faire confiance à l’autre, sur lequel on n’a pas la main. On n’a pas la clé du « 7ème ciel » !

Adam et Eve

Pourquoi a-t-on peur de la sexualité ?

Evangile et interpellation culturelle

Quatre niveaux dans le processus qui permet de devenir pleinement soi-même : 

Les chrétiens et le genre :

Suzanne Crouzier

L’Eglise et le genre

Quel peut être l’apport des chrétiens en marche ?

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Jésus, la Samaritaine et nous. Comme tous les ans depuis quelque

temps, les communautés chrétiennes de Bourg et des environs ont proposé un temps de partage sur le texte évangélique qui conduit la Soirée de Prière pour l’Unité des Chrétiens. Cette année, ce sont les Eglises du Brésil qui ont proposé le chapitre IV de l’Evangile de Jean : un texte long, mais familier à nos oreilles : celui de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine, au bord d’un puits ; et d’une demande : "Donne-moi de l’eau", qui va nous entraîner loin de ce simple puits. Deux intervenants se sont partagé la tâche : Françoise Mesi, nouvelle pasteure de notre paroisse protestante et Louis Josserand, prêtre à la chapelle des Vennes A Françoise Mesi revenait la présentation du cadre du récit : se trouver en Samarie ; parler avec une femme ; parler d’eau puisée et d’eau vive ; parler des "pères", et du lieu où rencontrer Dieu ; parler de don, d’un prophète et du Messie… A Louis Josserand, les étapes de l’échange entre Jésus et la femme, puis les choix que celle-ci va devoir faire : fuir ? revenir ? en parler ? et comment ? Il s’agira donc de sa propre "mise en route" et, dans la discussion qui a suivi, de la nôtre. Au total, une bonne soirée de travail et de partage… comme toujours vécue par peu de présents (22). Mais, cela a permis à tous ceux qui le désiraient de poser les questions auxquelles ils tenaient. Une bonne, et même une très bonne soirée.

Daniel Guichard

En revanche, le 20 janvier, la chapelle des Vennes était pleine de fidèles venus de plusieurs églises chrétiennes présentes sur Bourg : l’Eglise Protestante Unie de France (c’est le nouveau nom de l’Eglise Réformée, depuis la réunion des Eglises Luthérienne et Calviniste), l’Eglise Pierres Vivantes, l’Eglise Protestante Evangélique et l’Eglise Catholique. Des jeunes de la Communauté du Chemin Neuf animaient les chants.

Voici l’un des textes qui nous ont aidés à prier :

Dieu tout-puissant, répands sur nous le souffle d’unité au sein de notre diversité.Insuffle en nous le respect qui permet d’accueillir et fait de nous une communauté.

Réchauffe nos coeurs pour unir ce qui est divisé et pour guérir ce qui est blessé.Insuffle en nous la grâce qui fait vaincre la haine et nous libère de la violence.

Répands sur nous ta vie qui a affronté la mort et en est victorieuse.Béni soit le Dieu de miséricorde qui est Père, Fils et Saint-Esprit

et qui fait toutes choses nouvelles.

La soirée de prière pour l’unité des chrétiens

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RCF : Radio Chrétienne Francophone, un réseau de 63 radios locales RCF-Pays de l’Ain : 93.9

En cette année nouvelle, RCF - créé en 1982 - fait peau neuve.

Une évolution, préparée depuis un an et qui se traduit par : • une nouvelle identité sonore et visuelle (admirez ci-dessus le nouveau logo aux couleurs éclatantes), • une nouvelle grille de programmes, que vous trouverez dans les églises et sur Internet. • un nouveau site Internet et une présence sur Twitter et Facebook. ( Si vous avez manqué une émission, RCF s’écoute aussi sur rcf.fr/radio/rcf01)

Comme le rappellent G. Stoetzel, président de RCF-Pays de l’Ain et Isabelle Berger, directrice d’antenne : « Une radio renouvelée, oui, mais une radio qui reste fidèle à son identité de radio chrétienne et de proximité. Une radio qui donne envie de comprendre et d’aimer le monde. Une radio qui veut partager la joie de vivre et de croire avec le plus grand nombre ». Son nouveau slogan : « La joie se partage ! »

De nombreux bénévoles ont rejoint, le jeudi 6 janvier, l’équipe de RCF-Pays de l’Ain pour découvrir toutes les nouveautés... avant de partager un buffet sympathique.

« Nous avons repris les maraudes à la Croix-Rouge sur Bourg. Tous les soirs, passage à la gare à 20 h, puis à 20 h 30 à Notre-Dame. Si vous connaissez des personnes qui ont besoin de parler, d’un petit moment de chaleur humaine, d’une soupe bien chaude, café, couvertures, bonnet, écharpes, ils pourront compter sur nous. Une équipe de quatre personnes est présente chaque soir ».

Silvana Leclair

Les maraudes de la Croix-Rouge

RCF : Un nouveau visage

Et n’oubliez pas : pour vivre, RCF a besoin de notre générosité !

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ÉCHOS 1

« Un nouveau monde respire déjà …»

L’amphithéâtre d’Alimentec et ses deux salles adjacentes étaient combles ce 26 novembre : à l’occasion de son 25ème anniversaire, le

cercle Condorcet de Bourg, avait invité Jean-Claude Guillebaud, écrivain et journaliste,

Le commencement d'un monde.

Fin d'une hégémonie occidentaleet émergence d'une modernité métisse

D’emblée, Jean-Claude Guillebaud nous a demandé à ne pas céder à la désespérance.

Il nous a résumé son parcours : des années passées comme correspondant de guerre, « préposé aux catastrophes », au milieu des tueries et des tragédies du monde. Au bout de vingt-six ans lui vient le désir d’arrêter, pour réfléchir aux gigantesques mutations qu’il voit venir. Il publie alors une série de livres, dont Le Commencement du monde est le dernier. Ce sont des enquêtes sur le désarroi contemporain de nos sociétés, qui en abordent les cinq grandes mutations : économique, numérique, génétique, écologique et géo-politique.

Tou t es t par t i , pour Jean-C laude Guillebaud, du discours de G.W. Bush en 2002, après le 11 septembre, sur « la croisade de l’axe du bien contre l’axe du mal », dans lequel, en situant l’Occident comme seul monde civilisé face au reste du monde barbare, il ressuscitait la thèse de Samuel Huttington (1993) sur le choc inévitable des civilisations. Un texte qui affirme que les conflits de demain ne seront pas idéologiques, comme l’était la guerre froide, mais plutôt culturels,

J. C. Guillebaud a voulu montrer l’absurdité de cette thèse. A ses yeux, nous sommes dans un mouvement ambivalent.

Certes, au premier plan de l’actualité, on note des phénomènes identitaires, fonda-mentalistes et nationalistes.

Mais à un niveau plus profond, on observe un mouvement qui rapproche les cultures les unes des autres. Si le monde nouveau est porteur de menaces, il l’est aussi de promesses.

Par a i l leurs, on constate que les civilisations sont évolutives et que leurs frontières se déplacent au fil du temps.

Quant aux conflits annoncés, ils sont en fait surtout internes aux civilisations : c’est le cas aujourd’hui de Daech.

La supériorité occidentale est très récente. Pensons à la stupéfaction des Croisés découvrant en 1204 l’opulente Constantinople et ses 500 000 habitants ! Et se souvient-on que l’imprimerie, que nous nous flattons d’avoir inventée en 1460, l’avait été par les Chinois dès 868 ?

Comment l’Europe des XVIème et XVIIème siècles a-t-elle pu rattraper son retard et devancer, pendant quatre siècles, toutes les autres civilisations (qui dans le même temps se figeaient dans leurs traditions) ?

Elle y est parvenue en se remettant sans cesse en question et en devenant quatre fois hégémonique : par sa supériorité militaire, qui lui a permis de coloniser le monde ; par sa supériorité sur les plans économique, technologique et culturel.

Aujourd’hui, l’Europe est en train de perdre cette hégémonie. La parenthèse, qui a duré quatre siècles, se referme. Nous n’incarnons plus à nous tout seuls la modernité.

Une manifestation de cette perte est la crise économique de 2008. Sait-on qu’alors ce sont le Brésil et l’Algérie qui ont proposé de prêter de l’argent à l’Europe ?...

L’hégémonie technologique s’efface aussi. Nous pensons à tort que la haute technologie reste notre apanage, sans voir que d’autres pays en deviennent capables eux aussi : la Chine, par exemple, fabrique elle-même ses TGV.

Même chose sur le plan de la supériorité culturelle. La barbarie des djihadistes de Daech (souvent analphabètes) nous font oublier que dès le 14ème siècle, de jeunes intellectuels

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musulmans « rouvraient les portes de l’interprétation » du Coran…

Mais cette perte est-elle une ca-tastrophe ? Faut-il vraiment se lamenter, quand on songe que le 20ème siècle, encore marqué par notre hégémonie, fut le siècle le plus sanglant de toute l’histoire ?

Nous entrons dans une modernité métisse et nous devons partager avec d’autres la définition de ce qui est moderne. Même le Japon a désormais une culture radicalement métisse : son système scolaire s’est inspiré du système scolaire prussien tandis que le statut de l’empereur s’inspirait de la royauté de droit divin française…

En fait, nous sommes depuis longtemps dans le métissage, car les cultures vont à la rencontre les unes des autres et se fécondent mutuellement. Des pays musulmans ont désormais des taux de fécondité comparables à ceux des pays occidentaux. Des pays africains rédigent des déclarations de droits humains où est reconnue la liberté individuelle

et proposent même d’ajouter le principe de solidarité.

Cette modernité métisse n’implique pas des sociétés métisses. Sans se faire les chantres béats du multiculturalisme, il n’y a ni à redouter ni à se plaindre d’un enrichissement réciproque entre les cultures, et du com-mencement d’un monde nouveau.

Mais il faut dénoncer le pessimisme français et sa délectation morose. En reprenant la phrase de Ghandi : « Un arbre qu’on abat fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse », on peut dire que les médias ne nous parlent que des arbres qui tombent…

Alors qu’on pourrait citer, par exemple, les nombreux bénévoles qui militent dans l’ombre et qui sont « les sentinelles du désastre » ; ou bien le Mouvement des Indignés ; ou bien remarquer que si les jeunes des années 60 avaient pour héros Che Guevara, ceux d’aujourd’hui vénèrent Mandela, Martin Luther King, ou Gandhi, pour leur non-violence !

Nombreux sont les colibris (*) qui « font leur part »…

Ce n’est ni dans le monde politique, ni dans les institutions, ni dans les médias, mais dans la société civile que s’invente le monde de demain.

Méfions-nous des « prophéties auto réalisatrices », celles qui deviennent vraies quand on cède à l’inquiétude qu’elles font naî t re. Ayons conf iance. Soyons des redresseurs d’espérance !

Et écoutons le nouveau monde :« Il respire déjà »…

Merci au cercle Condorcet et à Jean-Claude Guillebaud, pour cette conférence qui nous a mis en appétit…

Quelques suggestions pour poursuivre la réflexion :

- LIre sur Internet une interview sur le même thème, publiée par Foi et Culture : http://www.ofc.cef.fr/actualites/dossiers/mondialisation/le-commencement-d-un-monde-par-jean-

claude-guillebaud-.html- Regarder une courte vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x70491_le-commencement-d-un-monde-de-jean_creation- Consulter le site du Cercle Condorcet qui a mis en ligne la vidéo de la conférence.

http://cerclecondorcetbourgenbresse.blogspot.com/ Suzanne Crouzier

* Le «colibri» fait allusion à une légende amérindienne : « Un jour, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part».

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●L’Antenne Sociale a un double but : « Recevoir, capter, partager des faits et des réflexions

de notre société, y réfléchir et les redire, en exprimant la pensée sociale chrétienne à partir de l’Evangile, des encycliques et des principaux textes épiscopaux … ». Une réflexion à la fois humaine et chrétienne sur les problèmes de notre société, pour comprendre et agir localement.

Le groupe local de Bourg-en-Bresse de l’Antenne Sociale de Lyon compte une vingtaine de personnes réunies autour d’Etienne Fauvet. Nous avions choisi pour la rentrée 2014 un thème multiple qui s’est révélé, en janvier, d’une brûlante actualité :

« Cultures, racisme colonial, laïcité et religions, communautarisme et crise sociale aujourd'hui »

● Notre rencontre de septembre 2014 a eu pour objectif de relever et d'analyser les tensions entre les Français d'ici ( les «Gaulois») ... et les autres, qu'il s'agisse de tensions avec les musulmans, français ou non, de chrétiens ou d'agnostiques

Toutes les tensions que nous avons observées et les éléments positifs de rencontre entre ‘’blancs’’ et ‘’colorés’’, Français et étrangers, chrétiens et autres religions… sont conséquence d’une histoire faite de colonisations, racisme, laïcité, cultures différentes…Histoire de rencontres et souvent de crises !

● A notre réunion de novembre, afin de mieux comprendre les réactions d’aujourd’hui, en particulier la montée de l’islamophobie, nous avons cherché à les resituer dans cette histoire qui est notre histoire commune, à l’aide de textes tels que ceux-ci :

- Tareq Oubrou, regard d’un théologien musulman.- Cardinal Tauran, vision chrétienne des relations entre chrétiens et musulmans.- Daniel Vernet journaliste, sur le fascisme islamique.- Henri Tinc, journaliste, l’archipel des Sunnites, etc...

● A la rencontre du 23 janvier, nous avons partagé nos approches des événements récents et constaté combien notre réflexion commune est en prise sur l’actualité... et sur l’avenir.

● Notre prochaine réunion aura lieu le 13 mars, de 17 h à 19 h, à la M a i s o n J e a n - M a r i e Vianney. Nous y pour-suivrons notre réflexion sur l’actualité. Elle est ouverte à tous.

Vous pouvez l i re des comptes rendus de nos réunions et avoir accès aux articles cités ci-dessus, en vous rendant sur le site :

http://www.antennesocialelyon.org/reflexions/travaux-des-groupes/

L’Antenne sociale, une équipe à Bourg-en-Bresse

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La chapelle des Vennes qui accueille les réunions de Partage et, chaque dimanche, un bon nombre d’entre nous, va connaître bientôt un changement important, puisque Louis Josserand, qui l’animait depuis de longues années, part à la retraite.

Dans cette perspective, le Conseil Pastoral de Paroisse de la communauté des Vennes a proposé aux fidèles de s’exprimer sur ce qui les rassemble en ce lieu. Courant octobre 2014, 115 témoignages écrits ont été transmis au CPP, représentant (compte tenu des témoignages écrits en couple ou en famille) plus de 150 personnes.

Une synthèse a été faite et présentée à Mgr Roland, qui a participé à une séance du Conseil Pastoral ; elle a également été communiquée aux paroissiens.

Le Conseil Pastoral la commente ainsi :« Vous qui avez ce document entre les mains, nous vous invitons à vous laisser

toucher par ces paroles simples et vraies. A entendre comment les croyants qui s’expriment ici dans leur diversité, sont mobilisés dans leur vie par l’Evangile qui donne force et sens à leur quotidien. A entendre comment, individuellement et communautairement, ils sont en marche à la suite du Christ serviteur, attentifs aux plus fragiles et aux blessés de la vie.

La communauté des Vennes est un des membres du corps que constitue l’Eglise, comme le dit l’apôtre Paul (1 Co 12, 1s) « Si le tout était un seul membre, où serait le corps ? ».

Elle se tourne avec confiance vers l’Eglise diocésaine qui, avec elle, a la charge de son devenir.»

DES NOUVELLES DES VENNES

Un bon plan :ou : « Comment donner gratuitement des confitures maison ... et payer pour les racheter » !

La communauté des Vennes qui a été amenée à héberger des demandeurs d’asile s’est posé la question du comment

faire face aux dépenses occasionnées par ces accueils et par des aides à des personnes en difficultés. Une « commission solidarité » a alors été créée.

Mais comment remplir la caisse de cette commission ? Des propositions ont vu le jour dont une a été mise en place rapidement, à savoir

l’organisation d’une vente de « confitures maison » un dimanche à l’issue de la messe. Un appel est lancé à la communauté, qui renvoie tout de suite un écho positif :

framboise, abricot, cerise ou orange, les pots affluent en nombre important et, le 9 novembre, grâce à la générosité des membres de la communauté des Vennes, la vente s’effectue avec enthousiasme !

Bilan de l’opération : 692 € qui ont déjà permis plusieurs aides ponctuelles. Les confitures artisanales qui ont été appréciées feront sûrement l’objet d’une nouvelle vente dans l’année car la cagnotte sera vite dépensée et les appels à l’aide sont nombreux.

Liliane OstrowskiResponsable de la commission solidarité

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- Samedi 31 janvier La fraternité peut-elle sauver le monde ? Conférence de Guy Aurenche, président du CCFD : à 20 h, Salle des Fêtes de Treffort.- Samedi 14 février :Rencontre - célébration du groupe Partage, à 18 h, à la Chapelle des Vennes.Dans un premier temps, nous réfléchirons avec Etienne Fauvet

sur les événements actuels, - Samedi 28 février :

Rencontre diocésaine de Chrétiens de l’Ain en Recherche. (CAR) - Travail en carrefours sur les divorcés remariés dans l’Eglise, à partir du document du Synode des Evêques : « La vocation et la mission de la famille dans l’Eglise et dans le monde contemporain ». - Célébration eucharistique.- Vendredi 13 mars :Réunion de l’Antenne Sociale de Bourg, de 17 h à 19 h,à la Maison Jean-Marie-Vianney (salle St-Nicolas)- Samedi 14 mars, Dans le cadre des Journées de la Diaconie, une pièce de théâtre : « Pierre et Mohammed », un hommage à Mgr Claverie et à son jeune chauffeur. A 16 h, à la Chapelle des Vennes.- Mercredi 18 mars :Réunion à 20 h de l’équipe d’animation de Partage.

Dates à noter.

Samedi 31 janvier : 18 h 30Dimanche 1er février : 18 h (Ephata)Samedi 7 février : 18 h 30Dimanche 8 février : 10 h 30Samedi 14 février : Pas de messeDimanche 15 février : 10 h 30Mercredi des Cendres : 18 h 30Samedi 21 février : 18 h 30Dimanche 22 février : 10 h 30 Samedi 28 février : 18 h 30Dimanche 1er mars : 18 h (Ephata)

Samedi 7 mars : 18 h 30Dimanche 8 mars : 10 h 30Samedi 14 mars : Pas de messeDimanche 15 mars : 10 h 30Samedi 21 mars : 18 h 30 Dimanche 22 mars : 10 h 30

Samedi 28 mars : Pas de messeDimanche 29 mars : (Rameaux) : 10 h 30Jeudi saint : 18 h 30 Dimanche 5 avril (Pâques) : 10 h 30

Horaires des messes à Saint-Pierre-Chanel

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L’équipe d’animation du Groupe Partage : Gérard Barthoulot, Christiane Brevet, Olivier Burtin, Marie Cattin,Suzanne Crouzier, Norbert Didier, Bernard Guillemaut, Jean Leclair, Marion Subert, Bernadette Terepata

Courriel : [email protected] Courriel Lettre-Infos : [email protected]